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eat, you'll feel better ~ ft. Seisyll [Mars 125]
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« PELAGIA »
| Sujet: eat, you'll feel better ~ ft. Seisyll [Mars 125] 08.11.15 16:13 par Séléna Maverick | Citer Editer Supprimer |
| Tu le connais, peut-être même trop pour votre propre bien, qui sait ? Un sac de courses préparé à l’avance dans les bras, tu sens, tu sais que tu ne les emmènes pas pour rien. Seul, Seisyll a tendance à se laisser aller, ce n'est plus un secret pour toi. Et même si Abraham vivait avec lui, tu as appris que ce n'était plus le cas, il n'y a donc plus personne pour rappeler à cet incorrigible qu'il est humain et qu'il a besoin de se nourrir, entre autre. Raison pour laquelle tu as décidé de prendre sur le temps du déjeuner pour lui amener de quoi se sustenter et survivre un minimum. Tu as même réussi à obtenir une demi-heure supplémentaire en jouant la carte de l'employée modèle, ce que tu fais à la perfection.
Vêtue d’une robe aux motifs blancs sur fond rouge, tu oses faire voler des oiseaux dans l’enceinte de Pelagia grâce aux plis et aux mouvements du tissu. Les cheveux lâchés, ta marche rapide te ferait presque croire qu’une brise légère s’est levée sur la ville. Mais c’est insensé n’est-ce pas ? Il n’y a pas de vent sur la Cité. Amère illusion que voilà. Surtout pour toi qui rêves de connaître les aléas de l’air et ses caprices, des alizées aux zéphyrs, et des bourrasques d’hiver aux brises printanières. D’un léger mouvement de tête, tu te reprends et stoppes le flot de tes pensées. Te voilà arrivée. En plein quartier des résidences du niveau trois. Le bâtiment ne paie pas de mine, mais tu n’y fais plus vraiment attention depuis le temps. « Besoin d’aide mon enfant ? » Une femme âgée attend sur le pas de la porte, te tenant celle-ci afin de te permettre d’entrer avec elle. « Oh ! Merci beaucoup ! » Tu lui adresses un sourire reconnaissant et entames l’ascension des marches en sa compagnie. « Vous m’avez l’air bien chargée, c’est pour votre petit-ami du cinquième, je me trompe ? » Tu arques un sourcil et esquisses une mimique amusée. C’est que tu réussis à tomber sur la commère du quartier en prime, quelle veine ! Tu lui offres un sourire radieux comme tu sais si bien les faire, comme pour plaider coupable. « Il faut bien que quelqu’un s’occupe de lui ! » Et tu pars à rire, tout naturellement. Qu’une jeune femme vienne rendre visite à domicile à cet ours ne doit pas être courant, tu dois même être la seule, pas étonnant qu’elle t’ait remarquée cette bonne femme. Mais qu’importe, tu es là pour ça après tout.
Tu lui fais tes adieux au pallier du troisième étage et continues ta route toute seule. Arrivée à destination deux minutes plus tard, tu te contorsionnes et fais preuve d’acrobaties dignes d’un cirque afin d’enlever tes chaussures et de les récupérer d’une main, le tout en prenant grand soin de ne pas faire tomber ou renverser le sac que tu tiens toujours dans les bras. Descendue de quelques centimètres, tu te sens désagréablement petite. Même en l’ayant toujours été, c’est une chose que tu aurais aimé pouvoir changer. Qu’importe. Tu frappes deux coups à la porte, une sorte de signature si on peut dire, après tout, il ne doit bien y avoir que toi pour ne frapper que deux fois avant d’entrer, la plupart des gens le font trois fois, en général. Sans spécialement attendre de réponse – suivant l’état dans lequel il se trouve, il n’est peut-être même pas apte à dire quoi que ce soit – tu ouvres la porte et pénètres à l’intérieur de l’appartement. « C’est l’heure de la piqûre monsieur Seis ! » Le ton cynique, comme à chaque fois que tu es en présence de quelqu’un de confiance qui te connait bien, tu t’empresses d’aller poser ton sac sur la table de la cuisine avant d’enlever tes gants et de découvrir les dégâts. Ton regard est rapidement attiré par une chaussette abandonnée sur le sol. Encore une pauvre victime de Paon qui doit pleurer sa perte. Tu ne te retiens pas de lancer un regard plein de douceur envers l'unique tableau de l'appartement, avant de te concentrer sur ton hôte, bras croisés sur la poitrine, l'air autoritaire. « Je n'ose deviner depuis combien de temps tu n'as pas fait un vrai repas, ou même manger quelque chose. »
