INTRIGUE AN 125 | Fontaine de Jouvence | 25 Juin 125

Fontaine de Jouvence

Voilà plusieurs années que la société Aronde tente de remettre au goût du jour la cité. En commençant par le Cœur, central, elle a déjà permis de belles améliorations. Le nouvel objectif de la société est à présent de s'occuper du Quartier Est, délaissé et délabré. Les deux extrêmes. Un choix difficile et audacieux, mais Aronde et ses employés ont toujours aimé cela, l'audace. L'information a fait la une des journaux : Grande cérémonie d'inauguration des travaux sur la grande place du Quartier Est, le 25 Juin à 15h.

Le soleil artificiel brille, le PDG de l'entreprise est fier, tout comme chacun des employés. Pour l'occasion, il a préparé un discours simple. Quelques courts petits mots, il le promet, afin de n'endormir personne. Il souhaite également laisser la parole aux membres d'Aronde eux-mêmes, artisans, sculpteurs, architectes, ceux qui vont concrètement participer à cette grande aventure. Chacun peut venir prendre la parole pour un petit temps s'il le souhaite pour présenter ses idées, les idées de l'entreprise.

« Nous sommes réunis en cette belle après-midi pour tirer un trait sur des années insalubres. Ce Quartier est beau. Ce Quartier est grand. Il est temps de redorer son blason et de commencer de longs mais nécessaires travaux pour reboucher ses fissures et embellir ses murs. Grâce à l'investissement de chacun, nous sommes en mesure de vous assurer que cette partie de la cité deviendra aussi belle que le Cœur ! Merci d'accueillir ceux qui en seront les ouvriers. »
Et il laisse la parole aux architectes, les premiers concernés.

La foule, elle, écoute et murmure. Son ressenti, ses attentes, ses craintes. Le niveau 3 va-t-il devenir l'égal du niveau 2 en un claquement de doigt ? Tout le monde, finalement, est concerné.


Informations

RP ouvert à : Tout le monde, membres du groupe « Aronde » en priorité.
Date : 25 Juin 125.
Lieu : Place publique, Quartier Est.

Les interventions du juge sont autorisées, ainsi que les révélations d'indices sur vos secrets, soyez-en conscients !

Comment participer ? Vous devez faire partie des membres concernés. Ce sujet est le sujet commun de l'intrigue de l'an 125 de Aronde, il n’y a pas d’ordre de passage à suivre mais n'oubliez pas de prendre en compte les réponses précédentes.
Merci de privilégier les réponses courtes et rapides pour que tout le monde puisse participer sans avoir à attendre des réponses, ou devoir lire de longs pavés pour comprendre l'action !

Amusez-vous ♥
Si vous avez des questions, des remarques, besoin d'intervention PNJ, la boîte MP du Juge ainsi que votre topic d'organisation dans votre QG sont là pour ça !


Code

A utiliser à partir du 1er Février 2016.
125ARON1

Hedwig participerait à remettre au quartier Est sa splendeur d’antan.  Elle s’y était promenée pour observer, voir, collecter des données sur les travaux à faire, et s’en était presque énervée de l’état des lieux.  L’architecte fut précipitamment volontaire pour participer à ce grande projet, même si cela ne consistait pas en bâtir de grandes et impressionnantes infrastructures neuves et innovantes.  

Le président d’Aronde s’exprima, elle se tenait près de lui, en retrait, les bras croisés.  Un collègue se tenait à ses côtés, mais ce fut elle la première architecte que le dirigeant de l’Entreprise regarda.  Elle le jaugea sévèrement avant de laisser tomber ses bras de chaque côté de son corps et de s’avancer, droite, fière, pour prendre la parole.  

« Le Quartier Est, à l’origine, fut imaginé beau et grandiose, comme le Cœur aujourd’hui.  Avec la collaboration de nos meilleurs architectes et de nos vaillants travailleurs, ce quartier que nous avons trop délaissé retrouvera sa beauté d’antan, jumelé avec la puissante ingénierie dont nous faisons preuve aujourd’hui. »

Elle esquissa une brève salutation et, main sur les hanches de manière autoritaire, revint se placer près de l’un de ses collègues architecte.    

