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Le retour | Avril 125, Azores & Abraham
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 26.11.15 4:29 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Azores aimait regarder l’étendue d’eau dans laquelle ils étaient tous prisonniers. Y voir les algues et plantes marines se balancer au rythme du courant, la vie sous-marine qui allait tranquillement, habituée à évoluer autour de cette immense construction dénommée Pelagia. L’artiste tendit la main et la posa contre le verre froid et lisse. Tout en s’exprimant, le garçon prit position, s’installa confortablement, alors que la conseillère demeurait debout, à fixer ce qui se trouvait devant elle, comme un peu perdue. Elle le rejoignit, s’asseyant à côté de lui quand il tapota la place à ses côtés. Il connaissait les recoins de la ville de façon impressionnante. Étonnamment, Azores ne sortait jamais des chantiers battus lorsqu’elle se promenait. Oh, elle pouvait facilement être distraite et bifurquer dans une autre direction, mais l’esprit de découverte qu’affichait Abraham, elle ne le possédait pas. De loin, elle préférait écouter sa jeune voix en parler.
« Et tu grimperais sur le plus haut bâtiment que tu trouveras à la surface et tu pourras admirer le monde tout entier. » S’exclama-t-elle, amusée, mais loin de se moquer de l’envie de s’enfuir de Pelagia qu’il éprouvait.
S’inclinant vers l’avant, ayant un aperçu de la hauteur à laquelle ils se trouvaient, Azores se préoccupait plutôt de son genou éraflé, de son bas abimé. Elle l’essuyant d’un geste vif et, lorsqu’elle tira un peu sur le nylon qui recouvrait sa jambe, son état empira, créant une forme d’échelle qui s’étendit jusqu’à sa cheville. Un court instant, elle écarquilla les yeux devant son erreur.
« Si tu n’aimes pas Pelagia, pourquoi n’essaies-tu pas de la changer ? » Sortit-elle avec curiosité.
Elle se remit droite, le visage tourné vers lui. À sa façon, il essayait, en suivant le mouvement révolutionnaire de la Compagnie. Elle l’ignorait, et ne le saurait sans doute jamais, ou seulement au moment où il se retrouverait à pointer un pistolet sur elle, entre ses deux yeux. Pour le moment, ce n’était pas important, il pouvait révolutionner sans qu’elle ait besoin de le savoir. Alors qu’il lui répondait, par un silence ou par des paroles, sa main alla doucement se posa sur ses cheveux bruns, jouant avec ses mèches. Quand celles-ci eurent pris la courbe désirée, Azores cessa de le toucher, venant plutôt faire jouer ensemble ses propres doigts et le regarder. L’artiste n’aimait pas seulement regarder le fond marin, mais Abraham également.
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 25.12.15 19:11 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméAvril 125. Le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art partent vers d'autres horizons, sur le haut d'un toit pour admirer les profondeurs de Pelagia. LE RETOUR
Oui, un jour il partirait de là et à ce moment là il grimperait sur le plus haut bâtiment qu'il trouvera. Et à ce moment là il pourra observer le monde tout entier. Comment c'est là bas ? Est ce que c'est comme dans les livres ? Abraham n'arrive pas à trouver tout les mots pour expliquer les paysages magnifiques qui doivent se présenter aux yeux de ceux de la surface. Perdu dans ses pensées, à imaginer le monde, là-bas, il ne fit pas attention à Azores qui essayait de réparer tant bien que mal ses bas effilés, les effilants encore plus. Elle avait entendu ses mots mais ne répondit que quelques instants après : « Si tu n’aimes pas Pelagia, pourquoi n’essaies-tu pas de la changer ? »
Bien sûr, ses mots résonnèrent dans la tête d'Abraham. Changer ? La changer ? Ne sachant pas trop quoi répondre, il resta en suspend, les lèvres entrouvertes avec un petit sourire, un léger bruit, comme un rire quasi étouffé, les yeux ailleurs et pensifs.
