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Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll
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« PELAGIA »
| Sujet: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 25.10.15 19:02 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| L’impuissance. Elle le travaille, encore, lorsque le périple en Nautilus prend fin. Il est incapable. Incapable de protéger un gamin. Il a été incapable de sauver l’homme qu’il aimait alors comme pourrait-il être capable de protéger quelqu’un d’autre, après tout. Abe se jette sur la sortie comme la misère sur le bas monde, bousculant une vieille dame qui ne tarde pas à faire remarquer à Seisyll qu’il aurait peut-être pu mieux élever son fils et qu’à cet âge-là, y’a plus que les baffes qui marchent , que c’est d’ailleurs assez regrettables. Seis ne répond rien … ayant pris un coup de vieux en quelques secondes. S’il lui dit qu’il n’est pas son fils et qu’ils ont en fait 8 ans d’écart, elle ne va pas le croire. Et puis, ça ne sert à rien de se battre là-dessus avec quelqu’un qu’il ne connait pas à bientôt 4 heures du matin. Sa sortie est longue, claudiquant et Abe revient vite rechercher la précieuse mallette. Elek se contente de lever les yeux au ciel. Oublier. Oh ça non, il n’était pas prêt d’oublier cet épisode, ne serait-ce que pour penser à bannir les Nautilus des moyens de transports. Malgré l’heure tardive, le quartier Est est en pleine activité, il est devenu territoire des filles de joies et des noctambules et, dans leurs états respectifs, il est au final très simple de se fondre dans la masse. Seisyll tourne très vite au détour de l’avenue, se rendant dans la partie résidentielle. Il s’enfonce, en surveillant de temps à autre que son protégé suit toujours le mouvement, s’arrête devant un immeuble dont la façade aurait besoin d’un bon ravalement. Il grimpe et grimpe encore, pas jusqu’au dernier étage mais au moins jusqu’au cinquième où Elek s’arrête devant une porte. Il attend qu’Abraham arrive à sa hauteur pour donner ses instructions. D’un coup de pied avisé, il a déjà commencé à retirer la chaussure de son pied malade « Tu retireras tes chaussures avant d’entrer. Si tu retires, tes chaussettes aussi, je te conseille d’y faire bien attention. » Drôle de recommandation tandis qu’il enclenche la clé dans la serrure. Il l’ouvre l’apporte et comme prévenu auparavant, Majorelle l’attends, sa queue élégante battant l’air. Ils sont accueillis par un miaulement mais Majorelle n’a d’yeux que pour Seisyll qu’elle suit à la trace en glissant sur le parquet. L’appartement est muni de deux pièces, plus la cuisine, Les toilettes se trouvent eux à l’inter-étage .Seis ne s’en plaint jamais, beaucoup de gens vivent à trois dans ce même type d’appartement. L’ameublement est assez rudimentaire, un simple canapé d’un bleu marine vieilli, deux fauteuils aux tapisseries abimées est passée et une table basse en bois brute et une bibliothèque débordante de livre pour la première pour la première pièce, à laquelle s’ajoute un étrange montage installé à proximité de la bibliothèque. Plus ou moins ouvertes, décorée chacune d’un coussin chacune. Il y en a 8, disposée en pyramide. On y trouve à proximité une caisse, différentes gamelles et un grattoir, on peut donc déterminer que ce montage original est destiné aux chats. Abe pourra apercevoir d’ailleurs une boule de poile roux tigrée qui dort profondément. Seis lui donnera peut-être son nom, Lazuli. Le premier des chats. Il y a peu de décoration dans cette pièce, pas de photos ni de cartes postales, pas de poster non plus. Un unique tableau aux teintes bleues, jaunes et vertes, titré l’Esperance. Peut-être, s’il le fixe bien, Abe y verra se dessiner dans les jeux de tons et les couleurs deux silhouettes qui s’enlacent tendrement, ignorant le monde. Enfin, dans la bibliothèque a été débloqué une place pour un antédiluviens tourne disque et quelques quarante-cinq tour de musique classique. Seisyll honore les Sases, c’est connu. D’ailleurs, il faut qu’il retourne voire ses Nedjerets, sa fiole d’huile est vide. La pièce est d’une propreté impeccable, seule trône en son centre une… chaussette. En motif jacquard. Rouge et bleu. Taille enfant. Seisyll ne semble pas la remarquer lorsqu’il allume le plafonnier, bien qu’on voie qu’elle. Il se dirige vers la petite baie vitrée, déjà entrouverte, ne portant aucune attention à Abraham. Il l’ouvre, passe la tête et laisse tonner sa voix forte. « Céleste ! » Toujours le même rituel. Il finit par prendre Majorelle dans ses bras qui ronronnent de bonheur, attirant un miaulement jaloux en provenance de la chambre. Le maigre Cobalt approche, fusillant toute cette agitation de son regard dépareillé. C’est un chat jaloux, un chat bagarreur et aucun des chats de cette maison ne semble céder. Majorelle l’observe avec un dédain tout étudié. Lui aussi se met à suivre religieusement Seis. Sort de sa cachette un chat au poil court, tabby. Céladon. Céladon fixe lui l’invité, il semble attendre quelque chose et pas forcément les croquettes que Seisyll est en train d’aller chercher. Céladon attends, Céladon a une drôle de manie, il a besoin, pour faire sa toilette, qu’un humain s’asseye et qu’il vienne s’installer sur ses genoux. Et bien sûr, il faut ne pas bouger tant qu’il n’a pas fini sinon, on se prend un coup de griffe rageur. Le bruit des croquettes fait sortir les derniers habitants de l’appartement. D’abord le chaton Marine qui sort comme un diable en boite d’entre les deux coussins du canapé. Puis un beau chat noir répondant au nom de Paon, qui, après avoir reniflé la chaussette perdue au sol et fixer son maître décide à aller se sustenter. Ferme la marche la fameuse Céleste qui se faufile par la fenêtre et vient se glisser au milieu de ses compagnons pour manger. Impossible de savoir si elle « connait » son nom ou si elle l’a associé au moment du repas. C’est seulement à ce moment-là que Seisyll ramasse la chaussette d’enfant qui trône, la glissant dans sa poche. « Paon est un chasseur de chaussette. Il ne m’a jamais ramené de rongeur. Par contre, j’ai une collection de chaussette de toute taille. Un jour peut-être, je pourrais faire une paire. » Ou alors, il ouvre un commerce de chaussette pour unijambiste. Un peu rêveur, il fait signe à son invité de le suivre jusqu’à la cuisine, la population féline étant trop occupé à manger pour s’intéresser à autre chose. Il sort de sous l’évier un baquet en fer blanc, vide les ustensiles qu’il contenait en les rangeant sur l’évier. Un aller-retour lui permet de revenir avec du savon, une serviette et des vêtements propres à peu près à la taille d’Abe. Il a l’habitude d’avoir des vêtements de toutes tailles chez lui, pour brouiller les enquêteurs et pouvoir pallier à ce genre d’événement. Il commence les explications « Tu tires l’eau chaude dont tu as besoin de la gazinière, le reste, tu remplis par le robinet de l’évier et le broc. Tu ne sors pas d’ici avant qu’on puisse voir la couleur de ta peau, compris ? Nos belligérants cherchent un type à l’hygiène discutable et aux vêtements se rapprochant des guenilles, pas un type propre sur lui aux vêtements presque neufs, tu comprends le raisonnement ? » N’attendant pas de réponse, il sort de la cuisine, laissant Abe en tête à tête avec le baquet. Il soupire un peu et finit par s’assoir somnolant dans l’un des fauteuils. Le résultat ne se fait pas attendre, Céladon est là, Céladon grimpe et commence sa toilette de chat. Seis sort sa fiole et après s’être imprégner le pouce, il signe ses paupières et ses lèvres. Pour que tout se passe bien.
Dernière édition par Seisyll E. Hilbilge le 30.10.15 2:55, édité 1 fois |
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« La rose et le réséda »
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 27.10.15 19:34 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. Seisyll, éleveur d'au moins sept chats, emmène Abraham chez lui, et lui prépare de suite un bain pour qu'il puisse se nettoyer. MAîTRE CÉANS
L'appartement de Seisyll se situait au cinquième étage d'un vieil immeuble délabré. Des bâtiments comme ça il y'en a des centaines dans tout le quartier Est. Ils se ressemblent en tout point. Et sont tous en mauvais états, à croire que le gouvernement de Pelagia n'en a vraiment rien à faire des gens du niveau 3. Pardon : ILS en ont rien à faire. Abraham, sous la demande de son Patron, retira ses chaussures devant l'entrée de l'appartement, écarquillant un sourcil quand il lui recommanda de faire attention à ses chaussettes. Forcément le mauvais sourcil qui lui fit tirer son arcade sourcilière blessé. C'est en entrant, clignant des yeux en essayant de ne pas grincer trop des dents qu'il entrevit une queue poilue. Un chat se ballade aux côtés de Seisyll et semble le suivre. Abraham est comme prit d'un sortilège du silence et se tait presque automatiquement, observant dans un coin la scène qui se déroule : le Patron sait ce qu'il doit faire, marchant dans chaque petites pièces très peu aménagées, jusqu'à la fenêtre de la pièce principale où il appelle Céleste. Surement un autre de ces chats, Abraham en a déjà compté trois et aperçoit tout de suite après un quatrième aux yeux vairons et d'un blanc très pâle. Puis un cinquième, puis un sixième, puis le septième, un chat noir qui semble très intéressé par les chaussettes. Le jeune homme qui jusque là restait toujours dans son coin avait enfin comprit où Seisyll voulait en venir au sujet des chaussettes. Mais à ce moment là, tout les chats partirent se nourrir. L'heure était déjà avancée mais ils semblaient tous avoir cette habitude, déjà dirigés vers la nourriture. Abraham venait déjà d'oublier la moitié des chats, tous se mélangeants entre eux, quand Seisyll lui fit signe d'aller dans la cuisine. Il le suivit, toujours sans un mot, et découvrit un endroit encore plus propre que dans les autres pièces. Apparemment le rangement et la propreté à l'Opale du chat n'était pas juste une histoire d'accueil du client : Seisyll est juste un maniaque du ménage. En tout cas mieux vaut pour lui qu'il n'aille jamais chez Abraham sinon il s'effondrerait tellement tout est en désordre et mal lavé. Pas qu'il s'en fiche du rangement mais ...
▬ « Tu tires l’eau chaude dont tu as besoin de la gazinière, le reste, tu remplis par le robinet de l’évier et le broc. Tu ne sors pas d’ici avant qu’on puisse voir la couleur de ta peau, compris ? » Abraham hocha la tête machinalement. « Nos belligérants cherchent un type à l’hygiène discutable et aux vêtements se rapprochant des guenilles, pas un type propre sur lui aux vêtements presque neufs, tu comprends le raisonnement ? » Non pas vraiment, mais il n'eut pas le temps de répondre que l'homme était déjà sorti de la cuisine.
