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MessageSujet: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty31.07.14 19:50 par InvitéCiter Editer Supprimer 

E
lle détestait l’Opéra. Ça l’ennuyait profondément et lui donnait de drôles d’idées quant à la nouvelle utilisation de jumelles. Celles-ci devenaient un moyen de mimer le fait de se pendre,  le programme un jeu d’origami. Et lorsqu’elle avait terminé de s’amuser avec tout ce qu’elle avait sous la main, qu’elle avait renversé plusieurs fois le contenu de son sac sur ses genoux pour les ranger, les trier, regarder ses vieux tickets de caisse ou bien relire les notes qu’elle avait mit en boule, Adélaïde savait qu’elle était proche de la fin. Ainsi, elle n’en avait jamais terminé un seul. Elle avait toujours finit par partir, s’en aller loin et rapidement par peur d’avoir envie de sauter depuis les loges.

Mais puisque c’était un cadeau, qu’on lui avait offert, la jeune femme avait quelques remords à jeter sa place aussi bien placée. On lui avait même proposée d’emmener quelqu’un avec elle. Gênée, elle avait simplement répondu qu’elle irait seule, n’ayant personne pour l’accompagner. Elle s’était apprêtée avec le soucis des règles de bienséances, avait enfilé une robe noire longue, avait tiré ses cheveux et peint ses lèvres d’une couleur écarlate. Elle avait sorti quelques bijoux qui restaient bien souvent enfermés dans leurs écrins. Mais elle avait surtout bu. Beaucoup. Pour se donner du courage. Et puis à la fin, c’était parce qu’elle avait grand soif comme elle se répétait à elle-même.

Arrivée là-bas, la montée des marches avait été laborieuse, ne pouvant s’empêcher de lever la tête vers les plafonds. Enfin assise à sa place, elle offrit un sourire à ses voisins tandis qu’elle posait sa pochette sur ses genoux, s’installant. Elle allait tenir. Elle vaincrait l’Opéra cette fois-ci et ressortirait triomphante. La lumière s’éteint et soudain, la musique retentit. Un homme habillé d’un costume étrange apparut sur scène. Une salade. Un brocoli. Ou peut-être un artichaut. Un large sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme qui prit une légère inspiration. Dans un grand cri de ténor, il se mit à chanter. Et ce fût le détail de trop pour Adélaïde.

Son éclat de rire parcourut la salle, résonna, percuta les murs. Et plus il chantait, plus elle riait, ne pouvant s’arrêter. Posant son visage sur l’épaule de son voisin, elle continua son fou rire, tentant de s’excuser en même temps.

« Je suis… désolée. » Prenant une large inspiration pour balbutier cette simple phrase, on entendit quelques chut et plaintes tandis qu’elle se retourna vers ses voisins, tentant de cacher les larmes au coin de ses yeux. « Ça va, ça va. Comme si vous aimiez ça. Une salade qui chante. »

Se recalant dans son fauteuil, elle prit le temps de souffler, se parlant à elle-même. « Oh mon dieu. Enfin non pas toi. Pas toi Dieu. » Il y eut quelques secondes de répit durant lesquelles la jeune femme avait fermé ses yeux pour pouvoir se concentrer, mais rien n’y fit, lorsqu’elle reconnut la langue, son fou rire repartie. « C’EST DE L’ALLEMAND! »

Frappant dans ses mains, elle se pencha brusquement dans son éclat de rire, se mordant les lèvres pour éviter de  ne rire davantage. Et saisissant le programme dans sa main pour s’éventer, les inscriptions sur celui-ci l’interpellèrent. Quatre heures. Passant ses mains sur son visage, elle posa ses coudes sur ses genoux, s’avachissant ainsi. « Oh putain. Quatre heures. Je vais crever. » Se relevant, son regard eu le malheur de croiser la scène à nouveau, repartant de plus belle. Son rire était fort, hilare, ponctué par de légères baisses lorsqu’elle devait reprendre son souffle avant de repartir en un crescendo foudroyant.

D’autres plaintes se levèrent tandis qu’elle se leva brusquement, ayant du mal à marcher tellement elle riait, écrasant quelques pieds au passage. Une fois à l’extérieur de la salle, l’ambiance se faisant plus fraîche, elle continua de s’éventer tout en continuant de rire, son front appuyé contre le mur de l’Opéra.

« Je vais mourir. » Soufflant, elle reprit doucement ses esprits, riant toujours mais de manière moins soutenue, plus discrète. S’avançant vers la sortie, elle dû faire quelques pauses pour souffler, la musique comme la voix du chanteur lui parvenant de temps à autres, ranimant son hilarité. C’est une silhouette masculine qui attira son regard tandis qu’elle cachait son large sourire par le dos de sa main. Le fixant quelques instants, elle cligna rapidement des yeux avant de perdre petit à petit son sourire. Ce visage lui disait quelque chose.

