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Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll
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 Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll



Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll   Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll Empty27.12.15 23:37 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Seisyll grommelle, grogne même. A la recherche d’un cendrier. Son cendrier. Qui a touché à son cendrier, toujours rangé au même endroit, c’est-à-dire sous la caisse, à côté du carnet d’adresse des fournisseurs. Il n’y a pas beaucoup de monde qui a pu avoir touché à l’endroit. Les employés. Peut-être. Clio ? Pas le genre, et puis le cendrier doit bien être le cadet de ses soucis. Light ? Si c’est lui, il n’y a plus personne de ce monde pour le protéger de ses fureurs. Mauvaise réflexion, vague à l’âme. Changeons de sujet, pourquoi est-ce que le gamin (il a beau avoir passé depuis un bail la vingtaine, il reste un gamin à ses yeux. Le même gamin qui s’était essayé voleur et qui avait manqué de finir noyer pour avoir vu ce qu’il ne devait pas voir) aurait eu l’idée de lui piquer son cendrier. Seis s’arrête, s’immobilise, comme à chaque fois qu’il réfléchit. Sauf que là, il est seul barman derrière son comptoir, qu’il a un verre dans une main et une bouteille de cherry dans l’autre qu’il s’apprêtait à ranger. Par chance, le verre est pour lui et le peu de client qui sont à l’Opale en ce milieu d’après-midi. L’affluence viendra, il vient toujours vers vingt heures. Continuons de détricoter le fil de la pensée. Si c’est Light qui lui a piqué le cendrier, il lui faut une bonne raison. Et puis, d’ailleurs ce n’est peut-être pas lui qui a osé l’affront. Qui pourrait. Abraham ? Ça fait deux mois que Seis ne l’a pas vu, il se dit d’ailleurs qu’il serait bon qu’il s’en inquiète. Non, donc à moins de s’être transformer en lutin malicieux et s’être introduit pendant la nuit, ce n’est pas lui qui a pu faire le coup. Mais probablement quelqu’un qui considère que chaque chose a son juste milieu et qu’un excès de quelque chose est toujours mauvais pour la santé. Quelqu’un qui est l’antithèse de la modération personnifiée d’ailleurs. Seis se remet à bouger, il a trouvé. C’est un coup de Nine. Elle est passée, pernicieuse, à la fin du service d’hier, a recommencé avec son sermon. Il faut manger. Il faut fumer moins. Tu peux le faire, après tout, tu as divisé par six ta consommation d’alcool. Pourquoi six ? Parce que le nombre chante bien dans la bouche, c’est ce qu’elle a dit. Quoi qu’il en soit, c’est probablement elle qui a piqué le cendrier. De l’Antonine de Mai dans toute sa splendeur. Contre elle, Seisyll ne s’énervera probablement jamais, elle le sait, elle en use. Juste il grommelle et calle une cigarette non allumée au coin de ses lèvres. Elle le sait, la demoiselle des cœurs, qu’il n’ira pas remplacer son sacro-saint cendrier tant qu’il n’est pas décédé en mille morceau ou trop usé pour pouvoir jouer son rôle. Qu’il n’ira pas non plus utiliser un de ceux destiné aux clients. Et encore qu’il se mettra à fumer sans cendrier pour ne pas couvrir le sol de cendre. Dans un sens, elle a gagné la manche mais pas la partie.

C’est à ce moment que la tignasse blanche de Light rentre dans son champ de vue, signe qu’il va pouvoir retourner s’éclipser dans son bureau et continuer ses magouilles. Seulement, aujourd’hui il reste. Parce qu’aujourd’hui, un client régulier va probablement se pointer, un client avec qui il joue aux dames, au backgammon ou encore l’Othello, ce jeu venu de la surface depuis peu, un client qui est digne d’intérêt, autrement plus intéressant qu’il semble haut placé à Corb. Semble parce que Seisyll n’a jamais demandé son nom, il n’en a pas besoin. Un client qui parfois affabule mais parfois donne des informations, des pistes intéressantes pour la compagnie. Et cela fait trop longtemps que ce dernier n’est pas venu. C’est presque statistique. Alors Seis n’est pas étonné lorsqu’il le voit passer la porte de l’Opale. Il reste perché sur son tabouret derrière le bar, tout au bout pour ne pas gêner, tout simplement parce que sa jambe ne lui permet pas de rester debout trop longtemps. Seisyll qui ne lâche pas les verres qu’il a entrepris d’essuyer soigneusement, même si on le presse, son employé qui trouve le temps de lavage des verres tout du moins. Il attend juste que l’homme approche, déposant sur la table devant lui deux verres, son verre de cherry à lui et le verre de l’habitué avec le même alcool que d’habitude.
« A quoi jouons nous aujourd’hui ? Mon dernier partenaire de Shogi était des plus décevants. Il n’a même pas vu que j’étais en position de prendre son roi avec un simple lancier. Savez-vous jouer au Shogi, monsieur ?»


