have you ever played hide and seek with some dinos ? ; arabelle

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Ça paraissait pourtant criant de simplicité, enfin dans la théorie en tout cas : ils se faufileraient parmi les hautes herbes et les cailloux en toute discrétion, sans faire un bruit et bien sûr contre le vent afin que leurs odeurs passent inaperçues. Profitant du fait qu'aucune de ces grosses bêtes n'allait leur prêter la moindre attention, il n'y aurait plus qu'à repérer quelque chose s'apparentant à un nid, de préférence pas gardé, ou alors pas très bien, et voilà ! Le tour était joué, plus qu'à se servir à volonté en jolis petits œufs et leur menhir se distinguerait de tous les autres, superbe dans sa décoration toute dinosoresque. Il fallait au moins ça, car c'était inconcevable aux yeux d'Alastair d'avoir un menhir de noël tout juste commun.
Mais bon, voilà : les belles paroles étaient une chose, et les actes une autre. La plaine s'étendait sous ses yeux, une forte brise soufflait dans sa chevelure hirsute et jouait avec les fourrures qui protégeaient son corps et lui il était là, à contempler le paysage et les bestioles qui le peuplait.

— Ils sont quand même vachement gros ces dinos, mine de rien.

Il se gratta la tête, éjectant au passage deux-trois poux de leur petit nid douillet, jetant un regard un peu perplexe à la femme des cavernes qui l'accompagnait.

— Et nombreux, aussi.

Mais pas question de faire demi-tour, pas vrai ? Il était tout bonnement inenvisageable qu'ils soient la risée de leur clan, or c'est ce qui allait certainement se passer s'ils tournaient les talons maintenant. Il fallait absolument qu'ils ramènent de quoi faire des boules de noël, et des belles s'il vous plaît.

Arabelle refusait que son menhir fut ordinaire. ça n'était pas possible pas le soir où elle avait prévu de brosser ses longs cheveux pour en faire quelque chose. Vu le temps qu'elle avait passé à chasser les dinosaures qui avaient servi à sa tenue en plus. Il ne fallait pas compter dessus. La remarque de son compagnon l'agaça un instant.

" Evidemment qu'ils sont gros, ce sont des dinosaures hein pas des chiens de prairie." Cela dit, c'était vrai que ceux-là en particuliers avaient de quoi impressionner. La jeune femme ne connaissait pas du tout cette espèce par ailleurs. Cela la chagrinait fortement elle qui se trouvait toujours très forte pour tout connaitre.

" C'est hors de question qu'on s'en aille même s'ils étaient deux fois plus ou deux fois plus grands. Notre menhir sera le plus beau ! Nous nous sommes mis d'accord pour avoir quelque chose de supérieur aux autres". La brune observait un peu les différents nids qui jonchaient le sol. Pinçant le coude d'Alastair pour attirer son attention, elle lui montra un nid situé à l'extrémité gauche et qui semblait un peu en retrait.

"On n'a qu'à essayer de récupérer ceux-là. Y'en a 3, t'en prendras 2, j'en prendrais 1" murmura-t-elle avec son autoritarisme habituel.

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Les répliques de sa compagne eurent un effet galvanisant chez Alastair, lequel se sentit tout d'un coup parfaitement ragaillardi et prêt à faire face à des dinosaures vingt fois plus grands s'il le fallait. Euh, wait… peut-être pas jusque-là quand même. Vas y pour déplacer subrepticement les œufs après, hein. Il suivit le regard d'Arabelle, notant les trois œufs et acquiesçant distraitement en même temps qu'elle parlait.
Jusqu'à ce qu'une sonnette d'alarme, ou quelque chose s'y ressemblant en des temps plus anciens, résonne dans son esprit.

— Hé ! Déjà, c'est grâce à moi que nous sommes arrivés jusqu'ici. A toi de faire des efforts maintenant !

Il s'était tourné vers elle, bras croisés et l'air un peu contrarié.

— Alors c'est toi qui en porteras deux.

