News — Les groupes : Magnus et La Compagnie sont fermés. Merci de privilégier les autres groupes. Toutes les informations sont présentes ici. News du 21/07 — Mise en place de la mise à jour N°9 juste ici ! Les intrigues sont terminées, le système de quête se simplifie et une nouvelle temporalité verra bientôt le jour. News du 01/05 — Mise en place de la mise à jour N°8 par-là ! News du 01/04 — Mise en place de la mise à jour N°7 par-là ! Apparition du principe des évents ponctuels ainsi que d'un recensement. News du 01/03 — Mise en place de la mise à jour N°6, ici. Plusieurs petites nouveautés HRP à découvrir, et un recensement qui se profile pour le mois prochain ! News du 01/02 — Mise en place de la mise à jour N°5, ici. Nous recherchons un animateur n'hésitez pas à postuler ! Découvrez un nouveau système de jeu, en vous rendant là. News du 15/01 — Les intrigues sont lancées ! Pour en savoir plus rendez-vous ici. News du 01/01 — Mise en place de la mise à jour N°4, ici. Les intrigues de l'an 125 débute à Pelagia. Découvrez un nouveau système de jeu, ici. News du 01/12 — Mise en place de la mise à jour N°3, ici. Vous retrouverez des jeux et un nouvel univers, ici. News du 05/11 — Mise en place d'un mini-évent par le membre Siobhán Balfe. Rendez-vous ici ! News du 01/11 — Mise en place de la mise à jour N°2, ici. Vous retrouverez une tombola, ici. Ainsi que la mise en place de divers jeux sur la CB ! News du 15/10 — Réouverture d'Escalus après 1 an d'absence !
Petit bout de femmes qui trottine de la bathysphère jusqu’au centre commercial. L’heure tourne, et elle ne veut pas faire mauvaise impression. Elle ne voulait pas et ne devait pas faire mauvaise impression. Elle va avoir la possibilité de voir le petit Gaspard, son fils, elle ne l’a pas revu depuis sa naissance.
La chair de sa chair lui manque. Le magasin va bientôt fermée, elle se doit d’acheter quelque chose avec ses maigres économies pour ne pas arriver les mains vides chez sa mère. Cette insupportable bonne femme, pleine de reproche, qui est incapable de voir ses propres défauts.
Mais alors qu’elle arrivait le propriétaire du magasin où elle voulait acheter quelque chose, était entrain de fermé. Il lui annonce qu’il doit faire une course et que son collègue doit bientôt arrivé. Il la laisse alors en plan surplace.
Elle serre les poings, rouge de rage. Sa mâchoire se contracte, et ses pupilles se dilates, dans sa tête en silence elle l’insurge de divers noms, tous plus flatteur les uns que les autres. Sa langue finie par claquer contre son palais, ses bras se croisent sous sa poitrine. Un bruit de diable se fait entendre dans son dos, elle se retourne et voit une masse informe dans un bleu de travail un logo de compagnie sur sa poitrine.
Un sourcil brin s’arque. Il commence à lui parler et à lui demander, si elle peut surveiller sa marchandise, le temps qu’il se soulage comme il dit si bien. Elle dit non, et fini même par s’énerver. Il s’en fiche éperdument, et lui fourgue un carton dans les bras.
Elle siffle. Elle a beau avoir enlevé son plâtre, son poignet la fait souffrir.
Mais, avoir mal pour le voir ça n’a pas de prix.
Sa voix nasillarde s’élève, son faciès est caché par la cargaison.
La journée tirait vers sa fin, les magasins commençaient à fermer, la foule à rentrer. Après une après-midi dans les ateliers d'Aronde à retaper et vernir de vieux meubles, il avait pensé à faire un saut au centre commercial de la cité pour se procurer de nouvelles toiles, qui viendraient envahir son appartement déjà plein à craquer. L'artiste n'appréciait pas ce genre d'endroit, peuplé et bruyant, mais il aimait profiter de la lumière du jour qu'offrait le cœur de la ville subaquatique. Une lumière plus douce et plus pure que les lampadaires artificiels du niveau 3. Alors il avait fait un détour par le niveau 1.
Sortant du magasin de Beaux-Arts, quelques toiles fines dans sa main gauche, l'esprit ailleurs, le regard errant, s'arrêtant parfois sur un détail du paysage, il suit la scène devant la vitrine du magasin d'en face. La jeune femme brune semble contrariée par la fermeture de la grille. Elle est petite mais robuste. Il voit, examine presque d'ici ses mains abîmées par le temps, ses yeux confiants. Lorsque, en quelques instants, un badaud surgit et lui plante un colis entre les bras, sa tête disparaissant derrière, il remarque son poignet qui casse sous le poids du carton. Planté à quelques mètres, Jon entend la voix de la madone s'élever Pardi ! Il n’y a personne pour m’aider ?
Personne ne semblant y prêter attention, il s'approche doucement. Il n'avait pas l'habitude de prendre les devants, mais s'en serait voulu de n'avoir pas aidé en sachant que cette femme en avait besoin. Alors sans un mot, il passe sa main encore libre sous le paquetage pour soulager l'inconnu. Un coup de main ?
Sans lui laisser le temps de répondre, il pose ses toiles contre sa jambe et attrape le colis. Hésitant, il ajoute Qu'est-ce que j'en fais ?, sans la regarder vraiment dans les yeux.
