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So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125
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« PELAGIA »
| Sujet: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 14.01.16 19:43 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| C’est Nine qui est venue le chercher. Nine, qui a frappé à sa porte et l’a découvert en train de se défouler sur un malheureux sac de frappe, sur le vide, avec ses poings ou une grande tige de bois très appréciée pour certains combats clandestins auxquels il avait longtemps participé. C’est Nine qui a passé la porte sans vraiment demander la permission, mais il a l’habitude, alors il n’a rien dit. Et surtout, c’est Nine qui lui a demandé d’aller frapper à la porte de Seisyll pour voir ce qu’il se passe. Il n’a pas donné de nouvelles, depuis un moment. C’est vrai, ça fait un moment que Light n’entend pas vraiment parler de son patron. Et dire qu’il veut que je sois à l’heure pour le service, il est marrant lui ! Il dit ça sur un demi-ton de plaisanterie. Il a encore du mal à comprendre les accès d’ermitage de Seisyll. Pour lui, ça ne sert à rien. Light n’aime pas ressasser. Light préfère maltraiter un sac de sable jusqu’à en avoir mal aux bras, aux poings, et ne presque plus pouvoir tenir debout.
C’est Light qui a congédié Nine. Light qui lui a dit qu’il irait voir, pas comme s’il avait le choix, de toute façon. Il s’est juste douché, changé, avant d’y aller. Il a abandonné le sac de frappe et la poussière humide de son appartement pour déambuler entre les ruelles et les passants aux yeux bas des niveaux inférieurs. Seisyll et lui vivent dans les bas-fonds, ça rend les choses plus pratiques. Le niveau 3, on s’y cache mieux, on s’y cache plus longtemps, et c’est tout ce qui compte pour lui. Les ruelles, il les connaît comme le Derringer qui ne quitte jamais la poche de sa veste, chaque millimètre de béton des niveaux inférieur, il l’a croisé au moins une fois, il sait où il peut être en sécurité, et où il ne le sera jamais. Le reste de la cité, il le connaît moins. Le niveau 2 n’a pas d’attrait pour lui, c’est un no man’s land qui jouera le rôle de dommage collatéral quand les choses s’envenimeront, et le niveau 1 sera là pour ramasser les morceaux avec l’aide des grands pontes et du gratin.
Finalement, son poing fermé rencontra plusieurs fois le panneau de la porte de l’appartement de son patron. Trois coups. Secs. Qui résonnent dans le couloir trop vide.
« Seis ? Je sais que t’es là, ouvre cette porte. »
Pas de réponse. Light s’y attendait. Il soupire, réitère son geste et frappe trois nouveaux coups contre le battant, écoutant machinalement l’écho qui se répercute sur les murs nus du couloir. Il espère que les portes isolent assez bien du bruit, pour que les voisins n’aient pas l’idée de venir voir ce qu’il se passe, mais pas trop quand même pour que Seisyll ne fasse pas éternellement la sourde oreille.
« Arrête de jouer aux abonnés absents, depuis le temps que je travaille pour toi je t’entends penser depuis chez moi ! Je sais que t’es là alors ouvre cette foutue porte bon sang ! »
Light marmonne, se rembrunit et enfonce ses mains au fond des poches de sa veste, se balançant légèrement d’avant en arrière sur ses talons, l’espace de quelques secondes. Il est tenté d’enfoncer la porte, il ne peut pas le nier, mais ce serait la dernière des choses à faire pour rester discret, et Seisyll risque de ne pas apprécier l’intention, encore moins l’intrusion.
« Eh, Seis, tu vas quand même pas laisser un de tes chats dehors ? » |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 17.01.16 1:51 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Il a rechuté, comme ça d’un coup. Il est retombé dans les méandres de l’alcool, il s’y est reperdu. Pourtant, il s’était sevré. Presque quatre mois sans boire une goute puis quatre autres mois passé à boire raisonnablement. Il avait suffi d’un grain de sable dans l’engrenage. Un seul. Et tout s’est écroulé comme dans un château de carte. Un seul. Abraham s’approche trop. De la vérité, de l’information. Abraham a trouvé Azores, Abraham s’est lié à Azores. Azores sait. Azores sait sans savoir. Azores a la preuve. Une preuve qui lui fera perdre toute influence chez La Compagnie. Une preuve qui le fera exploser chez Magnus avec des effets secondaires sur toute la famille Hilbilge. Son père, mais ça, à la limite, il s’en fiche. Le problème concerne plus sa mère dans une certaine mesure et sa sœur. Rien ne dit qu’Abraham va parler. Mais Abraham va savoir, il n’est pas si bête, encore un peu en sucre mais pas si bête. Alors pour l’instant, Seis est là, installé entre les boites des chats et la porte, les jambes étendues sur le sol, sous le tableau, son tableau. Son préféré alors il lui a donné. A l’époque, ce tableau devait valoir une sacré somme. Maintenant, tu étais persuadé qu’il ne vaut plus rien. Seulement, avec les révélations du gamin, tu sais que la maitresse des arts a conservé, contre l’avis probablement des autorités dont elle fait partie, les toiles de Swann. S’il n’avait pas sa jambe en moins, il serait volontiers entré chez elle par effraction juste pour voir d’autres toiles que l’Esperance et ses teintes bleues. Il n’a jamais rien compris ou presque rien à l’art si ce n’est la portée affective. Ses jaunes et ses rouges lui manque, ses aquarelles aussi. Il est curieux un instant de savoir ce qu’est devenu la série d’aquarelle en valeur de gris et de bruns « Souvenirs » ou cette toile réaliste représentant un enfant du niveau 3 une craie à la main fixant le plafond de verre de Pelagia. Seisyll inspire, ses larmes taraudent. Il les a retenues devant le gamin mais elles sont sorties toutes seules dès lors qu’il avait quitté la scène, dès lors qu’il n’était plus témoins. Ses yeux sont encore rougis, il reste un peu des perles d’eau salé sur ses joues barbues. Inspire, expire. Alors, il y a les chats. Les chats servent ça. Il y a Majorelle qui n’a pas bougé de contre son torse, qui ronronne doucement. Majorelle, la duchesse d’une autre vie semble comprendre dans son esprit chat que là, ça ne va pas du tout. Et puis il y a Lazuli qui est blottit contre ses hanches, préférant cet endroit à sa boite habituel. Marine a joué et joue encore avec le lacet de ses chaussures. Céleste s’est perchée sur le canapé fixant la fenêtre de ses grands yeux, comme surveillant l’horizon de