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Ce grand bâtiment ancien, Leonardo avait l'habitude d'y entrer pour ses "missions". Pousser les grandes portes de la PV était devenu routinier lors de ses trajets pour aller chercher des poux aux ennemis de la FFOV. Son rendez-vous du jour était avec l'un des conseillers d'Eufemia Di Scipio, et était prévu à 15h15 tapantes. Il n'avait plus que 6 minutes pour se retrouver dans ce labyrinthe, mais c'était sans compter sur les minutes de retard qu'il avait prévu en plus : il fallait savoir se faire attendre pour pouvoir avoir toutes les cartes en main.
La démarche nonchalante et assurée, il avançait doucement vers les grands escaliers en - faux ? - marbre. En passant à côté d'un fauteuil molletonné qui se trouve dans le hall près des fenêtres, il hésite à aller s'y lover pour croquer quelques minutes du temps qu'il à d'avance. Ses pas le portent non loin puis s'arrêtent nets en voyant une silhouette bien connue. Leonardo a rencontré Clio il y a environ une année. Un regard lui a suffit pour trouver la jeune demoiselle des plus attirantes - son jeune âge et sa peau blanche ont un effet notoire sur tous les mâles du coin, qu'ils en disent le contraire ou non. Et un regard lui a aussi suffit pour lui faire la cour et se la mettre sous la dent, un soir d'hiver. Ils savaient pertinemment qu'ils n'étaient pas faits pour s'entendre, et je pense que c'est ce qui a fait fonctionner le schmilblick : une amourette à la Roméo & Juliette, mais aussi éphémère qu'un battement de cil. C'est ce qui était écrit sur le contrat qui leur pendait sous la gorge. Hors de question de se revoir et de recommencer, lui comme elle était en parfait accord.
Mais ce n'était pas rare qu'une journée comme celle-ci se produise, qu'ils se croisent à un endroit de Venise, se regardent, se sourient. Oh ce n'était pas la nostalgie qui était mère de raison pour Leo, il ne voulait pas se remémorer les bons souvenirs, il avait une demie-tonne d'autres amantes qui pendaient à son chevet. Mais, disons plutôt que la situation de croiser l'ennemi et ignorer tout de ses plans, tout en en connaissant parfaitement la forme des cuisses, cela le faisait doucement rire !
“Clio ! Comment vas-tu, ma belle ? Rien de prévu par cette belle après-midi, les masques ne se vendent plus maintenant qu'on les commande plus facilement sur Internet ?”
Le sourire ravageur et la pique à la bouche, c'était bien tout ce dont il était capable.
Dernière édition par Leonardo Gianni le 21.08.14 11:24, édité 1 fois
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On n’appelait pas souvent Clio. Mais quand on l’appelait, elle rappliquait et fissa. On ne lui demandait généralement pas la mer à boire. Deux trois petits trucs, rien de bien notable. Des contre-rendus sur ses clients, sur ce qu’elle voyait ou entendait dans les bars. Et elle, elle racontait, dans les détails. Telle ou telle chose, rien n’échappait vraiment aux oreilles de Clio. Tous les chemins mènent à Rome et chaque ragot avait une place dans un coin de sa mémoire. Elle salue son supérieur – tout le monde lui était supérieur, ici. Elle était juste bonne à faire le café s’il avait fallu – referme la porte dans son dos. Elle souffle, lisse les plis de sa jupe de patineuse noire doublée de rouge. Elle la rajuste au niveau de sa taille, vérifie quand même que son vêtement ne porte pas atteinte à la pudeur et rentre les pans de sa chemise rouge, démis d’avoir été assise dans un fauteuil une heure durant, à l’intérieur de sa jupe. Ses doigts glissent dans sa chevelure, attrape l’élastique bordeaux qui domptait une haute queue de cheval et l’arrache du sommet de son crâne. Les boucles tombent sur ses épaules, elle entend son nom, pivote sur ses talons noirs.
C’est cet homme. Celui de cette nuit de décembre. Un coup d’un soir, un trait rapidement tiré d’une même main. Ils étaient sur la même longueur d’ondes. Une nuit, un lit puis, plus rien. Ils s’étaient évaporés dans les rues de Venise, sans laisser ni adresse ni numéro de téléphone. C’était sans doute mieux ainsi. Il était l’exemple même du beau parleur qui sait où il va et jusqu’où il ira. Elle n’est pas assez basse que pour ramasser la remarque sur ses masques. Ils se vendaient très bien. Elle avait fermé la boutique pour une minuscule pincée d’heures. Elle lui sourit, mesquine jusqu’au bout des ongles.