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: eat, you'll feel better ~ ft. Seisyll [Mars 125] 08.11.15 17:35 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Un matin, comme un autre, au milieu des autres matins qui forme une routine inébranlable depuis la fin novembre de l’année dernière. Presque cinq mois de routine où il a emménagé. Penché sur son journal, les mots croisés du jour lui donnent plus de fil à retordre que d’habitude. Une définition un peu trop haute perchée pour lui, il n’arrive pas à compléter les trous restants. Son vieux phonographe crachote tant bien que mal l’Allegro con spirito du Concerto Aranjuez, interprétation pour harpe et orchestre. Seis se laisse distraire, tape le rythme de son crayon sur la table basse, ne s’arrêtant qu’en apercevant Marine, sur le coin de la table, follement intéressée par le truc qui bouge dans les doigts de l’humain. Seisyll finit par lui abandonner la fin du crayon, la laissant jouer avec. Il pose le journal à côté et s’étend sur le canapé, pensif. Son torse ne reste pas longtemps vide, Majorelle vient réclamer sa place. Cobalt doit être en train de dormir dans la chambre alors elle en profite, elle étale son ventre blanc sur la chemise noire, laissant de ci et là quelques poils clairs, éparse. Seis claque de la langue de réprobation, la chatte rousse se contente de ronronner en plissant les yeux. Tout est calme depuis quelques temps, reposant. Et solitaire. Le regard sombre de l’homme dévie sur le mur d’en face. Sur le tableau. Rien de plus ne suffit à l’enfoncer dans la morosité, la tristesse. Ce tableau le suit depuis les années 121, il a été soigneusement roulé et déroulé plusieurs fois, a connu plusieurs encadrements. A une époque, celle où on lui a offert, ce tableau coutait une petite fortune. Maintenant, il ne coute plus rien, son artiste est tombé en disgrâce, par sa faute à lui. Il n’y a plus personne pour comprendre le rythme et les courbes des couleurs sur la toile, plus personne pour fixer la toile assez longtemps pour y voir s’y dessiner les silhouettes. A part lui. La musique s’arrête, le disque claque plusieurs fois mais Seisyll ne bouge pas, ancré dans sa place, ses doigts perdus dans le pelage de son chat. Il n’a plus rien. Haine sous-jacente, pensées noires. Tout s’arrête lorsque Séléna fait son entrée. Soyons franc, il ne l’a pas entendu toquer à la porte .La voilà qui arrive, comme un trou d’eau, un tourbillon, vêtue d’une robe rouge. Que lui avait-il dit déjà, lors de sa précédente visite ? Ah oui. « La discrétion est mère de sureté ». L’idée que le mot « discrétion » n’avait pas la même définition chez lui et chez elle lui effleura l’esprit. Elle se serait baladée avec une robe en néon que l’effet aurait été le même. Peu importe. Il se redresse tandis qu’elle dépose ses affaires dans la cuisine, s’appuyant sur sa canne pour se diriger vers la bibliothèque et ranger son disque dans sa pochette puis à sa place, au milieu de sa petite collection de disque vinyle. Oui bon, d’accord, il en avait exactement 19. Uniquement de la musique classique. Et seul deux de ses disques n’interprétait pas de pièce venant de la surface. Il pensait d’ailleurs à agrandir sa collection. Cet été peut être. Le sujet sensible arrive sur le tapis assez vite. Les repas. « Je n’ai pas faim. » Il le sait, ce n’est pas la bonne réponse à lui apporter mais c’est vrai, il n’a pas faim. Clopinant jusqu’à la cuisine, suivi à la trace par Paon, outré qu’il n’ait pas remarqué sa toute nouvelle prise, Seisyll commence à déballer les sacs de courses. Encore de quoi nourrir un régiment. « Les voisins vont finir par croire qu’on sort ensemble. Certains croient déjà que je suis veuf. Dans un sens, ils n’ont pas tort. Tu devrais te trouver quelqu’un à materner, je ne suis pas éternel. Tu vas t'ennuyer quand je vais mourir. » Les aliments sont classés par endroit de stockage et Seisyll range tout, méthodiquement. « Tu as faim, toi ? C’est ta pause déjeuné après tout. Et j’ai encore un peu de temps avant d’aller ouvrir le bar. Clio serait capable de me remonter les bretelles si j’ai cinq minutes de retard. Light s’en fiche comme de son dernier poulpe dégusté. Alors, quelles sont les nouvelles du niveau 1 ? Comme elles vont obligatoirement arrivées dans la conversation, autant les anticiper. »
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