possible danger. Cobalt est là aussi mais il préfère la porte. Céladon lui vaque, en aller et retour. Et puis il y a Paon. C’est la troisième prise qu’il rapporte sans que l’humain ne réagisse et cela semble grandement l’embêter. Pourtant il fait de son mieux. Il a rapporté une chaussette mais pas de réaction. Il a tenté avec une espèce de grand anneau doré, du genre de ceux que Nine portent en boucle d’oreille. Toujours pas. Il a ramené une clochette en étain, faisant lâcher à Marine le lacet pour ce nouveau jouet fantastique. Rien du tout. Quelque chose vient troubler le silence, des coups à la porte. Cal. Ouvrir la porte. Il ne réagit, sent déjà les larmes revenir. Il est pire qu’un gamin mais ne veut pas paraitre gamin devant un gamin. Il recommence Cal, il n’abandonne pas .Si bien que Seis finit par répondre, d’une voix tremblante que le gamin n’avait pas entendu depuis la fin 123, quand tout a explosé, disparu. Une voix cassée, brisée. « Ils sont tous là …. » Un silence. « C’est ouvert. » Il a coincé sa porte légèrement avec la canne pour ne pas qu'elle ferme. Peut être pour si jamais ses idées noires prenaient le dessus et qu'il en viendrait à la solution finale, ses chats puissent s'échapper. Du coup, c'est une Invitation. Invitation à rentrer voilée. Il attend que Light entre et referme définitivement cette fichue porte. Il lâche de but en blanc. Loque humaine. « Abraham … a rencontré Azores. Il va trouver, Light…. J’aurais dû mourir ce jour-là, ça vous aurait causé beaucoup moins de soucis à Nine et à toi et ça aurait mis hors d’état de nuire mon père. Et je ne serais pas seul… plus seul. » |
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| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 17.01.16 11:27 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Bien sûr, qu’il n’y a aucun chat dehors. Même si, d’un côté, ça aurait arrangé Light qu’il y en ait un, mais il avait simplement dit ça pour faire réagir Seisyll. Il sait que jamais, au grand jamais, son patron ne laisserait un de ses chats dehors sur le palier, et encore moins volontairement. Le mercenaire soupire. Il y a quelque chose dans la voix de Seis qui ne lui plaît pas et qu’il ne veut pas reconnaître, alors qu’il sait déjà, au fond de lui, ce que c’est. Il refuse que ça lui revienne en mémoire, il refuse de faire remonter ces souvenirs-là, il reste simplement du mauvais côté de la porte en attendant un signe, une autorisation pour entrer. Si Seis ne veut pas qu’il vienne, tant pis, il insistera de toute façon, jusqu’à obtenir un vas-y, entre. Mais il n’entrera pas sans ce sauf-conduit. Et quand il l’obtient, Light hésite, quelques bonnes secondes, avant de poser sa main sur la poignée de la porte et d’ouvrir le battant. Il dégage la canne d’un coup de pied, et referme le panneau de la porte en appréciant, malgré lui, le cliquetis du pêne de la serrure dans son encoche.
Effectivement, les chats sont tous là. Quelques-uns viennent se frotter à ses jambes, il les laisse faire. De toute façon, Light n’a jamais été foutu de retenir correctement leurs noms, il se contente de se baisser pour en grattouiller certains à la base du cou, par habitude, laissant les bestioles aller et venir, occupant royalement l’appartement qui est plus le leur que celui de Seisyll. Seisyll qui ne ressemble pas à grand’chose d’autre qu’une loque humaine. Light inspire à fond, soupire, se mordille les lèvres et bouge machinalement sur ses pieds en regardant partout dans la pièce plutôt que Seisyll. Il marmonne pour lui-même, un ok pas très convaincu, résiste à l’envie d’en coller une à Seisyll. Pourtant, le visage de son patron lui est accessible sans avoir à monter sur une chaise, ce qui, en soi, est une chose plutôt rare. Quand il commence à parler, il ne prend même pas la peine de cacher le ton sec et amer de sa voix, qui paraît plus dure qu’à l’ordinaire.
« Bon, première mise au point, la serpillière. T’es pas seul, et je parle même pas de tous tes chats. Nine, et moi, on sert à quoi, sérieusement ? A faire joli ? Ah bah merci, c’est sympa ! Je lui ferai passer le mot, je suis sûr qu’elle va apprécier. Alors non, t’es pas seul, et ouais, que tu le veuilles ou non, nous, on sera là et on te suivra jusqu’au bout au cas où t’aurais pas compris que, pour elle, peut-être pas, mais moi, j’ai plus grand’chose à perdre non plus dans toute cette histoire. Tu veux que je te dise quoi ? J’ai pas de famille, j’adore me mettre les gens à dos, et les seuls à qui je risque de manquer ce sont tes chats ! »
Light avance, fait quelques pas en direction de son patron. Ses doigts se serrent, se desserrent. Il a envie de l’attraper par le col et de le secouer comme un plan d’algues, mais il risque surtout de se déboîter les épaules à essayer de le faire. Pourtant, il en crève d’envie. Il serre les poings, jusqu’à sentir ses ongles, toujours gardés courts, dans ses paumes.
« Tu serais mort, et quoi ? Tu crois que ça aurait vraiment arrangé les choses, que tu crèves ce jour-là ? Mais réveille-toi, bordel ! Ca aurait rien arrangé ! On se serait tous fait choper, oui ! »
D’un coup de pied machinal, Light envoie le verre qui trônait sur la table s’écraser sur un mur, éclater en dizaines de petits morceaux. Seisyll pourra avoir envie de le tuer, définitivement, pour ça, il s’en fiche. Lui, il pense à aller vider toutes les bouteilles qu’il trouvera dans l’évier et à vider un grand seau d’eau froide sur la tête de son patron.
« Tu veux que je te dise quoi ? Qu’Abraham n’est pas bête ? Il l’est pas, ok, c’est un fait ! Mais faut aussi admettre qu’il sait pas spécialement dire non, qu’il a recommencé à prendre de l’Essence et qu’il peut facilement lâcher des informations compromettantes. Et alors ? Tu l’as viré, je suppose, non ? Bon ! Tu lui as aussi probablement dit qu’il avait intérêt à se la fermer ? Génial ! Maintenant c’est vrai que tout ce qu’on a à faire c’est espérer qu’il ne nous tire pas dans le dos involontairement mais on y peut rien, bon sang. Tu voulais faire quoi, l’enfermer, à vie, pour qu’il ne rencontre personne ? Bien, on tient peut-être une solution au problème mais faudra pas compter sur moi pour aller le chercher. »
Silence. Light desserre les poings et bouge machinalement les doigts. Ses paumes lui font mal, mais il survivra. Il a connu pire. Il connaîtra sans doute pire. Il continue de regarder Seisyll dans les yeux, il a envie de le fusiller du regard sur place.
