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La ville sous les eaux s'étaient éteintes. Nuit. Pas de lune, pas d'étoiles, simplement le noir des abysses qui étouffaient Pelagia. Simplement le noir des abysses. Le noir qu'il contemplait, cigarette entre les lèvres. Dans cette sphère sous les mers, la nuit et le jour n'étaient que des simulacres. Les lumières s'allumaient, s'éteignaient, et mentaient à chacun. La vérité était au-delà de ses parois de verres. La vérité était dans ce noir. La vérité était ce noir. Cette obscurité au sein de laquelle ils vivaient. Mais personne ne le voyait. Ils allaient prier. Prier, et s'enfoncer dans le mensonge. Ils le préféraient. Dans des excès de désespoir, Joshua aimerait pouvoir, un jour, dynamiter ces esprits pour leur faire voir autre chose que les idoles et les publicités Magnusiennes. Mais il se ferait terroriste, plus que si il venait à faire exploser ces parois qui protégeaient Pelagia des eaux.
Plonger ses pairs dans le désespoir était plus cruels que les noyer. Alors il se noyer, lui. Dans le whisky qu'on lui servait à l'Opale.
Clio ne travaillait pas ce soir-là. Il manquait au comptoir l'éclat de sa rousseur, et la beauté de son sourire. Il perdait alors tout son attrait. L'ambre du whisky, elle, gardait son charme intact. Joshua se réfugiait dans un coin du bar, là où son regard pouvait balayer la salle sans encombre, observer chaque âme qui venait, seule ou non, s'enivrer dans l'éther, puisque le monde n'était plus suffisant pour nous enivrer. Il écrasa sa cigarette dans un cendrier. La fumée continuait de s'élever vers le plafond, pour s'évanouir dessus, et se mêler à d'autres fumées s'étant échapper des lèvres d'autres fumeur. Cette fumée était alors le seul lien qu'il avait avec chacun de ceux qui avait allumé une bâtonnet de nicotine dans cette salle. Sinon, tout juste posait-il un regard sur eux, en relevant la tête, entre deux lignes et deux ratures.
Joshua écrivait. En tout cas essayait-il de le faire. Son entretien avec Eirlys lui avait permis de travailler comme bon lui semblait. Une tentative de relancer la productivité de sa plume. Mais rien ne venait. Elle restait tout aussi muette, ou en tout cas s'exprimait-elle sans rien transmettre d'exaltant. Tout était morne, et bas, et médiocre. Les pages restaient blanches, quand elle n'était pas saillis par des mots sur lesquelles l'on tirait un trait. Rien ne valait la peine. Ni cette cigarette, ni ce whisky, ni l'encre et le papier, ni cette vie. Absurde. Tout était absurde. Et abscons. A quoi bon?
Il referma son carnet. Sa plume retrouva l'intérieur de sa veste, et le whisky le chemin de ses lèvres. Si Dionysos lui offrait l'ivresse, peut-être pourrait-il entrevoir une réalité riche d'une nouvelle intensité d'intérêt. Peut-être. Mais jamais cela ne s'était encore produit. Il vida son verre d'un trait. Dionysos ne rendait pas ce monde merveilleux, tout juste un peu plus supportable. Il fit un signe au serveur, pour commander un autre whisky. Dionysos arrive tout juste à jouer, parfois, le rôle de Morphée lorsque celui-ci ignore le philosophe. Peut-être le jouerait-il ce soir. Peut-être.
Son regard d'acier, souligné de noirs cernes, fût attiré par la porte qui s'ouvre. Nouvelle cliente. Ces yeux bleus, ces cheveux si proche des nuances du jais, la perfection souhaitée et travaillée de cette tenue, de ce visage, de cette femme... Arabelle.
Les lèvres de Joshua s'étiraient alors. La soirée allait être pénible. Il fit un nouveau signe au serveur, un « V » de son index et son majeur. Il avait besoin d'un deuxième verre, pour elle qui viendra s'asseoir là, face à lui, inévitablement. Il sortit son paquet de cigarette de ses poches. Oui, le chat ne tarderait pas à venir jouer avec la souris...
Et la rousse ne sera pas là pour le sauver.