Sa vanité d'homme fort et poilu avait ses limites. Pas question de se faire exploiter de la sorte, non mais ! Si elle avait pris le soin préalable de lui graisser l'égo, il se serait probablement proposé de lui-même pour les transporter, tous, s'il le fallait. Mais sans préliminaires, Alastair resterait engoncé dans sa fierté aussi bien que dans ses peaux de bêtes, et hors de question alors que ce soit lui qui travaille le plus pour des mérites équitablement partagés ensuite. C'est qu'on ne lui donnait pas d'ordres comme ça, au bestiau !

"Grâce à toi ?" Arabelle manqua de s'étouffer de rire. "Non mais ça c'est la meilleure en plus ! Qui est-ce qui a dit que notre menhir faisait pitié sans aucune décoration ? Qui est-ce qui a dit qu'on devrait tenter de trouver quelque chose de plus original ?" Sa voix avait commencé à augmenter un peu sans qu'elle s'en rende compte. Non mais sincèrement, ce Alastair il était gonflé tout de même. Non seulement, elle lui permettait de venir l'aider avec son menhir, ce qui était à son sens déjà très gentil de sa part, mais en plus elle avait la gentillesse de le faire venir à l'expédition. Les hommes étaient vraiment tous des malotrus qui sentaient le yack.

"Tu as cru que tu pouvais me donner un ordre comme ça ? On n'a pas gardé les mammouths ensemble que je sache. Tu te prends pour un homme, un vrai maintenant ?" répondit-elle acerbement. " Si t'es si viril que ça, je ne vois pas pourquoi avec tes bras plus gros que ta tête, tu ne pourrais porter deux œufs. Après tout, je ne suis qu'une faible femme je risque de la casser." Elle avait commencé cette phrase sur le ton du sarcasme et l'avait fini en singeant la femme idiote un peu faiblarde et qui se laissait dominer par les hommes car elle n'était pasassez forte. Tout en discutant, ils s'étaient inconsciemment rapprochés du nid des dinosaures.

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Lui, donner des ordres ? Ha ! Elle n'avait pas dû s'entendre parler alors, cette carogne. Il militait juste pour l'équité des tâches, c'est pas ça qu'elles voulaient les femmes, normalement ? Enfin, pour peu qu'Arabelle en soit vraiment une, on était jamais sûr de rien dans ce domaine-là, vu son comportement. Perplexe, Alastair contempla ses bras un instant avant de relever la tête vers elle et de répliquer au bout d'un petit moment :

— Tu racontes encore n'importe quoi, j'ai des bras parfaitement normaux.

Bien qu'il ne doutait pas un instant que ces derniers soient capable de porter deux œufs, évidemment. Mais par principe, il ne comptait pas lâcher le bout de gras aussi facilement. Elle avait beau jeu, tiens, avec ses complaintes maintenant ! Et elle croyait que ça allait marcher aussi facilement ?
Eh bien… peut-être.

— De toute façon, grogna-t-il tout en continuant d'avancer avec elle vers les objets de leur désir, inutile de vendre la peau du tigre à dents de sabre avant de l'avoir tué. On récupère déjà les œufs, on avise ensuite.

Et surtout : on profite que personne n'est en vue pour accomplir le méfait en toute discrétion. Du moins si l'on considère que les éclats de voix qui venaient d'être échangés avaient été discret, et que tous les animaux à proximité étaient sourd comme des pots.

Pendant qu’il parlait, Arabelle qui n’était pas très portée sur l’écoute dès qu’il s’agissait que quelqu’un d’autre qu’elle avait commencé à regarder autour d’elle ce qui se passait. L’autre était en train de se plaindre lorsque la brune se figea observant les individus qui venaient de se joindre à la conversation. Plusieurs dinosaures s’étaient retournés vers eux et les observaient présentement. La femme ne connaissait absolument pas cette espèce, aussi était-elle inquiète. Peut-être aurait-elle se renseigner au lieu de penser au fait que c’était ces œufs qu’il lui fallait. Un des individus, violet et immense, leur faisait face avec un air menaçant.