Il observait son ex-femme avait autant de nostalgie que de fierté. Jensen souriait même lorsqu'elle se mit à faire son petit discours, il se dit qu'il se devait d'en prendre la suite. Il attendit donc que Hedwig revienne à sa place et s'avança à son tour vers le public. « En effet, comme le souligne notre... dévouée, Hedwig, nous voulons continuer le travail entreprit dans le cœur. Il nous semblait essentiel, pour nous, qu'après avoir fait de solides fondations dans le centre même de la cité, il fallait se tourner vers ses quartiers... qui nécessitent le plus notre aide et savoir-faire. »

Il marqua une courte pause avant de retourner sa tête vers ses collègues plus ou moins loin derrière lui. « Mais nous ne sommes pas seuls. Nous voulons faire du quartier Est un lieu agréable à vivre. Beau. Et pour ça, outre la construction, il y a la décoration, la finition. Je pense que nos artistes pourront brièvement vous en parler ? » Il se retourna vers Jonatan qu'il connaissait peu, mais savait bon travailleur et talentueux. Il aurait pu en regarder un autre, mais c'est sur lui que sa main pointa, forçant sûrement le destin du garçon à se saisir de la place que Jensen laissait volontiers.

Jonatan aurait préféré être ailleurs. Il n'aimait ces rassemblements de foule, avec tout ce monde, où tout va trop vite. Il prenait le temps d'étudier ce qu'il voyait, tout ce qui se présentait à lui. Là, ce n'était qu'un flot continu d'informations sans lien qu'il ne pouvait prendre le temps d'assimiler. Mais il était doublement concerné par la situation ; les travaux prenaient lieu dans son quartier et il avait participé à leur élaboration.

Alors il est là, posé dans un coin de l'estrade, entouré de collègues ouvriers, artisans ou architectes. Alors que le PDG de l'entreprise fait son discours, il laisse son regard vagabonder autour de la foule, sans s'arrêter sur elle. Ses mains caleuses tremblent sous l'empire du stress et de la fiole d'enflammée qu'il a absorbé dans la matinée. Puis son nom sort de la bouche de Jensen Bauer, la main tendue vers lui. On l'avait prévenu qu'il aurait à dire quelques mots sur les finitions des bâtiments, mais il n'en était pas moins mal à l'aise. Il s'avance, en même temps que l'architecte recule, et porte ses mains sur son gilet sans manche en s'éclaircissant la gorge. Il réfléchit à chaque mot intérieurement avant de le prononcer. « Comme l'ont souligné les architectes, le quartier Est peut et va redevenir un espace de vie, accueillant. Agréable. Et beau. Nous espérons donner au quartier Est des couleurs... vivantes mais paisibles. Des couleurs expressives et douces à la fois. Les couleurs de Pelagia. » Il se retourne vers ses collègues, ne sachant quoi ajouter, pour voir si l'un d'entre eux souhaite avancer pour prendre sa place.

Tour à tour, ils énonçaient ces idées de changements, ces beaux projets. La foule était heureuse, elle se sentait forte et écoutée. Mais ce n'est pas le cas de tous. Parmi tous les Pélagians se trouvent quelques récalcitrants à ces rénovations, pour X ou Y raisons. Et en bon récalcitrant, Siméon commençait à en avoir marre. Il était un petit artisan, chapelier doué dans son métier mais dont ce dernier ne rapportait pas assez pour fouler les parquets de la haute. Il était de cette classe moyenne qui ne savait pas où se situer, celle que l'on appelait vulgairement le niveau 2.

Et Siméon, comme beaucoup d'autre, ne comprenait pas les choix d'Aronde. Rénover le niveau 1, la haute société, pourquoi pas. Mais passer ensuite au niveau 3 ?... C'est alors que sa voix se mit à hurler. « Et nous alors ? Qu'en est-il de nous au niveau 2 ? On n'est pas assez insalubres pour que vous puissiez envisager de peindre de belles dorures sur nos portes ? » Il regardait le pauvre Jonatan droit dans les yeux. Puis ce fut au tour des architectes, Jensen mais aussi Hedwig. « Pas assez en ruines pour que vous daignez dessiner des plans de rénovations ? »

Oui, Siméon en avait marre, et à côté de lui, déjà quelques personnes l'applaudissaient pour avoir pris la parole.

