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tasty, creamy, fruity ▬ Stanislas / Janvier 125
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« PELAGIA »
MESSAGES : 585 POINTS : 4079 PRÉSENTATION : www.FICHE DE LIENS : www.DATE D'INSCRIPTION : 29/07/2014
| Sujet: tasty, creamy, fruity ▬ Stanislas / Janvier 125 23.11.15 11:21 par Clio Chatterton | Citer Editer Supprimer |
| Clio s’était levée aux aurores pour être la première à la boulangerie du quartier. Elle avait enfilé, avec une certaine paresse et un manque de motivation évident, les vêtements qu’elle avait portés la veille. Une tenue d’une sobriété exemplaire, des chaussures légèrement surélevées. Elle s’était coiffée en passant une main dans ses cheveux, s’était maquillée d’une rapide application de mascara et était sortie dans le quartier, en resserrant son trench coat bleu marine autour d’elle. Elle était prête à attendre que les petits vieux aient choisi le nombre de croissants qu’ils voulaient pour le déjeuner. Ils étaient trois devant elle. Deux hommes, une femme. Ils avaient chacun pris un pain et des viennoiseries alors qu’elle, elle s’était contente de demander un gâteau plein de chantilly. Elle n’avait pas fêté le passage à l’an nouveau comme les autres. Elle était restée sobre, derrière le bar. Et elle avait fait son boulot, en veillant à ce que chaque client soit servi – sauf ceux qui avaient visiblement touché le fond. Elle n’avait même pas pensé à aller finir sa soirée chez des amis. Et maintenant, elle achetait un gâteau avec plus de dix jours de retard.
Elle était rentrée chez elle, s’était débarrassée de ses chaussures et de son trench, avait abandonné le gâteau sur la table de la cuisine. Dans sa cage, Captain dormait encore et Clio était retournée profiter de son lit jusqu’à ce que sonne treize heures. Elle s’était éveillé la faim dans l’âme et avait regardé le plafond. Elle avait envie de s’empiffrer puisqu’elle pouvait désormais se le permettre mais elle n’avait pas envie de le faire seule. La rousse s’était trainée vers le meuble sur lequel reposait son téléphone. Elle avait alors feuilleté son carnet d’adresses en quête d’une personne prête à venir manger ce gâteau avec elle, un dimanche de janvier. Il y avait bien des personnes avec qui elle aurait envie de discuter la bouche pleine. Non, en fait. S’aventurer dans le niveau trois, ce serait un suicide planifié. Et ce serait cruel. Elle était coincée au niveau deux.
L’aventure lui sembla périlleuse mais l’idée lui était venue tout naturellement en regardant sa porte d’entrée. Elle était retournée dans la cuisine, s’était baissée pour sortir une vieille bouteille de vin d’une armoire. C’est là que les choses allaient se compliquer. La boîte du gâteau dans une main, la bouteille dans l’autre, Clio essayait d’ouvrir sa porte d’entrée par la seule dextérité de son coude et, grâce à quelques années de pratique, elle réussit. Elle n’avait que trois pas à faire sur le palier avant de frapper grâce à son pied à la porte de son voisin.
« Staaaaaaaaan ? Stan, c’est Clio. Je sais que t’es là. T’es toujours là le dimanche. Ouvre, j’ai une surprise pour toi ! »
Elle avait préparé son plus beau sourire et essayait de ne pas renverser le gâteau, les doigts largement dépliés sous le carton. Est-ce qu’on pouvait réellement claquer la porte au nez d’une fille comme Clio, accompagnée d’une bouteille de vin blanc et d’un gâteau à la chantilly ? Seuls les fous y penseraient.
Dernière édition par Clio Chatterton le 04.12.15 23:18, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: tasty, creamy, fruity ▬ Stanislas / Janvier 125 03.12.15 16:32 par Stanislas Vaugieux | Citer Editer Supprimer |
| Janvier 125 – première quinzaine La nouvelle année n’avait pas apporté de nouvelles résolutions, pas non plus de grands changements. Pas plus que de bonnes nouvelles ou de joie. En fait le petit appartement morne et un peu humide n’avait pas changé d’un pouce et n’avais pas traversé la période de fête sous une quelconque musique ni sous le compte à rebours d’invités un peu éméchés et bruyants. Il s’était retrouvé dans cette nouvelle année dans la même constance qu’il avait quitté la précédente et toutes les autres d’ailleurs. Comme son habitant. Son unique habitant morne et de plus en plus désintéressé du monde qui l’entourait.
Ça n’était pas une petite dépression que subissent ces gens qui détestes le changement, ni celle de ceux qui nourrissent une haine amère envers les fêtes de fin d’année. A vrai dire on finissait par s’habituer à celles-ci et elles ne dérangeaient plus tellement. On finissait par trouver que c’était un jour comme les autres et on s’en accommodait très bien. C’était plus, en fait, une lassitude générale. L’humain était rongé.
Stanislas s’était levé de bon matin, avec cette tête que personne ne méritait de voir dès le réveil. Les pieds trainant il avait émergé en se dirigeant vers la cuisine pour s’y faire couler un café noir. Il n’avait pas de raison de se lever si tôt à vrai dire, c’était un de ses rares jours de repos, mais l’habitude et sans doute son horloge interne avait décidé que quelques heures de sommeils supplémentaires n’étaient pas nécessaires. L’odeur douceâtre du café embaumait désormais la pièce et le semi sommeil devenait étrangement agréable. Un petit sourire s’esquissait sur les lèvres du brun tandis qu’il sortait une tasse de l’étagère poussiéreuse.
Une partie de la journée s’écoula dans un livre, assez obscure, assez long. Rythmée de café et de pauses pour remplir la cafetière ou rajouter de l’eau chaude dans le fond de la tasse. Puis lorsque le 18ème chapitre était sur le point de se finir la porte se mit à parler et a tambouriner.
