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Clio Chatterton
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MessageSujet: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty20.10.15 12:03 par Clio ChattertonCiter Editer Supprimer 


Clio vérifie minutieusement que son rouge à lèvres bordeaux tient la route avant de refermer son miroir de poche d’un coup sec. Aucune trace rougeâtre sur les dents, pas de débordement. Son maquillage est impeccable, elle range le miroir dans son sac à mains. Elle fait un peu tâche sur le décor dans sa robe près du corps bleu marine à la coupe on ne peut plus basique. Elle regarde les autres femmes qui abordent les robes des plus grands couturiers, qui se pavanent dans les rues entre copines ou un mari accroché à leur bras. Chacune s’intéresse aux regards des autres, aux règles de la bienséance, un chapeau planté sur le crâne. Clio, elle, marche seule et la tête découverte. Les chapeaux ont tendance à aplatir ses boucles rousses.

Les rues paraissent plus grandes ici. Plus lumineuses. C’est autre chose que le niveau Deux. Vachement plus différent que le niveau Trois. C’est tranquille, on ne crie pas après les gens. Chacun se salue poliment et hypocritement d’un signe de la tête avant de retourner à leurs occupations. Elle suppose qu’ils médissent la tenue de l’autre. Elle repousse une boucle rousse derrière son oreille, une grimace bougonne sur le visage. Aujourd’hui, Clio n’a pas envie d’être regardée.

Quelques mètres plus loin, elle tourne dans une rue plus calme, plus étroite aussi. C’est là que se tient le nouveau bar. L’Opale du Chat. Un nom bien étrange quand partout autour on ne parle que du Blue Velvet, du Saltimbanque et du Diamonds. Qu’importe. Ce n’est pas une bonne situation qu’elle cherche mais un job. Un bon job. Elle imagine que l’Opale du Chat étant suffisamment bien située, elle gagnera un peu plus qu’à l’Eléphant Rose. Personne ne lui manquera là-bas. Ni le vieux qui passe son temps à l’appeler à sa table pour reluquer ses fesses quand elle s’en va ni même le gérant, stupide tortionnaire qui pense avoir le droit de vie ou de mort sur ses employés. Elle ne regrettera même pas son collègue, un petit con aux phrases louches, incapable de servir la moindre bière – parce que c’est bien de bières qu’il s’agissait. Aucun raffinement. Après, elle dit ça mais encore faudrait-il qu’elle soit engagée.

Clio pousse la porte du bar et se glisse à l’intérieur. Le bar est désert, il fallait s’en douter. Les alcooliques sont en train de cuver. Le décor est bien plus plaisant et bien mieux entretenu qu’à l’Eléphant Rose où la mousse commence à sortir des sièges. Elle s’approche du comptoir où elle se hisse sur l’un des hauts tabourets. Pas franchement évident quand on mesure un mètre soixante et qu’on porte des talons. Néanmoins, elle y parvient sans problème et dépose son sac sur le bar en attendant que quelqu’un arrive. Ses ongles vernis de rouge claquent sur le meuble et ses yeux vagabondent. C’est pas vilain ici. Après un moment, un homme sort de l’arrière-boutique – une réserve, sans doute. Clio se redresse et cesse de taper avec ses ongles.

« Salut. J’ai entendu dire que vous cherchiez quelqu’un pour le bar. Du coup, me voilà. »

Elle se penche un peu plus au-dessus du bar, tendant sa main vers l’homme venant d’émerger. Elle fait éclore un sourire sur ses lèvres – rester glaciale ne lui apporterait rien de toute manière.

« Clio Chatterton, ravie. »




Dernière édition par Clio Chatterton le 21.10.15 13:04, édité 1 fois

Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty21.10.15 11:08 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Un jour comme un autre depuis l’Exil. Une routine immuable. D’abord, l’absence et ses immuables cauchemars qu’elle entraine. Tu imagines, encore, tu revois ce corps désarticulé de l’être aimé que tu n’as pourtant jamais vu dans cet état. Pas la peine pour que cela ne vienne troubler ta nuit et cette place désespérément vide à tes côtés n’est qu’un couteau qui se remue dans la plaie béante encore plus. Alors tu t’assois dans ton lit, tu replies ta jambe valide contre ton torse, laisse ballante la jambe malade et tu attends. Tu attends qu’une des poussières de ce qui reste d’Aldebaran te sorte de ta torpeur. Tes « nounous », celles qui veillent avec beaucoup de patience et de calme, par obligation ou par fidélité, tu ne sais pas, à ne pas retrouver un cadavre inanimé au milieu de ta colonie de félin. Un d’ailleurs s’approche, pas toujours le même, mais quand même un, pour te miauler ta sollicitude ou alors que c’est déjà l’heure des croquettes. Les chats, ça vit la nuit, ça se faufile élégant dans le sombre obscur. Maintenant, il y a un projet. La Compagnie doit revivre, on ne fait pas la révolution à quatre et tu n’as plus rien de l’étoffe d’un chef. En prévision, il faut des lieux de recrutements, de rassemblements, discrets et inoffensifs, antérieur à la renaissance du mouvement. Il faut tromper l’ennemi pour mieux l’infiltrer et l’achever.