Le jeune à l'allure sale baissa alors la tête en direction du baquet blanc, vide. Tout en se déshabillant il récupéra l'eau chaude et l'eau froide, puis une brosse qui trainait parmi les ustensiles qu'il avait déposés sur l'évier. Sa main toucha alors sa vieille tignasse mal coiffée et il réalisa qu'il ne s'était pas lavé depuis bien deux trois jours. Sa peau était sale, et il ne sentait pas franchement très bon. Seisyll avait peut être raison de l'emmener là en premier. Encore une preuve que c'est un maniaque de l'hygiène. En tout cas il ne se fit pas attendre pour mettre ses mains dans l'eau et lancer cette eau sur son visage. Elle était fraiche, il n'avait quasiment pas mit d'eau chaude pour faire des économies. L'eau vint tomber tout le long de son dos, et Abraham termina de se frotter le corps pour y déposer du savon. Il sentait une bonne odeur mais il n'aurait pas su dire laquelle. En tout cas il reconnaissait celle que Seisyll trainait, derrière son odeur de tabac sur ses vêtements. Abraham se dépêchait d'en finir, détestant cette proximité avec l'eau, même si il ne cours aucun risque à déposer de la flotte sur son corps. C'est psychologique. Après avoir bien tout nettoyé, il observa en silence l'eau dans le baquet qui était à présent marron, et rougit par le sang de ses blessures aux bras, au visage et une dans le dos qu'il n'avait pas remarqué. Il marqua un temps d'arrêt, avant de se décider à se rendre dans le salon, tout dénudé, et croiser le regard de Seisyll qui était posé dans le canapé avec son chat numéro ... Bref, son chat marron noir.
▬ « Est-ce que tu pourrais me laver les cheveux s'il te plait ? Je peux pas mettre ma tête dans l'eau, elle est trop sale et ça me fait flipper. Alors il reste plus que la solution du robinet mais ça m'effraie trop d'avoir de l'eau sur mon crâne. »
Est-ce qu'il s'était fait comprendre ? En tout cas, tel un enfant sur le pallier de la cuisine, il attends une réponse de son interlocuteur. |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 28.10.15 2:09 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Ne rien faire. Ne rien penser. Juste fixer le tableau devant lui en mêlant ses doigts dans le pelage du chat qui daignera l’approcher. Les chats sont solitaires, indépendant, l’humain n’est qu’une main nourricière pour eux. Si jamais il disparait, ils ne le remarqueront peut être même pas. Ou alors si, au moment de manger. Ou quand Paon ne saura pas à qui refiler ses magnifiques prises. Ou lorsque Céladon ne trouvera personne sur qui se percher pour se toiletter. D’ailleurs, il a arrêté. Une toilette de chat. Maintenant, il s’est roulé en boule et ronronne bruyamment face aux caresses de son maître. Son maître qui fixe le tableau comme à chaque aurore en rentrant de l’Opale du Chat. Pour la plupart des gens, ce tableau sans intérêt ne représente rien si ce n’est des aplats de couleurs aléatoires. Ce n’est qu’une croute, une autre preuve que Seis et ses gouts bizarres proviennent d’une autre classe, comme son vocabulaire tout droit sortie du dictionnaire et dont certains ne comprennent pas la moitié, comme s’il parlait une autre langue. Mais Elek y voit quelque chose d’autres dans ce tableau, deux entités, une aux couleurs chaudes, l’autre aux couleurs froids qui s’enlacent amoureusement, se complètent. Elles se fichent du regard des autres, elles sont invincibles et personne ne pourra leur dicter ce qu’il faut ou ne pas faire. Quand on les fixe longuement, ces silhouettes se mettent à bouger, ou est-ce un jeu de son esprit. Seisyll en oublie Abraham dans son bain dans la cuisine, les chats et tout le reste. Il se coupe du monde. Il ne lui reste plus que ça. Que ce tableau et une photo, prise lors d’un fameux tournage, une folie du Chat pour rendre service à une amie artiste. Il n’y avait pas eu beaucoup à argumenter, Seisyll aurait fait n’importe quoi. De même que maintenant, il serait prêt à tuer. Pour ce tableau comme pour cette photo. Il faut faire son deuil, répètent les poussières d’Aldebaran, il faut vivre, pour la continuité de la Cause. Qu’importe. Se venger, voilà tout ce qui compte. C’est le sens, l’unique, le seul qu’il souhaite donner à son existence. Un sursaut. Abraham. En tenue d’Adam. Dans l’encadrement de la porte. La larme qui s’est échappé de ses yeux, glisse très vite dans ses joues barbues pour mieux se dissimuler. Son regard passe de la mélancolie à l’écarquillement de surprise. De ? Lui laver les cheveux ? Il ne savait pas ce qui le surprenait le plus. Que quelqu’un soit suffisamment sale pour que l’eau soit devenue saumâtre ou la demande, incongrue en elle-même. Ce n’était pas de la claustrophobie alors tout à l’heure ? Abe avait vraiment peur... de l’eau. Il était né dans une ville sous-marine. Mais il avait peur de l’eau. Il avait toujours vécu entouré d’eau. Mais il en avait peur. Soit. Chercher une solution. Visiblement pour ça aussi, il fallait un plan. A moins que … « Je résume. Ce dont tu as peur, en fait, c’est d’avoir de l’eau dans les yeux, je me trompe ? Mettons, s’il y avait quelque chose qui t’empêchait d’avoir de l’eau dans les yeux, ça réduirait ta peur. » Comme les enfants, manque-t-il d’ajouter .Un sourire en coin tandis qu’il se redresse. Une idée, il en a une. Pour une fois, les chasses de Paon vont servir à quelque chose. Il fait signe à Abraham de retourner dans la cuisine, boitillant jusqu’à son placard encore. Où est–ce qu’il a mis ce truc... Seisyll claque de la langue quand il trouve, arrivant dans la salle de bain avec une paire de ciseaux et … un chapeau de femme à larges bord. Il s’installe sur un tabouret de la cuisine, se calant dans un coin avant d’évider, retirant la calotte du chapeau, ajustant pour espérer retrouver le tour de tête du gamin. « Mon chat ne ramène pas que des chaussettes. Je te promets, je ne dirais absolument rien aux autres à ce … sujet. Vide l’eau du baquet jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un fond et remet toi dedans, je me chargerais de te verser de l’eau sur le crane, tu t’occuperas du reste. Le bord du chapeau te servira de visière. D’habitude, les gens utilisent ce genre de système pour les enfants ont peur d’avoir du savon dans les yeux ou de l’eau. Mais visiblement, cette peur concerne tous les âges. Tu devrais te dépêcher, tu vas attraper froid et il faut que tu désinfectes tes blessures. » |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 29.10.15 1:47 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. Seisyll, éleveur d'au moins sept chats, emmène Abraham chez lui, et lui prépare de suite un bain pour qu'il puisse se nettoyer. Abraham appréhende mais finit par se laver de la tête aux pieds. Maintenant la question est : où dort-il et pour combien de temps va t-il rester là ? MAîTRE CÉANS
Va savoir, mais il se laissa faire et regarda Seisyll se relever de son fauteuil, toujours avec cette même difficulté dont il avait finalement prit l'habitude avec le temps. Mais peut être n'avait-il pas prit l'habitude en réalité. Peut être qu'au fond de lui une douleur se cache. Quelque chose qu'il ne veut pas montrer. Tout deux se ressemblaient pour ça, mais Abraham avait besoin de cet homme. C'était devenu une habitude, et le Patron répondait toujours présent à chaque demandes. C'était peut être dans sa nature, Abraham n'en savait trop rien. Peur d'avoir de l'eau dans les yeux ? Pas spécialement, si ce n'était que ça il n'aurait pas aussi peur. Peut être d'avoir de l'eau dans le nez qui l'empêcherait de respirer, ou de l'eau dans la bouche qui l'étoufferait. Abraham a tout simplement peur de mourir, en plus d'une façon stupide, et cette peur est mêlée à de la paranoïa. En réalité il ne pourra jamais réellement dire pourquoi il a autant peur; c'est au fond de lui. Mais que voulait donc dire Seisyll par "empêcher d'avoir de l'eau dans les yeux" ? Réduire sa peur ? ... Curieux de savoir ce qu'il prépare, Abraham suit son Patron avec cette même habitude, à pas lents et la main droit attrapant son poignet gauche, un geste montrant de la gêne et de la timidité face à cet homme qui n'a pourtant que huit années d'écart avec lui. Oui, Seisyll fait plus âgé. Mais Abraham préfère se dire qu'il ne fait pas son âge mais bien plus, ça a quelque chose de rassurant. Comme un grand frère ou un père. L'idée était donc d'utiliser les côtés d'un chapeau de femme pour le poser comme visière sur la tête du jeune homme. Une idée marrante mais pas non plus inintéressante. Abraham le regardait faire, calé dans un coin de la porte de la cuisine à se ronger un ongle. Seisyll lui expliqua que son chat ne ramenait pas que des chaussettes, ce qui fit rire le garçon. Dans un sens son chat l'avait surement inspiré dans son idée d'utiliser des coursiers pour ses colis. Abraham s'empressa alors de vider le baquet en ne laissant qu'un petit fond, puis il attrapa l'objet inventé par son Patron pour le mettre sur sa tête. D'accord, il était vraiment craquant avec ça sur le visage, séparant l'arrière de son crâne et ses oreilles du reste. Et à poil en plus, à commencer à se les geler. Positionné debout, les pieds dans le baquet, il attendit que Seisyll apporte l'eau sur son crâne pour vite se frotter les cheveux avec du savon. Il avait fait rapide, se frottant durement, réalisant que des gouttes perlaient sur son visage. Au moins cette visière avait de quoi le rassurer un peu. Encore de l'eau pour rincer et voilà qu'il était à présent tout propre.
▬ « Merci. »
Sans un mot de plus, Abraham sortit du baquet et attrapa la chemise qui trainait sur une chaise à côté de lui, l'enfilant. Bien sûr elle était un peu trop longue mais c'était bien ainsi, de plus elle était chaude. Il s'enfila une culotte puis attrapa le reste avec lui. « Je mettrais le reste demain matin. Je vais ranger tout ça puis je crois que je vais aller me reposer. » Le regard du garçon se voulait insistant. Où allait-il dormir ? Et pendant combien de temps ? Est-ce qu'il allait rester ici avec ces sept chats pendant une semaine entière ? A ne servir à rien et à galérer à se laver ? Soupirant un long moment, il attrapa le baquet pour le nettoyer dans l'évier, puis il le laissa sécher dans un coin, nettoyant le sol avec un vieux chiffon, rangeant les ustensiles sous l'évier. Tout devait être rangé et propre, juste pour ne pas que Seisyll ne l'engueule parce qu'il ne sait pas remettre ce qu'il a dérangé en ordre. Avec un bref sourire il retourna dans le salon, les affaires en main, les cheveux ébouriffés et les cernes dominantes sur son visage.
