# Top site 1
# Top site 2
# Top site 3
# Top site 4
# Top site 5
Staff :
# Profil
# Contacter
# Présente
# Profil
# Contacter
# Présent
Prédéfinis : en voir +
   
   
08
08
News — Les groupes : Magnus et La Compagnie sont fermés. Merci de privilégier les autres groupes.
Toutes les informations sont présentes ici.
News du 21/07 — Mise en place de la mise à jour N°9 juste ici ! Les intrigues sont terminées, le système de quête se simplifie et une nouvelle temporalité verra bientôt le jour.
News du 01/05 — Mise en place de la mise à jour N°8 par-là !
News du 01/04 — Mise en place de la mise à jour N°7 par-là ! Apparition du principe des évents ponctuels ainsi que d'un recensement.
News du 01/03 — Mise en place de la mise à jour N°6, ici. Plusieurs petites nouveautés HRP à découvrir, et un recensement qui se profile pour le mois prochain !
News du 01/02 — Mise en place de la mise à jour N°5, ici. Nous recherchons un animateur n'hésitez pas à postuler ! Découvrez un nouveau système de jeu, en vous rendant là.
News du 15/01 — Les intrigues sont lancées ! Pour en savoir plus rendez-vous ici.
News du 01/01 — Mise en place de la mise à jour N°4, ici. Les intrigues de l'an 125 débute à Pelagia. Découvrez un nouveau système de jeu, ici.
News du 01/12 — Mise en place de la mise à jour N°3, ici. Vous retrouverez des jeux et un nouvel univers, ici.
News du 05/11 — Mise en place d'un mini-évent par le membre Siobhán Balfe. Rendez-vous ici !
News du 01/11 — Mise en place de la mise à jour N°2, ici. Vous retrouverez une tombola, ici. Ainsi que la mise en place de divers jeux sur la CB !
News du 15/10 — Réouverture d'Escalus après 1 an d'absence !
Castle Went Dark ∖ GIAN
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 Castle Went Dark ∖ GIAN



Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty02.09.14 22:42 par InvitéCiter Editer Supprimer 

A
délaïde avait demandé ce matin-là à Gian d’aller chercher ses pilules oubliées chez Istvan. Le ton avait été sec, autoritaire, agressif. Elle avait été odieuse. Elle ne le savait que trop bien que ce ton naturel finirait par lui porter préjudice et elle remerciait intérieurement le calme, la patience du jeune homme. Face à quelqu’un d’aussi sanguin qu’elle, ils auraient fini par s’entretuer, s’auto-détruire. Alors c’était avec une certaine appréhension qu’elle l’attendait, elle s’en voulait. C’était l’un des torts de la jeune femme. S’énerver pour ensuite regretter, perdant dès lors pieds dans le tourment qui composait le verre dans lequel elle avait l’habitude de se noyer.

Elle était son propre bourreau, sa conscience martelant sans cesse ses actes impulsifs. Elle savait pertinemment qu’il devait passer les lui donner ce soir, une fois la boutique fermée. La jeune femme l’avait appelée avec une voix calme, parfois incertaine qu’elle tentait de maquiller vainement. Et cette comédie donnait tout son charme à cet appel se voulant faussement vindicatif qui était en réalité être des excuses maquillées. Elle se tenait droite face à la fenêtre entrouverte, un bras replié sous sa poitrine servant de rebord à son autre bras plié, tenant d’un geste graphique sa cigarette du bout des doigts.

Elle était étrangement calme. Sûrement l’inquiétude avait telle avalée ses dernières forces, celles qui lui servaient à être nerveuse, agressive. Elle fixait le vague, la cité qui s’étendait. Et comparé aux apparences, elle n’y trouvait aucune beauté, aucun intérêt. Mais il fallait bien qu’elle fixe quelque chose puisque le vide n’existait pas. Alors elle fixait cette vue qui arrachait des soupirs aux uns et aux autres et qui ne cessait de la lasser.

Chaque lumières étaient un foyer, un bâtiment. Rien de passionnant. Mais avec sa condescendance habituelle, elle y trouvait tout de même une certaine satisfaction à dominer de loin toutes ces vies d’un simple regard. Lorsqu’il y eut un coup de sonnette, elle eut un léger sursaut qui la fit grimacer. Ce genre d’expressions agacées suite à une peur que l’on n’avait pas prévu, qui nous as surpris dans le mauvais sens. Elle se racla calmement la gorge, se tournant rapidement vers la porte depuis son perchoir. Elle fixa quelques instants celle-ci. « Entrez. »

Elle détourna doucement la tête vers la fenêtre, sans se rendre compte de l’ambiance dans laquelle elle avait évoluée. Des lumières basses voir inexistantes, une fenêtre entrouverte. Et elle le vit entrer en fixant le reflet dans la fenêtre, sans avoir besoin de se retourner. Elle esquissa un sourire qui s’étendit avec lenteur sur son visage, ranimant comme celui-ci d’une douce langueur. Adélaïde poussa un léger soupir tandis qu’elle expirait la fumée de sa cigarette, prenant le temps de le détailler à travers le reflet. « Je savais que tu viendrais. »

Elle le disait faussement avec confiance et évidence d’un geste las du poignet, comme si cela valait de soi. Alors qu’elle avait craint en voyant l’heure tourner qu’il ait laissé tombé, qu’il se soit lassé de ses caprices, de son comportement odieux, de ses colères, qu’il ait simplement laissé les choses ainsi car une confrontation avec elle n’aurait été qu’une perte de temps. Mais il était là. Et ce simple geste l’avait grandement rassurée.

La paranoïa qui avait tendance à l’électriser l’avait aujourd’hui totalement alanguit. Elle se trouvait dans une torpeur assommante qui rendait son expression las, ses gestes lents, décomposant son côté maniéré avec nonchalance. « C’est fou comme ces lunettes te vont bien. » Ajouta-t-elle en souriant doucement, le regard lointain, comme plongée dans un flou total, une sorte de cécité chronique.

« On a bien fais de les prendre. » Et plus elle s’éloignait du sujet principal, plus elle se sentait coupable de le retenir pour ces quelques phrases inintéressantes, vides de sens et d’intérêts. Il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien, il lui ramenait quelque chose et il en attendait sûrement une autre en retour. Alors elle tenta d’être brève et concise. « Merci pour les cachets. C’est… » Elle perdit ses mots durant quelques instants et face à ce trou de mémoire, parut perdue. Puis elle se ressaisit et un léger sourire rassuré d’afficha sur ses lèvres. « C’est gentil. Je t’ai forcé la main en plus. »

Finalement, Adélaïde se rendait compte d’une chose. Elle ne se sentait pas nécessairement coupable de lui avoir fait faire tout le chemin. Elle était bien trop égoïste pour se soucier de ce genre de détails. Ce qui la rendait malade était son incapacité à avoir cet automatisme face à lui. Celui d’être tendre, un peu plus tactile, plus intime. Elle avait perdue toute sensibilité et se retrouvait mal à l’aise. Elle n’avait plus l’habitude à vrai dire. Mais elle s’en voulait cruellement de cette langueur, de cette distance, de cette impression qu’elle avait invitée un ami.