Ainsi est né l’idée, le projet de « L’opale du Chat ». On a économisé, de petits boulots en petits boulots, on a tapé dans l’ancienne cagnotte qu’avait constituée le mouvement et qui avait permis à Seis et aux autres de fuir et de se cacher ainsi que dans celle de la vente des faux papiers. On a acheté et remis en état de marche un établissement à la jonction entre les beaux quartiers et les bas-fonds. Dans ta mémoire d’enfant doré, tu sais que la jeunesse sans accroc aime s’encanailler dans ce genre d’endroit, sécurisant et proche des lieux de plaisirs non recommandables. Il a fallu s’occuper du ménage qui a été fait impeccablement, de remeubler avec gout l’endroit, lui donner une ambiance, remplir ses caves. Et puis il s’est posé la question du service. Refus net de Seis. Faire la comptabilité et l’inventaire, pas de problème. En même temps, c’est son bar. Enfin, le bar de sa fausse identité, Seis Turner. Mais le service, hors de question. Refus catégorique. La discussion, sept jours plus tôt, c’est donc clos ainsi. Et puis plus rien.

Derrière le zinc du bar terminé, vêtu d’un costume et d’une chemise noir, son deuil, Seis fixe sa page de mot croisé, tapotant en rythme sur le métal, en pleine réflexion sur l’orthographe d’un mot. S’il prend un « s » il rentre. S’il n’en prend pas, c’est que ce n’est pas ça et qu’il faut quelque chose correspondant à la bonne définition et, dans ce cas-là, il sèche complétement, ce qui est rare, avouons-le. Cette orthographe a entrainé un long moment d’immobilité avant qu’il se souvienne avoir vu un dictionnaire trainé dans l’arrière-boutique. Il se lève donc, attrape sa canne et clopine jusqu’à l’endroit pour aller chercher le dit-objet de convoitise. Mais qu’elle n’est pas sa surprise de voir, à son retour, une fille qui se tient dans la salle. Petite. Très petite. Il s’apprête à la renvoyer direct, annonçant que le bar n’a pas encore ouvert lorsqu’elle prend la parole. Comment ça, « on embauche » ? Seis fronce les sourcils, regarde la main, la fille, encore la main, pose son journal sur le comptoir, retourne à la Une pour y trouver une petite note manuscrite

[i] Comme tu ne veux pas servir, il faut qu’on recrute. On a mis des annonces dans le quartier Est, ne traumatise pas les futurs employés, accueille les et prends les à l’essai.
PS : Rappelle-toi, on n’est pas encore louche. [i]

Seis peste silencieusement avant de dévisager la fille encore une fois et l’invite à prendre place derrière l’une des tables. Le bureau n’est pas encore prêt. Ou disons qu’il n’est pas visible à des yeux inconnus, le matériel de contrefaçon est encore bien en évidence. Il se dirige sur trois pattes et se met de l’autre côté de la table, sortant un papier pour prendre des notes. Il y inscrit déjà le prénom et le nom. Clio Chatterton.

[color =seagreen] « Je te tutoie, tu me vouvoie. On ouvre de 17h à 3h du matin, il y a deux services pour les employés. Vous devez quoi qu’il en soit venir au moins une heure avant l’ouverture et partir une heure après, afin de nettoyer et mettre en place. Le bureau est à l’étage, on ne rentre pas avant de s’être annoncé et d’avoir obtenu une réponse, je n’aime pas être dérangé. Les pourboires sont en pot commun à la fin de chaque service dans l’arrière-boutique et redistribué entre les employés présents lors dudit service, je m’exclus automatiquement du lot. Quoi qu’il en soit, tu seras suffisamment payé pour ne pas en avoir besoin, je ne suis pas pourvoyeur de misère. A la moindre incartade ou autres vol et trucs louches, nous ne sommes pas un bar à hôtesse, c’est la porte. Si tu as un problème avec un client, tu viens me voir d’abord, nous nous chargerons du reste. Dernière chose, pas d’Essence pendant le boulot. Venir sous son emprise peut être une raison de licenciement, j’ai besoin de personne fiable. » [/color]

Une pause, une longue pause durant laquelle il ne la quitte pas des yeux.

[color =seagreen] « Si ça te convient, tu commences ce soir, tu es à l’essai pour 15 jours. Je veux savoir où te contacter en cas de problème , où tu as déjà travaillé et si tu as un impondérable , enfant, mari, premier boulot, anciens clients susceptibles de faire des siennes. Si tu as quelque chose à redire aussi. » [/color]

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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty21.10.15 13:11 par Clio ChattertonCiter Editer Supprimer 


Il ne prend pas sa main. Il l’a regardée, pourtant. Deux fois. Clio reprit ses doigts qu’il n’a pas daigné serrer et ramène le bras vers elle. Oui, d’accord. Moi aussi je suis enchantée. Il a l’air surpris de la voir là, comme s’il s’attendait à autre chose. Les sourcils froncés lui donnent un air sévère, pas franchement accueillant. Elle imagine que c’est l’effet recherché, l’effet « ici, on n’engage pas des mijoles, rentre chez toi gamine » mais Clio ne se laisse pas démonter. Elle lui suit docilement et prend place en face de lui. Etrangement, elle n’est pas nerveuse. Sans doute finira-t-elle ses jours à l’Eléphant Rose s’il ne la prend pas en essai. Elle regarde le stylo griffonner son nom sur le papier. Au moins, il l’a écrit sans faute.

Ensuite viennent les informations. Une inondation d’informations. Elle vouvoie, il tutoie. Elle peut s’y faire. Elle a souvent l’habitude de vouvoyer des employeurs. Dix-sept heures jusque trois heures du matin mais elle doit ajouter à ça une heure avant et une heure après. Normal. Elle compte rapidement que ça lui permettra de dormir de quatre heures quarante-cinq du matin jusque quatorze heures. Au moins neuf heures de sommeil, le grand luxe. Peut-être moins, si elle a des courses à faire ou du ménage à réaliser. Il n’empêche que c’est plus d’heures de sommeil que ne lui accordait l’Eléphant Rose. Les pourboires sont communs, d’accord. Et apparemment, elle n’en aura pas besoin. Elle se dit que ce sera déjà ça de gagné, un plus pour payer le loyer, la nourriture, les choses de première nécessité et la nourriture de Captain. Sans doute un plus à filer à sa mère, aussi. Problèmes avec un client, ça passe par le boss d’abord. Après seulement, elle pourra cracher dans le verre. Pas d’Essence. C’est dans le contrat. Personne fiable, elle peut l’être.

