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Cette désagréable sensation que l’on a lorsque l’on se réveil en sursaut dans la nuit noir et de ne pas reconnaître l’intérieur de sa chambre. Siobhán côtoyait cette sensation chaque jour. Tous les matins depuis presque deux ans, la scientifique se réveillait en nage dans son lit. Ce rêve, même s’il serrait approprier de l’appeler cauchemars voir même terreur nocturne, était une plaie infecté dont il lui était impossible à s’en défaire. Au final, c’était à cause du mode de vie dissolu de la future quarantenaire et ses consommations trop éparse qui ne l’aidé pas à s’en sortir. Elle avait besoin de discuter de son problème. Mais elle ne fera pas, car elle est beaucoup trop peureuse. Même si elle croire le contraire. Comme si elle se faisait passé pour un roc indestructible, insurmontable, immuable, alors que ce n’était pas vrai. Siobhán n’était qu’une femme parmi les hommes. Elle ne pouvait pas laisser ses troubles du sommeil, nuire à son travail. Car après tout, elle ne pouvait pas crier sur tous les toits qu’elle avait des problèmes de sommeil, car cela voudrait dire qu’elle possède des problèmes psychologiques. C’est ainsi que chaque matin, elle se forçait à sortir de son lit moite, et le regard avide. Un petit rituel afin de se sentir à nouveau soi-même, ou tout du moins assez pour sourire. Une petite toilette rapide, s’habiller de façon correct, ingurgiter une petite collation, en fumant une cigarette, préparer ses affaires et au final traîner dans son appartement, jusqu’à ce qu’il soit une heure descente pour partir travailler. La scientifique fermait la porte de son appartement, son sac à main sur son épaule. Le manteau sombre refermée autour de sa taille. Malgré la température ambiante de la ville, Siobhán n’arrêtait pas d’avoir froid. Un revers de fortune contre cette perte de poids pharamineuse. D’un pas décidé, ses petits talons pleins claquaient contre le bois et le marbre de chacun des étages de Pelagia. Le doux bruit que faisaient une femme, et le seul bruit qui résonnait en cette douce matinée. Et entendre un autre bruit de pas, derrière elle, la faisait se retournée. De peur de trouver quelqu’un qui la suivait. Mais non, il s’agissait également de personne qui ne trouvait pas le sommeil. On la saluait et elle en faisait de même, hochant la tête. Son chapeau bougeait sur sa tête. Elle n’avait pas du bien positionner sa pince sur son chignon. Le redressant alors convenablement, elle se dit qu’elle ferait ça dans le nautilus. Elle préférait prendre les escaliers ce matin, un mauvais pressentiment sur l’ascenseur, mais sans savoir pourquoi. La main sur la rambarde, elle passait la tête par-dessus son épaule, pour observer ce qu’il se passait. Elle avait l’impression d’être suivit. Il fallait qu’elle se fasse violence pour continuer le chemin. Ce qu’elle faisait, d’un pas plus rapide. Respirant bruyamment, sifflant face à un mouvement physique trop fort. Enfin elle arrivait au port, elle s’arrêtait un instant avant de continuer à s’avancer. Tirant sur le col de son manteau afin de mieux le répartir sur son corps décharné. Tout en faisant attention à ce qu’il ne froisse pas ses vêtements. Finalement, elle s’avançait, en direction du guichet. « Un billet pour le quartier Nord. » Glissait-elle au gérant des bathysphères. Elle Ouvrait son sac à main, cherchait après une pièce et payé le droit de passage. Le tout en glissant un sourire fade et un regard fatigué à l’homme. Il lui faisait comprendre, qu’il ne la ferait pas démarrer tout de suite. Préférant attendre qu’il ait un peu plus de clients, afin de ne pas perdre trop d’argent. Elle comprenait cette démarche intelligente. De toute façon, elle n’était pas en retard, et même bien en avance. Siobhán risquerait même de rencontrer des collègues travaillant de nuit. Alors, elle grimpait dedans, s’installant confortablement, pour ce rapide voyage. Sortant son livre de son sac à main, elle commençait à lire les pages noircis par l’encre, contant des principes physiques avancés et peu intéressant pour des néophytes. Le nez plongeait dans le livre, son chapeau glissait. Soupirant face à cette gêne, Siobhán reposait son livre entrouvert à côté d’elle. Et elle enlevait cette pince qui retenait son chapeau abimant au passage son chignon. La scientifique entendit un bruit de pas, relevait la tête et son visage se décomposé en voyant la personne qui rentrait dans le nautilus. « Vous… » Lâchait-elle les lèvres pincées.