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Sujet: Re: Avril 125 ▲ Your favorite smocking cat ▲ Arabelle 23.01.16 14:51 parArabelle Stymphale
Quelle journée incroyablement ennuyeuse et pompeuse. Arabelle soupira car certains jours, elle détestait profondément son emploi. Les gens venaient toujours pour demander des faveurs, pour obtenir quelque chose ou pour critiquer. Pas un jour ne passait sans qu’on se soit senti insulté par un mot qu’elle avait dit sans en avoir réalisé les conséquences ou qu’on vienne lui demander de l’aide avec un laïus larmoyant comme si c’était la première fois qu’on lui faisait le coup. La femme avait inventé ce genre de méthodes. Elle n’était pas née de la dernière pluie et ne se considérait pas comme un cahier de doléances. Dans son esprit se matérialisa le faciès de Joshuah. C’était le moment d’aller s’amuser à torturer cet homme qui ne demandait que ça ne serait –ce que par son air continuellement déprimé. La femme savait que ça n’était pas bien de s’amuser avec les faibles mais ça ne la dérangeait absolument pas de le faire pour le coup. Qui allait trouver quelque chose à redire ? Qui oserait dire quelque chose ? La brune faisait depuis bien longtemps ce qui lui chantait tout en se débrouillant pour être discrète malgré tout, ou dans le cas de l’homme qu’elle allait voir, bien choisir sa victime.
Lorsqu’elle franchit la porte du bar, sa tension baissa un peu. Sa victime était comme prévue en train de l’attendre sagement. Telle une chatte qui a vu sa future proie, la membre du conseil approcha à pas feutrés pour s’asseoir nonchalamment en face du verre qui lui était sans aucun doute destiné. Un vague sourire carnassier passa sur ses lèvres.
« Je vois que je suis bien accueillie. C’est étrange de ta part Joshua non ? » susurra-t-elle lentement. Pas besoin de parler fort dans l’ambiance feutrée de ce bar. Ses jambes se croisèrent dans un geste langoureux et calculé. Ses doigts se posèrent sur le verre avec distraction alors qu’elle le portait à ses lèvres. « Santé. » Rajouta-t-elle avec un sourire sans joie. Il fallait de toute manière admettre que la joie n’était pas souvent réelle lorsque la belle était en public. Le jeu venait à peine de s’instaurer. Les règles n’étaient pas compliquées, en tous les cas pour l’homme, qui ne faisait que subir les mots de la femme comme si elle était dotée d’une cravache et le frappait avec à répétition.
« Le temps passe et les choses ne changent pas pour toi je vois. Tu vas finir par prendre racine dans ce bar tu sais. » La phrase avait été lancée avec désinvolture comme si ça avait été une évidence plus qu’une attaque personnelle. Arabelle glissa un œil dans la direction du visage peu ordinaire du poète. C’était la première chose qui l’avait fait réagir chez lui. Son visage exprimait déjà ce que son esprit prouvait à chaque mot. C’était un alien, perdu dans un univers qui n’était pas fait pour lui. Le garçon était atteint du syndrome de celui qui veut écrire mais qui « n’a pas l’inspiration ». La membre du conseil ne pouvait tout simplement pas supporter les personnes comme ça qui pour elle se cachaient derrière des fausses excuses pour ne jamais rien accomplir de grand. Dans toute sa vie, la belle n’avait jamais connue de problèmes d’inspiration et il suffisait de comparer leurs deux vies pour constater lequel des deux semblait le plus adapté à la sienne.
« Tu as retrouvé ton inspiration perdue ou est-ce qu’une fois de plus, tu as préféré profiter de la chaleur et de l’alcool de ce lieu ? Remarque, il est peut être mieux de ne pas écrire que d’écrire quelque chose qui serait de toute manière un tissu de ratures rédigé par un raté. » Ça lui faisait un bien malsain que de constater l’absence de réaction du brun ou d’entendre ses mots. D’une certaine manière, la brune aux yeux bleus avait besoin de lui pour évacuer la tension mais elle ne l’admettrait jamais.