« Alors tu vas me faire le plaisir de te secouer et de me dire où t’as planqué TOUTES tes bouteilles, parce que je vais pas me gêner pour les faire disparaître, même si je dois les balancer par une vanne pour être sûr que tu ne trouveras pas le moyen de les récupérer. Réveille-toi, bordel ! Sauf si tu veux que je prenne la responsabilité du bar jusqu’à ce que tu décides de te bouger. Bonne idée, tiens, où sont les clefs… »
Et sans vraiment attendre de réponse, Light se détourne et commence à chercher lesdites clefs, en espérant que Seisyll réagisse. |
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| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 01.06.16 2:03 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Cal a fini par rentrer dans l’appartement. Seisyll regrette déjà la situation. En fait, ça aurait été mieux que Cal reste dehors. Mais genre VRAIMENT mieux. La vraie question, c’est pourquoi. Pourquoi Cal et Antonine ont décidé que le maintenir en vie, un bonjour, comme si c’était tombé de la surface. A tous les coups, ils sont en train de tenir une promesse stupide, bornés qu’ils sont .Ca miaule. Céleste. Ah bah t’es là toi. Tellement là que la chatte ronronne bruyamment, ignorante et inconsciente de la situation apocalyptique de l’appartement. C’est un chat, elle s’en fiche. Les chats survivront aux humains. Enfin, sauf Paon qui risque d’avoir du mal à approvisionner sa collection de chaussettes volées. Pas d’humain, pas de chaussette. Pas de chaussette, ennui du chat kleptomane. Majorelle la chatte cannelle fini par venir défendre et reprendre sa place contre l’humain des lieux, se couchant en plissant les yeux, remuant la queue. Céladon et Marine, chat tigré et chaton noir viennent se frotter contre le nouveau venu, Cobalt veille du haut d’un perchoir dans la bibliothèque. Lazuli dort en boule sur le canapé, Seisyll bougeait trop, le canapé c’est mieux. Toujours pas la boite. Quant à Paon, il fait des allers-retours en trimbalant bon grès mal gré sa nouvelle prise, sortie tout droit de la boite à couture de Seis, parce que ni la prise une, ni la deux, ni la trois ne l’ont fait réagir. Toujours pas de chaussette. Non, une bobine de fil, c’est mieux. Bon par contre, il n’a pas parfaitement compris l’intérêt du truc parce qu’il la porte dans sa gueule, déroulant le fil rouge un peu partout dans l’appartement. Il parait que le fil rouge est le fil invisible qui relie les amoureux. Paon se chercherait-il une âme sœur de chat finalement ? Cal est là, il se tient devant Seis qui le trouve bien grand maintenant que lui est assis. Beaucoup plus grand qu’à leur première rencontre. Bon d’accord, Cal avait fini plaqué sur l’asphalte de la rue devant l’atelier et il avait manqué d’y passer. Serpillère. Ca à le mérite de faire tordre les lèvres de Seis un court instant .Le gamin aux cheveux gris rappellent l’après, le géant barbu se concentre pour ne rien entendre. L’après, il a agi d’abord par automatisme. Mettre Antonine et Cal en sécurité pour éviter les descentes de Magnus dans le milieu, parce que c’était tout ce qui restait de la constellation, des plus fidèles. El Nath et Alcyone, la beta et la gamma de la constellation du Taureau, non trouvé lors d’une multiple fouille étant gamin de la bibliothèque des Dilman pendant que les parents parlaient affaires (surtout Aeder du côté Hilbilge. Sixtine a toujours été l’être diaphane qu’elle est encore, par peur de représailles une fois dans l’intimité familiale.) Cela sonnait bien .Plutôt bien même à son oreille. Même si le concept d’étoile est particulièrement abstrait pour un pélagien, comme tout objet astral. Cal parle, parle et parle encore .Trop d’information qu’il intègre difficilement jusqu’à ce qu’il parle d’aller au barre. Seis lui met un coup de canne dans les abdominaux. « Tu te calme. Tu te tais surtout. Je ne suis pas ivre, je n’ai aucune bouteille céans, cela ne serait que tentation et pure folie. J’ai une veisalgie. Rien de plus. Ton coupable est la bouteille de cherry que j’ai posée sur une table de l’Opale. Elle doit toujours y être.» Il inspire, pose Majorelle au sol avant de s’appuyer sur ladite canne pour se redresser maladroitement. Toujours loque. « Je lui ai parlé de beaucoup de chose. Avec l’alcool. A mots voilés. Il a déterré Swann en espérant faire de sa mémoire un bouclier. Je lui ai parlé de mon ancienne vie, de mon … « extraction ». De ma sœur aussi, sans la nommer. Tu ne savais pas que j’avais une sœur, non ? Dans un sens, il n’a pas tort, je ne parle jamais de rien à personne » Il soupire, réfléchit dans son esprit englué. « Je lui ai retiré son poste de coursier. Etre l’amant de la maitresse des arts est trop voyant pour un emploi qui exige la plus grande des discrétions. Je ne lui ai pas interdit de venir, ce serait l’offrir sur un plateau d’argent à cette dégénérée de Le Gall. Elle est sortie du quartier pénitencier selon mes sources. L’interdit de parler est plus tacite. Je lui ai aussi dit que si ma mort devait venir par l’arme d’un autre, je préférerais que ce soit la sienne. Ni toi ni Antonine n’oserait. Il paraitrait que vous êtes mes « enfants » à ses yeux. M’imagines-tu en père ou en patriarche ? » Il tâtonne le fond de sa poche de pantalon, y trouve un paquet de cigarette vide. Second soupirs. « Fouille la poche de la veste, prend 50 Pels et va me chercher un paquet de cigarette, le journal et un repas pour deux. » Il tâtonne le cadavre des fils. « Ajoute une bobine de fil rouge et trois boites de thons à ta liste. Reviens ensuite, j’ai besoin de toi. » |
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| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 01.06.16 17:15 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Il encaisse le coup de canne, sans vraiment avoir le choix. Il ne peut pas nier qu’il ne l’a pas vu venir, en tout cas. Il laisse la douleur passer, levant les yeux à la surface, puis soupire et se redresse légèrement en regardant son patron. Il ne dit rien pour ce coup en traître. Parce qu’au final, il sait très bien où il peut trouver les clefs. Ça n’a jamais été une tâche compliquée, pour lui, et au pire, il a très bien appris à crocheter les serrures. Avec le minimum de patience dont il est capable et le matériel adéquat, ça ne prend rarement plus que quelques secondes pour ouvrir une porte un peu rebelle. Light écoute Seisyll parler, retient un soupir et regarde un peu autour de lui. Il y a les chats, toujours les chats, et du fil rouge un peu partout. Le responsable ? Un chat. Qui trimbale encore la bobine de fil dans sa gueule, comme attendant qu’on attrape une extrémité du filin pour tirer dessus.
