|
À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125]
|
|
« PELAGIA »
MESSAGES : 65 POINTS : 3269 PRÉSENTATION : Eve BeresfordFICHE DE LIENS : SalonDATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 13.08.16 0:10 par Eve Beresford | Citer Editer Supprimer |
| Eve avait enfin trouvé ce qu'elle cherchait quelques jours auparavant. Grâce à l'une des filles du bordel, elle avait appris qu'une chambre meublée s'était libérée dans un bâtiment relativement propre et bien tenu. La logeuse était terriblement acariâtre mais elle avait l'habitude de loger des filles publiques et ne s'offusquait ni des horaires ni des rendez-vous. Tant qu'elle ne dérangeait pas le calme de la maison et respectait les parties communes, elle pouvait y faire ce que bon lui semblait. Bien sûr, ça coûtait plus cher que ça n'aurait du, c'était le prix de l'aveuglement de la logeuse, mais qu'importe.
Comme si elle vivait vraiment là, elle avait apporté quelques menues affaires, des vêtements et quelques livres simples et sages. Le fait est qu'elle serait sans doute amenée à dormir là de toute façon, alors autant s'y installer, même à moitié. Elle pendit ses deux robes derrière la porte, rangea ses chaussures sous le lit et glissa sa lingerie dans un tiroir. Après avoir ajouté un oreiller neuf et une couverture au lit de cuivre, elle arrangea quelques objets de toilette sur le dessus de la commode et tourna sur elle-même pour admirer le résultat.
L'image était bonne, c'était la chambre d'une putain quand elle ne se couchait pas sur le dos au bordel. C'était la chambre simple d'une femme qui n'avait que peu de moyens et pas de vie réelle en dehors de son activité. Ça ne leurrerait pas Ezekiel avec qui elle avait eu des conversations plus profondes qu'elle n'aurait du, mais ça ferait l'affaire. Et il ne se posait pas tant de questions à son sujet. Quand il la regarderait, c'est leur première nuit qu'i reverrait encore et encore. Elle en était certaine.
L'heure approchant, elle descendit le chercher dans la rue. Le rendez-vous n'était pas vraiment galant et elle n'avait pas d'idée réelle derrière la tête, mais elle se réjouissait de revoir le jeune homme. Il était spécial, elle s'en était rendue compte tout de suite. Il n'appartenait pas à ce monde, à ses règles et à ses normes, c'est pourquoi elle le trouvait si intéressant. Et elle voulait l'aider. Il fallait juste trouver le moyen de le faire sans le froisser. Apercevant sa haute silhouette qui remontait la ruelle, elle lui fit joyeusement signe de la main pour l'accueillir puis lissa le col de son chemisier. Elle n'était pas nerveuse, non, juste impatiente. N'est-ce pas ?
Dernière édition par Eve Beresford le 13.08.16 21:58, édité 1 fois |
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 34 POINTS : 3201 PRÉSENTATION : www.FICHE DE LIENS : www.AUTRES COMPTES : Eirlys S. Hilbilge DATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 13.08.16 21:00 par Ezekiel Hollister | Citer Editer Supprimer |
| Elle avait dit oui ! Il n'en revenait toujours pas tout comme il avait du mal à se remettre de leur nuit ensemble, ce moment magique qu'ils avaient partagés encore et encore et encore jusqu'à ce que les lueurs de l'aube le rappelle au monde civilisé et à ses cours. Hors de question de les manquer, ses parents se privaient bien trop pour cela. Alors, à regret, il avait bu une dernière fois à la fontaine de ses lèvres et, les muscles endoloris mais la tête délicieusement vide, il avait reprit le chemin du savoir et de la connaissance, gardant enfouie dans son cœur la plus belle des leçons.
Ses dents mordirent ses lèvres tandis qu'il prenait la rue qu'on lui avait indiquée. Rien qu'à l'idée de la revoir, son corps s'emballait et son cœur faisait une danse silencieuse. Il ne se passait pas de jour sans qu'il ne pense à elle. Pas de nuit sans cherche son odeur dans de cours assoupissements fiévreux. Glissant une main dans sa poche, il tripota doucement le petit paquet kraft qui s'y trouvait vraie raison de sa demande. Le Cadeau pour la Femme. Ce n'était sans doute rien pour une personnalité comme elle, c'était le monde pour Ezekiel, exactement comme leur échange avait été un routine pour la sirène et un océan de découverte pour son navigateur. Il soupira, le rouge lui montant aux joues. Des images de frissons et de soupir passèrent derrière ses yeux d'encre. Il se souvenait de chaque détail de sa peau, de chaque bruit de gorge, de tous leurs jeux. Elle l'avait changé à jamais. Il avait l'impression d'être plus grand, plus fort, plus complet et rien ne pouvait arriver à la cheville d'un tel présent. Il leva les yeux sur l'horizon bouché d'une barre d'immeubles plus ou moins décrépit et tomba sur elle.