Elle pinaille, s’ébouriffe, elle a horreur d’être prise pour un larbin. Pourtant de visu, il n’y a rien de tout cela qui s’affiche dans sa démarche, son visage ou ses gestes. Mais son esprit fulmine, bouillonne, elle serait prête à tous les exterminés, tous autant qu’ils sont. Si ses yeux étaient des armes, il y aurait beaucoup de mort sur son sillage…
Une voix s’élève derrière cet amoncellement de bric à broc qu’elle a eu contre son grès dans ses bras. Elle lève le museau pour y voir pardessus ce fardeau, elle est bien trop courte sur pattes. Mais une chose est sur, elle ne reconnait ni l’odeur, ni le timbre de la voix. Ce qui est une bonne chose, au moins, ça évitera des discutions en tout genre.
Le poids se soulage. Elle en profite pour glisser un oui.
Elle se tord le coup pour observer la personne, et voit une chose qui la fait frémir d’horreur. Des poils, et des cheveux, en une telle quantité, qu’un épouillage ne serait pas suffisant. Un nid possible à tout type de bactérien. Elle a envie de lui hurler dessus pour qu’il rase pour cela. A la place, elle se dégage et le laisse tout porter, et tant pis si ça tombe.
— Qu’est-ce que j’en sais. Un nigaud arrive et me débarque ça dans les bras sans rien demander. C’est pas comme si j’avais que ça à faire.
S’exaspère-t-elle.
Elle claquait rapidement sa langue contre son palais.
Trois fois en tous. L’exaspération et la rage la submerge, tel un navire brisé par les vagues.
Wanda recule et observe ce qui se passe, elle marche d’un pas décidé vers le diable, sa main se pose sur le haut de la pile de cartons, ses petits yeux vairons se plissent, ils observent les dessins qui sont présent sur chacune des faces du cube.
C’était les mêmes dessins que sur les bouteilles d’essence avec le logotype de la société Corb. Elle bat des cils.
— Ca alors ! Pourquoi on m’a refilé de l’essence, c’est p’tre de la bonne.
Quand Saül a du temps libre pour lui, et lorsque ce temps est en journée, il aime en profiter. Il se balade, visite des amis, des monuments, comme s'il ne connaissait pas déjà tout de cette ville. Parfois, il va au centre commercial pour simplement flâner, comme chaque personne un tant soit peu riche qui se respecte. Et lorsqu'il profite de ce temps libre, il arrive bien souvent qu'il ôte sa casquette de Gardien, celle où le nom Saül Darwin est incrusté en fil doré, pour juste devenir n'importe quel Pelagian qui rôde. Ce temps pour lui, il l'apprécie particulièrement.
Il était scotché à la vitrine d'un magasin de spiritueux, à la recherche d'une bonne bouteille de vin puisqu'il était invité à dîner chez son grand ami de Magnus dans quelques jours. L'heure tournait, il ne faisait que du repérage pour se donner des idées et revenir, plus tard, lorsque le temps lui permettrait à nouveau de se déplacer. Il avait remarqué la scène qui se passait derrière lui mais ne comptais pas intervenir. Non. Il n'aiderait pas, ne dirait rien. Il n'était pas un membre du Conseil en ce début de soirée, et un habitant lambda ne devrait pas...
Oh, mais c'est sans compter sur la gentillesse débordante de certaine personne. Voilà qu'un yéti sorti tout juste de sa grotte vint en aide à la pauvre femme accablée. Saül voit tout dans la vitrine, toujours sans broncher. Dieu que la femme est désagréable, alors que ce pauvre homme veut juste être sympathique. Personne ne devrait se faire traiter de la sorte par une cul-pincée. Le Gardien ne bouge toujours pas. Mais il continue d'observer les détails dans le reflet de la vitrine, il voit tout, et il ne rate surtout pas ce logo de Corb sur les cartons, et celui des essences.
Sans pouvoir contrôler cette soudaine pulsion, peut-être car Corb lui rappelle Siobhán et qu'il y est très sensible dernièrement, il se retourne brusquement et avance vers eux. Hey ! C'est quoi ce trafic ? D'où vous avez autant de cargaison d'essence comme ça ? Il se rapprochait assez vite, chapeau sur la tête, dans une intonation presque agressive. La nature du Gardien, de la sécurité avant tout ? A moins que ce soit la curiosité maladive de vouloir tout savoir. Je suis sûr que Corb n'autorise pas n'importe qui à faire passer tant de marchandise. Vous avez un mandat pour ça ? Il regarda successivement la femme, puis l'homme barbu comme si chacun d'eux étaient déjà coupable d'avance.
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Sujet: Re: L'éveil des sens | avril 125 | libre Q#0 17.01.16 13:13 parLe Juge
Cette journée commençait bien pour Harvey, un petit blond naïf qui ne savait jamais dire non. Mais il arrive souvent, dans les journée du jeune Harvey, qu'un élément pertubateur vienne tout chambouler. Cet élément était, dans 90% du temps, appelé Marco ; et c'était son grand frère. Aussi baraqué qu'un frigidaire et avec le tact d'une poêle à frire, Marco ne travaillait pas, il faisait du trafic.
