The Night Shift | 01-125

Sujet: The Night Shift | 01-125 16.08.16 0:12 par

The Night Shitfacing

« PUTAIN. DE MERDE. »

Il sent la douleur remonter sa jambe, traverser sa colonne vertébrale pour ensuite inonder son cerveau et s'échapper en goûtes de sueur. Bordel, s'il a cassé sa jambe, ça sera la merde totale. Il savait qu'il aurait dû investir dans un escabeau et non une échelle. Mais non, c'est plus lourd, ça prend de la place et Ellis a une fibre de flemmardise récalcitrante. Et voilà où ça le mène, tard le soir pendant son inventaire.

Par terre. Après une chute qui, certes n'était pas phénoménale, mais a été ponctuée d'un coin de table très solide, et d'une étagère encore plus solide. Heureusement que cette dernière est vissée au sol d'ailleurs, sinon toutes ses herbes seraient éparpillées par terre. Bon, d'accord, il y a un tiroir qui s'est étalé la gueule, mais il était presque vide. C'est déjà ça. Tant que les plantes n'étaient pas chères...

Il tente de se relever.
"Tente" étant le mot clef. A peine la jambe gauche remuée qu'il a envie de hurler. Okay. Putain de bordel de merde. Il a définitivement défoncé sa jambe. Il va acheter un escabeau, tirer dans ses économies d'urgence s'il le faut.
Il serre les jambes, se hisse petit à petit avec un effort suffisant pour soulever des montagnes, et se traîne lentement vers son téléphone.

En espérant que les réceptionnistes de Corb soient toujours bien réveillés à cette heure-ci. Parce que merde, il n'est absolument pas en état de marcher jusque là-bas.

« Allô, la clinique de Corb ? Ici-... Ici Ellis Carraway, niveau deux. Je crois que je viens de me casser la jambe... »

Sujet: Re: The Night Shift | 01-125 16.08.16 11:10 par

Il avait décidé de faire des heures supplémentaires, de mettre à profit son certain dédain pour l’ennui, restant à la clinique de Corb pour s’occuper efficacement. Les livres qui l’attendaient chez lui n’en mourraient pas de rester seuls jusqu’au lendemain soir. Raleigh comptait à peine repasser par chez lui avant de reprendre son travail normal, en journée, en tant que généraliste. Juste le temps de se changer, de se faire un café.
Pour le moment, il était assigné à l’équipe de nuit. Les sous-effectifs de Corb commençaient à se faire vaguement ressentir.

Une fois de plus, Raleigh avait choisi les urgences pour occuper son temps. L’air de rien, il y en avait pas mal. Elles réduisaient considérablement le temps de discussion avec certains collègues, ce qui n’était absolument pas pour déplaire au médecin. On lui amena quelqu’un d’autre alors qu’il désinfectait quelques instruments de base avec une solution à base d’alcool.

« Bonsoir. »

Un regard vers la pendule du mur d’en face.

« Enfin, bonjour, plutôt en l’occurrence. »

Il était minuit passé. Le médecin termina de s’occuper des quelques instruments qui avaient nécessité son attention et fit subir le même sort à ses mains avant de s’approcher de la personne qu’on lui avait amenée. Il la détailla, machinalement. Un jeune homme, le même âge que lui à peu près, rien de très folichon.
Raleigh enfila une paire de gants et se plaça à côté du brancard.

« Est-ce que les urgentistes vous ont déjà examiné ? »

Le manque de passage de l’information était on ne peut plus flagrant chez Corb, surtout la nuit.

Sujet: Re: The Night Shift | 01-125 16.08.16 18:35 par

Ellis n'est pas sûr du temps qui passe, si ce sont des minutes ou une éternité qui s'écoulent pendant qu'on le transporte jusqu'à la clinique. Ce qu'il sait, c'est que la douce fragrance de désinfectant lui collera les vêtements pour les mois à venir, tellement l'odeur est forte. Il rajoutera de la lavande à sa lessive.
Il se sent misérable, de penser à ses corvées ménagères, mais il prendra n'importe quoi pour distraire son cerveau là, tout de suite. Moins il a conscience de son corps, moins il a l'impression que son cœur a décidé de déménager vers le sud.

Enfin, sa libération vient sous la forme d'un infirmier aux profondes cernes l'appelant pour lui signaler qu'un docteur est enfin prêt à le voir...
Il a l'air aimable comme une porte de prison. Mais qu'est-ce que Corb donne à leurs employés pour perfectionner cette parfaite allure de mort-vivants avec un pied dans la tombe ?

« B-Bonjour-soir... »

Il n'a sincèrement pas la force de relever l'inutilité de la remarque. Il est trop content à l'idée de pouvoir mettre fin à sa mauvaise nuit.

« Très rapidement, vu qu'il n'est pas difficile de... De voir que ma jambe est cassée. »

Il inspire, expire profondément. Il a probablement l'air pathétique, les vêtements en désordre et qui sait, peut-être même une feuille ou deux coincées dans ses cheveux. Ca ne l'étonnerait pas, vu la chute...

Sujet: Re: The Night Shift | 01-125 16.08.16 20:13 par

Le plus doucement possible, il remonta le tissu du pantalon jusqu’au genou pour pouvoir examiner la jambe. S’il ne faisait aucun doute qu’elle était cassée, ce que les urgentistes auraient confirmé s’ils y avaient pensé ou avaient eu le temps, il était de rigueur de suivre le protocole et de vérifier.
Il ferait un bien mauvais exemple en voulant établir des protocoles sans respecter ceux déjà établis.

« Je préfère vous prévenir, ça risque de ne pas être agréable du tout. Je vous donnerai un antalgique après. »

Raleigh commença l’examen externe, posant ses mains de chaque côté de la jambe, vérifiant, en remontant de la cheville jusqu’au genou, comment les os s’étaient placés après s’être cassés. Une radiographie confirmerait, mais elle n’était pas nécessaire pour savoir qu’il s’agissait d’une fracture simple. Ceci dit, elle allait être nécessaire quand même pour la pose du plâtre, pour savoir exactement où le poser.
Le médecin attrapa une minuscule coupe en plastique avec un petit comprimé dedans et tendit un verre d’eau au patient par la même occasion.

« Voilà pour la douleur. Je vais avoir besoin de vos nom, prénom, âge, et éventuelles allergies, intolérances, avant d’aller faire une radiographie puis de vous poser un plâtre. »

Pour bien faire, il se munit alors d’une feuille d’admission posée sur une planche de bois assortie d’une pince et attrapa un stylo dans la poche de poitrine de sa blouse.

« »