Il avait oublié. Il avait oublié l'effet qu'elle pouvait avoir sur lui. Le minuscule plis au coin de sa lèvre, la beauté de son corps, comment ses vêtements tombaient, avec une parfaite imperfection sur ses formes. Il avait oublié l'élégance de son bras, la luminosité de son regard. Il avait oublié. Il fit un pas en avant, subjugué par sa Thelxinoe. Sa bouche, sèche et ses mains, moites, lui rappelèrent également l'effet qu'elle avait parfois sur son anatomie générale à lui. Il passa cette dernière dans ses cheveux toujours un peu longs, remit ses bretelles correctement sur ses épaules, et, s'efforçant à sourire mais pas trop bêtement, il rejoignit sa belle en quelques foulées, immenses, dévorant l'espace entre eux avec un appétit tout adolescent.
« Bbbbonjour, euh soir, je...merci d'avoir bien voulu me revoir. Je ppppromet que c'est pas pour revenir sur nnnnotre marché. »
Certaines choses ne changeaient pas et l'effet de la beauté sur l'étudiant n'avait pas disparu en une nuit de passion, quand bien même celle-ci avait fait de lui un homme. Inconscient de tout ce que révélait son regard mobile sur l'admiration qu'il portait à sa compagne du soir, Ezekiel baissa les yeux pour regarder autour de lui. Il connaissait par cœur toutes les rues du niveau 3 et comment elles se connectaient entre elles. C'était la première fois qu'il tentait de voir, vraiment, ce qu'il y avait en dehors de l'architecture et du sol.
« On va quelque part ? »
|
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 65 POINTS : 3269 PRÉSENTATION : Eve BeresfordFICHE DE LIENS : SalonDATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 13.08.16 22:23 par Eve Beresford | Citer Editer Supprimer |
| Eve laissa échapper un petit rire léger et bref devant la gêne d'Ezekiel et sa promesse maladroite.
- Je sais, ne t'en fais pas. Et puis je n'ai pas dit que nous ne devions plus jamais nous revoir.
Elle prit sa main et le força à se baisser en tirant dessus en douceur pour qu'il mette sa joue à sa portée. Elle l'effleura ensuite de ses lèvres et relâcha sa main avec un sourire espiègle.
- Je suis contente de te voir.
Oh oui, elle voyait très exactement à quoi il pensait quand il la regardait. Elle ne se trompait jamais sur ce genre de sujet. Mais loin de la gêner, ça la flattait au contraire et la poussait à plus de gentillesse encore envers le jeune homme. Tournant les talons, elle l'invita à la suivre d'un sourire jeté par dessus son épaule et s'engouffra dans le bâtiment décati devant lequel ils s'étaient retrouvés.
- Chez moi, si ça te va.
Question purement rhétorique, elle n'avait pas l'intention d'arpenter les rues. Pas ce soir. Ses talons claquaient sur le bois nu et bien ciré de l'escalier et elle songea qu'elle aurait du le laisser monter en premier pour ne pas le mener à l'étage par le balancement de ses hanches. mais elle n'avait pas réfléchi et c'était trop tard à présent. Compte tenu de la promesse qu'elle lui avait extorquée, elle se sentait coupable de l'aguicher même si elle ne pouvait pas s'empêcher d'adorer le voir aussi subjugué. Sur le dernier palier, elle déverrouilla la porte de droite et l'ouvrit pour le laisser entrer dans son royaume petit mais propret.
- Et voilà ! Annonça-t-elle tout en entrant à sa suite et en refermant derrière elle. Tu veux boire quelque chose ? J'ai de l'eau, du vin et je peux faire du thé. Assieds-toi.