Oscillant entre armes, vivres et essences, Marco chassait les bonnes occasions de détourner des cargaisons pour les revendre dans le niveau 3 qui en manquait. Quelqu'un d'honnête, soit-disant, mes ses métodes seraient à revoir pour obtenir une médaille. Et parfois, Marco n'avait aucun scrupule à demander à son petite frère de l'aider. Avec sa tête d'ange, il était un bon allié, quelqu'un qui ne sait pas dire non et à qui il est difficile de dire non également.
Ce soir, Marco et Harvey sont dans le centre commercial car on leur a dit qu'une grande quantité d'essences véritables, pas ces boissons cheap qui se trouvent partout, seraient livrées. Les voilà donc, guêtant. Quand le livreur arrive avec son diable, Marco dit à son frère d'aller le braquer. Le petit blond enfila donc une cagoule, faisant attention à ce que personne ne soit aux alentours, prit le pistolet de son frère et son sang-froid à pleine mains. Mais le livreur déguerpit en le voyant, laissant la cargaison entre les bras de... d'une femme ?
Harvey se cacha quelques instants, histoire de faire des signes à son frère pour qu'il comprenne que la situation était compromise. Mais Marco n'en avait que faire et força son frère à y aller quand même. Braquer une femme, c'était du gâteau. Mais arriva un homme, barbu. Puis un second. Un regard vers Marco fit comprendre au pauvre Harvey qu'il devait y aller de toute façon. Alors le gamin se mit à courir dans la direction des trois personnes au moment où aucune autre personne n'était dans le coin.
« Vous ! Donnez-moi tout ce que vous avez ! » Il avait levé son arme en pleine tête de la femme, attendant qu'on daigne accéder à sa requête. Mais Harvey avait la voix aussi tremblante que ses mains. Heureusement pour lui, derrière, sans qu'on ne le voie, Marco surveillait que tout se déroule comme prévu.
Un frison lui déchire l’échine, cette voix elle l’a déjà entendu, bien trop souvent à son goût et voilà que pour la troisième fois elle l’entendait hors des murs du conseil, elle l’entendait en toute liberté, sans qu’un couperet ne lui tombe sur la tête et lui dise, voix après voix « coupable ». Elle déglutit bruyamment. Et fini par se retourner.
— Allons dont ! Je répète, ce n’est pas à moi, et que voulez vous que j’en fasse, j’ai d’autre chats à fouetter.
Disait-elle au gardien, tentant de se faire passer pour tout simplement une mère de famille ce qu’elle était au plus profond d’elle-même. Elle se retourne et fait face aux deux hommes, la main tenant fermement son sac à main.
— Je dois aller chercher mon fils chez la nourrice si vous voulez bien m’excuser.
Elle se retourne une deuxième fois, et tout c’était passé, très vite, le canon d’une arme se tenait braqué droit devant elle, ses muscles ne bougeait pas d’un iota, elle suivait de ses yeux vairons, le mouvement de l’arme zigzaguant à droite et à gauche, sans vraiment être sur quel était la partie de sa cible.
Serais-ce entre les deux yeux. Ou bien peut-être la bouche. Voir même le front.
Un sourire carnassier se dessine sur ses lippes, la totalité de son visage crier un seul et unique message « tire si tu l’oses ».
—Tout n’est-ce pas ? D’accord, je vais vous donner mon portefeuille.
Disait-elle, en glissant sa main dans son sac à main, tirant le cran de sureté de son arme à feu.
Les bras toujours chargés, Jonatan entend une voix masculine derrière lui. En jetant un œil dans son dos, il reconnait le visage du Gardien. Ses traits droits, qui incarnent la sécurité de la ville sous-marine. Ses yeux perçants, clairs, un semblant tristes. Il l'a déjà vu : dans la presse, sur les écrans. Et son sens de l'observation n'oublie jamais un visage. Par contre pour ce qui est du nom...
Alors que le couple maintenant face à lui commence à lever le ton, sans vraiment lui donner le temps de répondre, il voit s'approcher un garçon, blond, chétif. Très vite, le garçon dégaine son arme, d'un geste mal assuré, Vous ! Donnez-moi tout ce que vous avez !, et pointe le canon vers la madone à ses côtés. Elle ne bouge pas. Elle sait ce qu'elle fait et on ne peut pas en dire autant du gamin. Il tremble. Son geste détonne avec son attitude. Il ressemble à une bête apeurée qui tente tant bien que mal de faire le gros dos.
Le peintre pose calmement la cargaison au sol et, une fois ses bras libres, pose sa main sur le bras du garçon, dirigeant le canon de l'arme vers le sol. Éviter toute violence, tout coup mal placé, trop rapide. Il ne se dira jamais pacifiste, mais au fond, c'est plutôt ça. Pose ça dit-il simplement en baissant la tête vers la bestiole.
Le manque de sympathie de la femme fit tiquer Saül. Cette voix et ce visage, ils les connait. Mais incapable de bien se souvenir, le Gardien n'étant pas physionomiste pour un son, il la regarde alors en plissant les sourcils et penchant légèrement la tête. Comme un scientifique qui observerait les réactions de son cobaye. Pas à vous, c'est facile à dire. En attendant, c'est à vous que l'homme a livré les colis. J'étais juste là, je l'ai bien vu. Saül montrait du doigt la vitrine contre laquelle il avait tout observé. Et juste après, il se tourna vers l'homme barbu pour lui faire une remarque également, avant d'être interrompu par un homme armé.
