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« apocalypse now » — Adélaïde [TERMINÉ]
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 « apocalypse now » — Adélaïde [TERMINÉ]



Gil Dylman
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FICHE DE LIENS  : Take the picture from the gold frame.
AUTRES COMPTES : Raleigh Cohen
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MessageSujet: « apocalypse now » — Adélaïde [TERMINÉ]   « apocalypse now » —  Adélaïde [TERMINÉ] Empty28.07.14 20:07 par Gil DylmanCiter Editer Supprimer 

bury it, i won't
let you bury it.


Il ne savait pas pourquoi il s’était retourné quand il l’avait entendue l’appeler. Il aurait très bien pu l’ignorer, se mettre à courir et lui échapper en passant par une ruelle obscure. Il n’avait peut-être pas résisté à l’envie de lui jeter un regard noir, ni même à celle de lui mettre encore une gifle. Alors il s’était retourné, encore pris dans son élan de marche, et il l’avait durement regretté.
Elle frappait, et elle frappait bien. Si bien que le cartilage de son nez avait émis un craquement sinistre et qu’il n’avait cessé de saigner que depuis peu de temps, maculant son t-shirt et par la même occasion, ses doigts qu’il avait machinalement portés contre malgré la douleur lancinante qui lui vrillait la tête. Et dans sa tête, il continuait d’enrager, de l’insulter, de se dire et se redire qu’elle lui avait cassé le nez.

Et comme si ça ne suffisait pas, il avait trébuché, et s’était salement râpé la peau des mains en essayant de se rattraper, et son genou était encore douloureux d’avoir rencontré si rapidement le pavé vénitien.
Il avait bien envie de retourner chez elle, de frapper à la porte jusqu’à ce qu’elle vienne ouvrir, de lui rendre son coup et peut-être même de l’étrangler à moitié en continuant de l’insulter. Mais pour l’instant, il avait mal, l’impression d’avoir les mains chauffées à blanc, et pas vraiment les moyens de se soigner lui-même au milieu de la rue. Rien que respirer lui faisait mal, et bien qu’il sache quoi faire avec un nez cassé, il appréhendait de le faire lui-même.
Alors sa prochaine destination était toute trouvée : les urgences.

Il y était arrivé avec la ferme idée de poireauter un moment avant qu’un médecin ou un infirmier ne s’intéresse à son cas, ce qui lui laissait le temps de réfléchir au pourquoi du comment il avait pu se faire ce qu’il avait. Trébucher ? Ne se rattraper qu’à moitié ? Le bleu de l’impact du poing d’Adélaïde contre l’arête de son nez ne serait visible que d’ici une huitaine d’heures, et à moins qu’il ne reste à attendre là jusqu’en fin d’après-midi, l’excuse à la con pouvait passer.
L’hôtesse de l’accueil avait tout de même eu la présence d’esprit de lui donner un sachet de glace à placer contre en attendant. Il ne savait pas vraiment ce qu’il préférait entre la brûlure du froid ou la douleur aiguë et fluctuante qui naviguait le long de ce qui restait de son nez, mais il n’avait pas envie de choisir entre les deux.

Il se bornait à regarder l’état de ses mains, que le pavé avait plus ou moins agréablement scalpé. Un soupir lui échappa et il bascula la tête en arrière en fermant les yeux. Il resta ainsi quelques minutes, à la limite de s’endormir, avant de décider que rester éveillé pour voir ce qu’il se passerait serait une bonne idée.

Il balaya les urgences du regard avant de reconnaître une silhouette, à quelques mètres de lui.
Il cligna des yeux et se détourna en marmonnant un juron en suédois.

Il ne manquait vraiment plus qu’elle.
Adélaïde…


Dernière édition par Gíl Dylman le 29.07.14 1:19, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: « apocalypse now » — Adélaïde [TERMINÉ]   « apocalypse now » —  Adélaïde [TERMINÉ] Empty28.07.14 20:40 par InvitéCiter Editer Supprimer 

E
t voilà. Voilà comment tout ce bordel c’était terminé, aux urgences. Une main au creux de laquelle se tenait une plaie béante, un air fatigué et désabusé collé sur son visage. Adélaïde détestait les hôpitaux. C’était blanc, livide, ça avait une odeur désagréable qui lui décrochait des nausées et cette lumière blafarde donnait un air malade à tout le monde. Et la voilà, ici, à une heure pas possible, jetant des regards meurtriers dès qu’une infirmière l’ignorait. Évidemment. Il fallait continuer cette comédie ironique jusqu’au bout.

Fatiguée, elle finit par se lever, allant à l’accueil. « Excusez-moi, ça sert à quelque chose d’attendre? Parce que sinon je rentre chez moi et je laisse la plaie s’infecter, ce sera plus rapide que de rester ici. » La dame de l’accueil lui dit une énième fois de patienter tandis qu’excédée, Adélaïde levait les yeux au ciel, faisant rouler ses deux billes vertes avec excès pour marquer son agacement. Levant en même temps les bras au ciel, elle reposa avec violence le formulaire sur le comptoir qu’elle avait à peine remplit, s’arrêtant à partir.

Mais en se retournant, elle aperçut le visage ensanglanté d’une personne lui étant familière. Le sang mal essuyé, les néons blafards la laissèrent quelques instants dans l’expectative avant de réaliser qu’elle était bien en face de l’homme qu’elle venait de cogner. Quelle idée aussi, de l’avoir provoquée. Son visage énervé se décomposa en une expression blasée, les sourcils haussés.

« Retrouve-moi en enfer. » Se contenta-t-elle d’articuler de manière insolente lorsqu’elle passa à côté de lui.


Gil Dylman
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MessageSujet: Re: « apocalypse now » — Adélaïde [TERMINÉ]   « apocalypse now » —  Adélaïde [TERMINÉ] Empty28.07.14 21:14 par Gil DylmanCiter Editer Supprimer 

i won't let you smother it,
i won't let you murder it.


Un soupir de soulagement lui échappa.
Elle était venue dans sa direction, mais pour engueuler l’hôtesse d’accueil. Un sourire narquois se peignit sur son visage, ravivant la douleur dans son nez. Pas très patiente, la jeune femme. Il se disait qu’il aurait dû s’y habituer, mais non. Pas plus qu’il ne pouvait s’habituer à ses sautes d’humeur faisant penser à celles d’une personne atteinte de trouble dissociatif de l’identité. Elle passait d’un état calme, presque guilleret, à celui d’une véritable furie prête à s’armer d’un couteau.
Il répliquait de la même manière, parce qu’il n’avait aucune envie de négocier avec une telle folle, et plus la douleur se réinstallait dans ses mains et le long de son nez, plus il pensait dans ce sens et songeait à sortir son portable de la poche de sa veste pour effacer définitivement le numéro de la jeune femme de son répertoire.

L’idée était plus que tentante, mais il avait les mains dans un trop sale état pour en faire quoi que ce soit d’autre que tenir un paquet réfrigérant ou balloter dans le vide. Il avait baissé la tête et regardait le sol en se demandant ce qu’il se serait passé s’il n’avait pas réagi comme il l’avait fait après qu’Adélaïde ait décidé de le transformer en pot de yaourt.
Et qu’elle ne lui avait pas demandé de réagir. Et au final, il ne savait toujours pas non plus pourquoi elle l’avait appelé. Enfin, si. Bess. A cause de Bess, mais après ? C’était un peu le vide interstellaire. Il se rendait compte qu’elle l’appelait souvent pour parler, mais qu’ils ne parlaient jamais de ce qu’ils auraient dû. Il soupira une seconde fois, les yeux rivés sur le linoléum grisâtre du sol des urgences.

Une ombre passait parfois, un interne, un chariot, un énième patient dans un état beaucoup plus grave que le personnel se hâtait d’aller aider.
Il avait tout son temps. Toute la nuit, et même la journée qui suivait.

Et puis il vit une autre ombre passer dans son champ de vision, et sur le moment, il eut envie de lui faire payer sa sale réplique. Adélaïde. Elle avait fini par le remarquer, mais dans l’accueil à moitié bondé des urgences de cet hôpital, il se dit que ce n’était pas très compliqué. Il n’y en avait pas cent cinquante avec le nez cassé et les mains râpées. Et il y en avait encore moins avec ses cheveux et ses yeux.
Il sentit son dos se raidir, il serra machinalement sa main sur le pack glacé qu’il tenait contre son nez, appuyant un peu plus fort. Il avait envie de lui faire payer ça, il avait envie de lui faire payer son coup de poing, son catapultage de yaourt et son appel à minuit et des poussières.

Pourtant il ne bougea pas, fit comme si elle n’existait pas, qu’elle n’avait jamais existé, qu’elle visait quelqu’un d’autre. Il en avait marre, il avait envie qu’on lui momifie les mains, qu’on lui barre la figure avec un pansement serré et qu’il puisse retourner dormir chez lui, avec une excuse pour ne pas travailler ensuite.


Dernière édition par Gíl Dylman le 29.07.14 11:40, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: « apocalypse now » — Adélaïde [TERMINÉ]   « apocalypse now » —  Adélaïde [TERMINÉ] Empty29.07.14 0:40 par InvitéCiter Editer Supprimer 

R
p terminé continuant ici.



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MessageSujet: Re: « apocalypse now » — Adélaïde [TERMINÉ]   « apocalypse now » —  Adélaïde [TERMINÉ] Empty par Contenu sponsoriséCiter Editer Supprimer 

 
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