Les Ménines ∆ Gíl Dylman

Adrianna savait maintenant qui était le vendeur de la boutique et elle avait deux ou trois raisons d’aller le voir. La première était en relation avec son mentor dans les arts, à ce qu’elle lui avait dit, elle éprouvait des sentiments pour lui, même si elle ne l’avait pas dit directement, la deuxième elle devait acheter un cadeau à Fabio, et éventuellement la troisième c’était de l’amener chez elle pour décorer les nouvelles pièces qui avait été rénové du palais où elle habitait.

Alors elle c’était revêtue d’un simple tailleur clair et d’une paire d’escarpin et elle c’était dirigée vers la boutique d’antiquité qu’elle avait découverte quelques temps auparavant et dans son sac à main elle avait pris un dictionnaire anglais-italien qu’elle avait acheté dans une librairie de San Marco. Elle avait d’ici peu de temps un rendez-vous avec Fabio, rien de grandiose, mais assez pour faire chantonner la Borgia pendant qu’elle marchait.

Elle ouvrait la porte de la boutique, et elle entendit encore le bruit du carillon de la boutique un sourire d’afficha sur ses lèvres et directement elle se dirigeait vers le comptoir où se trouvait la caisse enregistreuse et elle tapotait sur la sonnette qui se trouvait là. Et elle sortit directement de son à main le dictionnaire au cas-où son anglais ne soit pas suffisant pour avoir une petite conversation.

- Monsieur ?

La Borgia alors attendait que le vendeur ou le propriétaire de la boutique, et si possible l’homme qu’avait rencontré Alba soit présent et que ça soit directement lui qui vienne la voir et la conseille. Et elle profitait de respirer l’odeur des vieilleries qui continuait d’accentuer son sourire béat.

Elle chantonnait une comptine en vénitien en s’accoudant contre le comptoir, tandis qu’elle regardait les tapisseries et les toiles tendus qui étaient présentes sur les murs de la boutique. Elle se demandait ce qu’elle pourrait trouvé comme thème ou bien comme objet perle rare qui pourrait décorés les nouvelles pièces de son habitation disproportionnelle. Quand elle entendit les bruits de pas derrière elle, elle se retournait et elle vit le même vendeur que la dernière fois et il la salua, ce qui fit rapidement perdre son sourire en entendant la langue étrangère qu’elle ne comprenait pas et qu’elle ne savait pas identifier. En revanche elle haussait un sourcil, en entendant la suite.

- Pincessa ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Demandait-elle en anglais avec un très mauvais accent tout aussi mauvais. Elle se mordait la lèvre inférieure en le regardant, mais son faciès changeait rapidement en entendant la suite de ses palabres qui était dite dans un italien assez tremblant, mais pourtant compréhensible. Ce qui eut pour effet d’affichait sur les lippes d’Adrianna une forme qui correspondait à un « O ». Elle était totalement surprise qu’il arrivait à parler Italien, alors qu’il y a encore quelques jours ce n’était pas le cas.

- Euh… Bonjour.

Elle en avait réussi à perdre ses moyens, ce qui fit qu’elle parlait en italien à partir de la question en italien du vendeur.

- Oui je sais enfin ce que je veux.

Adrianna secouait la tête de gauche à droite et de droite à gauche, elle se souvenait, qu’il ne parlait pas l’Italien parfaitement, pourtant il lui avait dit une phrase en Italien, ce qui signifiait qu’il connaissait déjà les bases, au tout du moins approximativement. Et elle s’en mordait les doigts, de sa propre bêtise. Si bien qu’au lieu de se mordre les doigts, elle se mordait la lèvre inférieure, avant de soupirer. La Borgia posait alors son bras sur le comptoir du magasin et elle tapotait sur son dictionnaire anglais-italien, en espérant vivement ne pas avoir besoin de l’utiliser.

Mais quand le vendeur lui posait une question, elle écarquillait les yeux en battant des cils.

- Pardon ?