▬ « Je ne sais pas si je l'aime. » Dit-il finalement en baissant les yeux vers ses genoux, vers le vide entre eux et la vitre. Au même instant, la maîtresse vint poser ses doigts contre ses petites mèches qui poussaient, jouant avec l'une d'entre elles pour faire un nœud. Abraham se laissa faire, toujours ce même petit sourire, timide. « Je l'aime mais j'ai peur d'elle. J'ai l'impression de la connaitre, mais j'ai l'impression aussi qu'elle me cache encore des choses, et ça m'effraie mais en même temps j'ai envie de savoir. Et puis ... » Il fit pareil qu'Azores, c'est à dire jouer avec ses mains. Nerveusement. « Je ne crois pas qu'on puisse la changer, elle a vécue tout un tas de choses, elle s'est faite dans la mort et la splendeur des Hommes, c'est comme ça qu'elle a vécue ses années sous l'eau. »
Abraham tapotait dans ses mains. Maintenant il voyait son reflet et celui de la maîtresse sur la vitre. Ils étaient là, assis tout les deux, droit et face à leur miroir. Les yeux du jeune homme observait celui de cette femme dont il ne connaissait rien. Elle était calme et tranquille.
▬ « Mais je pourrais essayer de l'améliorer. » Perdu dans ses pensées, surement l'Essence encore dans le sang jouant avec elles, Abraham tourna la tête en direction de son artiste, à ses côtés. Sans un mot de plus il s'aida de ses mains pour se soulever et s'amener jusqu'à elle, se collant tout contre. Puis il posa sa tête sur son épaule. |
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 30.12.15 1:26 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Ses mains bougeaient nerveusement, sans qu’elle ne semble exprimer une quelconque anxiété. Elles tremblaient, à la fois par le surplus d’Essence et par le manque. Ses doigts se mêlaient frénétiquement, indépendantes des volontés de l’artiste qui avait baissé ses yeux sur le garçon, plutôt que de regarder le grand vide bleu. Azores était satisfaite de la réponse finale du garçon. L’améliorer. Il y avait toujours matière à l’amélioration. Chez n’importe qui, n’importe quoi. L’on pouvait toujours faire mieux et si Abraham démontrait suffisamment de persévérance, il pourrait faire une véritable différence dans la vie de Pelagia.
« Je dis toujours aux artistes que je surveille de ne pas essayer, mais de réussir. »
Du côté où il était appuyé, son bras cessa de trembler et vint entoura les épaules maigres du jeune homme. Ses doigts, quant à eux, pianotaient de manière indomptable sur le cuir de sa veste. Une silhouette apparut dans le grand océan mal éclairé et cela attira l’attention de l’artiste. Elle plissa les yeux pour mieux voir et distinguer la créature qui se promenait à proximité de la cage de verre.
« Du peu que j’ai vu de toi, tu peux accomplir tout ce que tu désires, Abraham. »
Comme la majorité des habitants de la ville, mais surtout lui. Elle avait vu de drôle de facettes, une emplie d’un immense désespoir, une autre transpirant la violence et là… Là il se tenait contre elle, à la manière d’un ami proche ou d’un amoureux. Ils n’étaient ni l’un ni l’autre et ils n’arriveraient sans doute jamais à mettre un mot sur leur relation. La définir était compliquée te Azores saurait vivre en se disant qu’Abraham à dorénavant une place tout près d’elle, mais qu’il n’était pas obligé de la prendre.
« Et si tu avais le choix, les moyens, quelle serait ta première action pour améliorer Pelagia ? »
Parlait-elle en tant que Maitresse d’Art ou simplement en tant que femme curieuse, difficile à dire. Azores était ouverte aux suggestions, préférait qu’on lui dise les choses plutôt qu’on fasse explosé des innocents –même si elle avait un penchant pour la destruction, les atteintes à la vie attisait sa colère.
