« don't need a sunshine in my life ▲ Gabriel [TERMINE]

Clio rajuste sa blouse, le plus con des chemisiers bleu marine à la texture tellement fine, à la matière tellement transparente que le porter, c’est comme ne rien porter du tout. Elle remonte le top noir qu’elle a mis en-dessous, dernier rempart avant l’impudence. Elle inspecte la seule couche de mascara qu’elle a posé pour cette soirée. Et elle retrouve son sourire clinquant. Elle rit à la blague pourrie de son compagnon. Elle passe son bras sous le sien, avance au rythme de ses pas, juchée sur ses escarpins vertigineux. Une envie subite de folie des grandeurs. Le caprice de se comporter comme une pétasse sans l’être pour autant. Prendre des risques, rencontrer des gens. Miguel lui murmure quelque chose, elle hausse les épaules, indifférente. Ce n’est pas qu’elle ne l’aime pas. C’est tout comme. Mais elle sait aussi que cette soirée n’ira pas plus loin. Elle vérifie une dernière fois la tenue de ses cheveux ondulés dans une vitrine avant de pénétrer dans le bar.

C’est tranquille, ici. De la musique en fond sonore que les discussions des clients effacent bien vite. C’est dommage, elle aime bien cette chanson. La lumière est tamisée, les groupes se rassemblent autour de petites tables de bois, sur des fauteuils noirs. Elle regarde les alentours, Miguel se lance sur ses copains. Ils rient fort, elle reste debout, le nez en l’air. Au bar, il y a trois personnes en plus du barman. Deux hommes en costume – des collègues de bureau, sans doute. Et un garçon, tout seul. Paumé dans ses pensées, le nez sur un verre rempli d’un liquide transparent. Vodka ? Non, c’est fort la vodka seule… Il relève les yeux. Leurs regards se croisent, elle lui offre un sourire. Mais il rompt le contact. Une moue se dessine sur les lèvres de la jeune femme. Tant pis.

Elle se laisse tomber dans le fauteuil en similicuir noir, à côté de son camarade qui s’empresse de marquer son territoire en passant un bras jaloux autour de ses épaules. Elle roule des yeux. Mufle. Mâle dominant. Intérieurement, elle soupire. Ses copains sont lourds, imbibés d’alcool. Elle les trouve sales, stupides. Elle écarte les remarques et les faux filets de bave qu’elle pourrait presque apercevoir en se concentrant sur la musique. Stevie Wonder. Une chanson d’amour. De la niaiserie en barre. Ça parle de soleil de ma vie, de prunelle de mes yeux. Conneries. Elle se calme en se disant qu’on peut tout aussi bien la chanter à un enfant. Elle glisse un regard au garçon. A quoi il pense ? A une fille ? Elle lui a foutu un râteau ? Ils se sont disputés ? Il lui fait un peu de peine. Il n’a pas l’air bien méchant. Elle souffle quelque chose à Miguel, il la regarde avec des yeux ronds. Elle se lève, ramasse son sac avant que l’autre sangsue ne la rattrape et elle traverse la salle sans piper mot. Elle se hisse sur un tabouret aux côtés du garçon. De sa voix la plus assurée, elle commande un Martini blanc. Et elle bat des cils vers ce jeune homme vachement plus intéressé par son verre que par sa présence.

Clio – Salut ! T’es tout seul ? Tu attends quelqu’un ?

Non. L’homme invisible est sur le siège d’à côté. Elle colle sa joue contre sa paume, son coude sur le bar. Elle affiche un sourire qu’elle veut rassurant, qui ne la désigne pas comme une prostituée. Elle penche la tête sur le côté.

Clio – T’inquiète. Je ne suis pas une perverse.

Et elle pouffe, calmement.

Son copain de fac l’a laissé tomber. Après deux vodka-pomme. Avec n’importe qui. Vraiment ? Elle hausse les épaules, souriante. C’est le genre de chose qui arrive, après deux verres. Dans les toilettes d’un bar, une ruelle si on n’est plus courageux. Elle ne s’inquiète pas, elle sait qu’il reviendra. Ils reviennent toujours. Le soir même, parfois le lendemain. Surlendemain, si la gueule de bois a vraiment été plus forte. Ou si on se rappelle seulement du copain qu’on a tiré par les peaux des fesses au bar. Généralement, elle, ses copains de bar, elle se les fait dans les bars. C’est plus pratique et si on l’abandonne, ce n’est pas si grave que ça. Elle cale une mèche derrière son oreille. Elle en tout cas, elle revient à chaque fois. C’est l’effet boomerang. C’est magique. Et toi, ici ?

Clio – J’ai pensé que ce serait cool de sortir une fois de ma caverne, de venir faire un petit tour dans le coin.

La poésie de la nuit. Elle ne peut pas encore accuser les effets de l’alcool sur son organisme, elle vient seulement de recevoir son verre et qu’elle vient à peine de tremper ses lèvres dedans. Non, on peut dire que c’est l’effet néfaste de la nuit sur son organisme. Ou le manque de sommeil, sans doute. C’est que le masque de la dernière fois, celui avec les peintures de San Polo, c’était un récalcitrant. Et un défi. Une commande spéciale d’un couple qui venait… qui venait… Qui venait de quelque part dans le monde. Elle repose son verre sur le sous-verre en carton, une image pour une bière.

Clio – J’aime bien venir dans le coin, aussi.

C’est tout con, comme réponse, quand on y réfléchit bien. Elle aurait pu trouver plus élaborer. Pourquoi dire ? « En fait, j’adore sortir pour rencontrer des gens. », ça aurait plus sonné comme un « Tu es une tête en plus à mon tableau de chasse des copains. ». Elle, elle l’aurait pris comme ça. Elle prend toujours les choses du mauvais côté – quand il y a en a un. Elle s’arrange alors pour faire remarquer la chose sur un ton cynique. Elle regarde son verre. Ce n’est pas très coloré. Il ne fait pas de grimace après avoir bu.

Clio – C’est quoi ? De l’eau ? Tu ne bois pas ?

Elle fronce les sourcils. Elle ne le blâme pas. Pas le moins du monde. Elle respecte les gens qui arrivent à ne pas se laisser tenter, ceux qui résistent. Elle trouve ça courageux. Elle va pousser la curiosité un peu loin, mais elle ose quand même.

Clio – Je trouve ça courageux. Moi, je n’y arriverai pas. Mais attends. Attends deux minutes.

Elle fait signe au barman d’arriver, un sourire mystérieux sur ses lèvres écarlates. Elle se penche sur le bar, fait signe au serveur de faire de même et elle lui murmure quelque chose dans l’oreille. Il hoche la tête, repart.

Clio – Deux minutes. Tu vas voir.

Et deux minutes plus tard, la tête du barman réapparaît devant celle de la jeune femme, dépose un verre coloré et décoré d’une rondelle de citron devant elle. Elle fait glisser le verre dans la direction de sa nouvelle connaissance. Elle lui sourit.

Clio – On appelle ça une « Coupe aux Fruits ». Du jus d'ananas, du jus de citron. Il y a aussi du sirop de fraise, de framboise. Et encore du jus de raison et du jus d'orange. Garanti sans alcool. Promis, juré !

Et elle pose une main sur son cœur. Comme un scout.

S’il ne peut pas, c’est une autre histoire. Si ce n’est pas une question d’abstinence. Il doit avoir un problème. Pourquoi ne peut-on pas boire d’alcool ? Un problème au foie ? Il aurait été alcoolique – elle laisse tomber cette idée aussitôt qu’elle lui traverse l’esprit. Avec des médicaments, on ne peut pas boire non plus. Elle ne posera pas de question, elle ne veut pas paraître trop envahissante – il le lui dira, s’il en ressent le besoin. En tout cas, elle n’apprécierait pas de se faire harceler de la sorte, alors elle se contente de le regarder déguster la boisson qu’elle vient de commander pour lui.

Clio – Ce n’est pas grand-chose mais je trouve quand même ça plus folichon qu’un verre d’eau… Encore, si tu avais mis de la grenadine avec, ça passerait.

Elle croise les bras sur le comptoir, son verre de Martini en main. Elle se mordille la lèvre. Elle a capté son regard, il cherchait son ami des yeux. Aurait-il peur d’elle ? Il n’en a pas l’air en tout cas… Ou alors, il ne laisse rien paraître. Elle regarde par-dessus son épaule. Miguel est encore là, à lui jeter des regards en douce. Avec un peu de chance, dans une heure, il aura lâché l’affaire. Avec moins de chance, il viendra la chercher. Mentalement, elle hausse les épaules. Elle s’en fout, il s’appelle Gabriel. C’est un nom d’ange, ça. Elle sourit, se penche un peu plus en avant. Ça sonne bien, Gabriel, dans sa tête. C’est tout à prononcer.

Clio – Clio. Tout bêtement Clio. Comme la voiture, je sais.

Elle rit. On lui fait la blague tellement souvent… Dès qu’elle prononce son nom, à vrai dire. Alors maintenant, elle se sent obligée de devancer les blagues. « Et ton nom de famille, c’est Renault ? ». Elle reprend une gorgée de Martini.

Clio – T’aime bien ? La coupe aux fruits ? Si tu veux, j’en connais d’autres, des cocktails sans alcool. Je dois avoir un bouquin à la maison… Je vérifierai.

Comme s’il fallait s’attendre à une suite à leur histoire. Mais elle le trouve sympathique, Gabriel. Il ne fait pas chier, il ne tente rien. Pas de blagues lourdes, pas de regards insistants. C’est tout de suite plus facile, plus… Vivable. Oui, elle se sent vivre. Elle ne se sent plus oppressée comme elle l’était par la présence de Miguel – rappelez-lui de ne plus rencontrer n’importe qui. Il relance un regard, elle lui sourit. Effrontée. Elle baisse la voix, se penche encore, sur le ton de la confidence. Comme une dealeuse refilant son poison.

Clio – Tu veux que j’aille voir dans les toilettes des filles ? Au cas où il y serait…

Elle se redresse, prête à sauter de son tabouret.

Clio – Tu préfères quoi ? Que je roucoule son nom ou que je rentre comme une furie en hurlant comme une possédée et en l’insultant de tous les noms ? Il s’appelle comment, d’ailleurs ?

Elle lui sourit. Oh, elle pourrait faire ce genre de choses.
Sans l’ombre d’un doute.

Elle est fin prête. Elle s’imagine déjà rentrer dans les toilettes en laissant la porte claquer violemment sur le carrelage blanchâtre des toilettes, prête à hurler de toute son âme, à injurier cet homme qui ne lui a rien fait. Elle voudrait lui hurler tout ce qu’elle a déjà hurlé sur un sombre abruti à l’époque. Elle voudrait rejouer la scène, avec ces personnes qu’elle ne connait pourtant pas. Ces personnes qui ne l’ont jamais vue, qui ne l’ont jamais connue. Elle se demande si ça la soulagerait de le faire, de se diriger vers ces toilettes, si frapper le mur du bois de la porte et piquer une crise pour un rien, même pour une blague, ça la calmerait. Sans doute pas. Elle repousse une mèche derrière son oreille gauche.

Clio – Deux filles ? Bordel, il perd pas son temps, le Sergi…

Un sourire lui échappe, elle finit son verre de Martini avant d’en redemander un. De toute façon, elle rentre en bus. Et quand même si elle devait rentrer à pied, elle n’habite pas si loin que ça. Il dit quelque chose, elle est sûre qu’elle a mal entendu. Si elle lui demande de répéter, est-ce que ça montrerait son désaccord ? Dans le genre fille froide et coincée ? Elle se raisonne. Le choc digéré, elle ose un rire, pose une main sur son nez pour cacher la gêne et son sourire narquois. On dirait une prédatrice, Clio, il faut que tu soignes ça. Que tu te répares. Tu ne vaux parfois pas mieux que les autres. Que la brune ou la blonde de cet idiot. On dirait que tu es une grosse allumeuse de la vie, une pétasse en tenue de camouflage. Et pourtant… Il t’a tendu la perche, tu ne fais que tendre la main pour la saisir. Ses yeux se plissent, elle baisse les cils. Elle ne fera rien. Rien de bien méchant. Du moins, de son point de vue.

Clio – Tu te rends compte que c’est salement tendancieux comme proposition… ?

Elle croise ses bras sur le bar, se penche. D’habitude, elle aurait provoqué n’importe qui dans cette posture, en plaçant stratégiquement ses bras sous sa poitrine. Mais cette fois, elle fait attention. Elle se penche sans être insultante, sans être sale ou vilaine. Elle n’a pas envie, ce soir. Elle veut juste être là, parler et rire, le goût du Martini sur ses papilles gustatives.

Clio – C’était une invitation ?

Elle mordille sa lèvre. Il parait qu’elle le fait bien, d’habitude personne n’y résiste.

Une invitation à discuter. Esquive rapide d’un terrain glissant, une manière de ne pas passer pour un pervers ? Ou alors, Gabriel n’est pas ce genre de garçon. Elle ne sait pas pourquoi, elle espère que ce soit ça. Naïvement, elle va imaginer que c’est ça, que Gabriel n’est pas comme Miguel, pas comme les autres et que ça l’intéresse de savoir ce qu’elle peut bien dire ou bien penser. Elle, elle a envie de continuer à lui parler. Parce qu’il est gentil, parce qu’il l’a fait rire. Et qu’en fait, il a l’air moins morne, comparé à tout à l’heure. Mais parler, ça lui va. Parler, c’est cool. C’est mieux.

Elle se redresse, passe une main sur sa nuque. Elle observe Gabriel, un sourire moins mesquin, moins provocateur sur les lèvres. Il a quelque chose, dans le visage, peut-être dans sa manière de sourire, qui lui plait. Il a des cheveux noirs, ébouriffés comme s’il venait de se réveiller. Comme s’il avait oublié de sa coiffer. Quelques-unes de ses mèches se courbent vers la pointe. Elle trouve ça mignon. Mais elle se garde bien de le lui faire la remarque. Elle se redresse, reprend en main le peu de dignité qu’il lui reste entre les mains.

Clio – Très bien ! Parler, moi, ça me suffit amplement. Ca change de d’habitude, de ce genre de type…

Elle désigne discrètement du pouce, sans se retourner, Miguel, qu’elle entend encore parler avec volume. Ce qu’il peut être casse-pied… La prochaine fois, elle demandera un CV complet. Enfin, si prochaine fois il y a. Peut-être qu’elle va arrêter d’adresser la parole à des inconnus qui ont l’air bête comme leurs pieds. Il entame donc la conversation. En lui demandant ce qu’elle fait dans la vie. Elle aimerait bien jouer avec lui, lui demander ce que lui pense qu’elle fasse dans la vie. Elle se dit que ça peut être drôle et pourtant, la tête dans la paume de sa main, elle lui répond le plus calmement du monde.

Clio – Je fabrique des masques de Carnaval, que ce soit pour les touristes comme pour les acteurs du Carnaval.

Elle joue avec une mèche qu’elle enroule et déroule autour de ses doigts. Elle observe Gabriel. Elle pourrait lui retourner la question et pourtant… Elle l’observe. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire, lui ? Des études, sans doute. Il n’a pas les mains abimées par un travail manuel.

