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Le retour | Avril 125, Azores & Abraham
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 Le retour | Avril 125, Azores & Abraham


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Abraham Land
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MessageSujet: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty11.11.15 22:14 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Abraham vit chez sa mère depuis un mois maintenant. Une petite pause dans sa vie, un retour en arrière. Un soir alors qu'il sort de la maison de celle-ci, situé dans un quartier tranquille du niveau 2, il marche aléatoirement jusque dans une rue où se trouve l'habitation d'Azores Lullaillaco. Des souvenirs reviennent. Sa veste, oubliée là bas, lui manque, ainsi que l'Essence. Qu'il n'a pas prit depuis un moment.

LE RETOUR

Abraham est méconnaissable. Toujours habillé de sa veste noire et sa chemise blanche à petit col relevé, il voulait faire plaisir ce soir là à sa mère qui lui avait taillé le tout en un temps record. Le travail lui avait prit un mois, et avait été achevé cet après-midi là. Tout un mois durant lequel Abraham était resté chez elle, arrivé début mars en larme, détruit de l'intérieur et prêt à faire encore des crises à cause de l'Essence. Elle l'avait accueillit sans rien dire et l'avait laissé se reposer. Puis ils discutèrent durant un long moment, lui annonçant la mort de son père, une semaine plus tôt. Il se décida à rester dormir dans la chambre d'amis. Et ce soir là, n'arrivant pas à dormir après les deux heures du matin passés, il marchait dans les rues du niveau 2, mains dans les poches de son beau pantalon noir neuf. Ses cheveux avaient poussés, mais ils étaient un peu mieux coiffés -sa mère- que le mois dernier. Ses bleus avaient disparus, ses blessures au visage aussi. La peau de son visage était blanche et sans marques apparentes si on se trouve assez éloigné de lui. Un léger parfum le suivait, celui de sa mère, une petite odeur de cerise.
Était-ce le hasard qui l'amena jusque devant cette façade ? Observant en silence la maison de cette femme dont il connaissait le nom et une partie de son histoire auprès de Pelagia, il hésita à y toquer à la porter. Il ne se posa pas la question de si elle était là, si elle dormait ou non, ou si elle était avec quelqu'un à ce moment là. Sa seule question était : est-ce que elle, elle sait qui je suis ? ... Sa main se mit à trembler en même temps que son œil droit. C'était la première fois qu'il avait si peur pour la suite. Mais cette femme était différente. Il avait longtemps pensé à elle durant ce mois entier. Et étrangement il se demandait si elle aussi. Surement qu'il était passé pour un connard, à partir comme un voleur. Mais actuellement, sa veste était chez elle ... Si elle ne l'avait pas brûlée.
Toussant un bon coup pour aider sa voix à se remettre en place, il s'avança jusque devant la porte et toqua. Un silence. Il se met à faire demi-tour en courant, réalisant sa connerie. Qu'est-ce qu'il foutait, comme ça, devant la maison de la Maitresse d'Art ? ... Soufflant un bon coup, il revint devant la porte, animé par une envie étrange. Celle de revoir sa veste, et peut être même de la revoir. Il repensait à sa mère qui lui avait parlé de trouver un boulot et un mariage. Cette artiste vivait de sa passion et sans homme à la maison. Elle était l'exemple que pour être heureux nous ne sommes pas obligés de suivre cette id... Il refrappa à la porte, machinalement. Portant sa main jusque dans la poche de son pantalon, il resta là un long moment avant d'apporter son regard dans la fenêtre de la porte. Elle n'était peut être pas chez elle ?

Azores Lullaillaco
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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty12.11.15 0:59 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

L’on toquait à la porte.
Elle n’en avait pas l’habitude. Azores était une femme très solitaire qui s’enfermait, que l’on n’osait pas déranger. Sa réaction, lente, fut de lever les yeux en direction de l’entrée. Figée, s’attendant à voir quelqu’un entrer de lui-même, comme s’il était chez lui. Ce qui n’arriva pas.

La Maitresse d’Art avait étalé sur sa table les papiers qu’il lui fallait lire, approuver et signer. Trainait sur un comptoir les restes de son repas du soir qu’elle avait fait livrer et qui connaitrait sûrement une fin d’ici la fin de la nuit. Des toiles, pour ne pas changer, s’étalait un peu partout dans son aire d’atelier. Il y avait toujours celle de l’étrange garçon emplit de violence et de désespoir qu’elle jugeait non-terminée, accompagnée de quelques peintures faites dans les mêmes teintes, la même noirceur, qui venaient l’accompagner. Ce qui trônait sur son chevalet, néanmoins, n’avait pas été de sa main, mais de celle de l’un de ses pupilles. Le style était différent, ainsi que la façon d’employer les couleurs.

La porte se fit à nouveau frapper.
Vêtue d’une robe confortable et d’un bleu foncé uni, ses cheveux coiffés étaient las de la journée qui venait de passer. Azores se rappelait parfaitement du jeune garçon qui avait laissé sa trace pas seulement sur son cou. En un mois, la blessure s’était majoritairement estompée, mais Siobhan n’avait pas manquée d’accuser l’héritier Dylman de cet acte. La soirée était gravée dans son esprit plus profondément que les marques qu’il lui avait faites. Elle pensait à lui. Quand elle voyait ses blessures. Quand elle voyait son portrait. Quand il apparaissait dans le fil de ses pensées, à la fois inopportun et attendu. L’artiste ne cessait de se renfermer sur elle-même, dans sa tête, son petit monde. Il était difficile de l’en sortir, ou de la ralentir.

L’artiste retira ses lunettes rondes de lecture, se redressant d’au-dessus des papiers et se leva. Ses pas légers la menèrent à sa porte qu’elle ouvrit lentement, laissant son œil voir dans l’embrasure qui pouvait se tenir derrière. Elle tenait la porte à peine entrouverte, prenant quelques secondes pour replacer se visage guéri, ces vêtements bien taillés. Azores ne l’avait pas reconnu du premier coup, le temps et l’Essence étant incapable de l’aider. Ses cils battirent et, quand elle put mettre une âme sur la bouille qui lui faisait face, laissa la porte s’ouvrir bien grande. Précipitamment, elle fit un pas dans sa direction, ses yeux plissés sous les questions qui passaient dans sa tête. Le nez levé vers lui, une main qui vint la ligne de sa mâchoire pour oui, c’était bien lui, qui se tenait là, ce n’était pas l’Essence qui lui jouait des tours.

« Abraham. » Elle ne le dit pas, mais ses yeux l’exprimait, un tu ne m’as pas amené de jus d’orange ?.

Azores s’écarte pour retourner dans son appartement, laissant au garçon le choix d’entrer. Cette nuit, elle marchait sans aucune difficulté, mais continuait de tordre ses doigts d’une drôle de manière.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty12.11.15 15:59 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Azores est bien chez elle, occupée à revoir et revoir ses affaires du Conseil quand Abraham toque à sa porte. Elle le reconnait après un moment d'hésitation puis le laisse entrer ...

LE RETOUR

Une ombre rouge apparut à travers la vitre opaque de la porte. Abraham ne put voir son visage clairement que lorsqu'elle ouvrit la porte pour sortir son jolie minois. Elle n'ouvrit la porte en grand qu'à partir d'un moment qui parut trop long pour le garçon dont le cœur s'était mit à battre à la vue de cette femme. Elle n'avait pas changée, pour le peu qu'il l'avait vu : toujours ce même regard vitreux, ses lèvres supérieures avec une drôle de forme, ses petites tâches de rousseurs, ses cheveux en bataille, et cette voix légèrement grave mais douce. « Abraham. »
Mince elle se souvenait de son prénom. Il avait envie de lui répondre par son nom à elle, mais il se retint. Elle ne savait pas forcément qu'il connaissait son identité ... Peut être que si, mais il préféra juste baisser machinalement la tête pour saluer. En relevant son regard dans la direction de l'artiste, il la vit déjà repartit dans son appartement, laissant la porte ouverte pour surement le laisser entrer. C'était ça, non ? Elle avait devinée qu'il venait chercher ce qu'il avait oublié ? Quoi, même pas de "Qu'est ce que tu veux ?" ou de "Quoi ?" ... Abraham entra alors dans la maison qu'il connaissait déjà. Gardant ses chaussures aux pieds, il s'approcha du salon toujours dans un état de désordre organisé propre à cette femme (et à pas mal de personnes dans un sens). Laissant toujours sa main gauche dans la poche de son pantalon, il posa son autre main contre le bord du mur, près d'une des peintures accrochées. Voilà, c'est comme ça, il était encore chez la Conseillère de Pelagia. La maitresse d'Art. Azores Lullaillaco. Elle était habillée d'une robe bleu sombre, légère, mais qui lui allait bien. Abraham ne se gêna pas pour la regarder le temps de récupérer sa veste en cuir. Machinalement, il ouvrit sa poche intérieure et sentit la matière de sa photo avec sa mère. Elle était encore là. Elle n'avait pas brûlé la veste, ni ... Le caleçon.

▬ « Ok, je crois que tout est là. »

Un long silence s'en suivit durant lequel Abraham se remit à marcher lentement en regardant curieusement les parties de la pièce, regorgeant de merveilles. Se rapprochant de l'ouverture de l'Atelier, il y jeta un bref coup d’œil. Assez rapide mais assez lent pour qu'il voit une toile avec son visage dessus. Un petit sourire en coin apparut, qu'il effaça de suite lorsque son regard toucha celui de sa créatrice.