Clio – Leonardo ! Toi, ici ! … Ce n’est même plus une surprise. Tu es plus souvent fourré ici que les Per Venezia eux-mêmes. Tu cherches à changer de bord ?
En trois grandes enjambées, elle se rapproche de lui, cet homme en costume noir. Ce n’était pas la première fois qu’elle le rencontrait dans Venise ou même dans le QG – c’était là que tout avait commencé. Elle le croisait, se prenait deux, trois piques dans la figure qu’elle lui renvoyait avec cet effet boomerang bien placé. S’il avait réussi à faire battre ses cils pour une nuit, elle les battait maintenant pour lui envoyer des éclairs. Elle croise les jambes, croise les bras derrière son dos.
Clio – Que se passe-t-il, Leonardo ? On chasse la minette ?
Leonardo avait oublié la longueur et la souplesse de cette chevelure en feu, le temps qu'elle lui réponde et il était déjà en train d'imaginer ce que serait une nouvelle nuit en sa compagnie. Mais en deux temps trois mouvements, la petite voix dans sa tête lui rappelait que non, c'était contre les règles. Aujourd'hui, oublier ce passé partagé est ce qu'il reste de mieux à faire. Ennemis, rien de plus.
Il passa sa main dans ses cheveux pour en recoiffer les mèches folles qui osaient sortir des sentiers battus par le peigne et la brosse de ce matin. “Changer de bord n'est pas prévu, toutes les femmes de ce pays friseraient le suicide et je ne suis pas prêt à endosser la faute du plus gros génocide humain !” Il rigola un instant puis sourit à nouveau avant de reprendre. “Mais c'est bien vrai que pour des amoureux du patrimoine, vous ne passez pas beaucoup de temps dans vos propres bâtiments, trop occuper à sauver les ruines du coin sans doute.”
En se rapprochant si prêt et en tenant cette pose de petite écolière aguicheuse, Clio dépassait presque les limites fixées par le contrat : flirter était permis, mais pas davantage. Autrement, cela reviendrai à retourner au cinéma voir un même film dans les mêmes conditions, ce serait lassant. “Ah, je ne fais plus dans les minettes, je suis passé aux femmes maintenant, les enfants ne m'intéresse plus - mais ne soit pas trop triste, surtout, chuchota-t-il. Je ne fais que passer, j'ai rendez-vous pour les affaires. Et toi alors, rapatriée au bercail parce que Mama-Di-Scipio en a donné l'ordre ? Tu n'as pas toujours été si obéissante pourtant.”
Il prit une mèche des longs cheveux roux de Clio entre ses doigts et la laissa glisser en ramenant se main vers lui. “A moins que tu n'aies enfin un vrai rôle dans cette société ?” Il avait esquissé une sorte de moue pour ponctuer sa dernière phrase. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua 15h09, il avait bien encore quelques minutes à s'accorder à se moquer de la jeune fille qu'il avait un jour charmée.
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Elle balance la tête de droite à gauche, éclate de rire. Le plus génocide du pays et ce serait de sa faute ? Il s’attend à quoi, un suicide massif ? Apparemment, oui. C’est vraiment, vraiment trop drôle. Elle constate qu’il n’a pas perdu ce sens de l’humour qui en charmerait plus d’un – c’est important, un homme qui sache rire. Elle constate aussi que sa tête n’a pas dégonflé depuis la dernière fois. Peut-être que si elle prenait une aiguille, qu’elle l’enfonçait entre ses deux yeux… Il exploserait. Elle hausse les épaules.
Clio – C’est qu’au lieu d’aller fouiner dans le champ d’à côté, nous savons nous occuper de nos propres affaires, Leonardo. Je vais finir par croire que tu apprécies plus notre compagnie que celle des tiens. Les femmes sont plus jolies, par ici ?
Elle décroise les jambes, refait un pas dans sa direction. Allons. Si coucher n’était plus permis, aguicher restait une irrésistible tentation. Ça n’engageait à rien, en plus. Puis, avec Leonardo, c’était vraiment tentant. Il lui annonce qu’il est passé aux femmes, maintenant, que les enfants ne l’intéressent plus. Elle se sent obligée de lâcher un long gémissement plaintif. Elle lève les yeux vers lui, tord ses lèvres en une moue qui veut tout dire.