Elle changeait d’idée et elle ne comprenait pas ce qu’il disait, est-ce qu’il savait que Alba lui avait parlé et qu’elle lui avait raconté qu’elle avait rencontré quelqu’un. Si bien qu’inconsciemment, elle vendit elle-même la mèche.

- Je ne vois pas ce que vous racontez. Je ne sais rien du tout. Je le jure.

Elle avait tenté de reprendre l’anglais, mais tout en le mélangeant à une pointe d’italien sur les pronoms. Et elle continuait encore de ce vendre.

- Je ne viens pas de la part d’Alba, mais je  veux juste acheter quelque chose et faire appel à vos services.

Demandait-elle ce coup-ci en italien.

Il y avait de quoi lever les yeux ciels, et Adrianna ce retenait fortement de le faire. Déjà de un, c’était contre ses principes et de deux elle trouvait d’un vulgaire. Mais en ce moment même elle se retenait de le faire. A la place elle clignait des yeux en regardant ce qui se passait. Comment une simple visite accompagnée d’un achat tout bête pouvait-il se terminer en un dialogue  sourd. Elle s’humectait une dernière fois les lèvres en le réentendant parlé d’Alba. Alors cherchait à effacé toute la conversation depuis le début, si jamais ça devait revenir aux oreilles de son amie, ça finirait plutôt mal.

Alors elle fit un signe stop avec ses mains, les mettant paumes dirigés vers le vendeur et elle le poussés dans le vide. Elle soupirait rapidement, avant de déglutir et de reprendre sa demande.

- Je veux des boutons de…

Elle parlait en anglais en exagérant chacune des syllabes mais elle ne voulait pas retomber dans un quiproquo qui n’amenait à rien. Sauf que le dernier mot ne venait pas. Si bien qu’elle prit le dictionnaire qu’elle avait amené et qui était sur le comptoir et elle recherchait le mot qui lui manquait dedans, finalement quand elle l’eut elle le donnait au vendeur en montrant du doigt ce qu’elle voulait.

- Manchette.

Et pour terminer le tout, elle mimait l’endroit où il devait se trouver.

Enfin le dialogue reprenait, certes il était court et sans aucune importance, mais bien plus suffisant pour ce qu’Adrianna voulait faire. Elle ne savait pas trop ce qu’elle allait acheter comme type de boutons de manchettes, car elle se doutait que si elle avait une forme bien précise en tête, elle serait encore capable de voir un bijoutier pour la lui créer spécialement sous sa demande, et elle ne voulait pas arriver les mains vide pour son premier rendez-vous avec Fabio, déjà qu’elle n’avait pas de costume à lui donner et qu’elle allait décidé avec lui si tout se passe bien, elle voulait au moins pouvoir emballer les boutons de manchettes qu’elle allait lui donner en main propre.

Le vendeur avait sortie des présentoirs qu’il disposait sur le comptoir, et Adrianna avait les yeux qui commençaient déjà à briller d’impatience à l’idée de voir les petites merveilles qu’il y avait. Il le contournait pour se mettre du même sens que la Borgia et il lui parla encore une fois en une langue étrangère, ce qui fit perdre un peu plus moyen à Adrianna et elle se décalait en soupirant sans comprendre ce qui venait d’être dit.

Un petit signe pour qu’elle s’approche et une phrase en anglais était glissée, et Adrianna se penchait au-dessus des boutons de manchettes en tout genre, mais avant de commencer à choisir parmi l’éventuel lot qui lui était proposé, elle releva la tête en souriant et elle questionnait le vendeur.

- Lesquels sont en or ou or blanc ?

Les yeux encore rivés sur les boutons de manchettes, elle affichait un sourire béat, qui s’agrandissait encore et encore, quand il lui informer lequel était  en or et ceux qui était en or blanc. Et elle le suivait à peine du regard quand il se dirigeait vers ce qui était certainement l’arrière-boutique. Elle comprenait maintenant pourquoi Alba avait des sentiments naissant, et elle pourrait ainsi avoir un sujet de conversation avec lui, quand elle serait chez elle vendredi soir.

