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Why does everybody need to talk about everything ? | Libre | Juin 121
Why does everybody need to talk about everything ?
Juin 121 | Libre
Lorsque l'alerte avait retenti plus tôt ce matin, on avait d'abord pensé à une erreur. Cette sirène qui tinte, elle vous envahit l'esprit tant parfois vous redoutez qu'elle ne sonne... Mais le Gardien doit couper son souffle et réfléchir, vite. Lancer les troupes ? Donner l'ordre de tirer sans plus attendre ? Patienter en espérant que personne ne soit blessé ? Les décisions sont nombreuses, et lorsque cela vous tombe dessus, votre cerveau a tout juste le temps de faire le lien entre elles et leurs conséquences. Saül, lui, ne réfléchissait pas vraiment comme cela. A chaque situation de crise qu'il avait du gérer, il s'était avant tout demandé : quoi faire pour que les citoyens m'apprécient toujours ? Cela devait être dû à son besoin de sans cesse être aimé. Mais toujours est-il que cette sirène, elle criait beaucoup depuis un an.
121. C'est l'année considérée comme la crise dans son milieu, et ça lui est tombé en plein entre les mains. Il savait très bien, lorsqu'il avait accepté le poste, que la place était libre parce que ça allait devenir chaotique. Mais Saül, le chaos, c'est justement ce qui le motive. A quoi bon prendre un travail simple, facile, et qui coule de source ? Mieux vaut se battre un minimum - et puis, si l'on ne se bat pas, on n'obtient pas de reconnaissance. Il avait donc retroussé ses manches, et en deux ans, avait réussi à arrêter bon nombres de tentatives d'attentats - la plus récente datant d'il y a tout juste quelques heures. C'était lui qui avait renforcé la politique de sécurisation dernièrement. Oui, tout ça, c'était grâce à lui. Alors il mérite bien une petite pause autour d'un verre et d'une cigarette à savourer, que cela n'en déplaise à certains.
Saül venait de pousser la porte du bar, seul. Il n'avait pas prévenu de collègues ni d'amis qu'il comptait venir ici fêter en quelques sortes sa dernière réussite. Ceux qui le connaissent savent pertinemment qu'il est du genre à ouvrir une bouteille dès que quelque chose de bien, selon lui, est accompli ; alors qui sait, il croiserait peut-être des visages connus. Mais pour l'instant, il n'en fut rien. Il alla donc s'accouder au bar et demanda un scotch, sans glaçon. Puis il commença à allumer une cigarette du bout de son allumette qui grésillait ; seulement cette dernière ne réussit pas à accomplir sa mission. C'était la dernière de son paquet, qui avait visiblement quelque peu souffert au fond de sa poche...
Il se tourna alors sur sa droite. D'une voix apaisée, il demanda à l'ombre qui était là Excusez-moi, auriez-vous du feu ?, en clôturant sa requête d'un sourire aussi sincère qu'il était calculé.
Cimetière de papier étalé, manuscrit. Juin, c’est la période des examens et des révisions de dernières minutes pour les étudiantes les moins consciencieux… ou alors ceux qui se paie une double vie comme c’est objectivement son cas depuis deux ans. D’ailleurs triple vie serait même plus exacte, un peu de masochisme ne coute rien. Seisyll ne sait pas trop ce qui lui a pris. Pourtant, il y a des dizaines d’endroit pour réviser, se triturer les méninges sur des compositions et des antagonistes de chimiques. La bibliothèque. Le grand salon de l’immense appartement qu’il partage avec sa mère, sa sœur et son … père. Justement, Ader a décidé qu’aujourd’hui il viendrait exercer la tyrannie au sein de son foyer pour briller aux yeux de sa fille , exposer et conter les exploits de Magnus. Et comme à chaque fois que l’homme aux cheveux poivre et sel gominé passe la porte d’entrée, Seis n’a qu’une envie. Prendre la fuite. Rejoindre l’atelier. Se blottir contre Swann. Oublier. Ce qu’il a fait dans cet ordre pré établi. Après, ça s’est un peu corsé. Les baisers de Swann ont déviés de son front à ses lèvres. Seisyll a tenté de lui opposer les révisions, les examens dans une semaine, le fait qu’il passerait la nuit avec lui. Ils se sont ensuite souvenus que La Compagnie se réunissait dans le quartier Est le soir même pour remettre une stratégie au point. Et si Elek et Tabitha faisaient faux bond, cela serait plutôt problématique. Et puis … plus rien. Fin de la réflexion.