▬ « Je tenais à m'excuser pour la dernière fois. J'ai mal agis avec toi, j'ai fais des conneries, j'étais sous l'emprise de l'Essence ... » D'ailleurs une odeur d'essence se sentait drôlement dans la pièce, évident à en juger l'état de la femme trentenaire. « Après notre soirée je suis vite reparti parce que j'étais ... paniqué ... » C'était pas forcément vrai ni forcément faux. « J'ai revu ma mère, je suis resté avec elle, m'occuper d'elle et je n'ai pas osé revenir te voir pour me faire pardonner. Donc ... » Au vu de la réaction de Rodin, c'est à dire Azores, il toussa un bon coup et essaya de changer de sujet. Sa mère voulait qu'il réussisse sa vie, arrêtes ses conneries, change d'air et trouve quelqu'un. Abraham n'était pas forcément d'accord avec elle mais il s'était laissé tenter. Un boulot c'est difficile à trouver avec une gueule cassée, et Seisyll avait besoin de lui. Il lui avait fait quelques courses, sans lui raconter plus de choses que les bases de sa vie, et surtout sa retrouvaille avec sa mère. Pas grand chose ... a part une meilleure tronche.
Tout en tripotant un morceau de la cafetière de la cuisine, laissée là depuis, il se retourna un peu brusquement vers la maitresse et lui demanda presque naturellement : « Le mariage ... Si, là maintenant, je te demandais en mariage ... Tépouser ... Qu-Qu'est ce que tu dirais ? Comment tu réagirais ? » Parce que aussi étrange que cela puisse paraitre, Abraham serait capable de suivre toutes les idées folles d'Azores. Parce qu'il aime sa façon de penser, sa façon de voir, sa façon d'être. Peut être qu'il l'aime bien tout court en réalité.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty12.11.15 22:06 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Elle le laissa entrer pour rejoindre la table emplie de papiers. Le garçon se promenait, Azores le suivait du coin de l’œil, écartant une mèche rousse pour mieux le voir. Des documents se déplacèrent, une signature rejoint le bas de page de l’un d’eux. Une bonne chose de réglée, une raison de moins pour se faire taper sur les doigts des employés de l’Aronde. L’artiste ne se sentait pas incommodée par la présence de celui qui, un mois plus tôt, avait fui alors qu’il était supposé lui ramener un verre de jus d’orange. D’orange, très précisément. Azores ne cultivait pas la rancune, et elle voyait ce sentiment négatif très néfaste pour chacun. Elle ne l’éprouvait pas, et ne connaissait pas une grandissante envie de vengeance à l’égard d’Abraham. Au contraire, elle avait mis sa veste ainsi que son caleçon –troué- dans un coin sécuritaire, où il ne risquerait pas d’être éclaboussé de peinture.

La Maitresse d’Art contourna la table et se rapprocha à pas tranquilles du garçon. Il était…. Totalement différent. Elle se sentait le besoin de réapprendre son visage à nouveau, sans les coups que la vie lui avait donnés cette soirée-là, sans la détresse qui habitait ses yeux. Simplement lui, qui s’excusait platement, s’expliquait maladroitement. La mention de sa mère adoucit les traits froids qu’affichait Azores, alors qu’elle joignait dans ses dos ses mains agitées. S’il était sobre, ce n’était pas réciproque. Il n’avait pas l’air à l’aise dans le silence et, cruelle peut-être, l’artiste ne répondit rien. Rien sinon le regarder dans les yeux, et parfois de descendre sur sa tenue propre qui dissimulait son corps maigre.

Ses mots lui fit relever les yeux, et l’espace d’un instant ils parurent vivants, la surprise ayant chassé l’air absent installé en permanence sous ses paupières. Quelle drôle de question. On ne la lui avait jamais posée. Ou l’on n’avait jamais pensé à lui demander. Elle ne se croyait pas être une femme faite pour le mariage. D’être l’épouse d’un homme assez fou pour s’être unie à elle. Azores joua le jeu, étirant un petit sourire. Abraham pensait-il vraiment qu’elle était suffisamment saine d’esprit pour dire non ?

« Cela dépend de plusieurs choses. » Elle marqua une pause, fit un pas de plus vers lui. « Regrettes-tu la nuit que nous avons passé ensemble, les gestes que tu as posés ? Ou tentes-tu de me faire croire que tu les regrettes ? »

Elle lui laissa le temps d’y penser et de choisir quelle réponse il lui offrirait. Azores croyait que, durant la nuit qu’ils avaient passé ensemble, le garçon s’était montré tel qu’il était, sans se vêtir des attentes que l’on avait de lui, sans se retenir, rien. Juste son âme, ou du moins une partie de celle-ci, car elle doutait que la violence et le désespoir soient les seules choses à la composer. Son sourire s’agrandit, amusée et une main se détacha pour faire un mouvement hasardeux devant elle.

« Et m’amèneras-tu enfin mon jus d’orange ! » Finit-elle d’une exclamation faussement outrée.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty15.11.15 21:40 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
A peine arrivé chez Azores, que Abraham lui propose un drôle de petit jeu : une main signifie un verre d'orange à la maison, l'autre main signifie un verre d'orange au Grand Café ...

LE RETOUR

« Cela dépend de plusieurs choses. » Quand elle fit un pas vers lui, Abraham lâcha sa main de la cafetière et vint la poser contre le col de sa chemise, nerveux. Est-ce qu'il regrettait cette nuit de mars où ils s'étaient tout les deux amusés, perdus dans l'Essence, jouant l'un avec l'autre, blessant l'autre, couchant avec l'autre ? Ou essayait-il de faire semblant, de lui faire croire qu'il le regrettait ? ... Il se mit à sourire, riant nerveusement, un peu maladroitement en cherchant la bonne réponse qui n'existait pas.
« Et m’amèneras-tu enfin mon jus d’orange ! » Sa tête, jusque là dirigée vers le sol, se releva et, gêné, il sursauta machinalement, se retournant pour chercher le jus d'orange, comme un enfant. Sa main posée contre l'ouverture du réfrigérateur, il chercha du regard la bouteille qu'il vit au fond, le frigo étant déjà bien assez vide. Un instant il hésita, puis il attrapa la bouteille avec laquelle il jouait, cherchant du regard là où se trouvait les verres. Abraham était un gars beaucoup trop serviable et beaucoup trop obéissant, bien qu'on puisse parfois penser le contraire. Toujours contestataire, à râler contre les injustices et les ordres, quand on lui demande quelque chose lorsque c'est quelqu'un qu'il aime, connaissance, ami ou famille, il obéit de suite sans broncher. Mais c'est en trouvant les verres qu'une idée apparait dans son esprit. Sourire en coin, il se retourne vers Azores en fermant le placard sans prendre la vaisselle.

▬ « Une femme comme toi, vivant toute seule, sans mari ... C'est louche. » Posant au passage le jus d'orange sur le bord de l'évier, il se rapproche de l'artiste, les mains derrière le dos : « Où caches-tu le corps ? »
Son œil droit cligna, méchant tic toujours présent, et ses lèvres bougèrent en un petit sourire maladroit. Il toussa et se justifia, sa voix cassée à certains moments : « Tu es ... Belle, tu es intelligente, cultivée ... Tu n'es pas chiante, pas râleuse, pas hautaine, pas mauvaise, pas maladroite, pas idiote, pas méchante ... Tu es ... » Il marqua un temps de pause, puis termina : « Tu es parfaite. »

Toussant à nouveau, le poing fermé devant sa bouche, il remit ses mains derrière le dos, gigotant sur place. Vite changer de sujet et revenir à l'idée principale. Sans montrer ses deux mains, il expliqua l'idée à Azores.

▬ « Comme j'aime laisser place au hasard, je te laisse choisir entre ma main gauche et ma main droite. Soit un verre de jus d'orange à la maison, soit un verre de jus d'orange au Grand Café. » Petit clin d’œil, il penche la tête vers la main gauche, ne laissant finalement pas tant de place au hasard. Mais plus à l'envie. L'envie de sortir de cette maison et de découvrir Azores seule, dans les rues, et dans un bar. Ailleurs que parmi ses peintures et sa petite vie tranquille. Abraham veut la connaitre plus.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty16.11.15 3:45 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Il s’exécuta sans un mot. Ses petits yeux curieux ne cessèrent de le regarder, de dessiner la courbe de ses épaules et la longueur de son buste. Azores finit par joindre ses mains devant elle et son mouvement de tête fait suivre quelques boucles rousses bien dessinées qui viennent retomber devant ses oreilles. Elle le laissa chercher les verres, trop égarée dans ses observations pour penser de lui dire où ils se trouvaient. L’artiste leva les doigts, les rapprochant du garçon pour le toucher –sentirait-elle ses os au travers ses vêtements ? Était-il seulement tangible ?- mais, dès qu’il se retourna, elle ramena ses mains contre elle, se redressant pour regarder ses yeux.

Il lui arracha un rire. Si seulement il y avait un corps quelque part, mais ses seuls compagnons étaient ses toiles, son art. L’art, la seule chose qu’elle aimait de toute son âme, inconditionnellement, et depuis longtemps. Dans les grandes apparences et lorsqu’elle ne s’exprimait pas trop, Azores ressemblait à une femme merveilleuse, presque ordinaire. Sans cette vision biaisée du monde, ces performances inhumaine et cette addiction à la drogue, elle pourrait accepter d’être parfaite.

« Je te remercie du compliment. » Lui répondit-elle de manière neutre.

Car n’était-elle pas la première à clamer que la perfection n’existait pas ? Que la beauté se trouvait dans ce qui, justement, était imparfait. Elle agréa, pour elle-même, de ne pas pousser ses réflexions plus loin, et de tenir son sourire, de voir qu’elle idée se dissimulait derrière sa tête. Rapidement, il changea le sujet et déjà Azores tendait le coup pour tenter de voir ce que le garçon cachait derrière son dos. Abraham l’amusait, la fascinait. Il était passé de l’âme en peine, en violence à un jeune homme doux et imaginatif. Il oscillait, elle voyait en lui un enfant qui se cherchait encore, qui apprenait à affronter le monde. Si l’artiste lui retournait ses compliments, elle lui dirait qu’elle aime son ambivalence, sa nature brute comme son cœur doucereux. Qu’il était une inspiration, même sans les bleus et sans l’Essence.

« La main gauche, bien entendu. » Répondit-elle avec sa voix grave, le doigt pointé vers lui. « Tu porterais ton alliance sur cette main. »

Ainsi iraient-ils au Grand Café ! Azores fit un pas vif vers l’homme et attrapa ladite main. D’un doigt, elle effleura son annuaire, remontant ses jointures et, plantant ses prunelles lasses dans celles, noires, d’Abraham, posa ses lèvres là où devrait se trouver un anneau, un jonc, s’ils étaient mariés.

Et elle s’enfuit, attrapa un petit sac à main dans lequel elle fourra quelques trucs, incluant une bouteille d’Essence. Azores fit un détour vers un miroir posé sur l’un de ses murs, inspectant son maquillage qui s’était estompé au cours de la journée. Enfonçant un chapeau étroit sur sa tête et prenant quelques minutes secondes pour se choisir une paires de chaussures –et ce n’était pas le choix qui manquait, l’artiste revint vers Abraham, passant ses doigts autour de son bras. Elle suivra où il ira !

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty16.11.15 12:11 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
A peine arrivé chez Azores, que Abraham lui propose un drôle de petit jeu : une main signifie un verre d'orange à la maison, l'autre main signifie un verre d'orange au Grand Café. La maîtresse choisie le Grand Café ...

