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Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores
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« La marquée »
| Sujet: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 08.01.16 16:56 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Assise à sa table, elle écoutait la conversation qui avait une tournure qui ne l’intéressait guère, si bien qu’elle n’écoutait pas l’entière conversation. La fourchette en main, elle faisait bouger le contenu de ses aliments, du nord au sud, de l’est en l’ouest. A force, son entrée n’avait plus de forme. Mais en même temps elle n’avait pas la force de manger. La nourriture la dégoutée. Elle en avait fait un blocage, elle ne serait pas dire pourquoi, ni depuis quand exactement, elle se sentait vide, totalement. Ce n’était pas comme si elle pouvait dire quelque chose qu’elle ignore. Le serveur venait à la table, pendant que le spectacle changeait sur scène. Le jeune homme dans son beau costume blanc et noir, demandait si tout c’était bien passé, il savait déjà ce qu’elles avaient commandée. Siobhán ne laissait pas de commentaire sur le contenu du plat. Il était bon, mais elle y avait seulement prit deux bouchées. Elle aurait pu s’en passer de le commander, mais elle ne l’avait pas fait. Comme si elle avait cette impression que peut-être elle allait avoir un déclic et qu’enfin elle se déciderait à manger de la nourriture. A reprendre goût à la vie. « C’était parfait, merci. » Mentait-elle un sourire faux aux lèvres. Reculant légèrement sa chaise, elle posait ses avant bras sur le rebord de la table, laissant ses doigts faire tourner sa montre autour de son poignet décharné. Elle devait bientôt faire un nouveau trou dans le cuir, pour pouvoir resserrer l’objet et éviter de le perdre. Le nouveau spectacle sur scène était présenté par une trentenaire au ventre rond. Là où l’on pouvait voir que d’ici peu de temps elle allait donner la vie. Elle n’écoutait pas ce qu’elle disait, mais ses yeux verts se fixaient sur ce ventre rond. Siobán soupirait longuement. « La chance. » Murmurait-elle.
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« To be Beautiful is to be almost Dead »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 08.01.16 18:06 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Parfois Azores parlait, parfois non. La majorité du repas se passait dans le silence et ni l'une ni l'autre ne s'en sentit malaisée. L'artiste piquait avec appétit dans son assiette -elle avait oublié de manger dans la matinée- tandis qu'en face d'elle se trouvait une Siobhan qui ne faisait que jouer avec sa nourriture. La Maitresse d'Art ne fit aucun commentaire. Elle n'en faisait jamais sur les états d'âme de son amie. De ce fait, elles se connaissaient peu l'une et l'autre, mais se cotoyait sans gêne ni jugement.
Elle commenta a son tour l'état du repas et laissa le serveur repartir a ses occupations. Ses yeux grimpèrent jusqu'a la scène ou se donnait un spectable d'agrément. Une femme au ventre proéminent était désignée et s'exhibait sur le devant de la scène. Azores regardait le tout avec un air neutre, sans envie ni jalousie, comme elle l'avait appris en tant qu'artiste. Elle pourrait pincer les lèvres, froncer les sourcils, car elle aussi attendait cette étape dans sa vie, mais elle l'attendait avec patience. Oh, toute patience s'égrainait, Azores croyait même que cela lui passerait, un jour, peut-être.
Ses yeux suivirent ceux de Siobhan et elle remarqua que ceux-ci étaient bien fixés sur le ventre, l'enfant a naitre.
« De la chance ? Tu le pourrais aussi. » |
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« La marquée »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 09.01.16 2:34 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Une voix se faisait entendre aux oreilles de Siobhán, c’était celle avec qui elle partageait son repas, Azores. Mais ce qui était le pire c’était le point qu’elle avait remarqué. Des marbrures prenaient ses joues, pas assez pour penser qu’elle rougissait, mais plutôt en mettant ce symptôme physique sur l’alcool ou la chaleur. Être enceinte c’était quelque chose qui avait repoussée la scientifique pendant très longtemps. Mais depuis qu’elle vieillissait, son horloge biologique commençait à faire tic tac dans sa tête. Elle ne se voyait pas être mère, il n’y avait qu’à voir comment elle agissait avec son neveu Alphons, mais pourtant cette sensation d’une vie qui grandit dans son corps devait être une belle histoire. A la place elle tournait la tête dans sa direction. Ses deux yeux verts se posaient sur sa personne, elle haussait les épaules. Elle n’avait pas envie de révéler cette information, tout du moins pas en étant aussi sombre. Après tout imaginé la scientifique enceinte et puis mère ça serait tout aussi pire qu’une guerre à Pelagia, ou bien une bombe nucléaire qui réduirait toute forme de vie sur des centaines de kilomètres. « Ce n’est pas faux ! Je pourrais demander où elle a acheté sa ceinture, elle est jolie. » Mentait-elle, en prenant son verre. Elle soufflait dedans, avant de le porter à ses lèvres et d’en boire une grande rasade. Elle n’avait pas envie d’entendre une réflexion de la part d’Azores. Si bien qu’elle tentait de détournait l’attention sur le spectacle. « Si j’avais su, je t’aurais invité un autre jour, une soirée de jazz, ou bien même un spectacle de danse aurait été plus drôle. Je dois avouer que son humour est très simple. Peut-être trop. » Commentait-elle simplement. Le serveur arrivait avec les plats. Siobhán bougeait son assiette pour faire de la place. Quand il posait les assiettes, la scientifique ouvrit la bouche. « Merci. » Glissait-elle à son encontre.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 09.01.16 21:13 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Une jolie ceinture, évidemment. Azores ne creusa pas plus creux. Elle n’avait jamais cherché à analyser Siobhan, préférant laisser celle-ci s’ouvrir d’elle-même, ou pas. Lui tenir les épaules si le surplus d’alcool la faisait chanceler, l’écouter quand elle jurait contre le monde entier. Elles n’avaient pas grand-chose en commun, mais la scientifique lui fournissait l’Essence dont elle dépendait, et Azores n’avait que son absence de jugement à lui offrir et parfois, son appartement ou elle pouvait se perdre.