Clio – Et moi qui fantasmais à l’idée de sentir à nouveau ton corps contre le mien… Tu viens de me briser le cœur, Leonardo. Je suppose que c’est mieux ainsi.
Elle essuie une larme imaginaire, renifle un coup. Elle mordille sa lèvre inférieure en regardant sa main glisser sur sa boucle auburn. Elle lâche un « hum ! » moqueur quand il lui parle de sa docilité.
Clio – J’ai pour souvenir un homme qui n’aimait pas les femmes dociles… Tu préfères quand elles te résistent avant de sombrer… C’est l’impression que j’ai eue. Ou alors, je me suis trompée. Tu préfères les brebis dociles.
Son véritable rôle dans la société. Elle ricane, secoue la tête et plonge ses yeux dans les siens.
Clio – Je sais où est ma place. Tu ferais mieux d’en faire autant, Leonardo. Un jour, tu tomberas de haut et ça n’en sera que plus orgasmique pour moi que de te regarder.
Elle passe sa langue sur ses lèvres. Elle remet une boucle en place, derrière son oreille.
Clio – Je suis ici parce qu’on me l’a demandé. Quand on m’appelle gentiment, je ne peux pas refuser l'invitation. Puis, ça me fait une promenade… Ou une occasion de te voir.
Clio n'était définitivement qu'une... Rhâ ! Leonardo était à deux doigts de lui sauter dessus - pour quelque chose comme 7 raisons différentes - mais à la place il ne fit que rire en écoutant ce petit brin de fille se défendre comme elle le pouvait. Elle n'était pas mauvaise, mais le sexiste face à elle ne tenait pas réellement compte de ce qu'on pouvait lui dire en de telles circonstances. Ignorer et le début de la victoire dans son monde, surtout quand la personne en face de lui à un caractère semblable au sien : prêt à bondir et riposter à la moindre petite flèche lancée.
De toute ce qu'elle avait pu dire, Leonardo n'avait retenu que deux choses : le voir souffrir provoquerait un orgasme à la jeune fille, et elle se déplaçait au bercail dans l'espoir de le voir, lui. Oui, son interprétation des paroles de Clio était un peu orienté, mais on ne peut pas lui en vouloir, il était écrit sur l'étiquette qu'il était vantard et égocentrique, on la quand même acheté malgré tout.
“Ha ha, te donner des orgasmes a toujours été facile, tu espérais me trouver ici finalement ? Alors pourquoi me faire la morale parce que je suis chez les Per Venezia ?” Il lui souriait, sans pouvoir ôter son regard de ses lèvres qu'elle mordait en se foutant de l'effet que cela pouvait provoquer sur Leonardo. Heureusement, il savait un minimum se contrôler et, comme il l'avait dit, les enfants ne l'intéressaient plus.
“Allons, calme-toi. La sécurité risquerait de te faire sortir pour attente à la pudeur à ce niveau. N'oublie pas qu'ici, on aime la vieille Venise, la Venise chrétienne et prude.” Il la regardait comme on regarde une petite fille à qui on apprend que cracher par terre est sale, ou qu'il ne faut pas toucher les tableaux dans un musée. Un nouveau coup d’œil au poignet lui indiqua qu'il était 15h12. A ce rythme, il allait être plus en retard que son retard prévu, il ne pouvait pas laisser la pauvre Clio. “Et sinon ta promenade, elle commence ou elle se termine ? Tu m'accompagnes en haut, je vais bientôt devoir y aller et tu ne voudrais pas être abandonnée ici, pas vrai ? Allons, on ne s'est même pas encore raconté ce qui est de nouveau dans nos vies...” Leonardo voulait discuter un peu, son intérêt était sur la volonté de découvrir de quoi lancer de nouvelles piques, mais aussi de voir si en tant qu'ennemi, Clio n'avait pas de choses intéressantes à partager. On ne sait jamais, dans un ascenseur, on peut tout apprendre.
