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« Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.
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 « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.



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MessageSujet: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 3:07 par InvitéCiter Editer Supprimer 






Certaines blessures sont trop profondes, trop près de l’os, on a beau faire, elles ne s’arrêtent jamais de saigner.






La salle est vide. Il n’y a que quatre ou cinq personnes qui s’y trimballent tous les jours et deux ou trois têtes que je ne connais pas. Le vestiaire est bien silencieux mais résonne au moindre claquement sonore. Je m’installe rapidement sur le banc pour m’enfiler mon sweat et mon short de sport. J’accroche à la suite mes protections, jette mon sac dans le casier et m’en vais rejoindre les autres. Aujourd’hui est mon jour de relaxation. Le jour où je me glisse dans les ruelles de Castello pour rejoindre la salle de boxe. Mon petit échappatoire. Mon décompresseur. Bref, mon passe-temps habituel du mardi soir. Rien de mieux pour me vider la tête. A vrai dire, quand je boxe, il ne se passe plus grand chose dans mon esprit. Je compte les coups que je donne, je réfléchis à la position dans laquelle je dois être, j’essaye de prévoir les coups de mon adversaire, et ceci pendant tout le long de mon entraînement. Faut dire, la boxe c’est pas un sport fait pour méditer. Si on veut cogiter faut faire de la gym, ou de la fitness, j’en sais rien moi. Mais pas de la boxe en tout cas. Je m’avance vers mon punching-ball et commence ma série avec au moins dix répétitions de trente-cinq kilos, histoire de me remettre dans l’élan. Je commence toujours par ce travail, c’est le meilleur si je veux améliorer ma vitesse et ma puissance lors des rings. Mais cela ne me suffit pas, après avoir passé un temps fou à cogner dans ce foutu sac misérable, quelques contraste de charges m’appellent et m’obligent à rejoindre le lieu tout bonnement entretenu pour les haltères. Je me laisse aller avec des charges de vingt kilos et au bout de cinq à dix répétitions. Je fais une pause et m’englouti la bouteille d’eau, je m’essuie mon front transpirant avec ma serviette et retourne à mon dernier exercice. Quelques pompes sautées alternées sur ballon, quelques flexions des jambes, plusieurs pompes et pour finir plusieurs saut vertical avant de rejoindre l’estrade. Mon moment préféré. Celui ou je peux regarder mon adversaire dans les yeux et le défier rien qu’avec mon regard. L’estrade donne une certaine satisfaction que seul ceux qui recherche l’autorité et le respect par la force de ces aptitudes sportives peuvent comprendre. Ce moment magique ou tout le monde te regarde en bas, cherchant sa place dans cette petite salle minable et où tu prends toute la place. J'adore ça. Et voilà que mon instant favori se présente devant moi après un long entrainement d’une heure. 



• • •


Clinfton se dévoue une nouvelle fois. Il est difficile pour moi d’évoluer dans ce trou à rat de Venise quand je me retrouve de nouveau confrontée tous les mardis soirs aux mêmes personnes. Je pense fortement faire de la pub pour cette salle de boxe presque abandonnée, je devrais même l’entretenir à la place du propriétaire. La cloche sonne. Il m’affronte, il apprend de mieux en mieux a percevoir mes emplacements ce qui me fait lâcher un léger sourire. Rien a faire, il a beau se défendre de mieux en mieux, il finit encore par se retrouver dans le coin, à subir mon swing. A vrai dire, je me lasse un peu de mes méthodes renouvelés depuis plusieurs années dans cette salle de boxe. J’aimerais trouver quelqu’un à ma hauteur, mais au lieu de ça, je décide d’aider tout ces bourrus qui se jettent têtes baissés dans la masse. On leur à souvent dit que savoir encaisser les coups amenaient à la réussite mais c’est faux. Les coups, on les encaissent tous, qu’on le veuille ou non, pas l’esprit ou par la force, ce n’est que le destin. Ce qu’il faut c’est pouvoir retenir les coups qu’on accepte de prendre et l’envoyer à l’envoyeur. C’est la meilleur technique, copier, recopier, apprendre de son mentor. En tout cas, c’est en regardant faire Tonio, c’est en visualisant sa prise et ses méthodes que j’ai le mieux appris. 

Mon visage se tourne à présent vers le nouveau membre au fond de la salle, installé sur un sac de sable. Il semble motivé à réussir, à déchirer le poids de ce punch. 

