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Fouette moi doucement ♦ Gíl Dylman
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« Invité »
| Sujet: Fouette moi doucement ♦ Gíl Dylman 22.08.14 16:06 par Invité | Citer Editer Supprimer |
| La nuit était noire, comme toutes les nuits, les lampadaires dans la rue laissait une fine lumière s’échapper des lampes incandescentes, c’était amplement suffisant pour Cornelia afin de se repérer dans les rues et canaux de Venise. Elle avait réussi à trouver l’adresse de ce fameux Gíl qui était trop proche d’Adélaïde aux yeux de Cornelia. La petite brune était la chose de la rouquine, et à personne d’autre et elle comptait marquer son territoire, même si ce n’était pas de la façon la plus diplomatique qui existe ou la plus humainement possible et imaginable. Elle ne savait pas exactement l’heure qu’il était, car elle ne pouvait pas se douter de l’heure qu’affichait sa montre sur son poignet, en même temps, elle n’arrivait pas à lire les aiguilles noires sur le cadran blanc et ceux même en plissant des yeux, il faisait beaucoup trop noir et ce n’était pas son dernier soucis.
Fort heureusement pour elle, Cornelia avait le droit d’accès aux bureaux de la ville et elle en avait profité pour trouver son adresse et elle s’y était dirigée d’un pas de loup. Il devait être entre minuit et trois heures du matin, et elle était rentré dans l’immeuble où se trouvait son appartement, il n’y avait pas de concierge, ou tout du moins pas debout. Un bon point pour elle, et elle monta les escaliers deux marches par deux, et finalement devant la porte d’entrée, elle grognait légèrement. Elle avait pris quelque accessoire dans son sac à main, et quand elle baissait les yeux pour voir à quoi elle pouvait ressembler, elle n’était pas des plus vêtue sous son trench beige. Une chose qui était sur elle n’avait pas pris ses médicaments, comme de plus en plus souvent, depuis qu’elle était à Venise.
Et elle frappa à la porte de toutes ses forces, même si cela pouvait réveiller les voisins. Elle s’en fichait bien. Elle y allait même à frapper du pied contre le bas de la porte d’entrée.
- DEBOUT LA PEDALE DOUCE !
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Fouette moi doucement ♦ Gíl Dylman 22.08.14 16:36 par Gil Dylman | Citer Editer Supprimer |
| “ nothin' sweet about me ”
Il ne savait pas exactement quelle heure il pouvait être. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il s’était endormi depuis un moment, quand quelqu’un était venu tambouriner à sa porte. Il n’avait absolument pas envie d’aller voir de quoi il retournait. Il se disait même qu’il allait se rendormir et laisser à ses voisins le soin de prévenir pour tapage nocturne. Ça pourrait peut-être même faire bouger le concierge, tiens. Sauf qu’il ne réussit pas à refermer les yeux. Trop de bruit, réveillé trop brusquement. Un regard à sa montre lui apprit qu’il était un peu plus de deux heures du matin. Un soupir lui échappa. Décidément. Il était le seul que tout le monde s’amusait à réveiller dans cette tranche horaire. Il savourait tout juste son retour chez lui après une inondation qui avait manqué de transformer l’immeuble entier en aquarium du Trocadéro, et il ne pouvait même pas dormir tranquille.
Il roula sur le dos, fixa le plafond, lâchant un nouveau soupir en se passant les mains sur le visage. Avec son bol habituel, c’était encore quelqu’un d’un peu dérangé qu’il ne ferait pas partir avec un « allez voir ailleurs si j’y suis ». Quoiqu’il en fût, il en profita pour attraper son portable et envoyer un message à Adélaïde. « Il y a une folle qui frappe à ma porte, rassure-moi, tu n’as rien commandité ? » Une folle, oui. Ça devait être ça.