Gian n’était plus un ami, il avait changé de case depuis certains événements. Et elle se retrouvait bêtement là à se tourner les pouces, à trop réfléchir. Elle finit par écraser sa cigarette qui se mourait entre ses doigts dans un geste nerveux, n’ayant toujours pas eu un seul contact visuel avec lui. Elle vivait avec son honteuse malhonnêteté, se faisant passer pour une victime alors qu’elle était le bourreau. Elle était la définition même du mensonge. Elle était même plus : une véritable arnaque.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty03.09.14 3:23 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Gian caresse nerveusement la boite de pilules au fond de la poche de son gilet. Il ferme les yeux, inspire une bouffée de fumée. La discussion avec Istvan autour d’une bière n’a pas mené à grand-chose. Il lui a finalement donné son prénom, juste son prénom. Et son métier .Il est bien avancé, maintenant Fersen sait qu’il s’appelle Gianbattista, qu’il est couturier, qu’il a une chatte dénommée Lana qui aime prendre des bains dans son évier et qu’il a eu des menus problèmes avec les pandores. Autant dire qu’il doit être vachement avancé avec des informations pareilles. Ah si, il a son numéro de téléphone avec une publicité cachée, le célèbre « Si jamais vous avez des ourlets à faire faire pour pas trop cher, pensez à moi, je bosse pas mal. ». Ca faisait donc un potentiel client en plus. Ces pilules le tracassent, soyons franc. Est-elle malade ? Si oui, quel genre de maladie pouvait l’habiter pour que ce soit si invisible à ses yeux. Ne pas savoir ou ne pas vouloir savoir. Il se mord lèvre. Il savait. Il a réfléchi avant de lui dire ses sentiments. Parce que déclarer sa flamme, c’était un peu beaucoup prétentieux. Et surtout, ce n’était pas bien le genre de la maison. Il y avait réfléchit. Il avait tenté de prévoir toutes les possibilités de réponses, de relations, de la baffe à la relation poussée. Phrase fourre-tout. Ce n’est pas mon rôle. Contrat tacite. Juge-moi pour ce que je suis maintenant, je te jugerais pour ce que tu es. C’était l’accord nécessaire pour un bon fonctionnement.

Il termine sa cigarette et la jette. Il chasse l’air soucieux de sur son visage. Il n’est pas là pour ça, ce genre de questions viendra après. Après quoi ? Il ne sait pas. Voir sur la longueur du temps plutôt que sur l’immédiat. Importante nécessité. . Il passe en boitillant le portail décrépi et grimpe lentement les escaliers, s’aidant de la rampe et de sa béquille pour atteindre le dernier étage de la vieille bâtisse. Il sonne. Une seule fois suffit. Attendre puis rentrer quand elle l’invite à entrer. Il passe le seuil et dépose le sac qui contient son arc dans l’entrée, soigneusement, dans un endroit où il ne généra pas le passage et les allers-venues. L’appartement embaume le tabac fraichement fumer, toi aussi tu t’es empoisonnée sciemment visiblement. Ou devrait-on dire olfactivement. Le calme était indispensable, la lenteur aussi. Gianbattista boitille vers elle pour se trouver à sa hauteur. Il a gardé son grand gilet gris à capuche qui lui donne une allure terne et passé. Sa main libre s’envole, effleurant doucement la chevelure brune de la jeune femme du dos des doigts. Seul geste apparent de tendresse pour l’instant. C’est parfois compliqué de réapprendre les gestes quand on sort de relation purement physique. De même quand on sort de relations de mensonge du passé. Alors imaginez le mélange des deux. Elle semble sure d’elle, il détecte quelque chose, un début de faux. Tu as douté, pas vrai ?

« Je suis désolé, on a discuté un peu après … qu’il ait fait la commission. On est allé boire une bière. D’ailleurs, la prochaine fois que tu veux ma mort, renvoi-moi chez lui. Visiblement, ma malchance légendaire n’a pas fait effet et même avec cinq policiers et carabiniers au mètre carré dans un bâtiment confiné en plein milieu de Castello, il ne s’est pas passer autre chose qu’une conversation au sujet de la pluie et du beau temps entre deux boiteux. »


Aucuns reproches dans sa voix. Non même on peut y trouver une once de plaisanterie, de cynisme. Il esquisse un sourire à la remarque sur ses lunettes. Il les retirera plus tard. Un des multiples avantages d’être avec elle, c’est de ne pas avoir à se cacher et à singer. Il fouille sa poche avant de déposer au creux de sa main la boite en carton, sujet d’inquiétude précédente, délicatement comme s’il avait eu dans ses mains un minuscule explosif. Son semblant de sourire ne quitte pas son visage, il n’y avait aucune raison. Il était heureux, même dans cette ambiance feutrée et un peu froide. Il était heureux parce qu’elle était là et qu’ils étaient en tête à tête. Il l’avait prévenu, il y aurait une étape de nuage en guimauve rose.

« Ne t’inquiète pas, je sers aussi à ça, après tout. Et puis, il fallait que j’aille chercher mon arc à la réparation et ce n’était pas très loin. Et puis, tu viens de me prouver que je faisais peut être un peu trop dans la paranoïa. Si ça se trouve, tout le monde me croit ou se persuade que je suis vraiment mort et du coup, j’ai été effacé de la mémoire collective. Tu devrais prendre ton médicament avant d’oublier. »


Il s’éloigne un peu d’elle, boitillant jusqu’à la cuisine d’un pas assuré, examinant le continue du frigidaire à la recherche de quelque chose de comestible

« Tu as faim ? Parce que moi, j’ai les crocs. Je ne travaille pas demain matin, tu sais, chômage technique et rien de bien urgent, j’ai presque fini le costume et la couture pour la fille du Palais de la Place San Marco, et la ménagerie est au bon soin de mes voisins du dessous donc ce soir, je reste. A moins que tu y voies une objection ou que le devoir t’appelle ailleurs, je comprendrais. Je n’aurais qu’à étrenner mon nouveau viseur et le Berger-button réparé .Peut être que tu veux sortir remarque. »


Il passe la tête par l’entrebâillement de la cuisine, interrogatif, ne la lâchant pas des yeux, avant d’ajouter

« Je sais. Je cause trop et je mets trop de peut-être. C’était malheureusement fourni avec l’ensemble.»

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty03.09.14 17:33 par InvitéCiter Editer Supprimer 

E
lle se contentait de sourire sans sourciller face à son babillage qu’il lui déroulait. Il s’était nonchalamment invité chez elle pour ce soir et un léger pincement vînt serrer ses lèvres et froncer ses sourcils en une expression étrange. Elle devait se radoucir. Il aurait soit, mieux fait de prévenir concernant ses intentions, mais Adélaïde aimait contrôler les choses, bien plus que la politesse finalement. Elle ne voulait pas que les choses soient encore acquises, elle désirait laisser un léger suspens, qu’il craigne encore concernant son statut.

Mais apriori, aucun doute ne semblait demeurer chez lui. Et d’un côté, elle disait qu’après ce service demandé de manière aussi odieuse, elle lui devait bien ça. Dû moins, elle se disait qu’elle aurait dû ressentir les choses ainsi au lieu de s’offusquer dans son coin. « Pas de problème. » Dit-elle en se reprenant soudainement, secouant la boîte pour jauger le nombre de pilules restantes. Les versant dans sa main, elle en avala plusieurs avant d’esquisser un rapide sourire à son attention. S’avançant vers la cuisine après s’être discrètement raclée la voix, les paroles du jeune homme défilant dans sa mémoire, elle prit le temps de lui répondre.

« Tu es mort pour tout le monde Gian. » Elle aurait aimé lui dire que la paranoïa, ça la connaissait. Mais elle préférait laisser cela de côté, il s’en rendrait compte bien assez vite qu’elle était trop torturée, trop folle, trop solitaire pour être quelqu’un de bénéfique. Elle n’était pas une énergie positive. Elle était de celles qui vidaient la patience, l’envie. Une sorte de sangsue. « Mort, terriblement mort. » Et puis elle repensa à sa mère, aux fleurs et un léger pincement au cœur la mis soudainement mal à l’aise. Elle lui avait menti. Un autre simulacre à la liste. Mais elle préféra changer de sujet rapidement, au moins d’essayer.