Il n'y avait que le lit pour s'asseoir ou une chaise branlante sur laquelle trônait sa pochette pour sortir. Qu'il fasse donc comme bon lui semble. Il n'était plus puceau, après tout, songea-t-elle avec un gloussement intérieur, il pouvait s'affirmer. Ayant poussé le vice jusqu'à verser un excellent vin dans une bouteille de piquette, elle se servit un verre en attendant qu'Ezekiel choisisse. |
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 34 POINTS : 3201 PRÉSENTATION : www.FICHE DE LIENS : www.AUTRES COMPTES : Eirlys S. Hilbilge DATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 17.08.16 10:54 par Ezekiel Hollister | Citer Editer Supprimer |
|
Ca lui allait. Il l’aurait suivie bien plus loin s’il l’avait fallu. Pas jusqu’au bout du monde parce qu’à Pélagia c’était plutôt compliqué mais plus ou moins n’importe où était un bon début. En lui prenant la main, en posant ses lèvres sur sa joue encore lisse de jeune homme, en répétant qu’ils avaient le droit de se revoir, elle l’avait de toute façon possédé plus efficacement qu’avec toute la magie du monde. Les yeux pleins de rêves, la tête en coton, le corps en feu, il suivi sa sirène non pas au fond de l’eau comme le disaient les vieux contes mais bien à l’étage d’une vieille bâtisse sans intérêt aucun. Maintenant qu’il repensait à ces vieux contes, l’ironie de la situation le fit sourire. Peut-être étaient-ils, eux, des descendants de ces infortunés marins capturés par les beautés enchanteresses qui peuplaient disait-on les eaux pour se nourrir de l’âme des marins. Peut-être qu’elles avaient construit pour leurs amants cette prison de verre et de métal, inventant une histoire pour que les descendants ne se posent pas de question et se mêlant parfois à la population quand une compagnie humaine leur manquait. Ses yeux hypnotisés par le balancement des hanches de son amante, Ezekiel jouait avec cette idée comme un enfant joue à des mirages, inventant à la ville une nouvelle identité, une histoire romanesque dont Eve serait l’instigatrice, à l’instar de la belle Calypso des textes anciens. Et il aimait cette rêverie. Il aimait cette pensée, cette romance, et se dire que l’Enchanteresse serait revenue, peut-être pas que pour lui mais juste au bon moment pour le prendre dans ses filets, victime consentante et volontaire qui se serait encore perdu avec bonheur dans les délices qu’elle avait à offrir, encore, et encore, et tant qu’il n’avait pas cours. Le palier arriva trop vite. Il n’avait même pas eu le temps de se perdre dans les méandres de son imagination ou même de fatiguer son corps dans la force de l’âge. Secouant un peu la tête pour en chasser les songes enfantins qui peuplaient son esprit par ailleurs toujours aussi aiguisé, l’idée restait cependant, tentatrice dans un coin de son esprit. C’était tellement logique en fait. Ca expliquait tout. Il entra, sa perle de rêverie bien rangée au fond de sa tête et regarda la pièce avec sa curiosité habituelle. Deux robes derrière la porte, des tiroirs contenant des trésors, et des livres. Il s’approcha, lisant les titres, la tête penchée. Il en attrapa un. « Tiens, je connais pas celui-ci. » Les autres, par contre, ils les avaient lu. Dans l’ensemble ce n’était rien de transcendant, rien qui ne puisse intéresser et surtout garder un intérêt sur un esprit comme celui de la jeune femme. Il n’était pas dupe. Il avait bien compris qu’elle était éduquée et intelligente. N’y connaissant rien en prostituée, il ne savait pas si c’était souvent le cas, même s’il pensait bien que quand on était instruit d’habitude, on essayait de se trouver un autre travail. Dans le cas de sa Sirène cependant, cela ne le choquait pas. Elle avait l’air d’aimer ça et c’était important dans la vie de faire un travail qu’on aimait. Lui qui voyait ses parents sombrer jour après jour dans une mélasse de devoir dans le seul but de l’en sortir lui comprenait l’importance de ce genre de choix. Il secoua à nouveau la tête, reposant le livre précipitamment pour s’asseoir sur le lit. La chaise était occupée. « Je ne sais pas trop… du vin ? Mais le vin c’est un peu cher alors de l’eau ça va aussi ne t’en fait pas, ça m’est sincèrement égal ce que je vais boire, à part tes paroles, enfin je veux dire que, et puis zut. » Pourquoi pourquoi pourquoi est-ce qu’il était soit bègue soit stupide avec cette fille ! Ce n’était vraiment pas logique. « Pour tes livres, je me disais, tu en voudrais d’autres ? J’en ai pas mal que j’ai lus et que je connais par cœur donc je pourrais te les prêter ? Et puis pour mes études j’ai accès la bibliothèque de l’université, si on les rend, je peux bien en emprunter pour toi. Il suffit que tu me dises quel genre tu aimes. Des romans, des nouvelles, des essais, des trucs techniques, je peux trouver un peu tout, sauf les trucs illégaux de la surface bien sûr. Comme ta bibliothèque est un peu vide…ce n’est pas une critique, je suppose bien que tu as d’autres priorités que les livres mais vu comme tu es intelligente tu dois t’ennuyer avec ces bêt…pas que je dénigre hein, arrête-moi s’il te plait… » Il leva ses yeux sombres et affolés sur la jeune femme, la suppliant mentalement d’abréger ses souffrances en l’empêchant de parler encore, de s’enfoncer encore, et de tout casser.