Seisyll ouvre un œil, tâtonne à côté de lui, dénotant l’absence. Un regard sur la vieille pendule au tic-tac sonore lui annonce qu’on est en milieu de soirée. Il décide de réunir ses feuilles de cours pour commencer, leur redonnant un aspect droit et lissé, dans un ordre parfait. Ça, c’est fait. Ses habits maintenant. Remettre la main sur sa veste, son pantalon et ses chaussures s’avère relativement aisé. Sa chemise par contre est portée disparue. Le brun se gratte la tête, se décidant à descendre de la mezzanine. Il l’appelle, de sa voix rauque mal réveillée, le retrouve assis en tailleurs au milieu de la grande pièce atelier, vêtu de ladite chemise, installé au-dessus d’une feuille à aquarelle. Il lève les yeux au ciel avant de s’avancer, renversant sa tête en arrière pour prendre ses lèvres une dernière fois. Arrête de me piquer ma chemise, c’est terriblement cliché. Swann se contente de rire, les romans à l’eau de rose sont son péché mignon. Il aime à dire qu’il a lu tout ceux paru à Pelagia. N’oublie pas tout à l’heure, murmure Le Chat. Même pas en rêve, lui répond La Chouette, terminant de se rhabiller avant de disparaitre par la porte dérobée de l’endroit.
Il a encore un peu temps devant lui avant de rejoindre les bas-fonds et puis ça doit avoir l’air naturel. Rien de mieux d’avoir l’air comme un de ces jeunes familles qui s’encanaille un soir avant les examens pour se vider l’esprit. C’est avec cette idée en tête qu’il passe la porte du premier bar venu. Il s’installe au bar, proche de l’horloge pour mieux la surveiller et commence à attendre, sa besace cartable en cuir posée à même le sol. Le barman lui amène un whisky, Seis fait tourner les glaçons au fond de son verre, tentant de vider sa tête de « Swann » pour y remettre la « Chimie » et « les mélanges explosifs » pour la réunion d’après. Il n’est pas dupe, c’est ce qu’on risque de lui réclamer à la réunion. Machinalement, perdu dans ses pensées, arrêté dans le mouvement de mener le verre à ses lèvres, il réfléchit, profondément. Son voisin le tire de ses pensées. Feu. Cigarette. Ou briquet. … Son Briquet. Il est tombé chez Swann. Et Mince ! Tant pis. Il s’abaisse pour chercher un paquet de cigarette et une boite d’allumettes, celles de secours qu’il tend à son interlocuteur.
« Vous êtes un fumeur étourdi. »
Ajoute-t-il, portant à son tour la cigarette à ses lèvres. Il l’allume, aspire une bouffée de tabac.
« Ou un fumeur tourmenté. Alors, qui êtes vous ? »
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Juin 121 | Libre
Quand l'ombre se met à parler, Saül réalise que c'est un homme. La luminosité du bar est proche d'un petit rien, il ne voit ni carrure ni traits dessinés, tout jute un dos courbé sur le bar et une main qui finit par se tendre. Oh, tourmenté, pensez-vous. Il montre de ses doigts le paquet d'allumettes vides et met le feu à ce qui le consume petit à petit. En rendant l'objet précieux à son voisin, il le remercie d'une voix plus douce et discrète. Sa commande arrive et il constate en se rapprochant que l'ombre a les mêmes goûts. Cela fait déjà deux points communs, c'est beaucoup pour un étranger. Il monta son verre à son gosier et en but une gorgée en faisant cliqueter la matière contre sa dent tordue, la disgracieuse.
En reposant le verre encore empli du liquide brûlant, le Gardien reprend une bouffée et expire doucement. Il se perd un peu dans ses pensées, essaye de s'auto-congratuler pour le travail qu'il a fourni avec l'installation de ces nombreuses caméras, le démantèlements de quelques tentatives d'attentats... Oui, il se senti fier. Bientôt, il serait reconnu pour tout cela, il en était sûr et serait prêt à parier l'un de ses deux bras pour cela. Mais, bien qu'il souhaitait se retrouver avec lui-même pour se féliciter, il finit par se dire qu'une fête n'en est pas une tant qu'il n'y a pas d'échange. Il se retourna donc vers son ombre et se permit de l'interpeller. Dites, c'est quoi ce que vous aimez dans le whiskey ? La question était plutôt stupide, sans réelle réponse : ce qu'on aimait dans un alcool était l'effet qu'il nous donne, nous laissant nous échapper un peu de la réalité pour y revenir sûrement brutalement, mais au point, "plus tard". D'autres appréciaient le goût, les saveurs, les subtilités de l'arôme... Il se demandait juste de quelle catégorie l'ombre se disait.