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 30.12.15 13:34 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméAvril 125. Le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art, assistent sur le haut d'un toit au spectacle des profondeurs de Pelagia. LE RETOUR
Ne pas essayer, mais réussir. Abraham ne disait rien mais il n'en pensait pas moins. En réalité, même si il ne savait rien du passé de cette femme, il avait envie de cracher dessus par simple ignorance et injustice. Pour lui, cette personne qui était au grand Conseil de Pelagia ne pouvait pas être arrivée là sans un minimum de noblesse, comme les autres membres. Elle devait avoir eu une belle vie, sans aucun manque, avec ce qu'elle veut pour vivre de sa passion pour l'Art. Abraham n'a jamais pu jouer d'un instrument comme il le désirait. Mais à la place il a "réussi" dans les choses non matérielles comme la danse ou encore la mémoire. Abraham n'aime pas se l'avouer, mais il possède une bonne mémoire, il ne sait pas comment mais il se souvient de choses qu'on lui demande de garder en mémoire : une date d'anniversaire, un numéro. C'est comme ça qu'il savait déjà jeune lire et écrire. Et c'est aussi pour ça qu'il sait faire plein de choses manuellement, un vrai petit ouvrier, même si il n'arrive pas à rester obéissant bien longtemps. Ça peut aussi se jouer contre lui, parfois il aimerait oublier. L'Essence est là pour l'aider. Les mains d'Azores vinrent se poser contre son épaule, l'entourant de son bras. Tout deux avaient aperçus l'ombre au loin, nager tout près sans avoir peur du port qui était à deux nages de lui. Cette créature pouvait accomplir tout ce qu'elle voulait, elle n'avait pas peur de ces marins. Et elle n'a pas peur de l'eau. « Et si tu avais le choix, les moyens, quelle serait ta première action pour améliorer Pelagia ? »
Abraham resta un moment silencieux, son corps ne répondant plus. La fatigue sans doute. Le retour à la réalité après avoir bu une Essence qui revivifie. Les mains pendantes et posées maladroitement sur ses jambes, elles aussi pendants mais dans le vide, son regard était toujours posés sur cette ombre d'une baleine au loin. Améliorer Pelagia ? Abraham avait la réponse, mais c'était une réponse insensé et égoïste. Une réponse qui a l'époque lui paraissait extraordinaire, impossible à atteindre mais qui aurait un impact. Mais pas une amélioration. La preuve : à la mort de la Deité du Conseil, Angus s'est retrouvé assassiné peu de temps après. Une sorte de Karma avec lequel on ne peut jouer : chaque choses mauvaises se répercutent en dix fois pire. Plissant les yeux, les fermant à un moment pour les rouvrir, il répondit avec une voix lente et endormie :
▬ « La première chose que je ferais ce serait de permettre à tous d'avoir le choix et les moyens pour réussir et accomplir tout ce qu'ils désirent. » Son regard devenait sombre, il mâchait nerveusement l'intérieur de sa joue. « Mais il y aura toujours des gens avec des désirs et des envies qui diffèrent. Alors si on leur donnait la possibilité de faire ce qu'ils voulaient, ils finiraient par s'enfermer et s'entretuer. »
Abraham se redressa, enlevant sa tête de l'épaule d'Azores. Un bref sourire passa sur son visage, puis toujours sans regarder l'artiste et femme du Conseil à ses côtés, il lança : « Tu ne sais pas qui je suis et ce dont je désire plus que tout. » Tout en baissant sa tête comme un mort, il observa les extrémités rouges de ses doigts : « Comment tu es entrée au Conseil ? Tu n'es pas comme eux. Tu es différente. Ou alors ... Tu essayes de me berner en jouant avec mes sentiments ? » Et d'un coup, sa main attrapa le bras de la maîtresse, fermement. Et de son autre main, il l'envoya dans le vide, entre le bâtiment et la vitre, la retenant simplement. Entre lui et la baleine qui se rapprochait naïvement du port, jusqu'à se faire planter un harpon en plein cœur. « Dis le moi avant que tu finisses par glisser et tomber. Est-ce que tu essayes de me baiser ? » Sa voix était froide, mais brisée. Qu'elle lui réponde ou non, il ne la laissera pas tomber et mourir.
Dernière édition par Abraham Land le 30.12.15 19:16, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 30.12.15 18:21 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Le choix et les moyens pour réussir. Cela collerait aux valeurs d’Azores, elle qui est Maitresse d’une branche dispensable de Pelagia. Les pauvres n’avaient pas besoin d’Art. C’était un luxe, une chose que l’on pouvait se permettre après avoir mis un toit sur sa tête, de la nourriture dans son assiette et la santé. La baleine volait lentement dans l’eau bleue, et l’artiste se fit agrippée et poussée. Son cœur manqua un bond et ses muscles se tendirent, pourtant elle ne poussa qu’un bruyant souffle pour démontrer sa surprise. La mort ne l’effrayait pas, elle l’avait effleurée suffisamment pour en avoir fait un amie.
Elle n’avait plus aucun sol sous ses pieds et elle tentait de rester accrochée au garçon. Quel enfant caractériel. Azores parlait peu, mais la lâcheté ne faisait pas partie de sa personnalité. Sur le point de tomber de bien haut, de probablement mourir d’une chute ou d’en subir de graves conséquences, le seul son qui sortait de sa gorge était sa respiration excitée. Elle ne se mit pas à hurler, à se débattre pour sa vie. Abraham ne recevrait jamais de supplications, mais l’artiste tenta tout de même de s’agripper à quelque chose de confiance, au bord du bâtiment ou à la main qui la tenait dans le vide.
« Me jouer de toi ? Tu es celui qui est revenu ! » Dit-elle sur un ton plus fort, plus clair.
Son bras lui tirait, tout son poids ne dépendait que de lui. Ses sourcils se froncèrent sous l’inconfort et elle sentait le bout de ses souliers s’abimer contre le mur de la bâtisse. Les tremblements la reprirent, et les sensations au bout de ses doigts commençaient à s’engourdir, disparaitre. Une inspiration bruyante se fit entendre et Azores leva vers le jeune homme des yeux sévères.
« Je ne te dois rien du tout. »
Et elle ne lui devrait jamais rien. Ce serait lui le perdant, s’il la laisse tomber. S’il croit la manipuler en jouant sur les maux et la mort. D’un côté, ce fut sensiblement de cette manière qu’elle gagna son siège au Conseil. En prenant docilement tout ce que l’ancien Maitre d’Art lui envoyait, aussi douloureux cela puisse-t-il être. Azores s’agita. Ses jambes commencèrent à bouger et sans grand succès elle tenta de se remonter. Pas par crainte de glisser, mais par inconfort.
« Arrête de tenter de m’effrayer, c’est insultant. »
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 30.12.15 19:15 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméAvril 125. Le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art, assistent sur le haut d'un toit au spectacle des profondeurs de Pelagia. LE RETOUR
Me jouer de toi ? Tu es celui qui est revenu ! La maîtresse d'art parlait plus fort. Étrangement, ces mots firent un petit effet sur Abraham, au fond de lui quelque chose s'était ouvert. Tout en gardant un certain calme, il lança : « Tu serais revenue, toi ? » Complainte d'un gamin de vingt-trois ans qui cherche à avoir de l'affection. La main de la maîtresse tremblait et elle essayait de se retenir de tomber. Pourtant aucune peur semblait se lire sur son visage, simplement de la gêne très bien contrôlée. Et puis soudain un regard sévère, tout nouveau pour Abraham. Il ne regrettait pas son geste. Je ne te dois rien du tout, ce n'était pas faux. Dans le fond si elle ne cherchait rien de lui, peut être que c'était vrai : elle était juste simplement là pour passer du temps avec lui, rien de plus. Arrête de tenter de m’effrayer, c’est insultant. Abraham ne disait plus un mot et son visage n'exprimait aucun sentiment. Ses yeux fixaient tantôt ses yeux tantôt ses jambes essayant de se tenir au mur du bâtiment. La fatigue commençait à lui tirer sur le bras et bientôt il n'aurait plus assez de force pour la retenir. Surement que l'envie de voir sa survie l'aidait à la retenir un peu plus longtemps, mais ses forces s'affaiblissaient rapidement. Toujours en gardant son calme, il lui parla tout bas, lentement :
▬ « Un jour une femme m'a posée cette question : Sais-tu à quel moment un homme se montre le plus véritable ? Sa réponse était ... lorsqu'il réalise qu'il va mourir. » Son autre main attrapa le poignet de l'artiste, l'aidant à remonter sur le toit. Son bras lui faisait mal, mais cette femme était bien plus légère et mince que d'autre. Peut être le résultat d'un trop peu de nourriture ou d'une ingestion un peu trop longue et importante d'Essence. « Je voulais juste en avoir le cœur net avec toi. » Léger silence, durant lequel Abraham serrait son bras qui le tordait, sans lancer un regard pour celle qu'il avait lancé par dessus bord. Il avait mal agit, il se l'avouait, mais quelque chose au fond de lui l'avait forcé à faire ça, comme pour répondre à ses questions. Azores Lullaillaco est une femme du Conseil et il ne pourra pas changer ça ni l'oublier. Azores Lullaillaco est une femme du Conseil qui ne sait pas qui il est vraiment. De nouveau reprit d'un coup de fatigue, il en profita pour chercher un moyen de fuir, chose qu'il sait très bien faire :
▬ « Je vais rentrer chez moi. » Et déjà il commençait à lui tourner le dos. « Tu veux que je te raccompagne ? » Là aussi c'était une sorte de test. L'un de ses nombreux test qu'il risque de lui faire passer si elle ne se décide pas à l'éviter comme bon nombres de personnes avant elle. Abraham est un homme paumé qui agit sans réfléchir. Et vraiment le genre d'homme à vous retenir de tomber pour avoir ce qu'il désire. Quelques petits restes. |
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 31.12.15 6:44 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Elle remonta et se laissa choir sur le toit, molle. Ses yeux étaient levés et regardaient le vide, alors qu’elle sentait encore la douleur dans son bras étiré. Son cœur reprit un rythme normal, et la fatigue la prenait. L’Essence commençait à s’estomper. Ce n’était pas une bonne chose. Lourdement elle s’assied et passa une main sur son visage blême. Elle ne commenta pas ses paroles, fidèle à elle-même et son silence. Ses doigts se baladèrent dans ses mèches rousses et elle replaça à nouveau ses cheveux.