|
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 65 POINTS : 3269 PRÉSENTATION : Eve BeresfordFICHE DE LIENS : SalonDATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 17.08.16 21:19 par Eve Beresford | Citer Editer Supprimer |
| Eve laissa échapper un souffle amusé et versa un deuxième verre de vin pour son invité.
- Ne te soucie pas du prix du vin. J'en ai toujours pour mes amis.
Elle lui donna son verre et prit place à côté de lui au bord du lit, douce et calme comme elle l'était toujours avec lui. Son sourire s'accentua alors qu'il s'embarquait encore dans un discours adorablement confus qu'il n'arrivait plus à arrêter et auquel il la suppliait de mettre fin elle-même. Un petit rire accompagna alors deux doigts qui vinrent se poser sur ses lèvres pour l'empêcher de continuer.
- Arrête, lui intima-t-elle comme il le voulait avec un sourire plus large encore. C'est vrai que je n'ai que quelques livres sans grand intérêt ici et je serais ravie que tu m'en rapportes d'autres de la bibliothèque parfois.
Elle rit tout bas et en profita pour frôler sa joue en douceur avant de retirer sa main.
- Comment vas-tu, Ezekiel ? As-tu fait des recherches intéressantes ? De nouvelles inventions ? Parle-moi. Dis-moi tout ce que tu as envie de me dire.
Elle but une gorgée de vin mais ne le quitta pas des yeux et ne cessa pas de sourire avec douceur. C'était bon de le voir là. il avait cette fougue de la jeunesse, cet enthousiasme candide, et en même temps cette profondeur et cette pointe de noirceur propres aux grands esprit. Si elle l'avait pu, elle aurait ouvert son crâne pour tenter de comprendre comment il fonctionnait. |
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 34 POINTS : 3201 PRÉSENTATION : www.FICHE DE LIENS : www.AUTRES COMPTES : Eirlys S. Hilbilge DATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 23.08.16 10:35 par Ezekiel Hollister | Citer Editer Supprimer |
| Deux doigts sur ses lèvres l’arrêtèrent net dans ses divagations. Il y avait sur le bout de sa langue l’odeur de la jeune femme et le souvenir de gestes plus passionnés mais pas moins tendre. Il leva les yeux, la gratitude perçant l’encre de ses yeux pour se plonger à corps perdu dans sa douceur. Il n’avait pas besoin du vin pour avoir la tête qui tournait. Et puis il n’en buvait jamais alors il aurait été bien en peine pour s’inquiéter de son prix. Il n’avait choisi cette boisson que parce que c’était un truc d’adulte et qu’il avait vu que c’était ce qu’elle prenait elle. Elle. La seule Elle qui existe au monde. Elle qui parlait mais qu’il entendait sans écouter. Il prit la peine de se repasser les mots quand même, louant sa tête bizarre qui retenait presque tout sans même qu’il le fasse exprès. Il était une sorte de caméra sur patte. Une caméra avec des chiffres derrière sa lentille et du feu dans les circuits dès qu’une certaine personne s’approchait de lui. La caresse sur sa joue fut comme un choc, et il se sentit s’embraser, faisant de son mieux pour le cacher. Ils n’étaient pas là pour ça. Il l’avait promis. Ca faisait partie du marché et Ezekiel Hollister tentait toujours de tenir ses promesses. « Je suis sur plusieurs chantiers à la fois, parce que sinon, je m’ennuie et changer d’aire de réflexion lorsque je suis confronté à une impasse me permet d’éviter une obstination qui ne serait que destructrice. D’ailleurs, c’est souvent quand je travaille à autre chose qu’il me vient la solution au problème d’avant. Et puis j’aime pas penser qu’à un truc à la fois. Enfin voilà, en ce moment je fais encore des recherches sur le verre de Pelagia, j’essaie de voir sa force pour voir si on ne pourrait pas le renforcer afin que les explosions ne détruisent plus la structure comme avec l’accident de juillet là ou le temple. Le truc compliqué là-dedans c’est surtout que je ne sais pas à quelle profondeur on est de la surface ce qui rend les calculs compliqués, du coup je commence par l’inverse, j’essaie de trouver des morceaux de verre du niveau trois parce que c’est là que c’est le plus profond et qu’il y a le plus de chance de voir des fissures ou des choses du genre, et puis comme je connais la distance entre les