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Ce n’était pas une occasion de le voir. Elle voyait plus ça comme une occasion de faire gonfler son égocentrisme profond. En fait, Leonardo était une boule d’égocentrisme. Une grosse, grosse boule sur le point d’exploser. Bam ! Clio ne sera sans doute pas celle qui tiendra l’aiguille mais elle espère qu’elle aura la chance de voir ça. Une destruction massive. Comme le pseudo-génocide qu’il ferait s’il venait à changer de bord… Quelle idée. Les femmes se rabattraient sur un autre. Un de perdu, dix de retrouvés.
Clio – Des orgasmes ? Tu m’en as à peine offert un. Tu n’as pas changé, Leonardo… Tu as toujours cette fâcheuse tendance à voir les choses plus grandes que ce qu’elles sont.
Il fait une grimace avec ses yeux. Ce sérieux, ça ne lui va pas. Elle trouve ça laid – elle le trouve laid comme ça. Il ferait un mauvais père. Ou alors, c’est parce qu’elle ne le connait que rieur et charmeur. Elle baisse les yeux, se signe. Moqueuse.
Clio – Oui, mon père. Excusez-moi, mon père… Avoue quand même que ça te ferait plaisir de me voir escortée de deux vigiles. Tu te dirais que j’ai fait ça pour toi.
Il regarde encore une fois sa montre. S’il arrive en retard à son rendez-vous, est-ce que ça pourrait compromettre ses chances ? Possible que la personne qu’il cherche à voir n’apprécie pas les retards. Elle croise les doigts pour que ce soit un homme aigri et coincé. Un vieux, de préférence. Elle enroule une boucle autour de son doigt, arque en sourcil quand il prend des nouvelles de sa promenade.
Clio – En théorie, elle touchait à sa fin…
Elle passe un bras sous le sien, balance sa tête sur ses épaules.
Clio – … Mais pour toi, je peux faire une exception. Alors ! Dis-moi tout, Leonardo. Puisque tu sembles tellement fasciné par ma vie, je te fais l’honneur de t’accorder le flambeau de la parole. Que se passe-t-il de nouveau dans ta vie ?
Elle le suit en ondulant des hanches jusqu’à la double porte métallisée d’un ascenseur. Il appuie sur le bouton, elle dessine une mimique sur son visage. Faussement étonnée, faussement choquée. Elle est un peu des deux mais au fond, ça l’amuse plus qu’autre chose.
Clio – Un ascenseur ! C’est tellement romantique… Je croyais que tu n’attendais plus rien des enfants comme moi et voilà où tu m’emmènes… Dans une boîte métallisée où il n’y aura que toi… Et moi.
Elle chantonne un peu sur ce dernier mot, en attendant que les portes s’ouvrent dans un « Ding ! ».
Quand la jeune fille, en guise de provocation, insinua que Leonardo serait heureux de la voir escortée par deux vigiles, l'italien esquissa un sourire. Elle avait définitivement raison. Il n'était pas difficile de comprendre que Leo était du genre à avoir un égo plus gros que son cerveau, ce que Clio avait facilement deviné. Lorsqu'elle passa son bras sous celui de Leo, il en fut presque étonné. Il la savait pétillante de joie de vivre, mais il pensait qu'elle aurait pris plaisir à le laisser en plan comme il se doit. Il n'en fut que plus ravi, prouvant une fois de plus qu'on ne refuse rien à son charme soi-disant envoutant. Tout en la laissant exprimer sa curiosité sur la vie du débauché, il se dirigea vers l'ascenseur, bien plus facile pour montrer avec cette sorte de pansa roux agrippé au bras.
“Oh, moi tu sais, la routine. Je fouine un peu partout, je suis allé au Japon il y a quelques mois, voir les nouvelles dernières technologie pour en ramener quelques une, puis à Dubaï pour voir les nouveautés en matière de construction. Mais je suis habituée à tout ça. C'est plutôt la tienne qui évol..” Couper par l'exclamation de la jeune fille, il ne put finir son mensonge de grandir. Il se tut et appuya sur la petite flèche pour monter (∆).
“Calme-toi Clio, explique-moi en quoi la seule chose moderne dans votre QG arriverait à être romantique ? Est-ce que ce n'est pas le diable pour vous, cette boîte en métal ? Et puis on n'est pas vraiment enfermé, il y a une caméra tu sais...” Il entrait en phase de calmage d'ardeur. Si elle continuait, il finirait par lui sauter dessus et sa conscience ne serait pas contente, mieux valait donc éviter. Ils entrèrent dans l'ascenseur et Leonardo poussa le bouton d'un des derniers étages. “Je disais donc, ta vie. A toi. Ca va au magasin ? Tu n'as pas des ragots vénitien à partager ?”
