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Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh
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 Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh



Marianne Flores
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MessageSujet: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty26.12.15 21:20 par Marianne FloresCiter Editer Supprimer 


Tape.
Tape.
Tape.


Par trois fois elle tapa du pied contre le sol. Assise sur la chaise en métal, inconfortable, froide et couverte de miasmes, elle attendait son tour. Un numéro, voilà comment fonctionnait le monde à tous les niveaux, un numéro. Elle se devait attendre que son tour vienne. Le bout de papier entre les doigts de sa main droite, elle regardait le mur qui se trouvait en face d’elle.

Elle ne serait dire s’il était plus remplit que son esprit, ou si son esprit était plus vide que le mur. Ce fameux mur n’était pas vierge, non, bien au contraire. Il y avait des affichettes, en tout genre, de la propagande sur tout et sur rien. Des banalités comme apprendre à se laver les mains après avoir été au toilette, mais pas seulement, il y en avait aussi sur les essences, Corb, et elle crut même entrapercevoir une petite annonce.

Mais au fur et à mesure, son regard vaguait comme les flots de l’océan qui les entouraient et qui faisait pression sur la structure de Pelagia. Et un sourire se dessina sur ses lèvres.

Quelque chose de malsain.

Wanda avait fini par remplir son esprit de quelques choses de malsain. C’était lui, dans sa gloire et sa magnificence. Ô oui. Elle donnerait tout, et même ce qu’elle ne possède pas pour le posséder à son tour, rien qu’un instant afin de ce dire « c’est à moi et à personne d’autre ».

Il n’est pas loin, elle le sens dans ses tripes, mais il n’est pas là.
Peut-être un autre jour.

Elle fini par remuer sur sa chaise, là où son dos est rond et vouté, il finit par se redresser, mais pas totalement. Elle en restera toujours légèrement bossu. Elle pouvait se redresser totalement, et se tenir droite, mais pas longtemps, cela était douloureux.

Son poignet remua aussi.

Et elle grimaça en voyant la chair gonflée, rouge et brûlante. Une blessure cachée, quelque chose de simple à réparer sans grand soucis, mais pourtant, assez sérieux pour avoir le droit à une visite gratuite à l’hôpital. Un plâtre ou une attelle gratuite et puis repartir tranquillement, sans médicament, sans rien.

Juste de la patience.

Cette douleur n’est pas de la douleur, c’est un plaisir naissant, sa lèvre se redresse. Bientôt ça serait à son tour de se lever de se faire osculter. Et dans l’espoir de le voir, elle c’était fait « belle ».

Elle c’était lavée dans sa bassine récurée à fond, l’eau chaude et la brosse à force de faire leur travail avait même rendu sa peau rouge, qui avait disparu assez rapidement. Ses longs cheveux était noué en tresse, qui ensuite avait été noué en chignon, ses chaussures du dimanche avait été ciré convenablement, et sa robe noir digne d’une messe avec son châle sur les épaules et un chapeau sur la tête.

Voilà, ce qui se passait quand elle s’aventurait hors du niveau trois et de son quartier est.
D’autant plus quand elle peut voir la chance de voir son précieux.
Il ne lui reste plus qu’à attendre qu’on l’appelle et qu’elle montre cette fameuse blessure.
Seulement et uniquement ça.

Raleigh Cohen
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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty26.12.15 23:36 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 




En tant que médecin de Corb, il avait de nombreuses tâches à effectuer. Elles passaient des consultations à des permanences aux urgences, qu’il exécutait toujours sans broncher, sans rechigner, content de pouvoir occuper ses journées et penser à autre chose que tous les soucis qui pouvaient lui être envoyés avec la délicatesse de la vie.
Aujourd’hui, c’était le jour des urgences, et il faisait son devoir de médecin sans dire autre chose que les banales questions de routines, en tout cas pour les adultes. Les enfants avaient droit à un traitement de faveur, généralement peu rassurés d’être catapultés dans un environnement bruyant où les blessures sont le maître mot, bien qu’ils soient en présence de leurs parents. Plaisanteries, simili leçons de morales, et des explications claires sur les soins dont ils bénéficiaient suffisaient largement à rassurer même les plus effrayés.

Et comme d’habitude, il régnait dans les urgences de la clinique de Corb une ambiance étrange, que Raleigh imputait aux nombreuses affiches qui vantaient les mérites de la société, placardées un peu partout sur les murs. Les moins à même de prétendre à une place sur l’enduit et le plâtre étaient celles parlant des Essences. Le médecin trouvait simplement la chose paradoxale, ridiculement risible, d’afficher la publicité d’un produit avilissant et destructeur au sein d’une clinique.
Les patients qui arrivaient pour une overdose ou des symptômes de manque n’étaient pas rares aux urgences, et pour Raleigh, c’était bien là le problème : rien n’était fait pour aider ces gens que Corb avait elle-même abandonnés dans les méandres de leurs propres existences.