Sa place au Conseil permettait à Saül bien des choses : renseignements, rumeurs, preuves... Tout était à disposition, pour lui, préparé avec soin par les larbins de Magnus. Oui, sa place était profondément intéressante lorsqu'on avait la curiosité du monsieur et son besoin d'être le seul à tout savoir. On lui avait toujours dit que l'information c'est le pouvoir, chaque jour il le constatait. C'était en quelque sorte comme un petit vent que ne soufflerait que dans ses oreilles à lui, un petit colibri qui lui susurrerait tout ce qu'il veut savoir à l'instant où il le veut. Et bien entendu, Saül appréciait ce trésor plus que tout. Il l'utilisait dès qu'il le souhaitait, tels des caprices de grands monarques du passé. C'est d'ailleurs ce qu'il avait fait après avoir croisé la copie d'Yseult au temple Juve. Il s'était renseigné : nom de jeune fille d'Yseult, famille encore en vie, leur situation professionnelle, maritale... Il voulait tout savoir, et il le voulait pour hier.
Il n'avait pas été compliqué pour lui de réaliser que la demoiselle croisé était donc bel et bien la sœur de l'ancienne Déité, jumelle qui plus est. Dans le registre elle s'appelait Siobhán Balfe, divorcé d'un architecte de chez Aronde dont le nom sonnait vaguement familier. Elle était chimiste chez Corb, eurk, mais son travail exact n'était pas recensé - si quelqu'un savait se protéger un minimum, c'était chez Corb qu'il se trouvait. Enfin il y avait une adresse. La question maintenant était donc de savoir comment l'aborder, elle qui le fuyait comme la petite rouge. S'il venait chez elle, elle crierait ; s'il allait chez Corb, elle crierait. Il fallait quelque chose de plus théâtral, original, où elle serait obligé de l'écouter. Et c'est en y réfléchissant une soirée entière, plutôt que de raconter sa journée à sa chère épouse, que Saül trouva l'idée du siècle : la bloquer dans un Nautilus.
Veste bien ajustée, chapeau serré sur le haut du crâne et démarche assurée, Saül était prêt à mettre son plan à exécution. Il chantonnait en sortant dans les rues, observant sans privation les plafonds en verres de la ville, lui qui ne prenait jamais le temps de le faire habituellement. Sa direction ? Le port pour prendre le Nautilus qui allait directement chez Corb. Il priait pour arriver au bon endroit et à la bonne heure, il n'avait pas non plus envie de l'attendre des heures, même si c'était pour satisfaire sa soif maladive de connaissances. Il était assis sur un banc à fumer l'une de ces cigarettes, non loin de l'entrée, pour guetter chaque arrivées. Lorsque Siobhán pointa le bout de son nez, il était prêt et il pris place dans la bathysphère, glissant dans la poche de son tenancier un billet pour qu'il en referme les portes et parte immédiatement, ce qu'il fit naturellement.
Je vous l'avais dit. On se recroiserait. Il s'avança en direction de sa proie, ôta son chapeau et lui sourit, fier de lui. Allons, ne fuyez pas, vous n'allez pas devoir me supporter longtemps, le trajet est plutôt court. Je voudrais juste discuter un peu, encore une fois. Il se doutait très bien que la jeune femme partirait, mais il espérait qu'elle décide cette fois d'être raisonnable. Après tout, depuis qu'il l'avait croisé, la blonde hantait ses esprits. Il ne contrôlait rien, elle lui rappelait la tragédie de sa sœur, sa culpabilité, l'enfant, tout. Il voulait savoir, comprendre, il en avait tellement besoin. Il ne pouvait plus se rattacher à rien d'autre. Alors au fond de lui, il priait Sase pour qu'elle accepte de répondre, désespérément.
Elle laissait ses bas crissés en le voyant rentrer dans le Nautilus. Son visage se décomposa en un instant. La scientifique se doutait que quelque chose allait arriver, quelque chose de mauvais, mais pas ceci. Elle ne le voulait pas. « Vous. C’est du harcèlement à force. » Lâchait-elle froidement. Les rides autour de son visage se contractaient en signe de révulsion. La feutrine entre ses doigts se tordait, fort heureusement pour elle son chapeau n’en serait pas déformé à cause de se geste colérique. La femme aux cheveux cendrés se relevait, elle prenait ses affaires en main, et se dirigeait vers la sortie, lorsque la lourde porte en acier pressurisé se referma derrière elle. Siobhán était prise au piège et elle ne pouvait pas partir avant la fin du trajet. Ses doigts aux ongles courts se posaient sur le métal glacé, et en descendait jusqu’à rencontrer la première aspérité. Heurtant le premier renflement, elle détachait la pulpe de ses doigts de là. Le temps allait lui paraitre long, jusqu’à ce que l’on rentre à l’autre port. La scientifique s’humectait les lèvres et se retourna pour lui faire face. « Je n’ai rien à vous dire. » Déclarait-elle en glissant une mèche défaite de son chignon derrière son oreille. Sans piper un mot de plus, elle reprenait place sur la banquette, et faisait attention de mettre ses affaires à côté d’elle. Une partie à sa gauche, et l’autre à sa droite. Comme pour former une pseudo barrière de protection. Le menton droit, affichant fièrement son faciès semblable à celui de sa sœur, et pourtant si différent à cause de sa balafre et de ses traits mincies par la maigreur. « Vous feriez mieux de vous adresser à quelqu’un d’autre monsieur Darwin. » Déclarait-elle d’une voix froide et tranchante. Alors, elle reprenait son livre en main, à la page exacte où elle c’était arrêté. Recommençant sa lecture au dernier chapitre qu’elle avait lu avant d’être interrompue. Ses jambes se croisèrent à nouveau, laissant ses bas de soie chanter leur douce mélopée. Siobhán avait envie de fumer une cigarette pour calmer ses nerfs à vif. Mais elle résistait. La bathysphère tremblât et tomba dans l’eau, laissant les moteurs vrombir pour démarrer en douceur. Le martyr de la scientifique ne faisait alors que commencer.