▬ « Je vais rester une semaine chez toi ? ... » Cette question lui trottait sérieusement dans la tête et Seisyll restait discret sur ça. Quoi maintenant ? Dormir et se réveiller le lendemain sans pouvoir sortir de l'appartement ? Et lui ? Que va t-il faire ? Court-il un danger ? |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 30.10.15 4:06 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| L’avantage d’avoir Abe dans le champ de vision, parce qu’il est gauche et complétement perdu, qu’il a l’inconscience et la naïveté des enfants, c’est que toute l’attention de Seisyll est accaparé par lui, pour trouver une solution à ses diverses problèmes. En même temps, Seis s’occupe d’Abe comme s’il s’occupait de son petit frère du coup, ça ne fait que le conforter dans cette idée. Il le materne, surement un peu trop mais peu importe. Attrapant sans douceur un broc d’eau chaude, il en verse le contenu dans un flux régulier sur la tête d’Abe, s’immobilisant, comme à son habitude quand il se mettait à penser de manière un peu trop profonde et pas forcément à ce qu’il fait actuellement. Non, là, il s’interroge encore une fois sur la provenance exacte de ce fichu chapeau. Notamment parce qu’il a aperçu Paon assit dans un coin de la porte, sa queue touffue battant nerveusement l’air. A-t’ il reconnut sa prise ? Cela l’étonnerait mais il n’empêche, et c’est bien la quatrième fois que Seis se le demande, où a-t’ il put dégotter, voler même serait le terme le plus exact en analysant la facture de l’objet, un truc pareil. Un jour, ce chat ramènera une baleine et on ne saura pas explique d’où elle vient. Bientôt, Marine le chaton vient jouer avec la queue et Paon disparait de l’encadrement. On entend quelques miaulements mécontents, quelques feulements avant qu’un miaou strident proviennent du salon et qu’une petite boule tricolore passe tel un boulet de canon à travers la cuisine pour se cacher derrière le pied du tabouret de Seisyll. Moue désapprobateur du propriétaire. C’est Majorelle que tu dois embêter, Majorelle a un semblant de fibre maternelle que les autres matous de la maisonnée n’ont pas. Marine s’en fiche, dans les pattes de l’humain, elle ne risque rien. Le récurage d’Abraham prends enfin fin et Seis soupire, l’observant s’habiller et ranger. Pas de blessure plus grave, pas de soin plus approfondis nécessaire et c’est tant mieux. Le boiteux ajoute la visière chapeau de luxe dans le baquet. Quelque chose lui dit que ça risque de pouvoir servir prochainement et qu’il n’y a bien que chez lui qu’Abe procédera à un décrassage de fond en comble. Elek suit Abraham au salon, lui refilant le chaton au passage pour aller chercher des draps dans l’armoire de l’unique chambre et commencer à préparer le canapé. Il ne s’immobilise qu’à la question d’Abraham, répondant presque du tac au tac « Cela te dérangerais-tu ? Dans le cas contraire, je te trouve une autre planque. » Avant de reprendre machinalement son activité, ne lui adressant pas un regard, tirant les draps aux carrés pour installer un semblant de lit confortable. Planque à ses yeux ne signifie pas non plus accueillir Abe n’importe comment. Il a été élevé d’une certaine manière, cela lui colle déjà à la langue, pourquoi ça ne collerait pas à ses gestes, après tout. Un hôte reste un hôte. « Nonobstant le changement d’apparence pour tromper l’ennemi, nous nous s’occuperons des finitions plus tard, il n’en reste pas moins que tu t’es fait tabasser et que tu as besoin de repos. Une semaine me permettra de voir venir et d’analyser. Un coursier fatigué et blessé est un mauvais coursier. » Il tape sur un coussin de forme américaine pour lui donner consistance, parachevant la couche de fortune certainement bien plus confortable que ce qu’Abe ait pu espérer pour une planque. « Tu ne resteras pas inactif pour autant. J’ai du secrétariat et des travaux manuels que je peux te déléguer. Je te trouverais de toute façon de quoi travailler pour que tu paies, en théorie, ta pitance. Si les chats te dérangent, descends-les, ils ne sont pas insistants ou ils viendront m’embêter, je suis plus intéressant. » |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 30.10.15 12:16 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. Seisyll, éleveur d'au moins sept chats, emmène Abraham chez lui, et lui prépare de suite un bain pour qu'il puisse se nettoyer. Abraham appréhende mais finit par se laver de la tête aux pieds. Il va dormir près du salon, dans un lit confortable, et remplira certaines tâches pour son patron durant la semaine à suivre. Puis vient la question un peu délicate à poser ... MAîTRE CÉANS
Abraham observa un instant la pièce dans laquelle lui et son Patron se trouvait. Cet appartement était un endroit plutôt sympathique et accueillant, avec des chats qui pourraient animer les moments les plus ennuyants. Non c'était une bonne planque, et puis c'était évident qu'il valait mieux rester chez Seisyll. Autant rester dans une sphère très privée rien qu'entre eux deux le temps de comprendre ce qu'il s'est passé avec ce moineau rouge ou il ne savait plus très bien quel nom inventé. Abraham marmonna une réponse entre ses lèvres, que son patron en face de lui qui se mettait déjà à faire le lit, n'avait pas entendu : non ça ne le dérangeait pas de rester là. Dans sa situation mieux vaut faire profil bas. Et puis une semaine de repos pour quelqu'un comme Abraham qui vit chaque jours comme ses derniers, c'est plutôt bénéfique. Non, il allait pouvoir se reposer et se faire du bien. Tout en aidant au passage son Patron dans des tâches, comme du secrétariat ou des travaux manuels. Abraham aura bien sûr tout le temps pour ça, et aussi entre temps des moments pour jouer avec les chats et ne pas se sentir profondément seul.
▬ « Oui pas de soucis Patron, je peux faire ça. »
Le jeune garçon avait hésité à l’appeler par son prénom, mais après tout c'était en continuité avec le fait qu'il acceptait les demandes de travaux de Seisyll. Ça payera ses sept petits jours à ne rien faire dans un appartement et ne voir l'extérieur qu'à partir de cette fenêtre, si son patron le veut bien. Abraham se rapprocha du lit pour l'observer, sa main serrant son poignet comme il avait l'habitude de faire face à cet homme, puis il se pencha sur une question assez délicate. Une question dont la réponse risque d'être négative mais qui se doit d'être importante à poser. Le jeune homme était proche de son patron, mais à quelques centimètres d'écart au cas où, sait-on jamais. Il savait que c'était quelque chose d'interdit dans le bar l'Opale du chat, et d'ailleurs toujours interdit en présence de Seisyll. Mais ... Une semaine, c'est vraiment très long.
▬ « Avant de me dire non, je voudrais t'expliquer. S'il te plait ne te met pas en colère et écoutes moi. » Abraham n'arrivait pas à le regarder dans les yeux, se grattant machinalement la nuque en même temps de continuer : « Je vais sans doute rester ici pour une semaine. Et ... Je n'arriverais pas à me passer de l'Essence. » Peut être une réaction de la part de son patron ou non, il éleva la voix pour le couper. « Je sais, je sais. Tu détestes ça. Et je fais des efforts, crois moi. Je n'en ai pas pris depuis ma désintoxication ... Bon, si, j'en ai pris. Mais vraiment très rarement, je. » Sentant qu'il s'enfonçait encore plus, son regard à présent en direction du sol, il enchaina : « Je te demande juste une seule Essence cette semaine. Juste une seule que je boirais avec modération. »
Maintenant il pouvait aller sauter par la fenêtre. |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 02.11.15 15:17 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Tout était donc réglé. Ou presque ? Seisyll était en train de tirer les draps du lit canapé pour le faire au carré, chassant d’un coup de main tout membre de sa ménagerie tentant de s’infiltrer dans la procédure. De toute façon, à presque cinq heure du matin, Elek n’a qu’une envie : retrouver son lit et vite. Dormir. Parce qu’il recommence demain. Enfin aujourd’hui. Dans presque douze heures, il est censé se tenir derrière le zinc ou tout du moins dans le bureau, pas trop loin. Le zinc, c’est le domaine de Clio et de tout autre employé de l’Opale du Chat. Mais pas lui. Parce qu’il a horreur de ça, il le dit et redit. Parce qu’il y a un risque qu’on le reconnaisse. Et c’est Elek qui est censé avoir ressuscité à Pelagia pour se venger, Seisyll Hilbilge est toujours porté disparu et présumé mort. Il n’est pas censé être derrière un bar à servir des whiskys et des cocktails. En plus, même avec le problème « Moineau Rouge », le commerce de faux papier tourne toujours, bien même et il est censé honorer les commandes déjà avancées. D’ailleurs, Abraham a intérêt à dormir et à avoir un semblant d’imagination, le cours « comment créer une fausse identité niveau 1 » commence demain. Ce qui sous entends de la lecture pour nourrir l’imagination, que ce soit les romans ou les rubriques nécrologiques du journal, pour les identités nécessitant seulement des faux papiers. Pour les identités plus poussée demandant notamment à piquer la place d’un mort auprès de l’état civil, cela reste le secret de la maison. Abraham reprend la parole, hésitant. Ne pas dire non. Seis fronce les sourcils. Qu’est-ce qu’il a fait. Encore. Quelle bêtise a-t-il fait qui serait susceptible de déclencher son ire. Il détourne le regard, n’ose pas croiser le sien. Par Scrisase, qu’est-ce qu’il a fabriqué. Essence. Le visage de Seisyll se décompose peu à peu. Il maugrée, répète le surnom du gamin. Abe, Abe, Abe … avant d’exploser. Il a perdu son calme, c’est rare, tellement rare. Son haussement de voix en fait sursauter et fuir les chats dans les recoins, dans les boites et sous les sièges, provocant la débandade. « BON SANG, ABRAHAM ! » Il esquisse un geste violent en direction du jeune homme, ne le touchant pas pour autant. Essence. L’essence est mauvaise, l’essence avilit une bonne partie des gens du niveau 3 et du niveau 2 et Abe n’a pas fait exception. Pire même, il a rechuté, la cure de désintoxication n’a servi à rien, tout est fichu et il ne se voit pas le convaincre encore une fois de se désintoxiquer. Et s’il l’empêche de consommer, le manque risque d’être terrible et il pourrait sortir. Or, tant que la menace « Moineau Rouge » n’est pas identifiée et neutralisée ou tout simplement atténuée, toute sortie du gamin risque d’être dangereuse pour lui mais aussi pour Seisyll et tous ses liens dans La Compagnie ainsi que tous ceux qui ont bénéficier du service de faux papiers. Impasse. Qu’est-ce qu’il doit faire. Réfléchir et dormir. Il ne cri plus mais n’est pas calmé pour autant. On peut même dire qu’il est absolument furieux. « Mets moi sur un papier le … type dont tu as besoin. » Il tourne le dos et s’enferme dans sa chambre en claquant la porte, violement, se laissant tomber sur son lit, étendant ses jambes en soupirant. Il s’en veut, de ne pas avoir vu, il aurait dû voir, il le côtoie presque tous les jours. Il sert le pan de sa chemise « Qu’est-ce que je suis censé faire, Swann. » Murmure-t-il . |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 06.11.15 23:25 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. Évidemment Seisyll pique une colère contre Abraham. L'essence ? C'est un sujet très difficile à aborder. Et Abraham en fait les frais. Tout les deux vont alors se coucher, un peu en froid ... MAîTRE CÉANS
