One hundred prehistoric flower

Sujet: One hundred prehistoric flower 13.12.15 18:18 par

OHPF- One hundred prehistoric flower - 1

Joshua Wells

Clio Chatterton

Dehors, du soleil, partout. L'eau de l'océan d'en-haut était dépourvu de tout nuage. Pas de blanc, juste du bleu, du bleu au-dessus de toutes les têtes. Mais entre le bleu et le crâne de Joshua, le toit de la caverne, au fond de laquelle il s'était réfugié depuis l'aube. A l'aube, il était sortis. Il faisait trop soleil. Le bleu était partout, l'océan prêt à tomber à tout moment! Les nuages ne le retiendraient pas si il tombait, l'océan, puisqu'ils n'étaient pas là. Joshua avait peur, et n'avait aucune bonne raison de sortir, alors non, non, non! Il veillait sur le feu. Il soufflait dessus lorsqu'il mourrait.

Avec de la peinture noire, il dessinait sur les parois de la grotte. Pas des mammouths, non. Des bâtons. Et il parlait tout seul. Et dessinaient des bâtons. Et dessinaient des bâtons selon ce qu'il disait. Chaque bâton ne voulait pas dire la même chose. Parfois les bâtons étaient combinés avec d'autres bâtons. Mais ça marchait pas bien. Et Joshua soufflait sur le feu. Et Joshua dessinait des bâtons. Et Joshua parlait tout seul.

Mais soudain, du bruit dans la caverne. Joshua tend l'oreille. Des bruits. Des pas. Des bruits de pas. Il plaque son dos contre les parois fraîchement dessiné, pour qu'on ne les voit, lorsqu'une silhouette se dessine par-delà le feu.

Il ne voulait pas qu'on voit les bâtons.
Pas les bâtons!

« Qui c'est? »

Et la rousse ne sera pas là pour le sauver.

Sujet: Re: One hundred prehistoric flower 18.01.16 20:10 par

L’entrée de la caverne était froide et sombre. Comme un trou noir, un gouffre béant vers la mort et Clio ne savait pas s’il était raisonnable ou non d’y pénétrer. Mais puisque le mot raisonnable ne désignait rien de comestible, ne faisant donc pas partie de son vocabulaire, elle s’y approcha quand même, ses chaussons de peau légère frôlant l’herbe. Elle passa d’abord une jambe et voyant qu’il ne lui arrivait rien de mal, elle s’y aventura toute entière. Des bruits de gouttes, le bruit de ses pas sur la pierre et plus elle s’approchait, plus elle apercevait une lueur dansante. Elle était suffisamment proche pour apercevoir le maigre feu sur le sol et son ami plaqué contre la pierre. Elle s’appuie d’une épaule contre la paroi, les bras croisés sous la poitrine.

« C’est donc là que tu te caches, petit stégosaure ? Dire que j’ai passé la journée à te chercher ! »

Clio avance, lisse les plis sur sa robe en fourrure et relève les yeux. Encore une fois, Joshua a passé la journée à dessiner, tout comme Clio a passé sa journée à le chercher. Décidément. Elle s’approche, regarde les formes sur le mur et s’y désintéresse, préférant glisser sa main dans celle de son ami pour l’attirer à elle. Avec elle.

« J’ai envie de chasser les lucioles, cette nuit. J’ai envie d’en faire des guirlandes pour décorer ma hutte. Tu pourrais faire des guirlandes aussi. Viens avec moi, la nuit est tombée. Le ciel est noir, tu ne le verras plus. »

En parlant, elle l’entraîne à sa suite, calmement. Elle marche à reculons pour ne pas perdre le regard oculaire. Qui sait, il fonctionne peut-être comme un mamouthon.

« Puis, tu ne voudrais pas me laisser seule dans la forêt, n’est-ce pas. N’est-ce pas, Joshua ? »

Sujet: Re: One hundred prehistoric flower 18.01.16 23:13 par

OHPF- One hundred prehistoric flower - 2

Joshua Wells

Clio Chatterton

Joshua reconnaît la voix du Clio. Et puis, il n'y a qu'elle qui lui donne ce surnom, « petit stégosaure ». Il soupire, soulagé que ce soit elle, et pas un autre. Un peu fasciné aussi, par ce roux qui est plus roux encore à la lumière du feu. Feu qui décroit, feu qui faiblit, feu qui va s'éteindre. Joshua pose à terre la moitié d'oeuf de brontosaure remplis de pigment rouge, se penche dessus le feu pour souffler en-dessous. Et le voilà qu'il repart de plus belle, inondant la caverne de lumière.

« Pardon, je travaillais... »

Pendant qu'elle regarde les dessins sur le mur, et c'est bien la seule qui y a le droit, Joshua essuie les restes de pigment sur son torse nu. Une trace rouge partant de son pectoral gauche vers son flanc droit. Comme une peinture de guerre. Mais Joshua n'est pas taillé pour la guerre. Tout maigre, tout fin, tout sec. Comme une feuille. Comme une feuille.

Elle passe sa main dans la sienne, l'entrainant vers la sortie de la caverne. Joshua résiste un peu d'abord, mais suit la rousse. Il la suit simplement parce que c'est elle. Puis elle le rassure. Le ciel est noir. Plus de bleu, que du noir, du noir et des lumières. Le ciel ne tomberait plus. Il n'avait pas peur du ciel juste peur qu'il tombe. Parce que rien ne le retient. Mais qu'est-ce qui retient les lumières? Joshua frisonne. Peut-être que boules de lumière pouvait tomber. Il frisonne de plus belle.

Il gardera le regard tourné vers le ciel ce soir. Et si elles tombent, il les esquivera. Et il veillera à ce qu'aucune lumière ne tombe sur Clio. Aucune. Il sert un peu plus fort sa main, garde le silence. Elle marche à reculons, le regarde, il sourit.

« Non, c'est trop dangereux pour toi, toute seule! »

Il soutient son regard. Silencieusement, il lui promet de la protéger. Même si Joshua est tout maigre, tout fin, tout sec, comme une feuille. Comme une feuille. Même, il la protégera. Il attrape un grand bâton, aussi grand que lui, qu'il gardait là, à l'entrée de la caverne.

Ils sortent.
Effectivement, tout est noir.
Il se méfie des lumières que rien ne retient.

Joshua prends les devant. Il devance Clio. Désormais, c'est lui qui la guide vers la forêt, pour chasser les lucioles. Les lucioles...

« Mais... comment on chasse les lucioles? »

Joshua n'avait jamais capturé de lucioles. Jamais fait de guirlande. Jamais décorer sa caverne sombre, humide, et froide. Si ce n'est avec des bâtons, et d'autres bâtons. Des « lettres » et des « mots » comme il disait.

Et la rousse ne sera pas là pour le sauver.

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