Insupportable. Cette femme était tout bonnement insupportable, bornée, presque plus que sa sœur, et complètement retranchée dans ses positions. C'est bien connu de tout bon manager, on ne peut pas bousculer quelqu'un dans ses convictions les plus grandes et les plus personnelles, on ne peut qu'essayer de l'influencer pour qu'il fasse les choix que l'on attend, et qu'il pense que ces choix viennent de lui. Rien de plus. Siobhán était clairement du genre à sentir cet exemple de manipulation à des kilomètres, c'était tout simplement peine perdue. Alors Saül s'alluma une cigarette de plus, presque comme stressé par le fait de ne pas réussir à obtenir ce qu'il veut, lui, le chef du chef de Magnus... La belle ironie. Il porta à la bouche ce qui le tuerait un jour et alluma le tout d'une traite. Il se rapprocha d'un des bords de la bathysphère pour voir l'horizon. Il avait toujours particulièrement aimé voyager dans ces choses, bizarres et mystérieuses. Il ne comprenait rien lui, à comment les choses fonctionnaient. Il voyait tout avec des yeux d'enfants. Elle, non. Là était leur différence.
Incapable de voir quel livre elle sortait, il décida de se rapprocher d'elle, s'asseoir sur la banquette à côté de son mur de protection peu efficace. Elle lisait, mais Saül parait du principe qu'il pouvait lui parler malgré cela. Cela la dérangerait, elle finirait par répondre... A moins qu'elle ne soit doté d'une excellente concentration lorsqu'elle fait de la lecture. C'est quoi, ce que vous lisez ? Je n'ai plus le temps pour ça moi, j'aimais bien il fut un temps, mais je n'ai plus rien à lire. Vous me conseillerez quoi ? Il marqué une petite pause, tirant quelques bouffées sur sa cigarette et posant délicatement en plein sur le mur son paquet et ses allumettes, afin qu'elle ne soit tentée et se servie - ce qui la tirerait de son occupation.
Si vous ne souhaitez pas parler de votre sœur très bien, parlons plutôt de votre travail. Je suis vite fascinée par toutes ces choses vous savez ; comment les bathysphère fonctionne, comment est-ce qu'on peut soigner quelqu'un par une machine, comment fonctionnent les essences... J'adorerais, discuter aussi de cela. Quoi qu'elle faisait pour Corb, elle devait bosser dans une de ces branches, ingénierie, médecine, production médicamenteuse... Alors mince, peut-être qu'elle était passionnée par son boulot et qu'elle s'ouvrirait soudainement comme une huître ? Parce que finalement, Saül en avait plus que marre. Ne pas répondre est une chose, ne pas le regarder en est une autre. Il est curieux, il veut savoir, mais il a aussi d'autres moyens. A force de ne rien recevoir de sa part, il finirait par la contourner. Même le voyage commençait à être trop long pour lui...
Les lignes défilaient sous les yeux aigris de la scientifique, au départ, elle avait eu le temps de lire un paragraphe complet, et elle entamer le deuxième en tournant la page de son livre. Mais à peine avait-il réussit à ouvrir la bouche, qu’elle raté un mot dans sa lecture. Siobhán secouait légèrement la tête en l’entendant parler. Elle fronçait les sourcils, et abaissé un peu plus son museau dans les pages noircis par l’encre. Ce qui avait pour effet de refaire tombé la mèche qu’elle avait tentée auparavant de caller derrière son oreille. Alors la trentenaire recommençait ce manège, elle glissait à nouveau sa mèche blonde derrière son oreille. Entendre cette voix lui parler encore, et encore, avec toujours autant de questions. Cela était énervant. Elle n’arrivait pas à se concentrer avec autant de brouhaha fait par une seule et unique personne. Tentant à nouveau de lire son livre, elle se rendait compte qu’elle lisait à nouveau les mêmes passages, et les mêmes mots. Cela n’avait pas de sens. Ainsi, cette sensation de déjà-vu ne quittera jamais, pas avant de partir de ce nautilus. Siobhán soupira vivement. Son livre se referma violement sous son geste contrôlé. Assez pour faire un bruit caractéristique, mais pas suffisamment pour y abimer les pages ou bien même la couverture. Car après tout, elle devait le rendre à la bibliothèque. La scientifique avait une myriade de livres qui lui appartenait, pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de ne pas sortir des cartons qui traînaient dans son appartement. Car même si elle habitait dedans depuis un bout de temps, tous les meubles étaient vides, comme si on avait l’impression qu’elle venait d’emménager il y a peine quelque jour. Dès lors, dans sa bibliothèque il n’y avait point de livre, pas de tableau accroché aux murs, et même les ustensiles de cuisine étaient toujours dans des cartons. Elle n’arrivait pas à s’y faire à cet appartement. « Ce que vous êtes têtu donc. Je n’ai rien à vous dire monsieur Darwin. » Lâchait-elle en relevant la tête. Les deux prunelles d’émeraude se posèrent ainsi sur Saül. « Tout du moins pas à vous. » Continuait-elle alors. Sur ses lippes claires s’étiraient un mince filet, qui se transformait en sourire dédaigneux. Elle fini par poser son ouvrage sur ses genoux, laissant ses doigts aux ongles court tapoter dessus, dans une légère cadence. « Pour vous répondre, je n’ai pas de connaissance sur les bathysphères ni sur les procédures chirurgicales. Concernant les essences, ceci est une recette bien gardé. » Lâchait-elle pour qu’il ne revienne pas sur ce sujet. La scientifique fini alors, par détourner la tête, pour observer l’intérieur du nautilus, entre son bois nervurés et ses tissus rouges et sombres, le lieu avait tout pour être paisible et calme. Malgré tout, elle n’y arrivait pas. C’était comme si un frison lui déchirait l’échine. Sans parler de sa cicatrice qui lui tirait sur sa peau fine et blanche. « Mais puisque vous êtes ici, avec moi, dans le sens inverse pour aller travailler. C’est que vous vous êtes renseignée sur ma personne. » Constatait-elle alors simplement, comme dire à un enfant que le nez se trouvait au milieu du visage. « Alors, je vous écoute. Qu’avez-vous découvert à mon sujet ? » Lui posait-elle enfin une première question.
L’appâter avec une cigarette était visiblement voué à l'échec, mais il semblerait que la persévérance paye malgré tout. Outre les petites brimades auxquelles il était maintenant habitué, Saül fut étonné d'assister à une réaction. Une vraie. Une réponse. Intéressant qui plus est... Elle travaillait donc visiblement dans le domaine des essences, ce grand mystère qui avait toujours énervé le haut cadre. Petit à petit, il arriverait bien à lui faire avouer quelque chose, cette information n'était que le début. Toujours sa cigarette au bec, il sourit lorsqu'elle commença à lui parler. Il était plutôt fier, mais aussi en un sens rassuré. Elle n'était pas un robot mais bel et bien humaine, juste très difficile à cerner - bien plus que sa sœur.
Mais la situation changea légèrement vers la fin. Cette suspicion, aussi juste qu'elle puisse être, pouvait lui poser problème. La blonde aux jolies mèches rebelles commençait à se méfier alors que depuis le départ elle ne faisait qu'ignorer. Il va sans dire que vu comme elle était désagréable avant cela, Saül ne veut définitivement pas voir ce qu'elle pourrait être une fois qu'elle enclencherait le mode de survie au vilain espion. Il balança sa tête en arrière et soupira lourdement. Pas assez. Vous m'intéressez vous savez, Mademoiselle Balfe. La première chose découverte, était son nom, c'était ainsi évident. Je sais que vous êtes bien la sœur d'Yseult et que vous travaillez cher Corb, rien de plus. Il ne mentionnerait pas son adresse afin que son chez-elle lui semble toujours être un lieu protégé, mais il ne se garderait pas d'aller voir si elle s'y trouve de temps à autre.
Ecoutez. Je vois bien que je suis nuisible, indélicat, et même parfaitement insupportable pour vous. Croyez-le, je ne veux pas tant vous embêter. Non, il ne veut pas, mais il aime bien. Cela l'amuse, maintenant. Je veux juste parler de votre sœur, elle était une amie et je veux comprendre. Rien d'autre. Enfin ça, c'était avant qu'elle ne parle des essences. Mais il avait encore tout le temps de se questionner à ce sujet. Pour lui, ce qui pressait, c'était alléger sa culpabilité. Il se moquait bien du reste même si, maintenant qu'il avait tourné son visage vers elle pour y plonger ses yeux et avoir cet air plus solennel... Elle était belle, cette femme au visage coupé. C'est marrant, cette forme... Il murmurait, très bas, mais qui sait, elle avait peut-être une très bonne ouïe. Lui ne s'était même pas rendu compte qu'il avait parlé à voix haute...
La mâchoire tordue par la rage et l’impuissance, elle écoutait parler, cet abus de pouvoir non fondé sur sa personne. Espionner pour savoir qui elle était ne lui plaisait guère. C’était comme s’immiscer dans sa vie privée, et venir et mettre du désordre. Mais cela avait surtout le don de réveiller sa paranoïa. Que savait-il d’autre et qu’il cachait ? Que voulait-il donc savoir absolument ? Que voulait-il détruire du peu d’esprit qui lui restait pour obtenir ses réponses à ses questions restaient en suspend à ses lèvres. Ses ongles se resserraient autour de sa propre chair, elle finit alors par passer son pouce au-dessus des autres articulations et les craqua une à une. Comme si la compression faite dessus aller libérer se poids qui pesait sur ses épaules. Et cette cicatrice qui lui tire et brule la joue. Insupportable. « Et bien, vous en savez déjà beaucoup. Beaucoup trop même. » Claquait-elle la langue sifflante tel un serpent. Sa langue se passa alors sur ses lèvres pour les humidifier. Les traits tirées, du à mauvaise nuit de sommeille, elle pouvait s’échapper d’ici. Elle ne pourrait pas se pincer le bras pour dire de se réveiller. Car ce qu’elle vivait en ce moment n’était pas un cauchemar mais bel et bien la réalité. Sa réalité. « Il n’y a rien à comprendre. La pauvre sotte c’est pendu un point c’est tout. » Lâchait-elle d’une voix plus dure, comme si elle voulait se faire plus distante avec ce fait. Siobhán aurait bien aimé de ne pas devoir se rappeler ce jour-là où elle avait découvert le corps sans vie de sa grande sœur. Cette sensation qui la prenait au creux du ventre, qui lui donner la nausée, et la dégoutée à tout jamais. « Et ne me prenait pas pour une sotte. Une amie ? J’en doute fort. A la manière dont vous parliez d’elle, Yseult était bien plus pour vous. » Constatait-elle en se penchant en avant, vers lui comme pour lui réveller un secret. « Mais cela ne devait pas être réciproque pour que vous en sachiez si peu sur elle. » Glissait-elle alors, un sourire aux lèvres. Cette simple parole elle la voulait blessante pour qu’il arrête de la questionner de la sorte. Elle n’avait rien à dire sur Yseult. « Nous sommes des jumeaux monozygotes nées d’une grosse mono-mono comme nous disons dans le jargon. Elle était une bonne patte, et aveugle à un tel point qu’elle n’a pas su prendre en main le fatum et à préférée faire une sortie dramatique. Il n’y a rien d’autre à comprendre. » Parlait-elle alors, en se laissant s’enfoncer dans assise. « Ce n’est pas parce que vous avez en face de vous son portrait craché, que cela signifie que je sais tout ce qui lui passait en tête. Nous étions jumelles, pas télépathes. » Termina-t-elle en soupirant. Sa main se mit à farfouiller dans son sac, à la recherche de son tube de crème et de son petit miroir. Déposant une goute du produit sur la pulpe de ses doigts, et laissant l’odeur de groseille et de lilas se répandre sur sa peau, Siobhán hydratait sa joue. Elle s’arrêtait un instant, croyant avoir entendu quelque chose. « Vous disiez ? »
Enfin, la jeune femme commençait à lui répondre, petit à petit. C'était pour lui le début d'une victoire qu'il savourerait, doucement, sans laisser un seul détail de côté. Il avait toujours aimé prendre son temps pour cuisiner les gens, mais Siobhán avait été particulièrement difficile à faire craquer. Heureusement, sa carapace était enfin fissurée, Saül n'avait plus qu'à s'y glisser et tout faire pour ne plus en sortir. Il la regardait, l'écoutait, faire claquer sa langue et rouler des yeux. Au départ, il ne faisait pas réellement attention à ce qu'elle disait, chacun de ses petits tics mettant en scène ses lèvres ou tout autre partie de son corps le perturbait bien trop. Mais lorsque Yseult fut appelée "sotte", il tendit subitement l'oreille pour faire davantage attention à ce qu'elle racontait. Elle était réellement en train de répondre. Pour de vrai.