Il aurait peut-être mieux fait de prévenir des gens plutôt que d'embêter des inconnus... Mais se rapprocher du peuple était aussi l'une de ses missions. Écouter, comprendre, agir. Il devait faire les choses dans se sens et non tout inverser comme il prenait plaisir à le faire. Saül est profondément égoïste, ce qu'il fait c'est pour lui et personne d'autre. Mais comme lui aussi aime à savoir être dans une ville sécurisée, son poste lui convenait. Il se demandait encore parfois comment il avait pu convaincre l'ancien Gardien de le nommer, mais sa mémoire lui jouait parfois quelques tours. Toujours est-il que pousser par une pulsion inconnue, il décida de se présenter, proprement. Cigarette à la bouche, main tendue, Saül ressemblait à une statue d'un grand dirigeant, fier et déterminé. Saül Darwin, heureux de faire votre connaissance. Je suis le Gardien de Pelagia. Maintenant qu'il pouvait le dire avec fierté, il en s'en privait pas. Il apprendrait plus tard qu'il fallait mieux se méfier des personnes qui l'entourent et que sa position fait des envieux et des jaloux, mais le pauvre, il débutait encore.
Il pensait la discussion avec cet interlocuteur opportun déjà terminée, se préparait à retourner dans le fin fond de ses pensées extrêmes. A savoir, comment fabrique un « engin explosif » comme on l’appelle dans son milieu de joyeux petits chimistes et physiciens, un savoir innocent dans leurs mains à eux, beaucoup moins dans ces mains à lui depuis que le mouvement s’est allié à La Compagnie. D’ailleurs, il est vexé, comme un pou, comme un gamin. On désamorce un peu trop souvent ses bombes dernièrement. Bon, d’accord, ses jouets sont simples de fabrication, simple de transport sans que ça explose à la figure du poseur de bombe et faite pour faire le moins de victimes collatérales possibles. On est terroristes, chez Aldebaran, pas tueurs de masse aveugle. Bien que le terrorisme englobe, par définition, ce genre de gens. Quoi qu’il en soit, il cherche, il va falloir qu’il trouve un mécanisme plus simple de désamorçage. Ce qui signifie de nouvelles recherches en bibliothèque à défaut de test qui attirerait inutilement l’attention sur eux. Réfléchi, ingénu plasticien. Maudit un instant le type qui s’amuse à trouver et détruire tous tes petits jouets sans qu’ils aient pu atteindre leur but, leur cible.
Voilà que le type se remet à parler. Le vieux. Quand on a moins de 25 ans, tout ce qui a plus de 31 ans vous parait toujours très « vieux » et lointain. Encore plus quand on patauge dans un petit nuage de ouate blanche et rose, au gout sucré de la barbe à papa. D’ailleurs, ce type, non content de lui dire quelque chose sans qu’il puisse mettre exactement le doigt dessus (Eirlys sert à ça, en mondanité, elle a toujours été très forte, elle retient le nom de tout le monde et ne vexe jamais par péché d’oubli. Sauf que là, il va falloir faire sans elle, elle ‘n’est pas là.), se met à divaguer sur le whisky. Seisyll fronce les sourcils, commence à faire tourner le contenu dans le fond de son verre et à jouer avec les glaçons. Ce qui lui plait dans ce breuvage. Il pose la cigarette dans un cendrier déposé sur le zinc à l’intention des clients fumeurs, il la reprendra après. Sa couleur de robe, son arrière-gout malté qui passe par-dessus celui du tabac, lui qui est un gros fumeur. Le gout qu’il prend quand …. Seisyll ferme les yeux, ses joues ont rosies. Qu’est-ce qu’on a dit déjà ? On vire Swann de ses pensées, on le met loin, très loin, en stand-by jusqu’à cette fin de nuit. On recadre, on pense explosif. Ou alors à défaut au type d’à côté auquel il n’a toujours pas répondu. Mais après ce qui lui a traversé l’esprit, il est peu, il est fort probable qu’il ne l’obtienne jamais cette réponse. Personne d’ailleurs.
Il se nomme enfin et Seisyll se fige, son verre à moitié vide, à mi-chemin entre le zinc et ses lèvres. Il ressemble au personnage d’une pellicule sautée, à un disque dans un tourne disque qui sursaute ans pouvoir avancer. Il semble réfléchir, c’est bon, il sait où il a vu ce type. A la dernière mondanité « Chantons les louanges de notre dispositif de sécurité » auquel son père l’a obligé à participer et auquel il est allé à reculons et est parti en courant dès qu’il a pu, prétextant un mal de crane pour qu’Eirlys lui serve d’alibi correct et accepté par son père. C’est accessoirement le type à qui il doit toutes ses nuits blanches. Seisyll reprend lentement son mouvement.