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Le Japon, Dubaï… Bla, bla, bla. Des conneries, sans doute. Elle se retient de rouler des yeux en souriant. Elle quitte son bras en entrant dans la cabine, s’appuie nonchalamment sur la barre du fond, dos au miroir. Et voilà que maintenant, il les méprise au point de les rabaisser au rang d’hommes des cavernes. Comme si personne n’utilisait l’ascenseur… Le beau salaud.
Clio – … Une caméra. Tu crois qu’ils en penseraient quoi, les mecs derrière les écrans ? Tu crois qu’ils diraient quoi si, par hasard, …
Elle lève les yeux au ciel. Elle pourrait tout insinuer. Elle avait enfin trouvé une personne qui répondait à ses titillements. Qui répondait parfois sur le même ton. C’est comme si ça lui avait manqué. Presque, mais pas vraiment. Elle lève les yeux vers la caméra, dans un coin. C’est vrai, ça. Ils en penseraient quoi ? Que du bien, sans doute. Ils en redemanderaient peut-être. Elle soupire.
Clio – Mon magasin va bien. Mon appartement n’a toujours pas pris feu. Mon poisson rouge va bien, aussi, quoiqu’un peu déprimé en ce moment. Je me tâte, je me dis que je lui achèterai bien un copain pour qu’il évite de se sentir trop seul… Tu sais comme moi qu’un lit une personne, c’est tellement, tellement triste…
Elle joue un peu avec sa jambe. Croise, décroise. Puis, elle se penche pour lisser des plis invisibles sur sa jupe noire.
Clio – Les ragots ne changent jamais, Leonardo. Des choses se passent, d’autres se font désirer. Il suffit d’être au bon endroit, au bon moment. A l’autre bout du monde, tout nous échappe. Le plus long des filets à papillons ne t’aidera pas à les rattraper. Une fois que les ragots volent, tout est terminé.
Sous-entendre ici : raté papy, je sais ce que tu attends de moi. La même chose que la dernière fois et, oh ! Que la fois d’avant aussi, sans doute. Clio étire ses lèvres en un souriant faussement intéressé.
Clio – C’est comment, le Japon ? Et Dubaï ? Comme dans « Mission impossible quatre, le protocole fantôme » ? Non, attends… C’est impressionnant. Les gens sont empreints d’une telle sympathie… Et les immeubles, la technologie… Certainement mieux que ces vieilleries. Je me trompe ?
Elle ricane.
Clio – Non, je ne dois pas me tromper. Toi qui pensais déjà que nous étions de véritables hommes de Neandertal face à « notre boîte métallique »…
Elle se retient de prendre des nouvelles des femmes, là-bas.
Ce que les vigiles penseraient d'une minute égarée dans un ascenseur ? Bien sûr qu'ils en redemanderaient, c'étaient des hommes. Mais Leo refusait ne serait-ce que d'y penser. Lorsqu'elle s'adossa au miroir, il se mit à côté d'elle et non face-à-face ; il ne voulait pas qu'elle replonge dans ses bras en le regardant trop longtemps droit dans les yeux, bien entendu. A moins que ce ne soit l'inverse ? Toujours est-il qui croisa ses jambes et mit ses mains derrière son dos en écoutant ses histoires. Elle était adorable, à s'énerver à moitié et à lancer de petites piques comme si elles pouvaient atteindre l'égo de Leonardo. Mais il était un peu contrarié qu'elle se refuse à lui donner quelques informations, ce qui le fit cependant sourire un peu, bien que légèrement jaune.
“Eh bien, tu n'es pas très coopérante. Mais tu sais, le Japon, Dubaï... Tout ça, c'est surfait, hein, comme vous dites. Ca ne te plairait pas, rien n'est naturel, rien n'a à voir avec le patrimoine. ”
Il n'avait pas envie de s'inventer une vie là-bas, de toute façon, elle n'en croirait pas un mot. Sa question était une simple excuse pour lui lancer une pique et tenter de lui rabattre son caquet. Leo n'avait presque pas envie de lutter et ne souhaitait pas lui répondre, tout juste lui lancer une nouvelle pique. Au fond, il ne voulait pas s'en faire une ennemie, bien qu'il ne pensait pas qu'elle en soit une d'ailleurs, il aurait préféré qu'elle accepte davantage de collaborer, mais ce serait difficile de la faire changer d'avis. ... Alors autant continuer ce petit jeu dans lequel ils se comprenaient parfaitement tous les deux.