Forcément, ça pète. Abraham a de suite le réflexe de mettre son bras devant le visage pour se protéger du coup. Mais Seisyll s'arrête à un simple hurlement qui fait de suite fuir les félins dans leurs cachettes favorites. Rien, pas même une gifle. Juste un Bon sang, Abraham qui réveille tout le voisinage. Et encore. Reposant ses bras le long du corps, se tenant le poignet de sa main droite, le jeune homme regarde son Patron se calmer un instant, un peu paniqué et sans doute très fatigué. Peut être que la demande était dîte trop tôt finalement. L'homme lui expliqua qu'il devait écrire l'Essence qu'il souhaitait sur un bout de papier. Puis il tourna des talons pour ne plus lui faire face, s'éloignant. Abraham n'eut même pas le temps de donner une réponse ou de finir une phrase que Seisyll était déjà parti dans sa chambre, claquant la porte violemment derrière lui. La main d'Abraham glissa tout doucement le long de son bras, montant jusqu'à sa nuque. Et il se la frotta un bon moment, les yeux rivés vers le sol, sans un mot. Il réfléchissait, un peu sur sa vie, mais sur ce qu'il allait écrire sur ce fameux papier. Peut être que finalement une semaine ce n'est pas si énorme que ça ? Il risque d'y survivre. Mais ce sera dur. Mais en même temps il ne veut pas repartir en désintoxication. C'est dur extrêmement dur et surtout inutile. Rien n'avait changé, la seule chose c'est qu'il savait ce qui l'attendait si il refaisait une crise : soit la mort soit la torture. Qu'est-ce qu'il y a de mieux ? Alors il s'avança jusqu'à la petite table du salon où Seisyll doit parfois manger. Parfois, ou rarement, puisqu'en y réfléchissant Abraham l'avait rarement vu manger. Cet homme était parti d'un coup dans sa chambre. Malheureux voilà comme il était. Par sa faute ... Le garçon se posa sur une chaise, accueillant au passage l'un des chats de son patron qui venait lui faire un coucou, surement intrigué par la scène qui s'était déroulée. Il lui caressa la tête un moment avant d'attraper un vieux crayon rongé et une feuille blanche bien rangée dans un coin. Tout était bien rangé en y pensant. Au début ne sachant pas quoi écrire, il aida le crayon a être encore plus mordu de partout, puis il inscrivit les lettres "Le Baiser" en petit sur la feuille qu'il déchira en la pliant en quatre. Souffler, un bon coup. Puis il se releva de la chaise, essayant de faire le moins de bruit possible pour ne réveiller personne : les voisins, les chats et peut être Seisyll. Est-ce que ça ira ? Abraham n'essaya pas de toquer à sa porte, le laissant se reposer. La journée avait sans doute était fatiguant pour lui, alors en plus devoir s'occuper d'affaires et d'un gamin nommé Abraham ? Difficile à vivre. Le garçon se baissa alors, puis glissa le papier sous la porte, lentement. Et ... en se redressant il se prit la poignet de la porte dans le haut du crâne, lâchant un petit gémissement de douleur, frottant ses cheveux rapidement pour ôter la douleur. Quel discret. Et quel con. Essayant de s'excuser auprès de Seisyll qui s'était surement réveillé par le bruit, il s'arrêta les lèvres à quelques centimètres de la porte. Un instant, puis il lança en parlant légèrement fort :
▬ « ... D-Désolé ... Bonne nuit, Seis. »
Puis il se retourna et s'en alla rejoindre son canapé, plongé rapidement dans les bras de Morphée. La nuit allait être longue, mais il était rassuré d'être là. Le canapé/lit était affreusement chaud, doux et confortable. Jamais pour rien au monde il ne voulait quitter cet endroit, ce nid si douillé. Et jamais pour rien au monde il ne voudrait être séparé de son nouveau grand frère.
Dernière édition par Abraham Land le 07.11.15 18:03, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 07.11.15 17:54 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Une dernière cigarette avant de se coucher, pour démêler l’espèce de sac de nœud qu’il a dans son esprit. Sans trouver aucune réponse qui plus. Il pourrait. Il pourrait imposer à Abraham un régime sec sans Essence. Mais cela avait tellement de chance que ça tourne mal que cela remettrait en cause la discrétion inhérente à leur situation actuelle. Mais lui fournir de l’Essence, c’est absolument contre ses principes. Principes auxquels il est particulièrement fidèle. Il l’a été jusqu’à maintenant, tout du moins. De ses lèvres s’échappent des volutes de fumée, il inspire la nicotine. Il y a toujours un moyen. Déléguer. Aux employés de l’Opale du Chat « clean » impossible, surtout qu’ils se sont tous payer un discours de sa part sur l’interdiction de l’Essence en sa présence. Et puis ça serait étrange et ça compromettrais, encore, le secret. Selena refusera tout en le bombardant de remarques et de questions tout en s’assurant que non, il n’a pas sombré là-dedans. Reste Light. Light obéira, sans poser de question. C’est un taiseux. Et puis, de toute façon, il sera dans la confidence alors autant mettre à profit ce savoir. Il ne pensera pas moins mais cela lui ôtera une épine du pied. Sursaut. Bruit sourd, quelqu’un s’est pris le poignet de la porte de la chambre. Perdu dans ses pensées, Seisyll n’a pas vu le petit papier se glisser sous sa porte. Abraham. Il se surprend à esquisser un geste pour ouvrir la porte et vérifier que le gamin va bien. Il s’arrête bien vite. Tu es censé être fâché, là. Pas d’information contradictoire. Il profite d’être debout pour attirer avec la canne et ramasser le petit papier, exécutant d’étranges contorsions du fait de son handicap. Il glisse le papillon de cellulose dans la poche de son pantalon qu’il retire. Son mégot termine sa course dans un cendrier et il ouvre un peu la fenêtre de la lucarne de la chambre pour que l’odeur puisse s’enfuir à l’extérieur. Ainsi débute sa nuit de sommeil. Elle sera courte comme toujours, il n’aime pas dormir. Parce que ça ravive de bon souvenir et que chaque réveil se fait plus douloureux l’un comme l’autre. Surement la punition d’avoir pris tant de vies ce jour-là. C’est un grattement comme sa porte de chambre vers onze heure qui le tire des bras de Morphée. Pas de rêve cette fois ci. Et tant mieux. Le grattement s’intensifie, ils s’y mettent même à plusieurs, c’est un complot. Un complot félin. Mal réveillé, Seis va ouvrir sa porte avant que tout ce beau monde ne met à miauler et à créer une cacophonie à briser les tympans des Sases. Mais une fois la porte ouverte, impossible de désigner les coupables qui ont déjà pris la fuite. Au moins, ils ne leur est pas venu l’idée d’embêter Abraham. Sauf peut-être Lazuli qui a changé de coin pour dormir. De sa boite, il est passé au canapé, dans un creux formé par la couverture, le ventre tourné vers le plafond. Une espèce d’épave rousse tigrée. Cobalt est perché sur le dossier, ramassé, prêt à bondir, ses grands yeux dépareillés fixent le roux avec de bien mauvaises idées. Il est cependant dérangé par Seisyll qui le fait descendre en l’attrapant, le félin se tortille pour s’échapper, partant à l’autre bout de la pièce. Abe ou pas Abe, une journée doit commencer toujours de la même manière, c’est la routine. D’abord se laver et s’habiller. Encore un ensemble complétement noir. Les habits de la veille finissent dans le sac destiné à la blanchisserie. Seis observe les habits qu’Abraham a laissés lors de son décrassage d’hier, triant, ne gardant que ce qui peut être rattrapé. Puis la sortie de vingt minutes pour aller chercher son journal au kiosque au coin de la rue, en boitillant. Seisyll revient, s’installe dans un des fauteuils, s’attardant sur ses mots croisés, encore, attendant que le gamin émerge de son sommeil de lui-même ou alors le temps qu’il finisse. Pas de déjeuner, pas de café pour sa part, il n’aura qu’à se servir. Pas de chance pour Abe, les mots croisés du jour sont d’une simplicité dérisoire .Alors Seis tape dans le canapé pour secouer l’endormi. « Abe. Debout. Tu as du travail. » |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 07.11.15 18:38 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. La soirée se passe, ainsi que la nuit, et la fin de matinée débarque. Abraham est réveillait par Seisyll déjà prêt depuis longtemps. La première journée d'enfermement chez le Patron commence. MAîTRE CÉANS
Au début rien. Puis une couleur rouge orangée apparait, envoutante, dansant jusqu'à lui. Abraham voudrait l'attraper. Mais à la place il frappe le nez de Lazuli avec son pied. La forme disparait et laisse place à une chaise au milieu d'une pièce affreusement sombre. Le silence, le vide et le froid s'installent. Abraham entend la voix de son père. La violence s'installe, la guerre, les hurlements. Abraham entend la voix de sa mère. La douceur s'installe, la paix, les chuchotements. Et puis le calme. La forme revient, blanche. Puis des rires d'enfants et les yeux bleus d'une petite fille qui le fixe longuement. Abraham se met à sourire durant son sommeil, ne remarquant pas le réveil de son patron qui sort de la pièce et calme ses chats un peu trop excités dès le matin. Matin, on va dire bientôt le midi, l'heure de se lever et de manger un petit quelque chose. Mais le jeune homme ne bouge pas et n'ouvre même pas un seul œil. Le léger bruit autour et la présence du chat endormi à côté de lui ne suffisent pas à le dégager de son sommeil. Trop agréablement positionné dans ce canapé peut être. En tout cas Seisyll a le temps de se préparer, de sortir et de revenir que le garçon a à peine bougé. Juste un bras en dehors du lit qui vient tomber dans le vide, les doigts touchant presque le sol. Son souffle est long et légèrement audible. Signe qu'il dort paisiblement. Automne ... Il se frotte machinalement le nez contre l'oreiller, dormant à présent sur le ventre. Darwin je vais le démonter ce fils de chien ... Il ne bouge pas d'un pouce. Comme tout ces gosses de riche et cette Clio que je vais me faire. Bam. Son canapé se met à bouger et lui fait ouvrir à moitié les yeux. La voix de son patron l'aide à se réveiller tout de suite : « Abe. Debout. Tu as du travail. » Merde quelle heure il est ? Abraham se redresse, s'asseyant sur le lit tout en se retournant vers son patron qui est assit à côté de lui sur un fauteuil, son journal en main. Une attitude habituel de sa part qui fait sourire timidement le jeune homme. Ses yeux le démange alors il s'empresse de les frotter avec ses poings. Ses cheveux sont tout ébouriffés et un petit filet de bave reste sur le bord de ses lèvres. Bref, l'élégance même.