niveaux, je pourrais ensuite inférer l’augmentation de la pression. Je pourrais demander à Aronde directement mais c’est moins amusant tu vois. Enfin amusant, je me comprends, ce n’est pas amusant quand une bombe explose mais l’idée du verre est amusant et puis je me demande s’il y a moyen de mettre du métal dans le verre mais sans que cela se voit, comme tressé dans la structure pour le solidifier encore plus. C’est la deuxième étape, et si je peux renforcer la structure et éviter les accidents alors je n’aurais pas perdu ma vie et je serais content. C’est pas pour tout de suite, là j’en suis qu’à la phase d’étude, je manque de matière première ; Peut-être que je devrais trouver le moyen de me procurer de plus grands échantillons. Il faudrait que je creuse cette piste là mais… » Il s’interrompit net. Si l’idée que la cité puisse être soudain engloutie par les flots ne lui faisait pas peur – il avait calculé qu’il aurait beaucoup plus de chance de mourir broyé sous les forces en présences que noyé et que donc ce serait plus rapide et moins douloureux – parler de choses potentiellement illégales l’arrêtait toujours un peu. Il avait confiance en Eve pour ne pas le dénoncer seulement il ne voulait pas qu’elle soit considérée comme complice. Il revint alors sur un terrain un peu plus stable. « Sinon, j’ai un ami au niveau trois qui aime beaucoup les sucreries. Il ne va pas très bien en ce moment, je crois qu’il n’a pas trop le moral alors je me disais que je pourrais lui construire une machine à faire les gâteaux. Il pourrait les manger oui mais par la suite, il pourrait en faire beaucoup avec juste lui comme main d’œuvre, les vendre à moindre coût, les gens auraient plus facilement accès aux gâteaux, lui deviendrait riche et il aurait son rêve d’une grande maison au niveau 1. Ca c’est pour me distraire quand je m’ennuie. » Le problème pour ce chantier était un peu inverse de celui pour le verre. Il avait toute la théorie mais il lui manquait les matières premières. Il aurait donné le monde pour avoir sa propre forge et assez de glaise pour faire des moules. Avec la possibilité de faire ses propres pièces à l’aide de vieux boulons trouvés dans le trois, il se donnait quatre ans pour devenir le maître du monde. Malheureusement, certaines choses étaient vouées à rester des rêves. « Et puis j’étudie les sols, les roches et la sédimentation, ça rejoint mes recherches sur la pression de l’eau et donc le premier problème mais c’est aussi un autre versant de notre ville parce qu’on oublie trop souvent qu’on est sur du sol. Vous saviez que le verre est fait de sable et que même le diamant de la surface reprend plus ou moins la même structure ? Imaginez si nous pouvions réussir à créer des diamants synthétique avec la poussière juste en dehors de la cité ?! Les applications seraient innombrables. Parce que bon, c’est beau un diamant mais c’est aussi très coupant. Et pour les travaux de précision ce serait génial. Enfin tout ça pour le moment c’est aussi théorique. J’ai encore d’autres trucs en tête mais c’est des problèmes d’une ou deux journées pas plus alors ce n’est pas important. Oh, et je vous ai fabriqué quelque chose, ce n’est rien de très merveilleux et ça ne vous rendra pas plus riche et certainement pas plus jolie, mais c’est de bon cœur. » Tout à ses paroles et pensées, il ne sortit pas le petit paquet de sa poche, tentant juste d’arrêter le flot de ses mots et de ses concepts, écartant au mieux la peur de l’avoir effrayée ou ennuyée avec ses ruminations. Mais c’était elle qui avait demandé d’abord. |
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 65 POINTS : 3269 PRÉSENTATION : Eve BeresfordFICHE DE LIENS : SalonDATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 24.08.16 23:19 par Eve Beresford | Citer Editer Supprimer |
| À l'observer qui la regardait, elle avait l'impression de pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert. Peut-être parce qu'elle aussi avait encore en tête des images, des sensations, des souvenirs délicats et délicieux, de leur nuit d'étreinte. Elle n'oubliait pas ses amants en général, elle les notait et gardait précieusement ses souvenirs d'eux.
