La réincarnationLa réincarnation dans son origine : Maât est la déesse de l'ordre, de l'équilibre, de l'équité, de la paix, de la vérité et de la justice. C'est également la mère, l'épouse et la fille du soleil, celle qui offre la lumière du savoir aux dirigeants du peuple. L'une des première à séparer les notions ancestrales du bien et du mal à celle de la justice, dont le but n'est pas de juger les motivations mais de soumettre tout le monde aux mêmes balances. Ainsi, sa plume permet de peser les âmes des défunts. Ce n'est pas elle qui décide de leur destinée mais la plume. Elle reste en retrait, juste présente pour vérifier de l'équité du jugement. Du plus petit au plus grand, tous finissent par passer devant elle. Elle a donc tout son temps et reste garante de l'équité et de l'équilibre du monde. C'est une déesse finalement assez difficile à comprendre, dont l'influence est à la fois inéluctable et subtile.
La réincarnation dans le forum : Maat est endormie mais elle va se réveiller, bientôt. Sa présente incarnation n'est pas encore tout à fait prête. Certes, elle a déjà un sens aigu de la justice, sépare le bien, du mal, du juste et du légal. Certes, elle avait tout un tas de règles pour l'aider à vivre, puis tout un tas de nouvelles règles, maintenant qu'elle est en colère. Certes, elle jauge les âmes autour d'elle, toujours cherchant inconsciemment des êtres qui valent le coup d'être connus, fréquentés, appréciés. Certes, elle s'oublie pour son père, elle s'oublie pour son frère, mais elle est encore très immature dans cette incarnation. Elle n'a que la surface de la déesse. La grâce et l'élégance féminine de la fille/mère/épouse de Ré, Dieu du Soleil, sans en avoir encore la profonde bonté, le sens de la justice sans posséder encore le courage de s'écarter de la loi pour trouver la justice vraie, la justice juste, celle qui va au delà des hommes. Elle jauge, mais elle sans arriver à séparer le bon grain de l'ivraie. Elle apprend et elle se trompe, elle avance et elle tombe. Ce n'est pas une Maât régale. Ce n'est pas la main qui guide le Grand Vizir, c'est la jeune femme du Dieu qui aurait bien aimé essayé de guider son frère jusqu'à la grandeur mais à qui on a volé ce même frère. Alors elle tempête, et elle crie et elle hurle. Alors elle détruit méthodiquement les lois qu'on a tissé autour d'elle, sans encore se rendre compte qu'elle aura pour rôle d'en filer les nouvelles.
Toutefois, elle en a les pouvoirs. Elle a cette facilité, cette connaissance instinctive de la loi humaine, cette compréhension innée des implications et des limites de chaque décret, de chaque addendum. Pour elle, la loi est un mur et chaque mot est une brique qui se place exactement dans un emplacement dédié. Sa mémoire sait se souvenir de chaque numéro de loi, de chaque nuance, alors qu'elle peine à retenir les paroles de ses chansons préférées.
Elle en a les pouvoirs, elle en a aussi les traits. Fille, sœur et épouse, Eirlys n'est pas maîtresse de sa destinée. Elle ne l'a jamais été. Elle fait ce qu'il faut, pour la société qui l'accueille, pour les siens, et pour elle, enfin. Ce qui la caractérise, c'est ce mélange de détachement, d'absolus et de certitudes qui l'habitait, ébranlé par les événements qu'elle de ces dernières années. C'est cet oubli d'elle-même qui l'élève au dessus du monde. Cette solitude aussi dont elle ne comprend pas vraiment la cause et qui la ronge de l'intérieur. Parce qu'elle se sent fille, sœur, épouse, mais que son père est malheureux, son frère est mort, et son époux ne la connaît pas vraiment.
Eirlys/Maât, c'est la naissance de la divinité qui s'éveille à son rôle, qui se construit, et qui laisse transparaître celle qu'elle sera, un jour. Quelque part, elle sait que Seisyll est son pharaon, qu'elle ne vit que pour l'aider à diriger les hommes. Et sans cette pierre de sa construction, elle est perdue. Bien plus qu'elle ne l'était, rebelle, auprès de Gian, il y a une vie, il y a une éternité.
