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Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125
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« PELAGIA »
| Sujet: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 16.01.16 22:02 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Le bar est calme ce soir, et Seis fait comme d’habitude : il reste dans l’ombre, il s’occupe de ses affaires et lui laisse le soin, à lui, probablement le type le moins fiable de toute la cité, de s’occuper des quelques clients qui viennent. Le bar a ouvert à peine un mois plus tôt, et déjà, il y a quelques habitués, qui arrivent toujours les mêmes jours, aux mêmes heures, et s’installent aux mêmes tables. Ce n’est pas compliqué, d’avoir toujours la même, l’établissement n’a jamais fait salle comble. Ce n’est pas un restaurant, encore moins un cabaret. Les gens viennent ici parce qu’ils veulent un peu de silence, de tranquillité, et juste un barman pour servir les verres demandés, sans poser de questions du genre “Et comment va votre femme aujourd’hui ?” Light s’en fout, de toute façon, des affaires de famille des autres. La famille, ce n’est pas son truc, il n’en a pas vraiment eu, il n’en a jamais vu l’intérêt, ou plutôt, il n’en comprend pas l’intérêt. Il se contente de faire ce qu’on lui dit. Seisyll lui dit de bosser, et en silence, alors il le fait. Les clients lui rappellent de les servir, alors il le fait, et toujours en silence.
Pour le moment, il n’y a personne pour le rappeler qu’il y a un verre en attente, vide, sur une table. Light s’occupe de nettoyer ceux qu’il a récupérés, les passant sous le filet d’eau chaude du robinet de l’évier, frottant simplement avec ses mains et un peu de produit, avant de rincer correctement les petits éléments de vaisselle et de les essuyer avec le torchon, toujours impeccable – une manie de Seis – et de les reposer sur leurs étagères respectives. Chaque type de verre a son étagère. C’est plus simple, ça facilite le rangement et on les retrouve plus vite quand on en cherche un. Clio n’est pas là. Pas encore. Elle arrivera un peu plus tard, comme d’habitude. Elle fait les fermetures, en général, et lui, les ouvertures. Parfois, même, il est là toute la journée, juste pour aider Seisyll, parce que le bar est son seul gagne-pain depuis qu’Angus Jäger a littéralement perdu la tête.
Tous les verres retrouvent rapidement leurs étagères, et pile à ce moment-là, la porte s’ouvre. Sur quelqu’un. Un parfait inconnu, pour Light en tout cas, qui est certain de ne jamais l’avoir encore croisé jusque-là. Light retient bien les visages, ça lui servait pas mal dans son premier boulot, et ça lui sert encore aujourd’hui. Il a tendance à plus retenir les visages que les noms, même s’il associe très bien les deux. Et ce visage-là est celui d’un inconnu. C’est aussi le moment choisi par deux clients, toujours installés à la même table, occupés à discuter de tout et de rien, pour lui faire signe et lever leurs verres vides. Eh, amène la bouteille, gamin. Une moue passe sur le visage de Light. Gamin. Lui qui a pourtant les cheveux d’un vieillard, il se fait souvent appeler gamin. Il ne dit rien, parce que ce sont des clients, et qu’il ne peut décemment pas leur encastrer la tête dans la table – d’autant que Seis n’apprécierait pas la détérioration du matériel – mais d’ordinaire, il n’y a que le patron du bar à pouvoir l’affubler de ce surnom.
Light attrape la bouteille sur l’étagère et retourne servir les deux énergumènes, pour la troisième fois au moins depuis qu’ils sont arrivés.
« Vous rêvez pour que je vous laisse la bouteille, elle est censée durer, et avec vous, c’est un peu raté. »
Les deux rigolent. A chaque fois, ils demandent la bouteille, à chaque fois, Light la leur refuse. C’est presque devenu un jeu, à part qu’il ne les supporte pas vraiment. Toujours avec l’objet entre les doigts, il va voir le nouvel arrivant.
« Bonsoir. »
Petite pause, le temps de le laisser répondre.