▬ « Mmmh, Bonjooour. J'ai dormi tard ? »
Question idiote, parce que oui. Les chats sont tous réveillés, vaguant à leurs occupations de félins. Et Seisyll est habillé, à faire ses mots croisés. Qui dit journal dit qu'il est dix heures passé. Qui dit Seisyll et ses mots croisés dit qu'il est midi passé. Abraham réalise enfin et se lève d'un bond, jetant la couverture au passage et attrape le pantalon qu'on lui a donné. Reboutonnant un peu sa chemise il marche enfin en direction de la petite cuisine, cherchant de quoi se faire du café. Seisyll a forcément du café quelque part. C'est un patron de bar. Et oui, en effet. Une jolie machine à broyer les graines. Abraham attrape une casserole et fait alors bouillir l'eau. Pas trop chaud non plus. C'est un fait, Abraham aime la nuit et aime avoir froid. Les choses chaudes et qui brulent ? Pas pour lui.
▬ « J'arrive, je me prépare mon café. » Il avait déjà oublié l'histoire de la veille, quand Seisyll était parti dans sa chambre après le sujet délicat sur l'Essence. Disons qu'Abraham n'a pas spécialement une bonne mémoire. Une fois son eau tiède versée dans la tasse, il rejoignit le salon pour s'installer sur la même chaise qu'hier soir. Et là, il se souvient. Une légère gêne s'installe de suite lorsqu'il croise le regard de son patron. La journée s'annonçait longue et ennuyeuse. Dans le sens qu'il ne bougera pas d'ici aujourd'hui, et qu'il allait devoir bosser et aussi qu'il avait peut être un petit compte à régler avec son patron. En plus de l'affaire du moineau rouge ... Abraham lâcha un petit gémissement, et enfonça son nez dans son café, n'en sortant qu'une fois bu d'une traite. Il fallait bien qu'il regarde définitivement Seisyll dans les yeux et lui parle. Alors ... Alors autant poser d'autres questions idiotes et inutiles :
▬ « Bien dormi ? » Sa gorge est sèche, il se met à tousser puis se reprend. « Tu ne manges pas quelque chose ? » |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 07.11.15 21:20 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Le coup de canne dans le canapé semble avoir fait leur effet et Seis est retourné à l’étape deux du rituel « Journal », à savoir l’étape où il se fait la rubrique nécrologique à la recherche de nom et de prénom , voire d’identité dont il pourrait se resservir à l’avenir, tout en faisant en sorte que cela soit suffisamment espacé dans les dates pour que personne, à moins d’apprendre cette fichue rubrique par cœur et de s’en souvenir sur six mois , ne s’en aperçoive. Abraham se lève et complait Seisyll dans l’idée qu’il se fait de lui. Un gosse, un gamin, qui est au radar et qui n’est pas encore dans ses nuages, dans ses rêves. J’ai dormi tard, qu’il demande. Tout est relatif. Si on prend en compte qu’ils se sont couchés à cinq heures du matin, cela ne fait que dix-sept heure de sommeil ce qui est somme toute tout à faire raisonnable. Alors Seisyll ne répond pas, pas tout de suite. C’est à peine s’il lève le nez de son journal, entourant d’un geste vague une des annonces. Identité intéressante, pas de descendance, annonce mise par la femme de ménage visiblement, à en juger l’intitulé et les coquilles qu’elle comporte. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire de répondre, vu qu’Abe vient de disparaitre à la vitesse d’un Nautilus poussé par un courant marin vers la cuisine pour s’habiller et se faire un café. Quand il revient, il a son lot de questions auquel Seis réponds évasivement et en mentant qui plus est « J’ai déjà mangé. Toi par contre, en cherchant bien, tu devrais trouver un fond de pain de campagne et de la confiture d’abricot pour te remplir l’estomac. » Silence maintenant tandis qu’il repli soigneusement son journal, laissant tout le loisir à Majorelle de lui sauter sur les cuisses et de s’installer tout contre lui en ronronnant. Seisyll cuisine finalement peu dans cet appartement. D’abord parce qu’il n’a pas le réflexe de se nourrir lui-même et quand on le nourrit, on lui apporte de quoi manger plus qu’on ne lui fait la cuisine. Ce qui veut dire …. « Le frigo est vide par contre. Tu me diras ce dont tu as besoin pour manger, j’irais à l’épicerie avant d’aller ouvrir le bar. Pour l’Essence, tu devras attendre demain. » La dernière phrase est dite de manière très froide. Oui, il est toujours particulièrement contrarié qu’Abe ne soit pas débarrassé de ce problème. Il se lève brusquement, laissant Majorelle sauter au sol avant de clopiner jusqu’à la bibliothèque, sans sa canne, s’appuyant sur les meubles qui trouve. Il sort un immense carton remplit de journaux, plus de six mois de journaux quotidien, carton qu’il pousse jusqu’à côté de la table basse. Il ouvre ensuite la mallette de travail, la mallette à faux papiers, en sortant un grand cahier d’écolier et un crayon de papier. « Ce sera ton travail d’aujourd’hui. Tu prends les journaux par ordre chronologique, le plus ancien d’abord. Dans chaque journal, tu as des choses entourées dans la rubrique nécrologique. Soit juste un nom, soit juste un prénom, parfois l’annonce complète. Il faut les recopier dans le cahier avec la date de publication. Je t’expliquerais à quoi ça sert exactement quand tu n’auras plus qu’une semaine de retard de journal. A ta place, je me ferais une deuxième tasse de café, c’est un travail extrêmement fastidieux. Des questions ? » Lui va s’installer sur la grande table, étalant son matériel de confection. Il se penche sur un second petit carnet, sort d’un tiroir de la commode du salon un lot d’enveloppe de papier kraft, s’apercevant qu’il est presque vide. Rien de plus normal pour une fin de mois. Il met dans le vieux tourne-disque un 45 tour de musique classique, de la musique de la surface. Le Boléro de Ravel. Il a longtemps hésité avec la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak. Elle viendra probablement après. De la musique peu courante à Pelagia, sauf quand on a eu une éducation un peu haute perchée. Puis la musique à l’avantage de couvrir le bruit de leur travail clandestin et la présence d’Abe aux oreilles des voisins maintenant bien réveillé pour ceux qui ne sont pas au travail. Seisyll s’installe à la grande table. Il détoure soigneusement au cutter deux photos d’identités, une de face, une de profil, inspectant son tampon de contrefaçon avant d’inscrire au porte-plume la nouvelle identité de la demandeuse, c’est une femme, de carte. Il ne sait pas quel était son nom avant mais à partir de maintenant, ce sera Eugenia Del Mare. « Arrache une double page du cahier, au milieu et commence une liste de course. Met « Enveloppe, Crayon de papier, encre, plume de porteplume », je te prie
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 08.11.15 4:10 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. La première journée d'enfermement chez le Patron commence. Et le travail semble déjà grand. Mais Abraham étant nourri et logé, c'est la moindre des choses de l'aider. MAîTRE CÉANS
En entendant les mots Pain de campagne et confiture d'abricot, Abraham se leva de sa chaise. Il remerciera Selena plus tard de toujours ramener de la bonne nourriture à l'Opale du Chat mais aussi au Patron. S'enfonçant de nouveau dans la cuisine, il recommença à se faire du café : une technique qu'il utilise, donnée par Seisyll lui même, pour remplacer les effets actifs des Essences. Puis chercha le pain et la confiture avec beaucoup d'attention. La cuisine est vide en nourriture, mais ce qu'on y trouve est très intéressant car très rare à trouver. Au même moment où il ouvrit le réfrigérateur, Seisyll éleva la voix pour se faire entendre : « Le frigo est vide par contre. Tu me diras ce dont tu as besoin pour manger, j’irais à l’épicerie avant d’aller ouvrir le bar. » Abraham lança un bref d'accord qui fut coupé par la voix grave de son patron, plus froide cette fois : « Pour l’Essence, tu devras attendre demain. » Aïe. Abraham revint dans le salon assez vite, et en silence, laissant l'eau pour le café se réchauffer un peu. Le pain est vite coupé en tranche et la pièce bientôt remplie de la bonne odeur d'abricot. L'ambiance est agréable, et Seis attrape de sa bibliothèque un carton rempli de vieux journaux de quelques mois. Abraham les reconnait. Puis une mallette de travail, avec un petit cahier et un crayon. Il le regarde faire tout en mâchouillant élégamment sa tartine de pain. Très bonne confiture au passage. Mais voilà, le travail avec Seisyll ça commence toujours très vite. Très rapide. Et ça doit absolument bien être fait. Abraham comprit de suite ce qu'il lui demandait, habitué depuis plus d'un mois à ses demandes rapides et efficaces. Prendre le journal le plus vieux, repérer les choses entourées, les recopier, prendre le prochain numéro de journal, refaire la même chose dans le cahier, etc. Jusqu'à être à une semaine avant aujourd'hui. Donc plusieurs centaines de journaux à recopier. Mais ça ira. Abraham aime lire le journal et écrit très vite. Peut être que c'est pour ça que Seisyll lui fait confiance pour mener à bien ce travail. Le tout est posé sur la table basse à côté du lit et du canapé. Abraham se lève et va de suite chercher son café, jugeant que c'était vraiment une bonne idée de s'en faire un deuxième.
Bougeant pour s'installer sur son canapé/lit, les fesses tout au bord, Abraham attrape le plus vieux journal datant de la première semaine de juin 124, et ouvre la rubrique nécrologique. Sa main tenant sa tasse de café, il utilise l'autre, la gauche pour attraper le crayon qui était posé à côté du carnet. Ouvrant la première page il commença déjà à écrire mot pour mot ce qui était entouré dans le journal, un simple nom et parfois des détails sur sa famille ou les raisons de sa mort. Des petits messages d'adieu. Abraham recopiait sur la feuille en ne regardant qu'à moitié celle-ci, sachant bien écrire trois à quatre mois à la suite sans dériver de la ligne. Il en profita pour regarder son patron qui s'était installé sur la grande table où trainait encore le pot de confiture couvercle fermé et le pain de campagne emballage fermé. L'homme était occupé à lui aussi travailler et Abraham ne chercha pas à lui poser de question : de toute façon il devinait déjà ce qu'il faisait. Et tout ceci était parfaitement illégal. « Arrache une double page du cahier, au milieu et commence une liste de course. » Tout en buvant une gorgée de son café, le garçon poussa les quelques premières pages pour s'arrêter au milieu du carnet, là où les agrafes se voyaient. Posant sa tasse sur la table basse, il arracha la feuille double et commença à écrire la liste : Enveloppe, Crayon de papier, encre, plume de porteplume. Abraham plia rapidement en deux cette fameuse feuille et la déposa dans un coin de la table basse, continuant ses recopiages de prénoms, de noms et d'informations sur les personnes mortes de juillet 124. Étrangement, il regardait à chaque fois si le nom de son père n'y était pas. Mais bien sûr il ne le trouverait pas. Avançant assez rapidement, il termina sa tasse de café d'une traite et son année 124 en quelques minutes. Tout était recopié proprement, forcément un peu moins vers la fin. Et Abraham se décida à prendre une petite pause, son dos étant mal positionné, trop baissé vers le carnet et ses yeux le piquant à force de fixer des petits textes tapés. Tout en se levant pour surement aller se préparer un autre café et prendre un morceau de pain, il attrapa le pot de confiture et observa le travail de Seisyll. Celui-ci était tout aussi rapide que lui, ayant déjà bien avancé. C'est fou le nombre de client qui lui font confiance ...