Le physiqueTaille : 1m58
Poids : 49 kilos
Morphologie générale : Mise à jour 125 : Eirlys a perdu 13 kilos au cours de l'année 125Eirlys possède des rondeurs naturelles qu'elle ne s'est jamais expliquées – car elle ne mange pas tellement. Son visage, rond et un peu poupin la rajeunit un peu. De petite taille, elle a un poids cependant dans la norme, une taille marquée comme il faut et des hanches trop rondes pour pouvoir se la jouer « garçonne ». Du coup, elle reste au classique qui lui va bien. La seule chose vraiment remarquable chez elle est la couleur de ses yeux, quand on s'y penche vraiment. Quelques amants ont également vantés sa peau laiteuse, contrastant avec sa crinière brune mais elle ne les croit pas vraiment.
Cheveux : Vraiment noirs, d'un noir de jais. Bouclés, ils tombent en anglaises naturelles sur ses épaules. Ils sont épais et fournis, souvent décorés de perles et de plumes pour des coiffures originales. Malgré la pression de la mode, il est rare de la voir en bibi. En effet le petit chapeau se perd dans sa chevelure et elle n'en voit pas l'intérêt. Elle apprécie cependant de se faire un chignon de temps à autre.
Yeux : Gris foncés. Ils paraissent noirs la plus part du temps, d'un noir profond et trouble mais lorsque la lumière les frappe, ils se teintent de reflets métalliques.
Voix : La voix d'Eirlys est celle d'une mezzo-soprano sans réel intérêt. Elle est chaude et porte bien, sans monter dans les aigus, sans pour autant sombrer dans les graves. Elle n'a rien d'exceptionnel et ne frappe pas vraiment.
Odeur : Elle sent la chaleur, le sable et les épices, personne ne saurait dire pourquoi, surtout pas elle qui aurait préféré avoir une fragrance plus florale, plus féminine.
Style vestimentaire : Eirlys possède un style extrêmement classique et adapté aux travaux du moment. Pratiques quand elle est de service, sophistiqués lors des soirées mondaines, dans des couleurs assez neutres, allant du blanc au pourpre en passant par des violets, des verts et de bleus profonds. Elle ne porte que rarement des couleurs claires qui ne lui vont pas au teint et a arrêté le rouge après la mort de son frère. Elle ne saurait pas dire pourquoi. Elle apprécie particulièrement les métaux dorés en bijoux et les couleurs irisés des plumes de paon.
Signes particuliers : La belle main blanche d'Eirlys montre une légère trace plus blanche encore, en étoile, dans la paume de sa main, trace d'un essai culinaire particulièrement raté. Elle a depuis décidé que les plats préparés par sa mère étaient très bien.
Le caractèreUn mot/phrase qui le définit : Le dormeur se réveille
Son but : Rembourser à la société la dette de Seisyll et la sienne (même si elle sait qu'elle a, de fait, été payée par ses parents, elle se sent redevable de sa vie aisée envers Pélagia), rendre son père fière d'elle et, peut-être, se trouver elle-même.
Tics & manies : Elle se mord la lèvre quand elle est gênée, elle a tendance à regarder les gens dans les yeux comme pour les sonder lorsqu'ils parlent, sans ciller lorsqu'elle est en colère. Elle lisse souvent sa jupe lorsqu'elle se lève et aime décorer ses cheveux avec des perles et des plumes.
Phobies : Sa pire peur s'est déjà réalisée, son frère est mort. A présent, elle ne craint plus grand chose.
Hobbies : Malgré son style très sage et très classique, Eirlys aime la mode et les coiffures extravagantes. Elle aime également les arts, les peintures, les couleurs, les ambiances. Ses doigts s'agitent souvent, pliant des feuilles de papiers en formes multicolores, pianotant sur le bois des notes imaginaires. C'est une rêveuse, il ne lui faut pas grand chose pour perdre son temps. Malheureusement, elle en a peu.
Aime : Le soleil, la lumière, les discussions philosophiques, les jeux de mots, les jeux de mains, les choses de l'esprit, la danse, le luxe, la beauté mais aussi l'obscurité, l'étrange, le grotesque. Elle aime ce qui lui fait ressentir des choses, ce qui étonne son âme blasée. Elle aime l'enthousiasme des passionnés, les principes des jeunes plein d'idéaux, l'assurance de ceux qui ont déjà tout vécu. Elle aime les autres, elle aime les masques. Elle aime les gens, leurs histoires, leurs défaites, leur esprit.