Il finit par se lever, absolument pas décidé à aller ouvrir. De toute façon, rien ne l’y obligeait. Même s’il aurait bien voulu se rendormir en paix. Ce fut un peu ce qui l’incita à aller ouvrir la porte. Là, pour le coup, il avait l’impression d’être en face d’une folle. A peine bien réveillé, tout ce qu’il pouvait distinguer c’était une femme rousse probablement nue sous un trenchcoat beige avec un sac à main. Et il préférait ne pas savoir ce qui se trouvait dans cedit sac à main.
« Allez frapper ailleurs. Bonne nuit, à la revoyure. »
Et il referma le battant de la porte avant de tourner le verrou et de mettre la chaînette de sécurité. Pourtant, il ne bougea pas. Il ne retourna pas dans sa chambre, n’en ferma pas la porte ni ne se mit l’oreiller sur la tête. La femme qu’il venait de voir, il était sûr de l’avoir déjà aperçue quelque part. Où, ça ne lui revenait pas encore, mais le visage de cette folle furieuse lui était familier.
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« Invité »
| Sujet: Re: Fouette moi doucement ♦ Gíl Dylman 22.08.14 17:04 par Invité | Citer Editer Supprimer |
| C’était long, beaucoup trop long à ses yeux la réponse et qu’on lui ouvre la porte, une minute, deux minutes, et encore pleins d’autres s’écoulent lentement, très lentement. Et elle commence un peu à s’essouffler à force de tambouriner à cette porte de cet inconnu qu’elle a harceler une nuit durant. Et quand finalement on lui ouvrait la porte, et qu’un mec à la sale dégaine lui ouvrit la porte, elle haussa un sourcil, elle ne se l’imaginait pas ainsi. Et il lui parla rapidement, lui demandant de dégager, son sourcil voisin en fait de même et aussi tôt on lui claquer la porte au nez.
Elle grognait une nouvelle fois et elle frappa du pied contre la porte tellement fort, qu’elle trembla et elle se souvenait qui lui avait répondit en SMS en suédois. Elle sorti alors son téléphone portable et elle commença à taper un texte, mit le son à fond et alors le téléphone se mit à parler en suédois.
- Aller ouvrez l’étranger ! Je viens de la part de…
Le téléphone n’avait pas su traduire le nom en suédois, alors elle grognait fortement, et elle pestait complètement. Et pendant quelques secondes elle parlait à son téléphone. C’était surtout des insultes en tout genre en Italien, il y avait également quelque une en français et puis également en anglais. Et alors elle dit tout simplement en anglais.
- Je viens de la part d’Adélaïde.
Elle frappait encore une fois à la porte.
- Aller ouvrait !
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Fouette moi doucement ♦ Gíl Dylman 23.08.14 11:45 par Gil Dylman | Citer Editer Supprimer |
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Il avait envie de lui dire de dégager. D’aller voir ailleurs, d’aller emmerder quelqu’un d’autre. De lui dire qu’elle n’avait pas besoin d’utiliser un traducteur à la con et qu’il parlait parfaitement anglais. Mais il avait opté pour la solution faire le mort. Il avait lentement glissé le long de sa porte, le dos contre le battant, et il attendait. Le lendemain, il serait quitte pour s’excuser auprès des voisins, mais comment leur expliquer que cette femme était une parfaite inconnue, qu’il ne connaissait pas son nom et qu’il ne l’avait probablement jamais rencontrée ? Qu’il n’avait absolument aucune idée de pourquoi elle était là ni de comment elle avait pu avoir son nom et son adresse.
Et puis il y eut la phrase de trop. Peut-être. Venir de la part d’Adélaïde. Un ricanement lui échappa. Il somnolait presque contre sa porte, mais la seule chose qui était sûre pour lui, c’est qu’Adélaïde n’aurait probablement pas fait ça. Elle préférait l’appeler en pleine nuit. Et il préférait être réveillé par la sonnerie de son téléphone que part une insulte quelconque délivrée par une parfaite inconnue. Enfin. Peut-être pas si parfaite que ça. Il se rappelait la soirée, chez Adélaïde. Celle où quelqu’un avait frappé à la porte. Ade avait eu l’air assez… agacée de cette irruption surprise. Et lui, il n’avait pas posé de questions. Enfin presque pas.