Il termina de poser la bande bloquante sur le poignet d’un adolescent d’une quinzaine d’années, qui avait eu, semble-t-il, la bonne idée de vouloir glisser sur la rampe de la maison familiale, sans vraiment réussir un atterrissage sans risques. Raleigh ne disait rien : à quinze ans, il estimait que ce jeune homme était suffisamment mature pour réfléchir aux conséquences de son expérience, et ses parents avaient déjà dû lui faire la morale avant de lui arracher la promesse, rarement tenue, de ne jamais recommencer.
Une fois celui-ci et sa mère partis, Raleigh jeta le matériel qu’il avait utilisé, la paire de gants qu’il avait enfilé, et prépara le nouveau matériel pour la suite de la journée, le prochain patient à passer de son côté des urgences pour n’importe quelle blessure tant qu’elle ne nécessitait pas un chirurgien et un bloc aseptisé.

L’infirmière se chargeait de tout ce qui était subtilités administratives et appel des prochains à passer. Il la laissait faire son travail, et il faisait tranquillement le sien, occupant le court laps de temps qui le séparait de la prochaine consultation urgence en se nettoyant assidûment les mains à l’eau chaude et au savon avant de les essuyer avec une serviette qui rejoignit ses prédécesseurs dans une corbeille qui irait rejoindre la buanderie dès la fin de la journée.
Il se retourna juste après, se retrouvant face à sa énième patiente de la journée, les mains machinalement à hauteur des épaules et coudes pliés.

« Bonjour. »

Les politesses de base. Il attrapa une nouvelle paire de gants et les enfila en invitant la jeune femme à s’installer.

« Pardonnez-moi si je ne vous serre pas la main, ça risque d’être un petit peu compliqué maintenant. »

Il pouvait toujours, si elle insistait vraiment. Il n’aurait qu’à recommencer le rituel de nettoyage et prendre une autre paire de gants pour ne pas risquer de contaminer une éventuelle plaie ouverte. Et même s’il elle n’avait aucune plaie ouverte, c’était le protocole. En tant que médecin, il le respectait, même s’il avait toujours eu du mal avec les conventions.

« Qu’est-ce qui vous amène ? »

Autant commencer par le début.



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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty27.12.15 2:42 par Marianne FloresCiter Editer Supprimer 


Un bruit plus sourd se fait entendre dans le brouhaha des urgences. Des pas qui semblent être lent, un peu traînant, comme si c’était une carrure beaucoup trop mince qui mettait tout son poids sur ses talons.

Ce n’est pas la bonne posture.
Ce n’est pas la bonne démarche.
Ce n’est pas la bonne personne.


Sa lèvre se retrousse lentement, et son sourire disparaît. Tant d’espoir posé dans cette rencontre, mais ce n’est pas la bonne personne. Elle ouï une parole, une deuxième. Il lui manque la troisième, il faut toujours une troisième parole.

Cela la rend inconfortable, mais ce n’est pas insurmontable.

Elle finit par froisser son numéro dans sa tact et glisse dans sa poche. Sa tête se redresse et ses yeux vairon se pose sur cette personne qui de sa position semble se dresser tel un monstre des profondeurs. Que des flammes s’élève dans son dos, que des os craquent sous ses pieds, mais il n’y a rien.

Elle se redresse et s’installe à la place qui lui est désigné.

— Vrai ? Quel bol ! Franchement faut dire que j’aurais un peu de mal.

Elle change du tout au tout.

La froideur et la rigueur de son visage se transforme en légèreté et candeur. Sa voix si particulière se fait entendre. Avec cet accent si aigu, et si franchouillard. Si haïssant.

Et pourtant.

Oui pourtant à une époque cet accent quand il faisait son succès au blue velvet. Oh oui. Elle pouvait vous faire taire une sale bondé rien qu’en chantant. Mais maintenant…. Maintenant, ce n’est pas que le bas de la populace qui se tait quand elle la voit.

Cette femme on lui murmure des vies secrètes et des affabulations incessantes.
On vous dit que la prison ça change un homme.
Mais la prison créé la femme.

Ce n’est vraiment pas la bonne personne. Cela lui pèse sur le cœur, elle pensait le revoir. Mais elle ment, et même à elle-même. Peut-être que si elle reste assez longtemps elle pourra le voir.

Alors elle force sa grimace.

Mais elle n’a pas aussi mal qu’elle le prêtant. Elle aime avoir mal, c’était comme si la chair était faite pour se faire découper, étirer, farfouiller et recoudre pour ensuite recommencer.

Elle se calle bien comme il le faut et hausse bêtement les épaules. Elle n’est pas une belle femme et elle le sait, elle a juste du charisme ou un je ne sais pas quoi. Qui parfois aimerait que ça ne se remarque pas.

— Trois fois rien.

Elle roule les « r ».
Trois mots, dit à la volée, et elle sourit au médecin.

— Vous savez faut juste que vous me le remettez en place et milord je reprends du poil de la bête.

Elle finit par montrer son bras, où il ne doit y avoir qu’une entorse ou au pire une fracture, rien de bien méchant.

Elle a vu pire.

— Vous pouvez le faire ?

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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty30.12.15 22:12 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 




Le ton ne collait pas, le changement de visage non plus. C’était trop soudain, trop inattendu, que cette femme aux semblants austères passât d’un seul coup à une attitude qui évoquait la candeur des plus jeunes enfants quand ils découvrent quelque chose de nouveau, l’herbe de la forêt sous leurs pieds nus ou le dernier jeu inventé par leurs aînés pour s’occuper pendant une grande soirée d’ennui. Ça ne collait pas au personnage, il y avait comme une idée de fausse note derrière ces quelques mots souriants, trop légers pour être normaux. Ils s’étaient envolés sitôt après, ces mots. La voix elle-même avait l’air fausse, aiguë, presque haut perchée.
Non. Pas aiguë. Nasillarde. Coupante comme un verre brisé sur le sol, avec une tendance à écorcher les tympans si on avait envie d’écouter plus longtemps.

Un accent qui pouvait, sans doute, très vite se retrouver insupportable s’il était question de tenir une conversation durable avec cette personne et son accent un peu franchouillard, identique à celui des enfants qui énoncent une leçon à quiconque leur semble avoir besoin d’en recevoir une, adultes compris.
Dans la bouche d’un enfant candide, ça n’avait aucun de mal à passer, Raleigh avait l’habitude des enfants. Mais devant ce visage adulte, c’était plutôt une insidieuse sensation de malaise qui venait se loger entre ses poumons et ses côtes, comme prête à appuyer sur sa cage thoracique à la moindre alerte.

La grimace avait l’air d’autant plus fausse aux yeux du médecin qu’elle suivait ce visage aux airs innocents. Dans son expérience, ni l’un ni l’autre ne se succédaient aussi rapidement. Il y avait toujours une petite latence, un laps de temps, pas très long, mais déjà moins court qu’en cet instant, qui précédait le soulagement sur le visage de la personne, ou la grimace de la douleur qui revient à la charge.
Raleigh décelait comme un fond d’absence de dérangement face à la douleur, comme si cette femme y était habituée et n’en avait plus rien à faire d’avoir mal. Comme si elle avait, un jour, cessé de ressentir la douleur. Machinalement, ses cours de faculté revinrent à ses souvenirs : le plus souvent, l’analgésie partielle ou totale du corps survient suite à une lésion nerveuse.

Les R roulés étaient d’autant plus insupportables que la voix nasillarde semblait être là pour lui lacérer les tympans à chaque voyelle qui était prononcée.
Trois fois rien. Ça restait à voir. On n’allait pas aux urgences pour trois fois rien, à moins de vouloir ralentir tout le monde.

Forçant un vague sourire, le Dr Cohen haussa les épaules.

« Pour remettre quelque chose en place, il faut déjà que ce soit déplacé. »

Logique. A force de s’adresser à des enfants, il en oubliait comment s’adresser aux adultes. Mais quelque chose lui murmurait que les mots de la patiente, car c’était une patiente, n’étaient pas choisis au hasard. On sent, en général, quand quelque chose n’est pas en place, quand la douleur n’occulte pas tout le reste.
Mais c’était toujours au médecin de trancher.

Il ne cilla pas devant l’état du poignet de la femme. Gonflé, rouge par endroits, bleu-violacé vers le centre. Des fractures, il en avait déjà vu pas mal, il savait comment s’en occuper, et comment elles se faisaient. Le poignet qu’il examinait, avec une main glissée dessous, sans contact avec la peau de la patiente pour ne pas réveiller la douleur, avait l’air d’avoir reçu un coup d’une certaine violence.
L’angle et la place de l’hématome suggéraient une trajectoire verticale. Le dessus du poignet seulement était touché. Comme si quelqu’un avait frappé dessus, ou que quelque chose était tombé. Avec une trajectoire étonnamment perpendiculaire pour un objet en train de tomber, mais Raleigh garda ses doutes pour lui-même. Il était là pour diagnostiquer, et pour soigner.

« C’est une fracture. Il va falloir que vous passiez une radiographie, le poignet est constitué de plusieurs petits os, et il faut savoir lequel ou lesquels sont cassés avant de pouvoir vous poser une attelle ou un plâtre. Si on ne sait pas lesquels de ces os sont touchés, il y a un risque que certains morceaux soient effectivement déplacés et que la cicatrisation ne se fasse pas correctement. »

Accessoirement, il y avait un risque de perdre l’usage de son poignet, ce qui n’avait jamais été pratique pour qui que ce soit.



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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty30.12.15 23:35 par Marianne FloresCiter Editer Supprimer 


Un hochement de tête en guise de réponse au docteur. Elle lui aurait bien fait un mouvement du poignet, comme elle aurait fait à son habitude, mais là ça n’était pas possible. Tout du moins, elle ferait bien, mais son poignet refusé cela. Stupide corps humain qui se refuse de bouger comme on le souhaite.

Si seulement l’esprit était plus fort que la matière.

— Soit, soit faite donc c’est vous le doc.

Parlait-elle rapidement, elle s’en fichait des pourquoi et des comment, tant que le résultat était là. C’était totalement inutile. Après tout, c’était comme si on vous expliquez comment on tuer un poisson pour finalement l’avoir dans son assiette.

Le voyant manipuler sans réellement toucher la blessure, elle penchait la tête, se demandant si elle se devait de simuler une quelconque douleur.

Après tout, c’est moins suspicieux.

Alors elle grimaça, retroussa ses lèvres et siffla. Pour lui faire comprendre que cela lui faisait mal. Tout un tas de chose lui venait en tête, mais pourtant son esprit fut concentré par le plateau d’instrument. Il y avait quelque chose qui la perturber. Le nombre d’instrument, il y en avait quatre qui se ressemblait, soit un de trop. Elle serait bien tentée de le prendre et de le cacher, afin qu’il n’en reste plus que trois.

Trois est le chiffre de la vie.
C’est le chiffre de Wanda.

— Une radiographie ?

La mère de famille revenait à la réalité, celle des finances, celle de son travail, ou plutôt de l’absence de ce dernier. Les frais médicaux étaient un gouffre financier, tout du moins, c’était ce que se disait Wanda, qui n’avait jamais connu que la pauvreté.

Ses joues finissent par se creuser.

— C’est considéré comme des soins postopératoires ou bien c’est gratuit ?

Elle finit par reposer son bras, en faisant attention à ce que son poignet ne touche pas trop le reste de ses genoux. Et de sa main valide et libre, elle en venait à se gratter l’arrière de son crâne. Elle avait l’impression d’avoir une plaque d’urticaire. Peut-être qu’elle devrait lui demandait des conseilles sur ça.

Ses yeux finirent pas se poser sur ses genoux. Les choses n’aillaient pas comme elle le voulait. Elle veut dominer les choses. Et se faire aller, comme cela, ça ne lui allait pas. Roulants des épaules Wanda frappa un grand coup sur son genou, laissant un clac caractéristique se faire entendre.

— Bon puisque c’est obligé autant le faire. On va pas vous contredire hein.

La mère de famille s’humectait les lèvres. Une grande inspiration se faisait siffler entre ses narines, et elle se redressa, en prenant appui sur la table d’osculation.

— Je vous suis.

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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty05.01.16 17:28 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 




Le sifflement de douleur de la patiente le mit sur une piste. L’espace d’un instant, très bref, qui aurait tout aussi bien pu ne pas exister et qui ne se remarquait pas pour qui n’était pas attentif, Raleigh stoppa tout geste et regarda sa propre main, un bon centimètre en-dessous de celle de la jeune femme. Ça ne collait pas, cette situation, rien ne collait. Il y avait quelque chose de faux, et quand le médecin regarda sa patiente, la douleur qu’elle affichait sur son visage sonnait comme la fausse note d’un violoniste débutant.
Aiguisée. Métallique, même. Raleigh avait vu la douleur un certain nombre de fois, mais surtout, il savait qu’une fracture n’est pas forcément douloureuse si on n’y a pas touché depuis un moment. Jusqu’ici, la femme n’avait pas semblée plus gênée que cela par l’état de son poignet, et d’un seul coup, elle sifflait de douleur.

Et lui, il ne l’avait même pas effleurée.

« Excusez-moi si je vous ai fait mal. »

Un vague sourire. Désolé. Mais Raleigh n’en restait pas moins déconcerté. Au mieux, il aurait été moins suspicieux de ne pas réagir du tout, d’autant qu’il n’avait pas un seul instant ne serait-ce que frôlé le poignet réduit en miettes, probablement par un objet contondant. Les os étaient résistants. Suffisamment pour ne pas se casser au moindre choc. Se casser le poignet dans une chute ne demandait pas grand’chose, mais sans doute beaucoup plus que ce que la plupart des gens s’imaginaient.
Et il y avait la position dans laquelle on tombait qui jouait un rôle.

Raleigh retira la paire de gants médicaux en les laissant claquer, les abandonnant finalement dans la corbeille où s’éparpillaient tous les déchets médicaux de la journée. Pansements, compresses imbibées de désinfectant, gants à usage uniques…

« Puisque vous êtes venue aux urgences et que c’est nécessaire, elle sera gratuite. »

Les gens s’enquéraient toujours de l’argent. L’argent, l’argent, l’argent. Combien est-ce que ça coûte ? Et Corb jouait allègrement sur ce fait. Raleigh avait fini par s’en rendre compte, au bout d’un certain temps à travailler là-bas, et s’il trouvait le principe dégueulasse, il se taisait. Corb lui permettait de vivre. Et il venait du niveau 1. Il n’avait pas son mot à dire, si l’argent venait un jour à manquer, il avait une porte à laquelle aller sonner.
En revanche, il ne savait pas ce qui l’agaçait le plus entre le ton nasillard de la jeune femme ou ses attitudes qu’il n’arrivait pas à cerner.

Elle passait d’une chose à l’autre. Semblait préoccupée, et d’un seul coup, plus du tout. Et l’état de son poignet n’était absolument pas au centre de ses préoccupations. Elle n’avait pas demandé de précisions, comme le font d’habitude les gens même s’ils connaissent la chanson. Ça les rassure.
Elle, elle n’avait pas besoin d’être rassuré, et pendant quelques secondes, Raleigh se demanda si, aussi, elle avait vraiment besoin d’être aux urgences.
Laissant l’idée de côté, il se leva, prévenant une infirmière qu’il accompagnait une patiente pour une radiographie. Le box des urgences qu'il occupait pouvait être utilisé, si besoin était. Et il ne pourrait prendre personne avant d’avoir fini de s’occuper de ce poignet brisé.

Puis il guida la route jusqu’à l’étage des radiographies. Ça allait prendre un certain temps, cette histoire.

« Vous aurez besoin d’antalgiques pour votre poignet ? »

Autant demander, et d’un côté, Raleigh voulait être sûr.



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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty05.01.16 19:58 par Marianne FloresCiter Editer Supprimer 


Wanda prit une grande inspiration de soulagement. En se rendant compte que cette fameuse radiographie serait totalement gratuite. Une bonne chose pour elle. Pourtant ses yeux se rivaient à nouveau sur le plateau d’instrument, en voler un serait peut-être utile. Après tout, ces instruments devaient valoir cher, mais aussi ils devaient être de bonne facture et une paire de ciseau c’est toujours utile.

Tentant de refrener son envie de vole soudaine, et se disant qu’à la moindre infraction, elle pourrait retourner à tout moment en prison, elle préféra poser ses yeux vairons sur la personne qu’était le médecin, levant la tête pour observer de long en large son faciès qui ne lui plaisait pas du tout. Elle hochait la tête quand il lui demandait de la suivre jusqu’à une autre salle.

De sa main valide, elle glissait son sac à main sur son épaule, et porta son poignet abîmé contre son buste et elle marchait à petit pas, observant d’un œil suspicieux tout ce qui se trouvait aux alentours. Connaître de fond en comble la cité, n’était jamais une mauvaise chose, et elle remarquait que certaine chose avait changé, mais c’était surtout parce qu’elle ne connaissait pas ce niveau précisément.

Pourtant quand il lui demanda si elle voulait des médicaments, elle pouffa de rire.

— Pardi ! Vous voulez me ruinez ! Un peu d’onde pour ne plus avoir mal et ça sera parfait, pas besoin de plus.

Clamait-elle alors en levant les yeux au ciel. Elle suivait le bon médecin jusqu’à l’étage de la radiographie, et elle n’était pas à l’aise dans l’ascenseur. La petite musique d’ambiance ne la déranger pas outre mesure.

Même si elle trouvait que la mélodie était totalement ennuyeuse.
Il faut de la vie dans la musique.
Des tripes, du caractère, en somme que ça soit la vie.


Devant la porte d’entrée, elle s’arrêtait, et laissé le médecin s’occuper de tout ce qu’il fallait, elle suivait derrière comme une petite souris.

— Que dois-je faire docteur ?

Raleigh Cohen
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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty06.01.16 21:00 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 




Le coin supérieur droit des lèvres de Raleigh s’agita, brièvement, rapidement, en signe de désapprobation. L’Essence. Une solution facile et bon marché, aux multiples risques. Le médecin n’avait jamais approuvé l’initiative de Corb de créer une chose pareille, et ce n’était pas demain la veille qu’il allait cautionner la prise de ces substances. Mais il s’abstint de tout commentaire, préférant se concentrer sur le calme dont il devait faire preuve. Ce n’était pas le moment de dire à une patiente que sa voix tapait sérieusement sur les nerfs et qu’elle pouvait toujours essayer de se retirer le pince-nez des sinus.
Parce que c’était la seule impression que ce timbre spécial lui donnait : quelqu’un qui parle en essayant de se boucher le nez quand même.

Une fois arrivés devant la salle de radiographie, il lui expliqua rapidement la procédure, s’assurant d’avoir répondu à sa question, puis l’aidait à s’installer de son côté de la salle. Lui serait de l’autre, dans une salle plus ou moins hermétique, occupé à visualiser les clichés de l’appareil à radiographies, avant de s’escrimer à obtenir un cliché qu’il pourrait, à la lumière blafarde des néons du couloir, montrer à la jeune femme.
Lui montrer quels os étaient touchés.
Lui dire combien de temps ils prendraient pour cicatriser. Un certain temps, en considérant qu’il faut six mois à une côte pour être totalement cicatrisée.

Une fois que tout fut fait, il l’invita à sortir, et comme prévu, à la lumière des néons, lui montra les os cassés. Comme il s’y attendait, les os s’étaient cassés avec une forme d’étoile, qui coïncidait étrangement avec un coup porté à la verticale. Femme battue ? Elle n’en avait pas l’air, mais pour en avoir déjà vu une ou deux, Raleigh savait qu’elles n’en avaient jamais vraiment l’air.
Ceci dit, il n’allait pas se risquer à poser la question. Il pointa simplement les os touchés sur la radiographie.

« Là, ce sont les os du poignet. Ici vous avez le grand os, c’est le plus touché par la fracture, il est presque complètement éclaté. Les deux autres qui sont touchés sont le semi-lunaire et le trapèze. »

Rangeant la radiographie dans la grande enveloppe kraft dédiée, il l’invita d’un mouvement de tête à le suivre pour retourner aux urgences où il s’occuperait du plâtre. En gros, de finir le travail. Et encore, elle avait de la chance. Dans certains cas, les médecins étaient obligés de recasser par-dessus pour que les os soient à peu près alignés, les cassures plus nettes. C’était rarement agréable, comme de se faire remettre le nez droit après l’avoir cassé, mais la cicatrisation n’en était que favorisé.

Reprenant sa place sur le tabouret du box des urgences, Raleigh attrapa un gros feutre noir et indiqua la date sur l’enveloppe avant de regarder sa patiente du moment.

« J’aurais besoin de votre nom pour le suivi. »



Marianne Flores
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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty06.01.16 22:39 par Marianne FloresCiter Editer Supprimer 


Ecoutant d’une oreille distraite, la délinquante prenait place dans la pièce aseptisée. Au moins elle apprécié le fait que soit propre, et elle les enviait même pour cela. Il faut dire que la propreté était l’une des choses qu’elle appréciât. Posant son bras là où il fallait, Wanda attendait patiemment que le médecin qui dirigeait la machine ait fini son travail. Le bruit était assourdissant et faisait même grimacer la femme.

Alors pour passer le temps, mais en même temps pour s’entraîner, elle poussait la chansonnette. Un vieux morceau qui avait fait succès lors de la belle époque. Sa voix puissance remplissait la pièce avec un écho mémorable. Un autre bon point l’acoustique. Même si la mélodie était entachée par le bruitage du routage de la radiographie.

Il ne lui fallu pas entendre longtemps avant que ça soit fini.

Le temps de se faire photographié était terminé, elle sortait de la pièce, et observait avec une grande attention la radiographie, un fugace sourire se produisait sur ses lèvres, avant de disparaître. Il n’y avait pas de raison à mentir, les os étaient beau, la fracture aussi, mais ça manquait de chair et de sang, de passion, de rouge, de carmin, de vie.

Le sang est la vie.
Le sang est carmin.
Wanda aime le sang.
Wanda aime la vie.
Wanda aime de manière malsaine.


Trottinant derrière le médecin, elle s’arrêtait devant une photographie des noms de la société, mais plus particulière de l’hôpital, Wanda sourit à pleine dent. Elle avait vu les traits qui composaient le faciès de la personne qu’elle désirait. Elle voulait se rapprocher de lui, côtoyer tout ce qu’il faisait. Être elle, marcher dans ses pas, jusqu’à ce fondre dans son ombre et être totalement elle. Il n’y aurait plus de Wanda. Le passé sera mort, il n’y aura plus qu’YV et OV.

On lui demandait son identité. Habitué à cette demande, elle mentait allégrement et sans aucuns soucis. Elle avait tellement l’habitude, que l’on se trompait à coup sur.

— Marianne Le Blanc. Le plus loin Blanc. En deux mots.

Dictait-elle et lui précisait-elle en plus une information qui pouvait être utile. C’était le nom d’une femme machiniste à Aronde qui lui ressemblait presque comme deux gouttes d’eau. Mais surtout, elle savait que personne n’avait la capacité de découvrir sa réelle identité.

Une bénédiction dans ce monde.
Le rêve pour Wanda.


Elle se grattait l’arrière de la tête, ayant l’impression que quelque chose la démangeait. S’installant sur la table d’osculation, elle tapotait sur son genou, en rythme régulier, comme si elle composait quelque chose. Elle appréciait tout particulière se morceau de musique et cette chanson, tout simplement, parce qu’il était à trois mesures. Wanda aimait les temps à trois mesures. Elle aimait que les choses qui se compose par le chiffre trois. Six, neuf, et ses multiples étaient quelque qu’elle pouvait tolérer, mais si c’était le chiffre trois alors c’était ce qu’il avait de mieux.

— Mais mise à part cette parlote de médecin, qui ne me sert à rien.  Je vais avoir un plâtre, ou autre chose ? Et pendant combien de temps ? Car bon je travail moi, et je ne peux pas me permettre de perdre mon travail à Aronde.

Demandait-elle alors comme toute femme normale.

Raleigh Cohen
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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty07.01.16 19:17 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 




Raleigh hocha la tête et nota le nom sur l’enveloppe. Comme d’habitude. En majuscules, serrées, des lettres qui seraient illisibles s’il décidait d’écrire en minuscules. Souvenir des années de fac et des prises de notes qui finissaient par faire mal jusque dans l’épaule. L’enveloppe atterrit sur la table aseptisée, la radiographie dedans. Elle serait ajoutée au dossier médical, plus tard.
Le médecin avait oublié ses questions existentielles, même s’il subsistait un doute sur la fracture. Ça ne collait pas. Ce n’était d’ailleurs pas la seule chose à ne pas coller, mais ce n’était pas son travail de creuser la question. Ce n’était d’ailleurs le travail de personne à Pelagia. Personne ne s’intéressait à ces questions cachées qui éveillaient l’intérêt de certains. Pourquoi ça ne colle pas ?
Cette question ne titillait la curiosité de personne.