À combien de dangerosités Abraham la confronterait-elle encore ? Une femme saine d’esprit le fuirait, assurément. Une femme influençable s’accrocherait à lui. Azores n’était ni l’une ni l’autre. Elle flottait dans un monde à part, là où elle voyait le garçon comme un être curieux, intéressant et elle était prête à affronter tout ce qu’il lui enverrait. Elle se montrerait forte et ne flancherait jamais. Un jour, peut-être, se lasserait-elle d’être ainsi testée et choisirait-elle de chasser Abraham de sa vie. Mais pas maintenant. Ses yeux noirs l’inspiraient beaucoup trop pour qu’elle se détache de lui.
Elle se leva debout. Azores ne désirait pas le voir partir. Pas tout de suite. Son absence ne la peinerait pas, mais elle préférait le regarder un peu plus longtemps. Elle se glissa vers lui, suffisamment pour le toucher, attraper sa main et se précipiter là où ils pourraient descendre du bâtiment. Elle ne courrait pas, elle n’en possédait pas la force, mais ses mouvements étaient et son regard cherchait un moyen de regagner la rue.
Elle lui murmura de sa voix grave : « Le Maitre d’Art avant moi était un homme terriblement charismatique. » Azores réussit à se faufiler, à rejoindre doucement le pied du bâtiment. Sa descente était entrecoupée de brèves paroles, de parcelles d’histoires. Parfois, elle se retournait vers Abraham, lui attrapait la main pour l’attirer avec elle. Un bref froncement de sourcil apparut sur son visage, comme si elle trouvait étrange de verbaliser tout cela. « J’étais naïve et désirait plus que tout que l’on me reconnaisse comme une artiste. » Ce qui était indéniablement réussi.
Et elle s’arrêta là. Comme si elle avait oublié ce qu’elle allait dire. Azores se retourna une nouvelle fois vers Abraham, lui souriant d’un air léger. Sa petite histoire, le début d’une confidence, venait de s’envoler de son esprit. Azores n’avait pas l’habitude de raconter, elle préférait écouter. Se stoppant nette, elle tourna les talons pour affronter le jeune homme. Elle se posta quasiment contre lui et posa ses main sur son torse. Étirant son cou, elle posa un bref baiser sur le bout de son nez.