A sa référence à leur relation, Saül ne sut trop comment réagir. Qui était Yseult pour lui, au fond ? Ils le savaient tous les deux, leur petite aventure n'avait eu lieu que bercée par un doux déni de la fin du monde qui pointait le bout de son nez. L'un comme l'autre avait été particulièrement touché par toutes ces attaques, ces révoltes. Ils avaient le même âge, leurs vies étaient visiblement en danger... Alors pourquoi ne pas partager quelques instants de plaisir à deux ? Ils n'avaient pas réfléchi plus loin que cela. Mais à l'annonce d'un petit être qui poussait sous le nombril de la Déité, les choses avaient été toutes autres. Saül ne reconnaitrait pas l'enfant, il serait celui de M. Verbeek, aucun doute la-dessus ; mais ils ne pouvaient définitivement pas faire comme si rien ne s'était passé. Il allait y avoir une preuve qui respirait et aurait les yeux aussi bleus que ceux du Gardien. Et la parole blessante que Siobhán prenait plaisir à murmurer l'était beaucoup plus qu'elle ne le pensait. Sa victoire commençait déjà à se fissurer.
Saül ne savait pas s'il appréciait Yseult plus qu'il ne le dit. Il sait en revanche que cette chimiste avait tort, et que sa sœur tenait à lui au moins un minimum. Mais il avait peur qu'elle n'y tienne pas assez, au point de se tuer pour taire le lourd secret lié à cet enfant. Rien. Je n'ai rien dit. Et je ne dirais plus rien d'ailleurs. Vous avez raison, j'aurais mieux fait de ne pas vous embêter. Vous n'êtes pas télépathes non, vous ne savez visiblement pas tout et il y a sûrement beaucoup de choses que vous ne saurez jamais. Vexé comme un pou, Saül se leva du banc sur lequel il était assis. Réajustant son chapeau, il commença à se décaler avant de revenir vers cette femme, ne savant visiblement pas ce qu'il voulait réellement.
Vous... C'est quoi votre souci ? Vous ne savez rien, très bien, mais ça ne vous démange pas ? Vous n'avez justement pas envie de savoir pourquoi ? Pourquoi ?! Ca ne vous torture pas de ne pas comprendre son geste ? C'est... Vous étiez en froid ou... Ou vous n'avez vraiment rien à vous reprocher, persuadée que votre sœur n'était sûrement qu'une vieille folle à siéger dans un Conseil en déclin... Sa voix commençait à se briser, ses yeux roulaient jusqu'à se lever au ciel de désespoir. Est-ce qu'il était vraiment le seul à se soucier d'elle ? Il était pourtant sûr que cette Mlle Balfe cachait des choses... Vous savez quoi, laissez tomber. Je trouverais sans votre aide. Il se racla la gorge et sortit une ultime cigarette pour la placer entre ses deux lèvres qui brûlaient d'envie de cracher sur les cheveux blonds devant lui. Si un jour vous changez d'avis, vous saurez où me trouver. Et il alluma le tout, restant debout comme un piquet incapable pour le moment de faire un pas de côté pour laisser sa proie enfin en paix.
Non, même maintenant, même en commençant à la haïr, il n'arrivait pas à la quitter. Elle lui ressemblait bien trop. Et il avait envie de connaître cette nouvelle partie de la femme qu'il avait aimée, ne serait-ce qu'une nuit ou deux.
Sa tact faisait pénétrer l’épaisse crème légère teinté sur son derme. Roulant des yeux quand il se mit à parler, elle le laissait faire et parler à tout vas. Et lorsqu’il eut fini sa tirade, elle referma d’un geste sec son miroir de poche. Laissant ainsi le métal qui le recouvrer teinté légèrement. Elle ne put s’empêcher d’avoir un fou rire discret en le voyant agir de la sorte. Voir son manège si risible lui fit penser à une comparaison qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de dire à haute voix. « C’est bon vous avez fini de jouer à la vierge effarouché. » Déclarait-elle en serrant le bout de métal légèrement décoré de fleurs et de rosace. « Vous êtes pire qu’une potiche qui se rebifle à qui on demande de sourire bêtement et de faire crisser ses bas. » Ponctuait la scientifique d’une voix monocorde. Siobhán rangeait alors le tube de crème et son miroir de poche dans son sac à main. Refermant la fermeture éclair où étaient contenus les deux produits, elle s’humectait les lèvres en secouant de manière presque imperceptible la tête. « Je n’ai jamais demandé à ce que vous veniez me voir pour m’assaillir de questions. » Déclarait-elle alors en soupirant. La future quarantenaire rangeait ses affaires dans son sac à main, se doutant qu’elle ne pourrait plus être tranquille avant la fin du trajet du nautilus. « Et je vous prierais de ne pas interpréter la manière dont je fais mon deuil. Seulement contrairement à vous, je ne cherche pas à harceler les gens pour avoir une réponse. Car je connais déjà toute les réponses auquel j’avais des questions. » Avouait-elle la gorge nouée, en se rappelant alors de l’horrible spectacle elle avait assister. Se faire rappeler de plein de fouet, qu’elle avait découvert le corps livide et rigide de sa sœur, les jambes pendantes dans le vide. Tentant désespérément de la décrocher de là pour qu’elle soit en vie, n’était pas bon pour elle. La scientifique remontait alors l’anse de son sac à main sur son épaule et se leva pour se diriger vers la porte massive de la bathysphère. « Il n’est pas conseillé de fumer ici. » Déclarait-elle en haussant vaguement les épaules. Son chapeau en main, elle tentait de le remettre, malgré sa main tremblante, incapable de planter l’aiguille dans la feutrine pour faire tenir ce couvre chef sur sa tête. « Cela ne sert à rien de remuer le passé. Vous vous faites seulement du mal. A vous, à vos proches, et à ses proches. Ce qui a était fait est fait, et rien ne pourra changer cela. » Murmurait-elle, en baissant la tête, et laissant ses épaules se faire plus lasse. Siobhán attrapait alors sa main tremblante et la serrait de toutes ses forces, pour faire disparaître cette trace de faiblesse.
Ses premières phrases, il ne les écoutait pas. Il n'avait pas envie d'entendre ce venin, il s'en moquait. Et puis il se doutait bien que s'il y prêtait réellement attention, il s'énerverait. Il la pousserait sûrement contre ces rambardes. Peut-être qu'il la plaquerait dans un coin pour lui hurler dessus. Ou alors pris dans la violence et la rage qu'il pourrait avoir, il ne pourrait se retenir de l'embrasser. Dans ce genre de situations, qui étaient plutôt rares, Saül n'était plus vraiment lui-même. Il ne se contrôlait plus, il n'avait plus aucune manière ni aucune morale. Alors mieux valait, il le savait, qu'il ne l'écoute pas.
Mais encore une fois, quand elle parlait du deuil, son oreille se rouvrit instinctivement, comme appelée par le sujet. Elle connait donc déjà les réponses. Mais avaient-ils seulement les mêmes questions ?... Tout était trop compliqué, trop dur. Il en avait marre de se torturer, de se rappeler. Elle lui passa devant pour aller se mettre devant la grande porte, et au fond... Elle avait raison. Saül ne faisait que ressasser un fait qu'il ne pourrait jamais changer. Mais enfin, Siobhán paraissait un tant soit peu humaine à ses yeux. Sa voix craquelée, ses épaules qui se relâchent... Elle s'en inquiétait finalement elle aussi. A sa manière.
L'homme s'en voulait presque, de l'entendre ainsi. La bathysphère était en train de freiner, arrivant enfin à destination. S'il allait vers elle, la rassurer, s'excuser, elle le repousserait sûrement... Mais il s'en moquait bien. Il imaginait déjà Yseult, où qu'elle soit, lui en vouloir d'avoir mis sa sœur dans cet état de léthargie qui n'était pourtant clairement pas caractéristique chez elle. Il s'approcha de la porte qui commençait doucement à s'ouvrir. Le nautilus était presque vide, puisque Saül avait payé son conducteur au moment de partir. En arrivant derrière elle, le Gardien s'approcha au maximum jusqu'à avoir son visage juste à côté de son oreille. Il lui agrippa les deux épaules, aussi tendrement qu'il le pouvait de peur qu'elle ne se débatte, mais d'une poigne assez ferme pour retenir sa force si justement elle essayait de fuir, et il fit un léger mouvement pour les rendre moins lasses, les remonter et par la même occasion, toute sa poitrine avec. Puis il murmura qu'il était désolé.
A l'instant où il la lâcherait, il prévoyait de vite s'engouffrer dans le quartier Nord pour laisser cette pauvre femme enfin seule, là où elle n'aurait pas à se soucier du trentenaire et de sa manie à pousser sa curiosité toujours plus loin. Il la laisserait tranquille, continuer le reste de sa journée comme elle aurait dû. Mais avant de faire tout cela, il attendit quelques secondes avec Siobhán entre ses bras, espérant une réaction signant une sorte de fin à ce conflit finalement sans intérêt. Saül n'était peut-être qu'un grand rêveur, après tout. Mais sait-on jamais...
Un hoquet s’échappait de ses lippes, se faufilant à l’arrête de sa bouche pour se répandre dans l’air. Voilà la réaction qu’avait eue la chimiste, en voyant le geste de cet homme. Surprise et prise au dépourvu. Ses bras se redressaient sous la contrainte de l’homme, la forçant tel un pantin. Instinctivement, elle tenta de reculer d’un pas, avant de se raviser. Ses mains venaient se poser sur sa poitrine pour tenter de le repousser. Elle n’avait pas besoin d’elle tel sentiment contradictoire. Entendre ce murmure, ce simple mot, un pardon, et elle laissait ses mains pendre dans le vide. Son cœur battait à la chamane, lui laissant un arrière goût de cendre dans sa bouche. Ses lèvres balbutiaient, elle avait réellement envie de partir. Ses poings décharnaient se refermée contre eux même, laissant ses ongles court se planter dans la chair blanche et glacées. Siobhán se pinçait les lèvres et inspirait vivement, réfléchissant à ce qu’elle pouvait faire ou dire pour arrêter cette situation étrange et dérangeante. Alors ouvrait les yeux. « Très bien. Je vais vous offrir un dernier souvenir d’Yseult. » Soupirait-elle. La scientifique remontait ses mains, pour les poser sur celle du gardien. Ses doigts s’enroulaient autour de sa tact, effectuant une légère pression pour lui faire comprendre qu’il devait la lâcher. Elle se frottait son nez refroidit par l’atmosphère. La bathysphère allait bientôt s’ouvrit, elle pouvait le laisser espérer. Un rêve de croire que quelque chose pouvait arriver sans aucuns soucis, et au final tourner les talons et partir en direction de Corb pour aller travailler. Elle s’humectait les lèvres. « Fermez les yeux monsieur Darwin. » Lui dictait-elle alors en séparant chacun de ses syllabes. Elle avait une idée en tête, et elle l’effectuerait rapidement. Assez vite pour qu’elle puisse partir de là directement qu’elle aurait effectué ce simple geste. Attendant qu’il ferme les yeux, Siobhán serrait ses poings et posait ses mains sur ses avant bras. Elle s’approchait de lui, et mit sur la pointe des pieds. Et elle déposa un simple baiser sur ses lèvres. Se simple contact de chair contre chair, lui donnait un frisson dans le dos, elle avait du mal à tenir debout. La scientifique s’accrochait à ses avant-bras, avant de le relâcher délicatement. Un bruit caractéristique se faisait entendre. Et la lourde porte s’ouvrit, grinçant difficilement dans un bruit strident et horrible. « Ceci était le dernier cadeaux d’Yseult. » Parlait-elle alors, que son visage était encore à proximité du siens. Siobhán posait alors ses talons sur le sol et tournait le dos, décidé à partir de là.
Elle était douce. Dans ses gestes, ses mots, tout n'était que légèreté. Sûrement persuadée d'être forte, ferme, inébranlable, puissante et déterminée ; mais au fond, Saül la trouvait bien faible pour une femme qui se battait tant. Il avait les yeux fermés, remplis du regret d'avoir trop cherché une fois de plus, d'avoir écouté sa curiosité malsaine. Il s'était pourtant dit, après Yseult, qu'il essayerait de changer et devenir quelqu'un de meilleur. Mais ce pari était particulièrement difficile, presque improbable. Il ne la retiendrait pas, cette fois. Elle partirait quand elle le souhaiterait, et lui ferait sûrement machine arrière pour retourner dans le Cœur qui lui manquait presque déjà.
Sa réaction, il ne s'y attendait pas. Ni une seconde, ni même celle d'après. Il ne réalisait pas, à la place il se perdait dans ce souvenir promis. Mais rien. Ces mains qui tremblent, ces jambes qui vacillent, ces lèvres... Tout cela n'avait rien d'un souvenir, rien d'Yseult. Siobhán était bien différente de sa sœur sur de multiples aspects, et celui-ci en était un tout nouveau que Saül venait de découvrir. Ce qui perturba le plus le Gardien n'était pas tant le baiser en lui-même, aussi inespéré fut-il. Non, c'était plutôt le sentiment qui se cachait derrière. Car lorsqu'il pu sentir les lèvres de Sio sur les siennes, il jura que ce souvenir était pour elle-même. Elle fléchissait, il la retenait pour qu'elle ne tombe pas en forçant sur ses avant-bras, desquels elle se retenait, mais rien de plus. Enfin, il ne réalisa pas sa main droite qui remontait le long de l'épaule de Siobhán. S'il avait eu le temps, elle serait sûrement arrivé jusqu'à ses oreilles pour remettre ses mèches en place comme la chimiste semblait l'aimer. Mais l'instant fut bref, et l'occasion ne se présenta pas.
La seconde chose que la jeune femme ne comprenait pas était qu'il ne s'agissait pas non plus d'un cadeau, ou alors il était empoisonné et ce poison collait encore aux lèvres du Gardien lorsqu'elle avait tourné les talons. Il resterait là sûrement longtemps, comme une nouvelle curiosité à découvrir. Une envie ambiante qui ne se tarissait pas. Il était intrigué, perturbé. Il la regarda partir de beau, la bouche ouverte sans comprendre même maintenant la raison de ce geste. Cette femme avait une personnalité bien plus tourmentée qu'il ne le pensait si elle était capable de passer du noir au blanc en un instant. Il avait maintenant envie d'en savoir plus, de la revoir, seulement... pas par rapport à Yseult. Mais pour l'instant Saül resta dans le nautilus, immobile, attendant qu'il ne prenne le chemin inverse pour retourner d'où il venait.
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Sujet: Re: Un fil invisible | Mars 125 | Saül parContenu sponsorisé