Toujours tournée vers la scène, le cou tordu pour voir ce qu’il s’y passait, elle lâcha, suivant le mouvement de Siobhan : « Je ne comprends pas ses blagues. » D’un côté car le bruit du Blue Velvet l’enterrait –bien qu’il n’y avait pas de brouhaha, cela était suffisamment pour que l’artiste ait de mal à comprendre, et de l’autre car son humour n’était pas compatible, il était différent. Elle regarda une dernière fois la femme enceinte avant de reporter son attention sur son plat. Au moment où elle se tournait, l’un des employés, dont un bras était occupé par la vaisselle sale, lui échappa un papier. Un tout petit papier, qu’elle ramassa prestement en levant ses yeux absents. Quelle surprise. « Je ne sais pas si c’est par instinct ou parce que je ne le peux pas, mais j’aimerais avoir un enfant. » Lâcha-t-elle, comme ça, au milieu de rien. Ses mains s’affairèrent à ouvrir le petit mot qu’elle déplia. Son contenu, bref mais plein de sens pour elle, lui arrache un sourire. Ses lèvres rouges s’étirèrent et son expression demeura figée, amusée, quelques secondes. Azores prit son verre d’eau et en cala une gorgée, ses yeux entourés de noirs fixant de nouveau la scientifique. « Prendras-tu un dessert ? » |
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 10.01.16 3:32 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Mais sur quelle autre planète vivait donc Azores. C’était bien une artiste, et surtout l’une des rares personnes avec qui Siobhán ne pouvait pas entretenir une conversation descente. Tout simplement, car elle l’avait l’impression que chaque mots et verbes prononcé par son acolyte rousse était semblable à des bulles. Elle émerge et explose avec un tout petit bruit. Les blagues étaient compréhensibles, mais ce type d’humour était tout simplement à la portée de tous. Mais peut-être pas à la portée d’Azores. Il y aurait-il donc une simple d’esprit au sein du conseil ? Cela ne la rassurait guère quand y on pensait. Le verre toujours en bouche, elle en recrachait discrètement sa gorgée, en l’entendant parler d’être enceinte. « C’est normal, pour beaucoup de femmes de vouloir un enfant. Mais si tu n’as pas de problème de fertilité, alors soit, saute sur l’occasion et saute tout court. » Glissait-elle en voyant le mot passé dans sa table. Elle déposait son verre d’alcool sur la table, et prenait sa fourchette, le contenu de son assiette lui paraissait énorme. Manger au restaurant était une véritable torture pour la scientifique. Trop de tout, alors qu’elle ne voulait rien de tout. « Non, pas de dessert. D’ailleurs, en parlant de dessert, cachotière, à ce qui paraît ce très cher gentleman Dylman n’est point ton compagnon. Alors une question me trotte dans la tête. Qui est à l’origine de ce coups, et qui est l’auteur de ce message ? » Demandait-elle curieuse. Elle prit alors à son tour le couteau et découpa le morceau de poisson qui se présentait face à elle, la fourchette piquée dedans, elle ne le portait pas encore à sa bouche. « Allons donc je ne suis pas de la milice. Qu’est-ce donc ce message ? A moins que tu es des choses à cacher Azores. Côtoierais-tu la compagnie ou tout autre groupe obscure ? Après tout pour un poisson clown comme toi, ceci doit être le must non ? » Elle dit sérieusement tout d’un coup.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 10.01.16 4:11 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Simple d’esprit. Peut-être, peut-être pas. Ou tout simplement les blagues ne faisaient pas rire Azores ? Elle les écoutait que d’une oreille et les mots qui lui parvenaient ne lui donnaient pas envie de rire. De ce fait, elle ne comprenait pas. De plus, à côté d’une scientifique comme Siobhan, l’artiste pouvait facilement paraitre bien idiote. Les procédés chimiques, la physique, toutes ces choses, Azores ne les avait pas étudiées. Ses cours s’étaient arrêtés –assez difficilement- à ceux obligatoires. Elle vivait de peinture et non pas de nombre.
Elle ne répondit pas. Siobhan avait mis le doigt sur le problème. Azores n’essayait pas, par-dessus tout, d’avoir un enfant mais, toutes les fois où elle aurait pu, cela c’était terminé en douleur et en sang. Mauvais présage, donc, et l’artiste s’était résignée, portant son esprit ailleurs, vers l’art, vers la vie.
Étrangement, Siobhan s’intéressa à elle. Azores, qui terminait son repas, leva un sourcil à l’intention de son amie. Il fallait parler de Jensen, de Saül, d’Odéon et des amants, pas de Gil, ou des compagnons de la Maitresse d’Art. Sa fourchette termina rapidement dans sa bouche et elle se retrouva à mâcher au lieu de répondre. Azores ne parlait pas de ses relations, tout simplement parce que celles-ci ne duraient jamais. Un amant, un soir, et pis c’était tout. Gil n’était qu’un ami, son guide au sein de la bibliothèque et le malheureux cavalier au bal de Corb. Il était innocent, mais l’artiste avait amusant qu’il fut soupçonné d’entretenir une relation avec elle. Il était charmant, certes, et Azores ne se doutait pas qu’il trouverait une jolie demoiselle assez facilement.