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Sujet: Re: Avril 125 ▲ Your favorite smocking cat ▲ Arabelle 26.01.16 1:56 parJoshua Wells
Le philosophe glissait sa clope entre ses lèvres. De la flamme de son briquet, il vint allumer le bout du bâtonnet blanc, qui commença alors à partir en fumée, à tomber en cendre, à se consumer sous l'inspiration première du penseur. Les deux verres de whisky lui furent apporté avant que la femme ne prennent place en face de lui. Les yeux gris de Joshua se perdirent un instant sur elle, alors qu'elle s'installait. Les Romantiques s'accorderaient sur la question : Arabelle est sublime, de par cette beauté première qui est la sienne et la crainte qu'elle fait éprouver tout en même temps. Une mer de nuage se dévoilant pour le marcheur ayant posé les pieds sur la pointe d'une montagne noire. Une mer de nuage qui ne manque pas de déchainer des vents cinglants.
« Qu'il y a t-il de si étrange à voir un homme payer un verre à une femme? Aurais-tu donc oublié les bonnes valeurs bourgeoises de cette ville? »
Tout deux avait grandis dans le niveau 1 de Pelagia. La musicienne de mère de Joshua, réputé et admiré pour son talent d'interprétation, avait fait en sorte que son enfant reçoive une solide éducation, afin d'en faire une perle de la société mondaine. Mais Joshua avait rencontré la nuit, et c'est vers celle-ci que ses ailes le portaient depuis alors. Les ailes blanches de l'ange à sa maman s'étaient teinté du noir-désespoir, et l'ange n'était plus, mort entre les reins des prostituées, le goulot des essences, et la liqueur du whisky.
« Santé »
A peine avait-il murmuré, et il leva son verre sans croiser le regard de la femme. Si il lui restait quelques vestiges de son éducation, il l'avait manifestement déconstruire au fil des années pour se forger une existence propre, et non calqué sur le premier fortuné qui passait. Une existence vide, inutile, dépourvue de sens, absurde. Comme chaque forme de vie grouillante. Après avoir bu un trait de whisky, il tapota de l'index le bâtonnet de nicotine au-dessus du cendrier. La cendre tombait pendant que la femme le prévint de son avenir possible : se transformer en plante verte dans le coin de l'Opale. Joshua ferma les yeux une demi-seconde. Clio viendrait l'arroser, après ses heures de service. Être un arbre sans mouvement ni pensée n'était pas plus absurde qu'être homme prisonnier d'une sphère paumée dans le fond des eaux, griffant des pages et des pages pour ne sortir aucun aphorisme, qu'être auteur aux livres mal-vendus trahissant sa philosophie au service de Magnus, bien que ce service était momentanément perturbé.
« Les choses ne changent jamais, Arabelle. Rien ne commence vraiment, rien ne se termine jamais, le changement est donc un mouvement exclu. Quant aux autres mouvements, tout juste bon à braser de l'air. »
Ses lèvres voulurent finir cette phrase en murmurant qu'elle-même ne faisait que braser de l'air, mais il se tu. Par crainte de représailles? Non. Peut-être simplement parce qu'il ne voulait alors pas rentrer dans ce jeu absurde de la fustigation. Joshua tire un nouveau trait de son wisky. Une nouvelle danse le fouette. Un tissu de rature rédigé par un raté. Comment lui donner tord? Des dizaines et des dizaines de pages, des centaines et des centaines même probablement, lui donnait raison. Quelques unes ne trouvaient pas le chemin du feu, mais celui des oubliettes. Pour l'instant, rien ne méritait un livre. Rien. Tout été bloqué. Comme sa faculté à dormir, comme n'importe quelle personne normalement faites. Un tissu de rature rédigé par un raté. Elle avait raison. Entièrement raison.
Le regard d'acier sans éclat trouva le bleu de celui de la femme. Autant ne pas répondre, passer à autre chose, détourner les foudres plutôt que les prendre de plein fouet. Joshua murmura en posant son verre sur la table en un tintement.