« De l’aide peut-être ? »






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Raleigh Cohen
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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 17:12 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 



“ count one, two, three ”




Il sort tout juste de son dernier cours de la journée, la bandoulière de son sac sur l’épaule, occupé à caler ses écouteurs dans ses oreilles. Une fois que c’est fait, il allume le MP3 et lance la première chanson qui lui vient quand il défile un peu les titres sur l’écran. Il monte un peu le son, rajuste la bandoulière sur son épaule, et accélère légèrement l’allure. Il sait déjà à peu près ce qu’il va faire, et ce n’est absolument pas réviser ses cours de la journée pour les prochains partiels. La flemme, pas envie. Pour un peu, il aurait entendu les maints reproches de ses parents, qu’il aurait démontés avec les reproches qu’il avait à leur faire.
Il chasse bien vite ces idées de sa tête. Il n’a pas envie de penser à ça, il n’a pas envie de gâcher son reste de journée avec de vieilles querelles que ses parents semblent si enclins à entretenir. Il hausse les épaules pour lui-même, monte encore d’un cran le volume de son baladeur, et rentre chez lui.

De toute façon, à cette heure-ci, Stanislas n’est pas encore rentré. Ça lui évitera au moins ses questions sur son air morne, un peu blasé, du jour, alors qu’il était parti relativement souriant, ce matin. Bah. Il marche tranquillement, les mains dans ses poches, la droite contre son portable, la gauche contre le MP3, les doigts prêts à changer de chanson, baisser ou monter le son au cas où. Ses lèvres bougeottent en silence, sur les paroles des chansons. De l’anglais, du français, du russe à la limite. Mais pas d’italien.
Il en soupe déjà assez en cours, avec les copains, dans la rue, pour ne pas vouloir en entendre même en musique. Avec Stanislas, il parle français, et dès qu’il peut, il parle anglais et fait mine de ne rien comprendre. Parce que ça emmerde les gens.
Donc ça le fait sourire, un peu.

Une fois rentré, il se pose. L’espace de quelques minutes. Il n’a pas vraiment envie de repartir, il est bien là. Au calme, tranquille. Il soupire un peu, regarde l’appartement vide. Il est de retour trente ans en arrière, ça le fait doucement sourire. Il rejoint sa chambre, seul endroit qui soit vraiment dans le temps actuel.
Il regarde le sac de boxe qu’il a installé, dans un coin. Là où il pouvait le mettre sans risquer la vie de ses autres affaires. Ça lui donne envie de boxer. Mais il en a marre de le faire, seul, dans son coin.
Il se rappelle de ce qu’un de ses grands potes a dit. Sergio. Ouais, c’est ça, c’est Sergio qui lui a filé l’adresse d’une salle de boxe, avec un clin d’œil qui disait : « eh, tu vois, j’sais te rendre service ». Il fouille dans la poche de sa veste, sort le papier où c’est noté.
L’écriture de Sergio est limite illisible, mais il a appris à la déchiffrer. Alors il pose le post-it sur son bureau et prépare son sac, avec toutes ses affaires de boxe.

Et il est parti.

Il arrive assez rapidement, ce n’est pas si loin que ça de chez lui. En tout cas, aujourd’hui, c’est calme. Il peut se changer tranquillement dans les vestiaires et aller s’installer dans un coin sans que personne ne vienne l’enquiquiner. Il s’échauffe, s’étire. Ça fait un moment qu’il n’a pas boxé aussi sérieusement, même sur un pauvre punching-ball. Il est détendu, de toute façon, il a déjà fait ça pendant des années.
Il a appris comment bouger, comment esquiver un coup ; même si un sac de boxe n’en rend pas ; comment placer ses doigts pour ne pas se faire mal quand il ne porte pas de gants, parce qu’avec un punching-ball, les gants restent secondaires. Et il se met à boxer, tranquillement.
Il ne fait pas attention à tout le reste. Les gens qui sont avec lui dans la salle s’occupent de leurs affaires, lui des siennes, et ça lui convient très bien.

Jusqu’à ce que quelqu’un arrive.
Il arrête de boxer le sac, quelques secondes, prend le temps de reprendre son souffle, calmement, correctement. Puis il regarde cette jeune femme qui l’a abordé.

« Ça dépend, vous êtes prof ? Parce qu’au pire je fais de la boxe depuis que j’ai douze, treize ans donc je devrais savoir me débrouiller. »

Il ne dit pas ça méchamment, il le dit, c’est tout. Il a fait assez d’années de boxe pour savoir comment faire. Il hausse un peu les épaules, redonne un coup dans le sac.

« De toute façon je suis pas là pour la compétition, ça m’intéresse pas. »

En équitation ça l’intéressait, et ça l’intéresse encore.
Mais pas en boxe.


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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 18:43 par InvitéCiter Editer Supprimer 






Certaines blessures sont trop profondes, trop près de l’os, on a beau faire, elles ne s’arrêtent jamais de saigner.







Lorsque qu’il remarque ma présence, il capture de ses doigts frêles le sac et l’immobilise. Son regard est glacial, méfiant. Il n’a pas besoin de parler pour me montrer qu’il se fiche bien de moi et de ce que je dis. Je dois le gêner, il semble tellement concentré sur son entraînement mais s’il est venu pour taper sur un sac, autant en acheter un et travailler ces coups chez soi. Il prend quand même la peine de me répondre. Une réponse nonchalante mais une réponse quand même.  