LE RETOUR

Abraham, porter une alliance ? Le jeune homme baissa son regard vers ses deux mains dénudées, avec ses ongles bien coupés par sa mère mais encore blessées, les peaux parfois arrachées, certains endroits fissurés. Abraham est comme une maison dont on trouve l’extérieur fascinant mais une fois rentré on se rend compte de toutes ses imperfections. Soudain l'artiste posa son regard dans le sien et lui embrassa l'annulaire gauche où devrait se trouver la bague. Mélangé entre un sourire et un regard incompréhension, Abraham sentit son cœur rater un rebond. Azores avait choisit la main gauche, celle du Grand Café. Abraham aurait pu tricher et mettre le Grand Café dans la main droite si elle lui avait proposé celle-ci. Parce que de toute évidence il voulait sortir ce soir. Aller chez cette femme n'était qu'une escale pour pouvoir récupérer sa veste et ... ce caleçon.
Une fois prête, un chapeau sur la tête et des jolies chaussures, le garçon rangea sa culotte dans la veste intérieure de sa veste en cuir et vérifia si son argent était toujours dans sa poche avant de pantalon. Les voilà prêt à sortir, et Abraham espérait juste ne pas rencontrer d'amis qui le verrait avec la maitresse d'art. C'était quelque chose à laquelle il pensait bien trop tardivement, juste au moment où on fermait la porte derrière lui et que la rue s'offrait entièrement aux deux inconnus. Le quartier Nord, le quartier que peu de gens de sa connaissance fréquentent. Mais c'est là où sa mère vit, et il n'allait pas lui proposer un autre endroit que ce qui était prévu. Le Grand Café était le nom que donnait les prolétaires du niveau 3 pour parler du Café le plus grand du quartier Nord de Pelagia.
Et voir Azores Lullaillaco et Abraham Land bras dessus bras dessous était comique. L'un étant en état, sans Essence dans le sang depuis 48h, mais marchant maladroitement et de façon très bas quartier. Tandis que l'autre est ailleurs, l'Essence dans le sang, marchant tout de même dignement. Un garçon paumé, regardant de droite à gauche pour voir si il connait quelqu'un, et aussi pour trouver le Café. Et une femme qui marche, tranquillement, sans poser plus de question que ça. Un joli petit couple dirons certains.
Abraham se trompe plusieurs fois de chemin, et il leur faut quelques minutes pour retrouver l'endroit où se trouve le Grand Café. L'homme laisse alors rentrer en premier Azores, puis la suit. Il connaissait ce bar que de nom, et en y entrant il lâcha un petit bruit de surprise. L'endroit est simple, élégant, sombre. Simplement illuminé par des bougies et quelques fausses lumières jaunes. L'intérieur brille, parfois en bois, parfois en marbre. Quelques parties sont décorées en fausse matière d'or. Magnifique. « Putain ! » Abraham referme vite ses lèvres quand il se rend compte qu'il pensait tout haut. Marchant jusqu'à une table vide, coincée entre deux minces poteaux en bois, il remarqua qu'ils étaient assez discrets par rapport au reste de la grand salle. Tout de suite installés, un homme vint leur demander ce qu'ils désiraient.

▬ « Un verre de jus d'orange, et ... Est-ce que ce serait possible du Rhum Enflammée ? » Un petit clin d’œil au serveur, un peu d'Essence ne ferait pas de mal. Mais l'homme tousse un bon coup. Non, pas de ça ici. Abraham comprit de suite l'erreur : cela ne se fait que au dernier niveau, pour ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir l'Essence nature ou le Rhum nature. Abraham manque de tousser, avalant maladroitement sa salive. « Alors du rhum sans glaçon ... »

L'homme en costume note le tout et repart sans un mot de plus. Abraham se pose un peu mieux sur le fauteuil, ses mains sur la table qu'il se frotte nerveusement. Il crache entre deux reniflement : « Mal baisé. »


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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty17.11.15 0:05 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Il n’avait pas l’air de trop savoir où il s’en allait, mais Azores ne disait rien. Elle ne disait jamais rien. La Conseillère préférait se tenir dans le silence. Observer. Écouter. S’inspirer. Ou découvrir. Saül et Yseult, elle l’avait appris avec sa discrétion, son silence et son oreille tendue. Abraham, elle le laissait être. Elle le laissait accomplir. Il savait où se trouvait le Café, et elle ne lui arracherait pas le plaisir de l’y conduire. De plus, Azores n’était pas pressée et, lorsque le garçon s’arrêtait en se questionnant intérieurement sur quelle direction prendre, elle regardait toujours d’elle. Pelagia la nuit n’était pas la même que celle de jour. Les rues étaient vidées, une noirceur artificielle brillait d’une étrange façon et certaines couleurs reflétaient la lumière différemment.

Ils arrivèrent au café. Azores se laissa guider par son compagnon, ne lâchant son bras qu’au moment venu de s’asseoir. L’endroit ne lui était pas inconnu, et l’expression très recherchée d’Abraham lui arracha un sourire. D’un mouvement de tête elle salut le serveur, et le laisse repartir avec leur commande. Il désirait de l’Essence et, étrangement, cela lui fit perdre son sourire. Ses doigts suivaient les grains du bois dans lequel la table avait été faite et parfois, son ongle accrochait dans une imperfection du vernis.

Elle ne savait pas quoi dire. Était-ce une sortie, un rendez-vous détourné ? L’artiste, qualifiée même par le Gardien de complètement folle, n’était pas de celle que l’on invitait souvent. Parce que converser avec elle était éprouvant, que sa vision ne faisait pas de sens à ceux qui ne savaient ouvrir leur esprit, qu’elle préférait souvent demeurer seule chez elle, dans son fort de toiles et de sculptures. Elle ne ressentait pas de malaise. Azores pourrait, sans problème, passer tout le temps de leur échange dans le silence, et n’échanger qu’avec le garçon des regards, des coups d’œil. Fixer le fond de ses iris sombres, connaitre par cœur les tics de son visage.

« Nous allons jouer à un jeu. » Elle posa ses mains sur celle d’Abraham, une ou deux secondes avant de les retirer et de les remettre sur la table, créant un bruit de sabots en la cognant du bout de ses doigts. « Chacun notre tour nous allons dire trois affirmations nous concernant, mais l’une d’elle sera fausse. Lu but est de deviner laquelle n’est pas vraie. Pour te montrer je vais commencer. »

Elle leva les yeux, cherchant ce qu’elle allait bien pouvoir dire. A bout d’un instant, l’artiste s’avança sur sa chaise, s’approchant un peu plus de l’homme et entama :

« Première; j’entretiens des relations plus intimes avec la majorité de mes modèles. Ainsi je ressens l’inspiration qu’ils m’offrent, pas seulement sur une toile mais également avec l’entièreté de mon corps. Seconde, j’exposerai le portait que j’ai fait de toi avec une série d’autres. Ils seront affichés pendant sept jours avant d’être brulés. Troisième, sais-tu ce qu’est du bleu de méthylène ? Une fois j’en ai ingéré une quantité assez… dangereuse, et ma sueur, ma salive, étaient bleus. »

Elle esquissa un sourire devant ses affirmations qui, pour une première sortie, étaient bien loin de ce à quoi l’on s’attendait. Azores, néanmoins, ne pourrait pas cacher bien longtemps sa nature artistique et destructrice à celui qui lui faisait face.

« Alors, laquelle de mes affirmations est fausse ? »

Abraham Land
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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty17.11.15 0:46 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Les voilà au Grand Café du Quartier Nord. Abraham essaye de se familiariser avec les lieux tandis qu'Azores lui propose un petit jeu en patientant son jus d'orange d'amour.

LE RETOUR

Le silence s'installe. Silence durant lequel Abraham renifle du nez, le gratte avec son poignet, gratte son poignet du bout des ongles, regarde le mur et ses belles décorations, regarde les gens tous différents passer par-ci par-là, regarde les yeux d'Azores, regarde la poitrine cachée derrière la robe d'Azores, renifle.
Soudain elle lui prend les mains et se retire, proposant un jeu. Abraham essaye de ne pas renifler du nez et se met même à l'écouter très attentivement. A tour de rôle, trois affirmations dont l'une est fausse. A l'autre de deviner laquelle. Le jeune homme lâche un léger sourire en coin, droit sur son fauteuil, le regard fixé sur celui de l'artiste. Elle démarre, une histoire de coucher avec ses modèles pour mieux ressentir l'inspiration qu'ils offrent. Faux. Et Abraham restera buté sur cette phrase, malgré les deux autres qui semblent farfelues. Brûler des œuvres ? Boire un truc bleu ? La vie de cette femme semble tout sauf ennuyante. Il en écarquille même un sourcil, surpris. C'est vrai que les premiers mots sortis lorsqu'il avait demandé des informations sur cette femme était folle, folle à lier, cinglée, mais tout de même. De toute façon il se fiait qu'à ses propres avis. Un défaut qui peut parfois être une qualité, selon le point de vue de chacun. Abraham est là, face à cette artiste, amoureuse de ce qu'elle fait, et vivant dangereusement par pure envie. Et pourquoi pas ?

▬ « Tu veux exposer mon portrait ? Tss. Va falloir une contrepartie, je ne suis pas du genre à montrer mes émotions à n'importe qui. » N'importe qui sauf la maîtresse d'art, membre du conseil de Pelagia. Il marqua un temps de pause assez long pour réfléchir, puis il abandonne et garde sa première idée : « Je dirais la première. Parce que ça me rend jaloux. »

Un petit clin d’œil, bien vite caché par le bras du serveur qui passe juste au milieu des deux regards, pour y poser les deux verres sur la table. Un jus d'orange, et un rhum pour le monsieur. « M'rci. »
Abraham attrape son verre et le bois lentement. Le reposant, il lâche un petit soupir puis réfléchit à ses trois propositions. Pas grand chose à dire et pourtant pas mal de secrets. Une petite moue, puis il incline sa tête comme pour faire signe qu'il venait de trouver :

▬ « Ma première fois était avec un homme.
J'ai toujours eu un complexe d’œdipe avec ma mère.
Et ... Je sais que tu es Azores Lullaillaco.
» Il entrouvrit ses lèvres pour y accepter le liquide froid du rhum, qui réchauffait pourtant sa langue. Encore un bref sourire. Le jeu semblait être intéressant.
L'idée lui aurait été venu dans le cours de la soirée, à coup sûre. Un jeu intéressant pour connaitre directement l'autre, tout en sachant qu'un mois plus tard on ne savait rien. Avec Azores c'est absolument tout, les choses les plus cachées et les plus fortes. Ou rien, le néant, que dalle.

Azores Lullaillaco
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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty17.11.15 4:36 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Mais Azores, elle, était du genre à montrer ses émotions à n’importe qui.  Sans gêne, sans honte.  Si une partie de l’agitation qui nageait dans sa tête désirait sortir, elle la retenait très rarement.  Ses peintures, ses performances, étaient une démonstration de ce qui tournait dans sa tête, ou ce qui ne tournait pas.  Il suffisait qu’un coup d’œil à son travail pour deviner son histoire, son état d’esprit, si on savait en faire l’interprétation.  Abraham avait beaucoup à cacher, même si son visage avait été pris maintes fois par les caméras de Magnus.  Azores baissa les yeux un instant.  Il avait vu juste.  Y avait-il été au hasard ou une certaine réflexion l’avait mené à croire qu’il n’était pas un amant parmi tant d’autres, parmi les élucubrations d’une artiste ?  