▬ « Je vais me préparer un autre café, tu veux boire quelque chose ? » Abraham baissa sa tête dans sa direction, la pivotant légèrement sur le côté. Intrigué par tout se travail, il osa lui demander : « Comment ça t'ai venu de faire tout ça ? Cette idée de faux papiers ? » La musique classique retentissait dans la pièce, mais elle était assez douce pour les détendre tout les deux. |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 08.11.15 19:30 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Seisyll l’avait vu faire presque immédiatement demi-tour à la cuisine à l’évocation de la confiture et du pain, écarquillant les yeux de surprise un court instant. C’est bien la première fois qu’il obtient un résultat pareil en parlant de confiture. A noter, le jour où il a besoin qu’Abe lui rendre un service urgent, le troquer contre de la confiture. Le travail se mit en route assez rapidement et dans le silence du Boléro qui rythmait plus ou moins ses gestes. Par deux fois, Seisyll se retourna pour changer de disque, une fois que celui toque, annonçant la fin de l’enregistrement. On était passé à la Symphonie du Nouveau Monde, comme prévu, puis à des pièces de pianos, une compilation de différents artistes qu’il écoute d’une oreille assez distraite. Il se concentre sur sa contrefaçon, arrangeant les rebords et les coins de la photographie avant de la coller à l’emplacement prédéfini. Il écarte le matériel de la table, se faisant de la place. Il ouvre une petite bouteille d’encre noire et commence à remplir d’une belle écriture pleine de liée et de déliée, digne d’une administration la carte imprimée. Nom : Del Mare. Prénoms : Eugenia, Laura. Née le 15 janvier 96. Signes distinctifs : Port de Lunettes. Domicile, une adresse fournie par la demoiselle au niveau 2. Taille : 1m63. Carte établie le 6 juin 124. Un coup de tampon du service des papiers de Pelagia, une signature imitée du responsable de la délivrance du papier, remise à jour grâce à une patte graissée avec de l’argent et une bonne bouteille. Il ne restera plus que l’empreinte de l’index et la signature de la demoiselle, qu’elle fera seule. Un petit coup de papier buvard pour éponger et faire sécher « Abe, rajoute le papier buvard sur la liste. Il va falloir que je fasse des achats dans une papeterie. » Dit un peu fort, il ne s’est pas aperçu qu’Abraham s’est déplacé dans son dos. Il ne le remarque d’ailleurs que cinq minutes plus tard, lorsqu’il prend la parole. Un autre café. Seisyll semble hésiter avant d’accepter, peu habitué à tant de sollicitude de la part de quelqu’un. Il n’a perdu l’habitude de se faire servir, déjà avant il n’aimait déjà pas beaucoup ça, préférant se servir seul plutôt qu’ajouter du travail aux domestiques qui se sont succédées dans le domicile Hilbilge. Chose reprochée par Aeder, lorsqu’il était à court de raisons valables pour reprocher quelque chose à son fils. Maintenant, on ne le servait que lorsqu’il poussait le bouchon un peu trop loin et qu’on s’apercevait qu’il ne le faisait pas lui-même. Et là encore, cela se résumait aux anciens membres d’Aldebaran ou à Séléna. Se faire servir, c’est se montrer faible et il ne pouvait pas se le permettre. Viens une autre question. Seisyll stoppe tout mouvement, le porte-plume qui goute son encre ébène au-dessus du buvard. Réfléchir. Organiser une réponse acceptable. « Elle ne vient pas de moi. C’était une question de circonstances et d’informations. On avait besoin d’argent pour imprimer les tracts et on ne faisait pas encore partie de la Compagnie. » Un murmure évasif alors qu’il range la plume dans le plumier et qu’il referme la petite bouteille. Il se tourne lentement pour faire face au gamin, sonder son regard. « Je ne sais pas pour quelle raison tu as décidé d’entrer dans l’illégalité. L’appât du gain, l’impression de ne rien faire de tes dix doigts, tes valeurs, ta famille ou toute autres raisons, qu’elles soient bonnes ou mauvaises à tes yeux ou à ceux des autres. Je ne sais pas non plus ce que tu as gagné ou perdu dans ce mouvement, ce que tu as dû abandonner ni comment tu l’as vécu. C’est ton histoire, Abe. La mienne a commencé déjà il y a six ans. Je suis entré là-dedans parce que je ne rentrais pas dans le moule, qu’on m’expliquait que quelque chose ancré en moi était faux et impossible et maintenant j’ai tout perdu. Je te souhaite que cela ne t’arrive jamais. C’est pour cela que je ne te raconterais jamais mon histoire, de peur qu’elle te terrifie et de ne plus être à tes yeux celui que tu crois que je suis. J’apporte suffisamment le malheur sans ça.» Il se lève doucement, se décidant finalement à se charger du café, ça sera mieux pour lui. Abraham pose beaucoup de question. Trop de questions. Et lui est trop bavard. Un soupir encore. Le frigo est vraiment vide et Abraham ne peut décemment pas se nourrir uniquement de confiture et de pain de campagne même s’il a l’air de beaucoup apprécié. En attendant que le café infuse, il va chercher le sac de jute contenant les croquettes de la ménagerie. Même rituel qu’hier. On remplit les gamelles, on passe une tête par la fenêtre pour appeler Céleste qui rapplique dans les cinq minutes. « Tes blessures ont bien cicatrisés ou pas ? J’aimerais savoir si je rachète de la gaze et du désinfectant… » On toque à la porte, Seisyll sursaute. Rapidement, il range tout le matériel tandis qu’on insiste et envoie Abraham et la valise dans sa chambre pour qu’il s’y cache. Il va ouvrir. Une femme se présente. « J’viens d’la part de la vieille du troisième. C’vot chat qui s’amuse à piquer le linge ? Parce qu’il me manque trois chaussettes. » Seisyll soupire, fusille Paon du regard qui ne lui adresse qu’un « meo » sonore avant de retourner à la gamelle. Seis va chercher la boite à chaussette pour que la dame bien en chair fasse son marché, espérant qu’elle ne remarque pas la présence. « Vous feriez mieux d’vous marier au lieu d’avoir ces satanés bestiaux. » Oui, oui, répond évasivement Seis, insistant pour qu’elle se dépêche. |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 12.11.15 16:36 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. La première journée d'enfermement chez le Patron commence. Et le travail semble déjà grand. Mais Abraham étant nourri et logé, c'est la moindre des choses de l'aider. Abraham lui demande alors d'où lui ait venue l'idée de faire dans l'illégalité, à cet instant le regard de Seisyll change et devient plus sombre ... MAîTRE CÉANS
L'idée de toute ça ne venait pas de lui, c'était une question d'argent, sur le moment il n'avait pas réfléchi. Abraham frotta son menton machinalement contre son épaule, pensif. Alors ce n'était pas pour aider les personnes, ce n'était pas pour faire changer leur vie, les protéger ... C'était juste une question de circonstance. Voulant lâcher un bref d'accord, il fut arrêté dans sa marche en direction la cuisine lorsque Seisyll se remit à lui parler : « Je ne sais pas pour quelle raison tu as décidé d’entrer dans l’illégalité. » Dans la brève liste qu'il lui donna, la meilleure qui ressortait reste pour ses valeurs. Peut être ... En réalité il n'y avait jamais pensé, il suivait juste le mouvement. Parce que ... ouais, il avait l'impression de ne rien faire de ses dix doigts. Le Patron avait tout perdu. Rentrer là dedans parce qu'il ne rentrait pas dans le moule. Quelque chose en lui. Abraham cligna des cils à ces mots, intrigué par le peu de précision qu'il lui donnait. Le regard de cet homme, assit, obligé de se tenir avec une canne, ayant perdus des amis, et surement d'autres chose, était à présent devenu sombre. Porter le malheur ? Abraham l'apporte déjà bien assez. Tout les gens du niveau 3 apporte le malheur, c'est ce que disent ceux qui vivent au dessus d'eux. Et ils ne savent absolument rien de la vie de ces pauvres gens, tout simplement parce qu'ils restent dans leur monde. A écraser les plus faibles. Abraham regarde en silence Seisyll se lever de sa chaise pour finalement préparer lui-même son café. Sans un mot, le garçon va inscrire sur la liste de course papier buvard, jouant avec son crayon un instant tout en le mordillant. Le patron revient avec les croquettes, lui demandant si ses blessures ont bien cicatrisés, lorsque la sonnerie retentit. Tout de suite Abraham adopte la bonne réaction et se lève sans un bruit du canapé lit. Récupérant la valise avec toutes les affaires illégales rangées à l'intérieur, Abe est tiré jusque dans la chambre de l'homme, sans faire de bruit. C'est une vieille femme qui vient le voir, au sujet de paires de chaussettes perdues. Abraham se met à pouffer de rire, essayant de se retenir, puis il se retourne toujours en silence en direction de la pièce éclairée par les lumières extérieures. Après une longue discussion sur le mariage et la vie d'un homme à trente ans, la vieille dame s'en va, ravie de récupérer des chaussettes propres et quasiment neuves par rapport à celles perdues. Le jeune homme, le regarde vif, remarque à ce moment là une photo, semblable à celle qu'il possède dans la poche de sa veste en cuir, avec sa mère dessus, sur la table de chevet à côté du lit de Seisyll. Curieux, un peu trop, il va la retourner et s'aperçoit que c'est un homme qui y apparait. Plutôt mignon et assez jeune. Après un bref instant il croit le reconnaitre, mais la porte de la chambre s'ouvre dans son dos. Précipitamment et maladroitement il repose la photo. Mais trop tard, il est là, la valise en main, juste à côté du lit. Un moment de silence, il balbutie quelque chose d'incompréhensible pour s'excuser d'avoir fouiller dans des affaires qui ne le regarde pas, puis il finit par dire :