« Une autre bonne raison pour que je prenne les clefs, ça nous évitera d’avoir à racheter tout un stock pour la fin de la semaine. »
Machinalement, il se décale tout de même de quelques pas pour se retrouver hors de portée de l’allonge conférée à Seisyll par la canne. Téméraire, mais pas fou. Une fois lui suffit, même s’il sait que le coup de canne déjà reçu ne sera certainement pas le dernier. Son patron continue de parler. De parler d’Abraham. En y repensant, ça fait longtemps qu’il ne l’a pas vu. Il n’avait pas vraiment de nouvelles du jeune homme jusqu’à maintenant, à part le peu qu’on lui disait, qu’il entendait. Le mercenaire hausse les épaules.
« Je savais pas que t’as une sœur, et honnêtement, je m’en contrefiche. Sauf si elle représente un danger immédiat, mais ça, je suis presque sûr que tu ne me le diras jamais, donc au final, oui, je m’en fous. »
Et c’est probablement mieux comme ça. De toute façon il n’est pas payé pour s’incruster dans les souvenirs de Seisyll et y récupérer des informations. Et même si on le lui demandait, il ne le ferait pas. Finalement, Light soupire.
« Tu sais très bien qu’il échappera pas à Le Gall. Elle va venir et elle va tout faire pour récupérer “sa” place, et tu connais Abraham, il va la regarder comme une espèce de nouvel espoir. Et ne parlons pas du fait que, elle, elle serait fichue de vouloir profiter de la relation d’Abraham pour arranger deux-trois coups ici et là. Et nous, on sera les gêneurs. »
Quant à savoir s’il oserait vraiment tirer sur son patron. Peut-être. Peut-être pas. Il serait capable d’hésiter, ce crétin. Light préfère ne pas trop réfléchir à la question, surtout avec un Derringer à portée de main. Un sourire se dessine quand même sur ses lèvres et il regarde son patron après un bref ricanement.
« Toi ? Parent ? Ouais, pourquoi pas, mais d’une famille vachement dysfonctionnelle, quand même. »
Et Light lui tourne le dos pour chercher la somme dite dans la poche de la veste, attrape par la même occasion la clef de la porte, qui pourra toujours lui servir pour revenir. Il fourre le tout dans la poche de sa veste en écoutant les dernières instructions de Seisyll pour les achats du jour, et attrape une casquette qui traîne là, sur une patère.
« J’t’emprunte ça. Et t'inquiètes pas, je risque de revenir, je vais pas manger un repas pour deux, et j'ai encore une clef à te prendre avant de m'en aller pour de bon. »
Il ne demande pas vraiment, il cale juste le couvre-chef sur sa tête et sort de l’appartement en fermant la porte. Il n’a plus qu’à tout faire rapidement, et revenir. Il prendra le repas en dernier, pour éviter qu’il ne refroidisse trop. Il commence par le fil, les cigarettes, le thon en boîte, en se demandant pour quoi Seisyll peut avoir besoin de lui une fois qu’il sera revenu. Un dernier boulot, peut-être, avant que la grande chef autoproclamée de la Compagnie ne refasse surface et lui permette, entre gros guillemets, de reprendre son activité de base. De toute façon, Light sait très bien qu’il n’abandonnera le travail au bar pour aucune raison. C’est la meilleure couverture possible, le seul moment où il peut voir Clio. Un aperçu d’une vie un peu plus normale, aussi, et ça ne lui déplaît pas tant que ça, si on retire le facteur ennui.
Il revient à l’appartement au bout d’une quarantaine de minutes, ne dit rien quant à la présence de la clef dans sa main quand il referme le battant de la porte, assailli par les chats qui ont parfaitement senti la nourriture à travers les sacs. Light se contente de poser la casquette sur la table basse, de laisser la clef tomber sur le vêtement et de passer dans la cuisine pour ouvrir les boîtes de thon et laisser les chats essayer de les atteindre pendant qu’il bataille avec l’ouvre-boîte.
« Pourquoi, et pour quoi, tu as besoin de moi, exactement ? Remplacer Abraham pour un boulot ou deux ? Si c’est ça, il va falloir qu’on trouve comment l’organiser avec le reste, vu que grâce à toi j’ai aussi un travail dans un bar et que je ne suis pas le seul à y travailler… » |
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| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 01.07.16 18:00 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Seisyll claque de la langue. Eirlys sera un problème. Eirlys est Magnus, une jolie poupée formatée. Une poupée qu’il faudra préserver de la foudre de son père et de celle du Conseil. Une jolie dame de nacre et de porcelaine dont on pourrait se servir pour le faire chanter, Wanda s’en donnera à cœur joie, ne parlons pas de ce cher Aeder quand il s’apercevra qu’il est toujours en vie. Il faut donc s’y faire. Jusqu’à ce qu’il soit bel et bien mort et enterrer, Eirlys sera un problème ; Mais il n’en dit rien, histoire que Cal ne soit pas pris d’idées extrêmes. Ni lui ni Nine d’ailleurs. Seul Séléna sait. Parce qu’elle fait le lien. Elle voit les deux jumeaux sur un même espace-temps. C’est la seule. Ce qui reste du lien fusionnel. Se reconcentrer. Il est Seis. Uniquement Seis. Il aurait peut-être dû trouver une autre identité alternative pour préserver le secret. Un secret parmi d’autre .Au point où il en est avec les secrets de toute façon. Comment Cal le prendra, hein ? Comment le prendra-t-il quand il ajoutera qu’il a avoué à demi-mot le « problème » à Abraham? La raison de son engagement, de sa radicalisation plus que complète. Bon, d’accord. Il ne lui a pas expliqué le temple Rouge. Juste la place vide à côté dans le lui dans le lit, symbole de la défaite et l’absence. Il a eu la présence d’esprit dans les vapeurs d’alcool de s’arrêter là .Avec un peu de chance, Abraham n’aura pas compris, pas fait le lien .L’ « avantage » de ce secret c’est que la base de la société pélagienne ne la conçoit, c’est impossible, défendue par les mœurs, la logique de la ville sous-marine. Impossible n’a jamais été humain, l’humanité déteste ce mot. L’Humain est capable de tout, des meilleurs comme du pire. Le genre humain est après tout le seul capable de s’entredéchirer et de se détruire mutuellement. C’est même