« Je fais pas souvent les courses. Je suis seule alors, je prend le strict minimum et encore. Je commande la plupart du temps en fait. » Elle marqua une pause, se tournant pour saisir le téléphone, prenant en main un petit carnet remplit d’adresses. Adélaïde composa rapidement le numéro, parla rapidement avec la personne au bout du fil avant de raccrocher au bout de quelques minutes. Elle était une bonne cliente à force. Se tournant ensuite vers Gian, elle reposa le tout, esquissant un rapide sourire. « J’ai commandé pour toi, je pense que ça va te plaire. »

Commander, encore et toujours. Tirant la porte d’un placard, elle déposa deux verres à vins, ouvrant un autre un peu plus bas se trouvant à ses pieds pour prendre une bouteille. Elle se disait que l’alcool l’aiderait, comme à chaque fois. Autre chose qu’il ignorait. Son penchant dérangeant, son amour presque démesuré pour l’effet que produisait cette boisson sur elle. Elle servit les deux verres avant de les prendre entre ses doigts, la bouteille dans l’autre, se dirigeant vers le grand balcon. « On sera mieux dehors. »

Elle enjamba la petite marche séparant la maison du reste, se faufilant dans l’entrebâillement de la porte, posant tout sur la petite table. Elle s’alluma une cigarette, posant le paquet sur la cuisse de Gian pour lui montrer qu’il pouvait en prendre une s’il le désirait, décidant que les choses étaient bien plus agréables lorsqu’il parlait.

« Dis moi tout à propos de cette rencontre entre deux boiteux. » Elle se força à sourire, buvant une gorgée. Ça l’aiderait à sourire, à se détendre, à perdre un peu pieds.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty03.09.14 23:57 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Peut-être en faisait-il trop. Ou pas assez. Désir de tout oublier l’espace d’un instant. Il s’est arrêté dans ses mouvements, face à la porte blanche et luisante du frigidaire. Son sourire en coin a brusquement disparu pour laisser place au masque impassible. Si ce n’est ses yeux bleus profonds qui fixent un point imaginaire, quelque part. Ses larmes, il les a déjà pleurés pendant et en sortant de l’armée. Il n’en a plus à donner pour quoi que ce soit. Il n’a jamais trouvé rien de mieux comme réaction que d’intérioriser sa tristesse. Alors pour les gens qui le côtoient, il n’est jamais triste. Souvent calme, parfois rieur, parfois colérique. Mais jamais pleinement heureux ou pleinement triste. Tout du moins, il ne le montre pas. Mots blessants, phrase qui attaque. Tout n’est pas cette vaste plaisanterie, cette vaste illusion qu’il construit jour après jour. Mort. Tu es mort. Oui, c’est vrai. Un mort qui se débat pour ne pas quitter le monde des vivants. Il y a bien elle pour qui lui est toujours vivant. Mais est-ce suffisant. Tu aurais lui répondre en riant, lui dire que pour elle tu es toujours vivant. Et ajouter que tu as atteint le statut de fantôme pour une autre personne. Mais rien ne sort. Rien ne veut passer la barrière de ses lèvres. Peut-être qu’il se fait des illusions, peut-être qu’il ne retournera jamais chez lui comme il l’espère. Peut-être que tout cela tiens du rêve. Ne pas retomber, ne pas replonger. Ne pas perdre le contrôle de six mois d’existence encore une fois. On t’a donné une chance en la personne de Salvo, on ne t’en donnera pas une seconde. Ne plus décevoir.

Gian n’a rien écouté, ni le chapitre du frigo, ni encore le chapitre sur les commandes à domiciles. Perdu dans ses pensées qui l’ont emmené quelque part, trop loin pour entendre ce qu’elle avait pu lui dire. Il ne reprend ses esprits, dans un sursaut visible lorsqu’elle parle d’aller sur le balcon, concluant que le sujet du repas avait été réglé. Il part un peu après elle, après avoir secoué sa tête, s’ébrouant comme son chien pour chasser les idées noires. Ce n’était pas le sujet de la soirée et il ne voulait embêter personne avec cela. Ne plus avoir à montrer ses faiblesses. Pas même à elle. Il rattrape sa béquille pour la suivre en clopinant maladroitement. Il retire ses lunettes pour les poser en passant à côté de son arc. Pas besoin pour l’instant, pas besoin du masque. Il monte ensuite sur la terrasse, se tirant une chaise devant la table et s’y asseyant. Il accueille volontiers le paquet de cigarette, en tirant une pour l’allumer grâce au briquet au fond de la poche de son grand gilet. Fumer pour oublier et ne plus penser. Il s’amuse à faire de grand « o » de fumée devant lui, s’en moquant légèrement avant de répondre.

« Et bien … Comme n’importe quelle rencontre entre deux boiteux, j’imagine. On a parlé de la manière dont nous avions perdu notre jambe avant de nous donner mutuellement notre identité. Il a gobé l’histoire du platane et ça m’a suffi .Il m’a parlé de Lana, je lui ai parlé du cadavre qu’ils ont repêché devant Santa Maria dei Carmini. On a ensuite parler de couture, même si on ne suture pas le même genre de tissus. Je lui ai laissé mon numéro de portable si jamais il a un ourlet, je lui ai promis de lui faire une ristourne … Parlant de ça, prépare toi à manger du melon dans les jours qui viennent. On va être payé en melon et je ne sais pas comment on va en venir à bout. Je préfère être payé en service ou en plat cuisiné, je t’avoue. »



Il pose la cigarette sur la table pour attraper son verre. Il boit une gorgée  sans la savourer. Dernier effort pour chasser les idées noires

« Où l’a tu rencontré au fait ? Et tu connais d’autres boiteux ? Parce que si jamais on est assez nombreux, on va pouvoir créer un consortium de boiteux pour défendre nos droits. Mais je ne suis pas sûr qu’un consortium a deux soit des plus efficaces. »



Silence. Long silence.

« … J’ai dit ou fait quelque chose qui ne fallait pas ? Tu fuis mon regard depuis tout à l’heure et je ne voudrais pas t’imposer quoi que ce soit. Si jamais le fait que je reste te dérange , je rentrerais chez moi dans la nuit, c’est pas loin, après tout. Et ça ne me contrariera en aucun point… »

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty04.09.14 19:21 par InvitéCiter Editer Supprimer 

L
a soirée aurait dû être douce. Mais puisqu’Adélaïde compliquait tout avec une facilité déconcertante, rien ne tournait jamais correctement. Elle avait du mal à rire, à sourire, elle désirait tant ne plus rien avoir sur la conscience qu’elle n’arrivait pas à faire abstraction de cela pour continuer sa comédie. Elle était une mauvaise menteuse. Elle força un énième sourire sur son visage, buvant une longue gorgée tandis que son souffle se faisait plus court face à la propre pression qu’elle s’administrait. Elle avait besoin de l’alcool, de ses effets. Terriblement, dramatiquement, ironiquement.

« C’est le seul que je connaisse malheureusement. » Un léger rire faux étouffé par sa voix qu’elle raclait pour camoufler la fausseté. Et finalement, elle ne peut plus se dérober, il doit lui aussi en avoir assez. Elle se raidit sur sa chaise, boit une autre gorgée dans un soupir saccadé, fixant la vue que lui offrait son balcon. Elle tente de le reposer, de se raisonner, l’éloignant de ses lèvres. Et puis dans sa faiblesse, elle le termine d’une traite, le reposant vide et frissonnant sur la table.