« Je brule mes œuvres et je m’empoisonne, et tu es toujours là, assied devant moi. » Dit-elle comme si cela la surprenait, comme si ses folies ne pouvaient être appréciées que d’elle-même.  

Elle prit lentement son jus d’orange et le porta à ses lèvres.  Les affirmations d’Abraham avaient de quoi porter à réflexion.  La conseillère s’immobilisa –oui, même ses doigts !- cherchant ce qui était faux.  N’avait-elle pas aperçu la photo de lui et sa mère dans la poche de sa veste ?  Ne serait-elle pas normal, instinctif qu’elle mette en doute sa première fois avec un homme ?  Trop facile.  Trop… ordinaire.  Et il n’y avait pas à douter, elle était bien Azores Lullaillaco.  Elle pencha son corps vers la table, réduisant la distance entre eux.  Ses iris levés vers son visage angulaire, intense, imperturbable, à la recherche de la réponse dans ses yeux noirs.  

« Je ne doute pas de l’amour que tu portes à ta mère, mais je pense que tu n’entretiens pas de complexe d’Œdipe. »

À nouveau, elle attaqua son jus d’orange et le cala presque, pour en laisser une ou deux gorgées.  Une personne passa près de leur table, pour rejoindre la sienne où il rejoignait des amis et, tout le long de sa marche, Azores l’avait suivi des yeux.  Quand il sortit de son champ de vision, elle revint porter son attention directement sur le garçon.  À son tour, maintenant.  

« Je n’ai jamais été à jeun en quinze ans.  L’ancien maitre d’art, mon mentor, était comme un père pour moi.  Ma couleur préférée est le bleu. »

Disant cela, elle eut un mouvement de tête qui déplaça ses cheveux roux.  Son jus d’orange était déjà achevé et Azores posa sa joue contre ses jointures, coude sur la table.  Ses affirmations frappaient moins fort, elle n’allait pas lui révéler toute sa folie en quelques paroles autour d’une table !  

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty17.11.15 20:27 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Les voilà au Grand Café du Quartier Nord. Abraham essaye de se familiariser avec les lieux tandis qu'Azores lui propose un petit jeu en patientant son jus d'orange d'amour. Chacun à tour de l'autre dévoile quelque chose à l'autre.

LE RETOUR

La maîtresse d'art se rapprocha un peu plus de lui, du mieux qu'elle pouvait malgré la table qui les sépares. Abraham essaya de ne pas fuir son regard, de peur de dévoiler son secret. Quel secret ? Elle avait tout de suite donnée la bonne réponse. En effet, il n'avait jamais eu des envies quelconque envers sa mère, ça aurait même était totalement contradictoire étant donné que plus jeune il préférait son père. Très jeune oui. Après, il se trouva obligé de préférer sa mère, plus douce, moins brute. Et toujours là pour lui venir en aide. Mais il lui aura souvent trouvé un côté un peu trop naïf. Naïveté qui est devenu l'un de ses défauts à lui ... « Mh. »
Abraham en oubliait qu'elle n'avait pas réagit à l'appelle de son nom. Azores Lullaillaco, pas un geste, rien qui ne laissait transparaitre la moindre émotion. Le jeune penseur en avait les sourcils presque écarquillés devant ce petit visage féminin qui se mettait à regarder ailleurs, en direction du bar, son verre de jus d'orange en main.
Puis se fut son tour : jamais de jeun durant quinze ans, l'ancien maître d'art comme un père pour elle, et le bleu comme couleur préférée. Abraham cligna des yeux, un peu surpris par cette dernière proposition. Un grand sourire s'afficha sur son visage, découvrant ses petits rangées de dents dont ses deux canines. Un petit rire plus tard, il lâcha son verre et se posa au fond du fauteuil, les bras croisés :

▬ « Je vais dire la première ? » Pour lui, dans sa tête, c'était impossible de ne pas être pendant quinze ans défoncé à l'Essence. Pour lui, quinze ans c'est un peu plus de la moitié de sa vie. Azores avait quel âge au commencement ? A peine 20 ans ? ... Quinze ans, c'est énorme. C'est trop dangereux. Sans laisser le temps à l'artiste de lui répondre, il enchaina : « Bizarre qu'une femme comme toi, maîtresse d'art, dise que sa couleur préférée c'est ... le bleu. » Allez, un petit coup de rhum au passage. « J'crois que je n'connais pas ce mot là, préférer. Comme l'histoire d'aimer ou détester. Haïr ou adorer. C'est ... Surfait. » Moment de silence durant lequel Abraham renifle. « La première chose que mon père m'expliqua quand j'étais jeune et que je disais que la "couleur rouge était ma préférée", c'était que l'art, la vie, l'amour, la couleur, les choses en général n'ont rien à voir avec le goût. C'est un sentiment, un ressenti. Face à cette couleur, je ressentais quelque chose au fond de moi. Et ça par contre je ne sais pas comment l'expliquer, même encore aujourd'hui. » Encore un petit peu de rhum. « Ce que j'essaye de dire pour simplifier : c'est que c'est impossible que tu préfères la couleur bleu. »

Abraham posa enfin son verre, terminé, sur la table et expira un bon coup, sentant la chaleur de l'alcool sur ses lèvres. C'était agréable et reposant. Redressant sa tête, un petit sourire rapide, il se posa à son tour plus près de la femme en face de lui, les doigts entrelacés. « La couleur rouge est apparue dans ma tête un jour, comme ça. Et je ne sais pas si elle me fait peur, m'amuse voir même m'excite. Quand je rêve, je vois rouge, quand je pense je vois rouge. La passion, la violence, le sang, le vin, les roses, toi ... »
Il observa un instant ses mains croisées, ses vieux ongles, ses blessures cicatrisés. « Alors ... Pourquoi le bleu ? Et aussi : quelle était la bonne réponse ? »

Azores Lullaillaco
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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty17.11.15 23:28 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Ses sourcils se soulevèrent. Mauvaise réponse ! Azores oscilla de la tête de manière négative, sans ajouter quoi que ce soit. Le garçon avait accroché sur quelque chose d’autre, un autre détail, sa préférence pour le bleu. L’artiste aimait le bleu. Toutes les formes de bleus. Abraham s’ouvrait un peu, quand il parlait. Elle aimait l’écouter, sa voix encore jeune et ses explications intéressantes. Différentes de ce qu’elle aurait pu entendre de la bouche de n’importe qui. Bouche sur laquelle elle baissa les yeux, ses lèvres se mouvaient pour former ses syllabes, ses mots. Il eut un sourire et, instinctivement, elle en étira un à son tour.

« Le rouge est également une couleur magnifique. »

Comme toutes les autres, à vrai dire. Azores avait une préférence, mais les autres n’étaient pas malaimées pour autant. Elle y allait à l’émotion, lorsqu’elle faisait de la peinture. Si elle s’imaginait, précisément là –ou à peu près là- une tache verte, elle allait mettre une tache verte. Si la lumière jaunâtre ne lui faisait pas envie, elle éclairait ses sujets d’un joli violacé. Réfléchir était le domaine de la science. Azores, elle, transposait le contenu de sa tête, de son cœur, sur une toile, sans filtre ni loi.

« Bleu, le bleu représente beaucoup de chose. L’eau qui nous entoure, mais également sa rareté dans la nature. Le bleu est une couleur apaisante, mais froide. Le bleu comme les bleus, l’opposé de l’orange. Je ne peux l’expliquer, j’ai toujours eu une affinité avec le bleu. »

Ses doigts marchèrent sur la table, sautillèrent jusqu’à la main d’Abraham qu’elle attrapa d’un coup. Paume contre la surface plane, elle remonta doucement le long de ses jointures et vint s’attarder sur le revers, traçant les veines bleues qui sillonnaient sa peau. Bleu. Azores l’obligea à retourner sa main, et continua le chemin de son doigt sur le relief toujours bleu de son sang sale qui circulait, revenait à son cœur pour être pompé. Quand le bras d’Abraham se perdit sous sa manche, l’artiste vint pour gouter à son jus d’orange mais hélas celui-ci était vide depuis un moment. Elle écarta le verre et pensa. Ses sourcils se froncèrent, ses pensées venaient de se heurter à un manque de compréhension. À propos de quel sujet ? Qui sait.

« L’ancien maitre d’art n’avait rien d’un père, j’étais sa maitresse. »

Se redressant sur sa chaise, elle écarquilla les yeux. Une information parmi tant d’autres. Tout le monde ne le savait pas, ceux qui s’en souciaient le devinaient à peine. Des doutes planaient, mais Azores ne l’avait jamais réellement précisé, verbalisé.

« …Et je ne me rappelle pas de la dernière fois où je n’ai pas été sous les effets de l’Essence. »

Et il s’agissait de la vérité. Si elle devait un jour en manquer, son corps et son esprit le supporteraient très mal. Un sevrage l’anéantirait, probablement. Ses doigts blancs se refermèrent sur la main du garçon. Innocemment, elle ajouta :

« Pourquoi m’associes-tu le rouge ? Est-ce pour mes cheveux ou pour mon âme ? »

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty18.11.15 12:18 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Assis au Grand Café du quartier Nord de Pelagia, le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art s'échangent quelques anecdotes.

