« PELAGIA »
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| Sujet: just a slob like one of us ▬ Libre / Juillet 125 23.07.16 21:16 par Clio Chatterton | Citer Editer Supprimer |
| Quand Clio se rendait au temple, elle revêtait toujours une tenue simple. Et elle mettait des bas, aussi, ce qu’elle ne faisait pas quand elle allait faire ses courses, qu’elle allait voir sa mère ou qu’elle se rendait au travail, tout simplement. Qu’on ne lui dise rien, surtout parce que Clio n’était pas du genre à acheter des babioles. Elle avait une paire de bas qu’elle avait déjà raccommodé une ou deux fois et qu’elle ne s’était toujours pas décidée à changer depuis le dernier accroc. Mettre des bas pour aller au temple lui semblait normal, c’était un signe de respect qu’elle adressait aux Trab. Mais mettre des bas pour aller au bar… Pourquoi ? Elle passait quand même quatre-vingt-cinq pourcents du temps derrière le comptoir. Les quinze pourcents restants ? Des allers-retours entre les tables pour servir ou desservir avant de retourner derrière le bar. Là où personne ne voyait ses jambes. Là où personne ne jugeait une absence de bas.
Quand Clio se rendait au temple, c’était tout un rituel, un cheminement personnel. Son rituel commençait quand, généralement, elle se rendait à la boulangerie pour acheter un pain gris, aux graines, qu’elle offrirait à Trab’Es, le pain gris représentant à ses yeux le pain du travailleur. Une fois le pain acquis, elle rejoignait le fleuriste où elle dépensait une petite somme pour acheter un bouquet de fleurs blanches qu’elle déposerait sur l’autel en l’honneur de Jo’Trab. Quand elle n’achetait pas des fleurs, elle déposait un bijou ou quelque chose qui symbolisait la fête pour elle, comme une bouteille de vin ou une autre denrée qu’elle ne mangeait qu’aux « grandes occasions ». C’était de cette manière qu’elle s’était débarrassée des présents d’Adam. Elle avait abandonné une petite boîte, remplie de colliers, de bracelets. Des babioles qui brillent et qu’il offrait probablement à toutes les autres.
Ce matin, Clio avait effectué les mêmes gestes. Elle avait acheté le pain pour Trab’Es, le vin pour Jo’Trab. Et elle avait cheminé jusqu’au temple, les bras chargés de ses présents. Ça ne dérangeait pas Clio de se réveiller une heure plus tôt pour aller remercier les Trab, Trab’Es pour le travail qu’il lui avait toujours accordé, Jo’Trab pour les quelques soirées qu’elle prenait, par-ci comme par-là. Elle ne pouvait remercier l’un sans remercier l’autre et, même s’il était vrai qu’elle avait haï Jo’Trab après avoir eu vent des infidélités d’Adam, elle n’avait pas le cœur d’en vouloir à ceux qu’elle avait toujours considéré comme des parents par procuration.
Sur l’autel, elle avait déposé les présents parmi les autres et, debout et droite, les mains croisées sur le ventre, elle avait entamé une prière muette.
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