« Gian. » Elle soupir son nom, comme fatiguée. « Je suis désolée. Terriblement désolée. Je te le dirais jamais assez. » Elle se ressert calmement un verre, s’allumant une cigarette. Ce n’est pas les révélations la concernant qui l’effrayait finalement, c’était un mensonge qu’elle traînait. « Les pilules, c’est pour soigner ma paranoïa. C’est maladif chez moi. » Elle marqua une pause, buvant à nouveau une gorgée pour se donner du courage. « Ce n’est plus un secret, j’ai un penchant prononcé pour l’alcool. Si je pouvais passer ma journée dans cet état, je le ferais. » Tirant sur sa cigarette, elle souffla la fumée, levant légèrement sa main comme pour lui montrer qu’elle n’avait pas finit.

« Je t’ai menti la dernière fois. J’ai bien vu ta mère mais je lui ai parlé de toi. Je lui ai dis que tu allais bien et je me suis enfuie. Je suis désolée. J’ai dû la chambouler elle et ton père, j’en avais pas le droit. Mais… J’étais tellement énervée contre toi, de voir où tu m’avais envoyée. Quand je l’ai vu, j’ai pas pu m’en empêcher, je me suis dis qu’elle méritait de connaître la vérité! » Elle était comme soudainement sortie de sa torpeur, la colère la ravivant à nouveau, fronçant ses sourcils, haussant son ton, déformant l’expression apeurée de son visage en quelque chose de furieux, de vipérin.

« C’est ta faute pas la mienne! » S’emporta-t-elle, buvant d’une traite la moitié de son verre. « Comment on peut-être aussi idiot!? M’envoyer là-bas! » Elle se leva d’un geste brusque, s’avançant sur le balcon, faisant les cents pas, parlant en faisant de grands gestes, renversant un peu de vin sur la pierre composant le balcon, tâchant ses doigts pâles au passage.

« Je t’avais dis! Je t’avais dis que je donnerais n’importe quoi pour être fatiguée de toi! Tu m’agaces! » Elle était aveuglée par sa propre colère, comme lorsqu’elle partait dans ses grands discours. « Dès le départ, dans ce bar, t’aurais dû me laisser tranquille. T’es aussi peu stable que je le suis, c’est n’importe quoi! Et puis t’es qui au final? T’es mort, t’es vivant? Ça joue au criminel en fuite et c’est même pas capable d’aller voir sa mère! » Elle s’arrêta net, comme saisit par l’horreur de ses propres propos, se figeant, les cheveux devant les yeux, sa cigarette se consumant et son verre dont le liquide tremblait encore de ses gestes brusques.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty04.09.14 21:53 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Simulacre. Gian tire sur sa cigarette. Le rideau allait bientôt tomber, la scène calme et enjouée ne serait plus qu’un lointain souvenir. Jusqu’où allait le simulacre. Il ne savait pas. Inconnu qui ne l’angoissait pas plus que ça pourtant. Etrange. Adélaïde s’excuse, encore et encore. Toujours. Il avait appris à la connaitre. Avec elle, les excuses pouvaient amorcer un moment très agréable comme un moment explosif en ire. Savoir pour mieux prévoir et se préparer. Le verre qu’elle se resserre fait pencher la balance vers le bas, vers le lourd, vers le mauvais. Il tique quand elle parle des pilules. La question auquel n’a pas répondu Istvan trouve finalement sa réponse sans qu’il ait eu besoin de la poser. Le monde est bien fait pour cela. Paranoïa. Quand la paranoïa pouvait-elle devenir une maladie. Il ne se représentait pas bien la chose pour comprendre. A défaut de comprendre, il ne voyait pas en quoi il pouvait la juger là-dessus. Il n’était pas juge. Surtout quand cela concernait l’alcoolisme. Son regard se perds un instant dans le vide, il pose son verre sur la table pour l’observer, cherchant son regard. C’est lui le bavard mais c’est elle qui occupe actuellement l’espace de parole et lui qui habite celui du silence.

Il trésaille quand elle lui parle de l’épisode avec sa mère. Ses grands yeux bleus ne la quittent pas et il pose sa cigarette sur la table, veillant à ce qu’elle ne brule rien. Il tente de la faire taire, répétant dans un murmure son prénom. Au lieu de ça, elle s’emporte, telle une tornade. Son vin s’échappe de son verre et attire le regard de Gian vers les taches qui imbibe la terrasse. Il va falloir nettoyer ça. Oui, c’est bien à ça qu’il pense alors qu’elle hausse de plus en plus le ton. Sa colère électrise l’air, elle tente de s’immiscer en lui mais n’y arrive pas. S’énerver, c’est renchérir et ça ne servirait à rien. En fait, il ne voit pas pourquoi il devrait s’énerver contre elle. Parce qu’elle a osé faire ce que lui n’a jamais fait depuis cinq ans. Passer, certes à son insu, la porte du magasin de sa mère pour se présenter devant elle et lui dire qu’il est vivant. Pourquoi. Il l’a trompé, c’est normal qu’elle s’emporte, c’est dans l’ordre des choses. Intérioriser alors qu’il répète encore son prénom encore et encore, espérant qu’elle arrête avant de dire quelque chose de blessant. C’est fait. Elle l’a fait. Vivant ou mort. Homme sans courage. Gian soupire, mais il soutient son regard. D’un geste lent, il retire le verre des mains de la jeune femme pour le poser sur la table derrière. Toujours d’un calme olympien a en surprendre. Il cherche ses mots, son discours. Il n’est pas questions de la tromper par des belles paroles loin de là. il est question d’être sincère et c’est bien plus compliqué, il lui semble. Il finit par parler d’une voix calme et posée, se tenant en face d’elle, quelques centimètres les séparant

« Il n’y a …. Rien de plus important …. Crucial pour un enfant que le regard de sa mère. Et je suis encore un enfant. C’est encore plus terrifiant que toi qui t’énerve, ou des corps blessés par un explosif à mes yeux. Ce que ma mère pense de moi m’inquiète énormément et c’est bien pour cela que je ne peux pas me présenter maintenant comme ça devant elle. »


Il inspire, ferme les yeux. Remettre de l’ordre dans le puzzle des mots et des idées. Trancher face à son ire, lui montrer qu’il ne s’emportera pas à son tour.

« Adie. Je sais. J’ai rencontré quelqu’un de Castello. Le flic du cadavre de Santa Maria dei Carmini. Et je ne t’en veux pas. Bien au contraire. »


Il hésite, cherche sa main. La sonnette de la porte retentie. Livreur qui apporte ce qu’il faut pour ce soir. Il peut bien attendre un peu. Juste un peu. Gian pense un instant à calmer la consommation d’alcool de la jeune femme pour la soirée au moins. Il essaiera probablement insidieusement .

« Tu n’as pas répondu à ma question. Veux-tu que je m’en aille ? »

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty05.09.14 18:24 par InvitéCiter Editer Supprimer 

E
lle restait immobile, frustrée par sa réaction. Elle aurait désirée qu’il s’énerve à son tour, qu’ils puissent s’expliquer une bonne fois pour toute dans les cris et l’agressivité. Mais Gian ne jouait pas à ça, il ne marchait pas de cette manière. La jeune femme reste énervée et la frustration monte en elle, et dans un mouvement brusque, quitte le balcon pour aller ouvrir au livreur, frôlant Gian par la même occasion. Elle l’ignora superbement avec frigidité, allant ouvrir au livreur qui s’énervait sur la sonnette. Ouvrant, elle balança un billet, lui arrachant les sacs des mains avant de claquer la porte.

Une fois à l’intérieur, elle les déposa sur la table, sortant à nouveau sur la balcon. Elle n’en avait pas terminé. Pas encore. « Est-ce que tu veux partir? » Elle le défiait, purement, simplement, stupidement. Elle était encore hors d’elle et n’attendait qu’une chose, une réponse claire de sa part. Adélaïde refusait de répondre aux siennes et décidait dès lors de lui en poser pour les éviter. « Je répète, est-ce que tu veux partir? » Elle avait haussé le ton, articulant chaque mot pour bien lui faire comprendre.

« Arrête de rester de marbre! Réagit! Réagit! » Elle finit par le pousser, serrant ses poings en une boule de nerfs douloureuses.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty05.09.14 18:52 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Le calme n’avait pas désamorcé la situation comme il l’avait espéré. Bien au contraire, cela s’envenimait au fur et à mesure. Gian se perds, il ne sait pas comment, il ne sait prévoir. Inconnue total alors que son masque impassible combat pour rester en place. Ne pas s’énerver, il ne faut qu’il s’énerve. Il ne faut pas que son visage se déforme, se torde .Combattre encore, profité de l’accalmie quand elle s’éloigne pour aller répondre au livreur qui allait surement se prendre toute sa rage et sa colère. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, surtout pas avec elle .La calmer. Comment faire pour ne pas qu’elle explose. Rentrer dans son jeu jusqu’à perdre le contrôle total de la situation ? Rentrer dans son jeu et renchérir encore et encore. Aller se blottir contre elle en quémandant son pardon, la supplier pour qu’elle se calme. Ou alors

« Adélaïde maintenant ça suffit. »


Voix posée, calme et claire. Son regard avait changé. Ce n’était plus le placide petit couturier de Dorsoduro, volubile et médisant. Non, c’était lui, le vrai lui, cette personne qui pouvait construire en quelques heures un engin qui ferait des dizaines et des dizaines de morts.

« Non, je n’ai pas envie de partir. Mais je ne rentrerais pas dans ton jeu, je m’y refuse. Je ne m’énerverais pas plus que ça, je ne fondrais pas en larme ou je ne rougirais pas de colère juste pour ton bon plaisir. L’excès est peut-être un stéréotype du monde méditerranéen, il m’a permis de m’enfuir de ce bateau mais il ne fait pas partie de ma personnalité. Comment est-ce que tu peux être aussi aveugle ! Comment tu fais pour ne pas comprendre que tout ce que je te demande et ce que je veux de toi, c’est le peu de tendresse que tu daignerais m’accorder. Oui, je t’aime et non je n’essaierais plus de te manipuler, justement à cause de l’amour que je porte. J’ai mis ma liberté et mes secrets en jeu juste pour obéir à un caprice ! Je ne te demande pas de faire dans l’effusion, je me contenterais de bribes et ça me suffit amplement. Alors maintenant, tu mets ta paranoïa au placard pour la soirée, je confisque la bouteille de vin et par pitié tu te calme ! Sinon, je te laisse toute seule avec ton alcool et tes théories du complot et je vais réellement planter des flèches dans des cibles pour espérer me calmer. A toi de voir ce que tu préfères. »


Il a haussé la voix sur la fin bien malgré lui, se baissant pour rattraper sa canne qui est tombée. Il attrape la bouteille et les deux verres et clopine jusqu’à la baie vitrée.

« Reviens quand tu seras calmée, moi j’ai un diner à préparer. Tu me feras part de ta décision à ce moment-là »


Il referme la porte fenêtre avant qu’elle ait eu le temps de répondre quoi que ce soit, ne voulant rien entendre de sa part pour l’instant. Il a besoin de se concentrer et emmené les plats du traiteur jusqu’à la cuisine, déballant soigneusement un à un les petits paquets dans des assiettes pour les présenter. Il a laissé les cigarettes et le briquet sur la terrasse. Pourtant, il aurait bien besoin de fumer, présentement.

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty05.09.14 21:03 par InvitéCiter Editer Supprimer 

E
lle est en colère, elle peut pas le cacher ou se contrôler. C’est insurmontable. Ça l’envahit, ça secoue son corps, faisant bouillonner sa tête, son cœur battant contre ses tempes, crispant ses muscles qui se bandent, prêts à tout acte violent. Il hausse le ton, juste ce qu’il faut pour la raviver, qu’elle recule dans un mouvement de méfiance, le fixant de ses yeux plissés. Et puis il s’en va, simplement. Elle en a assez. De son propre comportement comme du sien, tout l’agace, l’horripile, l’électrise.

« Ne me donne pas d’ordres! »

Elle le voit quitter le balcon, fermer la porte derrière lui comme s’il mettait au coin une petite fille. Quelques secondes la retiennent, la séparent de la porte fenêtre. Elle pense fumer une cigarette, jette un coup d’œil sur le paquet, hésitante. Mais ses pas la guide vers l’intérieur de l’appartement où elle déboule, quelques secondes après qu’il soit rentré car elle ne compte pas en rester là. Elle saisit son bras, se colle contre lui, face à face, le fixant.

« Ne me dis pas quoi faire de mes problèmes. Ne me colle pas au coin comme une enfant. » Et tout en parlant, elle passa ses mains dans son dos, les descendants d’un geste lent. Elle lui parle d’une manière lente mais sur un ton décidé, articulant, rapprochant et reculant ses lèvres pour le faire patienter. « C’est le seul pouvoir que j’ai sur toi Gian. Le seul. » Elle le regarde droit dans les yeux pour la première fois de la soirée et refuse de le détourner.

Elle sait qu’elle tombe bien bas. Adélaïde ne sait que trop bien que demain, lorsque l’alcool ne faisant plus effet sur elle se sera dissipé, elle s’en voudra. Mais pour le moment, c’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour le garder auprès d’elle. Le temps qu’elle se raisonne elle-même. « Je suis désolée de te faire subir ça. » Elle ne le dira jamais assez de toute évidence. L’embrassant, elle resserre son étreinte quelques secondes avant de se reculer. Dans une situation aussi incertaine, ce genre de chantage est sa seule arme et aussi futile et manipulateur que cela puisse paraître, elle ne savait comment réagir autrement.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty06.09.14 0:06 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Il est dans ses antipastis, déposant artichauts et aubergines marinées dans une grande assiette. Mettre de l’ordre, même dans des légumes marinés, ça le détends. Mettre de l’ordre tout court, ça le détends .Mais Adélaïde ne lui laisse pas le temps de se calmer. Elle ne lui laisse pas le temps de réfléchir. Il a juste le temps d’essuyer l’huile de ses doigts sur un torchon qui traine pour se laisser enlacer, complétement surpris et figé. En fait, comme à chaque fois qu’elle l’enlace. C’est tellement rare que cela le prends de cours. Elle se colle à lui et même si elle est toujours en colère, il passe une main dans le creux de son dos de sa main libre, du bras qu’elle ne tient pas. Une enfant. Ambiance électrique, leurs visages sont si proches et leurs regards se croisent enfin. Une crise, seul moyen qu’elle a pour le tenir près d’elle. Il ne répond rien, ne voulant pas lâcher son regard. Plus tard les sermons. Un autre jour, les reproches. Ni le moment, ni l’heure. Elle s’excuse encore. Une excuse pour marquer le début de la colère. Une autre pour en marquer la fin. Eternel recommencement des choses. Mais les baisers au gout de colère sont les plus agréables, étrangement. Peut-être parce qu’ils annoncent une accalmie. Une courte accalmie. Il faut en profiter et les savourer.

Alors qu’elle recule, Gianbattista la tient fermement au creux de la taille. Lui n’a pas fini.  Il se rapproche d’elle et niche son visage sur son épaule, le nez dans son cou, fermant les yeux, imposant la distance de la courbure de son échine entre les deux corps. Il prend légèrement appuie sur sa taille qu’il tient pour ne pas s’écrouler. Cette fois ci, c’est lui l’enfant, lui qui cherche le contact, l’absolution pour reprendre comme si de rien n’était. Il faisait tout pour se montrer grand et fort, il était devenu minuscule et fragile l’espace de cet instant, qui dure un peu moins d’une minute. Silence imposé. Le calme, juste le calme pour combler le manque affectif qui se creuse depuis si longtemps. Puis il se déplie lentement, se penchant juste pour embrasser sa chevelure brune, seule baiser qu’il se permet sans sa permission. Seul geste tendre dont il se souvient parfaitement au final. Murmure étonnamment court lui qui est d’habitude si volubile.