« Je suis absolument désolé de ne pas vous avoir remis plus tôt. Vous travaillez avec mon père, Aeder Hilbilge. Je suis son fils, Seisyll. Il n’a pas beaucoup d’estime, plus pour ma sœur, je l’avoue. Même si je pense être remonté dans son intérêt depuis que j’ai entrepris des études de explosifs et déminage, afin d’aider Magnus dans son entreprise. »
Tactique une : délayer un maximum d’information dès le début pour fermer toute porte aux questions que la société considèrerait comme indiscrète et ne pas perdre les rênes de la conversation. Il a donné son identité, son activité actuel et a ouvert une porte sur Eirlys. Et Scrisase seul sait combien il peut être bavard sur sa chère jumelle. Il s’est rendu aussi à la fois inoffensif et utile. Un démineur, un larbin, un laborantin. Ce qu’il y a de plus inoffensif aux yeux d’un type comme lui. Tactique deux : le flatter, le mettre en lumière pour mieux s’effacer. Tactique trois, trouver absolument une excuse pour l’option où la discussion tire en longueur. Parce que l’excuse « Je suis en retard au rassemblement de la compagnie parce que je tapais le bout de gras avec le type du Conseil qui désamorce mes bombes en toutes innocence et simplicité », ça n’allait pas le faire du tout, du tout.
« J’ai cru comprendre que vos efforts ont été couronnés de succès dernièrement. C’est bon de se savoir en sécurité en tout cas. Merci du travail que vous fournissez. »
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Juin 121 | Libre
Cette question sur le whisky était stupide, hors propos. Une très mauvaise approche pour débuter une conversation ; mais sur le coup, Saül n'avait certainement pas mis son cerveau en marche, il se morfondait donc seul dans son esprit mais le pardonnait aussitôt. Mais se présenter avait visiblement eu son petit effet. Le Gardien aimait sa place pour le prestige qu'elle sous-entendait ; on le reconnaissait, c'était un sentiment indescriptible, tant agréable. Et puis il avait de quoi dire quand il se présentait, ce n'était pas juste "Ronald Quincampoint, agent de maintenance dans un restaurant miteux, fils de charcutier". Car oui, la situation sociale voulait tout dire pour Saül, c'est en cela qu'il se vantait si souvent de s'en être sorti.
Oh, Hilbilge, oui. Le nom me dit quelque chose. Surtout, ne jamais paraître trop enthousiaste face aux autres ; ce sont eux qui doivent être honorés et vous reconnaître, certainement pas l'inverse. Je me souviens qu'il avait travaillé sur l'arrestation d'un groupe de terroristes il y a plusieurs mois, il avait mené l'opération. Vous devez être fier de votre père, de prendre la suite à Magnus ! Saül aurait aimé pouvoir profiter de cette fierté, du sentiment de satisfaction qui accompagne le nom d'un parent proche. Ce sentiment qui, pourtant, dans cette situation était aussi faux qu'hypocrite, mais il ne s'en doutait pas une seconde.
Ce n'était pas si simple de cerner M. Darwin. Etait-il un abruti heureux ? Un menteur qui se planque constamment ? Ou peut-être juste un peu des deux. Les compliments, cela marchaient à coup sûr ; c'était sa faiblesse, son talon d'Achille. Depuis tout petit, lorsque l'on disait du bien de lui, Saül ne se méfiait plus. Il aurait dû apprendre qu'au contraire ce sont des personnes fausses qu'il faut avoir peur, lui-même faisant partie de cette catégorie d'individus. Mais ce soir, il fêtait quelque chose, alors il se contentait d'être fier de lui, et toute remarque qui allait en ce sens était la bienvenue. Oh, je ne fais que mon travail vous savez. Après tout, c'est pour les personnes comme vous, donc si vous en êtes satisfait, rien ne me fait plus plaisir ! Il but une gorgée de son scotch, qui d'ailleurs rendait le verre tristement vide. D'un geste au barman, il indiqua de resservir une tournée, pour lui et son voisin.