A la mention de poisson rouge, plutôt que de se sentir attaquée ou insultée par les piques pleines de bienveillances de Siobhan, Azores exécuta un succion avec ses joues et ses lèvres se pincèrent comme celles d’un poisson. Les deux femmes ne vivaient pas dans le même monde et arrivaient très peu à se comprendre. Faisaient-elles seulement un effort ou s’hurlaient-elles constamment dessus au travers d’un mur ?
« J’ai rencontré une âme aux yeux noirs comme le Styx et tout comme moi, il ne connait pas de limite. »
Son air était sérieux, Azores ne souriait plus. Une bouchée gagna un nouveau ses papilles, alors qu’elle glissait le bout de papier dans une poche de sa robe. Elle haussa discrètement les épaules, en vérité elle n’avait jamais mis de mot sur sa relation avec Abraham. Il était compliquée, indéfinie. Elle possédait un lien fort avec lui, mais à la fois elle ne le connaissait pas.
« Je ne sais rien de lui mis à part son nom, son désespoir et sa passion. » Termina-t-elle, sur un ton grave, mais à la fois curieux. « Il est rare que tu t’intéresses à autre chose que toi-même. »
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 10.01.16 14:11 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Délaissant sa fourchette pour mettre sa main dans les cheveux, Siobhán coiffait ses boucles cendrées du bout des doigts. Replaçant par la même occasion l’épaisse mèche qui se trouvait prêt de son visage. Sa nouvelle coupe de cheveux ne lui plaisait guère et sortie fraichement du coiffeur, cela n’arrangeait guère les choses. Il faut dire, qu’elle n’aimait pas ses derniers, incapable de la coiffer comme elle le désire, et surtout, elle avait l’impression que personne n’était beau quand il sortait de chez ce dernier. Mais en ce moment-même c’était surtout un signe d’inconfort face au comportement puérile d’Azores. Qui se mettait à imiter un poisson à l’aide de ses lèvres. Plusieurs réactions s’offraient à la scientifique, taper du poing contre la table, mais cela aurait beaucoup trop ressemblé à ce qu’aurait fait son père. Rire allégrement de la situation, mais elle n’avait pas envie de rire. Ou bien rouler des yeux, ce qu’elle fit sans ce gêné. Un soupire face à ses palabres, et elle plantait sa fourchette daignant enfin manger un minimum. Après avoir mastiqué, elle s’arrêtait pour lui répondre. « Une « âme » et puis demain ça sera un service trois pièces. Ton histoire ne dura pas plus d’un an à tout cassé, voir même moins. Cette manie qu’on les gens de se prendre Jo’Trab est une hérissie complète. Un jour tu te réveilleras un beau matin, en comprenant que vous n’avez rien en commun et des envies différentes. Enfant, travail, argent, centre d’intérêt, tu t’en surprendra même à ne plus supporter de le voir le matin, ses petites mimiques seront amplifié, et elles te taperont sur le système. » Parlait-elle alors vivement, à l’aide de ses mains. Puis sa fourchette et son couteau rentrait à nouveau en action dans son assiette pour manger à nouveau, l’assiette diminuait de moitié et puis c’est tout. Elle s’essuya la bouche à l’aide de sa serviette. « Quand tu arrêteras de le comparez à « une âme aux yeux noirs comme le Styx » tu te rendras compte de quelque chose qui cloche, la vérité qui est totalement différente de ce que tu imagines. » Parlait-elle en faisant des guillemets à l’aide de ses doigts. « Et si j’en viens à me tromper, je cuisinerais la pièce montée, tout le monde aura une intoxication alimentaire, mais ce n’est pas grave. »
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 10.01.16 15:21 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Rouler des yeux. Azores avait vu Siobhan le faire tant de fois. L’artiste termina son assiette et son verre d’eau, puis posa ses mains sagement sur ses cuisses, sous la table. Elle se tenait droite, épiait les mouvements de la scientifique qui trainait comme une enfant obstinée à manger son plat. Il fut fortement dommage qu’elle ne se mette pas à taper du poing, la scène aurait pu être intéressante, mais Siobhan faisait parfois preuve de contrôle. Ou presque.
Et sa gentillesse se répandit dans toute la salle. Elle se mit à dicter l’inévitable. Elle tentait peut être de poignarder l’artiste avec ses mots, ou de la réveiller de son petit monde ou rien ne l’atteignait jamais. Azores ne crut pas un instant que la blonde disait cela de manière préventive, parce qu’elle se faisait du souci pour elle. Les yeux plissés, elle regarda les détails de la nappe le temps que Siobhan termine son petit discours.
« Je sais déjà tout cela. Je sais qu’un jour il ne m’intéressera plus, que je me lasserai de lui. Ou l’inverse, que ce sera lui qui ne voudra plus me voir. J’en suis parfaitement consciente depuis le moment où j’ai posé les yeux sur lui. »
Sur lui et sur tous les autres. Rien ne durait pour toujours et Azores préférait vivre dans le présent plutôt que d’anticiper ce qui arrivera inévitablement dans le futur. L’artiste se pencha légèrement vers l’avant, appuyant son buste contre le bord de la table. Elle se tourna une dernière fois vers la scène où le numéro d’humour continuait. Mais ce n’était pas drôle !
« Tu sais que peu importe à quel point tu te montreras désagréable, tu ne m’atteindras jamais, pas vrai ? »
Azores souleva les sourcils, regardant son amie dans les yeux. Elle était aigre et pleine de rage, et sans doute que l’artiste disait cela comme une porte d’ouverture, pour qu’elle se défoule à jeter son venin sur elle, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Avait-elle le droit de comparer ses maux avec ceux de Siobhan ? Non. Elle n’y pensa même pas.