“Et alors, dans tes clients, tu n'as pas trouvé la perle rare ? Celui qui défend la veuve et l'orphelin, qui aime l'art et le patrimoine ?”
Il leva la tête au ciel, regardant la caméra. S'ils n'avaient pas ce passé, cela ferait bien longtemps qu'il lui aurait fait le coup de la panne.
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Elle n’aimerait pas. Rien n’est naturel, rien n’a à voir avec le patrimoine. Elle hausse les épaules. Des conneries. Les temples, alors ? Et les palais ? Les petits villages ? C'est japonais et pourtant, ça reste une trace du patrimoine. Le Japon, c’est pourtant plein de forêts, de montagnes. Et elle n’aimerait pas ? Elle abandonne sa tête en arrière, regarde le plafond. Sa tête roule sur ses épaules. Elle rit quand il lui demande si elle a rencontré quelqu’un.
Clio – Ça te blesserait si je te répondais oui ?
Elle secoue la tête, pour répondre par la négative. Oh, elle pourrait disserter sur Gabriel pendant des heures, lui raconter la sortie nocturne dans le parc, leur rencontre au bar mais. Mais ce n’est qu’un copain, pas vrai ? Un simple copain. Ils s’envoient des messages, ils sortent parfois mais ça s’arrête là. C’est ce que font les amis. Il cherche une éventuelle faille, elle ne lui laissera pas ce plaisir.
Clio – Non, personne. A croire que ça n’existe que dans les livres. Je ne cherche pas de chevalier servant – les chevaliers servants sont tous des enfoirés qui iront chercher ailleurs un jour ou l’autre.
Elle pose ses yeux sur Leonardo, adossé au mur en métal à côté d’elle. Elle suit son regard. La caméra. Elle ricane, une fois de plus.
Clio – Tu ne me regardes plus. Pourquoi ? Tu as peur de te mettre à imaginer la couleur de mes sous-vêtements si tu me regardes trop longtemps ?
Elle se décolle du mur, fait un pas en avant et tourne sur elle-même pour lui faire face, les mains dans son dos. Elle pourrait reculer d’un pas, encore. Mais elle ne le fait pas. Pourquoi mettre de la distance ?
Clio – Ils sont noirs. Un nouvel ensemble – comme quoi le hasard fait bien les choses ! Il devait savoir que je te rencontrerai aujourd’hui quand je me suis habillée ce matin ! Peut-être même que si tu es sage…
Sa main droite se détache de son dos pour s’attarder sur la lisière de sa jupe. Elle remonte le tissu noir sur deux ou trois centimètres. Rien de bien dramatique, en soi. Elle relève la tête, chasse une mèche et l’observe en arquant un sourcil.
Pauvre petite brebis Clio qui se fait plaindre. Leo en a un sourire en coin. Entre les grands discours de "les hommes c'est tous des cons" pour lesquels il est visé, et le fait qu'elle ait tout juste 25 ans, Leonardo en a presque le mal de l'ascenseur. Elle a encore toute une vie pour se rendre compte qu'ils sont vraiment tous des enfoirés. Mieux vaut qu'elle profite en attendant. Quand elle se met à parler de ses sous-vêtements, Leonardo hausse les sourcils. Celle-là, il ne s'y attendait pas. Niveau provoc', la demoiselle n'a pas changé, et heureusement puisque c'est ce qui - dans la tête de Leo - faisait bel et bien son charme. Cependant, elle y va un peu fort. Leonardo avait fixé un point imaginaire qu'il se forçait à ne pas lâcher. Non pas qu'il pensait craquer et la plaquer contre mur comme autrefois, mais plutôt qu'il voulait éviter qu'elle ne le fasse, vu comme elle était partie.