« Ai-je raison de conjecturer que ta journée ne fut pas des plus satisfaisantes, Arabelle? »
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Sujet: Re: Avril 125 ▲ Your favorite smocking cat ▲ Arabelle 17.02.16 2:06 parArabelle Stymphale
« Tu considères encore que tu es un homme ? Tout le monde connaissais et reconnaissait ta mère pour son talent et regarde où toi tu traines. » Arabelle n’avait pas apprécié le ton employé par Joshua. Dans sa tête à elle, le moindre sarcasme de la part du garçon était comme une insulte proféré à la face du monde. Arabelle étant bien évidemment assez égocentrique pour se considérer comme un monde entier. De toute façon, comme souvent le poète maudit, et miteux, n’avait pas tellement son mot à dire dans la flagellation en règles dont il était victime. Une victime au goût du membre du conseil un peu consentante pour se laisser traiter ainsi sans jamais réagir. Son point de vue sur la question demeurait tranché. Ceux qui ne combattaient pas ceux qui les oppressaient méritaient leur sort et peut être même pire. En ce bas monde, les faibles n’avaient pas leur mot à dire. Les lois de la nature étaient ce qu’elles étaient après tout. Un animal faible mourrait sans l’aide d’une tierce personne pour s’en occuper. En un sens, la femme considérait qu’elle aidait cette créature chétive à se retrouver quelque part une paire d’attributs masculins. Se contentant d’un sourire rapide, elle ne répondit pas particulièrement à la remarque de l’homme mais lui jeta un bref coup d’œil pour l’observer commencer son verre tout en l’imitant.
« Brasser de l’air. » répéta-t-elle en se demandant comment on pouvait avoir une vision si déprimante de l’univers et de l’humanité toute entière. « C’est parce que tu ne finis jamais ce que tu as commencé sauf si on parle des verres que tu t’enfiles ici, je suppose. » Le sarcasme coulait sur Joshua comme l’eau sur les montagnes. Certainement une force de l’habitude. L’homme ne devait pas être le bourreau d’une seule personne. Cet esprit et ses pensées devaient forcément quelque part agacer d’autres gens. Pourtant, elle sentait en lui qu’il était un confident qui ne laisserait jamais échapper un mot. Et même si pour le faire tenir dans la confidence, elle n’hésitait pas à lui faire croire qu’elle l’écharperait au besoin, la réalité était un peu différente. L’homme d’esprit déprimé était un punching-ball mais également une forme étrange d’ami à qui elle pouvait tout dire car elle ne le respectait pas assez pour que son avis ait de l’importance.
« Tu as au moins raison sur un point. Cela doit être la première fois aujourd’hui. » Rajouta-elle pour ne pas donner l’impression de vendre trop vite son secret. Ou encore de montrer qu’elle appréciait à sa façon cet étrange étranger. « Les gens qui ont des métiers prenants comme le mien sont souvent confrontés à des milliers d’exemples de la bêtise humaine. Parfois mon bureau devient une sorte de cahier des doléances sans fin que je dois écouter tout en souriant. A la fin de la journée, mes lèvres se crispent d’avoir dû faire tant d’efforts et j’ai un sacré mal de crâne. Ce sont que des grippe-sous, des morts de faim, et des paranoïaques qui aiment emmerder le monde. La vie de politique, c’est tellement fatigant. » Le moins qu’on puisse dire c’est qu’Arabelle aimait beaucoup sa fonction. On entendait son amour du peuple dans ses mots. Pour un peu, on aurait pu être touché par tant de sollicitude.
« Je ne pense pas que tu puisses comprendre cela dit. Tu dois te dire que je suis égoïste et que je ne vais pas devenir demain la « saint patronne des pauvres et des opprimés » mais à tous les coups tu te tromperais. Que sais-tu de ce que c’est la vie de politique ? Que sais-tu de mon travail ? » La jeune femme prenait à partie un homme qui jusqu’à présent n’avait absolument pas ouvert la bouche pour lui répondre. La jeune femme se reprochait peut être inconsciemment à elle-même de ne pas se soucier plus des autres. Néanmoins, elle avait aussi appris que ça n’était pas en se souciant des autres qu’on faisait une carrière dans la politique surtout si on était une femme. « Il y a des difficultés et des contraintes inimaginables dans ce que je veux. Tu n’aurais jamais le courage de te lancer dans un tel projet. Je parie que tu penses que la politique n’est qu’un spectacle de marionnettes pour distraire les fous qui veulent croire que ça va changer quelque chose. » Ce n’était pas une question directe mais ça amenait bien à une réponse.