Mais Ezekiel avait néanmoins quelque chose de particulier et d'indéfinissable. Peut-être parce qu'il avait été le dernier en date... Ou peut-être pour une autre raison. Elle n'avait pas encore pris le temps d'y réfléchir et n'était pas certaine de le souhaiter. Il l'attendrissait trop et elle était terrifiée à l'idée de piétiner son coeur si sensible.
Elle l'écouta presque religieusement, hochant la tête au bon moment, fronçant les sourcils quand il fallait. Il avait un esprit tellement vif. Souriant toujours, elle s'émerveillait de sa capacité toujours renouvelée à s'évader en imaginant mille choses. Elle dut l'arrêter toutefois parce qu'il menaçait de digresser à nouveau. Quand il le faisait, il avait ce regard suppliant qui lui demandait de l'arrêter. Adorable.
- C'est passionnant, j'espère que tu vas réussir et surtout que tu me montreras toutes ces choses un jour... Peut-être que je pourrais te trouver quelques objets ou matières premières parfois ? Si tu me dis ce que tu cherches ou ce est susceptible de t'intéresser, je regarderai partout...
Elle posa une main douce sur le bras du jeune homme et sourit plus largement.
- Si tu me montrais ce que tu as fabriqué pour moi ?
Son verre glissa sur la table de chevet avec un léger tintement ; elle voulait avoir les mains libres. Elle voulait déballer son cadeau. Elle était soudain impatiente comme une gamine. Personne ne lui avat réellement fait de cadeau personnel depuis des années. |
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 34 POINTS : 3201 PRÉSENTATION : www.FICHE DE LIENS : www.AUTRES COMPTES : Eirlys S. Hilbilge DATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 10.09.16 17:53 par Ezekiel Hollister | Citer Editer Supprimer |
| Voilà pourquoi il l'aimait tellement. Pas parce qu'elle lui avait offert une nuit ensemble et qu'elle lui avait fait découvrir un monde qu'il rêvait d'explorer plus largement et surtout avec elle en guide et en compagne, et peut-être qu'au final il pourrait lui montrer des choses, qui savait, mais parce qu'elle ne riait pas quand il se dévoilait. Elle l'avait vu nu. Physiquement oui mais aussi intellectuellement et elle ne se détournait pas, elle n'était ni amère, ni jalouse, ni totalement en extase – ça aussi c'était barbant – ni barbée justement ni rien. Elle s'intéressait avec intelligence et douceur. Elle ne le jugeait pas et elle avait même l'air de trouver ses théories intéressantes alors qu'il savait bien, au fond, que ça ne passionnait que lui. Ca devait être ça son vrai travail. Les gens rêvaient toujours de trouver une âme qui communiait avec la leur et si on leur donnait ça, ils pouvaient aller très loin. Peut-être. Mais il aimait croire, rêver, qu'elle ne le faisait pas par habitude. Qu'elle l'aimait comme il était. Aimer. Ce mot qui faisait battre son cœur à cent à l'heure et pas que parce qu'elle avait une voix chaude qui faisait voleter les papillons dans son ventre. Pas que parce qu'elle avait sa main sur son bras et le ramenait doucement à la réalité comme un pêcheur ramène sa proie vers le rivage. Il voulait bien qu'elle le dévore. Belle Sirène.