« Tu as une mèche de cheveux de travers sur ta gauche. » Finit-elle, tout simplement.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 10.01.16 17:09 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Siobhán repoussait son assiette du bout du doigt. Ecoutant la répartie d’Azores, un léger rictus soulevait le côté droit de ses lèvres. Ses yeux cerclés de noirs, elle posait un regard réprobateur sur sa personne. Au moins, elle savait et comprenait tout ce qu’elle disait, ce qui pouvait s’avérer être un grand pas. Ce qui avait réussit à surprendre la scientifique, elle n’aurait pas à se décarcasser de long et large pour lui faire comprendre quelque chose de fondamental. Prenant son sac à main qui se trouvait sur la table, elle attrapait son étui en métal et sorti une cigarette de ce dernier, l’alluma, et inspirait longuement la fumée qui en sortait. « Et je te ferais dire que tu es tout autant désagréable, et plus d’être infantile. Ce n’est pas pour autant que je te le fais remarquer. Ce serait comme rabâcher à longueur de journée que Pelagia aime les enfants, mais pas l’enfance. » Lui faisait-elle remarquer en crachant sa fumée de cigarette. Callé confortablement dans son siège, elle observait du coin de l’œil la scène qui se passait, fort heureusement l’artiste avait fini son spectacle. Peut-être auront-elles quelque chose de plus nourrissant pour l’intellect. En repensant à ses dernières paroles, elle se demandait si parfois il ne faudrait pas justement rabâcher cette idée, comme par exemple aux personnes dont Azores représentait parfaitement cette espèce d’objets non identifié. L’art, un pilier qui serait à détruire dans la cité se disait elle. Des hommes perchés, qui parfois amènent à des extrêmes et déstabilise l’équilibre ténu de la cité sous-marine. SIobhán repensait à Isaac Akcles, quand il discutait avec Yseult pour la nomination de son post au conseil. L’art et ses dérivés avaient pour but d’assoupir les esprits trop révolter, tout comme les essences, mais pourtant, ces dernières années, elle avait l’impression que ça se retournait contre eux. Déposant sa cigarette dans le cendrier, elle prit son miroir et réargentait ses cheveux. « Merci. » Elle tapait dans ses mains pour encourager le futur artiste qui arrivait sur scène. « Enfin, apprend à te méfier, si ça se trouve il veut juste te manipuler et tirer le meilleur de toi, pour ensuite laisser une coquille vide. Les beaux parleurs ils en a tant derrière ses murs, alors ne te laisse pas trop avoir par le côté charmeur et grisant de la nouveauté et réfléchit bien à deux fois avant de faire quelque chose. » L’informait-elle en reprenant sa cigarette.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 11.01.16 5:27 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| « Je t’aime aussi, Siobhan. » Sourit-elle à la manière d’un enfant. L’enfant que voyait Siobhan lorsqu’elle posait ses yeux clairs sur Azores.
La scientifique se mit à fumer. Activité que beaucoup pratiquaient, mais pas l’artiste. La douleur que provoquait la fumée en se faufilant jusqu’à ses poumons était désagréable, puis le gout tout à fait horrible. Un dessert arriva tout prêt devant l’artiste. Azores s’y affaira rapidement, y plongeant sa cuillière pour en prendre une portion modérée. La Maitresse d’Art avait une constitution légère. Sans être maigre, elle n’en possédait pas épais entre la peau et les os. L’Essence, l’Enflammée, la faisait partir loin, divaguer, elle oubliait totalement de manger –et surtout de faire les courses. Cependant, la stature encore plus fine, svelte, de Siobhan, ne l’avait pas échappée. Elle avait maigri. Elle continuait de fondre vers un état squelettique. Azores ne le lui avait pas faire remarqué et ne le ferait sans doute jamais.
« Merci. » Murmura-t-elle entre deux bouchées.
Oh, Siobhan se souciait-elle vraiment du petit poisson rouge ? Elle l’ignorait. Azores regarda le nouvel artiste qui était monté sur la scène, tournant le dos à son amie, le dos tordu sur sa chaise. Ce n’était pas un spectacle d’humour, tant mieux ! Pas que l’on devrait condamner ceux dont le métier était de rire, mais l’artiste possédait malheureusement des favoris dans l’art de la scène et l’humour n’en faisait pas partie.
Son attention revint sur le dessert, sur Siobhan, sur leur petite rencontre.
« J’éprouve de la fascination envers lui, pas un amour inconditionnel. » Ses yeux étaient absents, perdus, entre Siobhan et son dessert. « Habituellement, je ne revois jamais un amant. » Et, étonnamment, elle ne partageait pas son lit souvent. « Ils ne m’intéressent pas. » Un haussement d’épaule, un autre geste puéril que la scientifique pouvait ajouter à sa longue liste. « Lui, j’ai envie de le revoir, mais pas pour avoir des relations avec lui, juste… juste le regarder. »
Dans sa tête, tout cela sonnait très bien, avec clarté. Verbalisé, ses mots avaient de drôles d’allures.