probablement par lui qu’il s’annihilera, que ce soit à la surface si l’humanité existe toujours ou sous l’eau. D’autres problèmes arriveront. Un dénommé Wanda Le Gall notamment. Ça, Magnus aurait pu la garder sans soucis dans les fins fonds des quartiers sud, ça aurait été très bien pour tout le monde. Pour Magnus et pour la Compagnie. Pour le Conseil et les autres entreprises. Ils auraient été d’accord sur un point une fois au cours de leur existence. Passons. Il verra son rôle de contrepouvoir comme il le peut un autre jour, à un autre moment .De toute façon, il faudra quand même protéger le gamin, avec ou sans Wanda … surtout avec d’ailleurs, de ses bêtises. Histoire, notamment, de ne pas à arracher des kilos et des kilos d’affiches parce qu’il est allé titiller d’un peu trop prêt sans savoir qui c’est le responsable de sécurité par exemple. S’il est patriarche de ce drôle de famille, c’est à lui de s’occuper de ça en toute logique. Même avec sa canne, il protège les siens, à sa manière. Light est parti avec les commissions, Seisyll range à son rythme son deux pièces, il a toujours apporté du soin à la tenue et à l’organisation de son appartement, ça a toujours été vitale à ses yeux. Reprends-toi, Elek. Il se traine, silencieux, jusqu’à la planque, retrouvant le matériel à faux papier. Il s’assoit à la table du salon, jette un long regard à l’Esperance, accrochée à son mur, irradiant de couleur l’appartement bicolore de valeurs. Blanc noir gris. Gris Noir Blanc. Arc en ciel. Besoin. Besoin de sentir sa présence enveloppante, sa chaleur. Seis se lève finalement, clopinant jusqu’au tableau. Il colle doucement son front à la plaque de verre qui protège la toile. Se laisser aller, juste un peu. Il est seul, seuls les chats sont juges de ses actes. Il ferme les yeux, ouvre les vannes de son cœur. Effet immédiat. Ses joues d’humidifient de larmes salées. Toujours le silence, toujours l’in expression de son visage. Juste les larmes. Compte. Compte dix secondes de laisser aller. Un truc du Chat pour apprendre à son ami à se confronter à des sentiments trop fort pour être tue. Dix seconde pour mieux repartir, mieux se relancer. Dix seconde d’humanité. Dix secondes comptées à voix haute. Un jour prochain, elles ne suffiront plus. Seule la mort suffira. La sienne. Aussi, quand Light revient, le patron a repris place sur la table, concentré sur ses comptes parallèles. Seuls ses yeux rougis sont la preuve du laisser-aller précédent, seuls eux. S’ils ne sont pas confondus avec la fatigue. Pas un regard pour le gamin. Il nourrit les chats avant de revenir. « On ne remplace pas Abraham. On retrouve juste un autre coursier. Les gamins des rues, ce n’est pas ce qui manque. Surtout avec un ventre vide. Mange jusqu’à satiété, je terminerais. Sers nous deux grands verres d’eau par contre. Tu restes à ton poste, j’ai besoin de toi au bar derrière le zinc. » Un silence. « Qu’est-ce que tu penses de Clio, Cal ? » Un autre silence « Swann te manque ? Tu aurais préféré que ce soit moi qui explose et lui qui reste, n’est-ce pas ? » |
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| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 01.07.16 23:22 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Les deux verres d’eau atterrissent sur la table, à la demande de Seisyll, et il retourne s’énerver en douceur sur l’ouvre-boîte pour en finir avec ces conserves de thon. Les chats n’en ont donc pas marre de manger du poisson à longueur de temps ? Apparemment pas, vu comment la plupart se pressent déjà autour de lui, essaient de lui voler les boîtes d’un coup de patte ou de mettre leur museau dedans. Bientôt, peut-être qu’ils essaieront de l’escalader. Light jette un coup d’œil vers son patron.
« Pourquoi Clio ? Tu veux l’embaucher ? »
Il ne manquerait plus que ça, tiens. Qu’ils la mettent au courant pour les arrière-salles, leur seconde activité en tant que faussaires, et leur appartenance à la Compagnie. C’est sûr, la connaissant, elle serait ravie d’y mettre les pieds ! Elle qui a tout fait pour fuir la misère du bordel où sa mère dépérissait un peu plus chaque jour, qui a fait en sorte d’utiliser la merveilleuse échelle sociale de Pelagia pour se sortir de ce milieu sordide et avoir un travail décent. Oui. C’est vrai, elle adorerait sans doute de finir avec les pires cas que la cité ait pu produire. Light soupire. Maintenant que les chats sont occupés par leur thon en boîte, il peut peut-être réfléchir à une réponse correcte à donner à Seisyll. Ce serait la moindre des choses, et il a appris à ne pas trop jouer avec la patience de son patron. C’est une mauvaise idée.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? C’est une amie. On se connaît depuis qu’on est gosses. Ça doit bien faire, allez, vingt ans qu’on se connaît, et entre le moment où on s’est rencontrés gamins et le moment où on s’est retrouvés au bar, il s’est passé pas mal de choses. Tu veux que je te dise quoi, sérieusement ? On peut compter sur elle, ça c’est sûr, mais je sais pas non plus si elle sera enchantée de nous rejoindre de l’autre côté du miroir. A mon avis, elle préférerait même rester éloignée de tout ça. »
Clio a choisi une vie relativement tranquille. Seis et lui, tout le contraire. Ils se sont tous les deux enfoncés, chacun de leur côté, dans les pires méandres de la cité sous-marine, et ils ne sont pas prêt d’abandonner ni de nuancer leurs points de vue respectifs. Light en veut toujours à Pelagia pour tout ce qu’elle a fait de travers, ou n’a pas fait. Il compte toujours trouver un moyen de rejoindre la surface et de ne jamais replonger dans l’océan plus loin que ses propres poumons voudront bien lui permettre, s’il remet un jour les pieds à proximité d’un point d’eau plus grand qu’un étang. Et puis qu’est-ce qu’un étang, d’abord ? Le mercenaire n’a pas vraiment le temps de se poser la question. Seisyll enchaîne, presque directement. Pour l’homme de main de la Chouette, tout s’arrête au moment où quatre lettres explosent dans le silence de l’appartement. Swann.