Adélaïde dû passer pour une folle à fixer ainsi ce pauvre homme. Mais plus elle le regardait, plus son expression faciale se décomposait en une disharmonie grimaçante entre le choc et l’incertitude. S’approchant, elle oublia durant quelques instants son hilarité ainsi que le taux d’alcool dans son sang. « Excusez-moi… » Arrivant à sa hauteur, elle le regarda encore d’un peu plus près. « J’ai… Le sentiment de vous connaître. Je suis désolé, j’ai l’esprit embrouillé, je me souviens généralement des visages mais… » Laissant sa phrase en suspend, elle finit par se dire que l’alcool lui montait bien trop à la tête.

« J’ai confondu pardon. »

Faisant demi-tour, elle réfléchit quelques instants, s’éloignant. Et lorsque le déclic la frappa, ses lèvres s’entrouvrirent dans une grimace furieuse et dégoûtée, refaisant le chemin d’un pas pressé et peu élégant.

« Gianbattista Di Medico! » Dit-elle à voix haute, sa voix résonnant dans les couloirs jusque là calme de l’Opéra.


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty31.07.14 22:52 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

De l’opéra. Il n’était jamais à l’opéra. Ses moyens ne lui avaient permis ce genre de loisir. La musique, il ne la connaissait qu’au travers de la vieille radio qui entonne encore maintenant des airs de musique classique, interrompu de temps à autre par un flash information auquel Salvo coupe systématiquement le sifflet. Les nouvelles, ça s’écoute pas, ça se lit, c’est mieux pour les digérer et y réfléchir sans se faire influencer. Point de vu bien arrêté d’un vieil homme têtu. Vieil homme qui se pomponne. Les costumières de la Fenice lui ont refilé des places, gratuite en plus. Pour cet après-midi. Pour deux, « parce que ce serait trop bête que votre neveu n’aille pas à l’opéra ». Il est donc de la partie et bizarrement, cela lui faisait plaisir. En attendant, il essayait de réparer une des machines à coudre qui avait rendu l’âme sous les yeux attentifs de Lana, la chatte, perchée sur la table qui remuait sa queue au rythme d’un métronome. L’envie de tabac se fait sentir, mais on ne fume pas dans l’atelier, ni à l’intérieur en général, ça imprègne les tissus et ça donne une sale odeur. Interdit. Pas la peine d’insister. Salvo redescend alors, habillé de son vieux costume. Le costume de son mariage, celui du dimanche, des mariages et des enterrements. Il trouve Gianbattista, le tournevis dans la bouche, le ventre de la machine ouverte, concentré comme jamais.

« Bon dieu, gamin, il faut qu’on y aille là, elle attendra ton retour, ta machine .On va rater le traghetto.»

Gian hoche la tête. Phrase prononcée avec la gouaille d’un vénitien, en patois haché. Gamin. Il l’appelle toujours comme ça, il ne l’a jamais appelé par son prénom. Parce que je l’oublierais, c’est ce qu’il lui avait dit. Sauf que lui, il a quand même 28 ans. Même, selon ses papiers, Gianbattista Virgilio vient tout juste d’avoir trente ans. Et travaille toujours sous la coupe de son oncle. Il dépose les outils, s’essuie les mains dans un torchon. Il a identifié la panne mécanique. Tout mécanisme a sa logique. Les machines à coudre comme les bombes. Il attrape la veste de costume ardoise, cousu par ses soins, avec les finitions aux ordres de Salvo. Pas de noir, oh, ça non, le noir, c’est bon pour les enterrements. On ne souhaite la mort de personne, il ne doit pas porter de noir, ça risquerait d’arriver sinon, avec sa chance. Ironique. Pas plus tard que ce matin, il a évité de justesse un panier de pince à linge tombé d’une fenêtre. Avec les pinces. Il abandonne l’idée de mettre une cravate. Flemme. Il attrape sa béquille, son paquet de clope, son portefeuille, son téléphone et son briquet avant de sortir, donnant l’ordre à Pizzo de garder la boutique. Pour toute réponse, le chien se couche en travers de l’entrée, bien décidé à faire une sieste. Au moins, à défaut de leur faire peur, les voleurs se prendront les pieds dans lui.

Il faut une demi-heure (et une cigarette) pour rejoindre l’Opéra. Un couple bien étrange, formé par un vieil homme émerveillé par l’endroit et la situation et un jeune homme boiteux qui le suit fidèlement. Ils achètent le programme. Opéra monté, Der Freischutz de Carl Maria Weber. On les emmène jusqu’aux premiers balcons, premier rang. Vaguement entendu l’ouverture une fois à la radio. Curieux de savoir ce que ça donnerait en « vrai ». Lumières s’éteignent, rideaux se lèvent. Et en un instant, il comprend pourquoi ils avaient des places gratuites. De grands yeux écarquillés. Un brocoli géant était en train de chanter d’un air très convaincu. Gian tire la manche de Salvo, lui murmurant s’il se souvenait d’avoir cousu un tel costume. Le haussement d’épaule signifie que non. Un rire s’échappe de l’orchestre, ces places si privilégiés en fosse de la salle. Visiblement, le coup de l’arbre qui chante n’a pas laissé indifférent qu’eux. Gian tire sur la manche de son mentor. Autre murmure.

«    -    Je sors fumer, je reviendrais quand il aura fini.
- Tu fumes beaucoup trop en ce moment, gamin.»