Elle soutient son regard le temps que dure la pause. Elle a compris le message. Pas de familiarité, pas de conneries, peu de contact, une bonne dose de respect et de « occupe-toi de tes oignons, la môme ». Et ça, elle peut le faire. C’est à son tour de prendre la parole pour donner ses informations à elle. Elle repousse une boucle rousse derrière son oreille.

« Je n’ai pas de mari, pas de conjoint, pas de copain ni même de copine. Je n’ai pas d’enfants et ça ne me branche pas trop d’en avoir. J’ai un hamster mais ce n’est pas lui qui m’empêchera de venir bosser ni qui viendra taper de la patte parce que je rentre trop tard. Je suis contre les Essences ce qui fait que je n’en consomme pas. Jamais. Pour les jobs, vous voulez la liste complète ou un résumé rapide, ça vous va ? »

Elle ouvre son sac à la recherche d’un stylo et d’un calepin duquel elle arrache une page afin de noter l’adresse de son logement, petit appartement du niveau deux, ainsi que son numéro de téléphone. Elle fait glisser le papier sur la table en direction de l’homme.

« A ma connaissance, je n’ai jamais eu de clients mécontents – sauf les saoulards, peut-être mais ils étaient tellement imbibés d’alcool et d’Essences qu’ils me confondraient avec le premier cobaye venu. Ils ne sont pas nombreux et ils oublient vite une fois qu’ils ont dessaoulé. Et ce n’est sûrement pas ici qu’ils auraient l’idée de me chercher. Je n’ai rien à redire. Je peux commencer ce soir, ça ne me pose absolument aucun problème. J’aimerais juste connaître votre nom. »

Histoire ne pas l’appeler en commençant par « Hé, vous, monsieur l’patron ! ».




Dernière édition par Clio Chatterton le 22.10.15 18:45, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty21.10.15 19:05 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Soyons francs. Le recrutement, ça n’avait jamais été son job. Que ce soit pour des mouvements terroristes ou pour un simple travail. D’ailleurs, ce n’était pas maintenant, avec sa jambe en moins que ça allait s’améliorer de toute façon. Et puis ce n’était absolument pas son truc, cela demandait trop de mots et de mise en lumière. Et c’est ainsi qu’il s’avérait mauvais chargé de ressources humaines pour son propre bar , en balançant à tire-larigot, informations sur information , toutes plus non digérables les unes que les autres. Longue tirade sans respiration, c’était même étonnant qu’elle ait tout enregistré. Et surtout tout compris. Sans compter les subtilités. Surtout qu’une certaine personne lui tiendrait rigueur d’un oubli, c’était à caser dans la catégorie des « incartades ». Il ajoute avec soin, d’une belle écriture dénotant son ancien rang social. Qui d’autre qu’un étudiant ayant l’habitude d’écrire et dont la famille est en mesure de payer les forts chers études pourrait avoir cette écriture finement tracée, pleine de calligraphie ? Un jour, cette écriture, si remarquable pour un œil extérieur, le perdra. Seis fouille machinalement la poche de son veston pour sortir son vieux briquet et son paquet de cigarette. Il en sort une, la met en bouche et l’allume. Un jour, tout le bar prendra l’odeur du tabac, de nicotine qu’inhale Seisyll à longueur de journée. Certains chercheurs pensent qu’il est dangereux de fumer. Qu’importe, ce n’est qu’une manière de partir à petit feu, avec ce bonus de calme et de sérénité qu’elles procurent.

Pas de mari, pas de conjoint, pas d’obligation. Seisyll hausse un sourcil, un peu surpris. C’est rare pourtant, une femme de son âge sans ce genre d’obligation. C’est un genre de perle rare qu’il pensait que les patrons de bars s’arracheraient. Le genre que tu peux appeler à toute heure et qui est au final presque toujours libre et qui peut rappliquer dans l’heure qui suit. Cacherait-elle quelque chose pour qu’on ne souhaite pas la garder dans son travail précédent. Ou alors, c’est une question de paie. Seisyll l’a déjà dit, répété, il ne pourvoira pas la misère de Pelagia. Il considère que tout travail mérite salaire, surtout s’il est bien fait. Et puis son camarade a raison, plus il a d’employé moins il aura à servir derrière ce fichu zinc. Il recopie soigneusement l’adresse et le numéro qu’elle donne avant d’écrire une somme au bas de la page.

« C’est ton salaire pour la mise à l’essai »


Une somme à deux chiffres. Remarquant un oubli, il se permet d’ajouter

« A l’heure. Un service dure 6 heures, 5 heure de service et une d’installation, tu fais un service complet, la somme est multipliée par 5. Tu fais deux services, c’est par 12. Et tu seras augmentée si tu es prise.»


La somme venait subitement de passer à trois chiffres en théorie. L’avantage d’être situé dans le centre et de posséder les murs de l’établissement, c’est qu’on pouvait se permettre des prix et des salaires plutôt élevé. Sans compter qu’il fallait aussi intégrer les entrées d’argent parallèles et que des salaires conséquents seraient une manière simple et facilement dissimulable de blanchir l’argent. Encore un oubli. Son prénom.