« Mais comme l’apparence est une chose redondante, cela me passera. » Une main vint se mêler à ses cheveux roux et elle se mit à jouer avec une mèche habilement bouclée.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 11.01.16 16:36 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Détournant le regard, ses deux prunelles vermillon se posaient sur la personne d’Azores. Son sourcil cendré s’arque face à sa réaction. Un sourire face à sa réaction et qui se noie dans un rire léger. D’une femme à une autre qui dicte cela c’est étrange, mais de la part d’Azores, c’est comme si c’était une enfant qui disait cela à sa mère. Sauf que cela dérange quand même Siobhán, tout simplement car elle ne se voit pas devenir mère. « Petite fille rousse un jour. Petite fille rousse toujours. » Répondait-elle en faisant danser son index à sa personne. Le prochain spectacle approchait, et la scientifique posait sa main sur le rebord de la chaise, observant les yeux plissés la scène qui présentait un duo de claquettes. Deux hommes, avec de superbes queues de pie et haut de forme. Un spectacle de danse et de comique, un comique de genre, utilisant l’instant présent. Un peu à l’instar de Charlie Chapplin. « Fascination ? Je dirais plutôt aveuglement. Tu devrais tout de même te renseigner un minimum sur lui. Son travail, sa famille, est-ce qu’il a une femme, une fiancé, un enfant, je ne sais pas moi. Mais un minimum, tu n’aimerais pas rentrer chez toi et voir ta belle robe que tu portais lors du bal disparaître, tes œuvres d’art ou bien même tes bouteilles d’essences. Je te rappelle que celle que te transmet coute une véritable fortune. » La conseillait-elle. Elle calait sa cigarette entre ses lèvres, et fumait longtemps, laissant le bout rougir et crépiter dans une douce mélodie. La fumée du tabac blond tournait dans sa bouche pour s’infiltrer dans ses poumons, et se faire cracher dans un nuage épais. Puis un plus fin s’échappant de ses narines. « Enfin bref, que sa ce termine sans larme, sans sang et sans cri. C’est tout ce que je pourrais te souhaiter. » Disait-elle en se débarrassant de ses cendres. Elle levait la main pour se faire remarquer par un sommelier. L’employée se retournait et arrivé en direction de la tablé, demandait ce que voulait la tablée. « Une coupe de champagne enflammée, Azores tu prends quelque chose ? » Lui demandait-elle.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 14.01.16 2:19 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Et lorsqu’elle plissa les yeux, que ses joues se soulevèrent dans son sourire, elle parut aussi enfantine que Siobhan la décrivait. Azores finirait par vieillir, mais elle se considérait déjà comme une vieille âme, défaite des tourments de la vie et qui était difficile à surprendre. Elle s’exclamait, s’émerveillait des petites choses, alors qu’à la fois tout semblait ordinaire.
Abraham pouvait la manipuler. Il pouvait être un voleur, un tricheur. Il connaissait son adresse, mais ce n’était pas réciproque. Il possédait davantage de force qu’elle, il l’avait menacé à plusieurs reprises. Cela ressemblait à un début de relation abusive, basée sur la peur, mais Azores savait que c’était différent. Le garçon était perdu, il avait besoin de s’exprimer. D’avoir un pilier, d’évoluer. Le frapper, lui faire des reproches… tout faire sauf lui indiquer une ligne directrice, confiante, était mauvais. Il avancerait, pour le mieux. Et puis Azores saurait répliquer en temps voulu.
« Je connais la valeur de l’Essence que tu me transmets. »
Elle la payait chère, son Essence. Pas autant qu’elle le devrait, mais ses dépenses allaient majoritairement dans cette drogue à laquelle elle était dépendante. L’artiste dodelina de la tête pour éviter la fumée qui se dirigeait peu à peu dans sa direction. Au final, elle s’était à nouveau retournée pour voir le spectacle de claquettes. Joli numéro, talentueux. Mais elle préférait porter son attention sur Siobhan.
« Fascination. » Insista-t-elle avant quelques secondes de silence. « M’as-tu déjà vu fondre en larme, en sang ou en cri ? » Sourire. Non, jamais. Azores n’avait jamais pleuré pour personne. Elle n’avait jamais démontré un cœur brisé. C’en était presque louche.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 14.01.16 3:44 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Sa main se glissait derrière son crâne, attendant que le serveur, ce qui lui permettait se débouclé ses cheveux, qui remontait trop. Elle s’arrêtait quand Azores lui demandait si elle avait déjà pleurer. Elle venait à y réfléchir, les yeux rivés dans le vide, son esprit se perdait dans ses pensés. Depuis les années qu’elle la connaissait, elle n’en avait pas souvenir. Contrairement à Siobhán, qui tentait de se rappeler quand elle avait pleuré pour la dernière fois. Elle avait pleuré déjà, mais plus depuis des années. Elle se ment à elle-même, elle avait pleuré cette année, la cause sa défunte de sœur, et son hypocrite de mari. « Je te le conçois. Physiquement peut-être pas, mais est-ce que c’en ai le même pour ton âme ? » Lui rétorquait-elle alors. La scientifique tirait une dernière fois sur sa cigarette et fini par lui donner le coup de grâce dans le cendrier. Appuyant longtemps sur le mégot, une idée, ou plutôt un choix lui venait en tête. Son nez se fronçait, à mesure qu’elle réfléchissait, si bien qu’elle levait la tête, et ses yeux se fixaient sur Azores. « J’ai envie de changer de cigarette. Un embout en plastique. Ou bien sans filtre. Il faut dire que le choix est cornélien. L’élégance d’une ligne longue ou bien le du blanc virginal. Un avis d’artiste ou d’amateur de l’art serait le bienvenu. » Lui demandait-elle alors le plus sérieusement.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 14.01.16 6:03 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| « Les scientifiques croient-ils vraiment en l’existence de l’âme ! » S’exclama-t-elle en redressant son dos, yeux grands ouverts. Une surprise feinte, amusée.