« Tu penses qu’un jour tu comprendras que tu as plus de pouvoir sur moi qui tu ne le crois. »



Il s’éloigne pour reprendre le dressage des assiettes, cherchant une discussion, que chose pour rebondir.

« Et si … on sortait après le diner. Pour marcher. Et accessoirement montrer à tes voisins que ce n’est pas la peine d’appeler les flics parce qu’on ne s’est pas entretuer. Tout du moins pas ce soir. Juste aller jusqu’à San Giorgio Majore et revenir. C’est la basse saison maintenant, on ne devrait pas rencontrer trop de touriste. Trop de gens d’ailleurs . »

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty07.09.14 12:03 par InvitéCiter Editer Supprimer 

E
lle souriait. Elle avait un pouvoir sur lui, elle le savait. Mais elle l’utilisait mal car Adélaïde était maladroite avec le pouvoir, les responsabilités. Elle était trop impulsive pour pouvoir contrôler correctement les choses sans qu’il y ait des blessures. Elle était bien trop auto-destructrice pour ne pas emporter les autres dans sa chute, trop égoïste pour s’en rendre compte. Elle était un trou noir, elle n’apportait rien. Alors qu’il lui dise ça de manière aussi détaché, comme s’il s’en fichait, qu’il l’acceptait parce qu’il était aveugle la concernant, lui procurait un sentiment étrange. Une certaine jouissance quelque part. Et de l’autre, un sentiment d’angoisse. Car lorsqu’il se réveillerait, la verrait enfin telle qu’elle est, il serait probablement dégoûté, écœuré.

Adélaïde le regarde dresser les assiettes silencieusement, elle se contente de sourire à sa proposition. Les voisins sont habitués. Mais sortir à cette heure-ci pour s’aérer n’est pas une proposition à détourner, elle sait que ça ne lui fera que du bien et qu’au pied de ce vieil immeuble presque vide, se trouve quelques rochers bordant l’eau. Ce n’est pas trop loin, c’est une jolie vue, c’est apaisant. Alors elle se met derrière lui, passe ses bras autour de son torse, posant son menton sur son épaule tandis qu’elle doit se mettre sur la pointe des pieds.

« C’est une bonne idée. »

Chaque geste, chaque parole traduisant un tant soit peu d’affection l’attachera davantage à elle. Et bien qu’elle ne voit qu’une fin négative à tout cela, il y a quelque chose de malsain qui la pousse à vouloir le faire. À le faire s’attacher, encore et encore, qu’elle ait de l’importance dans la vie de quelqu’un. Une autre personne qui enchaînera les déceptions face à son égoïsme, ses colères, ses jeux dont elle est la seule à connaître les règles.

Elle sent incurablement humaine et inhumaine à la fois. Elle n’arrive pas à savoir, à faire la part. L’humain n’est pas bon et elle se demande si elle ne dramatise pas sa situation.

« Y a un petit coin au pied des rochers qui est sympa. Comme ça on montrera à tout le monde qu’on est pas fous. »

Elle lâcher un léger rire marquant toute la condescendance qui la caractérise, s’asseyant sur le tabouret en face. Il prépare à manger, elle n’aura plus qu’à se ruer dessus et elle n’est pas contre cette idée. Alors elle attend patiemment le regard vague, des légers sourires se dessinant parfois sur ses lèvres, comme si elle pensait à quelque chose de drôle.

C’est que, tout ça est très comique finalement. En y repensant. En retournant toute cette scène dans sa tête, elle se rend compte qu’effectivement. Effectivement, tout ça est une immense farce. Et puis les plats arrivent, elle sourit.

« Merci. »

Elle mange silencieusement, elle n’a pas de sujets particuliers en tête. Elle est habituée à être seule ici et elle s’imagine cette scène vu par quelqu’un d’extérieur. Deux personnes mangeant ainsi, comme abrutis par le quotidien. Elle parlemente un peu, histoire de ne pas laisser le silence peser. Elle parle de tout et de rien, surtout de rien. Des petites choses qu’elle remarque sur l’étiquette de la bouteille d’eau aux commérages du quartier qu’elle entend lorsqu’une vieille dame l’arrête dès qu’elle va chercher son courrier. C’est banal, factice, mais ça permet au silence de s’estomper. Et lorsqu’ils ont terminé, elle pousse un soupir.

« Laisse tout ainsi, on rangera en rentrant. Tout est trop impeccable ici de toute façon. »

Elle se lève, va chercher une veste, retourne sur le balcon chercher ses cigarettes, revient rapidement devant l’entrée, cherchant les clefs dans ses poches. Et elle lance un cristallin et naïf « On y va? » Comme si rien de tout ça ne s’était passé.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty07.09.14 18:23 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Frisson lorsqu’elle se colle à lui. Il a un moment d’arrêt et fixe un instant, immobile, les mains sur son torse. Est-ce un moyen pour indiquer le drapeau blanc est levé pour l’instant et qu’il n’y aura pas d’autres éclats. Il sourit et penche légèrement la tête pour coller sa joue contre la sienne, heureux que l’idée lui plaise. Il épanche un moment ses besoins de tendresse, ne voulant pas voir le négatif en elle. Il lui avait dit qu’il ne la jugerait pas, tout du moins il essayera .Et si ce n’était qu’une illusion, que la trêve ne tienne pas toute la soirée. Elle ne tiendrait pas, ils étaient faits comme ça et on ne les reconstruirait pas. Il y avait quelque chose de léger dans l’atmosphère, léger comme la fumée des cigarettes. Il n’a pas envie de détruire ça, pas pour l’instant. Adélaïde indique un endroit et Gian essaie de le situer. Elle ne connait pas aussi bien Dorsoduro et la Giudecca qu’il connait Castello. Il ne voit pas donc pas du tout où peut bien se trouver cet endroit à fleur de rocher. Mais si on ne peut n’y voir personne alors ce sera très bien. C’est là qu’il se demande si un jour il aura le temps et le courage de l’emmener dans les iles de la lagune, à Torcello par exemple. Il connait bien, il y passait tous ses week ends, adolescent. Il prenait le bateau du matin et revenait par le bateau du soir, le dernier. Des fois même il le ratait alors il s’arrangeait pour se faire raccompagner. Il se prenait accessoirement un savon par sa mère qui ne comprenait pas pourquoi son fils passait sa vie là-bas, pourquoi il ne restait pas comme les autres de son âge du quartier à faire des menues bêtises et mauvaises blagues et qui il pouvait rencontrer dans ces iles à la fois si pleine et si vide. Personne. Il n’y rencontrait personne. Il s’y sentait juste bien et personne ne venait l’embêter.

Le repas se passe dans le calme et le silence. Il n’avait rien à dire, rien à ajouter, si ce n’est que c’était bon et qu’il n’avait pas eu la main trop lourde sur l’huile, chose qui arrive souvent dans la présentation des marinades de légumes typiquement italiennes. Parfois le silence est troublé par la jeune femme, propos auquel Gian hoche la tête en écoutant sans écouter. Quand ils ont fini, elle dit de tout laisser comme ça, qu’ils s’en occuperaient en rentrant. Moment de panique dans le bleu de ses yeux. Enfin panique. Disons que son TOC est passé en mode gyrophare et sirène. Tout est propre et c’est très bien, si ce n’était pas le cas. Le temps qu’elle s’absente, quelques secondes, il met tout dans l’évier, rinçant rapidement, juste pour calmer sa maniaquerie le temps de leur sortie. Quand elle revient, il a les mains dans l’évier et il se mord la lèvre inferieur.