« Seis. Patron suffira amplement si je puis me permettre, je n’apprécie pas mon prénom. Il serpente trop à mon gout. »


Pas de nom de famille. Le problème d’un faux nom de famille, c’est qu’on y répond rarement de manière spontanée. Prenant appui sur sa canne, il se redresse, faisant signe à la jeune femme de le suivre. De sa démarche claudicante, il lui montre les réserves, le bar pas complétement plein , les verres en rang d’oignons sur une table du fond , le fonctionnement de la caisse , ainsi que le bureau et son couloir empli de porte.

« On se servait de l’endroit pour des rencontres … plus que réprimandables par les mœurs. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de toute ses pièces. »


Enfin si, mais Clio ne le saurait probablement jamais.

« Ton hamster t’attends ou tu es libre ? Parce qu’il y a des caisses à remonter de la réserve, le bar a terminé de remplir et les verres à ranger pour ce soir. Je fini mes mots croisés et je viendrais t’aider. »


Une pause.

« Au fait. Tu mets un « S » à ce mot toi ? Ou juste un « C » »


Désignant le mot écrit sur l’entête de la page mot-croisé du journal . Là pour sûr, il venait de complétement désacralisé son personnage d’ours.

Clio Chatterton
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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty22.10.15 18:56 par Clio ChattertonCiter Editer Supprimer 


Il note quelque chose sur sa feuille. Des chiffres. Puis, il lui montre et elle se penche. Une somme à deux chiffres. Elle compte automatiquement combien ça peut lui revenir au bout de deux semaines et ce qu’elle est en mesure de faire avec cette somme. Nourriture, sans aucun doute. L’homme s’empresse d’ajouter que ce montant à deux chiffres, c’est ce qu’elle gagnera par heure durant sa période d’essai et – bordel – c’est vachement bien payé. Il faut qu’elle multiple la somme par cinq pour un service. Par douze pour deux services et, par Trab’Es, elle trouvait ce prix vraiment attirant. Elle gagnait à peine la moitié de cette somme par semaine dans son ancien boulot – enfin, futur ancien boulot. Elle quitterait l’Eléphant Rose dès aujourd’hui et tant pis si ça mettait cet enculé de Geoff dans l’embarras. Qu’il aille se trouver un barman ailleurs. Si elle est prise après sa période d’essai, elle connaîtra une augmentation – parce qu’apparemment, il y a encore moyen d’augmenter ce prix.

En vérité, il s’appelle Seis mais pour elle, il sera « Patron ». Elle s’y fera. C’est un terme qui sonne plutôt bien, « Patron ». Un terme difficile à oublier. Elle se redresse et lui suit, sans lui proposer de l’aider. Il se débrouille très bien sans elle et généralement, les personnes connaissant des difficultés à se déplacer n’aiment pas être prises en pitié. Elle comprend pour la pitié, elle n’aime pas ça non plus. Quoiqu’il en soit, Seis ne lui inspire aucune pitié, il a l’air de savoir ce qu’il fait et ne gémit pas au moindre geste qu’il fait, à la différence de cette femme chez qui Clio faisait le ménage quand elle n’avait que vingt-deux ans et qui se faisait passer pour une infirme. Sale profiteuse. Elle observe chaque chose qu’il lui présente en se taisant pour mieux retenir les informations. Un long couloir rempli de portes. C’est étrange, elle s’y fera.

« Vous trouverez bien, j’en suis sûre. Mon hamster dort pour le moment. C’est un animal nocturne, comme moi. En général, je le mets dans sa boule de promenade avant de partir bosser pour le remettre en cage quand je rentre. Dans le pire des cas, il me mordra un doigt pour faire passer sa colère sur moi. Je n’ai rien de mieux à faire pour le moment, je suis parfaitement disposée à vous aider. »

Clio laisse tomber sa veste de ses épaules, se débarrasse de son bracelet qu’elle enfouit dans son sac et dépose le tout sur le dossier d’une chaise proche. Elle n’a pas de manches à remonter.

« Prenez votre temps, je peux me débrouiller. »

Elle se penche sur le mot qu’il lui désigne et elle réfléchit deux secondes. Les mots croisés n’ont jamais été son passe-temps favori. Elle passe plus de temps à s’arracher les cheveux sur les définitions données qui sont censées aider à trouver le mot. Elle se redresse en repoussant des boucles rousses vers l’arrière de sa tête.

« Je n’ai pas fait de grandes et longues études. Mais je suis presque sûre qu’il prend un S. »

Elle lisse des plis sur sa robe avant de froncer les sourcils.

« Dernière question. Vous avez une exigence particulière concernant la tenue vestimentaire des employés ? Parfois, les patrons aiment bien que les employés se distinguent en portant des couleurs symboliques – si je peux appeler ça comme ça – comme du noir et du blanc, des chemises, des choses du genre. Il va de soi que je ne porterai pas ce genre de robes pour travailler mais j’aimerais savoir s’il est nécessaire de me refaire une garde-robe ou non. »





Dernière édition par Clio Chatterton le 25.10.15 16:38, édité 1 fois

Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty24.10.15 19:13 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