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Sujet: Re: Avril 125 ▲ Your favorite smocking cat ▲ Arabelle 29.02.16 11:54 parJoshua Wells
Condition misérable, existence absurde et futile, deux jambes, deux bras, deux yeux pour voir le monde et un esprit pour en appréhender la coïncidence et le chaos. Être perdu dans un monde qui n'a jamais été fait pour lui, qui n'a jamais voulu de lui, comme sa mère ne l'a jamais véritablement aimé. Tous les pré-requis n'étaient-ils pas réunis pour faire du nihiliste un être humain ?
« Je cesserais d'être un Homme lorsque la Mort aura fait son affaire avec moi, ce qui aurait pu être prématuré grâce à l'amour de Mme Wells pour sa progéniture. Mais la banshee n'a pas hurlé. Arabelle, laissons donc ma mère à son violon, ses concertos, ses projecteurs, sa gloire, elle ne mérite pas d'être évoqué autour d'un bon whisky. »
L'évocation de la figure maternelle était toujours délicate pour Joshua. Depuis son départ du niveau un, jamais il n'avait repris contact avec cette femme. Arabelle en savait certainement davantage à son sujet que lui. Qu'elle parle de la musicienne au passé pouvait laisser supposer qu'elle n'était plus en vie. Joshua songea à cette éventualité. Il la chassa de ses pensées comme ce nuage de fumée qu'il soufflait. Voilà tout l'effet que le possible décès de sa mère avait sur lui. Tout cela pouvait faire penser à du stoïcisme, mais il n'y en avait que l'air. L'air nicotiné qu'il expirait, et la cendre qui tombait dans le cendrier, et le bistrer.
Festival du sarcasme, lynchage en règle, et le philosophe soutenait le regard du bourreau. Elle n'avait pas tout à fait raison. Il avait fini des livres. Quelques-uns. Que personne, ou peu de personne, ne lisait. Tout juste quelques universitaires, des proches curieux. Joshua sourit, de ce sourire qui n'exprime aucune camaraderie, aucune joie, juste une once de peine, un soupçon de moquerie que l'on étouffe, et beaucoup de noirceur en accord avec ces cernes profonds. Du désespoir sur des lèvres qui n'ont plus rien à perdre, le poids du monde sous les yeux. Pourquoi ne se levait-il pas ? Pourquoi ne quittait-il pas l'Opale ? Pourquoi ne fuyait-il pas Arabelle comme la piétaille fuit les canons ? Fuir, c'était espérer qu'un autre endroit pourrait lui apporter la paix et la sérénité. Mais tel endroit n'existe pas en ce monde. Joshua croulera toujours, Joshua coulera toujours. Dans les eaux, le désespoir. Sous la mer, le désespoir. Nul besoin de nixe pour connaître la perdition.
Alors fuir Arabelle n'avait aucun sens. Aucun. A moins qu'il y ait un plaisir masochiste à rester là ? Un plaisir masochiste lié au sublime Arabellien...
Elle avait raison sur un point. Il ne savait rien de la vie politique. Un microcosme sans intérêt à ses yeux sans espoir. Pas de marionnettes et de fil contrôlant les pantins, pas d'acteur sur le proscenium jouant la comédie pour le peuple que le théâtre trompe. Que des hommes et des femmes. Des êtres perdus dans leurs illusions. Des hommes et des femmes tentant de combler un vide entraperçus. Ou bien des hommes et des femmes ne l'ayant pas encore aperçut. Des êtres fuyant le vide, des êtres ayant peur de vivre avec le Rien.
« Si tu as raison en conjecturant que je ne connais rien à la vie politique, que connais-tu, toi, à la philosophie ? Si je ne m'essaye pas au règne, ne t'essaye pas à mon désespoir. Il te dépasse. L'empathie te manque pour le comprendre. Ton esprit n'est pas assez fêlé, et manque d'ouverture ».
Le nihiliste écrase sa cigarette dans le fond du cendrier, et relève le regard vers Arabelle. L'acier dans les yeux, le gris dans les cieux.
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