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 01.01.16 18:22 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméAvril 125. Le moment est venue de retourner chacun chez soi. LE RETOUR
La maîtresse d'art lui attrapa le bout des doigts et l'emmena jusqu'à la descente du bâtiment. En chemin elle ne disait rien, restant silencieuse sur ce qui venait de se passer. Abraham n'était pas spécialement nerveux, mais ses mains étaient devenues malgré tout moites, collant à celles d'Azores. Quand il entendit le nom le Maître d'Art avant elle, ses pieds manquèrent de se taper l'un dans l'autre et il dût faire preuve de concentration pour ne pas manquer de tomber. Pourquoi se mettait-elle à parler de cet homme d'un coup ? Comme ça ? Et dire qu'il était charismatique ? Le retour ne fut pas simple mais ils réussirent à sortir de là, de nouveau dans la rue d'en bas, sombre et peu éclairée. Les gens dormaient quasiment tous à cette heure-ci. Azores venait de se retourner dans sa direction, posant ses mains contre son torse, et ses lèvres contre son nez. Elle avait été naïve et désirait simplement qu'on la reconnaisse comme une artiste. Abraham ne disait rien, jeune, on est capable de suivre n'importe qui parce qu'il promet de grandes choses pour le futur. La Compagnie en fera bientôt les frais. Tout en restant proche de la maîtresse, il lâcha un bref sourire en coin avant de lui dire avec une pointe d'humour :
▬ « Laisses moi deviner, petite tu étais très naïve, encore plus avant que tu ne rencontres le maître d'art. Tu dessinais de jolies choses comme des poupées ou des petits poissons dans les grands aquariums ? Ta mère voulait une fille pour le mariage et qui travaille pour quelque chose qui gagne bien plus que de l'Art. Elle t'empêchait d'être libre et de t'exprimer. C'est durant ton adolescence que tu rencontres le maitre d'art qui te fait vivre de nouvelles choses et qui t'apprends l'excessivité, les sentiments ou encore la destruction. N'ayant jamais connue autre liberté que seulement avec cet homme, tu en as fait un père, puis bien plus, parce qu'il était le seul qui très jeune t'a permise de "te faire reconnaitre comme une artiste". »
Mais Abraham était très jeune à cette époque. La rencontre d'Azores Lullaillaco et d'Anton Sverige remonte à très longtemps et Azores était à l'époque très jeune quand elle est arrivée au siège du Conseil, choisie par l'ancien maître d'art. Abraham avait seulement huit ans. « Pfft. De toute façon je n'ai aucun souvenir de l'ancien maître d'art, j'étais beaucoup trop petit. Peut être que si j'avais eu douze ans de plus j'aurais dis à ce moment là qu'il était un sale con. » Et encore un petit sourire. Tout en s'écartant un peu de la maîtresse d'art, il l'observa un instant comme elle pouvait le faire quelques fois.
▬ « Et alors, t'as réussi ? » |
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 01.01.16 19:48 par Azores Lullaillaco | Citer Editer Supprimer |
| Abraham se vêtit du manteau qui contenait tous les secrets de la vie d’Azores Lullaillaco. Ou du moins il le croyait. Le visage absent, qui commençait, de temps à autre, à recevoir les tics du manque d’Essence, elle l’écoutait sans l’interrompre. Ses mains quittèrent le torse du garçon pour venir se poser sur ses propres lèvres, dissimulant un sourire amusé. Ridicules paroles, n’est-ce pas ? Il n’était pas le seul à prétendre des choses à son sujet. Sa bouche était légèrement entrouverte et elle désespérait à se concentrer sur son long fil de mot. Elle avait analysé et compris l’essentiel, puis conclut en exprimant soudainement un :
« Oh non, pas du tout ! » Suivit d’un petit rire amusé. Ce n’était pas ce soir qu’Abraham saurait comment elle était parvenue au conseil.
Évidemment, le garçon était tout petit durant l’ère d’Anton Sverige. Il l’était encore aujourd’hui, mais un peu moins. L’homme avait été un amant, mais jamais un père. D’ailleurs elle ignorait où était le sien, comment il allait. Elle n’y pensait pas. Ni à lui ni à sa mère. Ils étaient grands, ils n’avaient pas besoin d’elle. Un silence à un nouveau, un court silence où ils se dévisagèrent. Azores ne serait jamais gênée de le regarder sans dire un mot, mais lui, il se devait de briser le mutisme. Il le brisa et elle eut un petit rictus.
« Non. » Chantonna-t-elle de sa voix grave. « Je réussirai le jour de ma mort. »
Incitant le jeune homme à reprendre leur route, ils dédallèrent dans les routes sombres. Les lumières artificielles qui simulaient le jour étaient éteintes, il demeurait qu’un faible éclairage d’halogénure pour ne pas que Pelagia soit perdue dans un néant total. La porte de la demeure de l’artiste se fit voir et celle-ci tourna les yeux vers Abraham. C’était à ce moment-là qu’il repartirait de son côté. Durant les dernières rues, ses épaules s’étaient mises à trembler discrètement. Pas suffisamment pour que cela soit gênant, mais assez pour qu’un regard prolongée dans sa direction suscite des questions. Elle respirait moins bien, également.