Abraham faisait partie de cette foule, en arrière plan. Ce groupe de personnes qui vivent réellement au quartier Est, et plus précisément dans les niveaux les plus bas, ceux qui sont quasi en ruines, et qui ont le plus besoin de ces rénovation. Abraham fait parti de cette foule d'hommes, aux gros bras, et prêt à trouver un travail dans la construction de la cité. Leur cité.
Jusque là discret, il croise le regard de Tadeusz. Lui aussi semble mécontent du discours de la Présidente d'Aronde et de ses quelques architectes. En dehors des mots "redorer" "embellissements" "beauté" et "puissance", rien ne semblait parler réellement de l'état du Niveau 2 et 3. C'était une image qu'ils voulaient donner au Quartier Est.
Mais le Quartier Est ne veut pas de jolies couleurs et de jolies architectures pour égaler le quartier à celui du Coeur. Trop de monde vit dans ce quartier pour savoir qu'il s'effondre sous le poids des bâtiments et des habitants. Encore plus de monde reviendrait à recréer une chaise aux jambes déjà brisées, la peindre et y déposer quelqu'un. Elle s'effondrera si ils ne font rien pour les quartiers du bas, les quartiers piliers de Pelagia.

Un homme semble se démarquer dans la foule, il ose parler, quitte à couper la parole des architectes. La foule se tait et l'écoutent. Abraham leva ses mains pour applaudir et la foule fit de même, de plus en plus nombreuses. Abraham parlait en même temps que les autres, élevants tous la voix : « Il a raison ! » Et un peu plus fort : « Et le niveau 2 ? » Plus fort : « Et le niveau 3 ? »
Déjà le groupe d'hommes autour d'Abraham semblait se mélanger. Prêt à se plaindre de plus en plus, profiter de cet instant pour faire comprendre que l'état d'urgence du quartier était lancé.

La bonne humeur du PDG commençait à s’effriter face aux interventions de la populace qui se mettait à brailler pour tout et pour rien. Sa mâchoire se contractait à mesure qu’il entendait les mots. Le PDG d’Aronde s’apprêtait à taper du pied contre l’estrade, mais il s’arrêta en chemin quand la main de la journaliste, Moira Breen, se leva.

« Je souhaite poser une question à l’attention du PDG. Comptez-vous menez en parallèle d’autres travaux dans le quartier Est sur le niveau 2 et peut-être le niveau 1 ? Afin que la population soit prévenue et pour réduire le risque de blessés. » La journaliste fait des pieds et des coudes afin de se frayer un chemin à travers la plèbe et arriver devant le parterre d’employés de la société. Ainsi elle pourrait mieux noter sur son petit calepin les réponses prises en notes qui lui seront données.

La plume du stylo prête à noircir la page, elle écoutait la réponse du PDG. « En effet, nous avons prévu également des travaux dans le niveau 2. Mais nous avons voulu aider en priorité le niveau 3, afin d’offrir à nos citoyens un lieu de vie plus salubre et donc améliorer le quotidien des plus démunis. Mais ce n’est pas pour autant que nous oublions nos autres concitoyens de Pelagia ! Aronde existe pour améliorer au quotidien la vie de tous ! Et nous comptons bien tenir notre devise. » Répondait alors le PDG fier comme un paon en parlant avec ses mains. Sous le charisme indéniable de l’homme d’affaire, Moira écrivait son discours.

Elle releva la tête et s’aventura à poser une autre question. « Concernant les améliorations que vous comptez amener, pouvez-vous nous décrire quels seront les lieux qui seront créés, leur utilité, mais également quels sont les lieux que vous comptez améliorer ? » Demandait-elle en attendant l’erreur ou le faux pas. « Je suis heureux de vous entendre poser la question. Nous comptions évoquer ce point-là. Mais je vais peut-être laisser la parole aux architectes et autres artistes qui ont travaillé sur ses projets. Ils auront des mots plus justes pour exprimer la totalité de leur travail. » Dit-il. Il tendait la main en direction des employés qui avaient pris la parole pour voir lequel aller se dévouer pour présenter les nouveaux lieux qu’offrirait Aronde à Pelagia dans le quartier Est.