« Qu'est-ce que vous prenez ? » |
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« Invité »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 17.01.16 19:10 par Invité | Citer Editer Supprimer |
| Alastair poussa la porte, marqua un temps à l'entrée le temps que ses yeux s'accoutument à l'éclairage différent de l'intérieur vis-à-vis du dehors. Il étudia l'environnement dans lequel il venait de poser les pieds et parut visiblement satisfait du choix puisqu'il ne tarda pas à se choisir une table vide, jetant son dévolu sur celle qui était la plus éloignée des personnes déjà présentes ici.
— Bonsoir., répondit-il tout d'abord sur un ton poli au serveur qui venait de s'approcher de lui. Son regard détailla l'inconnu, mémorisant le personnage et ses cheveux gris particuliers au vu de son âge.
— Un whisky. Desquels disposez-vous ? J'apprécierai que vous soyez en mesure de me proposer un alcool de qualité respectable.
Néanmoins, la raison seule de sa présence ici démontrait à elle toute seule qu'il pensait déjà que ce serait le cas. Si la devanture n'était pas des plus affriolantes qui soient, l'ambiance qui y régnait venait bien contredire cette première impression. Comme quoi suivre une intuition n'était pas forcément une mauvaise chose.
C'était la première fois que l'homme venait ici. Au milieu de sa pérégrination silencieuse sur son trajet de retour, l'envie lui était venue de faire une pause, ne pas rentrer tout de suite à son domicile conjugal. Il avait travaillé jusqu'à une heure tardive aujourd'hui mais cela n'était pas exceptionnel venant de lui. Si sa fonction lui permettait d'avoir les horaires qui lui plaisaient, on le retrouvait plus souvent à bosser comme une bête de somme plutôt qu'à se tourner les pouces, ce malgré ce qu'en pouvaient dire certains des employés, car tous n'appréciaient pas nécessairement le PDG de Corb.
Le besoin de changer d'air l'avait attrapé et poussé dans cette rue, devant l'Opale du Chat. La curiosité avait alors pris le relais et voilà où se retrouvait maintenant Alastair. L'endroit avait un certain charme auquel il était sensible, à commencer par l'absence notoire de monde à une heure où la plupart des établissements de ce genre regorgeaient de pelagians. |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 17.01.16 19:31 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Light détaille la liste de ce qu’ils ont à proposer, sans grande conviction cependant. Il est bien obligé de l’avouer, avant l’arrivée de Clio, et les quelques conseils du patron, il n’y connaissait absolument rien en alcools. Light, son domaine, c’est la rue, c’est la poudre et les coups de poings qu’on distribue presque par gentillesse. Bien sûr, ils doivent avoir de quoi satisfaire ce nouveau client, alors Light attend, tranquillement, que monsieur ait fait son choix avant de hocher la tête et de retourner de l’autre côté du bar, déjà pour ranger la bouteille qu’il tient à la main, et ensuite pour s’occuper de la commande du nouveau venu. Il attrape un des verres, tout juste nettoyés. La surface lisse et transparente n’a même pas encore eu totalement le temps de refroidir après son traitement à l’eau bien chaude. Par habitude, Light vérifie qu’il est propre, et attrape le whisky qui lui semble le mieux désigné pour répondre aux attentes de l’inconnu numéro un de la soirée. Il demandera peut-être à Clio si elle l’a déjà vu quelque part. Il pourrait demander à Seisyll, mais il sait qu’il n’obtiendra aucune réponse de sa part.
Light abandonne deux glaçons au fond du verre et amène la consommation à son client, posant tranquillement le verre sur la table.
« N’hésitez pas s’il y a quoi que ce soit, je serai juste derrière le bar. »
Il ne laisse pas d’autres informations, comme le nom par lequel cette personne serait susceptible de l’appeler. Au début, les gens rigolent, quand il commence par se présenter. C’est vrai, il y a de quoi rire, qui appellerait son enfant Light ? Mais lui, il s’en fout, parce que ce n’est pas son prénom d’origine, et qu’il donne rarement celui-ci. Pour lui, ce prénom ne signifie pas grand’chose, c’est celui d’un enfant du niveau 3, terrorisé, et qu’il considère mort. Il a cessé d’être Cal il y a longtemps, du moins, dans sa tête. Mais pour tous ceux qu’il croise, c’est Light, et rien d’autre. Certains se sont déjà risqués à l’appeler par son prénom d’origine, une seule personne n’a pas écopé d’un coup de poing en guise de réponse et de mise en garde, et cette seule personne est morte.
Light retourne derrière le bar, et s’occupe de nettoyer le bois vernis du plateau de ce dernier. Il enlève les quelques poussières qui sont dessus, d’un rapide coup de chiffon. Pas besoin de faire plus, personne ne s’est encore installé là pour le moment, il n’y a pas de taches à enlever, laissées par les fonds de verre auxquels personne ne fait attention. Ce qui gêne Light, c’est le silence. Il règne trop durement sur le bar, ce soir. Pour Light, le silence n’est pas un allié. Il ne sert à rien. Il exacerbe le moindre bruit qui a le malheur de vouloir jouer les troubles fêtes. Le silence est de mauvais signe. Mais ce soir, il est obligé de composer avec, comme assez souvent depuis qu’il travaille au bar. Il préfère quand Clio est là. Clio, elle parle, il peut lui parler, briser ce maudit silence.
Finalement, les deux habitués quittent le bar, en riant sur un sujet que Light a raté. Tant pis, il ne se pose pas plus la question que cela, il vient simplement récupérer les verres, les dépose dans l’évier et revient pour passer un coup d’éponge sur la table, enlevant la moindre trace de leur passage avant d’essuyer d’un rapide coup de torchon. Une fois revenu derrière le bar, il nettoie les verres, toujours de la même manière, à l’eau chaude et au savon, il les essuie et les range sur l’étagère. Ce soir, il ne se passe rien à l’Opale du Chat. |
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« Invité »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 02.02.16 20:47 par Invité | Citer Editer Supprimer |
| Et pourtant à l'inverse du barman, c'était justement le silence que le nouveau venu appréciait trouver ici. Rien de plus normal, alors, qu'il se réjouisse du départ des habitués bavards. Ce qui lui plût moins, en revanche, fut l'état dans lequel on lui avait amené la consommation commandée. L'employé s'était éclipsé aussitôt le verre servi, ne laissant guère trop de chance à Alastair pour répliquer après son ultime remarque. Dès lors que la porte fut close sur les individus clairement alcoolisés, l'homme se leva pour aller jusqu'au comptoir du bar et s'y accouder. Il observa son vis-à-vis se donner à son travail pendant un bref instant, puis posa le verre sur le zinc, vierge de tout contact avec sa bouche.
— Avez-vous quelque expérience dans le domaine ?
Le ton restait poli plus qu'accusateur, mais l'on devinait déjà sans peine le reproche poindre sous les mots. Et, d'ailleurs, il ne laissa guère de temps à une éventuelle réponse, enchaînant sur la suite après avoir marqué une très brève pause.
— Je dois avouer qu'à la vue du cadre et de la qualité des boissons proposées, je ne peux qu'être déçu par ce que vous m'avez servi. Comment peut-on espérer goûter pleinement à la saveur d'un alcool de caractère lorsqu'il tiédit au contact d'un verre encore chaud ?
Il fit glisser le verre sur le comptoir en direction du serveur comme pour appuyer ses dires. Qu'il goûte donc, si cela lui chantait, mais Alastair quant à lui ne risquait pas de tremper les lèvres là-dedans.
— Vous avez eu l'obligeance d'y mettre des glaçons, c'est très bien, néanmoins sachez que tout le monde n'apprécie pas forcément de voir leur boisson diluée par de l'eau. Demandez la prochaine fois, ou bien songez à changer de vocation.
Le whisky, à ses yeux, ne se buvait que pur. Un sourire que l'on aurait presque pu qualifier d'affable se peignit néanmoins en filagramme sur ses traits : l'homme n'était après tout pas spécialement de mauvaise humeur. Être désagréable faisait partie d'un quotidien dont il ne savait plus se détacher depuis trop longtemps, mais cela ne l'empêchait en rien d'être cordial vis-à-vis de cet personne qu'il ne connaissait pas. Restait à voir, cependant, comment ses remarques allaient être reçues.