Après environ une dizaine de minutes à regarder sous toute les coutures et en les prenant en main pour mieux les voir. Et elle regardait ce qui pourrait donner au niveau d’une paire de manche. Finalement son choix c’était porté sur une paire simple de bouton rond en or blanc totalement lisse et une autre en or jaune, carré et avec des striures sur la surface. Ne sachant trop ce que les bijoux allé donner sur un tissu sombre, Adrianna se dirigeait vers l’arrière-boutique, tout en restant au niveau de la porte. Et elle frappait à la porte.

- Excusez-moi ?

Elle attendait qu’on lui réponde, ou qu’il réagisse, et quand enfin il vient à sa rencontre, elle replaçait une mèche de cheveux derrière son oreille et elle le pointait rapidement du doigt pour accompagner sa palabre.

- Est-ce que je pourrais regarder sur vous ?

Même si dans son esprit cette phrase ne portait pas à confusion, elle n’avait pas le vocabulaire nécessaire pour expliquer qu’elle voulait voir ce que ça donner sur un vêtement sombre comme il portait en ce moment.

Le vendeur montrait son poignet et Adrianna s’en saisissait doucement et elle plaçait d’abord le bouton de manchette en or blanc, elle avait beaucoup penché la tête un peu à droite et à gauche, il n’en manquait pas qu’elle trouvait le tout un peu fade et sans vie. Alors ensuite elle plaçait le second sur la manche, et là un grand sourire s’affichait sur ses lippes carmin.

- Celui-ci.

Dit-elle rapidement, en les reprenant en main, et elle replaçait celle qu’elle ne voulait pas prendre là où elle devait être et l’autre était sur le comptoir. Et ouvrait son à main, en sortant son portefeuille pour payer.

- Combien ?

Elle commençait à siffler doucement en imaginant la tête de Fabio quand il découvrirait son cadeau et elle espère fortement qu’il en serait heureux et qu’il ne le refuserait pas lors de leur rendez-vous. Ce qui sans aucun doute la mettrait vraiment mal à l’aise et triste.

- J’ai deux questions choses à vous demander. La première pouvez-vous l’emballer dans du papier cadeau ? La seconde est faite vous dans la décoration intérieur ?

Elle s’humectait les lèvres en jetant un coup d’œil aux meubles présents dans la boutique, et elle avait parlé en majorité anglais, même si un ou deux mots c’était transformer en italien entre temps.

Elle était heureuse de voir enfin son cadeau prendre forme dans l’emballage que lui faisait le vendeur de la boutique. Elle s’humectait les lèvres rien qu’en imaginant la tête de Fabio lorsqu’il l’ouvrirait, et elle en était heureuse, même si une pointe d’inquiétude restait tout de même au fond d’elle. Quand il eut fini et qu’il lui tendit les boutons de manchettes emballer dans le papier cadeaux, Adrianna le prit et elle le glissait dans son sac à main. Et elle commençait à remplir son chèque, tout en laissant vide la case pour le prix. Quand le vendeur lui répondit à sa question, elle levait les yeux au ciel pour suivre le chemin que faisait son doigt et elle voyait un magnifique lustre. Alors elle hochait la tête.

- Bientôt, je vais avoir des pièces d’un château à décorer et j’aurais besoin d’objets en tout genre et en tout style.

Elle ouvrait son sac pour prendre un morceau de papier et un crayon, et elle déchirait un morceau de papier pour y inscrire son adresse mail, et elle garderait l’autre pour avoir le mail professionnel ou privé du vendeur, afin qu’ils puissent mieux discuter. Sur d’éventuelle modalité.

- Est-ce que je peux avoir votre adresse mail ? J’aimerais vous envoyez des photos des pièces et ainsi vous pourriez m’aiguiller sur des objets. Est-ce que c’est possible ?

Et elle tendait le bout de papier au vendeur ainsi que le stylo afin qu’il puisse y noter son adresse mail, et elle donnait la sienne également.

- Vous pouvez me l’écrire ici ?