Le physique et l’âme, deux choses auxquelles Azores accordait beaucoup d’importance. L’un était éphémère, fragile et la seconde, éternelle, pouvait se briser tout aussi facilement. L’artiste détachait distinctement les deux. Son âme était marquée, tout comme son corps. Elle alimentait son corps de diverses drogues, se riait de la douleur et s’habillait de jolies tenues. Son âme divaguait, voguait. Peu présente, peu consciente, Azores croyait aux réincarnations. Elle était quelque chose avant, elle serait quelque chose après. Quand elle aimait avec son corps, cela finissait par se ternir, par disparaitre. Et elle ne pleurait pas, elle n’hurlait pas.
« La ligne longue. »
Et, tout aussi sérieusement, elle répondait à Siobhan.
« Cela convient mieux à ta silhouette longiligne. » La scientifique possédait peut-être des cheveux de platines, mais elle ne croyait pas que le blanc virginal soit sa couleur.
Quand le serveur repassa par-là, elle l’interpela et demanda un jus d’orange. Elle buvait toujours du jus d’orange. Il repartit, s’exécutant à la tâche. Azores replaça une de ses boucles rousses. Elle soignait l’apparence de ses cheveux avec délicatesse et jouait très peu après par la suite. Son jus arriva et elle se mit à le boire immédiatement après avoir remercié l’employé.
« À quoi tu penses, Siobhan ? »
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« La marquée »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 14.01.16 21:36 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Siobhán avait beau être une femme de science misant sur le côté pragmatique des choses, elle devait être capable de se fier à la réalité. Parfois des choses sont inexplicables. Comme pourquoi un corps est incapable de vivre, après une mort, alors que l’électricité parcours son système nerveux, que son cœur pompe encore vaillamment son cœur. Il y avait peut-être alors cette chose que l’on appel l’âme qui se laissé être le moteur de la vie. Mais elle ne lui répondait pas. Elle n’avait pas envie qu’elle sache ce qu’elle en pense. Tandis qu’elle lui donnait son point de vue, le serveur revenait avec les boissons commandées. Un jus d’orange à cette heure-ci ça serait comme prendre un café juste avant de dormir, une mauvaise idée. Sa réflexion sur sa maigreur, l’amenait à s’accouder contre le rebord de sa chaise, observant le spectacle de claquette. De nombreuses questions en tout genre lui venaient en tête. Des réflexions outre que mesure, des visages, des voix, mais il revenait toujours en priorité dans son esprit. Saül. Est-ce qu’il lui avait écrit une nouvelle lettre aujourd’hui, aurait-elle la chance de sentir son cœur s’emballer en lisant les mots inscrit sur le papier. « Serais-je donc devenue aussi longiligne, que cela en paraît insensé ? » Lui demandait-elle en prenant sa flûte de champagne dans sa main.
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« To be Beautiful is to be almost Dead »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 15.01.16 3:51 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Longiligne, si longiligne. Siobhan avait perdu ses belles courbes, Azores sentait presque ses os lorsqu’elle posait ses yeux vitreux sur elle. Mais elle ne disait rien. Ce n’était pas elle qui vivait avec cette carcasse amaigrie, ses mots se devaient de ne rien valoir. L’artiste sirotait son jus d’orange, inapproprié pour le moment de la journée mais… Elle préférait cela à l’alcool ou tout liquide mélangé à de l’Essence. Ce n’était pas une question de gout, Azores n’aimait pas son état lorsque l’ivresse la prenait. Elle préférait l’énergie de l’Enflammée, l’inconscience du Baiser. Et pis qui sait comment son corps pourrait réagir face à cette autre substance pouvant s’avérer dangereuse.
« Tu as perdu beaucoup de poids. » Et Siobhan l’avait remarqué, limite elle faisait l’autruche et l’ignorait, repoussait cette maigre image dans le fin fond de son esprit bizarre. « Si cela est insensé, c’est à toi de voir. » La scientifique était la seule à pouvoir critiquer son apparence physique, Azores demeurerait totalement muette à ce sujet.
Au moment où Azores étendit les jambes, elle se heurta aux chaussures de son amie. Aussitôt, elle ramena ses pieds dans les barreaux de sa chaise. Son regard alla se promener sur la salle derrière Siobhan, ceux attablés, qui discutaient, échangeaient, mangeaient. Normaux, avec leurs propres problèmes, leurs propres joies. Sans s’en rendre compte, Azores s’était mise à froncer les sourcils, jusqu’à ce qu’elle pose ses yeux à nouveau sur la scientifique. Elle termina son jus d’orange.
« Quelle boutique vend des chaussures, près d’ici ? »
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« La marquée »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 15.01.16 5:05 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Lorsqu’elle avait bu la dernière goute de sa gorgée, la scientifique s’humectait les lèvres. Mal à l’aise face à Azores, ce qu’elle avait envie de faire par moment, c’était de la gifler et de lui apprendre les bonnes manières, de faire en sorte qu’elle prenne conscience de ses actes et qu’elle n’était pas seule dans ce monde. Azores était au final peut-être la plus grande égoïste au monde. Elle venait à glisser sa main sur sa clavicule, grattant la maigre chair qui recouvrait les os visibles à l’encolure de son chemisier. Ancrant son ongle au plus profond de son derme, elle arrivait à donner naissance à une rougeur disgracieuse, qu’elle cachait avec le col de son chemisier. « Beaucoup, beaucoup. Ne donne pas autant de démesure à quelques pauvres kilos. Je ne suis pas encore en sucre. » Divaguait-elle. Elle mettait son nez dans sa coupe de champagne enflammée, et buvait à nouveau une rasade d’alcool. La boisson avait tellement bon goût, si bien qu’elle venait à s’en lécher discrètement les lèvres pour ne pas en perdre une goutte. Ses sourcils se fronçaient quand elle sentit quelque chose se heurter face à ses souliers. La future quarantenaire siffler, et hochait négativement la tête en posant ses yeux sur la maître d’art. « Chaussures ? » Répétez-elle, avant de reprendre. « A cinq bloc d’ici, je pense que tu as cordonnier. Je passe parfois devant, mais je n’aime pas du tout les modèles qu’ils font, le cuir n’est pas de bonnes qualités. » Concluait-elle.