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 02.02.16 21:36 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Light ne dit rien quand le nouveau client vient vers lui, manifestement mécontent. Il ne dit rien de plus quand celui-ci énonce les commentaires qu’il a à faire. Pourtant, Light déteste se tromper. C’est agaçant, ça prend du temps, ça prend la tête, de se tromper, et il est mauvais joueur, mauvais perdant, il n’apprécie pas spécialement de devoir admettre une erreur, même si elle est de lui. Et il ne dit rien. Parce que ce sont les règles de Seisyll, et que Light tient suffisamment à sa tête pour ne pas jouer les contrevenants face aux conditions que le géant a posées pour le bon fonctionnement du bar, et Light tient également à conserver sa seule source de revenus du moment. L’air de rien, ça occupe ses soirées. Alors, machinalement, le mercenaire esquisse un sourire, à moitié désabusé, et laisse un ricanement lui échapper, avant de répondre, assez cynique.
« Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de faire des glaçons avec du whiksy, mais ça marche moyennement bien… »
Eh merde. Il se reprend aussitôt. Ce n’est pas le moment de tout faire foirer, ce n’est pas le moment d’aller subir les remontrances de Seisyll, ni les moqueries de Clio. Mais Light s’ennuie, et il déteste s’ennuyer. S’ennuyer prend encore plus de temps que faire une erreur, ça n’a rien de très constructif, en plus, et à chaque seconde d’ennui, il a l’impression de s’enfoncer encore plus dans une nappe gluante qui ne le laissera pas repartir. L’ennui l’assomme. L’ennui l’énerve. L’ennui le rend irascible. Avec un léger soupir, il attrape le verre et le ramène vers lui.
« Excusez-moi. »
C’est sans grand ménagement qu’il vide le verre dans l’évier, avant de le nettoyer, comme il a l’habitude de faire, laissant les glaçons fondre lentement dans le fond d’eau chaude qui les entoure. Une fois sec, le verre revient à sa place sur l’étagère, et Light se tourne vers le client. Il en attrape un autre, froid, cette fois, il en est sûr, et s’il faut, il le passera sous l’eau glacée avant de le sécher et de le laisser au client.
« Vous ne voulez pas savoir ce que je faisais avant d’atterrir ici, vraiment. »
Mieux vaut ne pas savoir, et même si on lui demande, Light ne dit rien, ou pas tout. Il ne passe pas sous silence son passé d’orphelin fugueur et d’adepte des combats clandestins, mais il ne parle jamais de son affiliation à la Compagnie. Pas besoin de la mentionner, elle. Elle n’a pas besoin d’être étouffée alors qu’elle se remet d’un coup dur. Et ce n’est pas non plus le moment de rebuter un client en lui disant que le barman du jour, qui est aussi le seul de l’endroit, gagnait sa vie en mettant de parfaits inconnus au tapis, littéralement. Il pose le verre sur le bois vernis du bar, et se retourne pour attraper une bouteille, arrêtant son geste presque aussitôt. Light hésite. Est-ce vraiment le moment de faire une deuxième erreur ? Non, certainement pas. Ses doigts bougent dans le vide, et finalement, il reporte son attention sur le client.
« Lequel ? Histoire que je ne fasse pas la même bourde deux fois de suite. » |
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« Invité »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 07.02.16 11:44 par Invité | Citer Editer Supprimer |
| A l'entente de la première réplique du serveur, Alastair haussa un sourcil surpris devant cette insolence à peine voilée. Il n'appréciait guère qu'on lui réponde sur ce ton, et n'aurait pas tardé à faire jouer sa répartie acerbe si l'autre n'avait pris les devants en présentant ses excuses pour son trait sarcastique. Au moins a-t-il eu le bon sens de se rendre compte que ce n'était pas tout à fait le comportement adéquat à avoir face à un nouveau client que l'on ne connait pas.