Raleigh se rapprocha légèrement de la patiente, commençant à préparer le matériel, mettant certains outils de côté et sortant de quoi faire le plâtre.

« Ce sera toujours du blabla médical, mais avec la fracture que vous vous êtes faite, vous allez avoir un plâtre. Et vous avez défense d’utiliser ce poignet pour les trois prochaines semaines, au moins, le plâtre ne vous sera retiré qu’à ce terme. Et encore après, vous devrez y aller doucement avec votre main. Pas de charges trop lourdes, et pas d’efforts intenses sur ce poignet. »

Un soupir lui échappa, alors qu’il commençait à mettre une bande pour le plâtre autour du poignet de la jeune femme, le plus doucement possible, faisant ce qu’il pouvait pour ne pas réveiller la douleur. Le travail, le travail. C’était le deuxième sujet récurrent, après l’argent. Comme si les gens ne pouvaient pas comprendre que la santé avait tout de même une place dans cette société, aussi étrange fut-elle par moments. Aronde n’allait pas licencier une de ses employées pour un poignet cassé.
Raleigh commença à poser le plâtre.

« Surtout aucun effort avec ce poignet dans le mois à venir. Et évitez de forcer encore après pendant un petit moment. Les os du poignet sont fragiles, ils vont avoir besoin de temps pour cicatriser correctement. Ne retirez pas ce plâtre avant un mois, n’essayez pas de bouger votre main dedans, et servez-vous en pour le strict minimum. »

Il en avait déjà vu, qui avaient retiré leur plâtre dans les soixante-douze heures. Ils en avaient marre, ils trouvaient ça inutiles. Raleigh n’avait jamais cherché à savoir, il savait surtout qu’il en avait marre de devoir à chaque fois répéter la même chose pour prévenir.
Au bout d’une dizaine de minutes, le plâtre était fini. Attrapant son carnet d’ordonnances, le médecin gribouilla rapidement quelque chose, signa, et lui tendit la feuille.

« Voilà. Et prenez ceci, s’il vous plaît. Il y a moins d’effets secondaires, ce sera plus sûr pour vous, votre travail, et votre santé. Et vous éviterez de vous servir de votre poignet par inadvertance. »



Marianne Flores
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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty07.01.16 22:24 par Marianne FloresCiter Editer Supprimer 


Se laissant faire, le poil hérissait, ses yeux vairons se rivés sur les gestes du docteur, comme si elle attendait le moindre faux pas, pour lui faire payer ses paroles. Elle avait cette mauvaise impression que l’on parlait d’elle dans son dos, qu’on lui affublait de drôle d’idée sur sa personne. C’était comme cette sensation du nez qui vous gratte lorsque quelqu’un désire vous embrasser.

Son poignet augmentait de volume, encore et encore, jusqu’à ce qu’une grosse coque prenait le dessus, le poids était important, c’était lourd et fatiguant de tenir ceci à la force de ses muscles. Elle résistait pourtant, prenant une position plus confortable en laissant son coude s’appuyer sur le cuir mou.

— Aye, aye sir. Je tenterais de faire ce que vous dite.

Répondait-elle alors en roulant des yeux. Ces gens de la haute n’avait aucune idée de ce que c’était de suer sang et eaux pour avoir un sous et de pouvoir manger à sa fin, d’avoir une literie qui ne vous casse pas le dos. De ne pas avoir de moisissures dans votre chez-vous.

Ils ne savent rien.
Et ils payeront tous un jour leur ignorance.


Elle récupérait la feuille que lui tendait le médecin, des noms qui ne veuille rien dire, des dosages, mais elle n’était pas assez bête pour ne pas comprendre qu’il ne s’agissait pas de médicament. Il était tenace ce médecin. Et complètement stupide, il avait beau donner une ordonnance, il n’en reste pas moins qu’il fallait payer à la fin.

Et ça ce n’était pas possible.

Wanda n’avait même pas assez pour se payer trois repas par jours, alors des médicaments, autant la tuer toute de suite, ça serait moins cruel.  Ce morceau de papier se chiffonnait dans sa main, pour finir en une boulette de papier. Bien entendu elle avait fait tout ça pendant qu’il avait le dos tournée. Et elle glissait cette fameuse boulette plus loin en arrière, derrière un meuble.

Son œil vert se posait sur son plâtre dur comme de la pierre. Au moins ça pourrait être utile pour frapper un idiot ou deux à la compagnie. Mais trois semaine, ça sera long, elle devra trouver un stratagème pour faire avec.

— Docteur au fait ! Comment on peut se débarrasser de punaise de lit sans utiliser de produits expansif ?

