À l'heure du thé | Février 125 [Stan et Oli]

Olivia. La jeune, la pulpeuse et pétillante jeune femme qui travaillait dans les mêmes services que Stan, toujours plein de vie, à se demander comment et pourquoi. Pourquoi était aussi la question qui revenait le plus dans l’esprit de Stan quand il essayait de se rappeler sous quelles circonstances il avait fait sa connaissance et pour quelles raisons ils étaient devenus ce qui s’approchait le plus de ce qu’il pouvait qualifier d’amis. Non qu’il regrettait cela ou qu’il n’appréciait la jeune fille, il ne comprenait juste pas comment ils en étaient arrivés là, à cette bizarre impression d’être une sorte de figure un peu paternelle et réconfortante tout en étant une connaissance un peu distante. Parfois il entend ses collègues aller de quelques commentaires sur sa relation avec la jeune femme qui parait à certains assez douteuse mais comme beaucoup de choses cela lui passe assez haut au-dessus de la tête.

Une petite main se glisse à son bras avant même qu’il n’ai eu le temps de réellement entendre l’appel de la petite rousse. Quelque chose cloche mais Stan n’arrive pas encore à percevoir quoi. Quelque chose étrange qui rend son sourire un peu plus terne, un peu moins vivace. Pourtant il se tait et répond chaleureusement à son petit sourire.

« Bien sûr que je suis là. »

La discussion, ou ce qui peut s’y apparenter du moins, suit son court. Stanislas n’est pas des plus loquaces mais on apprend à composer avec. Tout le monde sait que sa spécialité est plus écouter que laisser les mots déferler hors de sa bouche. Ce qu’il a pu faire de sa petite journée d’agent de maintenance n’est pas bien intéressant, pourquoi répéter encore et encore les mêmes banalités ? Les mots ne changent pas beaucoup de d’habitude au final, c’est un peu la sempiternelle ronde de la conversation, on commence par le banal, la journée. C’est plat mais qu’importe, il faut faire les choses dans l’ordre. Mais alors qu’ils s’apprêtent à sortir du bâtiment les sourcils du trentenaire se relèvent. Comment a-t-il pu rater une chose pareille ? Sans-doute sont affreuse habitude de ne pas regarder plus de deux secondes les visages, de ne pas être vraiment capable de fixer les yeux. Mais c’est flagrant maintenant qu’il prend le temps de détailler son visage. Même si elle est pleine de son entrain habituel quelque chose à l’air de la tracasser ou du moins c’est ce qu’il pense. Il n’ose pas trop demander, toujours soucieux d’outrepasser une ligne imaginaire qui lui interdirait de s’approcher de trop près de la vie personnelle de la jeune femme.

«  Mais tu … »

Olivia coupe sa phrase avant même qu’il puisse la terminer, raté. Bien sûr qu’il l’accompagne. Ça n’est pas comme s’il avait franchement le choix ou autre chose à faire. Olivia est un peu la tornade de son quotidien et bien souvent ça ne le dérange pas de se laisser emporter. L’habitude a prit le dessus et c’est assez agréable au final.

Il avance lentement vers le café, dont ses jambes connaissent maintenant bien le chemin.  Il ose une main vers son épaule, abandonnant la main qui tient son bras, toujours ce sourire bienveillant sur les lèvres. Olivia c’est un peu une petite chose à protéger pour Stanislas. Un petit rayon de soleil empreint de vie. Pourtant pâle ce soir.

« Bien sûr que je t’accompagne. Mais dis-moi Olivia, tu es certaine que ça va ? »

Il avise une table libre au café, et commence à la diriger vers celle-ci, tirant la chaise pour qu’elle s’assoir et attendant à coté pour lui ôter son manteau. Il compte bien ne pas quitter le café sans savoir ce qui fait tant pâlir la jeune femme.