Par instinct, la jeune femme se plaça derrière Allistair l’utilisant comme bouclier humain.
« Je prends les trois œufs et tu prends le dinosaure hein. » La situation commençait sérieusement à leur échapper alors que l’animal lâchait un grognement à la mesure de sa stature imposante. « T’es vraiment inutile, c’est ta faute, si t’avais pas fait de bruits et que tu m’avais simplement écouté, on en serait pas là ! » Lorsque l’animal avait fait le bruit, elle s’était retrouvée un peu plus derrière lui se courbant pour essayer de masquer sa présence mais déjà un petit dinosaure s’approchait de son derrière pour mordre sa tunique en peau menaçant de l’arracher. C’était un bébé dinosaure violet pastel. Il avait l’air innocent mais il fit couiner la jeune femme qui se retourna tentant de garder sa décence à défaut de son courage.

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Alastair commença de réaliser qu’ils n’étaient plus tous seuls lorsqu’une ombre démesuré tomba sur eux. Il leva prudemment les yeux au-dessus d’Arabelle pour apercevoir la silhouette violette d’un dinosaure qui à première vue n’avait pas l’air très commode. Le grognement qu’il lâcha confirma d’ailleurs cette impression et le tout nouvellement baptisé bouclier des cavernes se retrouva à devoir gérer sa compagne d’un côté et le monstre de l’autre.

— C’est toi qui parles de faire du bruit alors que t’arrête pas de piailler depuis tout à l’heure ?

La grosse bête fit quelques pas dans leur direction et l’homme des cavernes se tut aussitôt, peu désireux d’attiser davantage la curiosité du dino. Arabelle allait être jalouse, elle n’avait jamais réussi à lui couper le sifflet aussi vite.

— Euh bon enfin on a plus le temps pour ça hein ?

On notera qu’il parlait vachement moins fort, d’un coup. Faut dire, non seulement il n’était pas rassuré mais en plus il était en première ligne, contrairement à cette fourbe qui s’était planquée derrière lui au premier signe de danger.

— J’ai une autre idée : on court. Maintenant !

Joignant le geste à la parole, Alastair prit ses jambes à son cou sans se préoccuper le moins du monde des œufs. Dans l’immédiat, réussir à se tirer de là bien vivant primait sur le désir d’avoir le plus beau menhir de noël du village.
De toute façon, Arabelle avait dit qu'elle gérait les œufs, donc maintenant c'était à elle de se démerder !
Sauf que voilà, le petit dinosaure avait l’air de trouver ça marrant. Et à l’inverse des autres, qui n’avait pas encore réagit face à leur fuite, le bonhomme semblait d’être mis en tête de leur courir aux trousses comme si c’était un bête jeu. Petit mais coriace, l’animal ! Or, pour ce qu'il en savait, le jeune pouvait très bien être le caillou déclenchant l'avalanche. Fallait juste espérer que c'était une race placide qui préférait passer ses journées à brouter que de courir après deux hurluberlus essayant de voler leurs bébés.
Une race placide qui avait tout de même de bien jolies dents.

La petite bête eut raison des vêtements d’Arabelle, la peau s’en alla purement et simplement laissant la jeune femme aussi nue qu’au premier jour. Elle couina espérant que l’homme ne se retourne pas pour la mater. Une part d’elle s’en offusquait grandement sans qu’il y ait de vraies raisons. Juste, Alastair n’avait pas le droit de la voir nue, il n’était pas assez méritant. Elle avait été interdite un moment en le voyant repartir en courant mais elle ne prit pas la peine de se le faire dire deux fois. Attrapant un œuf au passage, elle commit une erreur. Les adultes les auraient sans doute laissés tranquilles sans ça. Toutefois, ces derniers n’avaient pas l’air de ceux qui sont ravis à l’idée qu’on subtilise leur futur petit pour faire une décoration de noël. Apparemment, ça ne se fait pas ce genre de choses. Seule une femelle et le petit continuèrent de les suivre jusqu’à ce qu’ils se retrouvent acculés contre une cascade avec Arabelle qui couinait.