A quoi pensait-il ? Il avait la vague impression de s'être égaré quelque part dans les courants d'un esprit intangible. Comme si les vents, ces tunnels d'airs en mouvement le poussaient vers ailleurs, vers plus loin, dans un tourbillon circulaire conduisant dans un abîme de pensées. Il déglutit, doucement, tentant de rassembler les bribes éparses de son attention et de retourner au monde articulé des humains du maintenant et du réel au lieu de se perdre dans les illusions olfactive et cénesthésiques qu'elle provoquait chez lui. Il dégagea avec douceur son biceps de la prise symbolique qu'elle exerçait sur lui pour fouiller dans sa poche, tirant le petit paquet de papier kraft et de ficelles. Dedans, le miroir de leur rencontre avait été poli et entouré de cuir et de fil de plomb pour devenir un pendentif qui se logerait parfaitement dans le creux de son cou, entre les salières. Il y avait glissé un lien de cuir pour tenir le tout en place. Ce n'était rien. Une babiole. Un symbole. Il ne pouvait pas la rendre plus belle. Elle était déjà parfaite. Mais ce petit disque, en plus de leur rappeler leur rencontre, renvoyait la lumière, celle qui brûlait en lui quand il était avec elle. Celle qu'il espérait qui brûlait en elle quand elle était avec lui. Si c'était le cas, elle le cachait mieux quand même. Il baissa la tête, timoré soudain, effrayé à l'idée de la voir rire à ce cadeau de l'enfant qu'il était et qu'il ne voulait pas encore quitter tout à fait.
« Ce n'est pas grand chose, c'est juste...j'avais envie. »
Il voulu déglutir à nouveau, sans succès. Sa gorge était plus sèche que le crâne du professeur de géologie appliquée. Vers Eve se levèrent alors deux yeux un peu effrayés, plein de doutes, de peurs et d'inquiétude. Pour une fois, le moment présent le tenait totalement prisonnier. Son esprit était vide. Et le temps paressait soudain infini. |
| | |
« PELAGIA »
MESSAGES : 65 POINTS : 3269 PRÉSENTATION : Eve BeresfordFICHE DE LIENS : SalonDATE D'INSCRIPTION : 31/07/2016
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] 11.09.16 11:19 par Eve Beresford | Citer Editer Supprimer |
| Eve tendit les mains et réceptionna le petit paquet enveloppé de kraft. Dénouant la ficelle, elle déballa le cadeau et resta quelques instants sans voix. Pour rustique, le bijou était pourtant d'une délicatesse époustouflante. Et que dire de l'attention ? Derrière ce petit présent sans réelle valeur marchande ou artistique, il y avait une intention particulière et surtout beaucoup de sentiments, des émotions profondes qu'elle avait soupçonnées mais dont elle avait à présent une preuve tangible. Et pourtant, elle était incapable de faire machine arrière. Qui aurait eu le coeur de briser les espoirs d'un coeur aussi tendre ? Pas elle, en tout cas. C'est un sourire très doux qui étira lentement ses lèvres alors qu'elle soulevait son cadeau en douceur pour mieux l'observer. L'émotion devait se lire sans peine sur ses traits mais pour une fois, elle n'en était pas inquiète. Ezekiel avait bien mérité de savoir qu'il la touchait réellement, si dangereux que ce soit pour lui à long terme. Lui tournant soudain le dos, elle lui tendit le collier par-dessus son épaule et souleva négligemment ses cheveux de l'autre main.
- Attache le moi, demanda-t-elle tout bas, comme si elle craignait soudain de briser la magie de l'instant.
Elle avait soudain absurdement envie qu'il laisse ses doigts s'attarder sur sa nuque, qu'il la frôle de son souffle, qu'il baise sa peau avec la même ferveur que lors de sa première nuit. Mais elle n'ignorait pas le danger qu'il y avait à nourrir de tels désirs. Pour la première fois, la peur la paralysait. Elle qui savait toujours quoi faire, avec qui et en quelles circonstances, se trouvait démunie et craintive devant ce jeune homme si particulier et qui portait son coeur en bandoulière contrairement à tous les autres qui usaient de faux-semblants. Elle s'était crue supérieure par l'expérience et le détachement mais réalisait à présent qu'il était absurde de vouloir se brider alors qu'elle était accoutumée à n'en faire qu'à sa tête. Peut-être avait-elle besoin de noirceur, de plonger dans la violence et l'obscurité du monde pour se rappeler qu'elle n'avait pas le droit de se laisser aller et pas le droit de briser le coeur d'Ezekiel alors qu'il avait un esprit si prometteur. |
| | |
« »
| Sujet: Re: À l'heure où les chats se fondent dans les ombres [Ezekiel Hollister - Septembre 125] par Contenu sponsorisé | Citer Editer Supprimer |
| |
| | | |
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |