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Tout d'abord,

La réincarnation dans son oeuvre originel - Loki, fils du géant Farbauti et de Laufey, la feuille. Dieu nordique du chaos, il a été marié à Sigyn de qui il eut deux fils, Vali et Nari. Avec la sorcière Angerboda, il engendre trois autres "enfants", Hel, gardienne des enfers, Fenrir, un loup géant qui sera enchaîné, et Jörmungrandr, le serpent de Midgard qui enserre le monde des hommes. Mauvais de nature, cynique, en perpétuel conflit avec ses "frères", c'est le plus infernal des Ases et l'instigateur du Ragnarök, aussi appelé Crépuscule des Dieux. Il est une sorte de personnification du feu : on ne peut vivre sans lui mais on ne peut pas pour autant lui faire confiance car il peut changer en quelques secondes à peine. Son plus grand jeu est de mêler les autres, et plus particulièrement Thor qu'il aide et trahit tour à tour, à des situations toutes plus avilissantes les unes que les autres pour les en sortir. Il fera ainsi capturer Idunn aux pommes de jouvence, coupera les cheveux de Sif, la femme de Thor, trichera sur maints paris. Le nain Brokk tentera par deux fois de lui coudre les lèvres, sans succès. Il triche, il révèle le moindre détail avilissant de celui d'en face en s'assurant que les autres écoutent. Dans les Lokasenna, il traite Skadi et Freyja de catins, Odin de poltron, Thor de cocu, et ne s'arrête que quand ce dernier menace de le tuer avec son marteau Mjölnir. Loki sera ensuite enfermé dans une grotte, sur trois pierres coupantes placées sous ses épaules, ses reins et ses genoux, attaché avec les intestins de son fils Nari, tué par Vali qui a été transformé en loup, et Skadi accrochera un serpent au-dessus de sa tête, dont le venin lui dégouttera sur le visage. Sigyn qui lui a toujours été fidèle tiendra une vasque au-dessus de lui pour recueillir le poison, ne le quittant que pour aller la vider, accompagnée par les hurlements de douleur de son époux.
La réincarnation dans le forum - Des yeux ambres, tirant sur l'ocre, rareté génétique et signe distinctif de Loki, ainsi qu'une certaine tendance à jouer avec les situations comme avec les gens qui y sont impliqués, la peur de se retrouver coincé est bien évidemment présente mais mineure, elle ne pèse pas bien lourd sur la balance, il y a ce souci du détail et cet étonnant don à se rendre indispensable et à obtenir des promesses.

Pour mieux connaître,

Tics et manies - Toujours creuser le problème à fond, chercher la moindre faille à exposer ultérieurement.
Hobbies - Faire des avions en papier ?
Phobies - Une certaine appréhension des hauteurs
Aime - Les vieux bouquins poussiéreux, tout ce qui est sucré, le nypon soppa (soupe d'églantine), les pimpim, les pepparkakor, le poisson et plus particulièrement le saumon, les chats.
Aime pas - Les frelons et guêpes, le froid de type polaire, le bruit.
But - N'en a pas encore de défini pour le moment.

Physique,

Corpulence - Normale
Yeux - Ambre, plutôt ocre
Cheveux - Noirs
Style vestimentaire - En général pantalon et chemise
Signes particuliers - Ses yeux ? Une cicatrice au genou droit, résultat d'une chute dans des morceaux de vase en verre.

Caractère,

Qualités - Penché sur un de ces vieux livres couverts de poussière qu'il affectionne tant, il passe doucement ses mains dessus, avec un respect presque exagéré. Il observe l'ouvrage avec attention, cherchant le moindre petit détail qui renfermerait une information quelconque, même la plus inutile trouve bien sa place un jour, n'est-ce pas ? Il attrape l'objet avec méticulosité, le retournant doucement, se risquant à l'ouvrir pour passer le bout de ses doigts sur le vélin des pages.  Il se demande pourquoi ce livre. Pourquoi forcément ces décorations, pourquoi à cette époque. Il a toujours un petit carnet où il note tout ce qu'il observe. Il en garde une trace et il continue d'inspecter méticuleusement le livre, laissant sa curiosité le guider. Et pendant qu'il continue ses investigations, il se met à imaginer le pourquoi du comment. Il se monte une scène, dans sa tête, qui serait une explication satisfaisante à l'arrivée de ce vieux bouquin dans le monde.
Il pourrait y passer ses journées entières, se laisser emporter par la passion de tenir un ouvrage centenaire entre ses doigts, d'où qu'il vienne dans le monde. Il pourrait rester des heures consécutives à tourner doucement les pages en rêvassant, en observant chaque détail, avant de ranger soigneusement le relié sur l'étagère qui lui est consacrée.
Et quand vous entrez dans ce petit local, un peu trop exigu pour tout ce qu'il peut contenir, c'est son visage souriant qui vous apparaît en premier. Quelqu'un d'aimable, d'un peu affable, aux notions d'italien restreintes. Des mots en suédois lui échappent parfois, mais quand il parle anglais, il n'y a pas une pointe d'accent. Il est toujours là au bon moment pour vous aider, il connaît bien son rayon et c'est plutôt normal. Il renvoie une bonne image. Mais il y a quelque chose qui cloche dans cet élégant tableau.
Défauts - Monsieur est joueur, mais un mauvais joueur. Monsieur tricherait à chaque fois s'il en avait la moindre occasion, car il déteste perdre. Il ne dit jamais non à une revanche, il ne se lasse pas de continuer d'imaginer un quelconque tour de force pour parvenir à ce qu'il avait prévu. Les autres ? Bof. Il ne s'en soucie que lorsque la situation l'exige vraiment, que quand ils lui seront d'un certain intérêt pour quelque chose. Autrement, les autres sont une passe secondaire. Un petit détail dans l'ensemble. Il promet, il fait promettre, puis il rompt le serment sans plus d'explications. Il navigue sur un océans de jeux de détails, il tire les ficelles de tout un petit monde “marionnettisé”. Il agit souvent sur un coup de tête, parce que la situation lui semble bonne. Tout son côté posé et réfléchi disparaît, c'est le feu de l'action. Il ne fera plus que réfléchir seconde après seconde pendant que tout se déroule sous ses yeux, en cherchant un moyen d'agripper une des ficelles pour la tirer du côté qu'il veut. Il change vite d'humeur, il change vite de masque. D'un seul coup, tout change, il est du genre plutôt lunatique. Peut-être même plutôt capricieux. Et très contradictoire. Vous ne savez pas vraiment pourquoi il change aussi vite de comportement, vous vous dites sans doute que c'est dans sa nature. Ça l'est. C'est une girouette, un véritable kaléidoscope qui n'en finit pas de tourner et de révéler de multiples facettes et pas forcément les meilleures.
Il est borné, têtu. Il ne lâche jamais l'affaire et le pire dans tout ça c'est sans doute qu'en plus de tenir un petit carnet de notes, il a une bonne mémoire. Il oublie rarement un visage, surtout quand il a compté pour lui. Il oublie rarement des paroles surtout quand elles s'adressent à lui. Il sait retenir chaque petit détail, chaque petit défaut et le laisser éclater dans l'air ambiant quand il juge le moment opportun.
Il aime tricher.
Que pensez-vous de la situation actuelle de Venise ? C'est un incommensurable bazar.
Êtes-vous pour la guerre ou la paix ? Grosso modo, il est pour le gagnant, quel qu'il soit
Êtes-vous prêt à prendre part à la discorde ? S'il y a une chance qu'elle mène à la victoire par tous les moyens ? Il y a des chances.

Histoire,

Il entaille le scotch qui ferme les bords du colis avec un coupe-papier, puis il inspecte l'intérieur de la boîte. Ses mains en sortent le sempiternel paquet de tunnbröd, le pain polaire. Des sachets de blåbär soppa, de nypon soppa. Un énième petit cheval de Dalécarlie, sûrement trouvé au marché du coin. Et un mot de sa mère, comme toujours. Un soupir lui échappe.
« Arrête de penser à moi, maman... Ça ne sert à rien. »
Il ne lit pas le mot, il sait déjà à peu près ce qui y est dit, parce que c'est toujours la même chanson. Il se contente de ranger les aliments dans leurs placards respectifs, et perche le petit emblème suédois sur l'étagère en compagnie de ses acolytes. Une douzaine de petits chevaux de bois peints trônent ainsi en plein milieu du salon. Et ce sont les seules choses qu'il acceptera de sa mère, parce que même s'il ne l'avouera jamais, les lacs et les collines du Värmland lui manquent.

