Le rêve ∆ Lorenzo Vicelli

Journée qui se promettait d’être éreintante. L’université Ca’ Foscari avait ouvert ses portes afin de permettre aux futurs étudiants de venir découvrir  la vie au sein de ses murs. Pour cette occasion le doyen avait fourni à ses étudiants en master des polos aux couleurs de l’université, parmi ses frères et ses sœurs, Adrianna avait abandonné sa robe et ses talons hauts pour un jean clair et un polo rouge, mes ses cheveux était toujours bien coiffé et elle était toujours maquillé et tirer à quatre épingle. On lui donna un groupe d’élève dont elle devait s’occuper. Liste en main, elle descendait les marches de l’université, avec un grand sourire, et de sa voix fluette elle commença à parler, et à citer des noms.

- Lucrezia Di Vincheso ?

Une jeune fille plus jeune qu’Adrianna  s’avança et se planta dans son dos, il en fut de même pour les trois autres noms qu’elle avait cité, au vu de la chaleur, elle tira doucement sur le col de son polo.

- Chaleur de malheur !

Une petite remarque en vénitien qui font soulever des sourcils à ceux qui ne comprenait pas ce dialecte, dont elle se réjouissait. Car la Borgia aimait bien ce petit jardin secret que lui offrait cette langue, et elle pouvait ainsi connaître les réactions des gens plus rapidement qu’en italien. Elle soupira un grand coup avant d’appeler le dernier et cinquième nom de la liste.

- Lorenzo Vicelli ?

Adrianna attendait que le dernier rejoigne la troupe et elle se retourna vers eux en s’humectant les lèvres, elle les observa tour à tour et elle finit par ouvrir la bouche pour prendre la parole, mais avant ça elle regarda sa feuille de route pour savoir ce qu’elle avait à faire. Au bout de quelques secondes où elle avait les yeux plongés dans les papiers elle sourit et releva la tête.

- Je vous souhaite bonjour et bienvenue à l’université Ca’ Foscari. Je suis Adrianna Sforza, et pour ce matin je serais votre guide et peut-être votre marraine. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous faire visiter l’université.

La Borgia regarda tour à tour les cinq personnes qui se trouvaient devant elle et elle frappa légèrement dans ses mains, en souriant. Elle ne savait très peu ce qu’elle devait faire, c’était une première pour elle, mais Adrianna s’avançait lentement vers eux.

- Pour commencer la matinée, je dois vous amenez dans l’une des salles de classes, où il vous pourrez prendre un petit déjeuner, ainsi qu’un café, discuter avec quelque étudiant de toute section. Personnellement, je suis en deuxième année de master d’histoire de l’art, mais vous allez rencontrer des gens en philosophie, en médecine, et j’en passe. Ensuite nous allons vous laisser choisir vos parrain ou marraine, et ils vont vous aidez à mieux connaître l’université.

Elle avait parlé rapidement en Italien, puis elle sourit au dernier prénom qu’elle avait cité, elle avait l’impression de l’avoir déjà vu à l’extérieur de ces murs. Mais elle ne chercha pas à établir la conversation, tout du moins tout de suite. Sforza les contourna et elle passa derrière eux pour s’avancer vers l’entrée.

- Si vous voulez bien me suivre.

D’un pas assez rapide, elle s’avança à l’intérieur du bâtiment qui était beaucoup plus frais que l’air extérieur, elle tourna la tête dans leur direction et elle commença à déblatérer sur l’architecture en laissant quelque annotation à elle-même en vénitien. Puis elle s’arrêta devant la salle qui embrumait l’air de café.

- Si vous voulez bien.

Quand les quatre premières têtes passaient l’entrée de la pièce, elle attendait le tour de Lorenzo, et elle lui attrapait la main doucement pour le regarder dans les yeux.

- Alors ton nom c’est Lorenzo ?