A son tour d’hausser les épaules afin de s’éclipser. Il va s’assoir dehors, sur le parvis. Il fait beau  et venteux, un temps idéal. Gian a un peu de mal à allumer la clope. Il ferme les yeux pour réfléchir, il n’imaginait pas sa première expérience d’opéra ainsi en fait. Mais bon, ça semble plaire à Salvo. Un bruit derrière attire l’attention. La fille responsable du rire semble sortir en titubant. Il hausse un sourcil, elle est ivre. Sa tête lui dit quelque chose, un souvenir lointain du temps où il avait rarement les idées claires. Seulement quand on avait besoin de lui-même si les membres du gang veillaient à ce qu’il ne s’enivre pas trop des lotus des Lotophages, de drogue et de l’alcool. Elle le fixe à son tour, elle se décompose, elle approche, lui s’appuie sur sa béquille pour se relever et la dominer d’une tête. Besoin de contrôle de la situation. Elle sent l’alcool, elle est ivre, c’est confirmer. Il tire sur sa clope, l’aurait-elle reconnu ? Malgré les lunettes et ses cheveux plus long. Bon, d’accord à l’époque, il n’avait pas de béquille, il boitait quand même. Elle s’excuse, elle dit s’être trompée puis s’éloigne encore avant de revenir furax, hurlant trois mots. La fille du bar, c’est la fille du bar, la veuve perdue.

Trois mots, son nom et son prénom. Les véritables. Il manque de s’étouffer avec sa cigarette avant de prendre un air goguenard. Vite l’induire en erreur.

« Vous faites erreur, madame .Je m’appelle bien Gianbattista mais mon nom de famille est Virgilio, certainement pas Di Medico. Vous m’en voyez navré. Je me demande ce qu’il a fait pour attirer tant de haine de votre part. A qui-ai-je l’honneur d’ailleurs ?»



Ou pas. Charme-la, joue-toi d’elle. Conforte la dans cette hypothèse.

« Vous aussi, ce ténor brocoli vous a surpris. C’est bizarre, je suis pourtant sûr et certain de ne pas avoir eu ce costume  et mon patron qui est avec moi est tout aussi sur . Quel genre de couturier peut bien faire une horreur pareille sans ciller d’un pouce, vraiment. J’espère que la suite sera plus à la hauteur de l’endroit. Souhaitez-vous attendre avec que cette scène ridicule finisse ?»

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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty01.08.14 0:31 par InvitéCiter Editer Supprimer 

C
'était une étrange impression. Que de voir un visage familier jouer au parfait inconnu. Ça fait vaciller, presque douter. C’est comme une valse qui ferait un peu tourner la tête pour faire oublier le reste. C’est subtil, amener calmement. Mais plus il parlait, plus elle avait de temps pour ancrer son visage dans sa mémoire, tentant de démêler le vrai du faux. Malgré ses faux semblants, Adélaïde se détendit légèrement, un léger sourire apparut étirant ses lèvres écarlates qui découvrirent ses dents. Même dans cet état légèrement alcoolisé, son visage dansait toujours chaque fois qu’elle souriait. Un visage froid qui prenait des allures très chaleureuses et la grimait en une autre.

Abaissant ses paupières sur la cigarette qu’il avait entre les mains, elle la lui prit doucement, ne lui laissant pas réellement le choix. La portant à ses lèvres, elle aspira le doux tabac à l’effet grisant, lui soufflant la fumée au visage dans un large sourire. « Vous savez, c’est compliqué d’oublier un visage. Surtout celui d’un homme qui vous as menti. » Reprenant une bouffée, elle eut ce petit air juvénile au visage tandis qu’elle se moquait ouvertement de lui. Adélaïde souffla à nouveau dans son visage, pour la seconde fois. « Ou d’un homme qui a joué au mort. » Et terminant sa cigarette dans une dernière bouffée, elle jeta celle-ci sur le sol, l’écrasant sous son talon. Et souffla le coup de grâce. « Ou bien celui dont le visage a fais la une. »

S’humectant les lèvres, elle perdit durant quelques instants son sourire provocateur. « Gianbattista Di Medico. » Répéta-t-elle en articulant furieusement comme pour marquer ses propos. Ce n’était pas la peine de mentir. Même alcoolisée, ce visage l’avait assez marquée pour qu’elle soit sûre. Et au pire des cas, si elle se trompait? Elle exagérerait sa manière de marcher et se mettrait à parler seule avant de s’en aller l’air de rien et elle savait que sa fuite serait tout à fait possible. L’alcool en était encore à son âge d’or dans ses veines. Il la stimulait au lieu de l’embrumer pour le moment.

« C’est presque une honte que tu sois encore vie, tu le sais ça? » Sûrement une phrase de trop mais la jeune femme avait bu, était énervée, agacée de revoir ce visage qu’elle aurait préféré perdre dans les méandres de son esprit. Il lui mentait, encore, la prenait pour une imbécile. Et le simple fait de savoir qu’il la sous-estimait encore l’horripilait, lui donnait envie de donner un coup dans cette béquille pour qu’il soit plus bas que terre. Adélaïde n’était pas une femme blessée. Elle était simplement horriblement rancunière et odieuse de nature et ces défauts étaient multipliés par les méfaits de l’alcool.

Plus joueuse, plus odieuse. Plus provocatrice, plus castratrice. Plus folle, plus frivole. Un enfer sur patte, une tentatrice aux attentions amères.


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty01.08.14 1:20 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Tu es ivre, petite fille. Tu es tellement ivre que tu ressembles à une poupée désarticulée. Poupée, cela te fait frissonner. Quand elle lui pique la cigarette, il grogne, comme un chien à qui on aurait piqué son os, l’os qu’il était en train de ronger, le plus précieux des os. La cigarette, ça coute quand même un peu moins de 4 euros le paquet mais quand on fume autant que lui, ça peut peser lourd dans le budget. Il ne la quitte pas des yeux, il la surveille. Ce n’est pas la première fois que son passé refait surface .Mais c’est la première fois que cela vient de quelqu’un qui n’a aucun lien avec le gang. Fait notable. Il fouille la poche de sa veste, sortant une autre cigarette et se l’allumant. Le tabac calme et anesthésie ses peurs. Il a surement des tas d’effets néfastes pour les poumons et tout le reste mais il faut au moins lui reconnaitre ça. Abats tes cartes, parles que je sache mieux comment réagir. Elle répète son prénom et tu prends ce même air provocateur qui orne ses lèvres. Elle peut le hurler si elle le souhaite il n’y a personne autour d’eux. Et puis maintenant, il est prévenu.

Séducteur, il s’approche d’elle, ne laissant plus que quelques millimètres de distance entre eux. Il a repris son assurance depuis qu’il a réussi à l’identifier. Son prénom, c’est Adélaïde. Cette veuve dont le mari est morte d’une agression gratuite. L’anticléricale souhaitant travailler pour le diable. Avouez, cela va bien ensemble maintenant. Mensonge. Manipulation. Fuite. C’est bien, elle venait plus ou moins de résumer sa vie depuis les dix dernières années. 10 ans d’errance déjà .Et puis cette phrase, qui aurait probablement désarçonné et déprimé une personne normal. Mais pas lui. Il en a déjà trop vu pour qu’une phrase pareille le blesse. Il attend,  il la laisse jubiler. C’est inutile de se presser, après tout, l’opéra dure quatre heures. Elle a voulu faire la garce, la vengeance est un plat qui se mange froid. Nouvelle bouffée de nicotine qu’il rejette en volute de fumée

« Les cigarettes, c’est personnel. Tu me dois vingt centimes d’ailleurs. »

Oui, commençons par-là, c’est la seul chose qui l’a vraiment marqué. Elle lui a piqué SA cigarette, SA drogue. SON siens. En gros.

« Et puis, je ne t’ai jamais menti, Adélaïde. Tu ne m’as jamais posé la question. Tu te remets nos conversations dans ce bar miteux ? Te souviens-tu de ce que tu m’as confié parce que je te semblais si inoffensif derrière ma tare de camé ? Moi je me souviens de tout .Ton mari, comment s’appelait-il ? Jean ? L’as-tu vengé ? As-tu trouvé comment venger sa mort dans ton entreprise aussi mauvaise qu’un gang ? Il y a des limites à la destruction, ne penses-tu pas ? »



Il recule, assurant ses prises et ses appuis, descendant les marches du perron, pour devenir moins grand et mettre des distances. C’est plus compliqué, les mauvais coups dans un escalier . Voix clair et posée. S’énerver serait montré ses faiblesses.

« A défaut de me répéter, Madame, je ne suis pas Di Medico. Je sais qu’il est mort au fond du canal après une évasion rocambolesque. Il s’y est jeté de désespoir quand son gang a été dissous. Dans un an ou deux, la police cessera ses recherches et sa famille mettra une petite plaque au monument des naufragés de San Michele. C’est sa punition et son enfer.»



Il se retourne presque théâtrale

« Par contre, si Virgilio vous convient, je peux vous inviter à prendre un verre . A moins que retourner voir notre ami Ténor le brocoli vous enchante plus. »

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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty01.08.14 13:14 par InvitéCiter Editer Supprimer 

A
ttaquer la jeune femme sur son passé était une mauvaise idée. La pire même. Lui rappelait à voix haute son prénom, ce qu’elle comptait faire à l’époque. Lui balancer en pleine face un seau d’eau glacé aurait été doux à côté de cette piqûre de rappel. Piquée au vif, elle fronça les sourcils, faisant grincer ses dents tandis qu’il déblatérait. C’était une mauvaise rencontre, un sale hasard qu’elle aurait préféré éviter. La lumière léonine provenant du bâtiment derrière eux lui tendait les bras. Mais il aurait été trop simple de laisser tomber ainsi sans avoir tenté quoique ce soit. Alors tandis que sa propre silhouette se découpait à contre jour, elle le regarda descendre les escaliers, perdre un peu de hauteur. Elle avait une meilleure idée que de se battre avec lui rhétoriquement sur le pourquoi du comment, savoir si sa rancœur concernait le mensonge ou bien des fantômes du passé.

« Allons-y. » Grinça-t-elle, peinant à prononcer cette simple phrase parmi ses dents serrées et ses lèvres pincées. Et tandis qu’elle descendait les marches derrière lui, elle fixa son dos quelques instants. Il restait une dizaine de marches. Rien de bien mortel.

S’arrêtant, elle décala le tissus de sa robe pour se permettre une certaine aisance de mouvement avant de poser son talon sur son dos, le poussant d’un grand coup dans les escaliers. Il était tard, tous étaient à l’intérieur et les rares passants traçaient leur route le regard fixe. Elle le regarda calmement dégringoler, descendant à son tour les marches pour se retrouver à son niveau. S’accroupissant, elle prit garde à sa robe, le regardant.

« Que les choses soient claires entre nous. Je ne te dois rien. Tu n’as pas à prononcer son nom. Je ne cherche pas à le venger, je cherche à faire de Venise une ville meilleure. Et surtout. Surtout. » Elle appuya particulièrement lorsqu’elle répéta pour la seconde fois, sa voix étant toujours calme et posée. « Vu ta situation, tu devrais éviter ce genre de provocations. »

Se relevant, elle abaissa son regard sur lui. Elle ne ferait rien de plus. Adélaïde le prévenait simplement. C’était une autre facette de sa paranoïa. Prévenir plutôt que guérir, agir avant que l’autre puisse faire quoique soit. Peut-être que moins alcoolisée, elle aurait pu se retenir, éviter de céder à la tentation de le voir rouler ses quelques marches pour lui remettre les idées en place.

« On est quittes maintenant. À chacun sa chute. »

Elle n’avait pas eu de chute physique à proprement parler. Mais toute cette histoire avait été pareille à une chute dans des escaliers pour elle. Alors elle le lui rendait aimablement, avait attendu qu’ils descendent quelques marches pour éviter qu’il ne se blesse. Il sera sûrement courbaturé demain matin.

« Et ce verre donc? »


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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty01.08.14 15:40 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Elle grince, elle se crispe, autant de réaction qui lui fait dire qu’il a touché juste, en pleins cœur .Alors ces vieux trucs marchent encore ? C’est surprenant. D’habitude, ce genre carte, il faut les renouveler le plus souvent possible parce qu’il y a une date de péremption, du à quelqu’un qui l’utilise avant vous ou tout simplement que les cadavres dans le placard, ça a des désirs de liberté et c’est un peu beaucoup claustrophobe. A conserver, sait-on jamais. Cela lui resservira bien un jour, le moment où il devra reprendre le bateau pour s’embarquer vers de nouvelles galères. Il essaie de se convaincre que cela n’arrivera jamais. Mais la fatalité fait partie de sa nature , ça fait dix ans que ça dure, voire plus, il va falloir s’y faire. Il a baissé sa garde. Trop grande confiance en lui et en ses capacités. C’est son défaut. La chute. Presque irréel. Il n’a rien senti. Quand on est tombé trop souvent et tellement bas, c’est souvent ce qui arrive, malheureusement. Gian se retourne pour se coucher sur le dos. Il est parfaitement conscient de son état de loque humaine. Il s’aperçoit que l’un de ses verres est fêlé, il retire  ses lunettes pour les poser plus loin, penchant sa tête vers l’arrière. Son sourire goguenard ne quitte pas ses lèvres.

« Tu ne me dois rien en effet .Mais ta réaction prouve que tu es comme ceux du clan. Je détiens un savoir qui vous gênerait de voir révéler. Les secrets sont bien plus efficaces que les bombes, car ils font plus de dégâts. Ils ne t’ont pas appris cela ? C’est bien dommage. Pourtant de savoir comme celui-ci découlent les meilleurs des ruses. Tu sais quelque chose, je sais quelque chose. Si l’un des deux craques, les deux coulent. Comme à ce jeu d’enfant, n’y as-tu jamais jouer ? Ah oui, j’oubliais, toi, tu es enfant unique. »


Il repasse en position assise, nettoyant le verre fêlé avec un mouchoir sorti de la poche de sa veste. Visiblement, ça l’embêtait plus d’avoir cassé ses lunettes que d’avoir été poussé dans l’escalier. Il maugréa un peu contre ces fichus lunettes loupes de pacotille, réfléchissant à l’endroit où il pourrait en trouver d’autre. A défaut d’être indispensable comme il le faisait croire, ces lunettes étaient utiles dans leur rôle de loupe lorsqu’il travaillait sur des détails et des broderies. Il aperçoit maintenant sa béquille qui a roulé un peu plus loin, hors de sa portée.

« Si tu veux ton verre, il va falloir que tu ailles chercher mon aide de marche et que tu m’aides à me relever. C’est à cause de toi que je suis dans cette position après tout. A cause de toi et de tes gamineries. »



Sa boiterie n’avaient peut être aucune existence médicale, elle était quand même là avec ses avantages, si avoir une place prioritaire et pouvoir passer devant tout le monde dans une queue étaient des avantages, surtout quand on connait le concept de file d’attente chez les italiens, pouvaient être déclaré comme avantage, et ses inconvénients.

« Et ce sera menthe à l’eau, jus de fruit ou café pour toi. Tu as suffisamment bu comme ça, au point de porter une robe dont les coutures sont aussi mal fichues. La ligne de hanche est mal ajustée aussi. »

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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty02.08.14 19:22 par InvitéCiter Editer Supprimer 

A
délaïde eut un grand éclat de rire cristallin lorsqu’il se mit à vouloir l’intimider. Ce n’était pas un secret. Tout le monde le savait qu’elle était une pauvre veuve qui ne referait plus jamais l’erreur. Même après avoir chuté dans les escaliers, il restait là, impassible. Malgré le verre fêlé de ses lunettes, il continuait d’être calme. La jeune femme en connaissait d’autres qui l’aurait déjà menacée de mort et l’aurait enfermé dans un placard pour moins que ça. À cette pensez, elle eut un léger sourire. C’est vrai que finalement, le manque de réaction l’ennuyait un peu. Mais ça lui permettait de jouer à un nouveau jeu. Si ce genre de choses ne marchaient pas avec lui, elle devrait réfléchir et tester de nouvelles choses et ce nouveau défi l’excitait quelque part. Une nouvelle personnalité à explorer.

« Gian, ne soit pas naïf, ce n’est un secret pour personne. C’est juste agaçant d’être toujours considéré de la même manière. Je suis la veuve, point. Comme si je n’avais ni changé, ni évolué depuis. Tu devrais pourtant le savoir toi qui évolue si bien. »

Des gamineries. Sûrement. Mais des gamineries qui auraient pu être un peu plus graves si elle avait choisit de le pousser du haut des escaliers. Ce n’était qu’une question de mesure. Adélaïde était une gamine mais elle était surtout joueuse et la mesure du danger était quelque chose d’intuitif. Si elle avait voulu, elle aurait pu faire bien pire, surtout dans son état. Mais ça, Gian avait pris bien trop vite ses jambes à son cou pour s’en rendre compte. Finalement, c’était une bonne chose, il n’avait pas eu le temps de voir cette facette de sa personnalité qui tantôt la répugnait, tantôt l’excitait. La réflexion sur sa robe la fit baisser ses yeux sur celle-ci et la réponse fût rapide : Un simple haussement d’épaules.

« Et bien, si je suis si mal fagotée, tu n’auras qu’à me coudre mes habits. Je trouverais peut-être grâce à tes yeux comme ça. »

Un léger sourire aux lèvres, elle s’assit sur l’une des marches, ses coudes sur ses genoux, sa tête posée sur ses poings serrés. La béquille était un peu plus loin, seule au milieu de la rue. Elle n’avait aucune envie de se lever, d’aller la chercher.

« Tu peux pas te lever? » Finit-elle par demander, faisant marcher son index et son majeur sur sa jambe tel un bonhomme se promenant. « Soit pas si pressé. On a tout notre temps pour aller prendre un… café. » Elle se demandait si elle pouvait le laisser ainsi tel un handicapé en bas des marches.


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty03.08.14 3:05 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Il remet ses lunettes fêlées, il préfère les avoir, elles les cachent des opportuns et des gens du passé. Quoi que dernièrement, il en croise  beaucoup, de gens du passé qui le reconnaisse alors qu’il n’a peut-être pas spécialement envie ? Non, soyons franc, il n’a pas envie de les revoir, les seuls personnes qu’il aimerait revoir sont trop « visible » et se résumerait à se jeter dans la gueule du loup policier. Remarque, peut être que c’est mieux que la gueule du loup gangster. La peste et le choléra. Charybde et Scylla. Pire des deux côtés sans espoirs de mieux .Ou alors des illusions pour le perdre. Gian fait le gros dos quand elle le contredit. Il s’est fait mal comprendre, ses talents d’orateur s’érodent ces derniers temps. Ou alors Gian Di Medico est bien mort au fond de ce canal et qu’il n’était son fantôme, une pâle copie du réel.

« Evoluer a une connotation positive dans le sens où on espère qu’elle aille dans le bon sens. Ni toi, ni moi n’avons évolué. Moi, c’est sûr, je suis une loque. Toi, tu ne m’as pas encore convaincu du contraire, tu t’es enfoncé dans une voie encore plus sombre que ce qu’a pu être la mienne dans l’âge d’or. Tu auras certainement plus de sang sur les mains que moi ; même si ce n’est que de manière indirecte, de manière lâche.»


Solennel dans ses paroles, il marque une pause, ne se détachant pas de son calme. Elle a beau avoir changé, il sait que s’énerver avec Adelaïde n’apporte rien si ce n’est plus de problèmes qu’il n’en existe encore  entre elle et lui. Le remarque sur les vêtements l’intéresse, il le montre, étendant le coup, la regardant du coin de l’œil avec un sourire. Ne rien précipiter, prendre son temps. Elle dure 4h, cette foutu pièce, ils avaient 4h devant eux.