L’argent et les femmes dominent le monde lui avait dit un type de son ancienne vie accoudé au zinc d’un bar. A l’époque, Seisyll s’était contenté d’hocher la tête pensif mais n’en pensant pas moins. A ce moment-là, les femmes étaient bien le cadet de ses soucis (ou peut-être s’inquiétait-il un peu pour sa mère et sa sœur mais c’était bien les seules).Quant à l’argent, malgré son niveau social, cela ne l’avait jamais que vaguement intéressé, du moment qu’il avait suffisamment pour vivre. Avantage de vivre au crochet de ses parents, avantage disparu en conséquence de sa « mort » présupposée. C’est bien pour ça aussi qu’il ouvre ce bar, lui qui se voit tellement mal derrière un zinc. Devant, pas de soucis. Derrière … Brrr. Mais à voir les yeux de Clio s’illuminer devant le montant de sa paie, Seisyll se dit qu’il existait, en effet, une causalité mystérieuse entre les femmes et l’argent. D’ailleurs, ce n’était pas forcément les femmes. Bien souvent, le sexe de la personne n’était pas un problème. L’argent, c’est le nerf de la guerre, mes amis, prenez y garde. La tenue. Le regard que lance l’homme à la rouquine est assez évocateur sur l’intérêt qu’il porte à la question. Elle peut bien s’habiller comme elle le souhaite tant qu’elle reste dans les limites de la décence. Mais bon, un regard, ce n’est pas une réponse et il doute que Clio maîtrise le langage du regard aussi bien que lui. Ils ne se sont pas encore assez côtoyé, il ne la connait que depuis à peine une heure alors le langage et la communication par le regard attendra. Aujourd’hui, il faut des mots. Elek n’a jamais aimé les mots autrement que pour noircir correctement ses grilles de mots croisés. Il était surement plus bavard avant. Il parait. Lui n’en est pas sûr. Les mots, c’est la lumière, beaucoup de lumière, trop de lumière et lui déteste la lumière, la mise en avant. C’est pour cela qu’il ne sera jamais chef. Bras droit si on a de bon argument mais pas chef. De toute façon, son habilité à la ruse n’est efficace que sur le court terme. Lui répondre. Qu’est ce qu’elle veut savoir déjà ?

« Ça m’est bien égal du moment que ta tenue est correcte, pas trop criarde et qu’elle ne t’empêche pas de bouger. Tu auras un tablier de toute façon, si tu fais le service et puis rousse comme tu es, je doute que les clients ne se souvienne pas de toi en tant qu’employé. Si vraiment il y a confusion, nous aviserons d’un commun accord »


Elle dit ne pas avoir fait beaucoup d’étude, probablement celles obligatoires imposées par Pelagia à ses citoyens pour mieux les formater. Les mots de Seisyll, eux, trahisse encore et encore son origine sociale, le colle comme un morceau de sparadrap dont on n’arrive pas à se débarrasser. Alors, il s’empresse, claudiquant, de compléter les cases vides de ses mots croisés, courbés, attablé au zinc, sa jambe malade légèrement en suspension, l’autre lui fournissant un appui bien ancré au sol. Il se souvient avoir lu étant petit dans une encyclopédie d’Histoire Naturelle qu’ailleurs existaient des oiseaux dont le plumage se teignait en rose vif à cause des crevettes qu’ils avalaient (d’où leur nom, flamant rose) et qui dormait perché en échassier sur une patte. Et bien là, même en n’ayant jamais croisé de flamant rose de toute sa vie, il peut affirmer qu’il doit ressembler à la bestiole sans hésitation.

La grille est noircie, la solution dans le journal de demain. Alors Seis s’approche claudiquant de sa collection de verres. Il prend un torchon, s’installe sur un siège et commence à frotter avec beaucoup d’attention. Il prendra cinq minutes par verre s’il le faut mais ils seront impeccables.

« Je n’aime pas parler. J’aime bien écouter. Raconte-toi, je te prie. Cela trompera la monotonie de la tâche.»


Clio Chatterton
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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty25.10.15 17:05 par Clio ChattertonCiter Editer Supprimer 


Ce regard était sans doute un « Ta gueule » dissimulé même si Clio l’interprétait plus comme un « J’en ai rien à faire de ta tenue ». Sans doute était-il comme Geoff, la politesse en plus, les remarques sexistes en moins. Sans doute n’en avait-il rien à faire de sa tenue. A vue d’œil, il n’avait pas l’air d’être le genre de mecs à vouer une importance capitale aux vêtements. Elle, si elle pouvait garder le contenu de sa garde-robe sans avoir à refaire des achats, ça l’arrangeait. Elle dépenserait son argent dans des choses plus utiles comme une nouvelle batterie de casseroles – enfin, dans l’éventualité où elle se remettrait à cuisiner, c’entend. Tenue correcte, c’était ce qu’elle avait en tête. Pas trop criarde, ça rentrait dans ses moyens. Permettant de se déplacer facilement, elle n’avait jamais eu de problèmes avec ses jupes et ses robes. Elle hoche la tête.

Clio frotte ses mains l’une contre l’autre avant de s’emparer d’un torchon pour frotter les verres, déposant les verres propres sur l’étagère. Elle s’appuie contre le bar en regardant en l’air, laissant ses mains déjà familiarisées avec le métier effectuer leur tâche. Il lui demande de parler d’elle, assis sur un tabouret pour frotter les verres.

« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Je n’ai pas une vie très passionnante, pleine de rebondissements. Je suis plutôt passe-partout, comme fille – même si ma couleur de cheveux m’empêche parfois d’être aussi discrète que je ne le voudrais. »

C’est vrai, qu’a-t-elle à dire ? « Enchantée, je m’appelle Clio Chatterton » a déjà été dit. Elle pourrait raconter sa vie en long, en large et en carré, ça se résumerait facilement par « Je mange, je dors, je travaille ». Pas de conjoint, pas de mari. Certainement pas d’enfants. Un hamster au pelage gris et au ventre rond, hyperactif, grand amateur de graines, d’eau fraîche et de roulade dans l’appartement minuscule qu’elle occupe au Niveau Deux. Elle sait compter comme tout le monde, maitrise l’art de la multiplication et celui bien plus tendu de l’organisation. Elle connaît les limites du boulot et de la vie privée. Néanmoins, elle hausse les épaules en déposant un verre à côté des autres.