— Ce n'est pas le choix de l'alcool que je vous ai reproché mais le service. Prenez donc la même bouteille que tout à l'heure. Abstenez-vous simplement des glaçons.
Un sourire mi-figue mi-raisin acheva de clore ses propos. Il laissa un court silence s'installer puis rebondit sur les propos précédents de son interlocuteur.
— C'est curieux cette manière que l'on a de dire les choses ne trouvez-vous pas ? Je n'avais effectivement rien à faire de votre vie antérieure avant que vous ne l'énonciez à haute voix. Seulement, le simple fait de vous avoir entendu affirmer que je ne voulais rien savoir de tout ça me pousse à me dire que cela pourrait finalement peut-être m'intéresser. L'esprit humain a un comportement bien contradictoire.
Et la curiosité est un vilain défaut, tout le monde le savait et lui en premier. Ce qui ne l'empêchait pas d'en faire montre tout le temps, ou du moins dès lors que quelque chose attirait son attention. Une poignée de mots suffisait pour susciter un revirement d'opinion sur un fait qu'il tenait pour acquis et voilà que sa soif de connaissance et son besoin presque inquisiteur de savoir tout sur tout le monde revenait pointer le bout de son nez alors qu'il ne lui avait pourtant rien demandé.
Dernière édition par Alastair Quinn le 07.02.16 12:58, édité 1 fois |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 07.02.16 12:19 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Light s’exécute, sans broncher. Inutile d’aggraver la situation plus qu’il ne l’a déjà fait avec son tact à toute épreuve. Il remet la juste dose dans le fond du verre et le pose tranquillement devant le client, en l’écoutant parler. Un nouveau sourire vient s’installer sur ses lèvres, y reste accroché un peu plus longtemps que tous les rictus machinaux qui agitent parfois son visage. Il repose la bouteille sur l’étagère et se rapproche un peu plus du bar en baissant la voix, pour être sûr de n’être à portée de voix que de ce client. Même s’il n’y a personne d’autre qu’eux dans le bar pour le moment, sait-on jamais. Light a appris la prudence. Et parfois, elle empiète gaiement sur tout le reste de ses capacités.
« Ne prenez pas ça comme une attaque, c’est simplement de la curiosité, mais je me demande ce que vous pouvez savoir de l’esprit humain, alors que la cité entière nie jusqu’à son existence d’une quelconque manière et ne s’est jamais intéressée à son fonctionnement. »
Finalement, il hausse les épaules et s’écarte un peu du bar pour rincer correctement l’évier, retirer les dernières molécules et traces de savon dans la bassine en fer dotée d’un siphon.
« Ceci dit, si vous connaissez deux-trois choses dessus, même si c’est de la pure intuition, je ne peux que vous témoigner mon respect et ma curiosité. »
Pas que Light ait déjà essayé d’en savoir plus sur l’esprit humain. C’est une curiosité comme une autre, au milieu d’une cité qui lui avait très tôt fait comprendre qu’elle ne voulait pas de lui, et lui qui s’était borné à ne jamais rien faire comme les autres. Il avait déjà eu l’occasion d’observer quelques « esprits humains » encore plus en décalage avec le monde que lui, et il lui était déjà arrivé de se demander pourquoi certaines personnes en arrivent à ce qu’elles sont ou font ce qu’elles font. Si ça se trouve, c’était lié. Un bref soupir lui échappe et il marmonne pour lui-même que la soirée va être longue. Puis il reporte son attention sur ce client atypique.
« Mais revenons-en à notre sujet principal : ce que je faisais avant. Ça vous intéresse à ce point ? Si oui, je vous dirais bien que je peux vous montrer, mais vous n’avez pas spécialement envie d’une démonstration, mon patron en a encore moins envie, et moi, je tiens un minimum à ma tête pour ne pas m’aventurer sur ce terrain-là. »
A moins que vous n’en preniez l’entière responsabilité pour curiosité personnelle, mais ça, ce sera à vous de le dire, moi, je ne m’y risquerai pas. Mais ça, Light le garde pour lui et se contente de le penser. |
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« Invité »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 08.02.16 22:17 par Invité | Citer Editer Supprimer |
| — Loin de moi la prétention de connaître quoi que ce soit à l'esprit humain. Cependant nous représentons chacun un excellent sujet d'étude sur le domaine et une conclusion peut parfois être tirée de quelques observations. Vous généralisez en parlant de cité, ceux qui ne s'y intéressent pas ont tort, c'est un sujet fascinant.