Cependant, son visage se durcit quand elle n’alla pas lui chercher sa béquille. Non, il ne s’abaisserait pas à la supplier pour qu’elle aille cherche ce sans quoi il ne pouvait marcher. Il avait sa fierté, souvent mère de ses erreurs, une forte confiance en lui. Il ne se trainerait pas non plus jusqu’à l’objet, de peur d’abimer ses vêtements. Alors il recule jusqu’à la marche pour se mettre à la hauteur de la jeune femme, cherchant encore une nouvelle cigarette par réflexe. Ce n’est ni la guerre, ni une course poursuite avec la police qui le perdra, c’est son addiction au tabac et un cancer des poumons. Nouvelle cigarette, nouvelle bouffée de nicotine, nouveau sentiment de plénitude, celui du dépendant qui obtient enfin sa dose.

« Pour soixante euros, je te la fait, la robe. Prix d’ami. Plus les lunettes et la cigarette que tu m’as piquée, ce sera plus cher. Sans le tissus par contre et tu choisiras le modèle. Alors on va attendre que le temps passe, que l’entracte arrive, le temps s’envole dans les nuages .Et la pièce se terminera et je n’aurais image d’elle qu’un brocoli qui chante avec une voix de stentor, et qui viendra hanter le peu de rêve comique qu’on m’accorde, là-haut. »


Détourne l’attention du handicap, éloigne là , cette faiblesse nécessaire et imaginaire et pourtant bien présente

« Tu n’auras qu’à me parler de ton boulot en attendant. Moi je n’ai rien à raconter mais tu seras surement plus bavarde que moi, l’alcool aidant. Ou parler de ta robe. Ou de ton attitude d'enfant. Choisis.»

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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty03.08.14 12:30 par InvitéCiter Editer Supprimer 

A
délaïde passa ses mains dans son visage lorsqu’elle l’entendit repartir dans ses grands discours qu’il déblatérait sans cesse, soufflant. Était-ce vraiment le moment d’avoir ce genre de discours de sourds? Si solennel, si sérieux, la moindre parole avait l’effet d’une bombe sur lui qui réagissait au quart de tour, lui assénant sa philosophie telle une vérité absolue. Se tournant vers le bâtiment d’où la lumière sortait avec extravagance malgré une nuit noire, elle se permit d’écouter le reste d’une oreille distraite. Et lorsqu’il eut terminé, elle esquissa un rapide sourire, passant son petit doigt sur l’un de ses sourcils pour le lisser.

« Gian. Je ne tue pas. Je ne te ressemble pas. Alors ne nous compare pas. Et si tu n’es pas apte à écouter et à accepter mon opinion alors ne discutons pas. C’est inintéressant et c’est une perte de temps. »

Une fois qu’elle eut le loisir de faire taire ses grands discours, de les piétiner avec calme, elle put enfin lâcher un léger soupir. Elle l’écouta parler d’un soit disant prix d’amis, ajouté à cela trois bouffées de cigarettes ainsi que ses lunettes. Et puis il repartait dans ses délires bien personnels, dans cette fuite de la discussion. Gian ne discutait pas. Soit il monologuait soit il assénait. Mais en aucun cas il n’y avait un retour, un échange. C’était lui ou rien.

« Ok pour le prix de la robe. » Souffla-t-elle avant de regarder avec attention ses lunettes. « Pour les lunettes par contre… T’es mieux sans, c’est pas la peine que je t’en repaye. Et concernant la cigarette… » Elle lui prit des mains, tirant dessus. « Tu es un véritable radin, tu peux aller crever au fond du canal pour que je te rembourse quelques bouffées de nicotine. » Lui rendant sa cigarette, elle souffla la fumée face à elle, profitant du calme.

Parler d’elle. Adélaïde poussa un léger râle agacé, elle n’avait pas envie de parler d’elle. « Pourquoi forcément de moi? Tu dénigres mon travail, je vais pas me risquer à partir dans un débat, non pardon, dans un monologue ou tu cracheras dessus. » Jouant avec sa chaussure, la jambe tendue, elle la regardait pendouiller à la recherche désespérée de stabilité. « Tu veux qu’on parle du tiens de comportement? Du rat qui m’a escroqué? Qui s’est barré un jour sans rien dire et dont j’ai découvert le visage un matin dans le journal? »

Se relevant, elle alla chercher sa béquille, pensive. Et lorsqu’elle fût face à lui, elle resta debout, la béquille comme appuie. « Va falloir que t’arrêtes de me prendre pour une débile Gian. Me sous-estimer, me rabaisser. Parce que je suis pas dupe. T’évites de parler de toi, tu réponds pas à mes questions. T’es un bon orateur, soit, mais t’es pas malin pour autant. Alors dis moi. Dis moi à quoi ça sert que je reste là si c’est pour que tu m’embobines une fois de plus. » Et avant qu’il ne puisse répondre, elle fronça les sourcils, un air excédé au visage. « Et par pitié ne repars pas dans tes grands discours. Parle juste. Simplement. Qu’on puisse avoir une vraie conversation juste une fois. Sinon je repars là-bas, c'est bien plus divertissant. »


Seisyll E. Hilbilge
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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty03.08.14 19:31 par Seisyll E. HilbilgeCiter Editer Supprimer 