“Arrête Clio, je te l'ai déjà dit, ce n'est plus la peine.” Il avait mis sa main sur la sienne, au niveau de sa cuisse, pour l’attraper et ainsi relâcher le morceau de jupe emprisonné. Il la regardait dans les yeux quand il lui parlait. Elle avait de jolis yeux. Et son regard était étonnement doux, presque paternel. Non. Il ne voulait vraiment pas déraper une fois de plus, même s'il avait été à l'origine de ce rendez-vous dans une boîte métallique.
Le ding qui annonçait l'arrivée de l'ascenseur au bon étage retentit au même moment, laissant les portes s'ouvrir sur une image de Leonardo, main sur la cuisse de Clio (ou du moins, très proche). Un homme était à l'étage, il ne le reconnaissait pas, mais lâcha aussitôt Clio puis toussota légèrement. Il ne souhaitait pas être pris pour un pervers qui tripote les jeunes filles dans les ascenseurs, une réputation de coureur de jupons était amplement suffisante. Il agrippa la main frêle de la jeune fille et l'emmena hors de leur prison éphémère. Il s’arrêta.
“Tu sais, tu devrais songer à te trouver un chouette petit mec. Il y en a quelques un à la FFOV qui tueraient pour sortir avec une fille belle comme toi.” Il lui caressa les cheveux d'un revers de la main. “Tu restes encore un peu ? Il est tout juste... 15h17. Je suis presque pas encore en retard, puis maintenant j'ai une belle excuse.”
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Elle sent sa main sur sa cuisse et pourtant, ça ne lui fait rien. C’est elle qui l’a cherché, elle en a conscience. Elle en est presque fière. Elle se sentait puissante sans l’être réellement. Elle secoue la tête. Elle roule des yeux, une moue ennuyée se peint sur son visage. Elle avait réussi. Presque. Elle recule d’un pas, lisse le tissu chiffonné de sa jupe et redresse la tête.
Clio – … Tu n’es pas drôle, Leonardo. Mais je te félicite. Tu connais les limites, je suis fière de toi.
Elle pivote sur elle-même et se laisse entraîner par Leonardo hors de l’ascenseur. Elle passe devant l’homme qui se tient devant les portes, il a l’air gêné. Elle lui offre un sourire innocent, moqueur. Elle aurait pu esquisser une figure choquée, suppliante. C’est un peu comme si elle était atteinte de la maladie de Stockholm. Elle apprécie son geôlier – un peu. Elle secoue la tête, baisse les yeux comme une gamine punie. Elle ne veut pas entendre ça.
Clio – Je m’en moque. Il y a des tonnes de beaux garçons partout. Des tonnes… Mais. Non. J’estime ne pas en avoir besoin. Ne pas avoir besoin de m’attacher. Je peux vivre sans ça !
Elle gratte un peu le plancher du bout de sa chaussure, décide de redevenir la Clio forte. Elle relève la tête, l’incline sur son épaule. Elle rit.
Clio – Tu estimes que je suis une belle excuse ? Magnifique. Tu sais vraiment trouver les mots qu’il faut. Ça ne m’étonne plus, toutes ces femmes. Si tu exploites la beauté de chacune, elles doivent toutes sombrer facilement.
Elle sent sa main dans ses cheveux, elle se contente de reculer de trois pas, près de la fenêtre. Elle se penche, croise ses bras sur l’appui de fenêtre. Dehors, des gens qui passent. Des touristes. C’est avec ça qu’ils peuvent protéger Venise. Les touristes, les lunes de miel. Bien sûr, d’autres facteurs entrent en compte. Mais les touristes, c’est déjà bien. Elle tourne la tête vers Leonardo.
Clio – Je vais devoir cautionner ton retard ? Attends…
Elle se lève, s’approche de lui. Elle balance les hanches mais c’est sa démarche habituelle. Elle avance ses mains vers sa gorge. Pas pour l’étrangler. Elle remet sa cravate en place, correctement. Elle ne devrait pas faire ça. Un nœud de cravate mal mis pourrait lui faire perdre des points… Elle lui sourit, en lissant les plis de sa chemise, en remettant son veston correctement.
Clio – Tu t’habilles comment, chez toi ? … Non, n’y vois aucune marque de provocation. Mais, je te vois toujours en costume. Chez toi, tu portes quoi ? Des jeans ? Des t-shirts ? Ou alors, tu te balades nu comme un ver… ?