« Ça dépend, vous êtes prof ? Parce qu’au pire je fais de la boxe depuis que j’ai douze, treize ans donc je devrais savoir me débrouiller. »

Moi? Prof? Je ne pense pas avoir la dégaine d’une prof mais c’est vrai que j’aborde toujours les mêmes allures que Tonio lorsqu’il s’agit de remonter les manches pour aider les autres à avancer dans ce domaine. Tonio aborde les autres toujours d’une façon si fluide et amicale, sur ce point-là, je ne lui ressemble pas. Que je le veuille ou non, j’installe toujours une certaine distance entre mon interlocuteur et moi.

« De toute façon je suis pas là pour la compétition, ça m’intéresse pas. »

Ça c’est une bonne vision des choses. La boxe, c’est bien mieux quand on la voit de cette manière. Ce petit gars qui ne devait pas être beaucoup moins âgé que moi s’exprime tant bien que mal tout en se remettant à donner des coups précis et implacable à ce malheureux punching-ball. Il n’avait donc rien trouvé de mieux à faire que de s’attaquer à ce dernier alors qu’il pouvait travailler bien d’autres choses en s’attaquant à quelqu’un qui pourrait lui rendre ces coups, se défendre et le déstabiliser. La boxe, c’est du courage. C’est pas que de la force, faut savoir faire face à ce qui t’attends et là, rien ne l’attend et c’est déplorable de voir qu’il peut être capable de plus quand je le regarde s’acharner dessus.

« Il n’y a aucun prof à Venise, mais j’enfile parfois le rôle à mes temps perdus. Je sais remarquer quelqu’un qui se débrouille, ma foi, très bien. C’est pour ça qu’j’suis venue te voir. Pour te proposer un fight. Le sac c’est bien mais un adversaire, c’est toujours mieux non? Mais bon, si j’tagaces, j’men vais, pas de soucis. »


Sur ces mots, je me tourne et le laisse faire ce qu’il a envie de faire. Je n’oblige personne à faire ce qu’il n’a pas envie de faire, je m’occupe de moi. Je conseille, je recommande mais c’est tout, je ne m’embête pas plus dans la persuasion et les débilités qui va avec, ce n’est pas de mon niveau ni dans mes cordes. Par contre, pouvoir le défier aurait été intéressant. Voir ce qu’il était capable sur un ring, comment il concentre son temps, ses aptitudes et ses crochets. On ne peut pas juger une personne juste en le regardant s’en prendre à un sac.




• • •


Je m’empresse d’éteindre la salle, Claudio étant encore absent, je suis de nouveau chargée de m’en occuper. Il aime bien se faire la malle ce cher Claudio. Partir et ne revenir que des semaines et des semaines plus tard. Un jour, il ne pourra plus s’en aller, un jour il comprendra qu’il ne peut plus faire grand chose ailleurs et finira par se stabiliser dans son petit cocon. Claudio ressemble à ces grands hommes qui cache leur souffrance sous une couche de muscle. Le genre de gars qui te souris tout le temps mais qui ne se sent pas à l’aise, qui n’a pas confiance en lui. J’inspecte une dernière fois les lieux pour voir si je n’ai rien oublié, il était vingt-deux heures trente quand je suis sortie de la salle. Je ferme la salle et commence mon trajet habituel vers la maison. Le truc, c’est que je tombe sur le jeune garçon arrogant, assis sur le banc a quelques mètres de la salle de boxe. Je le regarde mais ne m’adresse pas à lui, je n’allais pas encore l’ennuyer. Alors je continue mon chemin, sans y faire attention. Pourquoi est-ce que je m'attarderais sur un gars qui ne veut pas parler et perdre mon temps avec un introverti. 





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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 19:34 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 



“ don't listen to a word i say ”




Il n’avait pas eu le temps de dire quoi que ce soit, il n’avait pas eu le temps d’ouvrir la bouche pour prononcer un mot qu’elle était déjà partie. Il soupira, baissa la tête en se demandant à quoi ça pouvait servir de venir le voir si c’était pour partir aussi sec. Il n’avait rien dit, n’avait témoigné aucun agacement, et elle avait tout de suite eu l’air de prendre la mouche, avant de partir. Il n’avait même pas eu le temps de lui dire qu’un match ne l’intéressait pas, et qu’il se remettait à la boxe après plus d’un an de pause forcée, mais qu’il pourrait y réfléchir, après avoir vraiment récupéré les bons réflexes. Sauf qu’elle était déjà loin, et qu’il n’avait aucune envie de lui courir après pour lui dire ça. Elle aurait pu rester, si elle avait à ce point voulu une réponse. Il partait de ce principe, et c’était ce qui avait généré tant de disputes entre lui et ses parents.
Si vous vous en foutez, de ma réponse, pourquoi vous me demandez alors ?