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« To be Beautiful is to be almost Dead »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 16.01.16 16:54 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| « Non, tu ne seras jamais en sucre. »
Dans un sens, il s’agissait d’un compliment. Azores qui reconnaissait la de Siobhan. Que peu importe ce qui arrivait à la blonde, elle s’en sortirait, comme une battante s’il le faut. Une qualité que l’artiste admirait chez elle. Néanmoins, son regard sombre s’attarda sur la maigre silhouette de la scientifique. Quelques mois auparavant, elle s’arborait pas la même figure. Azores ne saurait dire combien de temps s’est écoulée, la notion de celui-ci était une chose horriblement floue pour elle, mais le changement de corpulence de Siobhan ne passa pas inaperçu.
Elle vint pour renchérir sur la perte de poids, lèvres entrouvertes et tremblantes avec des mots sur le bout de la langue, mais elle se ravisa. L’orgueil de son amie serait sans doute un obstacle, un mur que de simples paroles de la part d’un poisson clown ne sauraient franchir. Ainsi elle baissa les yeux vers son jus d’orange, s’abstenant de parler de possibles problèmes de santés.
Un petit incident avec ses pieds, et Azores eut la réponse à sa question. Un hochement de tête. Oui, des chaussures. Elle susurra des remerciements, et se jura de s’en souvenir. À cinq bloc d’ici, les modèles n’étaient pas si jolis et le cuir de pas si bonne qualité, mais elle pourrait toujours y faire un tour.
Lorsque l’attention de l’artiste se rapporta sur Siobhan, elle se mit à la dévisager délibérément. À regarder ses traits qui s’étaient creusés, la cicatrice sur son visage, son air sévère. Ses lèvres, rougies par le maquillage, étaient scellées, elle n’avait donc rien à lui dire. Elle faisait juste… la fixer. Ça lui arrivait, elle faisait souvent cela.
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« La marquée »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 17.01.16 1:26 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| La fierté était une vertu à double tranchant, positive et négative. Et malheureusement, Siobhán avait héritée du côté négatif de la chose. Elle était mal placé, elle ne disait pas les mots, elle voulait tout simplement qu’on les lui dise à sa place. Car elle ne voulait pas paraître faible, comme si elle devait rester une valeur éternelle figée à tout jamais dans le temps et la glace. Même si son interlocutrice était Azores, et son côté atrocement dérangeant, elle aurait bien voulu faire une concession, et qu’on lui dise tout bêtement « Siobhán, non ça ne va pas, tu dépéries, tu te meurs ». Mais à la place, il n’y avait que ce regard perçant qui la mettait mal à l’aise. Un frison lui déchira l’échine, elle détournait les yeux. « Tu devrais arrêter de fixer les gens ainsi, c’est dérangeant… » Lui faisait-elle remarquer en regardant le bal des serveurs, et des premiers clients qui commençait à partir. Discrètement ses yeux se mirent à regarder sa montre, une pensée lui venait en tête. Est-ce qu’il lui avait répondu. Peut-être était-elle trop impatiente de voir si du courrier lui avait était livrée aujourd’hui dans sa boîte à lettres. Si bien un sourire aussi franc et fugace lui déchirait les lippes. Sentant ses zygomatiques travailler de la sorte, la scientifique, reprenait convenance, et se redressa sur sa chaise, observant Azores du coin de l’œil, la tête rivée vers les autres tables. « Tu n’avais pas commander un dessert au fait ? Le service se dégrade fortement ici. Garçon ! » Hélais-elle un serveur qui passait non loin de la table.
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« To be Beautiful is to be almost Dead »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 18.01.16 3:53 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Au commentaire de Siobhan, l’artiste ne s’arrêta pas. Tout au plus elle déplaça légèrement sa tête, continuant à regarder la blonde d’un air plus inquiet, préoccupé. Un bruit attira son attention sur sa gauche, et elle perdit le contact visuel sur son amie un instant. La scientifique fut, à son tour, distraite et, tout d’un coup, un sourire trancha ses lèvres. Azores battit des paupières et s’abstint de faire un commentaire pour le moment. Pour le moment.
Elle parut se réveiller. « Tu as raison. » Ses yeux se levèrent en direction du serveur interpelé. Elle le regarda quelques secondes, sans aucun mot mais un fort désir d’avoir son dessert.
Il retourna à sa tâche, partit faire son travail. Ramener le dessert de la Maitresse d’Art –qu’il n’avait peut-être pas reconnue d’ailleurs. Siobhan attirait davantage son intérêt, cela dit. Un sourire, sortit de nulle part. Un joli sourire comme elle n’en avait pas vu depuis bien des mois. Azores se redressa légèrement, son corps mince s’inclina un peu vers la table, vers son amie. Un instant, le temps qu’elle rassemble ses mots.
« Qu’est-ce qui t’as fait sourire ? » Osa-t-elle demander.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 18.01.16 4:31 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Le serveur s’occupait à sa tâche, tout comme à chacun, il remplissait la tâche de travail qui lui était du. Cela était parfait ainsi, et cela devait le rester ainsi à tout jamais. Pourtant voir ainsi Azores se penchait sur la table l’observant, la dévisageant, de tout son être. Tout du moins c’était ce que la scientifique ressentait. Elle se mettait même à battre des cils frénétiquement que sa vue en devenait brouillée. « Un sourire ? Rien du tout. » Haussait-elle alors des épaules. Détournant alors le regard le regard, elle observait la scène où le spectacle de claquettes continuait. « L’un des danseurs à fait quelque chose de drôle. Rien de plus, rien de moins. » Expliquait-elle alors, tentant de ne pas perdre convenance, se demandant si le rouge ne lui prenait pas au joue.