Aime pas : Erilys n'aime pas le mensonge, surtout quand c'est mal fait, elle est très intolérante face à la dépression, à la mélancolie et aux gens défaitistes. La lâcheté et la servitude la font vomir, les mauvais compliments et la fausse modestie la font grimacer, tout ce qui n'est pas vrai à ses yeux, n'est pas pur. De la même façon, elle n'aime pas les mets trop compliqués, les loisirs faux, la drogue et ceux qui s'en enrichissent. Pas parce que c'est « mal », mais parce que c'est « faux ». Elle n'aime pas non plus le goût de l'alcool qu'elle trouve trop amer, voir ce qu'elle va manger quand c'est encore vivant, et la couleur corail qui ferait mieux de rester sur les fonds marins.
Qualités : Sincère, entière, fidèle, loyale, intelligente, accessible , calme (en apparence), bienveillante (en apparence aussi), attentive aux autres, altruiste (mais pas généreuse), déterminée…
Défauts : Rancunière, obsessionnelle, rigide, conformiste, têtue, ambitieuse, arrogante (parfois), méprisante (envers ceux qu'elle estime inférieurs, ceux qui se laissent aller), fière, hautaine (en apparence), intolérante…
L'habitantQue pense-t-il de la cité ? Elle n'a jamais vécu ailleurs, elle la voit donc comme une cité normale, avec des classes normales et une organisation normale. Si elle remet en question la justice de l'ordre social, ce n'est pour le moment qu'une vague interrogation.
Que pense-t-il des groupes ? • Le Conseil : Ce sont les chefs. Il faut donc leur obéir.
• Aronde : C'est une entreprise vénérable qui a construit Pélagia. Elle ne s'y est vraiment jamais intéressée mais elle aime bien la ville. Elle a donc une opinion assez vague, neutre plutôt positive.
• Magnus : Elle en fait partie et son père aussi. Elle essaie de ne pas trop penser à ce que son frère pouvait leur reprocher mais sa curiosité est en marche. Pour le moment, elle est une jeune cadre dynamique, fidèle et qui cherche à faire ses preuves. Pour le moment.
• Corb : Presque une divinité, ils soignent et ils droguent. Elle apprécie qu'ils soignent, elle méprise l'essence.
• La Compagnie : Ils lui ont pris son frère. Elle les déteste. Mais, quelque part, elle se demande ce qu'ils veulent et pourquoi ils crient si fort.
• Citoyens : Ils travaillent et font vivre Pélagia. Certains sont bons. D'autres sont mauvais. C'est comme ça.
Son point de vue sur le temple poupre : C'est là que Seisyll est mort. Ou a disparu. Cet événement est un tournant dans la vie d'Eirlys mais elle n'aime pas trop y penser.
Son point de vue sur la tête coupée : Chaque être humain mérite le respect. Cela passe par un jugement. Même si le résultat est le même, l'assassinat est toujours condamnable. C'est une faute politique et de communication.
Son point de vue sur la dame blanche : Le résultat, c'est qu'elle est morte. Polémiquer ne lui rendra pas la vie.
À quel couple de divinités est-il le plus attaché ? Beaucoup pensent qu'il s'agit de Sasé, d'ailleurs elle ne les contredit pas, mais personnellement, elle se sent plus proche de Hatti. Il est évident qu'elle ne le dit pas.
Son point de vue sur les essences : Les essences sont des leurres qui vendent une illusion. Elle n'en consomme pas, elle préfère se dépasser elle-même sans aide extérieure.
Est-il prêt à prendre part à divers conflits ? Elle est prête à faire ce qu'il faut, ce qui lui semble juste. Mais elle n'a pas vraiment de parti pour le moment. Elle suit les traces de son père et essaie de faire taire sa conscience. Il lui en faudra beaucoup pour qu'elle accepte de prendre un parti vu ce que la rébellion a fait à sa famille.
L'histoireSa famille : Père : Le patriarche de la famille. Eirlys l'a toujours beaucoup aimé et admiré. Depuis le départ de Seisyll, elle essaie également de lui faire oublier son frère. Il l'a toujours gâtée. Elle fait tout ce qu'elle peut pour le rendre heureux et fier.
Mère : C'est la femme de père. Et c'est une femme bien. Eirlys l'admire mais s'est éloignée d'elle, la trouvant un peu fade.