De toute façon, il a déjà de quoi s'occuper, ici. Il n'a pas besoin de subir continuellement les remontrances de son père qui voulait tant le voir enseigner. Il n'a pas besoin des lettres de sa mère qui tentent à chaque fois de le faire se réconcilier avec son géniteur. Il aurait pu simplement aller ailleurs en Suède, mais la distance était trop tentante. Il voulait un endroit où son père n'aurait jamais envie d'appeler parce que le coût serait tel qu'il ne le ferait jamais. Il ne reste plus que sa mère à lui écrire et lui envoyer régulièrement des petits souvenirs des terres de son enfance.

Il attrape un livre au hasard sur l'étagère d'à côté. Il l'ouvre sans chercher de page précise. Ses yeux accrochent automatiquement aux premiers mots de la ligne. Il s'adosse au mur, ses doigts triturant machinalement la page avant de la tourner. Il a repris l'histoire au milieu, mais il s'en moque. Le début, il le connaît déjà.
C'était au premier âge,
Où il n'y avait rien;
Ni sable, ni mer,
Ni froides vagues;
De terre point n'y avait,
Ni de ciel élevé;
Béant était le vide,
Et d'herbe nulle part.

La Völuspa. Une vieille édition qu'il s'était procurée avant de partir pour l'aéroport de Karlstad, direction Paris. Et après, c'était Rome. Puis Venise. Le plus loin possible de son cher père.

Il continue de lire, tranquillement. Il fait sa vie dans un coin du monde qu'il n'avait jusqu'ici vu qu'à travers des photographies. Avant, il n'avait jamais quitté la Suède. Tout ce qu'il avait fait, c'était quitter son petit bourg du Värmland pour aller à l'université d'Uppsala. Archéologie, histoire des arts, culture et civilisations. En plus de son cursus de base il avait eu cette manie de toujours se renseigner au maximum sur toutes les choses qui l'intéressaient. Et dans sa chambre d'étudiant, les bouquins s'étaient vite amassés, avaient fini par devenir son territoire.

Il soupire et referme le livre, le pose sur l'accoudoir du canapé. Pour ce que sa vie a changé depuis qu'il est ici... Il n'a laissé que sa mère et quelques camarades de fac derrière lui. Ce n'est pas comme si son cercle de relations avait toujours été très étendu. Il avait toujours sélectionné avec soins les personnes dont il pouvait se rapprocher. Il laissait toujours peu de place au hasard.
Et aucun de ces camarades ne lui manquait vraiment. Et aucun ne lui avait écrit. Quoiqu'ils ne pouvaient pas, il ne leur avait pas dit qu'il partait. Sa mère a pu les mettre au courant, elle en est capable. Mais si c'est le cas, il n'y en a quand même aucun à lui avoir écrit un jour.

Il avait toujours préféré se laisser happer par les récits hauts en couleurs des sagas islandaises. Le feu, la glace, le fleuve Muspell se jetant dans l'abîme du Ginunngagap, le meurtre du géant Ymir, la création du monde par Odin, Vili et Vé. Les dragons, les nains, les elfes, les géants. Les dieux, Ases et Vanes. Mjölnir. L'or de Sif. Les pommes d'Idunn. Les enfers, la Valhöll, les Walkyries. Seigneur des Pendus, Huginn, Munin, Freki et Geri. Fenrir, Jörmungrandr, Sleipnir et les deux boucs de Thor, Tanngniost et Tanngrisnir, Tyr qui perdit la dextre dans la gueule du loup Fenrir. Le Ragnarök. Les nornes, Urdr, Vervandi et Skuld, passé présent et futur. Le Destin qui décide du chemin que chaque homme devra prendre.
Et Loki. Loki, qui haïssait ce destin, qui trichait toujours plus, et qui s'entretua avec Heimdallr pour finir par s'effondrer sur le cadavre de l'Ase blanc.

Les contes et légendes qui avaient bercé son enfance, qui avaient attiré son regard à l'adolescence et qui avaient fini par le décider à partir. Au diable le destin, les rêves paternels. Au diable les leçons de morale qui l'avaient accompagné partout où il allait. Pourquoi Uppsala ? Il y a Stockholm. Mieux, il y a Karlstad.
Parce que Uppsala.

Il regarde l'heure sur sa montre. De toute manière, il n'a plus vraiment le temps d'y penser.
Le travail peut attendre, mais pas indéfiniment non plus.