Il commençait doucement à faire le lien. Venir de la part d’Adélaïde, bah voyons… Il soupira doucement, se releva et défit le verrou. Il laissa la chaînette. Hors de question d’ouvrir trop cette porte et de laisser cette folle entrer chez lui. Il allait lui dire une deuxième fois de dégager, et si elle ne le faisait pas, les flics s’en chargeront. Ça les ferait bosser, pour une fois. Son regard se planta dans celui de la rousse, lui balançant le fond de sa pensée d’une voix monocorde au fond cynique.
« La pute d’Adélaïde aimerait dormir avant d’attaquer sa prochaine journée de services en tous genres. Bonne nuit, et ADIEU. »
Et il claqua encore une fois la porte au nez de cette folle qu’il ne connaissait pas plus qu’à travers ce qu’Adélaïde lui avait dit.
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« Invité »
| Sujet: Re: Fouette moi doucement ♦ Gíl Dylman 23.08.14 13:05 par Invité | Citer Editer Supprimer |
| Elle s’empressait d’éteindre son téléphone, pour éviter tout crépitement quand il ouvrit à nouveau la porte. Elle aurait beau glisser le pied dans la fente, ça ne servirait à rien. Il avait laissé la chainette encore mise en place. Elle se trouvait coincé, et se faire embarquer par les flics ce n’était pas la meilleure solution, alors sans s’en rendre compte, elle n’arrêtait pas de pencher sa tête et de remonter son épaule, comme si c’était un tique nerveux et elle écoutait à nouveau ce qu’il disait. Et quand il ferma la porte, elle soupirait un bon coup, mais si elle frappait à nouveau à la porte, elle risquerait de se faire remarquer et ça ce n’était pas l’idéal.
- Dommage elle avait besoin de votre aide.
Elle se mit à avoir un fou rire derrière la porte, et puis elle colla sa bouche contre le bois et elle commençait à murmurer dans les trois seules langues qu’elle connaissait : « je reviendrais ». Et elle se retourna pour repartir en direction de chez elle.
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« PELAGIA »
| Sujet: Re: Fouette moi doucement ♦ Gíl Dylman 23.08.14 13:27 par Gil Dylman | Citer Editer Supprimer |
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Elle reviendrait. Bizarrement, il s’en était douté, de cette réplique. Un rictus vint se plaquer sur son visage. Il avait vraiment un don pour attirer les gens les plus givrés de la planète. Il était allé chercher son portable. Son message à Adélaïde restait sans réponse. Mais il pouvait toujours appeler les flics. Il aurait la paix avec cette folle pour vingt-quatre heures, quelque chose comme ça. Le seul problème, c’est qu’elle avait l’air rancunière. Et vingt-quatre heures, ce serait dérisoire comparé à ce qui pouvait l’attendre si elle décidait de prendre sa revanche après un séjour au poste.
Il soupira. Il l’entendait s’éloigner. Mais il y avait un point qu’il voulait encore éclaircir, et son esprit de salaud cynique ne pouvait pas s’empêcher d’insister dessus. Alors il rouvrit la porte, ayant enlevé la chaînette.
« Adélaïde m’appelle, quand elle a besoin d’aide. Elle ne m’envoie pas une folle nue sous son manteau avec je ne sais quoi dans son sac à main. »
Il ricana, légèrement.
« Navré de vous décevoir mais je ne verse pas dans ce genre de choses. Adélaïde est une amie, rien de plus. Alors maintenant foutez moi la paix, définitivement, ou j’appelle les flics pour harcèlement et tapage nocturne. Ça leur fera les pieds, et à vous aussi. »
Il la gratifia d’un nouveau adieu, cette fois-ci en suédois, et claqua de nouveau sa porte. Il avait très certainement aggravé les choses, mais ça lui était égal. C’était devenu un jeu. Un jeu dangereux dans lequel il rêvait malgré lui de plonger.
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