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MessageSujet: Re: Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll   Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll Empty31.12.15 11:22 par InvitéCiter Editer Supprimer 

Parfois les journées étaient de celles que l’on commence avec une migraine terrible et que l’on termine en se demandant si cela valait vraiment la peine de s’être levé. Il était curieux de constater que lorsqu’un désagrément vous tombe sur le coin de la tête, il s’arrange toujours pour ramener des copains avec lui. Pour ça, ce jour était à marquer d’une pierre noire.
L’un des nombreux avantages d’occuper un poste important, néanmoins, était de pouvoir décider de ses horaires à tout va. Bien sûr, Alastair Quinn était un homme consciencieux et qui travaillait d’arrache-pied pour son entreprise, mais il lui arrivait quelque fois de profiter de ses bons droits pour s’octroyer celui de partir quand bon lui semblait sans avoir besoin de présenter une quelconque justification. Du moment que cela ne se présentait pas tous les deux jours, personne n’en ferait grand cas : sa secrétaire prendrait les messages pour lui et Corb n’allait pas cesser de fonctionner juste parce que son PDG avait osé s’absenter quelques heures au cours d’une après-midi.
Or, aujourd’hui, il pouvait bien user d’une pause sous peine d’imploser. Quand la mauvaise humeur s’accumulait en masse, on pouvait croire presque sans en douter que l’homme serait capable de vous foudroyer littéralement d’un simple regard. Alastair avait donc décidé de s’aérer un peu l’esprit et pour ce faire, il savait un excellent moyen.
Pas chez lui : même si Adélaïde n’y était probablement pas vu l’heure, il y avait déjà longtemps que sa maison avait cessé d’être un havre de paix dans lequel se reposait. Désormais lorsqu’Alastair éprouvait le besoin de prendre quelques distances avec son quotidien, il fuyait aussi bien ce qu’il lui restait de foyer qu’il fuyait Corb. Il lui prenait parfois d’errer sans but à travers les rues jusqu’à ce que ses pensées cessent de s’agiter et daignent s’apaiser enfin, mais il avait également trouvé un endroit dans lequel il n’avait nul besoin de prétendre être lui.

Quand l’homme poussa la porte de l’Opale du Chat, il n’y avait pratiquement personne à l’intérieur en dehors du personnel. Comme à son habitude, il venait toujours à des heures où l’affluence n’était pas de mise, appréciant au plus haut point le calme et l’ambiance sereine du bar lors de ces heures perdues.
Un simple coup d’œil lui permit de repérer la personne qu’il s’était attendu à trouver ici. Un léger hochement de tête en guise de salut aux autres présents, brève marque de politesse de sa part, puis il s’approcha du bout du comptoir où se trouvait l’autre homme.

— Cela va de soi.

Alastair aimait jouer, d’autant plus quand l’exercice sollicitait la réflexion et défiait son intellect. Il se débarrassa de sa veste, qu’il posa non loin avant de prendre place sur le siège de l’autre côté du bar, face à son interlocuteur.
C’était presque comme un rituel entre eux désormais : il venait ici sur un rythme assez régulier et les deux hommes s’affrontaient en bataille rangée sur des plateaux. Le bartender était un bon partenaire en discussion et un adversaire à sa mesure ; l’incertitude de la victoire et les nombreuses parties qu’il avait déjà perdues face à lui le poussait à revenir encore et toujours réclamer son dû, prendre sa revanche.
Ça ne marchait pas à tous les coups.

Son vis-à-vis disparut le temps d’aller chercher le jeu et Alastair récupéra le verre servi à son intention devant lui. L’alcool à la couleur ambrée caractéristique tournoyait paresseusement dans son contenant tandis qu’il portait le verre à son visage, humant l’odeur par habitude avant de l’incliner à ses lèvres pour en boire une longue gorgée.
Déjà, l’atmosphère de l’Opale travaillait à détendre ses nerfs. Lorsque son partenaire revint, un rictus étira les commissures de ses lèvres.

— Êtes-vous prêt à perdre ?

Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll   Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll Empty10.01.16 1:42 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

C’est la récréation, un moyen de sortir de son simple rôle de barman. D’endosser un rôle, de créer le personnage de Seis, faire en sorte qu’il se construise comme s’il avait toujours exister et qu’il n’était pas né , après une explosion, au décès de Seisyll , assassiné par un activiste pour les autres, tué par la société pour ceux qui savent , au décès d’Elek qui s’est consumé dans une tentative de vengeance frontale qui a fait des dizaines de morts , des innocents, des pions du système. Sa douleur, elle ne s’est pas apaisée avec cette explosion, c’est illusoire. Sa douleur, elle ne prendra fin que lorsque de Magnus tombera en ruine avec le Conseil et Corb en dommage collatéral. Aronde, on la laisse de côté, c’est la plus faible des trois et on aura probablement besoin d’elle pour reconstruire le nouveau Pelagia. Mais lui, il aura fait son temps, et cette fois ci, il pourra disparaitre une bonne fois pour toute. Ils le savent, Light, Antonine, que la situation est temporaire et qu’il ne lui survivra pas. Ils ne veulent pas le voir en face mais ils le savent. Mais là n’est pas le propos ni la question. Pour l’instant, il y a seulement Seis qui pose son verre d’alcool à moitié plein sur le coin du bar pour aller chercher une boite en bois peinte, une œuvre d’aronde, style art nouveau mêlé à de motifs à consonance orientaux, acheté pour presque rien à un brocanteur du niveau 2. Qui sait jouer au Shogi de toute façon. Son dernier partenaire de Shogi, ça date d’il y a trois jours. Partenaire qui savait pas jouer, qui a passé son temps à se tromper dans les déplacements avant d’avouer que non, crime d’orgueil, il ne savait pas jouer au Shogi. Il avait passé le reste de la partie accaparé par le manuel, oubliant de faire évoluer ses pièces et de réinvestir ses prises. Soit les deux chevilles du jeu. Puis, orgueil de l’orgueil, il s’était énervé de perdre et s’était emporter, au bout du cinquième whisky, c’était prévisible. C’était d’ailleurs un parfait miracle qu’il arrive encore à réfléchir avec autant d’alcool dans le sang. Et il avait abimé le shogiban, l’avait Sali, ce qui avait valu la boite un aller-retour salvateur à l’appartement. Aussi qu’elle n’est pas la surprise de Seis, en ouvrant la boite devant son nouvel adversaire de sortir en premier une chose étrange. Un bas. D’excellente qualité, qui doit couter très cher. Soupir exaspéré.
 
 
 

« …. Bon sang, Paon … idiot de chat. »

 
 
Paon, alias le fétichiste de chaussettes a visiblement encore frapper et dans le niveau 1. Seis aurait dû être gêné, il n’en fait rien, mâchonnant machinalement la cigarette éteinte qui se trouve entre ses lèvres. Impassible et calme, il place avec précision, rien ne dépasse tandis qu’il rétorque.
 
 

« Vous allez probablement gagner cette première partie, mon amie a kidnappé mon cendrier, elle trouve que je fume trop et mon chat m’a encore ramené une de ses prises étranges. Vous avais-je dit que j’avais comme compagnon d’infortune un chat voleur de chaussettes ? Des fois, il vole d’autres choses, une fois il m’a rapporté un magnifique chapeau de femme. Une mallette perdue aussi, enfin, je l’ai retrouvé en train d’essayer de dégager la poignée d’un tas de carton dans une ruelle. Les voisins commencent à râler d’ailleurs. Mais coupons nous un peu du monde, oublions. Moi j’oublie mon chat fauteur de trouble et vous vos problèmes. Votre collègue joue-t-elle encore les poissons globes ?»

 
 
Il termine son œuvre, attrapant son verre pour boire une gorgée de cherry qui lui caresse le gosier en le brulant.
 
 
« Je vais peut-être perdre mais je ne me rendrais pas sans battre.  Première partie sans handicap. Vous avez le premier coup. »

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MessageSujet: Re: Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll   Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll Empty11.01.16 21:46 par InvitéCiter Editer Supprimer 

Un sourcil s'arqua face à la découverte du bas à l'intérieur de la boîte, en même temps qu'une moue vaguement amusée se peignait sur son visage. Voilà une pièce qu'il ne connaissait pas pour ce jeu, et pourtant il n'en était plus un novice depuis quelque temps déjà.

— Et voilà pourquoi je ne prends pas d'animal : bien moins de souci en perspective.

Le ton était badin, l'homme rentrait dans la conversation légère dans un but recherché : soulager ses épaules du poids des tracas quotidiens.

— Votre amie ne se trompe probablement pas si vous ne vous estimez pas capable de me tenir tête correctement sans pouvoir fumer au préalable. Accepter son sort sans même avoir commencé est très mauvais signe.