« Forcément, tu t’es trompé de chemin ! La cascade par la droite et la maison par la gauche. Mais non, ha les hommes et le sens de l’orientation. » Déjà le grand dragon la coupait en l’observant méchamment et en grondant. La jeune femme déglutit mais elle tenait toujours fermement l’œuf contre elle. Le dit objet cachait d’ailleurs sa pseudo nudité, ce qui était aussi un avantage non négligeable. La brune savait qu’elle devait poser la progéniture du dinosaure et s’en séparer mais c’était beaucoup trop dur ! Elle s’était donné du mal pour cet œuf. Et puis, et puis c’était la faute d’Alastair. Elle n’avait pas encore trouvé la raison mais c’était évident. De toute façon, pour toutes les femmes, la raison était subsidiaire.

« Mais fais quelque chose Alastair ! On va finir par se faire bouffer. » Déjà le petit bestiau approchait inclinant un peu la tête sur le côté pour deviner les pensées des deux dinosaures bizarres et beiges qui les observaient. Il fit un petit bruit aigüe digne d’un petit chaton et fit quelques pas pour se retrouver à porter de bras de l’homme et le renifler, curieux, attendant sa réaction.

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Eh bien non, Alastair avait tout autre chose à faire que regarder en arrière en entendant le couinement d'Arabelle. Tout au plus un rapide coup d'œil jeté par-dessus son épaule histoire de s'assurer qu'elle suivait toujours mais, une fois rassuré sur le sujet, il lui était bien plus important à l'heure actuelle de faire attention où il mettait ses pieds.
La prochaine fois, si prochaine fois il y avait, il penserait également à faire attention à sa direction. Pour l'heure, c'était trop tard puisqu'ils se trouvait à présent dans un cul de sac, certes très joli avec sa cascade chantante, mais cul de sac tout de même.

— J'ai jamais dit que je retournais au camp. Tu voulais les attirer là-bas et les laisser détruire toutes nos affaires peut-être ? Et puis de toute façon, rien ne t'obligeait à me suivre…

La mauvaise foi était absolue. Et la surprise le fut tout autant lorsque, se tournant face à sa comparse après avoir scruté chaque parcelle de la cascade des fois qu'un passage ne se créé subitement, il eut dans son champ de mire une silhouette parfaitement nue qui se cachait derrière un œuf de dinosaure. Forcément, il bloqua un bon moment, peu habitué qu'il était à ce genre de spectacle. Non mais c'est vrai quoi, elle avait réussi à chourraver une partie de leur butin initial ! Et sans se faire choper ! Enfin, pour le moment…

Lorsque le mini dino s'approcha de lui, l'homme des cavernes fit un bon en arrière, peu rassuré. Son regard faisait des allers et retours entre Arabelle et la petite créature écailleuse, pas trop rassuré même si le plus agressif des deux à l'heure actuelle était certainement la femme à ses côtés.

— C'est pas moi qui suis parti en emportant un bout de leur progéniture ! T'as qu'à aller le rendre !

Sauf que leur compagnon actuel semblait se soucier de l'œuf comme de son premier casse-dalle et continuait d'ailleurs de venir vers Alastair jusqu'à ce que celui-ci ne puisse plus reculer davantage, le dos tellement collé contre le mur de pierres humides qu'il semblait vouloir fusionner avec.

— Toi, fais quelque chose ! Distrait-le, trouve un truc je sais pas !

Avant que les plus grands modèles n'arrivent, si possible. Parce qu'on pouvait déjà entendre des pas lourds, le genre de son où tu n'as pas vraiment envie de savoir ce qui le génère. Le gros lézard, lui, sembla trouver son bonheur dans la besace que l'homme portait accroché autour de sa taille par une vieille lanière de cuir racorni. A l'intérieur, deux-trosi provisions qui ne firent pas long feu devant la mâchoire déjà impressionnante du dinos.

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