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— WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]
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 — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]



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MessageSujet: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty02.09.14 21:45 par InvitéCiter Editer Supprimer 



“ i will find you if you hide ”




Ce que tu fais là, c’est une bonne question.
L’état dans lequel tu es, c’est une meilleure question encore.

Tu as exceptionnellement dit oui, à tes collègues, en quittant ta caverne d’autopsie numéro trois. Tu as dit « d’accord, je viens » d’un ton résigné, peu enthousiaste, mais tu les as suivis. Sortir. Sortir après le boulot, tu ne fais ça qu’une fois tous les trente-six du mois, quand tu consens enfin à suivre tes collègues de travail, quand tu acceptes enfin leur offre pour qu’ils te fichent la paix, qu’ils arrêtent d’insister, et qu’ils te laissent tranquille le reste de la semaine. De mercredi à dimanche, ça passera vite. Mais bon.
Tu ne participais déjà pas très activement aux conversations. Ça commençait avec le boulot, ça finissait avec la famille. Avec ton boulot, tu étais d’un cynisme glauque, avec ce qu’il te reste de famille, tu étais d’un cynisme plus glauque encore, et les verres que tu buvais entre temps n’ont rien arrangé. Tu as fini par avoir du mal à réfléchir à ce que tu allais dire, et tu laissais filer une ou deux répliques bien cinglantes au milieu de la conversation.

Tu pianotes machinalement sur le bois de la table. Tes collègues ont trouvé un sujet de discussion qui suscite beaucoup moins ta capacité à être foncièrement désagréable en termes de commentaires. Alors tu te tais. Tu sirotes ton énième verre, tranquillement, en les écoutant à moitié parler de ce que tu supposes être les règles d’un jeu de cartes. Tu t’en contrefous un peu, royalement. Ce sujet ne t’intéresse pas, tu t’es plus ou moins exclu de la conversation avec ton incapacité à parler sans être amer, et ça te convient.
Parce qu’au final, tu n’as aucune envie d’être là. Tu ricanes. C’est machinal. Un de tes collègues se tourne vers toi. Il doit déjà être en train de penser qu’il va falloir te raccompagner, parce que tu serais fichu de ne pas retrouver le chemin de ton appartement étriqué.
Tu as bu, ce soir. Plus que tu n’aurais dû.

Pourquoi, par contre, tu n’en as aucune idée.
Certainement pas à cause de ton divorce, sinon tu y serais réduit depuis cinq ans. Pour que tes collègues te foutent la paix, très certainement. Et c’est que ça marche, en plus.
Mais. A part ça, il n’y a pas un autre problème qui se pose ? Si. Il est déjà plus de vingt heures, et il va falloir que tu penses sérieusement à rentrer chez toi et à dormir. Ça pourrait être bien. Surtout que tu dois travailler, demain, et que comme tous les jours où tu bosses, ça commence tôt.

Tu attrapes ton portable, c’est un miracle que tu l’aies, d’ailleurs, mais passons. Tu fais doucement défiler la liste de tes rares contacts en chantonnant quelque chose en hongrois, ce qui a pour don d’étonner de plus en plus tes collègues. Ils ne t’ont entendu parler cette langue que deux ou trois fois, t’entendre chantonner doit être encore plus déstabilisant. Tu tombes sur un numéro ajouté récemment.
Gian. Gianbattista.

C’est celui sur lequel tu cliques, et au moment où il décroche, tu lui indiques juste où tu es, en italien, ponctue le tout de quelques mots en hongrois, à moitié fredonnés, et tu raccroches, avant de finir ton verre avec un grand sourire scotché aux lèvres.
Ça doit être pour ça que tu n’as pas bu un verre d’alcool depuis la fin de tes études.

Ça ne te réussit pas.
Mais alors pas du tout.



Dernière édition par Istvan Fersen le 06.09.14 21:53, édité 1 fois

Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty03.09.14 2:12 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Aujourd’hui n’avait pas été son jour. Il s’était réveillé vers  dix heures à moitié avachi sur Clio … enfin c’était plutôt l’inverse … Bref. Ils étaient étendus tous les deux  sur le parquet de l’arrière-boutique, au milieu des plumes et des tissus, avec deux cadavres de bouteille d’alcool fort à proximité. Apparemment, grand miracle mais rien n’avait été volé bien que la porte du magasin était entrouverte…. Tiens d’ailleurs pourquoi elle était ouverte, cette porte au fait. Cinq minutes de réflexion lui avait été nécessaire pour faire le lien avec Pizzo qui avait dû, comme prévu, faire ses yeux de chien battu pour qu’on lui ouvre. Cinq autres minutes lui permirent d’attraper son téléphone pour constater un bon nombre d’appels en absence, notamment Salvo qui n’avait pas remis la main sur le bateau ce matin. Heureusement que ce n’était pas le jour des visites à domicile sinon Gian en aurait entendu parler jusqu’à Noël. Il avait fallu réveiller Clio, ranger un peu le bazar, retrouver Pizzo, remettre la main sur le bateau et se trainer lamentablement jusqu’à Dorsoduro. Là, il avait passé la matinée sur une chaise, la tête renversée pour calmer les nausées un sac de glaçon sur la tête pour tenter de venir à bout de la gueule de bois qui s’était fait tenace jusqu’en début d’après-midi , le tout assaisonné de sermons et reproches (« de mon temps , on buvait pas tant d’un coup », « heureusement que c’est la période creuse et qu’on a rien à faire » ou encore « Je comprends que tu ais besoin de te détendre mais vous avez avalez combien de bouteille à vous deux ? ») et  de tisane à la feuille de saule pour le mal de crane . Ajouter à cela qu’il avait passé l’après-midi le nez dans les comptes (« Pour te faire les pieds »), elle n’avait pas été parfaitement réjouissante, cette journée, et il était bien pressé qu’elle se termine.

Lana sur ses genoux, assit sur son lit, il est en train de faire des finitions sur la robe de satin blanc, terminant les raccords qui ne peuvent pas se faire  à la machine. Il est tard et les informations à la radio forment un fond sonore plat et lent. Il n’écoute pas, il n’écoute plus jusqu’à ce que son téléphone vibre avec insistance, faisant miauler la chatte qui baille. Gian pique son aiguille dans sa boule avant d’attraper le portable, le collant à son oreille. Il est d’abord surpris, il lui faut du temps (et cette fois, ce n’est pas à cause de l’alcool) pour comprendre qui il a au bout du fil. Il ne comprend pas tout ce qu’on lui raconte, juste l’adresse d’un bar, de l’italien mêlé à une langue à consonance rugueuse, incompréhensible. Et c’est quand il raccroche qu’il voit l’identifiant de l’appelant. Fersen. Le second boiteux. Le légiste, l’ami d’Adélaïde. Première réaction : qu’il aille se faire voir. Ce n’est pas ses oignons .Mais il t’a aidé. Il a empêché une catastrophe en te filant, toi illustre inconnu la boite de pilule. Et puis, ce n’est pas comme si cette rencontre avait été désagréable. Je n’ai pas les clefs du bateau. Il est à peine dix heures, si tu ne tarde pas trop, tu peux attraper un traghetto pour traverser le grand canal ou un vaporetto. En attrapant la 2, c’est jouable. Je ne sais pas où ça. Il te l’a dit. Et puis tu connais Venise comme ta poche. Il habite Castello, c’est ce qu’il a dit la dernière fois. Tu comptes y aller en tee-shirt ? Pas d’excuse valable ? Pas d’excuse valable .Merci Conscience de ton aide précieuse. Ironique

Gian attrape sans conviction le même pull qu’il avait pour aller le voir à l’hôpital. Il éteint la radio avant de se dire qu’il ne pourra pas rentrer chez lui après. Il se fait donc un sac, enfournant rapidement l’ouvrage en cours dans un sachet avec aiguille, fil et décoration, un tee-shirt propre et quelques affaires. Pour qui il est en train de faire ça au fait ? Ah oui. Il passe son sac à dos, laisse des réserves de croquettes et d’eau pour la ménagerie avant de descendre en clopinant au rez de chaussé.