Il resta à fixer le sol quelques secondes, peut-être un peu plus d’une minute, avant de donner un grand coup dans le punching-ball. Là, pour le coup, il était agacé. Agacé par ce comportement inexplicable qu’il avait eu envie de bannir de sa vie en s’éloignant de ses parents, en se méfiant peut-être un peu trop. Il ne regarda pas la salle, se remit simplement à s’entraîner, à bouger autour du sac. Il regarderait peut-être Million Dollar Baby en rentrant chez lui, en demandant à Stan de venir aussi, pour le sortir un peu des années 80.
Il continua comme ça pendant un moment, ignorant les quelques personnes qui pouvaient venir. Il attirait plutôt les regards, seul dans son coin, occupé à boxer un sac comme s’il y avait le portrait de la personne qu’il détestait le plus au monde agrafé dessus. Mais il s’en foutait, pour être honnête. Il avait attendu ce moment pour se défouler autrement qu’entre quatre murs étriqués, alors il en profitait.

Et il était plus de vingt-heures quand il sortit enfin, son sac sur l’épaule, attendant les courbatures du lendemain. Les petites séances de boxe qu’il faisait chez lui n’étaient jamais très étendues. Elles lui permettaient juste de frapper quand il en avait envie, d’extérioriser un stress quotidien, de se détendre après le sempiternel coup de fil de sa mère. Il regarda autour de lui. Il avait peut-être un compte à régler avec la jeune femme de tout à l’heure, lui faire comprendre que ce n’est pas parce qu’il se remet à boxer qu’on le fait forcément chier. Lui expliquer aussi que poser une question pour s’en aller en n’en ayant rien à foutre, c’est profondément irrespectueux.
Alors il se posa sur un banc, et attendit patiemment. Le temps passait, mais il avait remis ses écouteurs, relancé son MP3 et avait écouté de la musique, le temps de, tranquillement.
Ce n’était pas Stanislas qui allait s’inquiéter de ne pas le voir, et s’il ratait l’appel de sa génitrice, c’était tant mieux.

Et il était vingt-deux heures passées quand il la vit sortir de la salle. Il sourit légèrement, retira les écouteurs de ses oreilles en éteignant le baladeur, et attendit qu’elle passe devant lui pour se lever, recalant machinalement la lanière de son sac sur son épaule.
Il la suivit sur quelques mètres, avant de lancer d’un ton badin.

« Tu poses souvent des questions aux gens sans vouloir écouter leur réponse ? »

Puis, il se mit à sa hauteur, le visage affable, marchant tranquillement. Si elle n’en avait rien à foutre de lui, lui, en revanche, il avait encore des choses à lui dire. Il soupira un peu, avant de reprendre sur ses idées, un peu plus sérieux qu’à sa première réplique.

« J’ai jamais dit qu’un match ne m’intéressait pas, j’ai jamais dit que tu m’emmerdais, alors la prochaine fois que t’as une question à me poser, pars pas avant que je te réponde. Tu risquerais d’être déçue si tu fais ça à chaque fois que tu parles à quelqu’un. Autrement, c’était sympa, merci quand même. »

Il redevenait cynique, comme à chaque fois que quelque chose l’énervait un peu. Il regarda son interlocutrice dans les yeux, sans ciller. Ce n’était pas à tout le monde qu’il disait ça dès le premier soir, et encore moins à quelqu’un qui lui avait donné envie de frapper encore plus fort dans un punching-ball. Mais bon, au pire, il avait tout à perdre, rien à gagner, et pour ce qu’elle semblait être à l’écoute, ça n’allait rien changer.

« La boxe, je reprends tout juste, j’ai dû m’arrêter y a un peu plus d’un an. Alors avant de me prendre une raclée sur un ring, j’aimerais bien pouvoir me réentraîner avec les bases. Et ouais, je sais, j’pourrais le faire chez moi, sauf que chez moi c’est minuscule et que j’ai tout juste la placer d’y mettre un bureau pour mes recherches, alors si je dois boxer, ça va être dur. »

Puis il haussa les épaules et accéléra l’allure pour la dépasser, reprenant le chemin de chez lui, tranquillement. Si elle voulait continuer la discussion, elle n’avait qu’à venir le chercher.


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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 21:25 par InvitéCiter Editer Supprimer 






Certaines blessures sont trop profondes, trop près de l’os, on a beau faire, elles ne s’arrêtent jamais de saigner.





Il me suit, j’entend ses pas avancer derrière moi puis il décide de marcher à mes côtés. Je ne dis rien, il fait ce qu’il veut et je ne suis pas contre un peu de compagnie - quel soit bonne ou mauvaise. La musique résonne de ces oreilles avant de s’éteindre lorsqu’il décide de m’adresser la parole. Surprise qu’il cherche à me parler, je le regarde, perplexe, et commence à  écouter ce qu’il a à me dire. Il  me parle et impose un air un peu plus détaché que tout à l’heure. Je dirais même plutôt d’une manière enjoué et il semble bien plus vivant aussi. Je ne doute pas que la boxe soit la raison des sentiments que j’ai ressenti quand je me suis mise à lui parler dans la salle. Ce défoulement de colère qu’on écrase et abat sur le sac s’extirpe de nos poings. C’est comme ça que je perçois ceux qui vienne pour le plaisir et ceux qui vienne pour se défouler. Et quand on se défoule, on a besoin de personne. C’est pour ça que sa réplique m’étonne. D’une manière ou d’une autre, il est en train de me dire qu’il n’avait pas apprécié mon départ inattendu après avoir rétorqué lors de l’entraînement. Mais c’est pas dans mes mes cordes d’écouter les gens quand ils sont de mauvaises humeurs. Je continue de penser que j’ai bien fait de m’en aller. Deux personnalités qui se ressemblent - parce que je ne me fais pas d’illusions, je suis comme lui. Bornée, têtue et caractérielle, en tout cas de ce que j’ai vu de lui - ça donne systématiquement quelque chose de mauvais. Imaginez un con qui en énerve un autre. Explosion, dispute pour savoir lequel est plus con que l’autre. Non, je n’ai pas besoin de ça, je ne prends pas le risque. S’il avait quelque chose à me dire, il aurai pu éviter d’attendre deux heures pour me faire une remarque comme celle-ci. Il enchaîne malgré tout avec un cynisme désagréable. Tonio m’a appris à prendre sur moi, à me calmer quand je bouillonne. Ce genre de personne cynique, j’en veux pas dans mon entourage, mais je reste impassible à ces réflexions malgré tout. 



• • •


Je le laisse finir. Ces dernières phrases sont bien plus intéressantes que les premières. Il commence à me raconter les raisons pour laquelle il est resté sur le sac de sable et pourquoi il a décidé de venir s’entraîner ici. Sur ces derniers mots, il s’en va en accélérant le pas car malheureusement nous prenions le même chemin. Ca gars a vraiment un mauvais caractère. Je décide quand même de m’adresser à lui, les mains toujours dans les poches.

« T’es sérieux? T’as pas vacillé quand je suis repartie à mes occupations - t’es une vrai tête de mule toi tu sais ? Si tu as quelques choses à dire, faut pas attendre que la personne parte justement. Regarde par toi-même la situation, on a inversé les rôles. Tu t’en vas sur ces dernières paroles, ce n’est pas pour autant que je me tais en attendant comme une idiote que tu te décides à revenir me voir. Je suis venue, tout à l’heure, avec de bonnes intentions mais tu m’as donné l’air d’être agacé. Je suis pas du genre à rester planter là, à attendre qu’on me cloue le bec au nez alors je suis partie, tout simplement. »

Je souffle et décide de fumer une cigarette. La colère n’apporte que de la rancoeur. Je ne vais pas m’attarder sur ce sentiment-là et je préfère chercher la paix plutôt que la bagarre. Normalement, je serais plus du genre à chercher les embrouilles mais je ne suis pas d’humeur ni à m’énerver ni à frapper. Je voudrais juste que pour une fois, je connaisse un peu le calme et son honnêteté me suffit pour lui offrir cette tranquillité-là.

« Tu veux rester encore un peu dehors ? On est au bord de la mer, autant en profiter. Ca fait toujours du bien de se poser ici après l’entrainement. »






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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 21:56 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 



“ we lose it all the same ”




Il était sérieux. Et c’était sans doute ça, le pire. Il était prêt à s’éloigner de plus en plus, à la planter là pour aller rejoindre ses lignes de cours, la figure morne de Stan’ et leur appartement des années 1980. Et il en était capable. Il n’était pas vraiment le genre à regretter d’avoir fait quelque chose. Les choses qu’il regrettait étaient en général celles dont on l’avait privé sans lui demander son avis. Il pouvait abandonner un pote en soirée sans avoir le moindre scrupule, tout simplement parce que lui s’ennuyait ferme. Alors planter une parfaite inconnue en pleine rue, en pleine nuit ? Ça n’allait pas vraiment le turlupiner plus que ça. Alors oui, il était sérieux, mais n’offrit comme réponse qu’un haussement d’épaules.
Oui, il répétait le schéma, et il le faisait exprès, le salaud. Si elle s’en foutait, pourquoi pas lui ?