« Staaaaaaaaan ? Stan, c’est Clio. Je sais que t’es là. T’es toujours là le dimanche. Ouvre, j’ai une surprise pour toi ! »
Treize heures. Stanislas posa son livre sur la table basse puis se leva dans un soupir.
« Oui, oui, j’arrive Cliou. Donne-moi 5 minutes.»
Il fallait enfiler quelque chose de correct. Il se hâta tant que son esprit embrumé lui permit dans sa chambre pour troquer son pyjama contre un pantalon et un gros pull tricoté. Pieds nus, tant pis.
« J’arrive ! » lança-t-il vers la porte, avançant à grands pas.
La porte s’ouvrir sur la petite rousse qui avait l’air de batailler avec son chargement.
« Laisse-moi t’aider et rentre. » ordonna-t-il tout en saisissant la bouteille pour qu’elle puisse se faufiler à l’intérieur.
Une fois la porte refermée il déposa la bouteille sur la petite table de la cuisine étriquée. Puis il se retourna pour attraper la boite du gâteau et la poser à coté du vin. Il sortit ensuite deux verres et des cuillères.
« Alors, en quel honneur ? Tiens prends une chaise, assieds-toi. A moins que tu ne préfères le canapé au salon. » > |
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| Sujet: Re: tasty, creamy, fruity ▬ Stanislas / Janvier 125 04.12.15 23:19 par Clio Chatterton | Citer Editer Supprimer |
| Clio, l’oreille collée contre la porte et les yeux levés vers le plafond, entend une vague rumeur derrière la porte. Elle croit entendre les mots « cinq minutes » et soupire. Elle ne tiendra jamais plus de cinq minutes. Elle risquerait de faire tomber le gâteau ou pire, de faire tomber la bouteille de vin – oui parce que, dans l’esprit de Clio, si le gâteau tombait mais restait dans son emballage, elle pourrait le manger quand même. Il serait juste un peu moins beau. Clio ne s’abaisse pas à compter les minutes. Elle laisse juste le temps s’égrener calmement. Elle regarde autour d’elle, le couloir, sa porte juste en face. Elle ne l’a pas fermée, elle le ferait dans quelques minutes. Quand Stan l’aura débarrassée de ses paquets. A moins qu’elle ne la laisse ouverte. Les voleurs ne piaillaient jamais un dimanche à treize heures. Et s’ils essayaient de voler Clio, ils seraient bien malheureux. Vingt années dans le niveau trois lui avaient enseigné les meilleures cachettes possibles dans une pièce. Elle planquait de l’argent, oui. Mais même en retournant l’appartement cinq fois, il serait presque impossible de le retrouver. Puis, la porte s’ouvre, libérant un Stanislas en tenue réglementaire.
« Dans quelle tenue te promenais-tu, Stan ? En caleçon ou nu comme une aiguille ? Evidemment, ne prends pas la mouche, je comprends parfaitement. Ça me plait bien, moi aussi. Les vêtements sont parfois une telle entrave à la liberté individuelle. Tu as déjà essayé de te promener dans l’une de ces abominables jupes crayon ? »
Elle passe devant lui, se contentant de lui sourire, narquoise. Une grimace déforme son visage, affirmant son horreur des jupes serrées. Elle abandonne la bouteille de vin, récupérant la boîte cartonnée du gâteau à deux mains. Elle se dirige vers la cuisine, fait comme chez elle. De toute manière, les appartements sont semblables. Elle pourrait se diriger dans l’appartement de Stanislas même si elle avait un bandeau sur les yeux. Et s’il dégageait les meubles, aussi. Parce que si les pièces possédaient la même disposition, ce n’était pas forcément le cas pour l’organisation des meubles de leurs propriétaires. La boîte du gâteau quitte ses mains pour atterrir sur la table de la cuisine.
« La nouvelle année, pardi ! J’aurais voulu sortir avec des amis mais j’étais de service. Des inconnus ont voulu m’embrasser une fois que les douze coups de minuit ont retenti, c’était… C’était étrange. Je n’ai embrassé personne, finalement. Puis, je me suis dit que, casanier comme tu étais, il y avait peu de chances pour que tu sois sorti faire la fête. Du coup, ça fait de nous les pauvres personnes qui n’ont pas profité du passage à l’an 125. Je me disais qu’il était de mon devoir d’arranger ça. »
Elle hausse vaguement les épaules en regardant autour d’elle, les mains posées sur les hanches. Elle détaille les meubles, le rangement. Elle s’en fout d’être assise – ou simplement vautrée – dans un fauteuil. Qu’elle soit dans un fauteuil ou simplement sur une chaise, rien ne l’empêchera de s’empiffrer de gâteau. Elle tire une chaise et finit par s’asseoir dessus, les talons sous les fesses après avoir ôté ses chaussures.
« La vérité, c’est que j’avais envie de m’empiffrer avec un gâteau plein de chantilly, tu vois ? Et j’avais envie de boire mais ce sont des choses que je ne peux pas faire toute seule parce que ça fait peine et qu’honnêtement, j’aimerais ne pas avoir plus de formes que je n’en ai déjà en bouffant un gâteau seule – et mettre la moitié à la poubelle n’était pas une solution envisageable. »
Elle repousse une boucle derrière son oreille, s’appuie sur la table en regardant le gâteau comme une enfant impatiente de croquer dedans. Si elle le pouvait, elle enfoncera sa tête dans la pâtisserie.
« Tu vas bien, Staaaaaan ? »
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| Sujet: Re: tasty, creamy, fruity ▬ Stanislas / Janvier 125 par Contenu sponsorisé | Citer Editer Supprimer |
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