Je vous l'offre. Si vous êtes intéressé pour rejoindre Magnus, vous devriez passer un de ces jours. Je suis souvent là-bas, c'est mon ancienne maison... Mais sinon, venez directement au Conseil un jour de débat ouvert, je pourrais vous aider à trouver votre voie. Je dois bien ça à votre père, pour son travail. Il n'était pas du genre à inviter tout le monde à manger le même pain que lui, mais un citoyen, futur Magnus, prêt à se tuer pour la cause défendue par Saül... Ça s'entretient. Plus il l'apprécie, mieux il se porte, alors il fait tout ce qu'il croit bon. Et il s'avère que ce jeune homme pourrait accepter, bien que pour des raisons légèrement plus obscures ?
Diversion réussite. Parfaitement réussite. Soupir de soulagement intérieur. Tu n’es pas encore bien assuré sur ce genre de pirouette, surtout après les avoir faite, pendant, l’assurance et la persuasion sont souvent liées donc il faut croire ce que l’on raconte. Même si cela revient à défendre qu’il existe du whisky vert ou que les déités n’existent. Heureusement pour lui et pour sa « relation » avec les Sases, il n’a pas encore à défendre ce genre d’allégations. Cela lui aurait couté cher en huile bénite dans le cas contraire. Se cacher derrière un masque, un sourire immuable. Sourire qui se tord en une espèce de grimace lorsqu’il parle de prendre la suite de son père à Magnus. Il espère que la Compagnie aura réussi son objectif avant ou alors il sera condamné à être étudiant toute sa vie. Ou à disparaitre un moment donné dans les bas-fonds de Pelagia. L’idée en elle-même ne lui déplait pas. Se cacher derrière l’éternelle statue de marbre qui lui permet de s’esquiver un peu plus chaque jour.
« Eirlys sera bien mieux dans ce rôle que moi. C’est probablement elle qui succédera à mon père. Je suis bien trop effacé et bien moins bon dans un rôle de commandement. Je préfère apporter à ma manière ma pierre à l’édifice. On manque cruellement de démineurs et de ce que j’ai pu lire des rapports qu’on nous fournis au centre d’étude dans notre branche, les mécanismes sont de plus en plus complexes. Je préfère ce genre de défi de l’ombre. »
Il esquisse un sourire. Pour une fois, il ne ment pas. Sa phrase à double sens, dont Saul ne comprendra probablement que le premier et celui qui sera le plus évident. Mais il y a l’autre sens, celui d’Elek. Celui qui dit qu’il créera avec joies des mécanismes indétectable et sans désamorçage facile, toujours plus précis. La précision des horlogers qu’il a toujours admirés. Les gens imaginent peu ce qui s’actionne, se passe lorsqu’on remonte les aiguilles d’une vieille pendule à balancier. Qui serait assez fou pour s’y intéressé de toute façon. Il parait qu’un roi de l’Ancien Monde en a perdu la tête au sens propre, à force de s’occuper de ses horloges et non de ses sujets. Seis trempe, penseur, ses lèvres dans son verre, les humecte encore du breuvage malté, sans le boire. Il remercie d’un coup de tête son interlocuteur lorsque celui-ci lui offre un nouveau verre. Décidément, ils forment tous les deux une association étrange.
Son regard change, cependant, lorsqu’il lui propose de visiter Magnus et même le Conseil. Visiter. C’est-à-dire avoir un aperçu de la configuration des lieux pour organiser de prochaines intrusions et/ou piégeage de ces deux endroits vitaux au gouvernement. Il lui propose vraiment cela ? Pour de vrais ? Informations inestimables que celles-ci. Seis tente de cacher sa joie, encore à double sens. C’est normal de vous exciter lorsqu’on vous propose de visiter les lieux dans lesquels vous souhaiteriez travailler à l’avenir.
« J’en serais ravi. Même, ce serait à moi de vous offrir ce verre, pour vous remercier de cette proposition. J’avoue que découvrir où je travaillerais et pourquoi à l’avenir me réjouirait profondément. Surtout avec un membre du Conseil, vous serez plus à même de m’orienter sur mes travaux et mes demandes futures. Si jamais je peux vous rendre la pareille à mon tour, de mon pauvre statut d’étudiant, n’hésitez pas.»
Pensif, il pianote avant de fouiller dans sa serviette à la recherche d’un crayon soigneusement taillé et pointu et d’un papillon de papier déchiré à angle droit. Quand on est maniaque, on l’est jusqu’au bout des ongles. Jusqu’au bout des morceaux de papier déchiré. Inscrivant en lié et délié son prénom, son nom ainsi que le numéro de téléphone de la maison familiale. Que ce soit sa mère ou un domestique, quelqu’un répondra. Et ça se saura chez les Hilbilge. De quoi fermer le clapet d’une certaine personne.