LE RETOUR

En y pensant, le bleu n'avait jamais était la couleur fétiche d'Abraham. En réalité il se fiche pas mal de telle ou telle couleur, il vit dans un monde sombre, dans le niveau 3. La lumière le dérange, le noir le fascine. Alors dire que le rouge est une couleur magnifique ? Elle fait juste parti de lui. Comme si elle avait toujours était là, en lui. Peut être que c'était la même chose pour Azores, et elle en a juste conclut que c'était sa couleur préférée.
La maîtresse d'art jouait un instant avec les mains du jeune homme. Sans bouger, Abraham la laissa faire, silencieux. Ses doigts étaient froids à cause du verre qu'elle avait tenue auparavant dans ses mains. Elle lui caressa un petit moment les mains, le bras puis le lâcha. « L’ancien maitre d’art n’avait rien d’un père, j’étais sa maitresse. » Si Abraham buvait son verre en cet instant, surement qu'il aurait tout recraché. A la place il essaya d'avaler un peu mieux sa salive. Quel âge avait cet ancien maître quand il est décédé ? L'écart était bien pire qu'entre lui et elle. Mais ce qui le surpris aussi, c'était que elle devait être bien jeune à cette époque ... bien trop jeune. Abraham baissa les yeux. Cette femme prenait beaucoup d'Essence, faisait des performances artistiques dangereuses, et couchait avec un petit jeune à peine devenu adulte comme un vieil homme malade. Dans le fond, il n'était pas dégouté, il l'enviait juste de pouvoir faire ce qu'elle voulait : si c'est vraiment ce qu'elle veut en fin de compte ?
Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas tout de suite les mains d'Azores revenues sur les siennes. Levant les yeux de ses mains, il l'écouta lui parler tout en l'observant. Elle était fascinée par ses yeux, lui était fasciné par sa lèvre supérieure et sa drôle de forme. Et son regard. Et ses petites boucles. Et son nez redressé. Pourquoi l'associer au rouge ? Abraham lâcha un petit rire avant de répondre :

▬ « Tu es comme la couleur rouge. Tu es apparue, tout comme elle, comme ça, un jour dans ma vie. J'ai peur de toi, mais en même temps tu m'attires. J'ai rêvé de toi. Parfois je pense à toi, sans raison. Je ... » Et il se mit à rire un bon coup, nerveusement. « Arrêtes de me regarder, c'est gênant. Je te fais une déclaration et tu restes silencieuse ! »

Le serveur ne passa pas loin d'eux, et Abraham en profita pour l’appeler, d'une voix forte et d'un geste rapide. Un peu comme si il appelait quelqu'un dans un bar du niveau 3. L'homme arriva dans leur direction et Abraham lança sans réfléchir :

▬ « Un Baiser, pour moi. » Un bref sourire, puis il laisse la maîtresse d'art choisir à son tour.
Qu'est ce qu'il était en train de faire. A l'heure actuelle il devrait être auprès de Seisyll et du reste de la Compagnie, à l'aider, à ranger son bar, à bosser. Il devrait même à la limite être chez lui à dormir. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours qu'il suivre cette couleur rouge. C'est comme si quelque chose le guidait, le contrôlait. Troublant.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty18.11.15 23:21 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Comme la couleur rouge.
Ses yeux semblent s’écarquiller quand il mentionne la gêne occasionnée par son regard. Cependant, un sourire amusé s’étira sur ses lèvres, montrant qu’elle avait bien compris ce qu’il venait de dire, qu’elle ne s’était pas perdue dans ses iris noires pour n’être consciente de rien d’autre. Azores finit par se détacher, et préféra regarder leurs mains un instant. Elle se devait de lui parler, de lui répondre. Dans son silence, elle avouait qu’elle préférait de loin l’écouter. L’écouter pour le comprendre, le connaitre.

Quand le serveur fut interpelé, l’artiste ne le regarda pas, mais elle marmonna qu’elle désirait quelque chose à manger, quelque chose de sucré. Un dessert, pourquoi pas. Parmi les propositions qu’il lui offrit, elle fit un choix et le laissa filer à sa tâche.

« Tu étais sur ta lancée, je n’allais pas t’interrompre. »

Son manque de réaction pouvait être associé à un manque d’intérêt, à de la timidité. Ce n’était pas le cas. Azores appréciait les mots que laissaient aller le garçon. Elle effrayait et attirait, elle suscitait un sentiment ambigu chez le jeune homme et il devenait de plus en plus fascinant. L’artiste avait une envie de creuser encore plus loin, de joindre ensemble toutes ces informations qu’elle connaissait à propos de lui, de tisser une toile pleines d’imperfections. Ses mains revinrent près d’elle et elle fouilla dans son petit sac pour en sortir la bouteille d’Essence qu’elle avait emmenée. Une fois le bouchon retiré, elle en prit une grande gorgée, rapidement, avant de cacher à nouveau l’objet de son addiction au fond de ses choses. Le café en possédait, mais la qualité n’égalerait jamais celle que lui offrait Siobhan. Qu’elle payait à un prix ridiculement élevé, évidemment.

Et ses yeux vitreux remontèrent et recommencèrent à le scruter. Elle ne pouvait pas s’en empêcher –essayait-elle seulement ?

« J’aime tes yeux. » Et ce n’était pas la première fois qu’elle le lui disait. « C’est comme toi et le rouge, lorsque je les regarde. » Sur sa chaise, elle se redressa pour reprendre une posture droite. Une inspiration. « Je veux te connaitre mais… »

Elle porta ses doigts à sa bouche, pensive, au moment où le serveur revint avec le Baiser et un dessert. Attrapant la fourchette, Azores abandonna ses précédentes pensées et se mit à manger. Correctement, mais rapidement, digne des affamés des plus bas niveaux. L’Essence lui coupait l’appétit, ou le creusait. Et lui faisait oublier de remplir ses armoires, laissant celles-ci presque vides. Juste avant qu’une conversation puisse être relancée, après avoir laissé trainer le silence suffisamment longtemps, l’artiste leva la tête d’un mouvement rapide.

« Je veux toucher ton âme. »

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty19.11.15 10:39 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Assis au Grand Café du quartier Nord de Pelagia, le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art boivent de l'Essence.

LE RETOUR

Tu étais sur ta lancée, je n’allais pas t’interrompre.
Abraham n'aimait pas ça, vraiment pas ça. Et l'Essence n'allait pas l'aider. Le temps lui parut très court entre le moment d'attente et le moment d'arrivée du verre, et du dessert pour la dame. Temps durant lequel Azores sortit une fiole d'Essence de nulle part et la bu très vite. Le jeune homme la regarda faire sans rien dire, comme à chaque fois. Mais au fond de lui il avait envie de l'arrêter et de couper court aux quinze années de drogue. Pour avoir vécu une overdose et deux semaines dans un endroit glauque qui sert d’hôpital aux accrocs à l'Essence … il ne voulait pas que ça arrive à ses proches. Même à elle, étrangement. « J’aime tes yeux. » Une nouvelle fois réveillé de ses pensées, il leva les yeux de ses mains, vers elle. « C’est comme toi et le rouge, lorsque je les regarde. »

▬ « Non, c'est pas pareil, c'est … » Elle le coupa : « Je veux te connaitre mais… »
Et le serveur la coupa. Abraham avait aucune trace de cette drogue dans le sang depuis deux trois jours. Pourquoi tout gâcher ? Il pensait à sa mère, à Seisyll qui déteste tant cette chose, à ses proches qui l'empêche de retomber … Il repensait à cette désintoxication. N'arrivant pas à avaler ce verre à queue,  il le regarda simplement, laissant Azores le plaisir de manger son sucre. Le liquide était beau, d'un rouge parfait, translucide, avec une odeur piquante. Un petit glaçon rond tombait au fond, accompagné d'une petite décoration de femme reprenant l'idée de la bouteille de base. « Je veux toucher ton âme. » La femme s'était réveillée, lui aussi. Sans répondre, un petit sourire comme seule réaction, il attrapa fermement le verre et leva en l'air sa tête pour pouvoir avaler plus facilement l'Essence. Le liquide se retrouva bien vite ingurgité, et Abraham déposa le verre rapidement sur la table dans un bruit fracassant. Bougeant sa tête de droite à gauche pour recevoir plus vite les effets, il se mit à ouvrir la bouche en clignant des yeux.

▬ « Putain. » fut sa seule réaction à ce plaisir physique et psychologique.
La perfection. Le meilleur Baiser du monde. Mieux que tout les baisers des femmes et des hommes, mieux que le sexe, mieux que le reste. L'acide arrivait dans son cerveau, brouillant tout, le transformant. Tout autour devint plus rapide, plus fun, plus dingue. Abraham souriait, riant comme un idiot, heureux. Un peu trop heureux. Un peu trop con.
Ses mains s'échappèrent de la moindre emprise de la maîtresse d'art et attrapèrent son col blanc pour le desserrer un peu, ouvrant au passage un bouton du haut pour faire apparaître ses petites cicatrices qui ne disparaitront jamais. Il ôta sa petite veste noir, la posant à côté, près de son autre veste en cuir. Ses bras furent vite dénudés, remontant ses manches jusqu'aux coudes. L'Essence avait un effet très chaud sur son corps, notamment le Baiser. Et aussi un effet un peu trop aphrodisiaque pour un garçon de son âge en pleine période.

▬ « Ce que je veux que tu touches Azores … » Il renifla du nez et le frotta même avec sa main. « C'est mon corps tout entier. Pour pas être vulgaire. »
Sa main tapa violemment la table, la gardant posée et plate sur le bois brillant. Se rapprochant du mieux qu'il pouvait de la jeune femme, il la regardait avec un sourire presque effrayant. Les yeux brillants. « J'ai bien peur que si tu touches mon âme tu en payeras les conséquences. » Dit-il d'une voix très calme. Abraham redevenait Abraham. Le garçon qui s'amuse, qui ne réfléchit pas, et qui dit tout ce qui lui passe par la tête sans réfléchir. Mais ça, Azores Lullaillaco n'allait pas y réagir comme les autres. Et dans sa folie qui apparaissait, il l'avait deviné. Il pouvait bien s'amuser pour une fois avec quelqu'un d'aussi shooté que lui, non ?

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty20.11.15 4:29 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Son corps tout entier. Il y avait tant de choses qu’elle pouvait lui faire à son corps, qu’elle n’avait pas encore fait. Ce fut à son tour de se rapprocher d’elle, et Azores n’était pas effrayée le moins du monde. Elle n’avait pas peur de lui. Abraham lui inspirait un jeune animal battu, qui cherchait désespérément à être touché, caressé, mais que si l’on venait trop près de lui, il se mettait à mordre. Évidemment, derrière ses yeux noirs il n’y avait pas un petit chiot, mais un homme. Un homme tout à fait charmant qui se changeait en tout autre chose une fois les gouttes du Baiser ingurgitées.

Azores se pencha vers lui, réduisant à presque rien l’écart qui les séparait. Elle sentit l’odeur de fruits rouges se dégager du garçon, puis attrapa son menton. À nouveau, elle le regarda sous différents angles. « S’il n’y avait aucune conséquence, ce serait sans intérêt. » Murmura-t-elle lentement, approchant ses lèvres près des siennes, pour l’embrasser… mais recula bien vite, retournant coller son dos contre le dossier de sa chaise. Il lui fallut peu de temps pour se mettre à s’agiter sur son siège, animée par l’Enflammée qu’elle venait d’avaler.

Quand ses yeux ne le regardèrent plus, elle s’attaqua à nouveau à son dessert. Elle termina ce qu’il restait de lui et échappa dans l’assiette son ustensile qui résonna en un tintement. S’en suivit de ses ongles qui pianotaient sur le bois vernis de la table. Un nouveau silence c’était installé, l’artiste attendait qu’Abraham se laisse aller au désinhibiteur qu’il avait consommé, qu’il montre cette personnalité toute différente. Oh, elle n’avait pas l’intention de le conduire chez elle tout de suite, de refaire une nuit comme celle qu’ils avaient vécu la première fois. Ce n’était pas en répétant les mêmes actions que l’on obtenait d’autres résultats.