Seysill : Son jumeau. Elle l'admirait et l'aimait énormément, le trouvant complémentaire à elle-même. Tant qu'il était là, même si elle le sentait parfois distant, elle se sentait protégée. Depuis sa mort, lors du temple pourpre, Eirlys se sent trahie. Elle ne sait pas vraiment dans quel camp il était mais cela n'importe peu, elle considère la rébellion responsable et en veut terriblement à son frère de lui avoir caché s'être impliqué dans des choses aussi graves. Au fond, elle lui en veut terriblement, tout comme elle s'en veut terriblement de ne pas avoir vu, de ne pas avoir compris, et de ne toujours pas comprendre. De ne pas avoir pu lui dire le fond de sa pensée.
Son histoire : On m'a dit que mon frère avait disparu, on m'a dit qu'il était mort, on m'a dit que c'était un héros, on m'a dit que c'était un rebelle. C'était mon frère. Alors j'ai dit que je ne savais pas. Que je ne savais pas s'il était mort ou vivant, que je n'avais pas ce lien que l'on a dans les histoires, que ce n'était que mon frère, pas une autre partie de moi-même. Qu'il avait été mon héros. Et qu'il m'avait abandonnée.
Je ne suis pas une femme exceptionnelle, je ne suis pas mon frère. Je suis née dans une maison dont on pouvait apercevoir le soleil, lorsque la surface était calme et que l'astre brillait fort. Et j'aimais bien ça. Père travaillait d'arrache-pied pour le bien de la Famille et pour celui de Pelagia. Mère était là pour nous aussi. Et j'avais Seisyll, dont j'admirais l'intelligence, l'assurance, le sourire lumineux, les étoiles qui brillaient dans ses yeux quand il me parlait de sa copine ces derniers temps. Toutes ces choses que je n'avais jamais vues dans notre cité sous-marine. Tout allait bien. Les choses étaient à leur place. Ordonnées. Je savais que je suivrais les traces de notre mère. Je voulais que mon jumeau suive celles de mon père. A nous deux, nous pouvions aider nos parents à rembourser leur dette. Leur dette de nous, d'avoir eu deux enfants dans un monde où l'on ne pouvait en avoir qu'un, pour des raisons de place. Je pouvais être ce que je voulais, je pouvais me sentir exceptionnelle. Je pouvais tester des choses, et me tromper, et recommencer encore, parce que Seisyll était là, et que j'avais cette certitude qu'en tant que jumeau, il le serait toujours.
J'étais naïve, enfantine, stupide.
Et il a disparu.
J'ai du expliquer que je ne savais rien. Je ne sais pas s'ils m'ont crus. Père s'est mis en colère, il y a eu des suspicions, je pense, des enquêtes, des histoires horribles, des morts. Notre soleil s'est voilé. Moi qui aimait tellement le soleil. Je n'ai pas osé porter le deuil, ça aurait été mal pris. Alors j'ai mis de côté ce qui me restait de rêve et j'ai marché dans les pas de Père. J'ai prouvé ma loyauté envers Pelagia. J'ai abandonné mon frère qui m'avait abandonnée. C'était ce qu'il fallait faire, je n'avais pas le choix. J'ai souris. J'ai travaillé. J'ai fait ce que je devais faire, j'ai pris la place de Seisyll et j'ai rejoint le Magnus. J'ai caché cette blessure sous une surface calme. Mon frère ? Mort pour la Patrie, mort pour la Cause, mort pour de rien. J'ai travaillé d'autant plus que j'étais seule à présent pour payer la dette des deux. J'ai rejoint les salons, je me suis mêlée à ceux que mon frère détestait et j'ai joué à la poupée. Mon frère ? Quel frère ? Et nous riions, et nous dansions, sous les lumières artificielles, portés par les courants.
On m'a dit que mon frère avait disparu. On m'a dit qu'il était mort. Mais cela n'a plus d'importance, car je n'ai plus de frère. A présent, je fais ma vie dans l'ombre de mon père. Bientôt, dans celle de mon époux. C'est un homme intelligent et ambitieux, il sait me laisser mon autonomie, il ne rit pas de mes principes. Je ne lui parle pas de mes doutes. Il loue mon sens de la justice et apprécie mes opinions. Il dit qu'il m'aime. J'essaie de le croire. J'essaie de croire que lui ne m'abandonnera pas. J'essaie de croire qu'il est immortel. Mon masque est devenu ma vie. J'ai avancé dans Magnus, ce qui rend Père fier et heureux, et qui me permettra, un jour, d'avoir ma propre maison dans un endroit où perce le soleil. Je garde à l'intérieur cette ombre qui s'est installée en moi. Le jour où mon frère a disparu. Le jour où mon frère est mort.