▬ « La vieille dame est parti ? » Au même moment il s'avance en direction de la porte où est son patron, baissant les yeux au sol, puis il passe la porte et se retrouve très vite dans le salon. En y pensant, il pourrait se mettre à fuir, loin du regard sombre de son frère adoptif. Mais à la place il pose la valise sur la table, et réalise qui est cet homme sur la photo : « Mais c'est Swann ! » Maladroitement, il se retourne pour être face à Seisyll, un petit sourire au visage. Qui disparait aussitôt. |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 16.11.15 0:12 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Plus le temps passe, plus les secondes paraissent des minutes et les minutes des heures, plus la ménagère semble rester pour laisser trainer ses yeux chafouins, comme si les chaussettes volées par Paon, secret de polichinelle dans le quartier, n’avait été qu’une excuse pour pouvoir entrer et vérifier que le voisin si mystérieux, avec sept chats et aux horaires décalés, avec de drôles de personnes venant le voir. Notamment Séléna, modèle de discrétion. Tout le quartier l’a remarqué en à peine deux mois. C’est d’ailleurs peut-être pour ça que cette dame lui parle de mariage et non pas de trouver quelqu’un. De fait, c’est acquis, une femme qui va voir de manière régulière sans se cacher un homme qui vit seul est soit une sœur soit une fiancée, dans l’imaginaire du niveau trois. Et comme il ne se ressemble pas, l’opinion populaire de l’immeuble a rapidement penché pour la deuxième possibilité. Seisyll patiente, ne la presse que lorsqu’elle commence à attarder son regard sur le tableau. Elle repart finalement, sans avoir remarqué Abraham, avec trois chaussettes orphelines. Qui sait, il y avait peut-être du vrai dans cette histoire, et ces chaussettes retrouveront peut être leur camarade de paires, Seis leur souhaite, autant qu’on peut souhaiter quelque chose à des chaussettes. Le plumeau roux qui sert de queue à Majorelle vient frotter son pantalon noir. Miaulement bref et sonore auquel Seisyll répond dans un murmure un petit « Qu’y-a-t-il ? » avant d’aller délivrer Abe. Abe qui doit être l’une de seules personnes qui, parmi les rares personnes ayant déjà visité l’appartement, soit rentré dans la chambre. Et c’est peut-être une erreur car en ouvrant la porte, Seisyll le trouve en flagrant délit de curiosité. Ses sourcils se froncent, son regard perd le peu de chaleur qu’il avait pu contenir quelques instants plus tôt. Sa priorité et de chasser l’intrus de son pré carré, son lieu personnel où personne n’est censé d’habitude rentrer ; même avec permission. Majorelle est monté d’un saut agile sur le lit fait, s’y installant en boule, décidée à y rester. Seisyll s’avance dans la chambre tandis que le gamin la fuit, comme le lieu d’un délit .Il n’arrive pas à savoir ce qu’il a vu, regardé dans le meuble de nuit. Il effleure de ses doigts la photo, l’unique photographie de son appartement. C’est à ce moment qu’Abraham s’exclame, trahissant la nature de sa curiosité. Seisyll se retourne, fait brusquement volteface, adresse un regard transperçant et furieux aux gamins, presqu’autant que lorsqu’il lui avait avoué avoir rechuté dans l’essence. Une colère silencieuse tandis que le boiteux range la photo au fond d’un tiroir. Souvenir d’une autre vie, d’un film tourné. Chaque fois qu’il repasse au cinéma, Seis est tenté d’aller le revoir, juste pour ce moment, pour le voir bouger, vivre. Il y a aussi toutes les heures de rush que la maîtresse des arts, productrice du film a du conserver. Des minutes où Swann est toujours là, où il rit, fait le clown, esquisse un pas de danse, tente de l’entrainer lui sous le regard indifférent des autres. Si ce monde du tournage avait été la réalité, celle de Pelagia, jamais il ne se serait entrainé dans la clandestinité. Ils ne se seraient jamais entrainés là-dedans. Et ils seraient vivants. Opportunisme. Egoïsme. Haine du pouvoir, société coupable de ses malheurs, sociétés qui doit payer. Seisyll chasse un sanglot, le cache au creux de sa pomme d’Adam. Les forts n’ont pas le droit de pleurer. C’est l’apanage des faibles. Autres sacro saintes règles de Magnus et de la Milice. « Chacun sa manière d’honorer ses morts devant Adjuve. » Finit-il par murmurer, retournant sans lui adresser un regard à la cuisine pour se servir une tasse de café, toujours fâché et contrarier. « Ne t’avise plus à fouiller à l’avenir. Dans le cas contraire, je te trouverais une autre planque beaucoup moins agréable. » La fuite. C’est tout ce dont Seisyll a besoin. Déjà, il avale la tasse de café, quand son ventre le trahit, grogne, parce que vide. Pieux mensonge « Tu n’as pas répondu à ma question. Tes blessures. Je vais y aller. Je m’arrangerais pour que Light ou Séléna te porte les courses avant l’heure du diner. » |
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 17.11.15 16:17 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. Abraham va rester seul la journée chez Seisyll. Séléna ou Light vont surement venir lui rendre visite. La séparation d'Abe et Seisyll ? Difficile ... MAîTRE CÉANS
Le regard de Seisyll lui glaça le sang. Abraham ne bougea pas d'un pouce, le temps que la photo se retrouve enfermée dans un tiroir, et son patron de retour en cuisine. Adjuve bien sûr. Son patron était un croyant, toujours vêtu de noir et toujours avec sa petite bouteille à se toucher le visage pour marquer un temps de prière. Le jeune homme ne s'intéressait plus à cette déesse et au reste des religions. Sa mère, à qui il ne parle plus depuis longtemps, était une femme très religieuse qu'il l'emmenait au temple pour les anniversaires ou les fêtes. Abraham n'aime pas ce temple, ses souvenirs. Et il ne sait pas si il arrivera à supporter ses retrouvailles avec sa mère … si il y'en a un jour. ''Honorer ses morts''. Bien sûr, la photo était une façon comme une autre d'honorer les morts et de ne pas les oublier. Mais depuis combien de temps Swann est décédé ? Abraham ne le connaissait que de vue et de nom, sans jamais lui avoir parlé. En tout cas ce devait être un très bon ami pour que Seisyll soit autant bouleversé par sa mort. Après autant de temps. En tout cas cette simple trouvaille, ce petit bout de photographie dans les mains, et ce ''Swann'' avait eu le don de mettre en colère son patron qui à présent ne lui adressait plus qu'un seul regard sombre. Ne plus fouiller, ne rien faire, sinon … une autre planque. Abraham le visage et le corps encore engourdis, ne bougea pas de sa place, près de la table. Il fit une simple moue boudeuse, comme un gamin qui aurait fait une faute grave mais qui ne le réalisait pas. Pour lui ce n'était qu'une simple photo … et il n'y pouvait rien si son ami était mort de toute façon. Abraham ne sait pas ce que c'est de perdre un ami fidèle. Voir même la personne que l'on aime le plus dans cette immense ville sous l'eau. Seisyll s’avança vers l'entrée de l'appartement. Juste quelques mots, rapides, secs. Light, Séléna … Abraham avait du mal avec ces deux là. Le premier était trop bizarre, trop rapide pour lui, trop … Light. Quand au deuxième, une femme, elle était mignonne mais beaucoup trop ''femme forte''. Ces derniers temps il la voyait à l'Opale du Chat. C'est elle qui ramène la bonne confiture présente dans le frigidaire de Seisyll. Avec un peu de chance elle viendrait et lui ramènerait quelque chose de bon, voir même elle lui ferait à manger ?
▬ « Je veux Séléna, l'autre il serait capable de m'empoisonner. » Un petit rire. Mais son Patron lui ne sourit même pas. Abraham reprend un peu de sérieux, soulevant ses épaules. « Je vais bien. »
Mais lui, ce grand homme marchant à l'aide d'une canne. Va t-il si bien que ça ? Abraham aimerait lâcher un petit quelque chose, une petite blague, de quoi détendre l'atmosphère. Mais rien ne sort à part un : « Je finis d'écrire dans le carnet. » Et il va s'asseoir de nouveau sur le canapé/lit, prenant son stylo, pensif. Oubliant même la présence de son Patron, encore là dans la pièce. Bien sûr, Seisyll allait revenir, et il savait maintenant que Abraham était un garçon un peu trop curieux qui allait fouiller ses affaires quand il serait absente. La confiance peut être l'une des qualités d'un homme, mais avec Abraham dans les parages on peut oublier. C'est un grand curieux, trop maladroit. C'est aussi quelqu'un qui obéit, et quand il voit le regard sombre de Seisyll, il ne bouge plus. Ses fesses s'enfoncent dans le matelas, et il sait que le temps qu'il sera seul il se sentira obligé de ne pas bouger de là sauf pour aller pisser … Abraham salut le départ de Seisyll, puis plonge ses pensées dans les derniers journaux, ceux de ce mois-ci. Ce sera rapide, puis après … Un petit somme ? |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 25.11.15 12:26 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Abraham avait touché la corde sensible. Il s’était jeté à corps perdu dans un trou interdit. Un puit sans fond de rancœur et de haine. C’était un fait, cela faisait un sacré bail que Seisyll n’avait plus les mains pures et blanches comme neige. Et ce même avant le temple pourpre. Light avait d’ailleurs manqué d’en faire les frais à ses débuts. Mais Abe est un gamin, Abe teste, tente pour mieux reculer par la suite. Comme avec un enfant, il faut poser les limites. Interdiction. Swann est un sujet tabou, à ne jamais aborder, de peur de le voir se raidir d’un coup. Mais Seisyll tente de faire confiance à Abraham, il va le laisser seul ici, jusqu’à’ ce que quelqu’un passe. Il se surprend à désirer que la journée passe vite pour mieux retourner plus tard dans ses pénates. Après tout, il lui confie sa famille de félin. A moins que ce soit l’inverse. Il confit Abraham aux yeux chafouins, quatorze en tout, sept paires d’yeux. Dans un sens, cela le rassure. Les chats cafteront si besoin, ils sont très fort pour ça. Ils garderont l’appartement et sa précieuse toile. Ça ira, c’est ce dont il se persuade. Maintenant, il faut y aller. Ne pas rater la navette Nautilus, ne pas faire attendre Clio devant la porte. Sans un salut pour personne. Juste un claquage de porte. Il est toujours fâché, souvenez-vous. Il espère que ça marque le coup, qu’il n’ait pas besoin de convoquer la parole pour en rajouter une couche. Il boitille jusqu’à la station, l’esprit ailleurs. Esprit qui restera ailleurs de toute façon pour le restant de la journée, assassinant de fait deux verres à whisky. Il était censé faire comme d’habitude, c’est un peu raté. Tant pis. Rien à signaler à l’Opale. L’enquête suit son cours. Elle est magnifique, cette expression. Elle en dit beaucoup et à la fois rien du tout. Pas de détail. Elle est parfaite, cette expression. Il cherche, échafaude. Moineau rouge ne s’en tirera pas. S’il explique à Light qu’il compte noyer le bonhomme. Ce dernier va passer par toutes les teintes de blanc. Qu’importe. Seisyll retourne à la propreté impeccable de ses verres dans la cuisine, attendant qu’on vienne chercher le plateau de propre et qu’on amène les sales. Aujourd’hui, c’est son travail, il ne veut ni voir ni parler à personne. Il préfère imiter l’huitre, c’est un mauvais jour. Si, il a dessoudé un coup de téléphone. Ce ne sera pas Séléna. Ce sera quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui risque d’occuper et de polluer Abraham pour qu’il ne puisse plus connecter ses neurones.