L'homme récupéra son lèvre et y trempa ses lèvres pour en apprécier la première gorgée. Paraissant satisfait de ce que lui avait donné le serveur cette fois-ci, il réitéra son geste pour une seconde rasade puis reposa le verre devant lui, sur le zinc.
— Je dois avouer que vous attisez ma curiosité monsieur.
Un léger rire de gorge dans les basses et ses yeux clairs toujours fixés sur le serveur, la question lui brûlait les lèvres mais son intuition se posa là pour mettre le holà : hors de sa zone de confort et face à une personne qu'il ne connaissait pas, mieux valait s'abstenir de montrer trop d'insistance. Discourir était une chose, ce que son vis-à-vis proposait en était une autre. Sans doute y avait-il une très bonne raison à ce qu'il se montre aussi énigmatique et si cela ne faisait que titiller davantage Alastair, il fallait aussi qu'il y voit là comme un signe de ne pas pousser trop loin.
— Mais me voilà bien obligé de vous laisser dans votre mystère. S'il s'agit de me montrer quelque chose qui ne risque guère de me plaire, je préfère autant passer mon chemin : j'ai déjà bien assez de sujets déplaisants dans mon quotidien pour en rajouter un supplémentaire.
Et sa venue en ces lieux nouveaux consistait justement à l'en décharger. Au temps pour son appétit de l'inconnu ! Pour ce soir, la porte se refermait ici.
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« LÉGENDE URBAINE »
MESSAGES : 1034 POINTS : 4127 DATE D'INSCRIPTION : 24/06/2014
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 06.03.16 15:10 par Le Juge | Citer Editer Supprimer |
| Outre pour ces deux protagonistes, L'Opale du Chat était vide. Pas de voix grave qui se profile à l'horizon, pas de vêtements déchirés ni même de beaux costumes à regarder. Le vieux bois de la bâtisse craquait quelque peu mais il était le seul bruit à retentir. Et pourtant, des êtres vivants se cachaient dans un coin, observant chaque instant et attendant le bon moment pour pouvoir prendre la fuite et sortir de cet endroit. L'Opale du Chat était après tout un endroit peut accueillant pour une famille de rats aux moustaches en alerte.
Ils étaient trois, petits et gris, comme on les imagine dans nos pires cauchemars d'invasion du niveau 3. Les rongeurs n'avaient jamais été entièrement éradiqués, c'était impossible de se débarrasser de la vermine car comme la maladie, elle se répandait trop vite. Et par un mécanisme inconnu et improbable, les trois rats attendirent que la conversion ne s'arrête avant d'oser avancer dans la lumière tamisée du lieu. La porte de sortie était leur échappatoire ; ensemble, ils se mirent donc à courir en direction de l'extérieur. Difficile à remarquer, peu visibles, on entendait cependant très nettement les petits claquements de leurs griffes minuscules sur le parquet. Les hommes se demandèrent peut-être de quoi il s'agissait, mais les rats n'en avaient aucune idée...
Ce n'est que quelques minutes plus tard, au moment où le reste de la famille rat pointa le bout de son museau, qu'ils furent réellement à découvert. Car en voilà déjà cinq nouveaux, puis cinq autres, et encore... Rapidement, c'est une rivière de rongeurs qui s'écoula le long du bar, frôlant de leurs poils sales les jambes de l'homme accoudé. Une vingtaine de petits animaux, aisément, si ce n'était pas plus, se dirigeaient vers la sortie. Deux ou trois prirent une mauvaise direction et se retrouvèrent même derrière le bar.