La première réaction de tous fut de ne pas bouger, d'analyser les risques, la situation. Mais il fallait bien avouer que les risques semblaient faibles. L'arme tremblait au bout de la petite main frêle du garçon, sa voix aussi. La femme, contre qui l'arme était braquée, semblait vouloir être compréhensive et offrir son argent, mais Saül s'avança vers elle pour retenir son bras dans son sac. En parallèle, le barbu retint l'arme d'un geste. Je crois que ce ne sera pas nécessaire. Garder votre argent pour vous occuper de votre fils, ce garçon ne nous fera rien... S'assurant que rien ne sorte du sac de la jeune femme, le Gardien avança à son tour vers l'arme.
Allons, voyons. Il a raison, posez ça. Voyez bien que ça ne rime à rien. Comment vous vous appelez ? Puis il murmura en plus à l'oreille de l'homme avec beaucoup de poils Et vous ne pensez pas que ça vous sauve. Je veux toujours savoir ce que vous faisiez avec cette caisse d'essence entre les mains. Saül se prenait souvent pour la milice, le chef de la sécurité, mais il n'avait pas vraiment ce rôle-là, au fond. Et si les choses dégénéraient, ce n'est pas son statut qui changerait quelque chose.
Prise entre plusieurs feux, Wanda n’aimait pas ce que donner cette situation, elle n’était pas faible, bien au contraire, elle en avait maté des hommes et femmes en prison. Tout comme elle avait reçu des coups de la part des plus forts. Pourtant, à toute aise elle n’aurait pas à dévoiler son arme à feu.
Une main se posant sur son bras, ses yeux divaguaient sur le gardien. Ses muscles se crispaient autour de l’arme à feu qu’elle avait dans son sac. Pourtant elle ne remettait pas le cran de sureté, ni même enlevait sa main de son sac. Il suffisait d’un geste maladroit et un coup pouvait partir. S’il pouvait percé la chair du gardien, la mère de famille louerait Hatti des jours durant, chantant pour eux pour les années à venir. Si bien qu’elle reculait d’un pas.
Jouant alors le rôle de la femme faible.
— Mais faite ce qu’il dit ! Donnez-lui ces cartons, et tout sera alors terminé simplement et sans encombre ! Arrêtez donc de jouer les preux chevaliers, il a une arme à feux !
Parlait-elle avec désespoir, laissant les larmes lui monter aux yeux.
— Ne nous faite pas de mal ! J’ai un petit garçon qui m’attend, je veux le revoir ! Laissez-nous tranquille.
Implorait-elle alors au vagabond.
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Sujet: Re: L'éveil des sens | avril 125 | libre Q#0 19.01.16 12:50 parLe Juge
Le pauvre Harvey était complètement pris au dépourvu. La peur le gagnait, même s'il avait l'impression de faire peur à cette pauvre femme, il n'avait aucune garantie. Il paniquait. Et lorsque le jeune homme barbu poussa son arme, il décida de se débattre. « Lâchez-moi ! Vous croyez que je vais vous dire mon nom ? Je suis pas stupide hein ! »
Et sans comprendre pourquoi, dans un geste sûrement trop brusque pour que l'homme qui tenait l'arme le laisse tranquille, Harvey se secoua. Le tout entraîna l'impensable : il tira aux pieds du Gardien, qu'il avait bien reconnu. Une seule balle, un impact. Personne blessé, mais Harvey sursauta. « BORDEL ! ELLE EST CHARGEE ! MARCOOO ! »
Le grand frère lui avait assurait qu'il suffisait juste d'effrayer le groupe pour s'emparer des essences, que tirait ne rimait à rien et qu'il ne pourrait pas. Mais Harvey en avait été parfaitement capable. Et derrière, au loin, Marco avait la tête dans le creux de ses mains, abasourdi par la stupidité de son petit frère. Mais non, il ne répondrait pas.
Le coup était parti tout seul, le bruit retentissant du canon qui propulse la balle, et de son impact dans le sol, faisait bourdonné ses oreilles, dans un petit sifflement strident, ses poils c’étaient hérisser. Une certaine inquiétude réelle prenait vraiment naissance là.
Le manque d’assurance dans n’importe quelle situation était toujours fatal. Sauf que cette fatalité avait le choix de touché, soit le coupable soit les innocents, mais bien plus souvent c’était les innocents qui prenait. Et un chef, comme elle l’était, même pour parfois une bande d’égoïste aux pieds cassés, qui meurt à cause d’un incapable ce n’était pas bon, pour personne.
Les larmes avaient finis par arrêter de couler, il n’était plus l’heure de jouer. Les yeux secs, et reniflant légèrement, elle élevait la voix, alors.
— C’est que des boîtes laissez les prendre ! Ca va pas vous tuez, hein ?
Elle s’approchait alors du coupable qui tenait l’arme à feux.
— Vous et Marco, c’est bien ça, prenez les, on ne fera pas de résistance. N’est-ce pas messieurs ?
Alors que la pauvre femme s'apprête à céder, les murmures du Gardien arrêtent le peintre. Il se retourne un instant vers lui pour répliquer mais, le temps qu'il tourne la tête, relâchant le bras du jeune homme, le coup part. L'impact de la balle sur le sol le fait sursauter et son attention se reporte sur le tireur. Le gamin est complètement paniqué BORDEL ! ELLE EST CHARGÉE ! MARCOOO !