Il lui faut peu de temps pour rejoindre finalement l’endroit indiqué par le doc. Il s’approche du petit groupe, indiquant au serveur qu’il vient chercher quelqu’un. Le sourire béat aux lèvres l’attire tout de suite. Soupirs. Gros soupirs alors qu’il tente de saluer le plus naturellement possible les collègues autour de lui. Tiens, pourquoi eux ils ne pouvaient pas le ramener. Tant pis, maintenant qu’il est là.

« Allez, Dot’, je vous ramène chez vous. J’espère juste que votre canapé est confortable. Visiblement, aujourd’hui, c’est le jour des boiteux bien faits. »



Il lui fait les poches pour mettre la main sur une adresse et des clés d’appartements, saluant ce beau monde, passant le bras d’Istvan sur ses épaules, pour qu’il se serve de lui comme canne. Folle impression qu’ils sont en train de faire un remake de la parabole des aveugles de Breughel version Jambe raide. De l’autre main, il prend sa béquille et sa canne s’appuyant dessus pour commencer à avancer, maugréant, s’engageant dans les ruelles du quartier de Castello en rasant les murs. Reflexe.

« Moi qui croyait que les médecins  s’étaient tous pris des cuites mémorables durant leur étude et du coup tenait bien l’alcool, j’ai été trompé. »

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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty03.09.14 11:51 par InvitéCiter Editer Supprimer 



“ if you hear a distant sound ”




Tu ne sais absolument pas pourquoi tu as appelé Gian. C’est vrai, tu aurais tout aussi bien pu appeler Adélaïde, ou même ta chef de service ; bien qu’elle aurait moyennement apprécié, mais elle en aurait profité pour passer un savon à tes collègues en même temps qu’à toi, donc au final, tu aurais pu le faire quand même. Ou à la limite, tu aurais pu te mettre à fixer un de tes collègues, n’importe lequel, d’un regard morne, presque éteint, en attendant qu’il réagisse. Mais l’idée ne t’a pas traversé l’esprit.
Ça doit bien être ça le problème. En plus, tu n’as aucune garantie que Gian ait envie de venir. Il peut tout aussi bien ignorer ton appel étrange et rester à ce qu’il est peut-être en train de faire à ce moment-là. Et le temps d’attendre, tu prends un autre verre. Tu te dis que c’est le dernier, que Gian vienne ou pas, et c’est sans doute ta seule pensée censée depuis le début de cette virée entre clampins tout droit sortis du sous-sol d’un hôpital ; pardon, d’une morgue.

Et quand tu vois Gian, tu lui adresses un signe de la main. Arrête de boire. Arrête l’alcool, tu deviens sociable. Tu continues de sourire, bêtement, sans savoir pourquoi tu souris en fait. Peut-être que tes collègues arrêteront de te proposer des sorties du genre, maintenant qu’ils ont vu ce que ça pouvait donner. Pourtant, l’alcool, ce n’est pas ton truc. Ce n’est absolument pas ce que tu préfères. Et dans les cours de médecine, on vous rabâchait assez souvent ses dangers pour savoir qu’en abuser est une mauvaise idée.
Ce qui ne t’a pas empêché de participer à un certain nombre de fêtes étudiantes, plus particulièrement celle de ta fin de cursus, après obtention de ton diplôme. Mais bref.
Là, tu n’as plus aucune envie de réfléchir. Tu laisses Gian chercher tes clefs dans tes poches, il trouve ton adresse sur une carte de visite oubliée dans la poche de ta veste.

Le genre de carte que tu donnes parfois aux flics pour qu’ils ne passent pas par la chef de service quand il s’agit d’avoir des renseignements sur un corps, parce qu’en général, la chef, elle s’en fout et elle raccroche au nez : elle a autre chose à faire que renseigner des inspecteurs qui ont oublié qui a autopsié leur cadavre du moment.
Tu te laisses traîner en-dehors du bar, salues tes collègues en leur adressant un « à la revoyure ! » plus joyeux que tout ce qu’ils ont pu entendre venant de toi depuis le temps qu’ils te connaissent. Six ans. Quelque chose comme ça. Même avant qu’on te dire dessus, tu n’étais pas aussi enthousiaste.
Et bien sûr, ç’a empiré depuis que tu as une canne dans ta vie.

Tu te laisses mener par Gian. Tu n’as pas la tête à réfléchir, tu penches la tête de temps en temps, regarde autour de toi. Le monde a une toute autre dimension après quatre ou cinq verres. Il est un peu plus flou, un peu plus vague. Et il a tendance à tourner sur lui-même, ce qui te fait légèrement rire, en plus de la remarque de Gian, à laquelle tu réponds de manière plutôt censée.

« Sauf que j’avais pas touché à un verre d’alcool depuis mon mariage. »

Lequel est arrivé… avant ta remise de diplôme pour la médecine légale. Ce qui fait que ton compte est faussé, et que ta réponse n’est plus aussi censée qu’elle devrait l’être. Ton dernier verre d’alcool, avant ce soir, tu l’as bu à la fête de la remise des diplômes, alors que tu avais encore ce côté insouciant au fond de la tête et que tu t’en foutais, de ce que ça pouvait être, le lendemain.
Et depuis bien sûr tu as eu une fille, un boulot, on t’a tiré dessus, et tu as une procédure de divorce à finir. Elle est pas belle, la vie ?
Quoi qu’il en soit, ça moyenne tout de même quelque chose comme presque dix ans sans boire de l’alcool, ce qui n’est pas rien.

Tu bâilles un peu. Dormir. Ça peut être une bonne idée, ça, dormir. Surtout après tout ce que tu as bu ce soir. Tu vois la façade de ton immeuble, ton appartement est au deuxième étage. Indication que tu donnes machinalement à Gian. L’euphorie qui était venue te rendre visite a disparu.
Tu n’as qu’une envie, c’est dormir.


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty03.09.14 22:29 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Si on lui avait dit que le dot’ bourré, ça donnait ça, juste après leur rencontre, il ne l’aurait pas cru .Surtout le « à la revoyure », ça il le garde. Il aura des choses à raconter lors de sa prochaine beuverie avec Clio. Dans la catégorie « Y’a des gens marrants et encore pire que nous avec un gramme cinq d’alcool dans le sang », qui passe juste après « les feux de l’amour de Venise » et « la vie ridicule des gens de la haute de la cité lacustre » avec l’épisode deux dans l’énigme des vases Mings. Le dot’ vacille, le dot’ rit. Bon dieu, qu’est-ce qu’il avait bien pu avaler pour être dans un état pareil. Et surtout combien de verre ?! Bon, le plus important c’était de rejoindre l’appartement avant qu’il ne s’écroule dans la rue, couché sur le trottoir, qu’il faille, au malheur, appeler les flics, un bateau-ambulance et que Castello voit un fantôme se tenir debout. Castello n’avait vraiment pas besoin de ça, Gianbattista non plus. Il se battait contre sa prédisposition, son mal être, sa malchance et ses démons pour avoir une vie à peu près normal, ça se passait de mieux en mieux, surtout ces derniers temps alors non. Et puis Xavier avait déjà vu un revenant donc ça allait .Gian ne savait même pas s’il était allé répéter tout ça à sa mère. Ça, ça serait vraiment la fin du monde.

Gian tique. Mariage ? A parce qu’en plus, y’a une femme qui l’attends ce zigoto ? Il imaginait déjà la scène et là, il se voyait mal demander ensuite un toit pour dormir sous prétexte qu’il n’avait aucun moyen de retourner parce qu’il n’y avait plus aucun moyen de traverser le canal de la Giudecca. Et si ça se trouve, ce type a aussi des gosses. Cela tourne à toute vitesse, là-haut et Gian se maudit d’avoir été bonne poire et de ne pas avoir noté la présence d’une alliance …. Tiens au fait. Gian s’arrête sous un réverbère d’un campo pour observer les mains d’Istvan. Pas d’alliance. C’était ça, il n’en n’avait pas vu sur son bureau ou sur ses mains lors de leur première rencontre. Donc …

« Visiblement, ça vous a pas réussi, hein … Non, sans blague, je peux savoir ce que vous avez avalé pour vous mettre dans un état pareil ? Et puis pourquoi boire après tout ce temps, surtout autant.. »


Sermon d’un homme fatigué, qui soupire de soulagement en apercevant l’immeuble de la carte de visite. Istvan est en train de tomber de sommeil mais indique le second étage de l’endroit. S’ensuit une longue ascension boitillante de l’escalier jusqu’à l’étage qui lui parait presque interminable, plus que l’itinéraire du bar jusqu’ici. Il dépose le dot’ dans l’escalier, ouvre la porte, passe la tête pour vérifier que l’appartement est vide de toute vie et pas habitée par la femme /l’ex-femme/ le gosse possible. Il rattrape le corps, l’aide à s’assoir dans un fauteuil trouvé par tâtonnement et referme derrière lui. Puis allume la lumière. Vision d’horreur. Définition typique de l’appartement de célibataire. Définition type aussi du genre d’endroit qui file de l’urticaire à Gianbattista .La première chose qu’il a éradiqué en arrivant chez Salvo

« Mais ce n’est pas possible, c’est quoi ce foutoir !! Comment vous voulez travailler et vivre correctement dans … dans ça … Et les papiers… Les dossiers … et le linge … et la bibliothèque, mon dieu la bibliothèque, les bouquins … Ca se respecte un bouquin, quand même, c’est précieux … P….. En plus c’est poussiéreux et … »


Tu es en train d’enguirlander un mec bourré sur ses techniques de rangement, Gian. Un mec qui ne doit absolument rien comprendre de ce que tu racontes, dont ce n’est pas ton rôle de faire ce genre de sermon. On se calme. Gian tourne un instant sur lui-même en marmonnant chapelet de jurons et prière dans le vent. Tu n’es pas chez toi, tu n’as pas à faire ce genre de remarque là-dessus. Une chose à la fois. Un dernier effort lui permet de mettre Istvan sur son lit, alors qu’il se répète dans une sorte d’incantation que tout ce qu’il voit n’est qu’une illusion et que l’appartement est bien rangé, juste pas ranger à sa manière à lui. Il se trouve ensuite une couverture, s’installe sur le canapé, ferme la lumière et attend. Le sommeil. Qui ne vient pas.

« Ok, ça va pas être possible là »


Il rallume la lumière et commence tout naturellement … à ranger. En plein milieu de la nuit. On est maniaque ou on ne l’est pas. Le ménage complet de l’appartement lui prend une partie de la nuit, aspirateur compris qui ne semble pas déranger Istvan. Avantage d’être endormis rond, on entend plus rien. Même pas un réveil. Et puis comme le sommeil ne vient pas (à cause du choc, vous comprenez), il s’installe sur une table, déposant la robe de satin blanc courte, piquant la lampe de bureau pour s’éclairer. C’est ici qu’il trouverait le sommeil. Et c’est aussi ici que le propriétaire de l’appartement le retrouverait après un semblant de nuit de sommeil. Par acquis de conscience, il ne partirait pas avant de l’avoir vu sur une jambe et demi et réveillé .

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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty04.09.14 10:53 par InvitéCiter Editer Supprimer 



“ my life is just a slow train ”




Non, ça ne t’a pas réussi, et ça ne t’a jamais réussi. Tu finissais toujours parmi les premiers à être torchés lors des soirées étudiantes. Et tu avais juste oublié ce détail en prenant l’option alcool pour échapper aux longues et interminables discussions dans lesquelles tes collègues ont essayé de t’incruster. C’est ton cynisme débordant qui les a décidés à lâcher prise. Tu hausses vaguement les épaules. Tu ne saurais pas dire combien de verres tu as bu étant donné que tu ne les as pas comptés, quand à ce que c’était, tu n’as pas vraiment été regardant, tu commandais un peu au hasard. Tu te contentes de te faire traîner et de somnoler presque sur place, tu as à peine conscience que tu es dans les escaliers de ton immeuble et que Gian te traîne jusqu’au deuxième étage.
Quelle idée d’habiter au deuxième étage. Le seul avantage c’est qu’il n’y a que tes meubles pour t’attendre dans cet appartement. Tes meubles, la poussière qui est dessous, et ta bibliothèque on ne peut plus bordélique parce que quand tu attrapes un bouquin dessus tu le remets rarement à sa place initiale.

Donc au bout du compte, ta bibliothèque ressemble plus à un rubik’s cube bariolé qu’à autre chose.
A ce propos, tu n’as pas tout suivi, tout ce que tu sais c’est que tu entends la voix de Gian. Et tu ne sais pas vraiment de quoi il parle. Ton cerveau hésite entre les quatre langues que tu parles, à savoir l’italien, le français, le hongrois et l’anglais. Tu comprends juste un mot sur deux de ce que le binoclard raconte. Tu ricanes légèrement, c’est plus fort que toi. Et tu en profites pour retirer tes chaussures sans prendre la peine de défaire le lacet, tu as tout simplement la flemme.
Tu pourrais t’endormir sur ce fauteuil. Même si tu le regretterais au réveil. Alors tu laisses encore Gian te traîner, jusqu’à ta chambre, et t’abandonner sur ton lit.

Tu marmonnes vaguement quelque chose et roule sur le côté en enfonçant ta tête dans ton oreiller. Tu vas enfin pouvoir dormir et tu ne te gênes absolument pas pour ça. Tout ce qui peut maintenant se passer dans ton appartement, tu n’en as plus rien à cirer, et quand tu dors, tu n’entends rien. Encore moins quand tu dors en étant bourré. Tu émerges juste l’espace de dix secondes, le temps d’aller sous ta couette, parce que juste dessus, tu as plus froid qu’autre chose.
Tu larves lamentablement sous ta couette, trop occupé à dormir et à dessoûler. Tu n’as aucune conscience de ce qu’il se passe autour de toi.

C’est la lumière qui tape sur les vitres de ta chambre qui te fait plisser les yeux. Tu émets une sorte de grincement de protestation et tu te mets face au mur contre lequel ton lit est posé. Tu enfonces un peu plus ta tête dans l’oreiller. Dormir. Tu veux juste continuer à dormir. Le pire, c’est que tu as vraiment du sommeil en retard à rattraper. Mais ça, le soleil, il s’en fout. Et en général, quand le soleil tape sur les vitres de ta chambre c’est qu’il est…

« … Midi. »

C’est ton premier constat du jour en regardant le réveil sur la table de chevet. Il est midi. Et tu étais censé bosser, ce matin. Tu étais censé être au boulot à huit heures, tu étais censé bosser depuis quatre heures déjà. Tu soupires un juron et te passes une main sur le visage en te levant. On peut dire que tu t’en tires bien. Tu te sens juste vaseux, en plus d’avoir l’impression que ta tête est prise dans un étau bien serré. Mais si on prend en compte ce qu’il s’est passé hier soir, tu t’en tires bien.
Ton premier réflexe est d’attraper le flacon orange moche posé sur ta table de nuit et d’y piocher trois comprimés. Ibuprofène, 200mg. Ta dose habituelle, c’est 600mg, et ce sera amplement suffisant pour faire disparaître cette pulsation sourde à tes tempes. C’est aussi seulement là que tu remarques que tu as dormi avec tes vêtements de la veille. Il te faut un temps de réflexion avant d’arriver à un constat assez bête.

« … La prochaine fois, je reste à la morgue… »

Ça peut être une bonne idée.
Tu te lèves pour aller jusqu’à la cuisine en clopinant, prendre un verre d’eau pour avaler les comprimés. Tu en profites pour prendre un morceau de pain dans le panier sur le plan de travail ; tu n’as pas vraiment faim mais manger quelque chose reste une bonne idée ; et tu vas vers le salon pour trouver Gian. Tu te souviens que tu l’as appelé, c’est déjà ça. Et si tu es chez toi, c’est bien que quelqu’un t’a raccompagné, et tu doutes que ce soit un de tes collègues.
Et gagné. C’est bien Gian.
Mais il y a quelque chose qui cloche. Tu ne sais pas vraiment quoi, mais il y a quelque chose qui cloche. Tu regardes autour de toi, le salon, la bibliothèque… La bibliothèque. Attends, c’est ta bibliothèque, ça ? Depuis quand tes revues sont rangées par date ?

« Une tornade est passé ici ou quoi… »

Très bonne question. Et elle a un nom cette tornade ?
Tu arques un sourcil en regardant Gian, assez étonné. C’est lui qui a fait ça ? Tu n’en sais rien. Tu fais une excellente supposition, et tu n’as aucune réponse pour l’infirmer ou la confirmer. Tu soupires un peu. Peut-être que tu ferais tout aussi bien de retourner dormir.


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty04.09.14 21:18 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Gian a lâché son ouvrage contraint et forcé par le sommeil vers une heure trente du matin. Il commençait à faire des erreurs, voir complétement n’importe quoi. C’était le moment fatidique où il faut laisser tomber et remettre à plus tard sous peine de faire n’importe quoi. La nuit avait été courte mais calme et il s’était naturellement réveillé à huit heure, comme à chaque fois qu’il dormait sans avoir bu. N’ayant pas remarqué de mouvement dans la chambre autrement qu’un ronflement régulier, il en avait déduit que le dot’ devrait encore dormir un peu et s’était diriger vers la cuisine, espérant y trouver de quoi grignoter et se faire un café, rangeant et nettoyant bien évidement derrière lui , il avait passé une partie de la nuit à faire le ménage , ce n’était pas pour remettre le bazar d’autant plus que cela l’aurait remis dans le même état qu’hier soir et non, décidément , non, il n’avait pas envie de remettre ça. Il laisse un fond de café dans la cafetière, si jamais la belle au bois dormant émerge des bras de Morphée et se remet au travail, sortant ce qu’il avait emporté à faire en plus de la robe, histoire de faire une pause. Des boutons à changer, la chose la plus simple à faire en couture et pourtant, y’a quand même des gens qui paient pour qu’on s’occupe de leurs boutons.

L’horloge tourne sur neuf heure et toujours pas de mouvement. Gian passe donc un coup de fil à Salvo, même si c’est lui qui gère la boutique ce matin. Il lui indique qu’il a pris de quoi travailler mais qu’il veille quelqu’un mal en point. Réponse faite d’onomatopée du vieil homme qui demande juste des informations sur ce qu’il peut emporter pour les visites à domicile de début de soirée. Neuf heure et demi et toujours pas de mouvement. Gian lève les yeux au ciel et se rend dans le bureau, cherchant dans les tiroirs pour trouver le numéro de téléphone du chef de service d’Istvan. Un second coup de téléphone à cette dame pour lui raconter que le docteur Fersen a été appelé en fin de soirée hier alors qu’il le raccompagnait chez lui , que sa mère était tombé dans les escaliers et qu’il avait été demander de la rejoindre . Lui avait été donné comme directive à lui, Gian, d’appeler à neuf heure et demi pour prévenir, vu qu’il n’aurait probablement pas le temps de le faire. Le temps avait ensuite suivit naturellement jusqu’à midi.

Gian lève la tête de ses boutons et ses ourlets de jeans, les vêtements terminés sont posés délicatement plié sur un coin de table, le travail à faire de l’autre côté. Il voit Istvan clopiner jusqu’à la cuisine avant de revenir avec un morceau de pain .Sa question lui arrache un sourire. Il pique son aiguille sur son bracelet de couturier avant de répondre.

« Bonjour à vous aussi. Trouble obsessionnel compulsif pour tout ce qui concerne l’ordre, c’est ce qu’ils m’ont dit un jour. Par contre, faite gaffe aux miettes, votre aspirateur est asthmatique et il a du mal. Je l’ai constaté en le passant hier. »


Ils, c’est l’armée. Et c’était pour ça qu’on l’avait intégrer au corps de artificier. Parce qu’en tant qu’être ordonné, construire et désamorcer des bombes lui serait d’autant plus facile pour lui parce que quoi qu’il arrive autour de lui, il suivrait inlassablement ses protocoles. Cela avait ses avantages et ses inconvénients. Mais bon, Salvo Virgilio n’était pas censé avoir fait l’armée.

« Pour votre chef du service, vous êtes allé voir votre mère à l’hôpital qui a fait une mauvaise chute dans l’escalier, on vous a contacté très tard hier, alors que je vous raccompagnais et vous êtes parti très vite, alors que votre téléphone n’avait plus de batterie. J’étais chargé de la prévenir à 9h30, ce qui a été fait. Vous me devez quelque chose, dot’. Vous voulez déjeuner au fait ? Votre frigo est aussi vide que celui d’Adélaïde. »


Il reprend son travail, s’appliquant à suivre la couture du jean.

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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty04.09.14 22:03 par InvitéCiter Editer Supprimer 



“ and some footsteps by your side ”




La tornade, elle s’appelle Gian. Tu es donc maintenant au courant qu’il souffre d’un TOC sévère du rangement et de la propreté. Bon. En soi, le fait d’avoir un appartement nickel ne te dérange pas du tout, tu dois bien admettre que tu as sévèrement négligé le ménage ces temps-ci. L’intention de Gian te gêne légèrement, c’est un fait, mais ce n’est pas ce qui te marque le plus. Tu trouves même ça plutôt déroutant, qu’il ait tout fait. Bon. Hier, tu n’étais pas vraiment en état de faire quoi que ce soit d’autre que rire bêtement et t’endormir dans les escaliers de ton immeuble.
Tu soupires doucement et te pinces machinalement l’arête du nez le temps que tes neurones encore engourdis par les restes de ta soirée d’hier fassent le rapprochement entre les miettes et l’aspirateur. Changer le filtre. Voilà. Encore une chose que tu as oublié de faire, et qui rallonge ta liste des « trucs à faire parce que ça serait quand même pas mal ». Tu as encore un peu de mal à réfléchir correctement.

Alors tu écoutes machinalement Gian parler. Il t’a sauvé la vie avec ta chef de service ; parce que si cette femme au caractère vif et haut en couleur apprécierait fortement que tu te sortes un peu, elle n’apprécierait pas de savoir que tout ce que tu avais trouvé à faire, c’était te saouler. Tu te dis qu’heureusement, tes parents habitent toujours à Naples et que personne ne se risquera à appeler l’hôpital du coin pour savoir s’ils ont bien admis une certaine Rijka Fersen aux alentours de vingt-deux heures. Tu soupires doucement et remercies Gian à demi-voix, avant de te passer une main sur le visage.
Tu retournerais vraiment bien dormir encore une heure ou deux. Mais c’est déjà exclu. Il est temps que tu te secoues un peu, et Gian a raison, tu lui dois bien quelque chose puisqu’il t’a sauvé la mise.
Tu fais un signe quelconque de la main.

« Laissez-moi juste une vingtaine de minutes, et faites ce que vous voulez avec ce que vous trouverez dans les placards de la cuisine. »

Tu repars vers le fond du couloir, en clopinant, abandonnant ton bout de pain sur la table de la cuisine au passge. Vers la salle de bain. Prendre une douche et changer de vêtements, ça peut être une bonne idée. Quant à l’allusion au frigo d’Adélaïde, tu ne relèves pas. Tu n’es jamais allé chez elle, donc tu n’as pas eu l’occasion d’inspecter s cuisine, et vu l’allure de la tienne, tu te serais abstenu d’un tel geste.
Tu vas dans ta chambre chercher des fringues propres et tu vas ensuite t’enfermer dans la salle de bain. Tu prends ton temps sous la douche, la nuque et les omoplates battues par le jet d’eau chaude qui est craché par le pommeau fixé au mur carrelé. Ça a le mérite de finir de te réveiller, et quand tu en ressors un peu plus de vingt minutes plus tard, tu as déjà une meilleure tête qu’au saut du lit.

Tu as même récupéré ta canne, parce que c’est plus pratique que t’appuyer à chaque fois au mur. Et tu as remarqué que ça enquiquinait souvent la vieille qui vit dans l’appartement du dessous d’entendre le bruit régulier qu’elle produit sur le sol ; quand elle l’entend.
Tu rejoins Gian, et le regardes.

« Tu as déjà une idée de comment me faire payer la dette que j’ai envers toi ? »

Tu dis ça comme ça, parce que tu ne vois pas vraiment d’autre manière de formuler ta question du jour.


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty04.09.14 23:16 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Il pose l’ouvrage en cour alors qu’Istvan quitte la pièce. Vingt minutes. Vingt minutes pour tenter de faire un repas convenable avec beaucoup de rien. Certes, ce n’est pas son rôle dans l’histoire mais son dernier repas date quatre heures auparavant. Il ouvre une des fenêtres mal placées pour fumer, comme il l’a fait plusieurs fois dans la matinée, se dirigeant cette fois ci dans la cuisine. Il sort de manière méthodique, clope au bec, ce qu’il trouve dans le frigo presque vide et dans les placards pas mieux remplis. Le fait d’y trouver un paquet de pates le fait sourire. Tout n’est pas perdu, les pates sont les bases du repas. Il trouve aussi dans les placards des conserves de légumes et une boite de sardines qu’il met de côté. Après avoir fait Sam, celui qui reste sobre et qui ramène les autres biens faits au bercail, puis l’homme de ménage, voilà maintenant qu’il se transformait marmiton. Se servant d’une coupelle trouvée dans un placard comme cendrier, il fait bouillir son eau, faisant revenir à côté à la poêle les légumes puis les sardines qu’il a fait écouter. Habitude des frigidaires de fin de mois où il faut faire beaucoup avec pas grand-chose. Par réflexe, il y a une sardine posée sur le papier essuie tout, destinée à Lana. Sauf qu’il n’est pas chez lui et que la chatte ne viendra pas piquer sa sardine de douane .Tant pis.

Quand Istvan revient, Gian est en train de de verser les légumes poêlés et les sardines sur les pates égouttées soigneusement, alors qu’un cadavre de cigarette dans la coupelle et qu’il en a une seconde à la bouche, s’inquiétant plus du dosage de l’huile d’olive que la présence du dot’. Il avait préparé de quoi nourrir deux régiments d’infanterie et un de cavalerie au moins. Plus en rationnant. Fouillant encore les placards, pestant contre leur état, s’empêchant de les ranger eux aussi, il semble réfléchir un instant. Il pose deux assiettes sur la table, puis deux jeux de couverts et deux verres.

« Vous pourriez me filer des antidouleurs ? Même si je doute que cela fasse effet, ce sera toujours mieux que rien. »


Il pose la cigarette non finie dans la coupelle, la laissant se consumer doucement. On ne prescrit pas des antidouleurs comme ça sans explication, il va falloir raconter. Mais commencer par quoi.

« Comme je vous l’ai dit hier, mais vous avez surement oublier, j’ai moi-même bu avec excès dans la nuit d’avant-hier à hier , c’est pour ça que mon oncle m’a confisqué le bateau et que j’ai dû dormir chez vous , parce que je suis pas rentrée chez moi cette nuit et qu’on s’est réveillé tous les deux dans son arrière-boutique à dix heure alors que j’embauche à neuf heures . Bref. J’étais avec une amie, une fabricante de masque de carnaval à San Polo. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, mais je me suis réveillé avec la jambe douloureuse, en plus de la gueule de bois carabinée. »


Il pose le saladier au milieu, invitant à Istvan à prendre place avant de les servir tous les deux.

« Bon appétit. Je pensais que ça passerait mais j’ai toujours mal ce matin. Et comme les médecins sont pas foutus de trouver ce que j’ai à la jambe, que d’après eux, lors de ma convalescence, on m’a trop drogué et du coup les antidouleurs doux me font plus rien, ils veulent rien me donner de plus fort. Si vous me donniez quelque chose juste de quoi tenir le temps que ça se calme, ça m’arrangerais grandement. »

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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty05.09.14 11:09 par InvitéCiter Editer Supprimer 



“ nobody's right nobody's wrong ”




Tu n’as pas le temps de t’installer que Gian te demande quelque chose. Tu ne notes même pas que tu es machinalement passé du vouvoiement au tutoiement. Tu arques doucement un sourcil. Des antalgiques ? Pour quoi faire ? C’est une question à poser, ça non ? Tu le considères un instant, avant de demander bêtement.

« Ibuprofène ? »

C’est malheureusement tout ce que tu as à proposer. Tu n’as même pas d’aspirine, parce que tu utilises l’ibuprofène principalement pour ton genou, mais que c’est aussi bien pratique pour le mal de crâne, et qu’il ne faut de toute manière pas mélanger de fluidifiant avec un anti-inflammatoire. Règle de base de la pharmaceutique, l’ibuprofène et l’aspirine ne sont pas des choses à mélanger à moins de vouloir un séjour direct aux urgences voire un billet pour le cimetière selon le dosage effectué. Alors, en attendant, tu l’écoutes raconter, dire ce qu’il a à te dire.
Bon, tu n’es pas le seul à avoir passé une soirée juste à boire pour un motif inconnu, d’un côté ça te rassure. Mais tu es surtout médecin, ce n’est pas à toi de juger. Tu as juste besoin d’informations pour savoir si ça vaut le coup de ressortir ton très exceptionnel carnet d’ordonnances pour lui en faire une. Même s’il faudrait d’abord un examen pour déterminer quel type d’antidouleurs et surtout, si c’est bien nécessaire.

Tu penches un peu la tête, en t’installant. Tu as l’impression qu’il y a quelque chose qui sonne faux, dans cette histoire. Tu te demandes quel service de quel hôpital passerait son temps à bourrer ses patients d’analgésiques doux pendant une convalescence, surtout au risque de priver ledit patient de l’usage de ces antidouleurs à l’avenir. Surtout qu’en général, les hôpitaux ont plus de moyens que les pharmacies et peuvent mieux cibler l’usage d’antalgiques par rapport à la douleur qui est décrite et à l’endroit où elle se trouve.
Tiens, ce serait une bonne idée d’aller te chercher des anti-migraineux. Oui. Ce genre de trucs qui ciblent la douleur migraineuse en particulier. Mais bon. Tu ne t’attardes pas vraiment sur ce détail de l’histoire, même s’il te laisse profondément dubitatif, presque sceptique.
Ce n’est pas vraiment le moment de mettre en doute l’histoire de quelqu’un.

Si ça se trouve, il y a vraiment des médecins aussi cons que ça. Ça doit forcément exister quelque part sur cette planète.
Tu jettes un coup d’œil à ton assiette. Il faudrait vraiment que tu manges quelque chose mais tu n’as pas faim, du tout. Et Gian t’intrigue un peu. Il boite, tu t’en souviens très bien. Mais il vient de te dire que les médecins n’avaient rien trouvé. Il t’avait dit, quand tu l’avais rencontré à la morgue, que cette blessure date d’un accident, d’une agréable rencontre avec un platane.
Ça t’intrigue, de savoir que les médecins n’ont rien trouvé. Tu n’es pas du genre à croire et à te vanter que tu sais de quoi souffre quelqu’un, de toute façon, ton rayon, ce sont les macchabées, mais tu admets volontiers que tu aimerais bien savoir s’il n’y a effectivement rien, ou si certains de tes confrères font des consultations avec des gants de jardinage aux mains.

Tu fais signe à Gian de s’installer sur le plan de travail. Ta requête peut tout à fait sembler étrange, alors tu préfères te justifier.

« Histoire que je sois à la hauteur de votre genou. Techniquement je pourrais juste m’installer par terre, mais si je fais ça je ne me relèverai jamais. »

L’inconvénient d’avoir une demie rotule, c’est qu’on ne peut plus vraiment plier la jambe. Donc se relever quand on est par terre, c’est quelque chose de potentiellement infaisable.


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty05.09.14 14:35 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Les limites de la réalité et de la vérité .Gian est resté le plus vague possible pour donner le moins de chose possible à la dot’ à ruminer .Tu préfères qu’il jette l’opprobre sur ses collègue médecin des vivants, infichus depuis six longues années de trouver ce qui cloche. Bon d’accord, il ne s’est pas pris de platane. En fait, il ne se souvient même pas de ce qui s’est passé, vu que c’est probablement pendant le trou noir. Gian commence à manger sans prêter attention à Istvan. Il garde un œil sur l’heure, calculant le temps qu’il lui faut pour rejoindre l’atelier. Et puis bon, midi, c’est midi et c’est l’heure de manger. Quand la dot’ propose l’Ibuprofène, Gian secoue la tête. Ça fait un bail que l’ibuprofène n’a plus aucun effet sur lui. C’est pas pour rien qu’il est obligé de se soigner avec des tisanes de saule et autre décoctions et remède de grand-mère du genre pour calmer les gueules de bois un peu trop tenace . Juste récolte de la tempête. A force de faire n’importe quoi avec son corps, il fallait s’attendre au pire. Tant pis, il trouvera bien autre chose qu’Istvan paie sa dette. Il continue donc de manger sans demander son reste , accélérant machinalement le rythme en espérant que les voisins du dessous et propriétaire de son studio contacté en fin de matinée n’ont pas oublier d’aller nourrir la ménagerie et de laisser sortir Pizzo sur le campo .Tiens, ça aussi, c’est un échange de bon procédé , comme les melons , les œufs, les tomates et la pâte à pizza.

La fourchette arrête cependant sa course entre l’assiette et sa bouche quand Istvan lui fait signe de s’installer sur le plan de travail. Incrédule, il le fixe de ses grands yeux bleus, au-dessus des verres de ses lunettes. Il lui faut bien la confirmation avec les paroles pour comprendre que non, ce n’est pas une vaste blague. Grand moment d’hésitation. Parce que le mensonge ne tient plus qu’à un fil. Parce que son corps ressemble à un mannequin de crash test à l’extérieur comme à l’intérieur et qu’Istvan est un légiste. C’est son rôle, de deviner avec une multitude d’indice la vie des gens à partir de leur cadavre, de leur corps. C’est normal, vu que Gianbattista Di Medico a eu plusieurs vies, notamment une chez les militaire et une dans le terrorisme. Oui, mais Gianbattista Virgilio, à part l’épisode du platane, il a eu une vie bien calme. C’est bien ce qu’il a raconté à Istvan lorsqu’ils se sont rencontrés et qu’il a succinctement présenté sa vie plan-plan. Le problème, c’est que s’il refuse cet examen, il sera d’autant plus suspect à ses yeux et le doute s’insinuera sans qu’il puisse le contrôler. Gian soupire

« Vous êtes sûr de pas vouloir manger d’abord ? »


Se hissant à contre cœur assis sur le plan de travail, courbant l’échine pour ne pas se cogner aux placards et à la hotte au-dessus des plaques-feux. Puis il y a la vaisselle pas faite qu’il a laissé dans l’évier qui commence à le travailler gentiment.

« Je vous préviens, je suis vivant moi, contrairement à vos patients habituels. Si vous me bouger trop violemment ou si vous m’ouvrez le bide, je risque de crier et de me débattre. »


A défaut de trouver ce qui cloche à la jambe de Gian, Istvan avait beaucoup plus de chance de trouver autre chose qui lui indiquerait le mensonge. Des choses comme des cicatrices d’impact d’explosif et de balle. Les bras eux fourniraient sans concession le passé de toxicomane de leur propriétaire.

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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty05.09.14 15:49 par InvitéCiter Editer Supprimer 



“ life's just a game it's just one epic holiday ”




Tu hausses vaguement les épaules. Tu mangeras quand tu auras faim, autrement dit, d’ici dix-huit heures. N’importe qui connaissant l’exacte signification de cette demie réponse, ce haussement d’épaules succinct, te traiterait automatiquement de cinglé et aurait raison. Tu sais que tu devrais manger, sauf que tu ne le fais que quand tu as faim. Ce qui se ramène à pas souvent, donc tu laisses à Gian le choix de décider à s’installer sur le plan de travail ou pas. C’est moins bien qu’une salle de consultation, mais ça devrait le faire. Et si jamais tu passes à l’hôpital aujourd’hui l’excuse que le binoclard t’a trouvée ne tiendra plus une seule seconde.
Donc tu fais avec les moyens du bord, comme on dit.

Tu souris légèrement et vas t’installer en face de lui, légèrement de côté. Du cynisme. Tu ne t’y attendais pas vraiment de la part de Gian, mais bon. Tu vas répondre à peu près dans la même veine, parce que du cynisme, tu en as à revendre, l’air de rien. Tu tentes quand même de le rassurer un peu. Non. Tu ne vas pas le disséquer, et si opération du genou il y aurait à faire, tu lui recommanderas celui qui t’a trifouillé le tien plutôt que d’essayer de le faire toi-même.

« La chose la plus violente que je vais faire, c’est cogner juste au milieu de votre genou pour vérifier les réflexes. Mais si ça peut vous rassurer c’est indolore. »

Tu ne sais pas si c’est vraiment aussi rassurant que tu le voudrais, mais le tact dont tu es capable, tu le gardes pour annoncer tes condoléances aux familles qui viennent identifier un corps, quand ce n’est pas le flic qui est avec eux qui s’en charge. Les morts ne parlent pas, les morts s’en fichent que tu passes ton temps à crier après Angelo, que tu aies parfois envie de lui lancer ta canne à la figure et que tu le gratifies de doux petits surnoms tels que « lymphatique endive » ou encore « imbécile heureux ». Les morts ne demandent pas à ce qu’on leur tienne la conversation, ce qui fait que les tiennes tournent vite court. Les morts n’ont aucune attente de la part de la personne en face. Ils n’ont rien à demander.
Avec eux tu n’as pas besoin de ménager tes mots. Quand les côtes ont du mal à être sectionnées, les morts s’en fichent que tu te mettes à jurer en hongrois ou en français. Les morts n’en ont rien à foutre que, maso que tu étais, tu sois allé faire tes études de médecine à Paris.

Tu commences à examiner le genou de Gian, doucement. Juste au toucher, tu doutes de trouver quelque chose, mais sait-on jamais. Toutes les ordonnances pour une IRM ou une radio commencent avec un examen tactile, la vérification des réflexes, et surtout l’identification de la douleur. Ton index et ton majeur appuient légèrement à l’arrière du genou, à la recherche d’une quelconque anomalie.
Toi qui n’a qu’une moitié de rotule et une cicatrice en travers du genou, tu peux déjà dire que Gian a encore un genou en bon état. Tu peux aussi dire que son ménisque est toujours intact, autrement son genou ne tiendrait plus à rien et il aurait très certainement commencé à perdre ce qui se trouve en-dessous.

« Vous prenez quoi, en général, contre la douleur ? »

Le poing à demi fermé, tu viens cogner légèrement juste en-dessous de la rotule. Le réflexe est bon, le tibia de Gian se lève avant de se rabaisser. Tu répètes l’opération une fois. La rotule est également intacte. Autrement ce mouvement ne serait pas possible sans l’aide des mains.
Tu soupires doucement.

« Rien. Votre genou est en parfait état, pour ce que je peux en constater. Le réflexe est bon, la structure tient. Votre ménisque est en excellent état ; autrement votre genou ne tiendrait plus à rien ; la rotule n’a subi aucun dommage. »

Tu hausses vaguement les épaules.
Il y a peut-être quelque chose que tu ne peux pas voir de là où tu es, que tu ne peux pas sentir avec les mains. Quelque chose de plus profond. Il se peut que l’os ait été atteint de l’intérieur, qu’il se soit mal réparé et que les douleurs viennent de là, sans altérer le fonctionnement de l’articulation. Tu n’en sais rien. Il te faudrait une radio du genou pour en être sûr.

« Ceci dit… Il y a peut-être quelque chose qu’on ne peut pas identifier avec un examen de routine. Pour être vraiment sûr le mieux serait de passer une radio complète du genou. »

Tu ne sais pas si Gian a déjà effectué cette démarche ni quel résultat elle a pu donner. Tu n’as pas son dossier médical sous les yeux.
Et tu ne l’auras jamais sous les yeux. Tant qu’il n’est pas mort ou aux urgences en tant que victime de coups et blessures, tu ne risques pas de le revoir dans le cadre de la médecine.


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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty05.09.14 16:29 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Gian maugrée, il a horreur de se faire tripoter, surtout au genou, surtout par un docteur. Mais il se plie à l’exercice, se concentrant sur la vaisselle sale dans l’évier pour tenter de penser à autre chose .Il se mords la lèvre en prévision du coup sur le genou, histoire de ne pas lâcher le chapelet de juron habituel. Mais cela n’empêche décidément rien. Malgré la jambe de pantalon, le contact sur un point à l’arrière du genou, situé au plus haut, lui arrache un grognement, des mots peu catholiques et lui a fait resserre ses poings sur le rebord du meuble ou il s’est assis. Et ça, pour le coup, ce n’est pas un mensonge ou une comédie et ça se voit. C’est du réel, bien tangible. Cette douleur mais Gian ne le sait pas parce qu’il a une certaine appréhension de la psychologie, est purement dans la tête. Un blocage un peu particulier, rattaché à sa masse de souvenir .Souvenirs qui s’entrechoquent de manière régulière parfois à la simple lecture d’un fait divers, souvent avant de dormir (sauf bien sûr quand il est ivre ou que quelque chose d’inhabituel s’est produit). Ces souvenirs qu’il ne peut confier à personne (et ne veux d’ailleurs, ce sont ses souvenirs), sa culpabilité et ses entrechoquements de monde qui manque de le déstabiliser de manière régulière. Même les mettre par écrit serait dangereux. Alors ça tourne et ça retourne. Sans arrêt. Pour toujours.

Gian hausse les épaules quand Istvan termine son examen, descendant du perchoir en prenant bien garde à ses appuis. Il boitille jusque devant son assiette pour se remettre à manger. Juste pour se concentrer sur autre chose que les souvenirs et la vaisselle sale dans l’évier. Il écoute attentivement Istvan avant d’hausser les épaules.

« Non. Je n’ai pas d’assurance et les radios, ça coute cher. Et puis, à part quand quelque fait n’importe quoi avec, ma jambe n’est pas si douloureuse que ça. Le mal existe, il suffit que je perde l’appui de la jambe valide pour me casser la figure sans raison, mais ça fait partie du folklore on va dire. Mon métier me fait passer une bonne partie du temps assis avec la jambe tendue comme il faut Si j’ai mal, je bois, vu que je n’ai pas de médicaments prescrits, je n’en suis pas encore à prédire la météo comme les vieux et leur arthrose. Je boitillerais probablement jusqu’à la fin de ma vie sans jamais savoir pourquoi. Cette douleur, je la voie comme la cicatrice de Caïn »

Il termine de manger, vu que le dot’ ne semble pas vouloir manger à son tour. Il se relève pour commencer à débarrasser de manière assez naturelle, n’adressant aucun regard à Istvan. Le contenu de l’assiette pleine retrouve le plat qui se fait recouvrir d’un film plastique et qui rejoint le frigidaire esseulé. Gian ne cherche pas à savoir si son hôte à un lave-vaisselle et commence la tâche à la main, une nouvelle cigarette au bec, pensif. Changer de sujet... ou pas. Changer de sujet pour lui.

« Dites, dot’… Je ne sais pas depuis combien de temps vous travailler à Venise. Je sais par contre que ma curiosité semble étrange est mal placé, ce ne sera pas la première fois qu’on le me dit … On me dit aussi que je parle beaucoup trop alors que je pourrais exprimer mes envies et mes idées de manières simples … Je reviens à ma question. C’est une simple curiosité. A quoi ça ressemble des macchabés tué par une bombe … je veux dire, à l’intérieur ? Dans les séries, on fait souvent dans l’exagération avec des corps déchiquetés mais on n’explique jamais, et ce n’est pas le but certes, comment les gens sont morts ? Vous en avez déjà eu des corps comme cela ? »

Manière de remuer le couteau dans la plaie pour lui … ou de comprendre. Voir de balancer un indice ou une perche . Vu que visiblement il est vraiment mort dans la tête de tout le moment, autant tenter.

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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty05.09.14 18:25 par InvitéCiter Editer Supprimer 



“ well it's true ”




Tant pis pour la radio. Tu soupires un peu. Tu te demandes aussi comment on peut vivre sans assurance, c’est un peu la base, tout de même, surtout en ce qui concerne les soins. Mais bon. Tu ne vas pas insister ni creuser la question, le refus de Gian est catégorique et ce n’est pas la peine de remuer le couteau dans la plaie à ce sujet. Tu jettes un autre coup d’œil à ton assiette. Non. Vraiment, tu n’as pas faim du tout, et ce que tu vois ne te fait pas tellement envie même s’il est midi et que tu n’as rien mangé de solide depuis la veille à la même heure. Tu es comme ça, une espèce de passe-lacet qui ne s’arrange pas avec le temps parce que tu ne manges quasiment rien. Pourtant, à ton âge, tu devrais être capable de survivre seul.
Enfin. Survivre, disons que tu le fais déjà. Disons vivre seul. Parce qu’on ne peut pas vraiment dire que ta situation actuelle s’appelle vivre.

Un bref ricanement t’échappe. Prédire la météo. Tu te sens vaguement visé. Tu jettes un coup d’œil à ton genou droit. Celui qui devient râleur dès que la pluie s’annonce, qui râle de plus en plus quand la pluie s’obstine. Celui qui te fait parfois prendre 1,2g d’ibuprofène en vingt-quatre heures, celui qui t’empêche de bosser et te rend assez invivable parce que tu as mal. Et puis tu soupires.
Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire ta journée, d’ailleurs ? Réparer l’aspirateur, peut-être. Ça peut être une bonne idée, d’autant qu’il va te servir pour quand tu te décideras à faire un peu de ménage après une semaine de dissection intensive.

« Ça fait six ans. »

Ça fait six ans que tu es installé à Venise, six ans que tu y bosses, et cinq que tu es en instance de divorce, boiteux, et que tu survis, seul dans cet appartement où tu ne fais pas grand’chose à par dormir et fusiller une liasse de papiers du regard. Tu écoutes Gian parler. Ça, pour parler beaucoup, il parle beaucoup, tu ne seras pas de ceux qui le nient. Mais tu n’as pas non plus d’objection à faire. Pour toi qui peux passer une semaine sans décrocher un mot, on peut dire que tu apprécies parfois le caractère plus volubile des autres.
Ils meublent un peu la conversation pour toi qui te contentes bien souvent de simplement opiner du chef ou hausser les épaules parce que tu ne vois pas vraiment comment exprimer tes idées.

Tes mots, ils viennent plus facilement quand il s’agit de parler des morts.
Tu arques un sourcil en entendant la question de Gian. C’est de la curiosité presque morbide de vouloir savoir ça. Tu pensais qu’il n’y avait que les ados et les futurs flics à vouloir être au courant de ce genre de choses. Apparemment, tu as fait fausse route. Tu considères le jeune homme un bref instant, en cherchant tes mots. Comment est-ce que tu peux lui expliquer ça ?
Tu as déjà vus des corps ayant subi les dommages d’une bombe. Trois pour être exacts. Et l’état du corps dépend de tellement de facteurs que tu ne sais pas si tu auras le courage de retourner fouiller dans ces souvenirs pour détailler chaque chose.

« Tout dépend de l’endroit où la personne était quand la bombe a explosé. »

Tu retiens un frisson. Tu ne sais pas pourquoi mais le fait de parler de bombe te rend nerveux. Une bombe, ça explose, ça fait du bruit, une énorme détonation. Tu ne supportes plus ce genre de bruits forts, comme les portes qui claquent ou les objets qui tombent par terre.
Plus depuis qu’on t’a tiré dessus et que la détonation a éclaté à tes tympans.

« Plus la personne est proche, plus les dommages seront importants. Il y a aussi le souffle de l’explosion qui peut tout à fait arracher un bras à quelqu’un si elle se trouve assez près et que la charge explosive est assez forte pour provoquer suffisamment de dégâts dans un grand rayon. »

Tu as l’impression d’avoir fait pyrotechnique pour parler de ça comme ça. Ta voix n’a quasiment plus aucun timbre. Tu chasses machinalement les images des corps détruits par l’explosion de ton esprit. Tu ne te rappelles même plus leurs visages, tu ne saurais même plus dire s’ils en avaient encore un quand ils ont fini sur ta table.

« Bien sûr, si on prend en compte tous les facteurs, l’endroit de l’explosion, on se retrouve avec diverses sortes de blessures. Le souffle en lui-même peut déchiqueter un corps, et si on ajoute des morceaux de verres, des morceaux métalliques et le tout dans un rayon proche de l’explosion… on récupère plus souvent des morceaux de corps qu’autre chose. »

Tu avales machinalement ta salive. Tu as passé tellement de temps dans cette ambiance, autour des cadavres, à voir tout ce que les gens peuvent s’infliger, directement ou indirectement, que tu es presque blasé de parler de ça. Tu as simplement l’impression d’avoir les lèvres sèches.

« On peut retrouver un corps coupé en deux à cause d’une explosion. Des gens projetés à des dizaines de mètres, blastés par le souffle, qui meurent généralement des dommages inhérents à ce souffle, les organes sont écrasés, violemment comprimés puis relâchés, le cerveau ne cesse de se cogner dans la boîte crânienne. Multiples traumatismes entraînant la mort. »

Tu viens de parler comme si tu avais une victime d’attentat à la bombe devant toi et que tu devais énumérer ses blessures, la cause présumée de la mort. Tu fixes un point devant toi, parfaitement calme.

« Tout dépend de plein de choses. Les films n’exagèrent pas tant que ça, quand on considère ce qu’une petite bombe artisanale de dix centimètres de long pour deux de large peut faire comme dégâts. »

Et tout dépend aussi de l’artificier qui a fabriqué la bombe.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

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PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
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MessageSujet: Re: — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ]   — WHEN THE WORLD COMES CRASHING DOWN — Gianbattista [TERMINÉ] Empty05.09.14 23:39 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Cette question le taraude depuis qu’il a accroché son tablier. Ce genre d’information que l’armée ne juge pas nécessaire de fournir lors des formations de peur de créer trop de désistement .Alors qu’Istvan explique, il continue mécaniquement sa vaisselle, s’attaquant à la casserole, le regard dans le vide. Savoir le mal qu’il a pu produire les rares fois que ses bombes ont explosés. Elles ont surtout explosés sur la fin, donc au moment où le hongrois a pris du service à Venise. Quand Disorder était sur cette pente ascendante et que rien ne semblait l’arrêter. Qu’il fallait de plus en plus ruser pour cacher les bombes et les faire entrer dans les bâtiments visés. Les victimes étaient des victimes collatérales, présente au mauvais endroit au mauvais moment. C’est ce qu’il se disait quand il faisait ses engins de mort, d’abord parce que c’était le moment où la « hiérarchie » du groupe faisait en sorte de le maintenir sobre et clean pour qu’il puisse travailler, où on lui filait trois larbins pour faire ce qu’il voulait (leur premier travail consistait d’ailleurs le plus souvent à ranger parce que qui disait sobriété disait retour du TOC). Le reste du temps, son esprit était trop brumeux pour penser à autre chose. Victimes collatérales. Maintenant, ces deux lui paraissent de véritable antipode et le dégoute. Il se dégoute. C’est pour cela qu’il lit tant de roman policier et voit tant de série de ce genre, pour espérer comprendre ce qui se passait de l’autre côté. Vu que personne n’était jamais revenu pour raconter. Se culpabiliser un peu plus. Savoir. Et en révéler un peu plus au docteur. Même s’il n’a rien demander.

« Cinq centimètre de long. Six de large. Trois de hauteur. »



Gian dépose sur l’égouttoir la dernière assiette qu’il a nettoyée, fouillant un instant pour mettre la main sur un torchon, commençant à essuyer et à ranger, pestant (encore) sur le rangement des placards.

« Considérez que vous avez payé votre dette, dot’. Même si vous n’avez trouvé ce qui clochait dans ma jambe. Moi ça me convient. »


Il sourit, allant très vite dans l’essuyage et le rangement de la vaisselle, gardant toujours un œil sur l’heure. Détourner maintenant l’attention pour la raison de sa question par une babillage destiné à dévier le questionnement. Le plus naturellement du monde.

« Je suis en train de lire un livre pas très connu, un policier, je me souviens même plus ni du titre, ni de l’auteur. Le « héros » est un type qui a appris à faire des bombes à l’armée, qui a été démissionné pour syndrome post traumatique, qui s’est retrouvé pour diverses raisons dans un gros groupe terroriste et là on est dans le moment où il fait des bombes pour eux. Il dit qu’il ne pense pas aux victimes de ses bombes, lui ce qui l’intéresse c’est de détruire des bâtiments, du coup les morts, c’est collatéral – dit comme ça, c’est absolument inhumain et cruel ce que je raconte.  Le héros est pitoyable d’ailleurs .Bref, lui, il dit qu’il ne se pose pas la question mais moi, je me la suis posée et j’ai pensé que je vous la poserais à vous. Je n’ai pas d’ordinateur et pas d’internet et ça aurait fait louche si je m’étais mis à chercher à la bibliothèque ce genre de chose. Vous devriez lire, vous savez, ça détends et ça permet de s’évader pour pas trop cher – dans le cas de la bibliothèque, c’est gratuit. J’aime bien les livres d’art aussi et les monographies. »



Il dépose la dernière casserole à sa place et met le torchon à sécher sur le dossier

« Si vous avez faim, il reste deux parts du plat que j’ai fait, faite le réchauffer cinq minutes à la poêle avec un filet d’huile d’olive, ça suffira. Vous n’avez toujours pas de couture à faire pour moi ? Genre des rideaux, des ourlets de pantalon … »


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