« Es-tu davantage toi-même une fois que l’Essence coule dans tes veines ? »

Abraham Land
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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty20.11.15 18:33 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Assis au Grand Café du quartier Nord de Pelagia, le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art boivent de l'Essence.

LE RETOUR

Elle gardait son calme. D'une certaine manière, ça l'aidait à se calmer. Il se laissait même attraper le menton sans chercher à mordre. La maîtresse d'art aimait le regarder, et dans un sens le jeune homme aimait bien aussi. En tout cas bien plus quand il avait un coup dans le nez. Mélanger du bon rhum et de la bonne Essence c'est peut être pas une si bonne idée en fin de compte ... Et Azores pouvait à présent admirer ses yeux se mélanger avec du rouge, des petites larmes ; ses cernes apparaissant, sa peau devenant moite. Aucune conséquence, aucun intérêt. Abraham était d'accord avec elle, même si parfois il aimerait que sa vie soit plus simple. Non pas calme ni ennuyeuse, mais avec moins de complications à chaque fois : pourquoi ne peut-on pas s'amuser ou vivre différemment si c'est pour à chaque fois que ça nous retombe dessus ?
L'artiste se rapprocha, tout près de son visage et fit mine de vouloir l'embrasser avant de renoncer et de retomber sur son fauteuil. Abraham ne bougea pas pendant un instant, essayant de visualiser dans sa tête le fait qu'elle venait de lui mettre un vent, et il se mit alors à rire nerveusement, comme un idiot. Tout autour de lui devenait flou. Puis le silence s'installa, durant lequel il essayait de faire le bruit énervant qui se passe lorsqu'on mouille son doigt et qu'on le fait glisser sur le long rond du bord du verre. Il oubliait juste la partie du doigt mouillé. « Es-tu davantage toi-même une fois que l’Essence coule dans tes veines ? » Sans la regarder, il continua son petit jeu avec son verre.

▬ « Je me retire un balai du cul, ouais. » Puis il se redressa sur son fauteuil, grattant sa nuque nerveusement. Toujours en se concentrant sur ce fichu verre qui n'arrivait pas à faire le bruit désiré. « Mais les effets ne dure jamais longtemps. Le jour où j'ai fais une overdose et que je me suis retrouvé en désintoxication, j'ai vite compris que mon corps ne serait jamais assez résistant pour toutes ces conneries. »

Alors il attrapa le bas du verre à flute et le recula plus loin de lui, comme pour affirmer ses propos. Comme pour mettre un retrait face à l'Essence. Tout en posant ses deux mains sur son visage, il se tira la peau vers le bas, tout en relevant la tête. « Mais voilà, je suis accroc. » Un petit rire sortir de sa bouche. En réalité c'était vraiment plus compliqué qu'il n'y pensait de ce sortir de tout ça. Il aimerait, vraiment. Mais à chaque fois quelque chose le ramène à cette douce drogue. C'est ce qui arrive chez les personnes trop émotives, en manque de quelque chose ou qui cachent trop de secrets. Abraham les emmerdes de toutes façons, tout ces gens qui font semblant de s'inquiéter pour lui. C'est un garçon seul et qui aura apprit à vivre seul.
Prenant un temps pour admirer la femme en face de lui, il posa sa tête entre ses mains, coudes sur la table. Comme un petit enfant qui regarderait une femme trop mûre pour lui et qui apprend pour la première fois ce que sont les dames. Trop de choses semblent les séparer et pourtant ils n'ont pas l'air si différents.

▬ « Bon, je continues le jeu ou j'ai perdu pour avoir dit que ton vieil amant d'ancien maitre d'art était comme un père pour toi ? » Petit clin d’œil, petit sourire.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty20.11.15 22:00 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Accroc. Ne pouvoir survivre sans Essence, étonnamment, Azores ne le souhaitait à personne. Elle ne se souvenait plus de comment elle était, à jeun. Elle consommait principalement de l’Enflammée, mais demeurait une naturelle recluse, discrète, silencieuse. Se renfermait-elle davantage lorsque la drogue énergisante ne l’habitait pas ? Néanmoins, même si Abraham désirait arrêter d’en prendre, elle ne pouvait rien y faire. Elle pouvait lui énumérer une multitude de mots pour l’inspirer à s’arrêter, mais c’était lui, et lui seul, qui devait trouver une raison pour ne pas continuer à consommer. Un jour, peut-être, préfèrera-t-il sa vie sans Essence, et ses muscles cesseraient de trembler quand il s’en éloignerait.

Azores posa ses bras sur la table, repliés l’un sur l’autre. Recourbée à nouveau vers l’avant, se mettant à la hauteur du garçon qui avait maintenant une bouille d’enfant. Se serait-elle accrochée à lui s’il avait eu son âge ? Il était si jeune, si perdu. Quand elle était encore dans le début de sa vingtaine, Azores siégeait parmi les plus jeunes du conseil de Pelagia. Elle ignorait tout, ou presque. Toutes les choses qui pesaient sur les épaules des membres, les choix difficiles à faire, le cœur qui se brisaient devant tout ce qui n’était pas possible de réaliser, faute de temps, faute des priorités.

« Tu as perdu. » Fit-elle dans un léger éclat de voix, esquissant un sourire.

Perdu ou gagné. Il savait quelque chose de plus sur elle, maintenant. L’artiste n’en était pas gênée. Elle aimait bien lui parler, à Abraham. Il écoutait et, s’il jugeait, ne le laissait pas paraitre. Azores ne réagissait pas aux regards des autres, mais les jaugeait sévèrement par leur ouverture d’esprit. Gardant ses coudes sur la table, elle leva ses mains et posa son menton sur le dessus de ses doigts, adoptant une variation de la pose qu’avait pris le jeune homme.

« Il était un horrible artiste. » Elle battit des paupières. « J’ai mis des années à redonner à l’art la définition qui lui est propre. »

Le domaine de l’art qu’avait instauré le conseiller avant elle était très fermé. Il n’y avait que quelques élus qui pouvaient y entrer. Un cercle privé où se donnaient les pires dépravations sans foi ni loi. Si tu ne prenais pas d’Essence tu n’étais pas un artiste. Si tu ne te laissais pas tirer dessus au nom de l’art, tu n’étais pas un artiste. Si tu ne te laissais pas toucher, tu ne serais jamais un artiste. Oh, que cette vision déplaisait à Azores qui, depuis son ascension à son poste, maintenait des propos bien différents. Un talent, une ouverture d’esprit, de l’imagination. L’Art n’était pas aussi cadré que la Science.

Azores se redressa sur sa chaise et posa un baiser sur le front du garçon. Pour de vrai, cette fois-ci. Ses pas la menèrent jusqu’au serveur qui s’occupait de leur table et elle lui glissa pour régler la somme qu’ils devaient pour leurs consommations. L’artiste marcha ensuite vers Abraham et lui attrapa la main. Ses doigts blancs qui se refermaient dans le creux de sa paume et qui l’obligeait à se lever, à la suivre.

« Viens avec moi. » Chantonna sa voix grave.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty21.11.15 23:36 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Assis au Grand Café du quartier Nord de Pelagia, le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art partent vers d'autres horizons.

LE RETOUR

Alors il avait bien perdu. Un peu déçu, aimant toujours réussir, Abraham fait une moue boudeuse qui disparait de suite lorsque que, la maîtresse imitant sa position, lui parle de son ancien Maître. Il était un horrible artiste. Abraham pensait qu'elle voulait parler de l'homme, mais Azores parla de plusieurs années à redonner à l'art sa définition. Le jeune homme, pas doué en art et n'ayant pas eu des cours magistraux autrefois, pensa de suite au mot liberté. Mais peut être était-ce plus complexe que ça. Il attendit la suite qui n'arriva jamais : à la place, l'artiste se leva et lui fit une bise au front. Tout en la regardant partir, il devina qu'elle allait payer pour lui. Dans le fond, il savait qu'il aurait été sérieusement dans le rouge si elle n'avait pas réagit avant. Et autant la laisser faire, elle a surement plus les moyens que lui. C'est comme un jeu d'enfant. Abraham lui a l'habitude de faire du troc ou du marché ... Mais dans un endroit comme Le Grand Café peut être que ce serait plus difficile que les bars du niveau 3 ou même carrément le bar de Seisyll, l'Opale du Chat où il paye ses consommations en lui rendant service en tant que Coursier. Et il en gagne même plus à faire ça, de quoi manger le soir. C'est un bon Patron.
Azores lui attrapa la main et lui lança un doux, « Viens avec moi. », qui ne le laissa pas plus longtemps sur sa chaise. Tout en retirant sa main de la sienne pour pouvoir remettre ses manches de chemise, sa veste noir et son blouson en cuir, il attrapa la décoration de la femme nue pour la mâchouiller entre ses dents. « Je te suis, jolie fleur. » Et sans trop réfléchir il remit sa main dans celle de la maîtresse. En oubliant, peut être à cause de l'Essence ou d'une petite fatigue, qu'elle n'était pas inconnue dans le coin. Ni même dans tout Pelagia en y pensant. Bon, peut être qu'elle est aussi la moins célèbre, n'étant que la Azores dont on entend le nom dans les présentations d'expositions ou les événements artistiques. Mais si tout ça part dans des bouches à oreilles jusque les proches d'Abraham ... Hm. Un jeune homme brun ça court les rues, mais quand même. Abraham est paranoïaque.
Arrivant à la sortie du Bar, l'air était légèrement plus frais. Un faux air. Pour donner un semblant. Le jeune homme le sentit tout de même, le respirant d'un coup, recrachant tout par la bouche. Voilà qu'il avait comme une envie de fumer, s'approchant d'un homme à côté d'eux qui s'en grillait une. Gentiment, il lui en prêta une et l'aida à l'allumer. Revenant vers sa dulcinée, Abraham, pensif, finit par lâcher tout en tirant sur la vieille cigarette sèche :

▬ « Est-ce que pour toi ça existe vraiment horrible artiste ? ... Est-ce que selon toi, il existe un art horrible de la catégorie du mauvais gout, dans le musée des horreurs ? » Il aimait terminer ses questions en reprenant la voix des critiques d'art, ceux qui pètent plus haut que leur cul, et dont l'un d'eux fait partie de la compagnie. Le genre de personne qui te saoule tellement que tu finis par te venger en le saoulant à ton tour. De plus, Abraham avait cette fâcheuse habitude de fumer en posant le coude gauche sur son poignet droit, son bras étant contre son ventre, le bâtonnet de l'Essence avec la femme nue toujours entre ses doigts -les autres-. Alors en plus de sautiller presque sur place, il ressemblait vraiment à ce genre de personnage ... Alors qu'il n'y connait rien du tout.