Pauvre petite brebis Clio qui se fait plaindre, BIS. Cette fois encore, c'est au niveau des garçons que mademoiselle trouve à redire. Comme si au fond d'elle elle n'avait pas envie de trouver quelqu'un, Leonardo souriait intérieurement rien qu'en se rappelant comme lui était une dizaine d'années plus tôt.
“Hé, que veux-tu, je suis un beau parleur, c'est comme ça.” Lorsqu'elle se décale vers la fenêtre, lui il reste là, à l'attendre. Il sait qu'elle reviendra. Et bingo, ses hanches et elles sont de retour, en moins de temps qu'il n'en faut pour le penser. Lorsqu'elle remet sa cravate, Leo lui sourit. “Tu ferais une bonne femme tu sais ! Merci. Et, je... J'aime bien les chemises. Mais j'ai quelques jean et t-shirt, oui. Nu ça arrive aussi, tu l'as bien vu...” Il lui fit un clin d’œil et se regarda de haut en bas, comme pour chercher où était le problème dans sa tenue. “Pourquoi, t'aimes pas ça ? La cravate, je la mets pas tout le temps tu sais.”
Il s'écarta légèrement et pris une pose de mannequin, en mettant ses doigts dans sa ceinture. “C'est bon la non, je défonce tout à mon rendez-vous, hein ?” Il écarta ses bras à l'horizontal et tourna sur lui-même en souriant une fois de plus. Il s'approcha d'elle, puis hésitant à la faire danser quelques pas, il se résigna à la prendre uniquement dans ses bras. Il la serra quelques secondes, en souvenir du bon vieux temps, parce qu'après tout cet épisode ascenseurial, il fallait bien qu'elle comprenne qu'elle n'était pas soudainement devenue hideuse et inintéressante.
“Merci en tout cas, j'espère te revoir bientôt.” Il lui embrassa le front puis la regarda dans les yeux. “Ma délicieuse Clio.” Puis il commença à se diriger vers la porte de l'homme avec qui il avait rendez-vous. 15h22, exactement ce qu'il avait prévu.
« PELAGIA »
MESSAGES : 585 POINTS : 4079 PRÉSENTATION : www. FICHE DE LIENS : www. DATE D'INSCRIPTION : 29/07/2014
Une bonne femme. Déjà qu’il voulait la voir en couple avec un type de la F.F.O.V – mais oui, un de ses sbires pour l’avoir à l’œil en permanence, pourquoi pas ? – mais en plus, maintenant, il la voyait déjà mariée. Prochain stade, trois gosses, un chien et une vaste pelouse en guise de jardin ? La belle vie, quoi. Le problème, c’est qu’avoir un jardin à Venise, c’était quasiment impossible. Alors, elle se contenterait d’un balcon. Sans chien. Et sans enfant. Peut-être même sans mari, avec un poisson rouge en guise de compagnon. Un remplaçant d’Alaska parce qu’elle n’était pas sûre qu’il survive jusque là – avec ses tendances suicidaires, sait-on jamais, peut-être qu’il frétillait actuellement sur son parquet. Dans tous les cas, Clio ne cherchait pas à être plainte. Clio cherchait juste à affirmer son avis.
Elle rit devant ses postures, ses tours sur lui-même. Quel idiot. Au fond, elle aurait peut-être dû laisser sa chemise froissée, sa cravate mal placée. Elle aurait peut-être même dû lui accrocher un mot dans le dos « Je suis un beau connard, bisous ! ». Elle aurait dû gâcher ce rendez-vous de A à Z. En le faisant arriver plus en retard qu’il ne devait l’être. En l’empêchant carrément d’y aller, même. Au lieu de quoi, elle lui rend son étreinte en souriant. Son odeur n’a pas changé, depuis décembre dernier. Il l’embrasse sur le front, elle le laisse faire. Qu’est-ce que ça coûte, de toute manière ? La revoir ? Bien sûr, ici-même sans doute. Pourquoi se défaire des bonnes habitudes ? Il se décale, avance vers la porte. Elle croise les bras, fait demi-tour pour rejoindre l’ascenseur. Elle va le faire tourner en bourrique si elle continue – l’ascenseur, bien sûr. Elle appuie sur le bouton et se retourne.
Clio – Hé, Leonardo ! J’adore les cravates.
Elle lui lance un clin d’œil et disparaît derrière les portes métalliques de l’ascenseur. Ce fut bref, mais intense.