Mais Marco n'apparait pas et la madone commence à perdre patience, incitant ses compagnons à laisser partir l'animal avec le chargement. Jonatan s'écarte alors de la caisse à ses pieds, levant les mains, l'air de dire de toute manière, ce n'est pas à moi. Si elles ne sont pas à vous commence-t-il, qu'il les prenne. Après tout, il avait simplement voulu aider. En reculant, manquant de peu de mettre un pied dans ses toiles, il jette un œil vers le Gardien, se demandant s'il allait laisser tout ce petit monde repartir.
Quand le coup fut tiré, Saül eut ce sursaut digne d'une petite fille. Les armes à feu, la surprise que cela provoquait... Tout lui rappelait amèrement les détonations du Temple Pourpre. Il avait reculé, dansant sur ses pieds comme pour éviter d'autres balles invisibles. Mais en relevant sa tête qu'il avait protégée de ses mains, il remarqua que l'homme armé semblait tout aussi paralysé, si ce n'était pas plus. A droite, puis à gauche, ses deux compagnons attaqués semblaient prêts à baisser les bras. Chose qui n'est pas familière à Saül, mais que pouvait-il faire d'autre, en cet instant ?
Ok, très bien... Prenez-les, les caisses sont à vous... Mais Marco, il n'est pas là pour vous aider, pas vrai ? Saül tendait les mains en avant pour se défendre, comme si elles étaient le meilleur bouclier de toute la cité. Il essayait de regarder le garçon dans les yeux, comprendre ce qu'il avait derrière la tête. Il voudrait discuter, mais en observant autour de lui, il se dit que ce ne serait peut-être pas le plus judicieux... Puis maintenant, il avait tout simplement peur. Un gamin armé qui pouvait tirer et n'était pas maître de son arme, c'est plus dangereux que beaucoup de choses.
Il faut croire que l’usage et la sensation des armes à feu, surtout lorsqu’elle tirait et faisait leur brouhaha d’enfer était quelque chose de bien inconnu à ses messieurs. Bien trop au chaud dans leur cocons, dansant comme des femmes à la petite vertu sur scène, et relevant leurs jupons quand la musique prenait place pour final s’arrêter le cœur tambourinant à la chamade.
— L’un comme l’autre vous êtes dur de la feuille. C’est pas à moi. J’étais simplement venus acheter un jouet pour mon fils !
S’exclamait-elle.
Mais voyant qu’aucune des personnes présentent étaient dévoué à aller plus loin et à s’avancer. Elle se demander même quand le premier aller se transformer en statue, et quand le deuxième aller se mixer dessus.
Alors Wanda prenait les devants, pour aller plus vite, mais surtout pour être plus tranquille. Elle s’approchait du diable, et malgré son faible poids face à la cargaison, et son poignet douloureux, fraîchement remis d’une fracture, elle poussé le diable. Les roues grinçaient, et les bouteilles s’entrechoqués dans leurs cartons.
— Là, voilà ce que vous vouliez ! On recule, et vous prenez, d’accord ? Et on arrête de tirer !
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Sujet: Re: L'éveil des sens | avril 125 | libre Q#0 23.01.16 12:41 parLe Juge
Harvey s'attendait à tout, après ce coup de feu, sauf à ce que cela fonctionne. Jamais il n'aurait cru ces hommes et cette femme compréhensifs. Ce retournement de situation eu l'étrange effet de rendre Harvey soudainement très sûr de lui. Fier. « Pop, pop, pop. Ecoutez le barbu et donnez-les moi, c'est tout ! Pas de bavardage ! » dit-il en direction du Gardien qui lui parler de Marco.
Quand la femme arriva avec le diable, Harvey, pointant son arme sur tout le monde en même temps qu'il avançait se pencha sur la cargaison pour observer ce qui se trouvait dans ces caisses. Il s'agissait bel et bien d'essences, des vraies. Il ne put retenir un petit rictus de joie accompagné d'un gloussement. Oh, comme Marco allait être fier de lui ! Il se ressaisit et dit alors : « Parfait ! Maintenant, vous vous tournez, tous ! De dos, allez ! Et vous ne bougez pas avant que je sois parti. »
Derrière, Marco observait toute la scène et venait lui aussi de sourire. Petit à petit, il se levait finalement, tout en restant à une assez longue distance, appuyant ses bras sur ses hanches, bien content de voir la soudaine maîtrise de son petit frère avec les armes à feu.
Elle laissait le diable au voleur. Se demandant si elle pouvait faire quelque chose de gratifiant et qui pourrait redorer son image. De ses yeux vairons, elle observait les deux hommes qui se tenaient à ses côtés. Eprouvant de la répulsion pour le nid à microbe qui devait se nicher dans le premier, et de la haine pour le deuxième, qui a l’aide de ses compères l’avaient mit deux fois en prison. Elle réfléchissait, et quand bien même si elle venait à attenter une action, est-ce qu’il la suivrait dans une opération risqué et périlleuse.
Wanda ne serait le dire.
— D’accord, d’accord, d’accord… Nous allons le faire, n’est-ce pas messieurs ?