Tout en attendant Azores, regardant discrètement en l'air si des caméras de Magnus ne trainait pas trop, ou si des personnes qu'il connait passerait, il lui tendit sa cigarette pour savoir si elle en voulait, expirant la fumée de son nez.

Azores Lullaillaco
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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty22.11.15 0:32 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Il ne posa pas de question, rien.  Il se leva, se rhabilla, et glissa ses doigts dans les siens pour partir avec elle.  Où ?  Elle y réfléchissait encore.  Le serveur du Café, quant à lui, regardait la Maitresse d’Art –qu’il avait reconnue- s’enfuir avec un tout jeune garçon, suspicieux.   Azores avançait ses pas, et son penseur la fit dévier vers un passant armé d’une cigarette.  Un bien changea de main, Abraham alluma le tabac et tira une bouffée.  L’artiste se balançait légèrement de droite à gauche, démunie de fatigue malgré l’heure.  Son nez se leva vers le garçon qui vint poser ses questions.  Intéressantes questions.  

« Il n’y a pas d’horrible artiste.  Il y a les artistes, et ceux qui se cachent derrière le titre d’artiste. »

La cigarette s’approcha de son visage et Azores se fit brusquement à cligner des yeux devant la fumée, plissant également le nez alors qu’elle faisait un pas vers l’arrière.  Un hochement de tête négatif et elle déclina cette bouffée d’air de tabac.  La femme se déplaça, continua à marcher dans le quartier nord vers…  Eh bien elle le saurait une fois arrivée !  La planification était loin d’être sa tasse de thé et les nombreux papiers incomplets trônant à son bureau ainsi que sur la table de sa cuisine en étaient la preuve vivante.  Tout le monde ne savait pas improviser, encore moins à la tête d’un gouvernement.  

« Mon prédécesseur avait fait des artistes un cercle très fermé.  Il disait qu’il fallait faire telle ou telle chose, sinon l’on n’était pas un artiste. » Étrangement, Azores eut un plissement de lèvres condescendant, un ton critique.  Néanmoins, elle continua d’une voix calme : « Je crois en la liberté de penser, et d’agir.  La science est déjà assez carrée et restreinte, l’art se doit d’être ouvert et exprimé. »

Il était difficile d’expliquer son point en quelques petites phrases.  L’Art était impressionnant, compliqué, et à la fois si simple.  La conseillère tenait sur sa bouche un sourire animé, et des éclats dans ses yeux l’avaient réveillé.  Traversant une allée, elle continuait de marcher tout en discutant avec le jeune homme, qui, peut-être, regretterait d’avoir lancé sa compagne sur un sujet dont elle ne pouvait garder le silence… ou au contraire,  il préférait cela à deux grands yeux vides qui le fixaient.  

« Je crois que lorsque nous sommes confrontés à des… horreurs, comme tu dis, ou des œuvres de mauvais gouts, c’est un manque de compréhension.  Les humains ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas, et se mettent à juger rapidement.  L’art c’est… comme parler, écouter, ou toucher. » Dit-elle en posant une main sur le bras de son penseur, pour ensuite le lâcher. « Quand on critique une œuvre de manière péjorative, en lui disant, par exemple, que ce qu’il fait n’est pas de l’aaart, on se moque de la façon dont l’artiste s’exprime. »

Ses paroles, à cette heure tardive, ne devaient pas être les plus claires.  Azores ferma finalement sa bouche, enfin, pour un moment.  Dans la rue, ils croisèrent une silhouette, un autre habitant qui ne trouvait pas le sommeil, qui continua sa route.  Plusieurs secondes et elle ajouta :

« Tout le monde ne s’exprime pas de la même manière, et je l’accepte.  C’est pour cela que j’ai rapidement développé de l’affection à ton égard. »

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty22.11.15 1:22 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art partent vers d'autres horizons.

LE RETOUR

Peut être que c'était à l'évocation du musée de l'horreur que Azores se mit en tête de lui expliquer son point de vue sur l'art, mais en tout cas ils étaient à présent en train de marcher dans les beaux quartiers du Nord de Pelagia tout en conversant. La maîtresse bien plus que Le Révolutionnaire. La main dans la poche de son pantalon, l'autre portant la cigarette déjà bien entamé, il la suivit durant sa marche, l'écoutant attentivement. Elle n'avait pas l'air de porter son ancien maître à cœur, cet homme bien plus âgé, qui pourtant avait été son amant. Et Abraham regardait cette femme lui parler comme si il était un ami de longue date, alors qu'il n'était qu'un inconnu dont elle ne connaissait que le nom. Faire confiance à n'importe qui, était-ce dans ses habitudes ? Elle critiqua la science, ce qui fit tilter Abraham. En réalité, il avait toujours était attiré par cette matière à l'école, mais il n'avait jamais était très bon parce que son professeur était bien trop exigeant et en demandait trop. Carré et restreinte sont sans doute les bons mots pour définir cette forme très fermé d'évolution. L'art lui est ouvert, et il est très difficile de le définir. « Je crois que lorsque nous sommes confrontés à des… horreurs, comme tu dis, ou des œuvres de mauvais gouts, c’est un manque de compréhension. » Abraham était d'accord avec elle pour le coup. « Les humains ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas, et se mettent à juger rapidement. »
Il s'arrêtèrent dans l'une des nombreuses ruelles du quartier, Abraham en profita pour éteindre sa cigarette contre un mur et la jeter dans l'une des poubelles à disposition. Les humains ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas ? Cette phrase devrait être écrite noir sur blanc pour toutes les personnes riches du niveau 1 qui ont peur de ceux du niveau 3, les prenant pour des sauvages alors que ce ne sont que des personnes vivant dans la misère et ramassant la merde de leurs chiottes sur le toit de leurs maisons.
Bon bien sûr, le jeune homme ne comprit pas tout, mais au moins il avait entendu l'essentiel. Il savait maintenant qu'elle était une véritable artiste, une femme qui aime s'exprimer librement en utilisant l'Art comme moyen d'expression. Non, si on veut être plus précis, Azores est l'Art. Le silence revint entre les deux personnes, Abraham laissait ses mains se réchauffer dans ses poches, tandis qu'il observait les façades des belles maisons et le sol en faux carlage. En faux pavé. En faux sol. Puis soudain les mots "développé", "affection" et "à l'égard" sortirent un à un de la bouche de la maîtresse d'art. Pendant un long moment on n'entendait plus personne dans la petite ruelle, puis un passant marcha jusqu'à eux pour les contourner et repartir. Abraham restait la tête baissé, les pieds jouant avec le par terre. En réalité, il était tétanisé sur place, réalisant son erreur : il s'était approché trop près du feu, quitte à se brûler. Maintenant il savait que tout les deux s'appréciaient et voudraient continuer de se voir pour discuter de l'Art ou d'autres choses basiques comme originales. Faire des choses ensembles. Mais il savait qu'avec elle ce ne serait pas pareil que comme être avec une autre fille, à marcher dans la rue, à boire quelque chose dans un café, à payer pour elle, à repartir, à marcher, à rentrer tard puis coucher ensemble. En cet instant, quand il releva les yeux, il fit un petit sourire puis murmura quelque chose au fond de sa bouche qui se fit malgré tout bien entendre :

▬ « Trop tard. » Trop tard pour faire marche arrière. Trop tard pour ne pas être qui il est aujourd'hui. Trop tard pour ne pas être un membre de la compagnie. Trop tard pour qu'elle ne soit pas une conseillère. Trop tard pour qu'elle ne soit pas le fil sur lequel il marche. Trop tard pour ne pas tomber.

Abraham tourna le dos à la conseillère et se mit à marcher un peu plus loin, avant de se retourner dans la direction d'Azores. « Et puis merde, je les emmerdes ! » Marchant jusqu'à elle, il lui attrapa fermement le bras et lui vola un baiser, peut être un peu maladroit, mais un vrai baiser quand même. Celui qu'on voit dans les films, celui qui fait briller des yeux. Celui du garçon qui courbe légèrement les genoux et qui tourne la tête pour ne pas taper dans le nez de l'autre. Le baiser un peu idiot qui dure trop longtemps mais qui se termine avec douceur. Baissant la tête, gêné, il osa demanda la suite : « On va où maintenant ? »

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty22.11.15 2:33 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

La cigarette fut terminée et leur marche s’immobilisa. La ruelle ressemblait à toutes les autres, Azores n’y portait pas attention. Azores n’eut pas l’impression d’avoir effrayé l’homme, ou de l’avoir gêné. Elle ignorait tout de lui, c’est vrai, mais s’il fallait connaitre la vie de quelqu’un de A à Z pour l’apprécier, personne ne s’apprécierait réellement. L’artiste avait parlé franchement, comme il l’avait fait plus tôt. La conseillère était de ces gens qui préféraient agir et le regretter que de ne rien faire et vivre avec des remords. Elle fonçait avec une certaine naïveté, mais elle était bien consciente de ce qu’elle risquait avec une telle attitude.

Il tenta de la quitter, et elle le suivit, comme s’il avait trouvé un lieu pour leur destination. Sa fuite avait échoué quand, expressif, il se retourna en fonçant sur elle. Il l’attira vers lui et l’embrassa d’un coup, sans avertissement ni justification. Azores fut surprise. Son geste vif l’avait déstabilisé un temps, figeant son corps un instant avant qu’elle réponde à son baiser. Une main agrippa à son tour son bras et ses doigts blancs s’enfoncèrent dans le cuir de sa veste fermement, presque violemment. Elle ne tenta pas de le repousser, au contraire.

Délicatement, elle s’éloigna un peu, traçant les lignes de son visage avec ses yeux. Ses paupières battaient vivement, Azores semblait encore éveillée et apporta ses doigts sur ses lèvres, ou du moins la partie inférieure de son visage. Les taches de son couvrait ses joues se plissèrent sous l’effet d’un sourire. Abraham venait de briser le fil fragile de ses pensées. La suite de ses idées venait de se mélanger et il lui dit un moment pour les remettre en place. L’artiste souffla et regarda l’entrée puis la sortie de la ruelle. Prenant la manche du jeune homme, elle l’amena avec lui vers une rue plus découverte, plus éclairée. À ce point, elle chercha encore. Où désirait-elle aller, déjà ? L’amener ? La galerie d’art serait une idée exquise, si celle-ci n’était pas fermée à une heure aussi tardive.

Au moment où elle entreprit de marcher vers une direction, elle changea subitement d’avis et se retourna d’un bond, se heurtant à celui qu’elle trainait avec elle. Sans mot dire, retrouvant dignement son équilibre sur ses petits talons, elle le contourna et se dirigea vers la direction opposée. Elle traversa quelques rues et, en apparence, elle avait l’air d’avoir un but, une destination bien précise en tête. Pourtant, encore une fois, elle s’arrêta pour regarder le garçon.

« Où vis-tu, Abraham ? »

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty22.11.15 3:27 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art partent vers d'autres horizons, un peu perdus dans les rues du quartier Nord.

LE RETOUR

Deux âmes égarées. Voilà ce qu'ils étaient. Deux âmes si différentes l'une de l'autre, mais perdues toute les deux dans l'immensité de l'océan, dans cette cage nommée Pelagia. Cette citée éclairée légèrement, mais restant sombre pour autant. Les lampadaires brillaient de tout leurs éclats lorsque Azores Lullaillaco emmène Abraham Land vers une ruelle plus éclairée, le tenant par le bout de sa manche. Elle semblait chercher un endroit, mais rien ne lui venait. Ou alors elle ne trouve vraiment pas son chemin ? Le jeune homme marche derrière elle, suivant son rythme, silencieux. Il se laisse faire, jusqu'à ce qu'elle fasse demi tour. Lui aussi fait demi tour, la suivant bien sagement. Puis elle se retourne d'un coup, lui demandant où il vivait. Abraham lâche un petit sourire, prenant une grande inspiration : « Je viens d'un autre monde. Je vis en dehors de cet océan mais je suis venu à Pelagia pour apprendre de votre espèce. » Oui il se moquait d'elle, alors tout en s'écartant en lâchant un petit rire, il répondit plus sérieusement à la question, toujours ce petit sourire en coin :

▬ « Actuellement je vis chez ma mère, sa maison n'est pas très loin d'ici. » Est-ce qu'il faut vraiment qu'il lui fasse confiance ? Pour l'instant, s'en tenir au minimum. « Je vis dans le niveau 3. »

Là où Azores Lullaillaco est mal vue. Là où les gens du Conseil sont mal vus. Voir détestés. Là où trainer avec une femme telle que la maîtresse d'art est signe de trahison pour la plupart. Là où la compagnie vit bel et bien encore un peu. Mais Abraham ne sait plus dans quel état il a laissé son appartement, il y a plus d'un mois. Marchant à son tour en avant, tenant son poignet droit avec sa main gauche, il s'arrête après trois quatre pas en avant, se retournant pour être face à l'artiste : « Je sais, suis-moi. J'ai un endroit qui pourrait t’intéresser. »

Mains dans les poches, il commença a marcher en avant. Vérifiant plusieurs fois si la maitresse le suivait encore. L'endroit était tranquille le soir, voir même mort. C'est un quartier sans trop d'histoire, où il fait bon de se balader tard sans avoir le soucis des vagabonds un peu trop louches qui traînent comme au quartier Est, niveau 3. Abraham ne connait pas encore parfaitement l'endroit, mais il sait où aller. Ce n'est pas très loin. Juste cinq minutes de marche, cinq minutes durant lequel il échange de bref remarques sur les lieux qu'ils découvrent en se baladant. Et une fois arrivés près d'une immensité d'immeubles, de taille moyenne, Abraham attrapa la main d'Azores, l'invitant à entrer dans une petite ruelle entre deux habitations. Drôle de demande, mais une fois à l'intérieur, il longea le mur de gauche, jusqu'à arriver vers un escalier de secours.
Sans attendre sa partenaire, il monta les marches une à une avec rapidité, vite essoufflé en arrivant au trois quart. Ne patientant toujours pas, il attrapa la bordure de l'escalier, prêt à sauter entre celui-ci et le bâtiment voisin, beaucoup moins haut que l'autre par lequel ils étaient montés. L'idée était de se rendre sur le toit de l'immeuble d'à côté, qui ne comportait pas d'escalier de secours malheureusement. Sautant par dessus le vide pendant un court instant, il atterrit sans aucun mal de l'autre côté, la distance dépassant de très peu. C'était faisable pour une allumée à l'Essence telle que Azores. « Je t'attraperais. » Et il tendit sa main, comme pour justifier son propos. L'idée d'Abraham ? Être deux idiots, au dessus d'un toit, à regarder le magnifique panorama qui s'offrait sous leurs yeux : L'immeuble donnait la vue sur un grand tableau de l'océan, légèrement éclairé par le port tout près.

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty22.11.15 4:09 par Azores LullaillacoCiter Editer Supprimer 

Il vivait chez sa mère. Cela le rajeunissait à un point ou certains en seraient gênés, mais pas Azores. Il était grand et suffisamment vieux pour prendre ses propres décisions, suivre ses propres chemins. Et si sur ceux-ci il rencontrait une femme plus vieille que lui, pourquoi pas ? Il avoua ensuite vivre au niveau 3. Le plus sombre, le plus délaissé et pourtant le plus peuplé. L’artiste imaginait l’appartement d’Abraham comme étant bordélique, mais pas bien remplit. Il ne lui apparaissait pas comme un garçon aimant les fioritures et la décoration. Malheureusement, elle ne connaissait pas encore très bien sa personnalité, ses gouts et intérêts. Cela viendrait avec le temps.

Il décida finalement du lieu, et la Maitresse le suivait, curieuse. Ils ne descendirent certainement pas au dernier niveau, mais s’égarèrent dans une ruelle encore plus profonde. Azores leva les yeux sur l’escalier de secours puis les redescendit sur le jeune homme. Elle exprimait de l’incompréhension mais, retournée dans son silence, elle demeura muette et patienta. La réponse vint relativement vite, et elle le suivait dans les escaliers, montant avec moins de précipitation pour ne pas être à bout de souffle trop rapidement.

Elle monta, monta et monta. Parfois s’arrêtant pour regarder en bas. Elle ne craignait pas les hauteurs. Azores n’avait peur de rien. Elle en avait trop vue durant sa vie pour être effrayée, pour se laisser à des peurs irrationnelles. Quand elle leva la tête, Abraham avait sauté sur l’autre toit. Sa marche vers la bonne hauteur sur les escaliers continua et, rendue là où elle le devait, elle se tint sur le bord de la balustrade. Il était là-bas, et il l’incitait à sauter. C’était de son âge de faire des folies, de faire n’importe quoi. À vingt ans, elle avait le poids de toute une branche du gouvernement de Pelagia. Bien sûr, cela ne changeait rien, mais l’occasion de faire des folies se présentait moins souvent. Elle mit un pied sur l’un des barreaux de la balustrade, soulevant légèrement sa robe. Si Azores était comme toutes les autres femmes de son âge, elle serait chez elle à bercer un enfant, pas à en suivre un dans ses péripéties. Se tenant de manière tremblotante, elle passa ses jambes de l’autre côté des barreaux et fixa Abraham.

Puis elle sauta. L’atterrissage ne se fait pas avec autant de grâce et d’agilité que le jeune homme, mais elle est traversée. Il l’attrapa, l’effleura, peut-être, elle ne savait pas trop. Dans son élan, elle était tombée sur le toit, n’ayant pas su restée debout sur ses jambes. Elle sent que son genou s’est éraflé et s’assoit pour l’examiner. Rien de grave, sauf si l’on comptait le bas qui venait d’être ruiné. L’artiste attrapa le bras d’Abraham et s’aida à se relever. Ses yeux parcoururent les distances autour d’elle, voir où ils étaient dorénavant.

Abraham Land
« La rose et le réséda »

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MessageSujet: Re: Le retour | Avril 125, Azores & Abraham   Le retour | Avril 125, Azores & Abraham Empty22.11.15 13:16 par Abraham LandCiter Editer Supprimer 



Résumé
Avril 125.
Le jeune révolutionnaire et la grande maîtresse d'art partent vers d'autres horizons, sur le haut d'un toit pour admirer les profondeurs de Pelagia.

LE RETOUR

Et elle saute. Abraham lui attrape la main au vol et la voit atterrir sur le genoux. Elle est éraflée mais rien de grave, par contre son bas est foutu. Peu importe, elle se relève en s'aidant du bras du jeune homme. Abraham lui laisse le temps d'observer les alentours avec curiosité, et il se rapproche du mur en verre qui empêchait l'océan de les engloutir. De là où étaient, sur ce toit, il suffisait de positionner ses pieds à même le rebord du bâtiment et tendre la main pour toucher cette matière étrange qui sert de cocon à Pelagia. Abraham leva le bras et présenta le cadre à l'artiste, en prenant un air de faux peintre qui lui montre son tout nouveau projet :

▬ « C'est selon moi, très chère, le plus délicieux des tableaux. Je pense que je vais l’appeler : Liberté. » Tout en s’avançant vers ce mur, il le tapa de sa main, posant son bras dessus. Un petit sourire fier sur son visage

Et il lui expliqua qu'il avait découvert cet endroit un peu par hasard, en remarquant ce bâtiment plus petit en hauteur que les autres l'entourant. Montant à l'échelle de la même façon qu'il y a cinq minutes, il avait découvert ce magnifique décor et était resté la majeure partie de sa nuit en pensant à ce que pourrait être sa vie en dehors de ces murs. Découvrir le derrière, découvrir ce qu'il y a plus loin, toujours plus loin. Abraham connaissait presque Pelagia par cœur, surtout les recoins sombres du niveau 3. C'est un coureur, un gars qui marche énormément, qui bouge énormément et qui connait pas mal d'endroits où se faufiler. Il connait aussi cet horizon : l'océan vaste, interminable. Et infiniment de couleur bleu. « Et à l'Est, on peut même parfois apercevoir des poissons se rapprocher du mur. Et aussi je connais un point de vue assez haut au niveau 1 pour pouvoir y voir la ville toute entière. Surtout le Blue Velvet. Je connais même un endroit où on peut apercevoir en plan large les bureaux d'Aronde. Et les Bordel cachent des sous-terrains où le sol est ouvert sur un fond marin avec des coquillages qui brillent quand on éteint toutes les lumières intérieures mais qu'on allume celles extérieures, c'est à dire vers cinq heures du matin. C'est magnifique. »

Abraham termina sa phrase tout en se posant sur le bord de l'immeuble, les pieds dans le vide et tapants à des moments sur le mur. Une expression triste apparue un instant sur son visage mais repartie aussitôt lorsqu'il se tourna vers la maîtresse d'art, un petit sourire à son encontre : « Assis-toi près de moi. » Et il tapota le rebord de ses cinq petits doigts. Tout en posant son regard sur le tableau, il lui lança sans trop penser : « Un jour je partirais d'ici. Les Hommes ne sont pas fait pour les petits espaces. »


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