« Sinon, pour répondre à votre question, tout à l’heure. Concernant mes anciens boulots, je peux vous dresser la liste – même si je risque d’en oublier quelques-uns. Au moins, ça fera passer le temps. »

Une grande inspiration, elle dégage quelques boucles d’un geste de la tête.

« J’ai commencé à bosser, j’avais seize ans. Faute de moyens, je n’ai pas été à l’université et je me suis directement lancée sur le marché du travail. C’est compliqué de trouver un bon boulot quand on est une fille. Les garçons ont plus facile chez Aronde. Ils deviennent maçons, chauffagistes, carreleurs. Evidemment, j’aurais pu trouver une place dans le domaine de l’art et de la construction mais peindre, ça n’a jamais vraiment été ma tasse de thé à l’école. A la place de quoi, j’ai été engagée dans un salon de coiffure. Pas pour faire les shampooings ou quoi – surtout que c’était un petit boui-boui paumé du niveau Trois. Je passais le balai sous les sièges quand on coupait les cheveux. Je mettais la machine à laver en route, des tâches ingrates qui payaient mal. Enfin, je ne me plains pas, j’avais un boulot. Puis, j’ai commencé à cumuler. Je travaillais au salon les jours d’ouverture mais je faisais d’autres choses à côté. Je m’occupais d’enfants quand les parents faisaient appel à moi. Souvent, c’était parce qu’ils bossaient tard et qu’il fallait quelqu’un pour ramener les enfants à la maison et pour s’en occuper. Je faisais les courses pour les petits vieux du quartier, ceux qui avaient du mal à marcher ou à lire les étiquettes. J’ai connu une dame qui me payait uniquement pour que je lui lise le même livre tous les jours. Elle n’arrivait plus à déchiffrer les lettres et ne pouvait pas se payer de lunettes. Quand je finissais le livre, je devais recommencer la lecture à la première page. A l’heure actuelle, je suis capable de réciter les dix premières pages sans m’arrêter. J’ai un peu perdu la main pour le reste du roman. Ensuite… »

Elle lève les yeux au ciel pour retrouver le fil de sa vie. Elle en profite pour respirer profondément.

« Ensuite, le boui-boui dans lequel je travaillais a fermé ses portes – pas assez de revenus, qui paierait pour aller se faire couper les cheveux quand on a déjà du mal à se nourrir ? Donc, je me suis trouvée de nouveaux boulots. J’ai officié comme femme de ménage chez des couples de niveau Deux – le niveau Un étant trop méfiant vis-à-vis des milieux précaires. Ça se passait plutôt bien jusqu’à ce que je doive démissionner de chez… Comment s’appelaient-ils déjà ? De chez les Collins. Madame Collins croyait que je me tapais et Monsieur Collins et Monsieur Collins Junior – alors que moi, l’infidélité, je ne cautionne pas du tout. En soi, je suis partie – parce qu’elle était têtue et que son connard de fils qui fantasmait dès que je passais le seuil racontait des conneries à mon sujet – et elle, elle a comméré. J’ai changé de métier. Je suis restée babysitter, je nourrissais les enfants en bas-âge en attendant que les parents reviennent. En soi, c’était plutôt fatigant d’être toujours aux aguets et quand les enfants grandissent, on n’a plus rien à faire. Puis, les enfants et moi… Au final, j’ai trouvé une place dans un bar miteux appelé l’Eléphant Rose – peu connu à moins qu’on ne fasse partie des habitués. Ce sont souvent des vieux ou des ouvriers fatigués qui viennent boire une pinte ou dix. Le patron, Geoff, est un connard sexiste sans nom qui, en plus de ça, a les mains baladeuses. Je travaille encore chez lui à l’heure actuelle, sans savoir si vous alliez me laisser une chance ou non. »

Elle regarde Seisyll en reprenant son souffle.

« Il va de soi que je démissionnerai. Je n’ai plus aucune raison de rester chez lui. Votre bar est bien plus propre et bien plus accueillant, en plus d’être bien situé. Vous n’avez pas l’air d’être un pervers dégoûtant qui reluque les fesses de ses employées à longueur de journée tout en balançant des vannes salaces pour faire rire la clientèle majoritairement composées de pervers infidèles. Et vous payez mieux. Geoff ira se la mettre là où je pense. »




Dernière édition par Clio Chatterton le 27.10.15 20:54, édité 2 fois

Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty27.10.15 17:19 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Lorsqu’il lui avait demandé de se raconter, c’était bien pour voir à travers quoi elle se décrivait, elle se considérait, si elle avait tendance à éluder le sujet ou au contraire si elle s’enfoncerait dans les détails plus étranges les uns que les autres. Une manière de la jauger, de la juger en sommes. Même si l’Opale du Chat n’était pas encore louche, il avait vocation à le devenir et il faudrait s’assurer qu’elle ne soit pas tentée par une quelconque trahison. Quelle trahison après tout. Clio était une citoyenne, elle ne fait partie d’aucune entreprise, sinon elle ne serait pas là en train de courir après l’argent. Et puis, on ne demanderait pas à une fringante petite rousse d’aller faire un peu de spiritisme, de convoquer Adjuve et de voir ce qui reste du sombre passé de Pelagia pour se faire une idée de son futur sur La Compagnie. Et puis il y avait la curiosité, de savoir qui était cette rousse sur qui il allait devoir maintenant compter et qui se retrouverais probablement très vite seule ou avec une ou un autre collègue , le plus tôt serait le mieux en fait . Non content d’aimer ça, la clientèle visée à l’Opale était ses anciens « compagnons » , ceux issus de son ancien milieu sociale. Ceux capable de dépenser des milles et des cents pour briller, étaler la fortune familiale. Ceux aussi qui le reconnaîtront, malgré les transformations physiques, la canne et le fait qu’il paraisse dix à quinze de plus que son âge réel. Et cela pouvait se révéler dangereux. Surtout si l’Opale se fait connaitre et qu’elle attire ses anciens proches. Et pourquoi pas Eirlys. N’y pensons pas. N’y pensons plus.