Cette personne, elle débarque à 14h à l’appartement du boiteux et avec la clé, s’il vous plait. Nine. Antonine De Mai. Mademoiselle Mira pour le Journal de Pelagia. Une petite main du courrier du cœur, qui vous console et tente de conseiller les âmes en peine, les amants éconduits et les amours malheureux. Une chance que le secret professionnel ne soit pas de mise dans son job. Bavarde qu’elle est, heureusement que les gens ne signe que rarement leur lettre. Mais Nine, c’est aussi une ancienne fidèle du Mouvement Aldebaran. Une parfaite assistante, qui ne pose pas de question. Plus rattachée à Seisyll comme Light était de base plus rattaché à Swann. Elle est là, cette grande perche avec un repas acheté à emporter dans un bouiboui du coin. Des calamars frits avec une sauce à l’ail. Beaucoup de calamars frits. Du fromage frit aussi. Nine aime la friture. Elle est entrée et a étreint fortement Abe, lui brisant presque les côtes, sa peau très sombres contrastant avec la peau bien claire du gamin. Elle donne dans les caresses, elle met en route le moulin à parole, avec son stock de lettres à répondre. C’est décidé, elle squatte, qu’elle dit. Elle a envie de travailler avec les chats, les chats comprennent mieux l’espèce humaine. Elle installe ses fritures sur la table basse, retire ses talons et s’installe en tailleurs, malgré sa robe blanche et outre-mer. Elégance, ce n’est pas son truc à Nine. Si ce n’est ses bijoux, ses anneaux dorés autour des bras, aux oreilles. Elle étincelle, Nine, on le croirait pas cause acquise à La Compagnie. Elle lit les lettres à voix hautes, rit, se moque, potine, gratte le ventre de Cobalt qui est ra-vi et ronronne fortement. Paon ne l’aime pas, Paon est allé se planquer. Ou alors il est reparti à la recherche de nouvelles chaussettes à kidnapper. Majorelle est couchée devant la porte d’entrée, elle attends son « patron » , pour qui elle n’a que d’yeux. Les autres chats vaquent à leurs occupations de chats, sans s’intéresser plus que ça à l’arrivante, l’invitée. Invitée qui ne s’en va avec son paquet de réponse pour la dactylo et l’impression qu’à 20 heures. Elle est multitâche, Nine. Abe l’est-il ?
Seisyll lui ne repasse la porte qu’à quatre heures du matin. Il n’a pas bu, mais empeste les vapeurs d’alcool. Il attrape Majorelle dans ses bras, plonge son nez barbu dans sa fourrure rousse. Puis il cherche le gamin, il s’est surement couché, au vu de l’heure. Peut-être a-t-il été réveillé par le bruit de la porte.
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| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 25.12.15 18:21 par Abraham Land | Citer Editer Supprimer |
| RésuméJanvier 125. Seisyll finit sa journée et revient vers quatre heures du matin dans son appartement. Abraham aura passé la journée à finir sa mission donnée par son Patron, et bavarder avec Antonine, dite Nine, une ancienne membre du groupe de Seis et de ... Swann. MAîTRE CÉANS
Antonine De Mai avait débarqué dans la piaule à quatorze heures. Au début méfiant de cette entrée un peu surprenante et de cette voix inconnue (pas celle de Séléna et encore moins celle de Light), Abraham s'était levé et se dirigeait discrètement vers la cuisine pour se cacher. Mais l'énergie de cette femme l'interpella de suite et quand il vit la tête sombre et chaleureuse de Nine dépassée de la porte d'entrée, il fit un bref sourire. Un câlin briseur de côte plus tard, Abe sentit l'odeur alléchante du calamar frit et de l'ail. Ayant fini depuis un moment son carnet et les dates du journal, il avait tout mit de côté dans un coin, le tout bien rangé attention, et s'était jeté sur le paquet. Un vrai régal, le calamar était le poisson préféré d'Abraham qui a toujours adoré sa texture caoutchouteuse. C'était comme si ils s'étaient passés le mot.
Le temps passa très vite. Nine avait le don de la conversation et racontait un peu quelques nouvelles de ce début d'année. Elle était ravie qu'il s'occupe de Seisyll, elle lui expliqua qu'il ne mangeait pas beaucoup et qu'il était très renfermé sur lui-même. Abraham hésita un long moment à parler de Swann, mais finalement la poitrine dominante de la jeune femme l'avait occupé toute la journée. Toute la journée en effet puisqu'elle resta au moins six heures avec lui dans l'appartement, terminant ses lettres et, finalement, terminant tout les deux sur le canapé lit à jouer avec les chats et à se frôler le bout des doigts, le regard fuyant. Abraham aimait bien Nine. Elle était de celles qui sont féminines sans trop l'être, et qui restent heureuse malgré la dureté de la vie. Parce que cette fille a vécue le sombrement de La Compagnie tout comme lui. Elle est de son côté, il le sait bien, même si ses bijoux et sa jolie robe ferait presque penser le contraire. Un goût de trop. Vingt heure presque passé, elle finit par se lever et repart. Abraham se retrouve alors de nouveau seul et finit par fumer une clope à la fenêtre, restant ensuite une petite heure dans la même position à regarder au loin. La mer. L'océan. L'immensité de ce tableau. Qu'est ce qu'il faisait là ? Enfermé ?
Et puis, alors qu'Abraham dormait profondément dans le canapé lit pour la seconde fois, Seisyll rentra chez lui. Tout doucement sans le réveiller il passa à côté de lui. Mais le jeune homme arrive à se réveiller, comme si son inconscient lui disait qu'il fallait le faire, que quelqu'un était là. L'odeur de l'homme était tout prêt, et Abe était trop fatigué pour réagir. Encore un peu endormi, avec une voix faible, il lâcha le nez dans l'oreiller :
▬ « Enveloppe, crayon, encre, plume de porte plume, papier buvard ... » Un petit rire, faible. « Tu as eu le temps de faire des courses ? »
La voix était presque semblable à un homme qui avait trop bu. Mais Abraham allait très bien. « Nine est passée, elle m'a apportée du calamar fris, on a discuté ... » Petit moment de silence. « Je l'aime bien ... Nine ... » Et il ferma les yeux pour se rendormir. |
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Maître Céans | Janvier 125 | Abraham & Seisyll 30.12.15 23:24 par Seisyll E. Hilbilge | Citer Editer Supprimer |
| Seisyll garde Majorelle contre son torse, le chat n’en demande pas mieux. Peu importe ou pas l’invité, il commence son rituel. Nourrir les chats d’abord, c’est dans cet objectif qu’il se dirige vers la cuisine. La pièce empeste l’ail, cela signifie que Nine a rempli sa mission avec succès. Mission à double tranchant. Veiller sur Abe en apportant le repas. Surveiller Abe pour ne plus, au grand jamais qu’il fouille dans la chambre. Trop de choses compromettantes dans ces carnets, ce meuble. Ce genre de chose qu’il ne faut que jamais Magnus trouve, une preuve que Seisyll Elek Hilbilge est toujours en vie. Et il encore trop tôt pour que cette révélation ait l’effet escompté, la bombe à ondes qu’il souhaite que ça ait. Presque égoïsme, tout doit tourner autour de lui, ce jour-là. Mais ce jour n’est pas encore arrivé. Et Abraham n’ira pas jouer le grain de sable. Tandis qu’il revient avec le sac de croquettes, le gamin émerge et énonce dans un murmure endormis la liste de course, ce qui a l’art et la manière de faire sourire Seisyll. Il ne dit rien, si ce n’est qu’une fois son action terminé, il repose le sac dans l’armoire de la cuisine et vient effleurer, paternel, la tignasse sombre d’Abe. Dors gamin. J’ai pensé à tout, je n’ai pas la mémoire d’un poisson rouge. Puis vient Nine dans la conversation. Le sourire de Seis s’étire un peu plus. Décidément gamin, tu cours après trop de lièvres à la fois. Antonine, Clio. Clio, Antonine. Surtout qu’elles ne boxent pas dans la même catégorie que toi. Antonine lui fera d’ailleurs remarqué, à cause des propositions insistantes du gamin. Gamin qui est aussi un homme. Avec des envies d’hommes. C’est amusant dans un sens, ça a fait beaucoup rire Seis, pour la première fois depuis longtemps, surtout lorsque la jeune femme s’est épancher sans gêne sur l’événement, comme elle aurait décortiqué une des lettres de mademoiselle Mira, avec sa gouaille et son franc parler en plus. Abe en a pris pour son grade, pour sûr. Mais peu importe. En fin de compte, cette semaine et celle qui suit a un déroulement assez linéaire. Seisyll jongle entre l’Opale et l’appartement, entre les clients et Abe. Il lui a dit, il peut rester autant de temps qu’il le souhaite. Il ne l’avouera jamais mais c’est agréable d’avoir une petite ombre dans les lieux, c’est la raison de la présence des chats : Ca fait de la compagnie. Même si Seisyll n’est pas bavard. Moins Abraham en sait, moins, il s’avère dangereux. Abe ne doit pas savoir, il doit rester à ses yeux cet être sombre et sans passé. Enfin si, Abe l’imaginera, ce passé et lui ne fera rien pour infirmer ou affirmer si ce qu’il pense et vrai ou faux. La vérité est une chose tellement abstraites, encore plus à Pelagia. Mais le gamin ne pose aucune question, si ce n’est pour le contenu du frigo, des repas quand ils sont deux (un coup des autres, ça y est, ils l’ont soudoyé dans cette histoire de bouffe) ou tout simplement le travail. Rien de bien alarmant. Des fois, Seis retrouve certains tiroirs de la cuisine et du salon dérangés, l’avantage quand on est maniaque, c’est qu’on remarque tout de suite ce genre de chose. Mais jamais la chambre. Le gamin a compris finalement. Il n’y a que les chats et lui-même qui ont le droit d’entrer dans cette pièce, avec ou sans permission. C’est comme ça, c’est tout.
Et puis un jour, il trouve l’appartement vide, Abraham a repris sa liberté. Il reviendra, peut-être un jour. Il faut qu’il vive le gamin, pas qu’il s’accroche à un vieux qui sent déjà la mort, qui est déjà mort. L’avantage quand on est mort, c’est qu’on ne peut pas mourir deux fois. On peut juste terminer d’agoniser, lentement, très lentement. Alors Seisyll retrouve sa solitude, ses chats et ses idées noirs, ses longues soirées à fixer le tableau du salon, à se souvenir, à vivre dans le passé. Il retourne à ses réminiscences, son mutisme. Rien ne change, tout continue, quoi qu’en dise le Monde.
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