Disait-elle alors en s’adressant à l’homme barbu. Elle lui lançait un regard, allant de sa personne au diable. Ses mains n’avaient pas quitté le rebord de métal, et elle ne le ferait que si elle avait une réponse face à sa demande.
En somme, allait-il la suivre, si elle poussait fortement le diable vers le voleur pour aller à le faire tomber et ainsi avoir une chance d’en sortir victorieux.
Car après tout, qu’est-ce qui leur disait qu’il n’allait pas leur tirer dans le dos, dès qu’ils auraient fait ce qu’il demande.
Des témoins morts, c’est toujours mieux que des témoins vivants, comme beaucoup de criminel diraient.
Le canon de l'arme passait successivement de lui, à la madone, pour finir sur le Gardien et revenir vers lui. Le coup de feu avait redonné confiance au garçon, qui espérait que tout se passe maintenant sans encombre. Alors qu'il parade et la joue ganster, la jeune femme à côté du peintre semble céder. Les mains encore aggripées au diable, elle dirige tour à tour son regard insistant vers lui, la cargaison, lui, et la cargaison. Nous allons le faire, n’est-ce pas messieurs ?
Faire quoi ? Le barbu n'est plus sûr d'avoir à ses côtés une femme craintive. Mais si elle intervient, ce Marco pourrait bien apparaître et avoir la main plus assurée sur le chargeur. Il recule d'un pas de plus, tourne la tête vers la brune et lance à l'adresse de la bête effarouchée : Prenez donc, ce colis n'est pas à nous. Il préférait céder que finir au cœur d'une rixe qu'il n'avait pas voulu. Le sang tambourinait dans sa tête, il sentait la fièvre monter et ne souhaitait pas perdre ses moyens ainsi. Du pied, il pousse la caisse posée devant lui vers le jeune, l'accompagnant d'un signe de tête qu'il veut compréhensif, espérant calmer le garçon. Allez, file semble-t-il dire.
Saül aurait préféré ne pas être là, ne pas assister à la scène et jouer à l'aveugle, encore et toujours. Sa réputation était en jeu, comment le Gardien se laissait-il berner par un gamin armé, en suivant la décision lâche d'une femme qui était d'accéder à toute requête, mort de trouille ? Il détestait se sentir impuissant et incapable. Mais il ne voulait surtout pas finir blessé, alors il hocha la tête lorsque tout le monde décida bel et bien de laisser la cargaison au voleur. Cependant, hors de question de se retourner et finir tous dos au canon d'une arme chargée et mal maîtrisée.
Prenez tout et partez. Mais il est hors de question qu'on se retourne avec votre arme braquée sur nous ! Qu'est-ce que vous voulez qu'on vous fasse de toute façon. Prenez juste les caisses, et filez. Saül essayait de paraître fort, il avait fait un maigre pas en avant, comme pour montrer à ces deux compagnons qu'ils les protègent. Il parlait avec les bras, pour se rendre plus imposant, comme un chat qui bombe le dos lorsqu'il feule. Au fond, Saül était pourtant une petite souris qui priait pour que le voleur prenne vite la fuite, et que le grand Marco ne pointe pas le bout de son nez... Malheureusement, Maco arriva.
Bien plus grand que le petit frère, Marco faisait peur, d'autant plus encagoulé pour cacher son visage. Les yeux du Gardiens se figèrent sur sa carrure, incapable de bouger il sentait déjà son dernier souffle glisser entre ses dents. Mais étonnement, Marco posa sa main sur le plus jeune et lui dit « Ils ont raison, mieux vaut vite se casser. Je prends le diable, tu prends le carton à côté. ». Le plus jeune obéis en rangeant l'arme à sa ceinture et en saisissant la caisse qu'on lui avait envoyé du pied. Marco, lui, il s'avança vers la femme, sans encore poser ses mains sur le métal pour prendre possession du diable, comme pour voir si elle n'allait pas faire quelque chose de stupide avant cela.
Spoiler:
Pseudo intervention du Juge pour le dernier paragraphe hein ; mais c'est que sinon ça aurait été deux mini-RP, donc autant lier les deux xD
Un sifflement passait entre ses dents. Voyant que le premier homme ne réagissait pas à son signale, Wanda en venait même à se demander si ce dernier n’avait pas été bercé trop près des chants des baleines. Ne comprenant ainsi et uniquement leur langage. Quant au gardien, ce n’était pas mieux. Mais face à ses yeux vairons ils pourraient tout faire, ça ne sera jamais assez bien aux yeux de la révolutionnaire.
Les dents serrées, elle finissait par lâcher le diable, et se mit même à lever les mains en l’air, pour montrer qu’il pouvait partir sans aucun souci. Ainsi les paumes à hauteur du visage, la maman reculait d’un pas, puis d’un deuxième. Jusqu’à ce qu’une distance raisonnable les sépare.
Elle aurait pu à tout moment sortir son pistolet et tirer sur l’un des deux voleurs du dimanche, mais elle ne pouvait pas, mais surtout elle ne voulait pas devoir expliquer son geste, quant bien même elle s’en fiche des dégâts secondaires et qu’une personne soit blessée, ou même pire morte. Mais tout simplement, elle ne pouvait pas risquer de faire à nouveau un tour en prison. La troisième fois serait tout simplement trop rapide depuis son deuxième et dernier voyage en ses lieux humides et morbide.