Après tout, c'était bien la première fois que les deux hommes s'affrontaient au Shogi, le barman ne pouvait donc raisonnablement pas savoir le niveau de son adversaire. Néanmoins, il n'y avait aucun reproche dans cette remarque, car juger de la dépendance ou non à la nicotine de son vis-à-vis n'était nullement de son ressort.

— Ne me parlez pas de mes collègues, c'est un sujet délicat à l'heure actuelle. Oublions-les au même titre que votre chat et vos voisins, pour une poignée d'heure cela ne risque pas de me faire du mal.

Rien que de repenser à sa confrontation avec Siobhán suffisait pour le faire grincer des dents. Il n'avait jamais supporté que l'on conteste son autorité et elle, elle n'avait pas la moindre gêne dans ce domaine. Il faudrait d'ailleurs qu'il réfléchisse à un moyen de la remettre à sa place une fois pour toute.
Pas aujourd'hui, néanmoins : l'heure était à la détente.
Alastair se tut alors, pour observer quelques instants de silence face au plateau du jeu et commencer à élaborer mentalement un début de stratégie. Puis déplaça sa première pièce, curieux de voir quel genre d'adversaire serait le barman cette fois. Une nouvelle gorgée d'alcool suivit le chemin de la première dans son gosier tandis que ses yeux ne quittaient pas son partenaire, l'homme aimait s'essayer à déchiffrer l'attitude des gens qu'il côtoyait fréquemment, trouver des tics par exemple ou simplement deviner le processus de réflexion qui parfois se trahissait par certains gestes.

— Cela fait un certain temps que je n'étais pas venu ici, alors ne me décevez-pas. Vous avez tout intérêt à vous battre comme vous l'avez annoncé et ce quoi que vous pensiez de l'issue finale. Je n'ai pas assez l'occasion de me heurter à des adversaires à ma mesure, et de fait vous êtes le seul.

On aurait pu trouver le ton bouffi de suffisance, d'ailleurs pour peu que l'on ait conscience de l'égo du personnage cela n'était pas totalement faux. Ni complètement vrai : Alastair cherchait surtout à l'agacer gentiment, le pousser à oublier cette clope éteinte au bord des lèvres et qu'il se concentre pleinement sur la partie qui débutait.

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MessageSujet: Re: Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll   Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll Empty16.01.16 22:33 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Seisyll sent déjà les effets de l’alcool jouer sur son organisme, ses muscles s’engourdirent, ses paupières se faire lourdes. Alors, il rejette au loin son petit verre vide, accompagné de la bouteille. Il a l’alcool somnolant, somnifère. Au moins, il est sûr de ne pas lâcher d’informations compromettantes dans ces moments sans contrôle. A la remarque d’Alastair sur son chat, Seisyll esquisse un sourire narquois, moqueur. Il hésite, retient, mais c’est plus fort que lui. Alcool désinhibiteur. Ca ne plaira probablement pas à Alastair, peu importe. C’est le moment choisi pour faire un trait d’humour, d’expression.


« Je ne suis pas marié. Chacun ses problèmes. »



C’est aussi une manière de dire que ses chats sont, en temps normal, entre les quatre murs de son appartement, sa seule compagnie. Sept chats et un tableau, voilà à quoi se résume son environnement. Sa langue tique, claque quand il revient au sujet de la cigarette. Il entend qu’on le laisse en paix avec son bâton de nicotine, il n’a aucune envie d’arrêter, quant à la quantité, elle reste, à ses yeux, somme toute raisonnables pour son budget. Soyons franc, le budget tabac doit être d’un montant équivalent au budget « nourriture et entretien des chats » mais bien loin devant le budget « nourriture ». Rien de plus normal pour quelqu’un de ne se nourrit plus de lui-même depuis un sacré bail. Du coup, il a beau rembourser, la plupart du temps les considérations alimentaires ne le concernent pas, ni lui, ni son porte-monnaie.


Seisyll réfléchit, hésite, s’immobilise, comme à chaque fois, de manière plus ou moins longues. Il doit avoir l’habitude, Alastair, depuis le temps, de son tic de réflexion. Quand il s’arrête, comme ça, qu’il ne semble ni entendre, ni voir. Ce n’est pas exactement vrai, ce n’est pas exactement faux non plus. Il entend mais n’écoute pas vraiment ou presque. Et puis, il n’y a pas de minuteur comme aux échecs alors autant en profiter. Avec soin, Seisyll, en réponse au premier coup, avance patiemment un pion, puis un autre, permettant ainsi à ses lanciers de sortir, commençant par une défense lente mais efficace. Il est bien moins offensif au Shogi qu’aux échecs, c’est d’ailleurs pour cela que sa manière de jouer et si caractéristique. Un jour, il jouera aux échecs, ce jour-là, les voiles et les masques seront tombé.