« LÉGENDE URBAINE »
MESSAGES : 1034 POINTS : 4127 DATE D'INSCRIPTION : 24/06/2014
Sujet: Re: Why does everybody need to talk about everything ? | Libre | Juin 121 22.10.15 0:30 parLe Juge
Ce juge aux milles et une facette, capable à tout va de connaître la moindre de vos envies de peur, avait vu dans son sillage deux âmes tourmentées par leurs secrets inavouables. Accoudés tranquillement à un bar, sirotant de l’alcool, et discutant comme de simples âmes vagabondes. Cela n’allait pas. En cette année, les esprits étaient échauffés, alors un peu plus ou peu moins, en quoi cela changerait-il quelque chose ?
Voyant non loin d’eux, deux bons buveurs, déjà consommés par les affres du stupre et de la luxure, il s’approcha d’eux. Et d’un simple contact sur leurs épaules échauffa les esprits. Le rire gras, se transforma en un râle, et ainsi de suite les esprits s’échauffent.
L’un des deux hommes, alors se leva et assainit un coup de point à celui qui était autrefois son ami.
— Comment oses-tu toucher à ma fille espère ce salop ?!
Proférait-il ainsi, le souffle court par son geste, qui demandait tant d’effort.
— Elle me devait de l’argent, qu’est-ce que tu crois. Mais madame, ne pouvait pas payer, alors elle a simplement ouvert les cuisses, comme devrait le faire toute bonne femme !
Crachait alors l’homme à terre, le nez en sang.
Tentant de se redresser, l’homme coupable, brandit les poings en l’air, et lui fit signe d’attaquer encore une fois. Il était prêt à en découdre tout ça pour son égo de mâle dominant.
— Tu vas voir comment je vais te la payer ta dette moi ! Des coups dans les dents pour te faire ravaler tes paroles.
Menaçait alors le premier assaillant. Il frappa à nouveau, et son poing frappa le vide, bien trop éméché pour frapper juste. Mais avant que n’aille plus loin cette dispute qui mettait de l’entrain dans cette soirée bien trop morne, le barmaid arriva, armée d’une batte de baseball, et la brandi en l’air.
Sans demander leur reste, les deux hommes partaient en courant, préférant garder leurs deux jambes intactes.
— Tout ça pour une histoire d’argent et de fille. Où va donc le monde ?
S’adressait-il alors aux deux personnes dont le juge voulait attirer l’attention. Une main sur chacune de leur épaule, il leur proposa une consommation pour ce dérangement qui avait eu lieu juste à côté d’eux.
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Juin 121 | Libre
Saül avait cette douce naïveté qui coulait dans ses veines. Au sein de Magnus, il savait se faire respecter, être fort. Dans la vie également. Mais depuis son arrivée au Conseil, il était comme redevenu un enfant à qui il faut expliquer chaque erreur à ne pas commettre. Il en faisait beaucoup, certaines étant plus importantes que d'autres, et il était sur le point d'en commettre une qui serait monumentale. Mais on ne lui avait jamais clairement dit que le Conseil avait de graaaands ennemis. Il était bien placés pour comprendre que Pelagia en entier était soumise aux groupuscules qui se faisaient de plus en plus forts ; mais pour lui, c'était impensable que lui-même soit une cible. Il faisait trop bien son travail pour cela, comment quelqu'un pouvait-il mal le percevoir ?
Il écoutait alors patiemment les réponses de Seisyll, heureux de pouvoir compter sur deux frères et sœurs qui semblaient intéressés. Il allait sortir de sa poche un petit papier pour y noter son numéro de poste, seulement, presque heureusement pour lui, c'est à ce moment-là que les deux voisins commencèrent à se taper dessus. Regardant l'affligeant spectacle, il ne put s'empêcher de noter la raison de cette bagarre, de cette violence. La même violence qui animait les révolutionnaires. Mais c'est bien la phrase du barman qui le fit réagir. Il laissa dans sa poche son petit bout de papier et se mit à balbutier. Oui, oui en effet... Les femmes, l'argent... Au final, c'est ce qui nous contrôle tous... Puis il inclina la tête, acceptant le verre offert par la maison, en gardant ses yeux grands ouverts, comme terrifiés. Il se racla la gorge.