— Couard…
Insultait-elle alors le barbu en mimant avec ses lèvres, et en lui lançant un regard aussi sombre que la nuit.
— Mollusque…
Faisait-elle de même, cette fois-ci en jetant un regard au gardien.
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Sujet: Re: L'éveil des sens | avril 125 | libre Q#0 03.02.16 13:05 parLe Juge
Marco finit donc par se saisir du diable lâché subitement. Il ne fallut que peu de temps aux deux frères pour réaliser qu'ils avaient réussi leur mission, ce pourquoi, sous leur cagoule, ils souriaient comme des benêts. « Allez, pose le dernier carton sur le diable et viens ; on dégage, vite. » Un petit signe de tête au jeune Harvey qui se sentait pousser des ailes, et l'ordre fut suivi. Tous les cartons étaient sur le diable que Marco poussait énergiquement. Tout allait pour le mieux, jusqu'à ce que...
Harvey se sentait puissant, écouté, chose à laquelle il n'avait pas l'habitude. Il eut dans la bonne idée de vouloir sortir une dernière fois son arme pour menacer la petite troupe jusqu'à ce que les frères soient bien partis. Marco arrivait presque à la sortie du centre commercial, mais en sortant rapidement son arme qu'il avait précédemment rangé, Harvey ne put retenir un nouveau coup de feu, tiré à l'aveuglette. Cette fois-ci, le coup ne toucha pas le sol, il alla directement se nicher dans la vitrine d'une boutique de savons et gel douche à base de produits maritimes... Le bruit du fracas de la vitre se fit entendre, et Harvey, pris de panique, lâcha son arme et s'enfuit au courant en hurlant à son frère : « Vite, couuuuurs ! »
Les deux hommes disparurent, arme du crime à terre et vitrine brisée. Une véritable bande de bras cassés.
Les doux mots en direction des deux hommes résonnèrent dans la tête de Saül. Il lança un regard diabolique à la femme d'à côté, comme pour lui dire "Et que voulais-tu qu'on fasse, abrutie ?", d'autant que c'est elle qui avait lancé l'idée de tout abandonner. Le Gardien lui, ne voulait juste qu'il n'y ait aucun blessé. Mais ses pensées furent vite coupées par un nouveau rebondissement. Le coup le fit sursauter, mais en voyant déjà que les débiles partaient, il eu le réflexe de se retourner vers la boutique victime. L'arme ! Ramassez l'arme dans un linge que vos empruntes n'apparaissent pas ! lança-t-il à l'homme barbu qui se trouvait à côté du pistolet à terre.
Ni une ni deux, Saül se mit à courir en direction du Pays des Savons voir si tout le monde allait bien. La tenancière, une femme assez âgée, semblait choquée mais en bon état. Il l'aida vite à sortir de là et s'adressa par la suite à la jeune femme préoccupée par son fils. Pouvez-vous vous occuper d'elle ? Je vais voir si elle n'a pas un téléphone dans sa boutique pour que l'on puisse vite prévenir Magnus ! Nous avons l'arme, ces saligauds ne vont pas s'en tirer comme ça. Enfin, Saül se sentait fort, maître de la situation. Dieu qu'il aimait que l'intrigue lui tourne autour, qu'elle le mette en avant comme l'homme qui réglait les problèmes.
Il finit par trouver un téléphone et contacta la milice, qui assura qu'il ne tarderait pas. La victoire n'était pas loin, et son nom serait inscrit en gros dans la catégorie des témoins clefs.
La remarque de la jeune femme lui fait lever les yeux au ciel. N'était-elle pas la première à avoir voulu céder ? Le peintre se contente de souffler du nez en regardant les braqueurs fanfaronner et s'éloigner, fiers comme des môles. Espérant que chacun reparte à ses affaires, il se penche vers ses toiles. Le bruit du canon sifflant près des ses oreilles. Les éclats de verre. Tout arrive très vite.
Le barbu manque de tomber lorsque la balle fracasse la vitre, se rattrapant au bras de la brune à ses côtés. Il se relève aussi rapidement qu'il le peut, légèrement abasourdi, alors que le conseiller s'affaire déjà auprès de la boutique victime et des clients à l'intérieur. Un brouillard invisible se forme autour de ses oreilles, chaque bruit devenant de plus en plus étouffé. Il lance un regard désolé vers la jeune femme, lâchant timidement sa prise sur une manche froissée. Il discerne quelques mots sortant de la bouche du Gardien, armeempruntesMagnus... Encore chancelant, il sort son mouchoir, simple carré de tissu bleu, et y glisse le revolver encore chaud.
Ayant reprit ses esprits, et malgré la brume sur ses tympans, il se dirige vers le Gardien et lui tend l'arme, dont il ne sait quoi faire. Il lâche un Tenez. qu'il entend à peine et s'en retourne vers ses toiles, espérant simplement que les éclats de verre ne les ai pas abîmées. Il s'accroupit devant les morceaux de lin tendus et examine la première, retirant quelques lames de verre en secouant la tête. Perdu.
Wanda laissait tomber ce combat. Elle ne gagnerait rien à suer sang et eau bien au contraire. Et cela elle l’avait comprit quand le deuxième coup de feu retentit. Elle ne sursautait pas. Il n’y a pas de raison à ses yeux, malgré tout, il faut croire que ce n’était pas le cas de ses autres messieurs. Le barbu trébucher ou il lui donnait l’impression. Si bien qu’il se rattraper à son bras et en guise de réponse elle lui jetait un regard aussi sombre que le Styx. Et elle faisait bouger son membre pour qu’il la laisse tranquille et qui ne pose pas son ignominie sur son être.