Il chasse d’une main le compliment, la flatterie, mâchonne jusqu’à a trop l’abimer la cigarette éteinte, maudit Nine sur soixante-quinze générations. Son addiction du tabac et ses tics en tout genre sont en train de livrer une bataille sans merci dans son esprit si bien qu’il finit par les reléguer au fin fond de son esprit, avec tout le reste.


« Il doit y avoir des sacrés bons adversaires au niveau 1, il y a même des compétitions, si je me souviens bien la manchette dans le journal. Et comme leur richesse leur permettent de se consacrer uniquement à la chose, je suis persuadé qu’ils sont bien meilleurs que moi. Je n’ai jamais eu l’occasion d’ouvrir un livre de stratégie. »



Pieu mensonge mais bon, faut bien coller au personnage de Seis. Sortie du cavalier qui mange un pion, pion très vite réengagé au tour d’après.

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MessageSujet: Re: Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll   Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll Empty02.02.16 19:20 par InvitéCiter Editer Supprimer 

L'homme tiqua sur la remarque à propos du mariage mais se garda bien de répondre immédiatement, se contentant d'arborer un sourire mi-figue mi-raisin en guise de seule réponse tandis qu'il répliquait sur le plateau dans une forme toute autre de répartie. Sa relation avec Adélaïde était certes un problème, mais un qu'il avait relégué au fond d'un tiroir depuis déjà bien longtemps parce qu'il ne l'empêchait pas de vivre, et elle non plus d'ailleurs.
Et puis, au moins, elle n'allait pas voler les chaussettes des voisins.

—  Vous comparez ma femme et vos chats, je ne sais si je dois me sentir insulté ou non.

Mais le ton avait un peu refroidi, avertissant par là son interlocuteur qu'il s'aventurait sur un sentier glissant en le taquinant dans ce domaine. Certaines personnes étaient tout à fait capable de dénigrer leur couple sur le ton de la plaisanterie, d'autre se complaisaient à râler au quotidien sur le partenaire de leur vie. Lui n'était ni l'un ni l'autre, considérant d'ailleurs que ce qui avait lieu chez lui, se devait de rester chez lui. Personne n'avait à savoir ce qu'il s'y passait et par extension il ne tolérait pas qu'on aborde le sujet, même brièvement, même simplement dans le cadre d'une blague légère et dénuée de mauvais sous-entendus.

Alors qu'il observait le jeu de son vis-à-vis avec beaucoup d'attention, Alastair s'accordait un bon temps de réflexion avant chaque coup qu'il portait en guise de riposte. Les jours de mauvaise humeur, il misait sur l'attaque : à défaut de pouvoir évacuer tout ce qui cuvait juste en dessous de la surface en vidant son énergie sur un sac de sable ou une personne en chair et en os, il envoyait ses sbires inertes à sa place et faisait fonctionner ses méninges plutôt que ses muscles. A chacun son défouloir.

—  Vous parlez de ces imbéciles tellement imbus de leur propre personne qu'ils se pensent roi du monde à la première victoire arrachée ? De très bons joueurs, je n'en doute pas un seul instant, mais ils ne savent à peu près rien faire d'autres de leur vie et se reposent sur leurs lauriers en pensant être au-dessus de toute notion de culture du moment qu'elle ne concerne pas leur loisir et unique talent. Un réel bonheur que de discuter avec eux et un merveilleux moyen de se détendre quand la personne en face de vous ne songe qu'à vous déconcentrer en faisant le paon.

L'ironie mordit ses derniers mots et il la noya dans une gorgée supplémentaire d'alcool. Alastair ne se cachait pas de son mépris pour ces riches qui n'avaient rien de mieux à faire que de se rouler dans leur argent. Lui-même menait une vie très aisée, mais l'estimait méritée du fait du travail qu'il accomplissait derrière. Bien sûr, il faisait tout de même partie de ce genre de personne pour qui tout avait été offert sur un plateau d'argent, mais cela l'arrangeait bien de l'oublier la plupart du temps.

— Et puis je préfère de loin le cadre de votre bar au luxe ostentatoire des résidences du niveau 1.

D'autant plus lorsque la raison de sa présence ici était justement le besoin d'un échappatoire loin de sa propre vie.


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MessageSujet: Re: Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll   Avril 125 | Faites attention à votre Narikei ...| Alastair & Seisyll Empty par Contenu sponsoriséCiter Editer Supprimer 

 
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