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| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 19.01.16 17:24 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Un sourire. Siobhan avait quelque chose à cacher –comme tout le monde, mais elle, c’était évident. C’était coupable, mauvais. Azores levait le nez et ses yeux, petits, suspicieux, continuaient de la dévisager. Rien, puis ensuite une justification. L’artiste parut réveillée, un sourcil levé en signe d’interrogation. Ses lèvres demeurèrent longtemps fermées, puis finirent par sourire. Amusée, intriguée.
« Tu crois pouvoir tout cacher ? Un petit sourire de rien du tout, un sourire qui n’est ni fendant ni dédaigneux. Un sourire de petite Siobhan ! » Dit-elle, suivit d’un petit rire.
Elle parlait tout bas, discrète à souhait mais trop curieuse pour se taire complètement. Son dos revint se coller à sa chaise alors que serveur revenait avec le dessert tant attendu. L’air d’Azores changea et elle se mit dès lors à le manger. Un moment passa, bref ou une éternité, quand l’artiste attacha à nouveau ses yeux sombres sur ceux, pâles, de la scientifique.
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« La marquée »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 19.01.16 17:33 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Battant des cils, la scientifique haussait une épaule face à sa réflexion. Elle devait tout simplement trouver autre chose à lui dire que sa correspondance secrète avec Saül. A la place, la première chose qui lui venait en tête c’était tout simplement son patron. « Rien de particulier, je réfléchissais à une manière de prendre en traite Monsieur Quinn, pour lui faire comprendre par A + B qu’il s’avance droit dans le mur, avec sa méthode de diriger la société. Et que par la même occasion, je n’ai pas envie de voir mes actions valoir autant qu’un plancton. C’est bien normal après tout de faire attention à ce que l’on a mit tout une vie à construire, n’est-ce Maître d’Art. Après tout, tu serais en colère si quelqu’un venait à réduire ta vie à néant si détruisait tout ce que tu as plus précieux. » Expliquait-elle alors. Ce qu’elle venait de dire était vrai, mais pas sincère, car tout simplement ce n’était pas cela qui l’avait fait sourire. « Quoique… Avec toi, je pense que tu serais la première à applaudir à deux mains… » Soupirait-elle. « C’est bon ce que tu as commandé ? » Questionnait-elle l’air de rien.
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« To be Beautiful is to be almost Dead »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 24.01.16 1:31 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Des détails. Trop de détails avec un rien. Azores levait les sourcils, impressionnée par la répartie mais ne se laissant pas prendre. Puis le sujet dévia sur elle, petit poisson, grande artiste. La colère face à la destruction de son travail… ah non ! Elle applaudirait devant un tel acte. Son air demeurait neutre, alors qu’elle continuait de dévisager la scientifique durant ses paroles. Son rapport à la destruction était particulier, ambigu. Elle l’aimait, mais parfois, elle ne voulait pas la voir. Elle l’adorait, mais refusait que ce soit une atteinte à la vie. L’avoir, la possession des biens, Azores n’avait jamais été une femme vivant dans le luxe et l’oisiveté.
« C’est bon. Mais ça manque un peu de gout. »
L’artiste aimait les gouts forts, pas les saveurs effacées. Elle aimait vivre et non pas errer. Néanmoins, cela ne l’empêcha pas de continuer à manger, tranquillement en alternant bouchée et gorgée. Légèrement, son corps s’inclina vers la table. Pas vers son amie, mais vers son dessert. Elle le regardait, pensive, les yeux vagues.
« Je ne te crois pas, mais je n’insisterai pas. »
Puis elle releva la tête, regardant cette fois-ci derrière la femme blonde. Les gens qui défilait, les serveurs qui s’occupaient d’autres tables. Son dos revint finalement se coller contre le dossier de sa chaise et Azores termina son dessert.
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« La marquée »
| Sujet: Re: Symbiose ombilicale | avril 125 | Azores 24.01.16 3:29 par Siobhán Balfe | Citer Editer Supprimer |
| Bien entendu tout ce qu’elle venait de dire était la vérité, mais pas celle qu’elle avait pensé à l’instant, le mensonge se brode bien mieux sur des bases vrais que sur des pures mensonges. Elle l’avait parfois apprit à ses dépends et même parfois cela c’était retournée contre-elle. Malgré tout, elle lui mentait et haussait même les épaules face à sa réponse. « Alors la prochaine fois je te dirais un mensonge éhonté, peut-être que tu le prendrais pour vrai. » S’expliquait-elle alors. Sa main se levait, et elle claquait des doigts à l’attention d’un énième serveur qui passait près de leur table. Ce dernier s’approchant dans son beau costume noir et blanc, et il s’enquérait sur la qualité du repas. « C’était correct. » Répondait alors Siobhán, ne voulait pas le réconforter de trop, et de voir la qualité du service disparaître du jour au lendemain. Les choses devaient rester dans l’ordre établi. « L’addition s’il vous plait. » Lui demandait-elle en retour. La chef de service jetait un coup d’œil à Azores. « Tu m’excuseras, mais des dossiers m’attendent à l’Amarante. Je vais devoir filer, si je ne veux pas être en retard dans mes dossiers. Je paye l’addition ou bien tu la payes ? » Lui demandait-elle, avant d’ajouter. « La véracité des faits n’attends pas ! » Glissait-elle alors accompagné d’un léger rire.
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