On, on verra ce qu'on peut faire dans ce cas, hein. Passez au Conseil un jour d'ouverture publique, je verrais si je peux vous venir en aide. Et si ce jeune garçon, étudiant pour devenir employé dans la société que Saül défend et contrôle, n'était lui aussi qu'un de ces hommes violents, prêt à tout détruire pour une femme ou de l'argent ? S'il était prêt à tout anéantir, à mentir, écraser les autres, grimper la hiérarchie... Pour au final, juste avoir la situation qu'il espère ? Saül ne connaissait que trop bien ce sentiment, il le comprenait, mais surtout : il ne voulait pas de concurrence. L'intérêt que Seisyll avait soudainement porté à l'offre du conseiller lui fit freiner un coup sec. Il attendrait peut-être encore un peu de mieux prendre ses marques, avant de prendre un oisillon sous son aile.
Que Trab'Es le protège encore pour qu'il garde son poste autant de temps qu'il le souhaite ! Saül se contenta alors de trinquer le verre posé du jeune homme. A ton futur.Mais surtout au mien, pensait-il.
Seisyll lève un sourcil. Le « plan » pondu sur un coin de table, certes, mais un plan quand même, semblait si simple. Les engrenages s’enclenchaient les uns après les autres, comme une mécanique parfaitement huilée. Séduire cet homme trop sûr de lui, dans ses petits papiers pour obtenir quelque chose que seul lui peut donner. Une clé, celle du bâtiment du Conseil. Il ne s’était pas méfié de ses questions, qui se méfieraient du fils d’un cadre antédiluvien de Magnus, théoriquement élevé dans l’amour, le respect et le service aveugle de Pelagia, de toute façon. Dans la théorie, oui. Sauf qu’avoir Aeder en paternel n’a jamais été un cadeau et a de quoi en dégouter plus d’un, surtout quand vous n’êtes pas dans ses bonnes grâces depuis que vous avez … allez, quoi... Quatre ? Cinq ans ? Avant ? Disons que la remise en question au premier accroc venu se fait assez facilement. Le dédain de son père aura donc eu l’effet inverse que celui espéré. En forçant son fils à absolument rentrer dans LE moule, le seul, l’unique, celui qu’il avait décidé, ce dernier a décidé de faire un trou dans la coque et de s’échapper pour voir ailleurs.
Mais il y avait eu un grain de sable extérieur à cette mécanique. Une bataille de soulard, un accrochage. Une histoire d’argent, de fille. Une histoire de la mauvaise face de Pelagia comme il en existe des dizaines et des dizaines. Parce que tout ne peut être rose, ce serait bien trop facile. Le plus étrange, c’est que cette altercation avait semblé ébranler plus que profondément son interlocuteur qui s’était ravisé. Seisyll avait maudit de manières assez grossières et virulentes, le genre de mot que son vocabulaire de garçon de bonne famille ne devrait pas posséder, ceux qui ne passent pas la barrière de ses lèvres, même dans la situation les plus désobligeantes. Il fallait maintenant adopter une autre stratégie, notamment celle d’assurer ses arrières. Comment ça réagit, déjà, un gamin de bonne famille, dans son cas ? Seisyll secoue la main, reprenant un jeu d’acteur qu’il se veut des plus convaincants. Merci politesse et autre art de se tenir en société. Il s’agissait maintenant de se rendre de sorte à ce que Saul, à défaut de l’aider, l’oublie complétement. C’est-à-dire se rendre parfaitement inoffensif.
« Je … Je ne voudrais surtout pas vous déranger. C’est présomptueux et impromptu de ma part de vous réclamer une telle faveur, surtout à quelqu’un de votre rang. Vraiment, je manque à tous mes devoirs. Ne vous inquiétez pas, je peux bien patienter encore quelques années. J’ai toute la vie devant moi, c’est bien ce qu’on dit ? C’est pour cette même raison que je ne peux me prononcer sur le désolant spectacle, je manque probablement d’expérience. On a rarement une dette autre que celle qu’on a envers Pelagia, à mon âge et à mon niveau. Je ne serais pas en mesure de me prononcer et de comprendre. »
Ses joues prennent une couleur un peu rouge, celle du jeune premier tellement désolé d’avoir faire la plus grosse bourde du monde devant un vieux de la vieille. Tout en esquivant, encore, une réponse à une question désobligeante. L’argent est bien le cadet de ses soucis, il vit encore au crochet de ses parents et la vie qu’il prévoit ne lui demandera pas, à son niveau, de sommes d’argentes conséquentes. Quand on est anarchiste, l’argent est souvent relégué à l’accessoire, on ne travaille pas pour ça. Quant aux femmes, dans l’état actuel des choses, elles ne seront ni raison d’un accrochage, ni d’une rixe pour quelques raisons que ce soit. Peut-être si, Eirlys. Mais ce n’est pas le genre de fille à se mettre dans de telle situation. Il trinque à son tour
« A vos prochaines missions réussites. »
Esquisse d’un sourire avant de relancer la conversation. Pas si innocente que ça. Cela l’a troublé, il l’a noté alors il y a peut-être de quoi creuser.