Elle entra chez elle avec nervosité, tirant Abraham pour l’enfermer dans son modeste chez elle. Aussitôt à l’intérieur, elle se précipita sur ses armoires, fouilla en les laissant ouvertes au fur et à mesure. Azores tomba sur une bouteille, et encore elle la cala. D’un coup sec, sans hésitation. Une dose qui achèverait le Pelagian normal, mais qui ramenait l’artiste là où elle désirait se tenir dans sa tête. Le moment passa très rapidement, l’espace de quelques secondes et, lorsque son souffle cessa de se dresser contre elle, ses pas la menèrent à nouveau vers le jeune homme.
« La prochaine fois que nous nous verrons, je serai celle qui viendrai te trouver. » Son visage blêmissait. « Dois-je me retenir, quand je suis avec toi, Abraham ? »
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| Sujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham 01.01.16 20:50 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméAvril 125. Le moment est venue de retourner chacun chez soi. LE RETOUR
Azores et Abraham se regardaient dans les yeux, un petit sourire par-ci, un petit mot par-là. La maîtresse d'art réussira le jour de sa mort. Le jeune homme restait silencieux à cette phrase, qu'il trouvait étrange. La mort, elle n'avait pas l'air de s'en soucier. Et peut être qu'un jour sera t-elle confrontée à celle-ci. Comment réagira t-elle à ce moment là ? Est-ce qu'elle restera impassible, simplement gênée ? Les lumières artificielles tombées depuis bien trop longtemps, ils se décidèrent à rentrer, marchant tranquillement dans les petites rues de Pelagia. La porte de la maison d'Azores pointa le bout de son nez après quelques minutes de marche. Ils s'étaient plutôt bien éloignés, il ne s'en était même pas rendu compte. Abraham aimait bien ce quartier, au final la maison d'Azores, aussi atypique, se fondait dans le décor du quartier tout aussi original. Invité à entrer un petit instant, il la laissa partir jusqu'au tiroir d'un de ses nombreux meubles installés ça et là. Abraham l'avait bien vu boire cette fiole, très rapidement, pour revenir vers lui l'air de rien. Le jeune homme avait du mal à accepter cette chose qu'il ressentait au fond de lui quand il la voyait prendre cette merde. Merde, il en était conscient. Merde, lui aussi il en prenait. Mais pas depuis des années sans aucune interruption. Aussi bizarre qu'il puisse penser, quand il la voyait revenir à chaque fois avec ce visage absent, il avait une pointe dans le cœur. Abraham avait du mal à admettre qu'il s'inquiétait pour elle. Pour une Conseillère.
▬ « La prochaine fois que nous nous verrons, je serai celle qui viendrai te trouver. » Bonne idée. Elle pourra toujours essayer de le chercher, ce sera difficile. A moins qu'elle soit de ceux qui font confiance au destin, ou à une sorte d’instinct. En tout cas, si ce n'est pas elle, ce ne sera pas lui. « Dois-je me retenir, quand je suis avec toi, Abraham ? »
Le temps aurait pu s'arrêter. Abraham ne savait pas quoi répondre à ça. Son regard se tourna vers la pièce qui se présentait à eux, et quelques toiles se démarquaient d'autres. Ce mélange de couleur, cette force, cette façon de peindre. Quelque chose chez lui, lui semblait familier, et il sut de suite que ces tableaux n'étaient pas ceux de la maîtresse. « J'aime beaucoup ces tableaux, ils sont de qui ? » Il n'avait pas répondue à la précédente question de l'artiste que déjà il en posait une lui-même. Azores répondit simplement, des restes d'un ami qu'elle avait auparavant, avant que celui-ci ne meurt dans l'explosion de son atelier. Abraham resta de nouveau muet. Ces tableaux venaient de Swann. Swann avait fait confiance à Azores. Seisyll avait fait confiance à Swann. Abraham faisait confiance à Seisyll. Ce léger fil qui semblait d'un coup le relier à cette femme ...
▬ « Tu m'as accepté tel que je suis, pourquoi j'en ferais pas autant ? » Les mains dans les poches de son beau pantalon tout tâché par la poussière, il fit un bref sourire sincère. Tout en déposant un baiser sur la joue de la maitresse, frôlant ses lèvres, il ouvrit la porte d'entrée derrière lui et sortit dans la rue. Tout en prenant une pose de coureur sportif, il lâcha un peu trop fort : « Je suis sûre que je suis plus rapide que toi pour rejoindre mon lit. On pari ? » Et il partit en courant, disparaissant dans le noir. |
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