« Oui Oui … attends »


Il met les couverts et la vaisselle dans l’égouttoir, donnant ainsi un simulacre de rangement, attrapant ses lunettes et sa béquille, ainsi que sa veste avant de la suivre dehors. Il lui repique une cigarette et se l’allume une fois les pieds sur le pavement, fixant l’horizon dans le vague avant de la suivre jusqu’à l’endroit indiqué, fumant calmement. Les rues étaient peu peuplés, les gens étaient toujours en train de diner. Il ne tente pas de justifier le rangement intempestif. Ils arrivent jusqu’au quai et s’assoit sur le bord , continuant de fumer, sa béquille derrière lui , pensif . Murmure

« Dit, pour ce soir … Tu peux éviter de me griffer ? Tu m’as bien entamé la semaine dernière et ça n’a pas fini de cicatriser. Et on va peut-être arrêter d’accuser cette pauvre Lana.»

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty07.09.14 18:55 par InvitéCiter Editer Supprimer 

A
délaïde ne peut retenir un rire à sa remarque. Effectivement, elle y était allée un peu fort, elle se souvient avoir longuement rit, s’être moquée de lui lorsqu’il regardait les stigmates dans le miroir tandis qu’elle ricanait derrière, cherchant de quoi désinfecter. Elle haussa nonchalamment les épaules en guises de réponse, faisant mine de réfléchir.

« Mmh. Je sais pas. Je verrais. » Elle se retourne rapidement, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, souriant l’air taquine. C’est un jeu, encore un autre, auquel elle adore jouer. « Et puis les chats sont fait pour ça. » C’est plus facile d’accuser un animal qu’un humain. C’est sûr. Elle continue d’avancer, elle descend une rue en pente, s’appuyant contre la rambarde pour jeter un coup d’œil en contrebas. Elle fait signe à Gian tout en autant habilement celle-ci, un bras appuyé le temps de faire passer son corps de l’autre côté. « Tu vas y arriver? Laisse peut-être ta béquille ici non? »

Elle lui tend les mains, qu’il puisse descendre avec elle en contrebas. Les rues sont vides par ici et à cette heure-ci, cette plage rocheuse est déserte, loin des éclairages factices. C’est un petit quartier calme, il faut l’avouer. Elle descend prudemment, n’hésitant pas à ouvrir le chemin ou bien à tendre la main ou son bras pour aider le jeune homme s’il le faut.

« Voilà. On y est. » Les roches ici sont plates, il y en a une grande où s’asseoir. Elle fouille dans sa poche, tire une cigarette du paquet, l’allumer, soupirant la fumée. Ce n’est pas le meilleur lieu. Les gens balancent souvent des ordures, il y a quelques sac plastiques ici et là, quelques mégots. Il y a mieux. Mais ce n’est pas une porcherie alors elle s’en contente.

« Approche. » Elle est debout, elle se rapproche du bord où l’eau se glisse sous ses semelles. Elle aime bien flirter avec le risque. Jusqu’à ce que le risque l’attrape, elle rit beaucoup moins dans ces cas-là. Elle saisit son menton du bout des doigts en riant, retire ses lunettes. Et puis le plus naturellement du monde, elle le pousse dans l’eau. Ce n’est pas très profond, il ne se noiera pas, ne se blessera pas. Elle est assez tombée ici pour le savoir le tout en s’écorchant les genoux.

Elle éclate de rire, s’assoit sur le rebord. « Elle est bonne au moins? Ça va, tu me détestes pas trop? Avoue que t’avais besoin de ça pour digérer! » Adélaïde était insupportable. « Mais tu remarqueras, j’ai sauvé tes lunettes. »


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty07.09.14 20:48 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Une sale gosse. Voilà ce qu’elle est. Pourtant, il ne se doute de rien ou ne veux rien douter. Il grommelle quand même quand elle parle de sa chatte. Le problème, c’est que Lana a un âge avancé et que bientôt l’excuse du terrible fauve plein de poil aimant l’eau risque de tomber à l’eau, c’est le cas de le dire. Elle mériterait de lui offrir un jouet ou de la nourriture à chaque fois qu’elle l’accuse tient. Lana sera une chatte riche à ce rythme-là. Il voit passé Adélaïde de l’autre côté d’un garde-fou. Il fronce les yeux, se redresse à l’aide de sa béquille et écrase sa cigarette, soupirant. Qu’est-ce qu’elle fabrique. Et il faut la suivre en plus ? Gian jette un œil à sa béquille, sa jambe, en bas. Il adosse la béquille contre le rebord d’une fenêtre, clopinant en trainant la jambe malade derrière lui. Il laisse aussi le long gilet qui risquerait de le gêner dans l’escalade à côté. En espérant que personne ne pique rien. Qu’est-ce que quelqu’un ferait d’une béquille et d’un vieux gilet à capuche de toute façon. Il enjambe, aidé par sa taille et sa carrure d’archer, le garde-fou pour passer de l’autre côté. La descente se fait lentement, il trébuche et se rattrape souvent au bras de la jeune femme, plus habile dans cette mise en danger. L’endroit n’est pas très propre, il a connu pire et puis il n’a pas le toc de l’hyper propreté, il a le toc de l’ordre. Très différent. Ou pas. Disons que le ménage s’enchaine naturellement.  Il se dit cependant que l’eau dans laquelle il a sauté quelques années auparavant était plus sale. Mais bon, disons qu’il avait ni le choix, ni le temps de se poser la question. Le but, la survie était dans la fuite.

Puis tout va vite. Il  approche, elle retire ses lunettes … et le pousse. Il lui faut un peu de temps et le contact de l’eau pour réaliser. Quelque seconde pour retrouver la surface quelque mètre plus loin. Il recrache l’eau, peste contre elle alors qu’elle rit, se moque de lui. La détester ? Non, il a pied, de l’eau jusqu’au haut du torse, il nage entre deux sacs plastiques. Non, parce qu’il y a suffisamment de moyen de se venger. D’ailleurs …  Gian revient en silence, nageant doucement jusqu’au rebord, profitant qu’elle est assise. Toujours dans l’eau, il retire ses lunettes des mains pour les poser un peu plus loin. Un sourire en coin. Avant de l’attire à son tour contre lui, dans l’eau, nageant vite le temps qu’elle ne réalise pas, l’emmenant au large  du canal de la Giudecca, là où elle n’aurait pas pieds

« Chacun son tour, demoiselle. Tu m’en veux ? »



La lâchant  pour qu’elle nage, riant aux éclats. La première fois depuis longtemps. Il n’y a personne pour les voir, pour s’inquiéter d’eux. Alors Gian en profite. L’eau est encore chaude, les courants froids ne sont pas encore remontés de la mer méditerranée. Les opérations de nettoyage de la lagune ont fait effet à ce niveau-là, alors il nage avec plaisir, barbotte autour d’elle avant de revenir vers elle , ouvrant ses bras pour qu’elle vienne contre lui .

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty12.09.14 14:28 par InvitéCiter Editer Supprimer 

A
délaïde rit aux éclats, tellement qu’elle a tendance à boire la tasse, toussant de temps à autre. Elle plonge sous l’eau plusieurs fois, passant sa main sur son visage, plaquant ses cheveux en arrière pour ne pas les avoir dans les yeux. Elle nage un peu, profite de l’eau, jetant parfois un regard par-dessus ses épaules pour voir s’il ne s’est pas noyé entre temps. Et puis elle le voit ouvrir les bras.