Pourtant, il s’arrêta, poussa un soupir, et se tourna de nouveau vers la jeune femme. Blasé. Il avait bien envie de lui redire deux-trois choses, pour le coup. Et il n’allait pas y aller de main morte, parce qu’il y allait rarement de main morte. Il n’y allait pas doucement avec Sergio, encore moins avec sa mère, son père, mieux valait ne pas en parler. Même avec Stanislas il n’y avait pas été en douceur en installant internet dans leur caverne d’un autre monde.
Il sourit, légèrement, brièvement. C’était cynique, nerveux.

« OK. Tu veux savoir pourquoi je t’ai pas couru après ? Parce que t’étais déjà loin, que je t’avais perdue de vue, et que j’avais pas envie de te courir après pour te dire que c’était pas la peine de te barrer sans avoir d’accès direct au contenu de ma tête. »

C’était dit.
Il estimait encore qu’elle aurait pu rester, le temps qu’il lui réponde, plutôt que de se barrer comme si elle avait lu sur son visage qu’elle le faisait chier, ce qui n’était absolument pas le cas dans la salle. Là, debout dans cette rue, c’était une autre histoire. Il était assez fatigué de s’être autant défoulé, et vu l’heure, il était plus que sage de rentrer chez lui, de se doucher, et d’aller dormir après avoir dîné. Sauf qu’il était rarement sage, et qu’il n’avait pas envie de partir avant d’avoir fini de mettre les choses au clair avec cette illustre anonyme.
Même si, d’un côté, il n’avait pas vraiment envie de déclencher une bagarre au milieu de cette rue. Il n’avait pas envie d’en déclencher une tout court. Ça l’énervait. Mais il avait dit tout ce qu’il avait à dire. A part rabâcher jusqu’à ce qu’elle reconnaisse ; hypothétiquement ; avoir fait une bourde, il ne voyait pas comment ça pourrait tourner. Il ne lui demandait pas d’excuses, ça, il n’en avait rien à foutre.

Il soupira à nouveau, recala encore une fois son sac sur son épaule. Et maintenant ? Il avait le choix. Il pouvait encore la planter là, de manière un peu plus cordiale, ou bien rester. Rester, oui, mais pour quoi ? Et pourquoi, surtout. Il ne savait pas vraiment. Stanislas s’était-il perdu en naviguant sur internet ? Bonne question. De toute façon ce serait encore à lui d’effacer l’historique de navigation pour que l’ordinateur arrête de ramer. Il pouvait très bien partir. Il lui suffisait de dire quelques mots tous cons comme : faut que je rentre, j’ai cours demain.
Sauf que les cours, il n’en avait pas grand’chose à faire. S’il pouvait, il les abandonnerait, mais en dehors des compétitions d’équitation, les études sont la seule solution abordable pour un avenir un tant soit peu stable.

Il n’avait pas de raisons de rester, mais pas vraiment de raisons de partir. Et de toute façon, qu’est-ce que ça allait changer ? Il mettrait son réveil, comme d’habitude, avalerait son médoc, comme d’habitude, et irait se farcir l’humour douteux de Sergio entre chaque cours. Comme d’habitude.
Tout ce qui allait changer, c’était la boxe. Voilà, il avait une salle maintenant, pour boxer sans déranger Stanislas. Et être au bord de la mer, il devait avouer qu’il s’en foutait. Il préférait la mer en Bretagne, les plages de l’Iroise. Venise, il avait envie d’y mettre le feu, peut-être.
Ou de s’en éloigner le plus possible.

Alors finalement il haussa les épaules pour la énième fois de la soirée, se rapprochant juste un peu.

« Je m’appelle Gabriel. Et toi ? »

C’était bien la seule chose qu’il faisait correctement, se présenter.


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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 23:09 par InvitéCiter Editer Supprimer 






Certaines blessures sont trop profondes, trop près de l’os, on a beau faire, elles ne s’arrêtent jamais de saigner.





Si je trouve quelqu’un de plus borné et têtu que lui, je me frappe la tête avec une barre latérale. Ou je frappe la personne autant buté et récalcitrant. Je choisis la seconde option. Pourquoi me frapperai-je? Ca va pas. Comme si je n’avais pas assez de blessures ! arrête de te parler toute seule, kam. Il rabâche encore ces débilités disant ne pas avoir voulu me courir après alors que la salle, bien que grande, ne demandait aucun effort pour se faire entendre. Il a quand même attendu la fermeture de la salle pour s’affirmer. Je ne sais pas c’est quoi le mieux: attendre que je sortes au bout de deux heures ou bien m’apercevoir dans la salle afin de me faire signe et me dire ce qu’il voulait me dire? Il n’était peut-être pas agacé par ma présence mais cela restait l’impression qu’il donna. Je garde mon sang-froid, il peut dire ce qu’il veut, quand ça me concerne, je ne prends pas part à la conversation.  Il se tourne, se retourne, puis me fait face avec une certaine désinvolture accablante. 