Clio – Attends, ne me dis rien… Laisse-moi deviner. Tu fais des études de… Euh. Droit ? Je ne te connais pas encore assez pour savoir si tu es fait pour le Droit ou pas… Donne-moi un indice, rien qu’un. Et je devinerai.

Elle sourit.
Enfant, va.

Raté, il n’est pas en Droit. Tu n’as pas devant toi un futur avocat, un futur juge ou un futur « je connais les lois, connasse. La loi, c’est moi. ». Le Droit, ça ne l’intéresse pas. C’est à ce moment que la salope se rend compte que ce n’est plus un si bon coup que ça, qu’elle se lève, lui somme de ne plus jamais lui adresser la parole et se barre en roulant des hanches, provocatrice jusqu’au bout des ongles. Clio n’est pas une salope. Clio, elle s’en moque pas mal, des avocats, du fric, ce genre de choses. Elle continue de l’observer avec ce même sourire. Sa deuxième main fait tourner les glaçons dans son verre. Elle se représente parfaitement l’alcool qui commence à se diluer à l’eau. Rien à battre, qu’elle se dit. Non, Gabriel, il fait des études d’Histoire sans savoir pourquoi il en fait.

Clio – Je vois le bon côté des choses : j’ai quand même réussi à deviner que tu faisais des études. Peut-être pas les bonnes, mais des études quand même !

Elle rit. Elle n’a jamais été une mauvaise perdante et ce n’est pas comme si c’était réellement un jeu. Elle a plus lancé l’idée en l’air, pour faire passer le temps, pour avoir des choses à dire. Elle suit la trajectoire du doigt de Gabriel vers ses mains. Elle regarde, lâche son verre pour porter sa main à son visage.

Clio – Mh… Peinture, oui. Mais il reste des résidus de plumes, de paillettes… Je crois même que je vois du plâtre et du papier mâché. C’est chiant, ces résidus… J’ai beau frotter, je n’arrive jamais à tout récupérer.

Elle positionne ses mains devant ses lèvres, en secouant les doigts. Et elle hausse les épaules, parce qu’en soi, ce n’est pas grave.

Clio – Les affres du métier, si je peux dire. C’est le problème quand on fabrique tout à la main. Les menteurs commandent la base de leurs masques directement, moi je m’acharne encore à la fabriquer. Mon oncle disait que ça donnait, que c’était plus authentique. Pour moi, ça rentre plus dans la vraie vision du Carnaval. Et en prime, ça plait aux acheteurs.

Son portable vibre dans son sac, elle redevient sérieuse. C’est un message, d’une copine. Une nouvelle célibataire, fraîchement larguée. Un sourire mauvais se dessine sur les lèvres de Clio. Puis, elle repense à Gabriel.

Clio – Oh. Je suis désolée, je dois y aller… C’est une copine, elle vient de se faire larguer – si je comprends bien son message. A mon avis, elle est déjà à sa deuxième bouteille.

Elle reprend ses affaires, dépose l’argent nécessaire sur le comptoir et se laisse glisser de son tabouret. Elle attrape un sous-verre en carton, le retourne et plonge sa main dans son sac, la recherche d’un stylo. Normalement, si elle se souvient bien, elle en a un dans la pochette à l’intérieur… Ses doigts se referment sur un eyeliner. Elle hausse les épaules, ça fera l’affaire. Elle note son numéro sur le carton, elle espère que ce sera lisible. Sinon, elle devra s’arranger pour le retrouver. Il y en a beaucoup, des Gabriel qui ont pour ami un certain Sergio  et qui font des études d’Histoire ? Elle croise les doigts.

Clio – C’est mon numéro. Tu m’appelles, tu m’envoies un message. N’importe quand. Je passe les trois quart du temps chez moi, de toute manière. Salut !