Seisyll se perd, Seisyll se concentre sur les verres neufs, étincelants. Il y’en a de toute sorte, pour tous les alcools. Il les frotte à la recherche de la moindre impureté pendant que Clio parle, finalement, après avoir tergiversé … Pour dresser la liste de ses anciens boulots ? Seis écarquille ses pupilles sombres, repose le verre et s’apprête, d’un geste de la main à l’arrêter mais trop tard déjà, la machine infernale est lancée et Scrisase seul sait qu’il ne la pensait pas capable d’un tel débit de parole ? Elle respire là ou pas, au fait ? Elle n’a jamais pensé faire du théâtre, elle serait surement bien mieux payée que barmaid ? Enfin, peut-être pas qu’à l’Opale mais à l’éléphant rose surement. La voilà qui se lance, déroule sans faillir son curriculum vitae, surement un parcours assez banal quand on provient du niveau trois ou du niveau deux le moins élevé. Elle avait eu certainement plus de métier que quelqu’un qui aurait travaillé dès le début dans une entreprise. En fin de compte, elle contait son histoire et avait un effet de radio, une mélodie de mot que Seisyll écoutait sans vraiment prêter attention, sauf quand cela l’intéressait. L’histoire chez les Collins lui arracha un sourire qui passa, éphémère sur ses lèvres. Peut-être Clio ne le remarquera pas, parce que caché par la barbe. Qu’elle se rassure, au niveau un, le laïus est le même, il arrive même que cela soit « pire ». La dernière tirade lui attire du vague à l’âme, malgré lui. Seisyll se redresse brusquement pour aller porter, mal assuré malgré sa canne. C’est un peu comme si, sans le savoir, Clio était allée remuer un couteau dans une plaie encore béante. Haut le cœur. Lui dire, ne pas lui dire ? Transformer, pour éviter que le sujet vienne un jour. Un vrai faux mensonge. Sa voix tremble, assez lointaine. Un murmure.

« La personne … que j’aime est décédé des conséquences de l’attentat du Temple Pourpre. Rassure-toi, je ne t’importunerais en aucun cas. »


Vieux loup blessé qui s’éloigne, crée une barrière, une dernière barrière. Il n’avait pas vraiment menti. Et puis, ça anticiperait certaines questions, comme celle de la raison pour laquelle il était devenu cette loque ambulante. Envie soudaine, il se sert un verre, une première faiblesse pour quelqu’un qui n’a pas toucher un verre d’alcool depuis un peu moins de six mois. Il le fixe. L’alcool, c’est comme les Essences. On retombe dedans tellement facilement. Alors le verre plein reste là, sur le zinc, trône, sans être bu.

« Maintenant, je n’ai plus que mes chats et je ne compte pas porter malheur à quelqu’un d’autre. Il manque quelque chose à ton avis ? »


Clio Chatterton
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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty27.10.15 21:00 par Clio ChattertonCiter Editer Supprimer 


Clio avait déballé son histoire pour facilement qu’elle ne l’aurait voulu. Bien sûr, elle n’était pas entrée dans les détails, avait vaguement évoqué ses origines sans évoquer sa naissance, mi-avril, sans passer par sa mère et par le fait qu’elle ne connaisse pas son père. Elle n’avait parlé de personne, ni de ses amis, ni de ses voisins, ni de ses études. Qu’en aurait-elle eu à faire ? Elle-même trouvait cette partie de sa vie barbante, pas franchement excitante. Clio n’avait pas la vie rêvée de bien des personnes, personne ne la regardait avec des yeux brillants d’admiration. Dans le pire des cas, on la prenait en pitié. Mais pas Seis. Seis avait eu l’air surpris de l’entendre déballer sa trop longue liste de métiers divers et variés. Elle, c’est tout ce qu’elle avait trouvé à dire qui n’était pas vraiment un secret pour personne. Elle avait donné des détails, des anecdotes sans vraiment en prendre conscience. Elle avait parlé trop rapidement pour que son cerveau la rappelle à l’ordre. Puis, c’est lui qui le lui avait demandé.

Seis se lève, appuyé maladroitement sur sa canne et Clio place le verre qu’elle frottait avec acharnement sur l’étagère, avec les autres verres. Il y en a de toutes les formes, adaptés à toutes les boissons. Ils seront encore plus jolis une fois remplis. Puis, Seis prend la parole avec une voix cassée par l’émotion qu’il n’avait pas eue jusque-là. Il lui apprend que la personne qu’il aimait – et qu’il aime toujours, apparemment – est décédée des conséquences du Temple Rouge. Clio ne sait pas trop quoi dire, elle repousse une boucle rousse derrière son oreille en se mordillant l’intérieur de la lèvre. Ça explique assez de choses. L’apparence physique vieillie, fatiguée, déprimée – et déprimante. Il attrape un verre, le remplit d’un liquide ambré mais n’y touche pas. Il se contente de le regarder fixement sans que Clio n’intervienne. Elle ne sait même pas si elle peut – ou si elle doit – intervenir. Il dit qu’il n’a plus que ses chats, maintenant. Et qu’il ne compte pas porter malheur à une autre personne. Clio replie soigneusement son essuie et le dépose sur le bar.