Arrête. Arrête avec ça. Arrête de rester bloqué dessus. Arrête de ressasser tout ça. Arrête. Arrête, ça s’est passé, c’est fini, on peut plus rien changé. Arrête avec ça, maintenant. Ça suffit.
« ARRÊTE ! »
L’un des verres d’eau va rencontrer le mur, explose contre ce dernier et fait peur aux chats par la même occasion. Certains détalent, d’autres se contentent de sursauter. Il lui a semblé entendre un feulement, quelque part. Lointain. Light serre les poings, suffisamment fort pour ressentir la chose jusqu’en haut de ses épaules. Il reste planté là, dans la cuisine. A proximité des boîtes de thon. Un opercule de conserve, ça peut faire très mal, et ce ne serait pas la première fois qu’il rêverait de s’en prendre à l’homme qui est devenu son patron. De toute façon, qui avait été le premier à vouloir faire du mal à l’autre dans l’histoire ?
« Arrête avec ça ! Je sais pas ce que j’aurais préféré. Ce que je sais, c’est qu’on peut rien y changer, on est tous les deux d’accord pour se dire en silence que c’est toi qui aurait dû mourir ce soir-là. Sauf que t’es toujours là, et lui non ! Et toi t’avais commencé par vouloir me noyer, et lui non ! T’avais continué en m’enfermant dans ce placard, et lui non ! T’as jamais voulu savoir quoi que ce soit, mais lui si ! »
Graduellement, sa respiration s’accélère. Swann est encore un sujet sensible. Beaucoup plus qu’il ne le voudrait. Il n’a jamais envie d’en parler. La mort du peintre l’a beaucoup plus affecté que ce qu’il veut laisser croire. Mais Swann avait été le seul à vouloir savoir. Il avait déjà commencé à craqueler doucement la coquille du mercenaire. Si on lui avait demandé de choisir, il aurait choisi Swann. Swann était plus important à ses yeux. Et puis la bombe a explosé. Et puis le temple s’est effondré sous les eaux. Et sa gorge se serre, lui fait mal, et il essaie de faire comme si sa voix ne se craquelait pas.
« Tu veux que je te dise que j’aurais préféré que tu meures pour avoir une excuse et en finir ? C’est ça que tu veux ? Je te laisserai t’expliquer avec lui de l’autre côté, alors ! A moins que tu ne changes d’avis et que tu ne me dises directement pour quoi tu auras besoin de moi, à part rester d’un côté du bar à attendre que les gens passent la porte ! »
Il sort de la cuisine et se dirige vers la porte d’entrée.
« Si tu me cherches, tu sais où me trouver, c’est pas non plus comme si j’étais à l’autre bout de la ville. »
Il claque le battant et fait quelques pas comme s’il voulait rentrer chez lui. Finalement, son dos rencontre le mur du couloir et il reste là, à observer le plâtre de mauvaise qualité du mur d’en face. Il soupire.
« … Journée de merde… »
Il se laisse glisser le long du mur et attend que les secondes passent. Puis les minutes. Les yeux rivés sur la jonction du mur et du plafond, il réfléchit. Pourquoi ne pas avoir lâché Seisyll, à la mort de Swann ? Ca, il aurait pu le faire, il les avait menacés un nombre incalculable de fois de les laisser tomber, surtout si son patron dépassait des bornes imaginaires. Il ne l’avait jamais fait. Pour Swann. Il faisait confiance au peintre, c’était même le seul à qui il faisait vraiment confiance dans cette histoire. Et puis Swann était mort. Et lui, il n’était pas parti. Pire. Il avait même aidé Seisyll à se remettre sur les rails. Le même homme qui avait commencé par vouloir le noyer, qui l’avait ensuite assommé puis enfermé dans un placard. Toute la confiance qu’il avait pour Swann devait bien se trouver une place. C’était Seisyll.
Seisyll qui ne viendrait pas le chercher, ni dans ce couloir, ni chez lui. Ni nulle part ailleurs dans Pelagia.
Light se lève d’un bond, s’érafle les doigts sur le mur et retourne dans l’appartement de son patron en claquant la porte, cherche ce dernier des yeux et quand il le trouve, l’attrape par le col, se hisse autant à sa hauteur que la pointe de ses pieds le lui permet. Il le fixe, sans ciller, les dents serrées.
« T’as pas intérêt à crever, parce que t’es le seul à qui je fais confiance et à qui j’ai envie de faire confiance. C’est pour toi, juste pour toi que je suis prêt à supporter Le Gall et tout le reste et c’est pour la mémoire de Swann que je le fais, alors tu restes en vie ! » |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 14.07.16 3:04 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Embaucher Clio, non. Juste rassurer une petite crise de paranoïa latente, une de ses sources non officielle et qui ne le sait pas elle-même qu’elle est source (vive les piliers de bar travaillant chez Magnus.) parle d’espions disséminé dans les bas fond et les débits de boisson. Pure légende ? Chaque légende a sa part de vérité, ne l’oublions pas. Surtout quand ça concerne Magnus, parole d’un fils d’un chef de la milice. Et puis il n’embauche pas par-dessus la jambe, ce serait trop dangereux. Clio parle trop et il ne sait pas si Nine serait d’accord pour perdre sa place d’unique demoiselle qu’elle défend bec et ongle depuis un sacré bail. Pour l’instant, il s’agit juste d’assurer les arrières. Une amie de Cal donc. Ils se connaissent depuis longtemps, l’enfance peut être. Une fille des bas-fonds alors. Qui n’est pas du genre à s’embarquer dans des situations aventureuses. Ça devrait le rassurer un tant soit peu. On peut donc faire confiance à la barmaid. Peut-être. Puis l’ambiance change. Il a suffi de cinq lettres taboues prononcées par le boiteux. Swann. Son prénom faire encore trembler sa gorge dans ses fondements. Un prénom qu’il a autrefois murmurer et chuchoter pour rassurer son porteur et se rassurer lui-même. Un prénom qu’il lui est arrivé de gronder, jamais crier, juste gronder. Un prénom qu’il lui est arrivé d’appeler dans des nuages de coton brumeux. Mais jamais de manière aussi neutre que celle qu’il vient de dire. Cal est partie au quart de tour, un des verres a signé son arrêt de mort contre le mur. Seisyll reste immobile fixe le gamin aux cheveux