Elle ne parle pas, aucun son n’est pipé de ses lippes. Elle entend pourtant ce qu’il se dit. Appeler la milice. Récupérer l’arme. S’occuper de cette femme.
Non.
Wanda ne ferait rien de tout cela. Elle ne le désire pas. Elle ne le veut pas. C’est beaucoup trop risqué. Son sang se met alors à bouillonner dans ses veines. Son sang pulse à ses oreilles. Son cerveau se met à réfléchir. Elle cherche des personnes, des visages, des histoires qui pourrait lui offrir un alibi.
Et là au loin elle voit un enfant. Un petit garçonnet aux cheveux bruns presque noir comme les siens. Elle dit à cette femme que son fils est là, qu’elle se doit d’être une bonne mère et le mettre à l’abri. Alors les mains sur les siennes elle la supplie. Ce n’est pas des plus convainquant, mais au vu de la femme qui est sous un état de choc certain c’était amplement suffisant. Et elle fusait alors, vers la foule de badour qui c’était approché en entendant ce énième coup de feu.
Pour finalement disparaître dans une marrée de visages.
La jeune femme prenait soin de la gérante de la boutique sans ronchonner, ce qui laissait à Saül le temps de réfléchir. Fier, le torse bombé, il sortit de la boutique où il avait passé son appel. Une troupe commençait à se former, il hésita à parler à voix haute puis se dit que c'était son devoir de Gardien que d'informer la population ! Nous venons d'être attaqués. Deux hommes ont volé des cargaisons en nous menaçant avec une arme. Des coups ont été tirés mais, heureusement, n'ont blessé personne, et la Milice arrive. Vous pouvez donc regagner vos foyers, à moins que vous n'ayez tout vu, auquel cas votre témoignage pourra nous être utile. Merci à tous. Il avait ses mains en l'air et parlait avec une voix forte, qui portait relativement loin. Si on l'observait bien, on voyait pourtant toujours l'une de ses mains trembler.
Une fois son beau discours fini, il s'avança vers le barbu. Il prit l'arme qu'il lui tendit et la mis bien précieusement dans sa poche. Saül ne voulait pas la poser quelque part pour l'oublier, ainsi elle serait donc en sécurité jusqu'à l'arrivée de Magnus. Merci, merci beaucoup... Je... En retournant la tête, il remarqua que la dame avait disparu. Au loin, il la voyait avec un enfant pas loin, elle avait dû s'inquiéter pour son fils et on ne pouvait définitivement pas la blâmer pour cela. Eh bien, elle est partie... Vous pouvez faire de même si vous le souhaitez. La Milice va arriver, je m'occuperais de tout leur raconter. Pouvez-vous me laisser votre nom ? Magnus vous contactera pour prendre votre déposition s'ils en ont besoin. Mais pour le moment, je pense qu'on a tous envie de rentrer chez nous, et on le mérite. Il n'embêterai le pauvre homme à rester avec lui, il avait de toute façon l'air d'être parti dans un autre monde.
Le Gardien en revanche se devait de rester, accueillir les miliciens, mais au fond, même lui aurait voulu rentrer auprès d'Isobel et de Tomás. Puis un instant, il pensa également à Siobhán, à ce qu'il serait devenu si on lui avait tiré dessus pour ses essences. La fin de journée allait être longue...
Le temps d'atteindre le Gardin et la madone a déjà disparu. Le peintre est intrigué par la jeune femme, n'arrivant à la cerner totalement. Il va même jusqu'à la chercher du regard quelques instants mais abandonne rapidement. Ses oreilles bourdonnent toujours lorsque le conseiller lui demande son patronyme. Il tourne la tête vers la foule qui commence à grandir et le sifflement s'accentue. Préférant ne pas penser à ce flot d'information qui se dirige vers lui, il secoue la tête, comme pour chasser l'idée, et dirige à nouveau son visage sur son compagnon. Il se contente de donner son nom, simplement, sans fioritures. Ils n'en n'ont pas plus besoin l'un que l'autre, après tout. L'autorisation lui est donnée de partir, il sourit intérieurement en se disant qu'il ne l'aurait pas attendu et hoche la tête en signe de salut.
L'artiste se baisse lourdement pour rassembler ses toiles vierges et, malgré les déchirures, décide de les garder. Déchirée. Oui, voilà comment il qualifierait la brune, qu'il ne recroisera certainement jamais —il ne valait probablement mieux pas, d'ailleurs, au vu de leur dernier contact. Le tympan encore sifflant, ses pensées embrumées, il se dirige vers la sortie, tête baissée pour éviter le regard de la foule. S'allonger. Dormir. Il ne pensait qu'à ça pour l'instant. Il ne fera rien de plus aujourd'hui. Demain il couchera peut-être la femme qui l'a tant intrigué sur ses toiles écorchées. L'idée qu'il aurait pu mourir aussi bêtement ne lui effleure même pas l'esprit.
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Sujet: Re: L'éveil des sens | avril 125 | libre Q#0 parContenu sponsorisé