Raleigh Cohen
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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty07.01.16 22:56 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 




Raleigh rangea tranquillement le matériel qu’il avait utilisé, jetant ce qui devait être jeté, et laissant de côté ce qui allait être nettoyé, stérilisé, et réutilisé plus tard. Il n’était pas question de gâcher, à Pelagia, et importer tous les instruments de la surface finissait par revenir cher. On stérilisait le maximum pour le réutiliser. Blouses, masques, instruments. Au final, il n’y avait presque que les gants à partir à la poubelle, et certains autres matériaux, comme le plâtre médical qu’il venait de placer autour du poignet de la jeune femme.
Maintenant, ou en tout cas bientôt, elle allait partir. Et lui, il allait tranquillement reprendre son service du moment. Le lendemain, il était de consultations. Avec, sans rendez-vous. Aujourd’hui, c’était les urgences, les sutures et les poignets cassés.

D’ailleurs, en y repensant, il voyait plus de poignets cassés chez les enfants que chez les adultes. Le détail le chiffonna encore une fois. Il se disait qu’il pouvait toujours jeter un autre coup d’œil à la radiographie, demander l’avis d’un collègue. Quelqu’un en traumatologie, peut-être. Ou en chirurgie. Tout comme il pouvait demander à cette femme comment elle s’était fracturé ainsi trois os du poignet.
Il aurait dû lui poser cette question d’entrée de jeu. Il pouvait toujours invoquer, une fois encore, l’excuse du suivi médical. Mais c’était peut-être trop tard. Elle découvrirait sans doute qu’il se doutait que quelque chose sonnait faux dans l’histoire.

Non. Mieux valait juste demander l’avis d’un collègue calé sur les fractures. Dissiper ses doutes suffirait amplement pour un moment, et il creuserait lui-même la question au milieu de ses bouquins la nuit venue, à la lueur de la lampe vert et or qui trônait sur son bureau.
Raleigh se retourna en entendant la question de la jeune femme, réfléchit un instant. Les punaises de lit. Un phénomène inconnu aux niveaux un et deux, sauf rares exceptions, mais répandu au niveau trois. L’allure de la fracture pouvait s’expliquer par ce simple fait : le niveau trois était toujours dangereux.

« Je vous avoue que je ne suis pas spécialement calé sur le sujet. Je sais que la chaleur ou le froid intenses peuvent vous en débarrasser, et le vinaigre semble faire un bon effet pour les éloigner un moment, mais malheureusement, je pense que la seule solution viable est la désinsectisation… »

Viable.
Le mot semblait à la limite de lui arracher les lèvres. Viable. Il aurait pu trouver un meilleur terme, tout de même. Il n’avait jamais connu les punaises de lit, que ce soit au niveau un ou au niveau deux. Il ne les avait jamais côtoyées, et honnêtement, il n’y tenait pas plus que ça. Tout ce qu’il savait, il le tenait des racontars qui circulaient dans la cité.
Et malheureusement, la seule méthode qui fonctionnait sur le long terme et qui était vraiment efficace, c’était de faire désinsectiser. La chose coûtait un prix fou, un prix que seuls ceux qui ne risquaient pas de côtoyer ces vampires pouvaient payer.
L’ironie de la chose, sans doute.

Raleigh soupira.

« Et malheureusement, elle coûte un prix absolument… ignoble, je ne vois pas d’autre mot. »



Marianne Flores
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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty08.01.16 2:50 par Marianne FloresCiter Editer Supprimer 


Ce poids était intriguant, tout comme sa résistance à la douleur, si bien, que Wanda se mit à tapoter dessus, pour écouter le bruit que faisait la matière. C’était un bruit étrange, et le produit était bien dur et épais, si bien que si elle continuait ainsi, elle risquerait de s’écorcher les phalanges. Mais la chose la plus étonnante c’était que son poignet lui faisait plus mal ainsi que sans rien dessus, une chose totalement effarante, qui lui voulait une grimace.

Ecoutant cette fois ci plus attentivement le docteur, elle haussait un sourcil. Triste d’apprendre cette nouvelle. Un soupire s’échappait de ses lippes. Au final, son plus grand problème n’aurait pas de solution durable et totale. Ce qui était dommage. Elle aimerait bien se débarrasser de ses parasites qui lui rongeaient la peau et lui sucer le sang.

Et rien que d’y penser sa tête lui démanger fortement.

— C’est pas de bol ça ! Tant pis je continuerais de faire bouillir le linge, ça aidera peut-être.

Répondait-elle de sa voix nasillarde, en frappant de la paume de la main contre sa cuisse. Elle fini par se redresser, enfiler son sac à main, resserrer son gilet sur ses épaules, et regardait le docteur d’un regard vide.

— Et j’ai compris, dans trois semaine j’enlève le truc.

Disait-elle en tapotant du poing dessus.

Wanda tapa trois fois son talon contre le sol.
Fit un demi-tour.
Un sourire malsain sur les lèvres.

Et elle quittait la sale d’osculation, mais au lieu de retourner directement chez, elle préférait fouinier dans les parages afin de récolter quelques informations sur le lieu. Mais surtout tenter de réaliser son souhait premier, le voir. Et ce même si c’était de loin.


« »



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MessageSujet: Re: Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh   Un monstre qui dévore tout sur son passage | mars 125 | Raleigh Empty par Contenu sponsoriséCiter Editer Supprimer 

 
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