« Il y a beaucoup d’histoire de ce genre à votre avis ? Vous en rencontrez dans votre travail ? »
Why does everybody need to talk about everything ?
Juin 121 | Libre
Oh, mais c'est moi qui vous ai proposé enfin, ne vous en faites pas. On verra, je vous assure, passez quand vous pouvez ! C'étaient les joues rouges qui faisaient leur effet. Oui, Saül était naïf, il voulait plaire à tout le monde et même s'il essayait au maximum de paraître fort de déterminé, il avait ces moments, dans l'ombre, où il laissait le rôle de leader aux autres. Et à cet instant, c'était ce gamin qui avait tout le pouvoir. Les glaçons retentirent contre la glace du verre, et le Gardien sourit à la phrase du jeune homme. Oui, il y en aurait plusieurs autres des missions réussites. C'était après tout son but quand il avait accepté la place : devenir un bon Gardien, avec le pouvoir que cela entraîne, et retrouver la sérénité que Pelagia mérite. Il but une bonne gorgée d'un coup sec.
Les quelques secondes de blanc qui suivirent, Saül se demanda s'il était réellement bon à son travail. Courir après les méchants, les arrêter, sauver la ville... On ne lui demandait rien de plus pas vrai ? Alors pourquoi il avait cette impression que ce n'était pas suffisant ? Comme si quelque chose, chez ce gamin, lui montrait que non Saül, tu n'étais pas encore le roi de la ville. Les paroles étaient trop blanches ou noires, pas assez grises, au point que c'en était déroutant. Et si on attendait plus de lui ? Ca le stressait, finalement. Cette situation, cette attente... Il était presque plus calme et sûr de lui quand il travaillait à Magnus, qu'il pouvait tranquillement rentrer chez lui le soir, dans les bras de sa femme. Maintenant, il ne sait même plus si ces bras sont toujours grands ouverts - c'est pour cela qu'il va dans d'autres bras, du moins c'est ce dont il se persuade... Ah ça, oui. Tout, tout est dû au besoin d'argent, ou aux femmes. Les mères, les sœurs, les filles, les épouses... Elles se concertent toutes pour nous rappeler à quel point elles nous contrôlent. Vous n'êtes pas d'accord ?
Il reprit une nouvelle gorgée, finissant ainsi son verre. Il aimait sa femme, mais depuis Tomás les choses avaient changées... Il se leva, prêt à partir avant d'ajouter une dernière petite remarque. Dîtes-vous que si vous pensez différemment, c'est que vous êtes encore trop jeune et n'avez pas encore connu l'amour d'une femme et comment elle vous le rend. Aussi doux qu'un souffle qui se balade dans votre cou, mais capable de briser la vitre qui vous sépare du reste de l'océan. Croyez-moi... Il fit un signe au barman pour le remercier de ce dernier verre, jeta un coup d’œil à sa montre et commença à quitter le bar. Bonne soirée, M. Hillbilge. Je suis sûr qu'on se recroisera, je vous souhaite beaucoup de réussite. Un geste de son chapeau pour le saluer, ce jeune garçon ambitieux.
Il était véritablement sûr de le voir à nouveau ; à Magnus ou ailleurs, haut placé, avec une forte position. Il était clair que ce gamin avait un bel avenir qui l'attendait. Mais Saül avait bien trop peur de cet avenir pour continuer à papoter avec ce qui serait peut-être un jour un bien trop grand concurrent. Pour l'instant, le Gardien préféra rentrer chez lui, passant peut-être avant par la case détente, en de bonnes compagnie, mais il réalisa qu'il était peut-être temps qu'il protège un peu sa place, le Conseil, et même la ville. Après tout, c'était son rôle. Et même s'il participait à l'arrestation de délinquants, toutes les bombes ne sont pas faites de mécanismes tangibles, mais bel et bien de fortes idées à implanter dans les bons esprits. C'était cela, qui lui faisait le plus peur.
Spoiler:
Après l'intervention du Juge, Saül pouvait difficilement rester dans le coin... Mais ca a été un bien chouette RP ♥ On s'en refera d'autres, quand Saül se mordre les doigts de t'avoir proposé de venir 8D
Je te laisse répondre si tu le souhaites, autrement n'hésite pas à demander à archiver le RP dans le sujet approprié !
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