« Je m’appelle Gabriel. Et toi ? » 

Ah. Il se décide enfin à arrêter de parler d’une débilité sans fin où aucun de nous deux ne se serait décidé ni à s’excuser ni a reconnaître ses tords. Deux idiots, parfaitement. Comme je l’avais dit, mais l’explosion ne vint pas et les présentations furent. Pour briser le froid de notre rencontre je décide de me présenter d’une révérence exagéré et d’afficher un sourire. Oui, il m’arrive de sourire. La plupart du temps quand j’apprécie les gens mais oui, parfois, je décide de sourire pour ne pas plomber l’ambiance qui été déjà au plus bas. 

« Kamelia de la Dubertière, pour vous servir. » 

Pour raviver les flammes d’un mauvais moment, je décide de m’éloigner du problème. Pour ça je suis plutôt forte mais en ce qui concerne l’humour, je le suis moins. 

« Je plaisante, mon vrai nom c’est Krysalis. Tu peux m’appeler Kam si ça te chantes. » 

Je m’assois sur la rive tout en continuant à fumer. Je ne sais pas pourquoi, mais ce Gabriel dégage une aura assez particulière qui m’empêche de m’en aller. Il me semblait froid, distant et nerveux mais à la fois fragile et consciencieux. Un caractère grincheux pour un personnage sensible. L’air de rien, j’aime bien sa présence malgré nos querelles qui ont duré bien trop longtemps. De ce fait, j’attends qu’il se décide à prendre un peu d’initiative. A présent c’était à lui de faire un effort, l’ayant invité à prendre part dans une conversation à vingt-trois heure du soir, je ne peux rien faire de plus que d’attendre cette fois-ci. 



• • •


Le mardi, c’est le jour où je reste impassible, indifférente au reste de la ville. Personne ne doit m’appeler le mardi. Le mardi, c’est le jour du seigneur pour moi. Je revois le visage inanimé de Tonio se refermer dans le cercueil me laissant à mon triste sort. Le mardi, au lieu de m’en aller au cimetière, je préfère passer ma soirée à la boxe afin de ne pas y penser. Mais je n’y arrive toujours pas. Même après cinq ans. C’est plus dur que moi. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle je préfère la compagnie de ce Gabriel plutôt que de me retrouver seule. Je m’allonge et regarde les étoiles presque invisible de ce ciel obscur, à attendre.






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Raleigh Cohen
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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty07.08.14 23:38 par Raleigh CohenCiter Editer Supprimer 



“ things will happen while they can ”




Il avait doucement ricané. C’était quoi ce nom, sérieux ?
A part ça, il n’avait rien dit, il ne s’était pas moqué. Chacun son nom. Même si la première version qu’elle avait donné était juste là pour se foutre de lui et du reste du monde. Au final, ça donnait quand même quelque chose d’assez tiré par les cheveux, qui ressemblait plus à un pseudonyme qu’à un vrai nom, mais il s’en foutait. Ce n’était pas le genre de choses où il allait se mettre à harceler de questions et fouiller le plus possible pour avoir une partie de la vérité. Il harcelait rarement, de toute façon, les gens de questions. C’était plutôt lui qu’on questionnait. C’est quoi ce flacon dans ton sac ? Tu deales ? Allez, dis, c’est quoi ? Et il ne répondait pas souvent. Parce que les gens ne comprenaient pas souvent. Que les gens n’avaient pas envie d’avoir un exposé, mais ne voulaient pas non plus chercher par eux-mêmes.

Alors au final, il s’en foutait, et sa réponse préférée, c’était ce haussement d’épaules qui le détachait de tout le reste. Tu vas bien ? Haussement d’épaules. Du neuf ? Haussement d’épaules. T’étais passé où hier ? Haussement d’épaules.
Et puis, au final, s’il était resté, c’était surtout parce que cette Kamelia l’intriguait. En plus d’avoir un nom de fleur et un patronyme déformant la chrysalide. Il y avait autre chose. Quelque chose d’un peu plus singulier, d’un peu plus étrange. Peut-être pas fascinant, pas à ce point-là, non. Mais intéressant. Intriguant. Il se posait des questions, qu’il ne formulerait jamais parce que tout en s’y intéressant, il préférait rester à distance. Le seul lien qu’ils avaient pour le moment, c’était la boxe. C’était ténu, et vu leur première approche, ça risquait de se casser à tout instant.
Alors il vint juste s’installer à côté d’elle, du côté où il ne recevrait pas la fumée de cigarette dans la figure. Et si elle essayait ce bon vieux coup de la lui souffler directement au nez, il partirait. La pousserait même peut-être dans l’eau, qui sait, au moins, ça éteindrait sa clope. Et la prochaine fois, il lui expliquerait peut-être que ce n’est pas elle qui paie ses boîtes d’aspirine pour faire passer les maux de têtes insistants que la fumée de cigarette provoque chez lui, et qu’il a le bonheur d’essayer souvent à cause de camarades indélicats.