blanc sans broncher. Il pense l’explosion salvatrice et il a tenu son pari, un de ses multiples paris avec le tableau ersatz de Swann, tout ce qui reste de lui avec la photo caché dans sa table de nuit. Et cette fois, il sait qu’il a gagné. Il s’en persuade. Quoi qu’en dise Cal, il aurait mille fois préféré gardé Swann et le sacrifier lui. Et Seis pense bien la même chose. Il aurait donné sa vie pour cet homme, pour son soleil. Pour son Arsase, pour la personnification de cette divinité aux oreilles de chat. Il le sait, il donnerait n’importe quoi pour le revoir ne serait-ce qu’une heure, même une minute. C’est pour cela qu’il veut mourir .Après tout, Adjuve accueille tout le monde sans juger, jeune comme vieux, malade comme bien portant. Là où la vieille dame garde jalousement les âmes, il est sûr de l’y retrouver et de pouvoir à nouveau se blottir dans ses bras sans avoir à réfléchir, juste s’y perdre. Cal le décrit comme un être obtus. Il n’a pas tort. Après tout, c’est lui et lui seul qui a vengé Swann de la même manière qu’on l’a tué, il l’a vengé d’une manière aveugle. Il n’a surement pas atteint les véritables coupables mais espère avoir tué des gens chez eux à qui il tenait autant que lui tenait à Swann. Vengeance aveugle du terrorisme. Un coupable mort et des dizaines d’innocent tout aussi morts. Cal fuit, claque la porte. Seisyll se lève, boitille sans sa canne jusqu’au bris de verre, les ramassant vite avant qu’un des chats ne se blesses en les avalant, il ne faudrait pas, il s’en voudrait, comme il s’en voudrait qu’il arrive quelque chose à Nine, à Cal ou à Abraham .Ils sont sous sa responsabilité et il ne leur arrivera rien sous sa garde. Aussi il n’est pas fâché contre Light, il ne se dépare pas de son éternelle nonchalance, de son manque d’expressions, pourquoi le ferait-il. Il ne lui court pas après non plus, il sait qu’il est mauvais de parler, de parlementer avec Cal quand il est en porte à faux. S’il veut revenir, il reviendra. Sinon plus tard. Et il décide de revenir finalement, Seisyll est accroupi, enfin, un simulacre de ce que sa jambe lui permet, il ramasse toujours les morceaux de verres qu’il dépose dans un seau à côté de lui. Cal revient et sa voix tonne. Le message est plus que clair. Pas intérêt à crever. Seis esquisse un rire. Pas intérêt à mourir, ce n’est pas la première fois qu’on lui dit. Par contre la confiance, ça c’est la première fois. Prêt à supporter tout le bazar qu’est devenu la Compagnie juste pour honorer la mémoire de Swann, c’est tout à son honneur. Par contre, il s’est blessé. Probablement contre le mur ou la porte en s’énervant dessus. Pour une fois que ça ne résulte pas d’un combat clandestin, il ne va pas s’en plaindre. Alors Seis se lève, difficilement, amène son seau au contenant de métal dans sa cuisine pour jeter, laisse ses doigts courir dans le pelage de Cobalt puis revient avec la boite à pharmacie. « Tu t’es encore égratigné, Light. Tu as un seul corps, tu le sais ça ? On ne fournit pas encore de pièce de rechange en chair et en os et les bras en ferraille, ce n’est absolument pas l’idéal pour tirer son coup. Montre-moi ta main. » Il commence à soigner, lui propose de manger en même temps. « J’avais promis à Swann … que si un jour la vie de terroriste ne te plaisait plus … ou la vie de clandestin tout simplement, que tu puisses un jour reprendre une vie normale avec un métier normal. Chacun ses promesses gamins. Avec ce boulot au bar, tu pourras te trouver un travail décent quand tu le souhaites. Et avec ton salaire tu pourras peut être t’acheter un fonds de commerce. Même quand tout cela sera fini. Moi je ne serais plus là. L’Opale du Chat vous reviendra, à plusieurs, selon ma volonté. Je suis navré qu’on manque un peu d’action en ce moment mais je ne peux pas décemment bouger tant que Wanda n’étale pas plus son jeu, j’en ai besoin pour prévoir. » Un silence « Tu veux dormir sur le canapé ce soir ? Après tout, c’est plus sec et mieux chauffé que chez toi. » |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 15.07.16 19:28 par Cal Gray | Citer Editer Supprimer |
| Light pense d’abord à retirer sa main, en haussant les épaules comme il a l’habitude de le faire. C’est rien qu’une égratignure. C’est pas comme si ça n’allait jamais cicatriser. Pas comme s’il allait avoir besoin d’un chirurgien pour se pencher sur la question. Pas comme si ça allait nécessiter des sutures, pas comme si ça saignait à mort. C’est rien. Rien qu’un souvenir du mur du couloir contre lequel il a eu la mauvaise idée de laisser sa main alors qu’il se levait. C’est trois fois rien. Mais il se tait et laisse Seis parler, sortir de quoi soigner une des blessures les plus insignifiantes qu’il ait ramassé de sa vie. Il a connu pire. Les combats clandestins lui laissaient parfois la lèvre fendue, la pommette entaillée, des bleus de la taille de son poing, des côtes fêlées, voire cassées, des entorses et des tendons un peu trop malmenés pour pouvoir faire quoi que ce soit d’autre que le trahir et le laisser tomber. Qu’il ait qu’un seul corps, ça lui est bien égal. Celui-là a déjà subi suffisamment de choses pour s’y être habitué. Il n’est pas encore mort. Tout ce qu’il a pris dans la figure a bien fini par cicatriser.
Finalement, si, il hausse les épaules, tout en laissant son patron s’occuper de cette minuscule égratignure. Il ne mange pas, il ne touchera à rien de ce qui est dans ce sac tant que Seis ne le fera pas. Il a promis à Nine de garder un œil sur leur employeur. S’il avait eu le temps, il aurait probablement promis la même chose à Swann. Le pincement revient. Plus fort. Plus agaçant. Plus persistant. Il lui avait fallu du temps pour accepter Seis, et l’idée que celui-ci avait abandonné son projet de le tuer, en tout cas pour le moment. Antonine l’a gentiment chargé de cette tâche parce qu’elle sait qu’en bon larbin, il sera toujours à portée de voix de son employeur.