« Tu crois quand même pas que tu vas avoir le droit à quoique soit après ce que tu viens de me faire j’espère? »

Léger sourire, elle nage vers la berge, sortant avec difficulté. Ses vêtements lui colle à la peau et ses chaussures produisent ce petit bruit humide à chaque pas. Elle essore ses cheveux, le bas de son t-shirt, secoue ses pieds tel un chat ayant marché dans une flaque. Adélaïde le sait, elle n’a pas que des bonnes idées.

« Fait froid. »

Elle crispe son corps, lorsqu’elle était sèche, ça allait, mais maintenant, la moindre brise la glace. Elle ne fait pas attention, se déplace afin de se réchauffer le temps que Gian en ai assez de barboter. Et soudain, un bruit la glace. Une sorte de craquement, un bruit de verre brisé et d’armature frottant contre le sol. Elle baisse son regard et regarde catastrophée les lunettes de Gian qu’elle vient de piétiner en voulant se réchauffer.

Ses mains collées sur ses joues, la bouche ouverte, elle reste ainsi quelques secondes, répétant inlassablement la même phrase.

« Merde merde merde merde merde merde. »

Elle fait signe à Gian qui est un peu plus loin et tente de cacher la surprise comme l’horreur qui règne sur son visage.

« Tu peux encore un peu rester si tu veux. Va sous l’eau même! »

Et tandis qu’elle lui fait signe de la main de continuer, elle balaye discrètement les éclats, regardant l’état des lunettes. Elle ne sait pas si elle a la carrure d’un pachyderme pour qu’elles soient dans un si mauvaise état ou si la qualité avait quelque chose à voir. Dans tout les cas, les voilà au même point de départ : Des lunettes brisées qu’il faut racheter.


Seisyll E. Hilbilge
« PELAGIA »

MESSAGES  : 309
POINTS  : 3859
PRÉSENTATION   : « QUAND ON EST DÉJÀ MORT, ON A PLUS RIEN À PERDRE. »
FICHE DE LIENS  : « ACRID BITTERNESS OF LOST JOURNEY. »
DATE D'INSCRIPTION  : 30/07/2014


Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty12.09.14 22:50 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Il prend un air théâtralement déçu, se laissant tomber sur le dos pour se coucher sur l’eau et se laisser flotter tant bien que mal. Il ferme les yeux, se demandant si on allait les surprendre dans ce point éloigné de Venise. Se baigner dans la lagune est dangereux et surtout interdit mais bon, peu importe. Il n’y a aucun mal à se faire enfant de temps en temps, même si en fin de compte l’environnement n’est pas des plus propre et dans le respect d’un certain écosystème. Les jurons d’Adélaïde le tire de ses rêveries et il s’apprête à regagner la rive malgré qu’elle lui hurle de faire le contraire. Ce simple fait lui prouve qu’il doit s’approcher pour voir ce qui se passe. C’est en se hissant sur le petit promontoire qu’il aperçoit le cadavre de ses lunettes. Il cligne de l’œil, peu convaincu, les ramasse, les examine. C’est le verre gauche qui a morflé, Gian tortille la monture dans tous les sens pour la redresser quelque peu, se murmurant qu’heureusement que ce n’était pas de vrai lunettes, avec de vrais verres correcteurs parce que sinon cette histoire lui aurait couté cher.

« Eh bien, je les amènerais à l’opticien voir s’il peut me changer le verre, en prétextant que mon chien est quelque peu maladroit ces derniers temps et qu’il confond son jouet et mes lunettes. Je sais que tu ne les aime pas, ces pauvres binocles mais il va falloir que tu arrêtes la loi des séries. Elles ne sont pas vitales mais quelque peu indispensable. Quand même. »


Il les met dans une poche de son jean gorgé d’eau, devenu plus lourds et s’assoit sur un rocher, retirant son tee-shirt pour l’essorer, se couchant ensuite sur les pierres, chauffée en journée pour espérer sécher un peu plus vite. Ou juste sécher un peu tout court. Un petit moment de silence, le même que lorsqu’il faisait la planche, soupirant. Puis il se redresse, recommençant l’ascension jusqu’en haut malgré sa jambe

« J’ai mon gilet là-haut si tu veux, je l’ai laissé avec ma béquille. Il est sec, chaud et probablement suffisamment épais pour agir un peu en tant qu’éponge. »


Alliant gestes et paroles, il continue et termine son ascension, repassant de l’autre côté du garde-fou. Il vide les poches du gilet contenant son briquet et ses cigarettes, son téléphone est resté à l’appartement. Il montre ensuite le vêtement à Adélaïde, ne sachant pas si elle acceptera ou non, ce vieux gilet gris qui embaume le tabac, son tabac. Odeur acre

« Et puis sinon, tu me rachèteras des lunettes encore, celle qui te plairons et ce sera un manège éternelle de paires de lunettes, qui auront une espérance de vie réduite mais qui suivront les saisons et les modes , variant mes airs de jeunes premiers à ceux de vieux pépé astigmates, qui confonds les couleurs en plus . »


Il pouffe, appuyé sur le garde-fou, dégoulinant toujours d’eau. Il a l’impression que son pantalon pèse quinze tonne. Par reflexe, il a remis les lunettes cassées, pourtant dangereuses, sur le bout de son nez . Il y a des habitudes qu’on prend et qu’on ne perd jamais quoi qu’il arrive.

« Et si on rentrait ? Même si parait-il que j’aurais le droit à rien sous prétexte que tu m’as balancé à l’eau et moi aussi . »

Anonymous
« Invité »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty13.09.14 12:08 par InvitéCiter Editer Supprimer 

A
cheter des lunettes, encore. Elle soupir quelque peu perplexe. Combien de paires vont passer à l’as? Elle espérait qu’ils casseraient ensemble beaucoup de lunettes car au final, c’était les moments les plus calmes, les plus innocents et les rares où elle le craignait alors qu’il ne s’énervait jamais. C’était étrange de s’accrocher à quelque chose d’aussi absurde.

« On ira demain. Avec Pizzo. » Elle esquissa un rapide sourire, saisissant son gilet bien trop grand pour s’enrouler dedans. Elle a froid, elle n’allait pas dire non. N’ayant aucun remord à le tremper avec ses cheveux mouillés, elle marcha cependant rapidement sur le chemin du retour, ne supportant plus de sentir ses vêtements froids lui coller à la peau.

« J’ai quand même souvent des idées à la con. » Soupira-t-elle, jetant sa tête en arrière, son regard à la rechercher de Gian. « Un jour j’apprendrais à… me contenir. » Et puis la remarque de Gian sur le fait qu’il n’aura droit à rien lui fait hausser un sourcil d’un air amusé.

« Ah parce que tu crois que c’est toi qui décide? Premières nouvelles. Déjà on rentre, on enlève tout ce qui est trempé. Et après on verra, j’aimerais finir mon livre. »

Adélaïde n’est pas rattrapable et même si elle est un peu cassée de partout, on a pas envie de la renvoyer se faire changer les pièces manquantes.


HRP : J'te propose de t'arrêter ici? :3


« »



Castle Went Dark ∖ GIAN Empty
MessageSujet: Re: Castle Went Dark ∖ GIAN   Castle Went Dark ∖ GIAN Empty par Contenu sponsoriséCiter Editer Supprimer 

 
Castle Went Dark ∖ GIAN
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» LA VIPÈRE ∖ Gian
» CONCESSIONS ∖ Gian
» Dark and Cold
» CONVERSATION SMS GIAN/ADÉLAÏDE
» LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Escalus :: 
DIVERTISSEMENTS
 :: Archives :: Univers 1
-




Ewilan RPG