Même s’il aurait voulu éviter une dispute. Une autre.
Et il ne savait pas non plus quoi dire. Parler, de quoi ? De sa maladie ? La belle affaire ! De la boxe ? Le sujet tournerait vite court. Musique ? Ils seraient capables de s’engueuler sur un groupe à cause de deux avis différent. Il soupira un peu. Finalement, le silence, ce n’était pas plus mal. Quand il n’avait rien à dire, il ne se cassait pas souvent la tête pour parler.
Parce qu’il n’avait pas envie de patiner dans une conversation à sens unique.

Il laissa le temps passer.
Et à un moment il se sentit glisser, tomber. Il avait les yeux fermés. Sa main se plaqua contre le sol, et il rouvrit les yeux en sursautant à moitié. Merde.
Ça recommençait. Ça recommençait comme un peu tous les soirs parce que c’était un comprimé chaque matin, et que s’il n’était pas déjà couché, qu’il ne dormait pas déjà, avant que l’action ne cesse définitivement, il faisait une crise. Pas une grosse. Pas une très dangereuse.

Mais c’était gênant quand même.
Alors il se leva et ramassa son sac.

« Désolé, faut que je rentre chez moi. »

Ce furent ses seuls mots avant qu’il ne se mette à courir jusqu’au coin de la rue suivante pour rentrer chez lui au pas de course, priant pour ne pas tomber, pour ne pas refermer les yeux trop longtemps.
En arrivant de l’autre côté de sa porte d’entrée, il se dit qu’il avait eu énormément de chance d’y arriver en une seule fois.


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MessageSujet: Re: « Mon ring, c’est la rue » ▬ feat Gabriel Noschese.    « Mon ring, c’est la rue »  ▬  feat Gabriel Noschese.  Empty08.08.14 1:07 par InvitéCiter Editer Supprimer 






Certaines blessures sont trop profondes, trop près de l’os, on a beau faire, elles ne s’arrêtent jamais de saigner.





Gabriel me sort de mes rêveries en s’installant à côté de moi. Comment en étions arrivés là? Deux personnes étant désagréables l’un envers l’autre et, qui venait de s’envoyer des tics et des claques dans la gueule avec la force des mots. Voilà ce que nous étions. Mais nous étions aussi deux personnes perdues cherchant refuge dans la symphonie du silence. Je remarque sa perpétuelle démangeaison envers la fumée que je recrache, je décide donc de l’éteindre avant même de l’avoir fini. Je veux bien être impulsive, colérique et chiante mais je respecte bien entendu que quelqu’un n’apprécie pas la fumée de cigarette dans la gueule ou même, l’odeur. C’est vrai, je me souviens quand j’avais encore seize ans et que Tonio puait le cigare a trois mille et m’étouffait de ces nombreuses brumes envahissant la maison. Alors catégoriquement, j’ai toujours fait attention à ça. Le silence perdura un bon moment, mais je me fichais bien qu’aucune parole ne sorte de notre bouche, a croire que nous n’étions fort que pour s’enflammer et s’énervait. 


Pourtant, Gabriel brise ce silence et pris de panique se lève soudainement d’un élan vif et craintif. L’ayant regardé pendant ce temps infini à se laisser tomber dans un sommeil pesant, j’ai pu voir la peur le toucher et ses lèvres se morfondre. Il jeta un désolé avant de rentrer chez lui. Je ne sais pas ce que je dois en conclure. Qu’est-ce qui pouvait bien lui faire aussi peur pour se mettre à courir ainsi? Je ne trouve aucune réponse à mes questions, bien entendu. Plus personne n’est là pour m’aider à y répondre en même temps, juste le souvenir de ce regard perdu vers l’affrontement d’un malheur sans fin. Un malheur pesant et insatiable. Un malheur qui me rappelle de nouveau ma situation, cette solitude que je vis et qui m’enferme dans une bulle pas encore prête à s’éclater. Je m’accorde encore quelques minutes toujours couchée dans l’herbe. Je ne pouvais plus rien faire, cette tâche noir au fond de la rue avait disparu depuis un moment. De toute manière, je suis bien la première à savoir que lorsqu’on court c’est pour fuir. Et si on fui, c’est pour une bonne raison. 

Je rentre tête baissé à regarder le sol, alors que j’avais encore quelques instants précédents les yeux rivés vers le ciel. Plus rien ne se déroule dans ma tête ou alors beaucoup trop de chose à la fois que je ne peux en répondre à aucune. Mardi prochain, j’allais sûrement le revoir, oui. Sûrement. Il le faut. Je ne sais pour quelle raison, mais il le faut. 



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