« Ouais. Pour ça, faudrait encore que Magnus ne se mette pas à fouiller partout, parce que je doute que leur dire que t’as quitté ton ancienne vie les empêche de te jeter dans le quartier sud, ou pire s’ils en sont capables. A partir du moment où on a traîné dans ces eaux-là, pour eux, on est mouillés. Ça m’étonnerait même pas qu’ils aiment bien exagérer et que si certaines personnes n’ont pas encore disparu c’est qu’elles jouent les mouchards juste pour éviter de finir pire que morts. »
Une vie normale, pour lui, c’est encore inimaginable. Pourquoi voudrait-il s’assimiler à une ville qui lui a toujours envoyé le message qu’elle ne veut pas de lui ? Pourquoi essayer de s’intégrer à un endroit qu’il compte bien quitter, d’une manière ou d’une autre, mais si possible, sans se tirer lui-même une balle dans la cervelle pour échapper à Magnus et à l’enfer de la prison. Seis est désolé. Que ça manque d’action. Light ricane, hausse les épaules une nouvelle fois. Ce n’est pas tant l’action qui lui manque que d’avoir des objectifs clairs. L’ennui joue. Il joue beaucoup, mais il déteste tout autant cette sensation de devoir nager entre deux eaux après avoir passé l’essentiel de sa vie à devoir garder la tête hors de l’eau. S’il n’y avait pas Seis, s’il n’y avait pas Le Gall, il serait vite retourné dans l’arrière-salle de la boucherie, du mauvais côté des palissades en bois vermoulu qui délimitent les rings. Dur, de faire le barman quand on a des côtes fêlées et un hématome près de l’oreille.
« Et je sais pas si j’ai envie d’une vie normale. En tout cas, pas dans cette ville. Je tiens pas à y rester jusqu’à ma mort, si j’ai une occasion, vous me reverrez pas, même si je dois nager moi-même jusqu’à la surface, je m’en fous. Plutôt crever là-haut que dans cette espèce de cage en verre. Je dois pas être fait pour une vie normale, ou en tout cas, une vie normale selon Pelagia. »
Une vie bien rangée, non, ça ne lui fait pas envie. Dès que Seis a fini avec l’égratignure, il ramène sa main vers lui, détourne la tête. Dormir ici, pourquoi pas. Lui et le canapé se connaissent bien. Les chats n’ont jamais eu l’air dérangés d’avoir un intrus tel que lui sur leur territoire. Et si ça lui permet de tenir la promesse faite à Nine et de veiller à ce que Seis ait au moins un repas correct dans la journée, il veut bien accepter. Pas comme s’il avait souvent envie de rentrer chez lui. Pas comme s’il avait des tendances claustrophobes.
« Ouais. Mais on va faire un marché, dans ce cas-là. Parce que t’as toujours surveillé que je mange correctement alors que de nous deux, c’est toi qui en as le plus besoin pour le moment. Donc. Tu peux continuer à parler de Swann. Je claquerai pas la porte. Tu peux me dire tout ce que tu veux, même que tu rêves toujours de me noyer et de me faire payer pour la vitre cassée, mais en échange, tu manges ta part. Parce que je la finirai pas. Et les chats non plus. »
Même si décider pour eux, c’est tout de suite plus compliqué. |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: So he replies : and how do you manage ? / Seisyll - 04.125 01.08.16 10:57 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Seisyll ne dit rien. En même temps, la dernière fois qu’il a ouvert la bouche un peu trop longtemps , Cal est allé se défouler sur le mur du pauvre immeuble du niveau 3 qui a déjà un peu de mal à tenir debout et ça , malgré la volonté des pauvres gars d’Aronde qui passent de temps en temps pour vérifier que la construction de leur entreprise ne nécessite pas de rénovations trop importantes et trop couteuse, après tout, on est qu’au niveau trois, il ne faudrait pas que cela reviennent trop cher à l’entreprise . L’argent, les pels, un sujet à la fois très présent et un peu tabou à Pelagia, on montre son abondance, on cache son manque. Paradoxe de la société. Une promesse est une promesse, surtout quand elle a été faite à Swann. Quel que soit sa teneur. Quel que soit leur monde. Qu’aurais tu penser, Swann, si tu avais vu la Compagnie dans cet état actuel, avec Wanda à sa tête ? Il aurait été tellement plus simple de penser avec toi ou par toi, que sans toi. Le passé. Idyllique. C’était mieux avant, maître mot à Pelagia. C’est vrai pour une fois, c’était mieux avant. Et d’avant, il ne reste que les promesses faites aux morts. Quel que soit la possibilité qu’elle soit réalisée ou ses conséquences, il faut les tenir. Coute que coute. Magnus. Toujours cette fichue entre prise. Pourtant ça ne l’affole pas plus que ça. Magnus, c’est une partie de sa chair qu’il renie. Magnus, il la trompe avec ses faux papiers depuis au moins sept ans. S’il peut les tromper contre rétribution pour d’autres, il peut très bien les tromper pour que Cal quitte tout ça. Mais cela signifierait pour Cal couper les liens avec tout le monde et il a beau faire le détaché, Seis sait parfaitement que ça lui sera trop compliqué. Cal ne rêve pas d’une vie calme et routinière, la vie décrit dans les films et les livres, les fins heureuses dont on aime abreuver le public pour lui faire croire à la moralité de la nature humaine. Le rêve de Cal semble plus pragmatique. La surface. Seis s’en fiche un peu de là-haut. Il ne peut pas nier qu’il en a rêvé étant jeune, aller voir ce qui se trame là-haut. Mais maintenant … Swann n’est nulle part. Ni à la surface, ni dans les « airs » même si ce concept lui parait particulièrement abstrait ni sous les eaux. Alors ça ne servirait à rien de se rendre là. La partie rafistolage de corps est terminée, Seis s’apprête à se relever pour ranger, toujours. Tout est toujours bien rangé ici. Par habitude, par toc. Mais aussi parce qu’il a sept chats et que ces petites bestioles font tout tomber ou bouffent tout. Il veut bien rester, le boiteux note donc d’aller chercher des draps propres dans un des meubles du salon pour changer le canapé en lit. Il fronce les sourcils au « marché » que le gamin lui impose s’il accepte. « Je n’ai pas envie de te tuer…. Et quelle vitre ?»[/center] Il parle de repas, Seis fixe l’assiette avec un rictus de dégout. Il n’a pas faim. Il n’a jamais faim. « Je n’ai … vraiment pas faim, tu sais. Et c’est ton assiette. Pas la mienne. Je mangerais demain, au petit déjeuner .J’ai encore les relents de l’alcool qui risqueraient de faire une mauvaise alchimie avec l’apport de nourriture. Je suis fatigué de toute façon. Je vais dormir. » Il l’écarte pour faire le lit et va s’enfermer dans la chambre. Il est fatigué. Il en a marre de vivre en fait. Mais il y a les gamins. Alors il reste. Un soupir encore. Fin de la journée. |
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