C’était assez étrange ce qu’elle faisait, mais elle l’avait déjà à l’hôpital, et elle avait entendu des rumeurs sur lui et sa vie décousu, qui dériver lentement vers la décadence et sa propre perte. Il avait même était dit de l’aider si besoin était. Adrianna ne savait pas trop ce qu’elle allait faire, après l’avoir arrêté comme ça…

Une petite secousse et Adrianna relâcha sa main, il faut croire qu’elle avait fait un faut pas, si bien que lorsqu’elle entendit le son de sa voix, elle haussa un sourcil et croisa ses bras sous sa poitrine. Elle planta ses yeux sur sa silhouette qui s’éloignait et elle se retenait de lui répondre rapidement à sa pique. On l’appela, mais elle fit un rapide geste de la main pour les stopper. Elle d’habitude si croyante et qui était presque à tendre l’autre joue, ne le ferait pas là, pas pour ce drôle de personnage qui l’avait presque insulté de la sorte. Elle soupira un bon coup et elle s’avança vers lui.

Et quand il daignait lui répondre presque normalement elle se tordit légèrement la bouche de coin, laissant l’intérieur de sa joue se coincer entre ses dents et y exercer une légère pression pour y laisser la trace de ses dents.

- Je ne suis pas là pour donner la charité ou pour juger, j’aimerais seulement que tu ne fasses pas de vague à l’université ce n’est pas trop difficile ?

Avait-elle rapidement parlé en vénitien pour que peu de gens comprennent leur drôle de discutions, elle n’avait presque pas défait ses bras sous sa poitrine, laissant seulement une main voyager et accompagner ses propos.

- Et de la façon dont tu le dis on dirait presque que je suis une malade de l’hôpital…. J’ai une tête de malade chronique ?

Elle soupirait un bon coup en levant les yeux aux cieux sa main qui n’arrêtait pas de brasser de l’air s’arrêta et elle se posa le long de sa hanche.

- Sinon tu viens pour une inscription officielle l’année prochaine ? A moins que tu ne désires encore suivre les cours comme un marginal, avoir le savoir, sans avoir le diplôme ?

La Borgia avait fini par reprendre un ton neutre et beaucoup plus pausé qu’auparavant et elle avait même fini par esquisser un vague sourire, mais dans tous les cas elle parlait en Italien et non plus en vénitien, car il n’y avait rien à cacher dans cette conversation basique et banale.

Adrianna quittait lentement la conversation qui tournait un peu en rond et très mal à son goût, elle se déplaçait jusqu’à la machine à café où elle se versait un café serrée. Elle revient sur ses pas et elle écoutait à nouveau les paroles du Lorenzo. Elle soupirait longuement en posant ses lèvres contre le gobelet en plastique qui contenait son précieux breuvage. Elle haussait un sourcil et elle s’arrêta net en l’écoutant parler.

- Bien. Et je ne crois pas que le fait que tu cherches à nier à tout prix tes problèmes ne les résoudra pas. Si je vais à l’hôpital c’est pour faire du bénévolat, et non pas en tant que patiente. Ce qui n’est pas ton cas, d’après ce que je sais.

Elle finit alors sa palabre en buvant une grande gorgée de son café, avant de croiser ses bras sous sa poitrine tout en faisant attention à ne pas renverser son café contre son polo prêté par l’université. Elle ne se privée pas de répondre en Italien à ses répliques en Vénitien. Elle hochait doucement la tête.

- Bien.

La Borgia lui tournait le dos et elle s’éclaircit légèrement la voix, avant de parler à voix haute.

- Maintenant que vous put faire un minimum connaissance avec vos paires, il est temps de tirer aux sorts votre parrains ou votre marraine.

Elle reposa son café sur la table qui se trouvait à côté d’elle et elle prit une boite en fer où se trouvait cinq papier son nom, elle fit le tour aux élèves et son nom n’avait toujours pas était tirée, elle s’approcha alors de Lorenzo et elle lui tendit la boite, il était le dernier sur la liste et le prénom d’Adrianna était le dernier dans la boite. Elle serra les dents, avant de les relâcher pour lâcher sa palabre.

- Ne fait pas durer plus longtemps le suspense pour les autres, sache que ça ne m’enchante pas plus que ça.