« Les verres sont finis. Vous aviez parlé de caisses à remonter de la réserve. Montrez-moi où elles se trouvent et je les remonterai. »

Elle regarde ses chaussures, plus adaptées à une promenade tranquille dans les rues ou à un nettoyage de vers qu’à une expédition dans une réserve obscure remplie de boîtes et de bouteilles. Elle décide donc de les retirer, perdant ainsi quelques centimètres et retrouvant sa taille normale. Un mètre soixante. Elle avait souvent dû affronter des garçons de son quartier qui la traitaient de naine en rigolant d’une manière parfaitement imbécile. Elle leur avait fait la peau à sa manière. L’un d’entre eux en avait pleuré mais la vie est dure dans le niveau Trois.

« Je suis désolée. Pour cette personne que vous aimez. »

L’Amour est une notion tellement abstraite, tellement délicate. Parfois, il continue, il est là. On sent sa présence dans le cœur, dans le ventre et dans la tête. Dans les réactions, les remarques, les paroles et les gestes qui ne trompent pas. Puis, tout à coup, ça s’arrête.

« Tout à l’heure, vous avez eu l’air surpris quand j’ai évoqué mon célibat. La vérité, c’est que mon ancien compagnon m’a trompé. Avec plusieurs femmes. Des femmes que je ne connaissais pas, d’autres que je connaissais. »

Elle sourit, amère.

« Je n’ai jamais eu de chance en amour. Je n’ai rencontré que des connards. »




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MessageSujet: Re: working girl ▬ Seisyll / Novembre 124   working girl ▬ Seisyll / Novembre 124 Empty29.10.15 16:56 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Tel des griffes de monstres tout droit tiré des cauchemars d’enfants, le passé l’a happé, sans aucune autre forme de procès. Il l’agrippe, l’accroche, comme une racine qui emprisonne son pied pour l’empêcher d’avancer. Le Passé le perdra, c’est un fait, lui, l’épave du temple pourpre. La cause, la raison, le coupable. L’alcool. Il s’en est servi comme « anesthésiant à souvenir » pour perdre la raison de sa haine, de cette blessure qui baille dans son cœur et qui ne se refermera jamais. Cette blessure pour qui il est prêt à tuer même la chair de sa chair. Sa « Famille ». Il en est traitre de toute façon. Pourtant, il en a rêvé souvent étant adolescent puis jeune adulte. Tuer le Père. Mais son désir n’a probablement jamais été aussi réel et moteur. Tuer le Père pour se venger, le blesser avant pour qu’il comprenne son malheur, sa haine, sa douleur. Egoïsme de l’animal blessé. Il veut que les autres comprennent mais part du principe que, de toute façon, ils ne peuvent pas comprendre. Pas même Clio qu’il semble avoir pris de cours. C’était le but, anticiper, de tel sorte à ce qu’elle ne s’interroge jamais sur sa solitude, et ce même directement. Qui parlerait Amour, qui tenterait, même uniquement dans son esprit, un nom, attribuer une relation à un veuf éploré qui, visiblement, n’a toujours pas fait son deuil. Aucune question non plus sur le manque de couleur de ses tenues. Pas de questions, plus de supposition, rien et ça sera parfait, impeccable.

La rouquine détourne la conversation. Le travail d’abord, bien entendu. Les caisses. Où ont il dit qu’ils avaient mis les caisses ? Là, pas d’antisèche inscrit au crayon de papier sur le journal, il va falloir descendre dans la réserve et chercher. Seis quitte le zinc en soupirant, boitillant encore. Plus le temps passe, plus il se sent faible et bancale, ne sachant pas vraiment quand ses jambes arrêteront de supporter sa lourde carcasse. Cela arrivera un jour, probablement tôt ou tard. Ce jour où il ne pourra plus quitter son siège. Fait que ce jour n’arrive pas avant qu’il ait accompli sa vengeance. Il s’arrête devant la porte de la réserve, observe attentivement Clio, la scrute. Sa tenue risque de la gêner, elle risque de trébucher et de se blesser en portant de lourdes charges. Or, il a vraiment besoin d’elle derrière le comptoir à l’ouverture. Il renonce.

« Je demanderais à d’autres personnes pour les caisses. Ce sera mieux, pour toi, comme pour moi. »


Il l’a écouté, d’une oreille distraite lorsqu’elle a dit être malchanceuse en amour. Son regard sombre a un instant brillé.

« Les gens sont vils, homme comme femme, surtout dans le jeu de l’amour. Il est simple de tromper quand on n’a rien à perdre, qu’il n’y a aucun enjeu. D’autant plus que l’on suggère que l’amour aveugle l’esprit, c’est pour cela que l’on bande les yeux à sa personnification. L’infidélité, la traitrise amoureuse touche toutes les classes sociales, pour des conséquences assez différentes. »


Il inspire doucement, retour aux choses sérieuses.

« Ce sera tout pour aujourd’hui, tu peux rentrer chez toi si tu le souhaites. Sois là demain soir à 17h. Pense à démissionner de ton précédent poste avant. Si jamais la chose s’avère compliqué, je pourrais toujours t’envoyer en aide des arguments de taille. »


Arguments de taille au sens propre. Armoires à glace suffisamment dissuasives pour que le dénommé Geoff pense un seul instant à refuser.


« »



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