Mais le véritable souci n'était pas leur présence, mais surtout : comment allaient-ils faire pour fuir ? La porte était fermée, et du haut de leurs quelques centimètres, ils n'arriveraient pas à grand chose. |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Hey mister the barman said. / Alastair - 01.125 20.03.16 16:16 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| La première chose qui saute aux yeux de Light, ou plutôt à ses oreilles, c’est le cliquetis régulier qui a l’air de passer le long de la salle du bar. Il le connaît. Il en est sûr, même si ça ne lui revient pas immédiatement en mémoire, il connaît ce petit bruit sec et sans écho qui monte dans le silence assourdissant du bar quasiment désert. Il a même arrêté de se concentrer sur ce que le client lui raconte, il n’y a que ce petit bruit agaçant qui vient lui asticoter les tympans, et pour l’instant, ça ne présage rien de bon. C’est ce que son instinct lui dit. Et Light préfère autant ne pas l’ignorer, c’est quand même grâce à lui qu’il a pu survivre un certain temps, et un instinct entraîné dans le niveau 3 de la cité a toujours une bonne raison de dire que les choses vont prendre une mauvaise tournure. Machinalement, il se tourne pour regarder derrière-lui. Une mauvaise tournure.
Comme celle d’une invasion de rats dans l’établissement de la personne la plus maniaque et amoureuse des chats que l’ex-mercenaire connaisse.
« Nom de… »
Il n’a pas le temps de finir son juron, et il vaut mieux que la suite ne franchisse pas ses lèvres. Light retourne derrière le bar pour attraper une planche de bois qui traîne là depuis un certain temps, un marteau et des clous dans la remise, suit à revers la colonne de nuisibles pour dénicher la faille dans la forteresse de bois et plaquer la planche dessus d’un coup sec, clouant les coins aussi vite que possible. Vieux réflexe du niveau 3. Contenir la vermine plutôt que de la laisser s’étendre à d’autres endroits, colporter les maladies et autres joyeusetés. Ça ne tiendra pas éternellement. Ça ne risque pas de tenir éternellement, de toute façon. C’est un cache misère tout ce qu’il y a de plus grossier, et le plus sage aurait sans doute été de laisser les rats sortir, tous autant qu’ils sont, de l’établissement. Dans la catégorie des mauvaises idées, il aurait tout aussi bien pu dégainer son Derringer et tirer sur tous les rats qu’il pouvait.
Deux. Quatre, s’il avait pris des cartouches de rechange. Et ça n’aurait servi à rien vu la quantité de rongeurs qui avait envahi le bar avant qu’il n’ait le temps de condamner leur planque. Ils étaient déjà à peu près partout dans l’établissement.
« Evidemment c’est quand on a besoin d’un chat qu’on en trouve pas… »
Light marmonne, pour lui-même, contre Seisyll, collectionneur notoire de félins et jamais là quand on a besoin de lui non plus, apparemment. Loin d’avoir peur de ces nuisibles, Light ne les aime pas. Il a déjà essayé leur morsure, ne tient pas à réitérer l’expérience, surtout en se considérant chanceux de ne pas avoir déjà attrapé toutes les maladies qu’ils peuvent véhiculer. Il en dégage un qui essaye de remonter le long de sa jambe d’un coup sec du genou. Il n’a plus qu’à demander de l’aide au client.
« Hm… Excusez-moi ? Si vous avez envie de partir d’ici, je ne vous retiendrais pas, je comprendrais tout à fait que vous préféreriez partir d’ici, et croyez-moi, je suis sincèrement désolé que vous deviez assister à ça, si nous avions su qu’il y avait encore des rats ici nous aurions tout fermé pour nettoyer l’endroit. Ceci dit… Je préfère ne pas ouvrir la porte trop longtemps pour éviter qu’ils ne se dispersent dans le voisinage, et j’aurais juste une question. »
Moment de gêne. Light ne sait absolument pas où se mettre, et le seul trou de nuisible à disposition a été condamné par ses soins.
« Est-ce que vous voudriez m’aider à en éliminer quelques-uns ? »
Meilleure question du monde. Oh. Et il faudra encore prévenir le patron, en plus, ça risque de lui faire plaisir. |
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