Deux êtres bornés ne donnent en général rien d’autres qu’une discussion de sourd. Mais à ses yeux, ces discutions sont en général plus révélatrices qu’une vrai discussion, un monologue vaut parfois beaucoup plus pour comprendre sous des airs d’ignorance son interlocuteur. Et débusquer les failles. Arrête, Gian.  Arrête de jouer. Ca a déjà conduit à ta perte une fois. Cela pourrait t’y reconduire et cette fois, tu retomberais tellement bas que rien, même pas la meilleurs des âmes ne pourrait venir te chercher et te relever. Silence. Réflexion. Ecouter, juste Ecouter. Froncement apparent de sourcil quand elle lui dit qu’il est mieux sans lunette. C’était la première à lui dire ça , première comme premier si on considérait toutes les personnes qui auraient pu lui faire une remarque à ce sujet. Lui répondre. Que ces lunettes sont jusqu’à présent sa cape d’invisibilité, le meilleur accessoire qu’il n’ait jamais trouver pour devenir Gian Virgilio et conforter sa fausse vie d’avant. L’enfance en Emilie Romagne, à Ravenne, ville où il a été en fait stationner avant son départ pour se battre. L’accident de moto qu’il a eu jeune en réponse au mauvais fonctionnement de sa jambe. Un mensonge de vie pour le Gian à lunettes.

Il termine la cigarette qu’elle lui rend, décidant qu’il s’était suffisamment imbibé de nicotine pour le moment. Et puis, il avait dû faire des achats pour son appartement, les animaux étaient passés aux rappels des vaccins, il était donc un peu juste jusqu’à la fin de mois .D’où cette « radinerie » qu’il appuyait un peu plus à chaque fois. Il écoute pensif, fixant sa béquille qui git toujours au loin comme un être sans vie et sans mouvement. Elle ne veut pas parler d’elle, elle ne veut pas (plus) se livrer. Dénigrer. Comment pourrait-il dénigrer un travail alors qu’on lui a toujours rappelé qu’il n’y avait pas de sous métier. C’est plus un engagement contraire au sien. Et puis elle remet une couche et il veut répondre. Parce qu’il y tient. Il ne lui a jamais menti. Il ne lui a jamais rien dit de faux, et c’est bien son problème, elle n’est pas consciente de toutes les cartes faiblesses qu’elle a en main pour lui. Si l’omission est un mensonge alors tout le monde ment. Il a pu éluder, noyer le poisson mais le mensonge, c’est une arme de lâche ou alors une arme de dernier recours quand on n’a pas d’autre choix. Le mensonge, c’est l’arme des politiques, une arme à magner avec beaucoup de précaution. Sa vie est un mensonge. Qu’aurait-elle voulu ? Qu’ils commencent leur conversation autour de ce bar par un «  Bonjour, je m’appelle Gianbattista Di Medico et je fabrique des bombes pour le gang Disorder. Vous voyez, le bâtiment éventré là-bas ? C’est à cause de moi. ». Absurde et stupide, il fulmine. Mais elle ne le laisse pas répondre. Pas de monologue, pas de discours. Il ferme les yeux. Calmer la colère, le flot de parole. Se Calmer tout court.

Il prend appuie sur la béquille qu’elle tient pour se relever, la récupérant, testant ses appuis. Tout va bien. Il lève le doigt, l’index. Dernière chose

« Dernier monologue. Si je t’avais pris pour une débile une seule fois, hier comme aujourd’hui, si je ne te considérais que par ton travail et ta conviction contraire à la mienne, alors on ne serait pas là en train de discuter. Hier, tu serais morte dans un attentat. Aujourd’hui, je t’aurais ignoré et essayé de continuer à te convaincre que tu t’étais trompée. Et je te le redis encore, je ne t’ai jamais menti. Tout ce que je t’ai dit lors de nos discutions  est vrai, tu peux vérifier. Je pense que mon dossier militaire doit être accessible maintenant. Est-ce clair ? »



Il commence lentement à avancer, la machine se mettant lentement en route, la démarche bancale d’un pantin désarticulé.

« A défaut de me racheter les lunettes, tu peux au moins les choisir. Après le café. »



Se retournant pour l’attendre, voir sa réaction. La laissant prendre les commandes. Elle sera plus a même de dégoter un café digne de ce nom dans cette ville d’attrape touristes .

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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty03.08.14 22:50 par InvitéCiter Editer Supprimer 

C
’était finalement devenu moins tendu. Il avait réussis à apaiser enfin la conversation et non pas le monologue en quelques phrases simples comme elle lui avait demandé. Une conversation presque normale entre deux personnalités presque aux normes. Il était un ancien terroriste après tout, la normalité était rare. Le suivant, elle esquissa un large sourire.

« Un opticien ouvert à cette heure-ci? On verra demain. Par contre pour le café… »

Laissant sa phrase en suspens, elle l’accompagna. Elle avait une idée en tête bien que celle-ci ne l’enchante guère due à sa dernière expérience. Mais en ville à cette heure-ci, un café ouvert était chose rare.

(suite au Caffé Florian)



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MessageSujet: Re: LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian    LA SALADE ALLEMANDE ∖ Gian  Empty par Contenu sponsoriséCiter Editer Supprimer 

 
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