Spoiler:

A la suite de la nouvelle, la foule s’affola. Certain pour le mieux, d’autre non. Ils voyaient la petite bête noire, toujours. Contents de rien. Hedwig fermait les yeux et pinçaient les lèvres, avant de jeter un coup d’œil à son collègue. Un regard entendu plus tard, l’architecte retint son agressivité et ses pieds demeurèrent là, sur la scène, prête à répondre aux questions.

Le PDG, plutôt que de garder la parole, s’écarta pour laisser place à ses étoiles, ses têtes qui ont dessinées déjà les plans d’un nouveau Niveau 3. Son visage dut se décrisper pour s’avancer vers le micro et répondre aux questions de la journaliste. L’architecte regarde Moira, puis la foule et retrouve celui qui avait osé lancer cette vague de mépris.

« Vos dires, Monsieur, oui, vous là-bas, sont tout à fait justifiés. Nous devrions se mobiliser pour décorer vos portes de dorures, alors que les toits s’effondre au Niveau 3 et qu’ils peinent à avoir de l’eau courante. »

Et plus tard, Hedwig croiserait ses doigts pour que ses propos ne soient pas vilement déformés par la reporter sadique qui l’écoutait avec attention. Pour revenir à ses poissons, elle prit une inspiration et s’exprima de manière plus contrôlée, moins condescendante, agressive.

« Le deuxième Niveau ne sera pas oublié, mais nous ne pouvons rénover l’ensemble de Pelagia en deux secondes et un claquement de doigt. » Elle se contient, face à ces ingrats qui en voulaient toujours plus. « Nous avons esquissé des plans et prévu des devis de construction pour la totalité de la ville, tous niveaux compris. En ce qui concerne les lieux qui seront spécifiquement touchés, je laisse la parole à l’un de mes collègues. »

Et plus tard, elle croiserait les doigts que ses propos ne soient pas vilement déformés. Un souffle, presque un soupir et elle laisse le micro pour retourner auprès de Jensen.

L'architecte sourit en écoutant son ex-femme défendre les choix d'Aronde. Lorsqu'elle eut fini, Jensen se saisit du micro et avança à son tour. « Pour faire court, nous avons prévu le réaménagement de la grande poste du quartier Nord. Ainsi, nous retrouverons un circuit de courrier plus efficace dans tout Pelagia. On envisage également de créer une zone commerciale dans le quartier Est, regroupant des accessoiristes : cordonnier, maroquinier, chapeliers... Et enfin, il est prévu de rénover l'orphelinat  du quartier Est également, un projet qui tenait au cœur de notre entreprise puisque cet établissement est justement en lien étroit avec le troisième niveau. »

Jensen n'avait jamais vraiment aimé développer les explications en public. Il n'en dit donc pas plus, mais face à ses aveux, plusieurs réactions se firent entendre. Quelques clappements de mains, des râles ou des huées, car tout était un peu mélangé. Le PDG d'Aronde restait, cependant, de marbre et fier du projet qu'il exposait à Pelagia. Ces nouveaux lieux seraient sa réussite, il en serait ainsi.

En apprenant la nouvelle, et en ayant une idée plus précise de ce qui allait changer dans la cité, plus particulièrement proche de chez eux, les habitants de cette drôle de ville frappèrent dans leurs mains pour accueillir cette bonne nouvelle. Il y eut même quelques sifflements de joie et beaucoup de sourires malgré quelques irréductibles mines renfrognées.

Il y eut encore quelques questions et réponses entre les personnes présentes afin d’instaurer une confiance aveugle dans la société d’Aronde. Puis tout se termina dans le calme. Des listes d’inscriptions furent transmises pour les personnes cherchant un emploi pour un temps donné. Maintenant il ne restera plus qu’aux Pelagians à être patients et à supporter le bruit des travaux.

Spoiler: